Un printemps de luttes sociales est nécessaire !
Ces dernières semaines, de légitimes colères s’expriment et la contestation monte dans de nombreux secteurs professionnels, dans le privé comme dans le public, face à une pluie de réformes, aux attaques sociales, aux restrictions budgétaires, aux licenciements, aux suppressions de postes, de services, de structures. Le gouvernement veut démanteler la SNCF, la santé publique, la justice, l’éducation nationale, le secteur social. Les réformes sont menées au pas de course, parfois en procédure accélérée ou à coups d’ordonnances et de décrets. La logique est claire : destructions des protections salariales et sociales, privatisation de tous les services publics, maximisation des profits du patronat et des actionnaires au détriment du plus grand nombre. Avec pour corollaires, la détérioration de nos conditions de vie et de travail, et la généralisation de la précarité. Nous sommes bien tou-te-s touché-e-s, tou-te-s concerné-e-s ! Ne nous laissons pas diviser, organisons-nous et convergeons pour opposer notre résistance à l’État et au patronat, et faire aboutir nos revendications.
Ce qui va se passer si nous ne faisons rien : quelques exemples parmi d’autres
À Carrefour, dans le secteur de l’énergie, à la Poste, les salarié-e-s se mobilisent contre licenciements, les suppressions de poste et restructurations à tout va, qui dégradent toujours davantage leurs conditions de travail.
L’agenda Action publique 2022 visant les salarié-e-s de la Fonction publique prévoit la suppression massive de 120 000 postes, l’emploi de contractuel-le-s, le gel du point d’indice, la suppression du jour de carence, la rémunération au mérite.
Dans les hôpitaux, 22 000 postes ont déjà été supprimés depuis 2015 et 16 000 lits ont été fermés. Restrictions budgétaires colossales, mise en concurrence des établissements entre eux, tarification à l’acte, politiques fiscales vidant les caisses de la sécurité sociale… Partout, des services hospitaliers se mobilisent, dénonçant la dégradation des conditions de travail, ainsi que le manque de moyens et d’effectifs pour assurer leurs missions. De même dans les EHPAD, où les situations catastrophiques conduisent à l’épuisement du personnel et à des formes de maltraitance institutionnelle. Le secteur social fait face aux mêmes difficultés, et a été particulièrement impacté cette année par la suppression des CAE, sans ouverture de postes avec des contrats plus protecteurs.
La réforme de la SNCF vise à ouvrir à la concurrence le transport ferroviaire des personnes, étape décisive vers la privatisation du rail, avec pour conséquences, entre autres, la dégradation de travail des cheminot-e-s, l’explosion du prix des déplacements, le renforcement des inégalités territoriales par la fermeture des petites lignes et de gares. Si la réforme passe, plutôt que de répondre aux besoins de déplacements de la population et d’assurer sa sécurité, ce seront bien les logiques de rentabilité et de maximisation des profits, au bénéfice des futurs patrons et actionnaires, qui domineront, au détriment du plus grand nombre.
Les universités fonctionnent depuis 5 ans à budget constant alors qu’elles ont accueilli 200 000 étudiant-e-s en plus. La loi ORE réformant l’accès à l’enseignement supérieur, et son outil « Parcoursup », la plateforme sur laquelle les lycéen-ne-s ont dû déposer leurs vœux quant à leurs futures études, organisent le tri et la sélection des jeunes bachelier-ère-s. En fermant l’accès à l’université aux jeunes orienté-e-s très tôt vers des voies professionnelles courtes, majoritairement issus des classes populaires, à ceux/celles qui n’ont pas les résultats escomptés, qui ne sont pas dans les « bons » lycées, elle vient renforcer la reproduction sociale, tout comme la réforme du lycée et du bac en préparation. Derrière ces mesures, ce qui est visé, c’est bien la casse de l’éducation publique pour favoriser le développement du marché privé. Les entreprises d’aide à l’orientation, les écoles et formations privées se multiplient déjà ! A l’université, les filières sélectives, au coût très élevé, délivrant des diplômes d’établissement, vont se développer. Les étudiant-e-s, face aux hausses exorbitantes des frais, seront incité-e-s, voire contraint-e-s, à contracter des prêts auprès des banques. Quoi de mieux que des individus endettés pour faire accepter des conditions de travail les plus dégradées !
La réforme de la justice va généraliser la numérisation pour pouvoir dématérialiser, privatiser et déjudiciariser à outrance. Porter plainte pourra se faire via internet, plus besoin de parler à quelqu’un, comme à Pôle Emploi. Des plateformes de résolution des litiges, en ligne, seront confiées à des boîtes privées. Pendant ce temps, l’État va faire des économies sur les salaires en supprimant des postes.
La loi « Asile et immigration », en cours d’examen, durcit encore la législation contre les personnes migrantes et les criminalise toujours plus. Elle vise à retreindre drastiquement leur possibilité de déposer une demande d’asile, à les expulser toujours plus vite et davantage, bref, à les condamner à leur exploitation, à la misère, aux violences et à la mort.
L’État et le patronat veulent nous monter les un-e-s contre les autres
Pour parvenir à ce plan social géant, les gouvernements successifs souhaitent faire intégrer dans la société, les valeurs de méritocratie, de sélection et de mise en concurrence comme quelque chose de juste. Que ce soient à travers des concours, des dossiers de sélection, des primes au mérite, des fonds octroyés à certains établissements ou pôles d’excellence, la logique est la même et permet que la réussite de certains justifie la mise sur le carreau de pans entiers de la société. La question des inégalités sociales et de leur reproduction est volontairement absente des discours. La division entre travailleurs-euses du public et du privé, chômeurs-euses, sans papiers, etc. est aussi un instrument classique pour tirer les conditions de travail et de vie vers le bas du plus grand nombre. Face à la guerre du tou-te-s contre tou-te-s, opposons notre solidarité et faisons converger nos luttes !
La convergence des luttes, une nécessité pour amplifier la contestation
A Montpellier et dans d’autres villes, étudiant-e-s, enseignant-e-s et personnels de l’université se battent pour dire non à la loi ORE et son modèle de société. Conscient-e-s de la nécessité de lutter sur tous les fronts avec l’ensemble des secteurs professionnels mobilisés, ils soutiennent activement la grève des cheminot-e-s. Dans de nombreuses villes, des Assemblées Générales inter-professionnelles voient le jour. Des jonctions se font avec des bouts de résistance déjà existantes dans la société : ainsi les luttes entamées de longue date pour dénoncer les politiques migratoires et refuser la loi « Asile et immigration » se joignent aux autres composantes du mouvement social.
Deux dates importantes : les samedi 14 et mardi 19 avril
La première correspond à l’appel national du mouvement étudiant à venir manifester à Montpellier, pour dénoncer également l’agression des étudiant-e-s occupant un amphi par un commando armé, dont certains membres sont toujours en poste à la fac de droit et ne sont pas mise en examen. Le collectif Migrants Bienvenue 34, mobilisé également ce jour-là pour dénoncer les accords Dublin, les expulsions et le projet de loi « Asile et immigration », appelle à rejoindre le cortège des étudiant-e-s pour faire converger les luttes.
La seconde, le jeudi 19 avril, est celle d’un appel interprofessionnel pour rassembler tous les secteurs mobilisés et faire converger les luttes.
Construisant dès maintenant un autre projet de société, égalitaire et libertaire
Des foyers de résistance et de solidarité directe existent face à un système qui ne cesse de broyer l’ensemble des solidarités sociales. Dans l’occupation d’une université comme dans un mouvement de grève, des choses s’apprennent et s’expérimentent qui donnent de la force parce que des rapports collectifs solidaires existent, qu’on peut y faire l’expérience d’une démocratie directe. En auto-organisant nos luttes et en élaborant collectivement nos revendications et modes d’action, nous pouvons commencer à construire un projet de société, basé sur l’autogestion, la démocratie directe, l’égalité économique et sociale et faire vivre le communisme libertaire.
Groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes
Prochains rendez-vous :
Manifestation pour le retrait de la loi « asile et immigration » :
Samedi 14 avril – Départ à 14 h 30 du Plan Cabanes
La manifestation rejoindra à 15h30 au Peyrou la manifestation nationale contre la casse de nos droits sociaux et politiques : https://www.facebook.com/events/441871739566090/
Jeudi 19 avril : Journée de mobilisation interprofessionnelle et de convergence des luttes !
Manifestation à Montpellier – Départ à 14h du Peyrou