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Luttes Sociales – Page 12 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Luttes Sociales


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    Pour un 8 mars de lutte, de grève et d’unité

    24 Fév 2020

    Il y a cent ans, le 8 mars 1917, les ouvrières de Saint-Pétersbourg (Russie) se mettaient en grève et manifestaient pour réclamer du pain et la paix et initiaient ainsi un mouvement révolutionnaire historique. Le 8 mars de lutte pour les droits des femmes était lancé. Aujourd’hui comme hier, la grève est un outil puissant.

    Aujourd’hui, dans plus de 50 pays les femmes participent au mouvement de grève international du 8 mars. Initié en 2017 par des féministes argentines cet appel international a été lancé suite au féminicide d’une jeune fille de 16 ans Lucià Perez, violée et assassinée en Argentine.

    « Nous, les femmes dans le monde, nous nous organisons en une épreuve de force et en un cri commun : la Grève Internationale des femmes. Nous nous arrêtons. Nous faisons grève, Nous mettons en pratique le monde dans lequel nous désirons vivre. » Appel à la Grève international des femmes le 8 mars 2017 (Argentine)

    La situation est historique pour les luttes des femmes. Depuis 2018, l’appel international à la grève des femmes est suivi par des millions de personnes à travers le monde. Partout le mouvement des femmes se lève, fait masse et front contre les violences sexuelles et machistes.

    En novembre, nous étions 150 000 dans les rues du pays contre les violences sexistes et sexuelles. Depuis plus d’un an, le soulèvement des femmes dans le mouvement des gilets jaunes a été un révélateur que la question de la lutte des classes n’étaient pas un vieux débat à jeter dans les poubelles de l’histoire.

    A ce moment de la lutte contre la réforme des retraites, les femmes jouent un rôle déterminant, à la hauteur des attaques qu’elles subissent : paupérisation, précarisation, mise sous tutelle économique ou sur-exploitation, au travail comme à la maison, violences. Et pourtant sans les femmes rien ne marche. Elles produisent un travail gratuit imposé sans lequel l’économie serait bloquée : 750 milliards c’est la somme que représente le travail des femmes en France, en comptant une rémunération au salaire minimum. C’est plus d’un quart du la production de richesse nationale (PIB). Les femmes exercent les tâches les plus essentielles et les plus mal payées : Qui nettoie ? Qui garde les enfants et les anciens ? Qui nous permet de faire nos achats et nous nourrir ?

    Nous voulons la liberté et la justice sociale.

    Nous voulons une société débarrassée des systèmes d’oppression et d’exploitation.

    LA GRÈVE EST NOTRE ARME !

    Organisons-nous et mobilisons-nous contre le patriarcat, le racisme, le capitalisme et ses mécanismes qui détruisent notre planète

    LA FORCE DES FEMMES CHANGENT LE MONDE !

    LE 8 MARS, ON ARRÊTE TOUTES !


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    Le 8 mars, c’est la grève féministe !

    24 Fév 2020

    Nous vous partageons le tract local dont l’Union Communiste Libertaire 34 est signataire:


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    Inde : Une épuration ethnique qui ne dit pas son nom

    19 Fév 2020

    Un cinquième de la population indienne dans la rue (250 millions), des universités attaquées par des milices fascistes à la solde du BJP, la mise en péril volontaire des Indiens et Indiennes de religion musulmane, le Citizenship Amendment Act (CAA) vise à « ré-indianiser » un pays dont toute l’histoire brille pourtant de la cohabitation de ses diversités. Modi va plus loin qu’aucun autre pays aux mains de l’extrême droite.

    Il y a un an exactement, Modi, le sinistre Premier ministre indien avait déjà mis le pays dans la rue quand il s’est attaqué aux droits syndicaux (lire AL de février 2019). Depuis décembre des mouvements de protestation éclatent de partout pour empêcher que la dernière infâmie du Bharatiya Janata Party (BJP) ne se réalise et prive de leurs droits les ressortissants musulmanes de trois états indiens et ne poursuive le travail d’humiliation de cette communauté, qui représente 14 % du pays.

    En décembre 2019, le gouvernement indien a amendé le CAA, une loi précédente de 1955 facilitant l’accès à la citoyenneté indienne aux immigré·es afghans, pakistanais, bangladeshi, pourvu qu’ils soient hindous, jain, chrétiens, sikhs…Tout sauf musulmans. Cette loi s’adosse au National Registry of Citizens (registre national de citoyenneté, NRC) mis en place en Assam (Nord-est du pays) en 1951 et récemment réactivée visant à recenser les citoyens d’origine indienne pour les distinguer des immigré·es venus des États voisins.

    Il s’agit maintenant de priver de droits toute une population. Terre de forte immigration, l’Assam a développé un nationalisme agressif ciblant Bengalis et Bengladeshi musulmanes et musulmans principalement. Massivement sans papiers, évidemment surexploités dans les plantations de thé assamais, ils ne connaissent d’autre foyer que l’Inde. Deux mille d’entre ceux que le secrétaire général du BJP appelle des «  termites  », ont déjà été assassiné·es par l’Assam Movement. Ce sont déjà 1,9 millions de personnes qui tombent sous le coup de ces dispositions dans le seul Assam. C’est-à-dire autant de personnes menacées de devenir apatrides et d’être dirigées vers des camps de détention proprement horrifiques, et ce, indéfiniment puisqu’il n’existe aucun accord de rapatriement avec le Bangladesh.

    Le CAA crée le périlleux précédent d’une citoyenneté fondée sur l’appartenance religieuse. Avec le NRC, Modi veut expérimenter un instrument d’hindouisation massive, applicable ailleurs dans le pays et dont le projet est déjà prévu.

    Arme d’hindouisation massive

    Selon son habituelle stratégie, le passage en force législatif s’additionne toujours d’actions d’intimidation par milices fascistes interposées. Ainsi, l’université Nehru de Delhi a-t-elle été attaquée par des nervis d’un syndicat étudiant Rashtriya Swayamsevak Sangh (organisation patriotique nationale, RSS) issu du BJP et faisant une trentaine de blessé·es. Ainsi, le nombre de lynchages est-il en forte progression depuis l’arrivée de Modi au pouvoir. Tacitement encouragés et systématiquement impunis, ils visent, outre les musulmans, les intouchables et les minorités ethniques. Ainsi la suspension il y a un mois du statut spécifique du Cachemire, majoritairement musulman et sa mise sous blackout médiatique.

    On sait la vigueur du mouvement social indien, sa capacité à mobiliser en nombres impressionnants. Les États du Kerala, Bengale, Penjab ont déjà décrété qu’ils n’appliqueraient pas le CAA. Groupes de femmes aux rond-points, manifs à répétition, organisations Dalits (intouchables, hors castes) solidaires des musulmans de Delhi, blocages, actions syndicales… Mais aussi  : une répression féroce, l’attaque de l’université musulmane de Delhi par la police, vingt morts, plusieurs milliers d’arrestations, des biens saisis… À l’heure de mettre sous presse, le mouvement n’a pas cessé de s’étendre et de s’enraciner… Curieusement, les exemples que citent les journaux indiens pour encourager à tenir sont, le Chili et… la France en lutte  : «  ne pas céder aux offres réformistes mais se battre  ».

    Cuervo (UCL Marseille)



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    Conspirationnisme : la gangrène du mouvement social

    18 Fév 2020

    La présence non seulement sur les réseaux sociaux mais également dans les rassemblements et manifestations de groupuscules ou d’individus qui alimentent la confusion idéologique porte préjudice à nos luttes. En instrumentalisant les peurs et les haines pour leur bénéfice politique ou personnel, ils invisibilisent les personnes en lutte et participent à la contre- offensive réactionnaire.

    La présence remarquée de différentes personnalités et organisations politiques qui ont fait du mensonge, de la désinformation et de la manipulation leur fond de commerce n’est pas un phénomène nouveau, il semble avoir pris de l’ampleur depuis le mouvement des gilets jaunes. C’est notamment le cas de l’UPR d’Asselineau. Les adeptes de Dieudonné et de Soral figurent également souvent en bonne place parmi les parasites complotistes qui font leur beurre antisémite sur le dos de la misère sociale et de la méconnaissance de l’histoire du mouvement ouvrier. Ces franges réactionnaires ne représentent qu’une minorité, mais on constate que leurs idées sont souvent relayées et acceptées comme légitimes. Parmi les «  idiots utiles  », Etienne Chouard a été longtemps plébiscité par certains dirigeants et militant·es de la France insoumise et Juan Branco, autre personnalité se revendiquant de gauche, s’est maintes fois illustré par la diffusion de théories du complot et une certaine connivence avec l’extrême droite.

    Ne nous y trompons pas  : la présence de l’extrême droite au sein des luttes n’a jamais un but émancipateur. Les idéologies d’extrême droite reposent toujours sur un désir de hiérarchie rigide. L’extrême droite n’est jamais contre la répression  : elle s’oppose seulement au fait de ne pas tenir le fouet. Le but de la stratégie confusionniste est d’encourager la rupture entre les membres du mouvement social suffisamment naïfs pour croire les manipulateurs, et ceux et celles qui savent reconnaître le garde-chiourme qui se cache toujours derrière certains soi-disant «  dissidents  ». Le confusionnisme se caractérise généralement par une remise en question des analyses matérialistes des systèmes d’oppressions, et l’obsession pour une «  politique de l’identité  » populaire. Les confusionnistes adorent reprocher aux idéologies critiques d’ignorer la classe, mais ce qu’ils appellent «  classe  » n’est au mieux qu’un déguisement ou une identité nationale purement cosmétique, dont ils ne se privent pas d’exclure toutes celles et ceux qui ne correspondent pas à une collection fantasmée d’hommes blancs principalement unis idéologiquement par leur racisme et leur sexisme.

    Brouiller les marqueurs sociaux

    Le confusionnisme fantasme sur quelques décideurs qui seraient capables de manipuler les masses par une immense machination. Il a pour conséquence de brouiller les marqueurs sociaux et économiques qui caractérisent les oppressions et les outils pour analyser celles-ci, en leur préférant des théories simplistes niant l’histoire sociale. Le confusionnisme, en déformant les analyses critiques des dominations pour les réduire à des rapports de cause à effet simplistes, facilite l’acceptation des idées d’extrême droite et instrumentalise la méfiance légitime à l’égard des institutions et des personnes qui les dirigent. Ces différents réseaux et groupuscules ont au final des effets semblables  : ils rendent inaudibles les revendications sociales, les affaiblissent ou les ignorent purement et simplement.

    L’un des moyens les plus souvent utilisé contre les confusionnistes est la confrontation physique ou verbale. Si cette tactique a pu être payante vis à vis des groupuscules ouvertement fascistes durant la séquence des gilets jaunes, on peut se poser la question de son efficacité concernant les confus qui n’utilisent que rarement la violence politique de rue. L’opposition frontale à des personnes vues comme non-violentes par celles et ceux qui ignorent ou ne perçoivent pas la dangerosité de leur discours peut leur faire gagner des sympathies voire des soutiens. Cela ne signifie certainement pas qu’il faille les laisser tranquillement défiler mais accompagner une vigilance antifasciste d’une distribution de tracts permet d’informer les personnes assistant à l’action non seulement des effets pervers des idées confusionnistes mais aussi de la violence qu’elles font subir aux personnes en lutte ou opprimées.

    Désigner les réactionnaires

    S’attaquer à ces discours n’est pas seulement une question de présence dans les cortèges. Cette riposte doit aussi être mise en œuvre dans toutes nos luttes, en les désignant clairement comme réactionnaires et servant les intérêts des oppresseurs. Des déconstructions de leurs théories telles que celles proposées par le collectif La Horde peuvent être ainsi mobilisées. C’est également en militant dans une démarche de reconnaissance de l’intersectionnalité des oppressions que nous pourrons déconstruire leur propagande. Comme tout discours d’extrême droite, celui-ci s’appuie sur l’encouragement à prendre position contre  : contre le féminisme, contre l’antiracisme, contre les luttes LGBTI, contre le mouvement social, contre les personnes que ces mouvements défendent et celles qui les animent. Les fascistes n’ont jamais eu besoin de convaincre la majorité d’être fasciste, la convaincre de davantage détester les ennemis du fascisme que les fascistes eux-mêmes leur suffit amplement.

    LEUR FORCE : L’IGNORANCE

    Démontrer que les oppressions ne sont pas le résultat d’un «  plan  » des élites au pouvoir mais bel et bien les conséquences de systèmes collectivement acceptés permettrait d’en diminuer l’attrait. Et si l’on ne discute pas avec les fascistes ou ceux qui leur servent la soupe, nous ne devons pas non plus abandonner celles et ceux qui risquent de se faire manipuler par ces idées. À nous de mettre en pratique nos principes d’éducation populaire, de raconter l’histoire de notre mouvement social, de défendre nos analyses et nos actions par le matérialisme qui a fait et fait encore la pertinence de notre courant révolutionnaire !

    La commission antifasciste de l’UCL



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    Clash : Pourquoi participer à la grève ?

    30 Jan 2020

    Pourquoi participer à la grève ?

    Depuis décembre un fort mouvement de grève reconductible est organisé contre la réforme des retraites notamment à la RATP, à la SNCF et dans l’Education. Pour ce mois de janvier, soyons partout le plus possible à rejoindre ce mouvement !

    La réforme des retraites nous pénalise tou.te.s, elle nous fera travailler plus longtemps et pour une retraite beaucoup plus faible. Dans les villes où nous sommes en mesure d’aller sur nos lieux d’études, mobilisons-nous largement contre cette réforme qui est impopulaire ! Dans nos lieux d’étude, préparons des assemblées générales pour rejoindre les manifestations, et apporter notre soutien aux actions des grévistes.

    Ne laissons pas les E3C casser la grève dans les lycées !

    Dans les lycées, le mois de janvier est aussi le début des épreuves du contrôle continu du Bac (E3C) issues de la réforme Blanquer qui accentue encore plus les inégalités sociales. Les actions de boycott et de grève de ces examens par les professeur.ses sont à soutenir. Organisons-nous avec elles et eux, pour que les E3C ne viennent pas stopper la grève dans les lycées. Comme dans d’autres secteurs, ce type de revendications professionnelles peut aider à amplifier le mouvement contre la réforme des retraites.

    Etudiant.es salarié.es, ne restons pas isolé.es !

    Au-delà de la solidarité financière avec les travailleur.ses déjà en grève, si on veut que cette réforme ne passe pas, il faut qu’on soit un maximum à faire grève, partout, même là où c’est compliqué. Le gouvernement retirera sa réforme quand les actionnaires le forceront à le faire, après avoir perdu des millions grâce à l’arrêt de notre travail. Nous sommes plus d’un.e étudiant.e sur deux à travailler à côté de nos études, à cause de la précarité qu’on subit. Allons rencontrer les salarié.es des autres secteurs sur leurs piquets de grève, contactons des syndicats, afin d’avoir des infos sur notre droit de grève, de l’aide pour nous organiser, et pour mobiliser nos collègues sur notre lieu de travail !

    Nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner !  

    La réforme des retraites nous pénalise tou.te.s, elle nous fera travailler plus longtemps et pour une retraite beaucoup plus faible. Partout où nous avons accès à nos lieux d’étude, mobilisons-nous largement contre cette réforme qui est impopulaire ! Dans nos lieux d’étude, préparons des assemblées générales pour rejoindre les manifestations, et apporter notre soutien aux actions des grévistes.

    Ne laissons pas les E3C casser la grève dans les lycées !

    Dans les lycées, le mois de janvier est aussi le début des épreuves du contrôle continu du Bac (E3C) issues de la réforme Blanquer qui accentue encore plus les inégalités sociales. Les actions de boycott et de grève de ces examens par les professeur.ses sont à soutenir. Organisons-nous avec elles et eux, pour que les E3C ne viennent pas stopper la grève dans les lycées. Comme dans d’autres secteurs, ce type de revendications professionnelles peut aider à amplifier le mouvement contre la réforme des retraites.

    Etudiant.es salarié.es, ne restons pas isolé.es !

    Au-delà de la solidarité financière avec les travailleur.ses déjà en grève, si on veut que cette réforme ne passe pas, il faut qu’on soit un maximum à faire grève, partout, même là où c’est compliqué. Le gouvernement retirera sa réforme quand les actionnaires le forceront à le faire, après avoir perdu des millions grâce à l’arrêt de notre travail. Nous sommes plus d’un.e étudiant.e sur deux à travailler à côté de nos études, à cause de la précarité qu’on subit. Allons rencontrer les salarié.es des autres secteurs sur leurs piquets de grève, contactons des syndicats, afin d’avoir des infos sur notre droit de grève, de l’aide pour nous organiser, et pour mobiliser nos collègues sur notre lieu de travail !

    Nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner !  


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    Après le 24 janvier, les atouts pour un mouvement prolongé

    27 Jan 2020

    Le pari a été tenu : la journée d’action du 24 janvier a été un succès. Les secteurs locomotives – SNCF et RATP – ont dû, après 45 jours, renoncer à la grève reconductible mais, comme promis, ils ont bien été là, avec une brusque remontée de la mobilisation sur ce temps fort. Comment, à présent, va évoluer la lutte ? Va-t-elle s’essouffler ou continuer à rebondir sous des formes inattendues ? Quelle qu’en soit l’issue, il est possible de poser une première série de réflexions sur un mouvement qui aura des conséquences durables.

    Comme à chaque mouvement gréviste massif et durable, les chroniqueurs semblent redécouvrir la lutte des classes. Et ceux qui possèdent les moyens de production redécouvrent que leurs salarié·es sont indispensables à la production des richesses ! Inversement, la trop lente et trop faible extension de la grève à d’autres secteurs révèle en négatif que les salarié·es n’ont qu’une seule véritable puissance : cesser de produire collectivement et durablement. Et d’un seul coup, toutes les tactiques d’évitement de la grève ou d’actions cherchant à s’y substituer ont révélé leurs limites : journées saute-mouton, manif du samedi, émeutes de rue, blocages des flux, sont autant d’outils qui peuvent être utiles, mais en rien comparables à une large et profonde « insurrection des bras croisés ».

    Un frein : la perte des savoir-faire militants

    Une grève durable et massive, une grève sérieuse, ça se prépare… sérieusement. Il ne suffit pas d’annoncer la date bien à l’avance et de coller quelques affiches ! Il faut que les délégué·es tournent et reviennent, que les salarié·es s’emparent du projet et fassent des économies. Il faut un plan de bataille. C’est bien malheureusement l’effondrement de la conscience politique et des savoir-faire qui a été mise à nu dans la majorité des branches et des départements. Les résultats sont si différents d’une région à l’autre, d’une branche à l’autre, que tirer un bilan général est impossible. Des milliers de délégué·s, malgré des appels précis de leurs organisations nationales, locales et professionnelles n’auront pas fait un seul jour de grève ! Et ce constat effarant doit être notre principal souci.


    Lire aussi :


    Mais le mouvement aura aussi révélé la défaillance de trop de d’équipes militantes intermédiaires, d’UL, d’UD, d’unions professionnelles territoriales… déconnectées, ronronnantes, timorées ou sectaires. Autant de structures à revivifier, à reconstruire, à faire évoluer en visant à la reconstruction de syndicats locaux d’industrie ayant une pratique interprofessionnelle locale. Mais comment dégager des équipes militantes sur ces tâches quand, dans leur propre entreprise, la vie syndicale est moribonde ? Car on ne devient pas un ou une responsable crédible et efficace si on n’est pas appuyé sur une base solide. Voilà qui repose crûment, encore et encore, la question de l’orientation professionnelle des militantes et militants révolutionnaires.

    Paris, le 5 décembre 2019. cc Daniel Maunoury

    La ténacité : pas de trêve des confiseurs

    Les grévistes ont tenu durant les vacances de Noël ! Dans tous les services publics, certains tabous profondément ancrés s’effritent devant le rouleau compresseur des gouvernements qui détruisent méthodiquement l’école, l’hôpital, les transports, la Sécurité sociale. Grève des examens, grève des soins, grève du départ en vacances répondent à l’offensive libérale. Et malgré les difficultés causées dans la vie quotidienne il est remarquable qu’une majorité de la population soutienne toujours le mouvement. Comme si tout le monde avait conscience que les services publics étaient détruits pour offrir les marchés de l’éducation, du soin, du transport ou de la protection sociale à des intérêts privés.

    Alors, le 9 janvier les policiers avaient consigne de frapper encore plus fort dans l’espoir de briser le mouvement au retour des congés. Le succès des collectes vient renforcer ce constat : les gens ont compris l’enjeu, et il manque juste une étincelle pour que la grève se généralise. C’est rageant mais pas désespérant !

    Nous n’avons jamais connu une unité si large et durable sur un mot d’ordre si clair : le retrait. L’entrée de la CGC dans l’intersyndicale est en soit un événement significatif. En délimitant clairement les frontières entre confédérations, il faut espérer que l’unité construite, non sans difficulté bien sûr, se reconstruise dans les agendas futurs. Elle réactualise d’ailleurs la question de l’unification des organisations syndicales combatives face au bloc du syndicalisme d’accompagnement.

    Dans les unions départementales qui ont globalement servi d’organisatrices (pour le meilleur et pour le pire…) du mouvement, des liens importants de confiance ont souvent été tissés, y compris vers d’autres forces comme les gilets jaunes. C’est précieux pour les mobilisations futures. Dans certaines entreprises, les intersyndicales ont redécouvert l’unité et la puissance des AG. À la RATP, le renouveau de la conflictualité a d’ores et déjà bouleversé la donne.



    Le piquet de grève du dépôt de bus de Pleyel, rendez-vous obligé sur Saint-Denis (93). cc Solidaires-RATP

    Le vrai pouvoir des AG

    Une circulaire interne de la CGT aura surpris les équipes militantes attentives : on y parlait appropriation de la grève par les grévistes, AG régulières, mandatement et révocabilité de grévistes pour représenter leurs camarades… Bref, le parfait manuel du syndicaliste autogestionnaire !

    Comme la grève, l’AG a de nouveau révélé son pouvoir, en positif comme en négatif. En négatif quand, trop faiblement fréquentées (c’était le cas à la SNCF), elles n’ont pas permis l’élan vers une coordination de comités de grève et l’appropriation du mouvement par les grévistes. En positif, dans les AG intersyndicales de ville ou de départements qui ont permis la multiplication des initiatives – malgré la frilosité de responsables syndicaux qui parfois ont découragé des actions plus audacieuses.

    Paris, le 10 décembre 2019. cc Daniel Maunoury

    Un mot sur certaines « AG interpros » autoproclamées qui ont à nouveau surgi dans quelques endroits, portées souvent par des militant·es politiques mais tous avec leur propre agenda et alimentant trop souvent un antisyndicalisme démobilisateur. Certaines ont toutefois joué un rôle positif pour imaginer et conduire des actions utiles, mais toujours dans la limite d’actions substitutistes à la grève. Et souvent sans l’efficacité d’être construites par les délégué·es des grévistes, encore moins par la masse des grévistes.



    En cas d’échec, aigreurs, replis corporatistes, et renoncements désabusés se produiront. Et pourtant il semble que la rage, la joie et la fierté d’avoir combattu resteront le trait marquant pour les grévistes, lesquels tireront aussi des leçons de la non-extension, tout comme les non-grévistes qui constateront que seules les professions en lutte auront préservé des acquis.

    Bref, ce mouvement donne raison aux militantes et militants de la grève générale, et cela va secouer dans les structures. Comment imaginer que la direction de l’Unsa ne soit pas percutée par sa base dans l’éducation et dans les transports ? Comment imaginer que les secteurs les plus combatifs dans Solidaires n’en sortent pas renforcés ? Et dans la CGT, les débats sont ouverts, et ils le sont tout autrement qu’il y a dix ans, si l’on compare la gestion confédérale de Thibault en 2010, refusant explicitement d’accélérer vers la généralisation, et les appels de Martinez en 2020, qui peinent hélas à être suivis. La reconstruction d’un syndicalisme de combat commence aujourd’hui !

    Jean-Yves (UCL Limousin),
    Christian (UCL Paris Banlieue Sud-Est),
    le 25 janvier 2020



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    On est encore là!

    27 Jan 2020

    Depuis le 5 décembre, la grève est une réalité pour des millions de personnes. Elle a été portée avec une force, un courage et une détermination impressionnante par celles et ceux qui l’ont reconduite, à la SNCF, à la RATP, mais aussi ailleurs… Aujourd’hui, la grève est encore là et s’invite dans de nouveaux secteurs ! Elle se réinvente pour durer. L’heure n’est pas à la résignation mais toujours au rapport de force avec l’État et le Capital !

    46 jours, la plus longue grève

    En la reconduisant jour après jour depuis le 5 décembre, les grévistes de la RATP et de la SNCF ont incarné la grève pendant plus d’un mois d’affilée.

    Aujourd’hui, dans leurs assemblées générales, les grévistes ont majoritairement décidé, non pas d’abandonner le combat, bien au contraire, mais de s’organiser pour durer.

    La tenue d’AG est fondamentale pour débattre entre grévistes, décider démocratiquement et faire vivre ensemble la grève sur nos lieux de travail.

    La grève est toujours là aussi dans des établissements de la Culture de plus en plus nombreux à se coordonner aux côtés de ceux entrés dans le mouvement depuis le début comme l’Opéra de Paris ou la BNF.

    Dans l’énergie, l’éducation, la grève s’appuie sur de solides et motivés noyaux de grévistes.

    Dans les ports et docks, même si c’est par période de 72 heures, les coups portés par la grève au patronat sont importants : un représentant du patronat portuaire du Havre s’inquiétait publiquement d’une perte se chiffrant déjà à plusieurs dizaines de millions d’euros !

    Chez les territoriaux il y a toujours des grévistes à chaque nouvelle journée.

    S’y ajoutent, dans toutes les régions, des grèves dans diverses entreprises privées, sous des formes variées. Et la jeunesse lycéenne commence à se manifester !

    Leur faire peur

    Macron prenant la fuite en plein Paris, exfiltré d’une représentation. Macron qui a peur des grévistes. Des grévistes toujours massivement soutenu·es par « l’opinion publique » … pour la simple et bonne raison que l’immense majorité de la population ne vit que de son travail et sait que ce combat de classe est le sien !

    Face à ça, le pouvoir réprime, frappe, interpelle et menace de procès. La presse aux ordres titre sur « la CGT qui ruine la France », rien que ça.

    Le pouvoir du Capital et de son État est surpris par la détermination et la durée de ce mouvement.

    Nous n’avons aucune raison de cesser de leur faire peur. Chaque préfecture, chaque chambre de commerce et d’industrie doit avoir des sueurs froides dans les jours et les semaines qui viennent.

    Continuons le combat

    Le vendredi 24 janvier c’est une grande journée de grève générale qui aura lieu. Les jours qui précèdent les initiatives et les actions vont se multiplier. Et les jours qui suivront aussi !

    Si la grève peut s’adapter, elle ne doit pas s’arrêter. Elle doit s’appuyer sur toutes nos revendications. C’est parce qu’ils ont peur maintenant que nous devons continuer et amplifier le combat.

    Et puis parce que nous avons raison !

    Nous avons raison de refuser leurs retraites de misère.

    Nous avons raison de refuser de subir une vie d’exploitation au travail.

    Nous avons raison de vouloir un monde meilleur, libéré des aliénations et des oppressions.

    Un monde où l’égalité économique et sociale se conjugue à la liberté de toutes et tous.

    Oui nous sommes révolutionnaires et on est encore là !



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    Quelques considérations générales sur le mouvement

    19 Jan 2020

    Sixième numéro de notre bulletin « Etat des luttes » sur la mobilisation contre la réforme des retraites.

    Sommaire :

    • Quelques considérations générales sur le mouvement.
    • Bilan du 9 janvier, comptes rendus par villes.
    • Y a pas que la SNCF, la RATP et l’Opéra dans la vie…

    A utiliser et partager sans modération !



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    Soutien à toutes les victimes de la répression

    15 Jan 2020

    O., militant communiste libertaire, a été interpellé lors de la manifestation Gilet Jaune du 16 novembre 2019 avec 6 autres manifestants.


    La manifestation avait été violemment réprimée par le dispositif policier et comme lors de toutes les manifestations depuis le mouvement contre la loi travail, des militant-es étaient interpellé-es toujours sous les mêmes prétextes : soit disant violences contres des policiers harnachés, armés jusqu’aux dents et ultra violents, participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations fantasmées par le pouvoir.


    O. fait partie des malchanceu-ses qui sont réprimé-es pour l’exemple, pour décourager les autres d’aller manifester, pour diviser les manifestants entre militants légitimes et illégitimes.


    Suite à son interpellation il a passé 48 heures en garde à vue avant d’être présenté au procureur sans avocat, et de passer devant un juge des libertés et de la détention, toujours sans avocat. Il est repart du tribunal le même jour avec une convocation pour le 23 janvier et une interdiction de manifester sur tout le territoire national jusqu’à l’audience.


    Une parfaite illustration de la dernière loi anti-casseur adoptée par le gouvernement qui comporte tout l’arsenal nécessaire pour étouffer la contestation.


    Il fait pourtant partie de ceux et celles qui auront évité la case prison, en raison de ses « garantes de représentation » (travail, domicile, inconnu de la justice…), ce que d’autres n’ont pas, institution judiciaire reproduisant les injustices de classe.


    Depuis plus d’un an, les manifestations donnent lieu à de la violence physique de la part des fics et à des procédures judiciaires contre des manifestants qui, d’une part, ont pour objectif d’intimider et de décourager les personnes à participer à des lutes sociales, et d’autre part, arrondissent les fins de mois des fonctionnaires de police qui sont toujours prompts à venir demander des dommages et intérêts sans présenter le moindre justificatif de leur prétendu préjudice.


    Rappelons que les seuls épargnés par cette réforme des retraites sont les forces répressives…


    Ne nous laissons pas intimider, la solidarité est notre arme et aucune loi ne peut la briser.


    Soutenons les inculpé-es de la répression, le 23 janvier à 8h30 devant le tribunal judiciaire de Montpellier.

    Le groupe de l’UCL Montpellier


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    Les retraites, un morceau de solidarité qui échappe au capitalisme

    13 Jan 2020

    Au bistrot avec un lapin, une merlette, des vautours… Un BD-Tract de l’Union communiste libertaire distribué massivement dans les manifestations du 9 janvier 2020. Succès garanti.

    A utiliser avec, au verso, des explications développées par le tract « Décidons pour nous-mêmes ! »


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