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Monde du travail – Page 14 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Monde du travail


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    Le 9 avril : contre la loi Macron !

    29 Mar 2015

    Pour préparer les mobilisations du 9 avril contre la loi Macron et plus largement contre les politiques d’austérité, voici en quelques points un résumé de la loi

    La loi Macron, c’est la loi des patrons !

    • Destruction du code du travail
    • Mise à mort des prud’hommes
    • Une boite à outils du licenciements
    • L’impunité pour la délinquance patronales
    • Destruction de la médecine du travail
    • Marche arrière toute pour les travailleurs et travailleuses handicapées
    • Ouverture des vannes au sujet du travail de nuit et du travail du dimanche

    La loi Macron, c’est la double-peine pour les femmes !

    La loi Macron constitue un recul social dont les premières victimes sont les femmes.

    Avec le travail le dimanche et en soirée, les femmes seront les premières impactées car elles représentent 70 à 80% des salarié-e-s du commerce. Cela oblige aussi à trouver des moyens de garde pour les parents isolés : des mères dans 9 cas sur 10.

    Ce projet de loi prévoit des visites médicales moins nombreuses et le contournement de la médecine du travail, qui rendront invisibles les effets négatifs de la précarisation du travail. La médecine du travail est l’une des dernières garanties d’accès à la santé pour les travailleuses les plus précaires.

    • [efsbutton style= » » size= » » color_class= » » icon= »fi-page » align= »left » type= »link » target= »false » title= »Voir également cet article sur Rue89″ link= »http://rue89.nouvelobs.com/content/emploi-femmes-plafond-verre-plancher-collant-piege-lausterite »]
    • Pour mieux comprendre encore, nous avons souhaité relayer quelques articles et en premier lieu, celui de la CNT – interco du 69 qui est paru sur Rebellyon.info : [efsbutton style= » » size= » » color_class= » » align= »left » type= »link » target= »false » title= »Article CNT – interco du 69″ link= »http://rebellyon.info/Loi-Macron-le-droit-du-travail-fusille-a.html »]
    • ainsi qu’une vidéo :
    • Voici également le lien du blog de [efsbutton style= » » size= » » color_class= » » align= »left » type= »link » target= »false » title= » Richard Abauzit sur Médiapart » link= »http://blogs.mediapart.fr/blog/richard-abauzit »]
      Vous pourrez y lire deux articles instructifs intitulés respectivement : « Projet Macron: en route pour l’esclavage ? » et « Loi Macron : après l’Assemblée nationale, c’est pire »
    • Enfin, voir également [efsbutton style= » » size= » » color_class= » » align= »left » type= »link » target= »false » title= » la page du site Tantquil sur le sujet » link= »http://www.tantquil.net/2015/02/12/top-5-des-pires-mesures-antiprolos-de-la-loi-macron/ »].

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    La Poste, un retour des luttes ?

    02 Mar 2015

    APPEL DU BUREAU DE St GELY EN FIN D’ARTICLE

    En ce début d’année 2015, des velléités de luttes semblent pointer à La Poste. Mercredi 25 février, 80% des factrices et facteurs du bureau de St Gély du Fesc, qui couvre toute la zone du nord de Montpellier, étaient en grève pour réclamer des emplois et des conditions de travail dignes. Un mois plus tôt ce sont les agents des bureaux de distributions de Montpellier qui organisaient une conférence de presse à destination des usagers pour alerter sur les conditions catastrophiques de la distribution du courrier sur la ville et sur leurs conditions de travail.

    Une dégradation qui vient de loin

    La situation dégradée d’aujourd’hui, tant sur le plan du service rendu aux usagers que sur celui des conditions dans lesquelles travaillent les postier-es, n’est pas arrivée en un jour. C’est en fait trente ans de reculs continus qui en sont la cause. Tout ces reculs trouvent leurs source dans la volonté politique de dérégulation libérale pensée dès les années 70, mais dont la traduction concrète dans le secteur des communications en France démarre au tout début des années 90 lors du deuxième mandat de Mitterrand. Ce fut la fin des PTT avec la création de deux entreprises distinctes, France Télécom et La Poste, la modification du statut des entreprises passant d’administrations publiques en entreprises publiques et le recrutement de contractuels de droit privé qui ont ouvert une brèche qui n’a cessé de s’élargir depuis. La privation de FT à la fin des années 90, puis celle de la Poste en 2009, avec en parallèle la libéralisation totale du marché à l’échelle européenne ont donné un grand coup d’accélérateur à la mise en place des appétits capitalistes sur ce marché. La logique de profit devient première passant de très loin avant celle de service public. On assiste depuis lors à une politique de baisse de la masse salariale d’un coté, et parallèlement, soit à une baisse des services rendus soit à l’augmentation des prix de ces services. A La Poste, ce sont près de 80000 emplois qui ont été supprimés depuis 2002 à grands coups de réorganisations du travail, au rythme d’une tous les 18 mois. Plus d’un centre de tri sur deux a été fermé, des milliers de bureaux de poste ont été fermés ou transformés en agences « municipales » à la charge des communes. De leur coté, les postier-es surchargés de travail et désorientés connaissent à l’instar de France Télécom une vague de suicides en 2010 et 2011. Pour ce qui est des bénéfices qui peinaient à être positifs jusqu’au milieu des années 90, ils affichent tous les ans, depuis une dizaine d’année, un résultat excédentaire autour des 500 millions d’euros.

    Une situation devenue invivable

    La vague de suicides de 2010-2011 et son début de médiatisation a conduit la direction du groupe La Poste à geler les réorganisations pendant un peu plus d’un an. Mais la trêve est finie et les réorganisations et les suppressions d’emplois sont reparties de plus belle pour rattraper le temps perdu. Cela se traduit concrètement par des conditions de travail déplorables. A la distribution, de suppressions d’emplois en suppressions de tournées, les tournées s’allongent, la charge et le poids augmentent, le temps alloué à chaque opération est réduit de façon artificielle, et les organisations de travail atypiques, souvent ubuesques mais appelées innovantes par la direction, deviennent la norme. Dans l’Hérault, comme dans de nombreux départements, la direction a les deux pieds sur le frein en matière d’embauche, produisant de nombreuses situations où il y a un écart important entre l’effectif théorique et l’effectif réel. Pour Montpellier, c’est pas moins de 20 facteurs qui manquent à l’effectif annoncé par la direction. Pour pallier à cela, La Poste a recours massivement a des CDDs, des intérimaires et aux heures supplémentaires.

    Dans ces conditions, les factrices et les facteurs n’arrivent plus à faire leur tournée dans les temps ou correctement, ils ne sont pas toujours remplacés les jours où ils ne travaillent pas, et l’épuisement physique, la perte de sens du boulot et l’épuisement psychologique s’installent. Le mépris et/ou l’autoritarisme managérial se rajoutent aux difficultés quotidiennes. Cerise sur le gâteau, la stratégie de la direction donne le signe qu’elle mise sur la fin du courrier, en tentant de transformer le métier de facteur, en un boulot précaire multi-service, et ce dans le chaos le plus complet.

    Une riposte nécessaire

    Comme dans l’ensemble du monde du travail, le manque de victoire sociale pèse sur la capacité à se mobiliser. Les grandes grèves nationales des années 70 et 80 sont devenues des histoires que racontent les vieux postiers encore en activité. Depuis, c’est au mieux des luttes parcellaires, bureau par bureau, au rythme des réorganisations pensées intelligemment par les directions de la poste pour éviter des mouvements d’ensemble. Et encore, le plus souvent, comme partout c’est le chacun pour soi, la débrouille individuelle, le sauve qui peut ou la résignation qui dominent.

    Cependant, la situation est devenue tellement intenable, que pour une partie des personnels, c’est quasiment devenue une question de survie. Des luttes émergent ces derniers mois, certaines à l’échelle de plusieurs bureaux ou d’un département, comme en Normandie ou dans l’Isère. L’accélération des transformations, l’atteinte de point des limites supportables en sont probablement la raison. Toutes ces luttes qui permettent de relever la tête sont importantes, particulièrement dans cette période difficile pour les luttes, et doivent être soutenues.

    Ici et maintenant, c’est le bureau de distribution de St Gely qui se mobilise. Après une grève de 24H très suivie le 25 février, les personnels de ce bureau partiront en grève illimitée à partir du mardi 3 mars. L’enjeu est comme toujours d’élargir le rapport de force pour obtenir des victoires. A cette fin, ils lancent un appel à la population à les soutenir le mercredi 4 mars à 10H30 devant le bureau de St Gély. Parallèlement, des discussions et des AG ont lieu dans d’autres bureaux du département qui vivent les mêmes difficultés. Cela pourrait conduire à un conflit plus important, qui serait plus en capacité de s’opposer au rouleau compresseur des patrons.

    Par @@_Xavier_@@ Monde du travail

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    Les Sanofi en lutte. Instantané d’une mobilisation

    29 Nov 2012

    Au tournant de l’élection présidentielle de mai 2012, l’actualité sociale a été marquée par le démarrage d’une vague de plans sociaux. Menace de fermeture de site comme à PSA, de liquidation comme à Florange, et annonce de plans sociaux massifs dans de nombreux groupes industriels comme à Sanofi ou Air France. Ici et là, des salariés s’organisent contre ces licenciements qui deviennent les symboles de l’augmentation continue du chômage en France depuis des mois. Nous avons voulu donner la parole à un syndicaliste du site de Montpellier de Sanofi pour témoigner de l’état de la lutte aujourd’hui et rendre compte de sa réalité comme de ses difficultés, dans une période où les luttes sociales peinent encore à se développer autant que la situation économique et sociale le nécessiterait. L’interview qui suit, réalisée fin octobre, se veut donc une photographie à un moment donné d’un fragment des conflits sociaux qui ont cours aujourd’hui.

    CGA : Bonjour, Éric, nous sommes sur le site de l’entreprise de Sanofi à Montpellier, et tu es militant syndical à Sud pour Sanofi depuis un certain nombre d’années, et également élu au Comité d’entreprise sur l’unité de Montpellier. Les Sanofi, à Montpellier comme dans d’autres villes, sont en lutte depuis plusieurs mois suite aux annonces d’un plan de licenciements de l’entreprise. Pourrais-tu, dans un premier temps, nous présenter le groupe Sanofi, ce qu’il représente en termes de structure, de nombre de salarié-e-s, d’activités ?

    Éric : Sanofi existe depuis 1972. Cette entreprise a été créée par deux personnes de chez Total qui voulaient rentrer dans le secteur pharmaceutique pour se diversifier. Aujourd’hui, le groupe Sanofi comprend des sites de recherche et développement, mais aussi de chimie, de production, et une entité à part pour les vaccins. La fonction support administrative est gérée par Sanofi-Aventis Groupe.

    Jusqu’en 2009, l’entreprise a grossi en procédant par de nombreuses acquisitions et fusions. Le groupe ne licenciait jamais ; il ne se séparait pas du personnel qu’il avait racheté. En 2009, il y a eu un changement de directeur, avec le départ de Jean-François Dehecq, l’un des fondateurs, qui fut remplacé par monsieur Viehbacher. À ce moment-là, la direction a changé de politique.

    Viehbacher a annoncé qu’il fallait économiser deux milliards d’euros sur deux ans, en 2009-2010. Ce qu’il a très bien réussi, en effectuant de nombreux départs. A l’époque, il s’agissait de mesures d’âge, de départs volontaires. En 2011, il a de nouveau attaqué, cette fois-ci avec un plan de fermetures européen, voire plus large, puisqu’il a également fermé Bridgewater aux États-Unis. A ce moment-là, les sites de Milan, Budapest, ainsi qu’une usine en Espagne ont été fermés, le site de Francfort restructuré. Toute l’Europe a été touchée, mais pas la France.

    Mais le 5 juillet, Viehbacher a annoncé qu’il s’attaquait au secteur de la recherche en France. Dans sa présentation, il a dit vouloir se désengager du site de Toulouse, pour respecter ses termes. Il n’a donné aucune précision, alors que 614 salarié-e-s travaillent sur ce site. Et sur le site de Montpellier, qui comprend un secteur recherche et un secteur développement, il décidait de supprimer toute la partie recherche. Sur le site de Montpellier, 250 salarié-e-s seraient concernés, sur un effectif de 1100 aujourd’hui. À la suite de cette annonce, à partir du mois de juillet, une mobilisation s’est mise en place, notamment à Toulouse, où il a été décidé d’une mobilisation hebdomadaire, « les jeudis de la colère ». Il s’est mis en place assez rapidement la même chose sur Montpellier pour essayer de faire de la communication vers l’extérieur, informer les gens, informer les élus locaux, régionaux, etc. pour les sensibiliser à ce que pouvait engendrer la fermeture d’un site entier ou, pour Montpellier, de la partie recherche.

    CGA : Lorsque Sanofi, comme beaucoup d’autres groupes, a lancé sa politique de restructuration, avec pour objectif de baisser le nombre d’emplois et donc la masse salariale pour augmenter les bénéfices, tu disais qu’il avait attaqué dans différents pays européens. Est-ce qu’il y a eu des actions concertées des organisations syndicales à l’échelle européenne ? Dans cette période là, comme c’était malheureusement le cas dans beaucoup d’autres grands groupes, chacun s’est mobilisé en ordre dispersé et chacun à son tour, ou bien il y a-t-il eu au moins des prises de contacts, des échanges entre les différents pays pour renforcer les liens entre les salarié-e-s ?

    Éric : A cette époque là, il n’y a pas eu d’appel intersyndical, car les grosses organisations syndicales qui sont présentes dans les différents pays n’ont pas fait d’appel. Il y a eu des appels locaux et quelques arrêts de travail en solidarité, mais pas de réel mouvement pour essayer de contrecarrer les projets de restructuration. Cela a manqué. À Sud, nous ne sommes pas représentés dans tous les pays touchés. Lors de la création de Sud à Sanofi, on avait contacté des syndicats allemands. Mais ils ont une manière particulière de travailler, puisqu’ils fonctionnent en syndicat unitaire par branche, et nous n’avons pas poursuivi de travail en commun. En 2011, quand ils ont fait beaucoup d’annonces de fermetures de sites, il n’y a donc pas eu de grosses manifestations en France, mais seulement des appels de sections syndicales sur certains sites. La mobilisation n’était pas unanime.

    CGA : Pour ce qui est de la France, dans les annonces de suppressions d’emplois qui ont été faites cet été, les deux sites les plus impactés sont ceux de Toulouse et de Montpellier. Pour Montpellier, puisque c’est la partie recherche qui est touchée, est-ce que cela signifie que les emplois supprimés ne sont que des emplois de chercheurs ou cela va au-delà, c’est-à-dire qu’il y a des personnels administratifs associés, du personnel technique ou ouvrier qui est également touché ? Sur Toulouse, vu que le site en entier est menacé de fermer, tout type de personnel est-il concerné ?

    Éric : A Toulouse, effectivement, tout type de personnel est touché, il y a des chercheurs, des administratifs. Pour ce qui est de la fonction support administrative, qui comprend les achats, les payes, la finance, etc., administrativement, elle était déjà rattachée à Sanofi-Aventis Groupe. Jusqu’à maintenant, on avait défendu les emplois sur site, donc ils n’avaient pas été déplacés, mais juridiquement ils étaient déjà rattachés à des sites parisiens. Le secteur informatique avait déjà été complètement démantelé, et il ne reste qu’une trentaine de personnes, qui étaient également déjà rattachées à Sanofi-Aventis Groupe. Pour certains-es de ces salarié-e-s, la direction va leur proposer une mutation sur Paris. Mais ils vont en profiter pour faire du tri dans le personnel. Sur Montpellier, ce sont effectivement les chercheurs qui sont touchés, ainsi que les mêmes fonctions support qu’à Toulouse. Ces derniers auront aussi des propositions pour aller sur Paris ou sur Lyon.

    Depuis ces annonces, l’intersyndicale s’est mobilisée et reste unie pour l’instant. On fait tout pour ça, car ce qui nous a pénalisés dans le temps lors de grosses négociations, c’est le fait qu’un syndicat cède à un moment donné.

    CGA : Est-ce que la proposition de mutation dont vous avez parlé concerne tout le personnel ?

    Éric : Dans le projet de restructuration remis par la direction, nous n’avons que des chiffres. On nous a uniquement transmis des organigrammes, un avec la situation au 30 juin 2012, et l’autre avec celle qu’ils souhaitent pour le premier janvier 2013. On voit qu’il y a des postes qui disparaissent, mais ce n’est qu’une idée quantitative. On n’a aucun nom, aucune fonction. On sait qu’il y a tant de cadres et tant de techniciens, mais on ne sait pas ni lesquels ni comment. Alors il y a beaucoup d’endroits où on a du mal à savoir qui va être touché ou muté.

    Dans certains secteurs où il n’y a qu’une partie du personnel qui est impactée, cela permet de freiner la mobilisation, parce que, ne sachant pas qui va être ciblé, certain-e-s n’osent pas trop bouger. Le manque d’information sur les départs, les mutations, est donc aussi l’une des stratégies de la direction pour calmer la moitié du personnel qui peut espérer ne pas être concernée, et ainsi éviter que la mobilisation ne prenne trop d’ampleur. Quand c’est le secteur complet qui disparaît, là il n’y a pas de problème, tout le monde se mobilise.

    CGA : Quels sont les arguments que le groupe Sanofi met en avant pour justifier l’ensemble de ces suppressions d’emploi ?

    Éric : Quand on écoute la direction, c’est le manque de résultats. On ne trouve pas, ça coûte trop cher de faire de la recherche. Tous les grands laboratoires arrêtent de faire leur recherche en interne. Tout le monde fait du partenariat avec les établissements publics. C’est vrai que c’est intéressant de faire faire des recherches par l’Inserm, par le CNRS, ça coûte beaucoup moins cher. Surtout si après c’est Sanofi qui prend les Royalties, une fois que le médicament sera déposé. Ils ne parlent que de baisse des coûts, des réductions de la dépense du groupe, ce sont vraiment leurs objectifs.

    Notre directeur a promis à ses actionnaires d’augmenter les dividendes de 35 à 50% des bénéfices d’ici 2014. Pour leur donner 15% de plus, il faut bien qu’il fasse des économies, et donc il supprime du personnel. Mais cette stratégie ne peut marcher qu’un temps. Je pense que d’ici quelques années, quand il n’y aura plus de personnel, il n’y aura plus beaucoup de bénéfices non plus. En effet, les droits de propriété sur les médicaments durent dix ans, mais après, ces médicaments deviennent des génériques et rapportent beaucoup moins.

    CGA : La stratégie du groupe est donc une forme d’externalisation de la partie recherche pour augmenter les bénéfices qui peuvent être générés, à court terme en tout cas.

    Éric : Oui, c’est bien ça. Leur volonté est d’accroître les bénéfices très rapidement, sans s’occuper de l’avenir de la société. De toute façon, Viehbacher n’a pas l’intention de rester vingt-cinq ans à la direction de Sanofi, puisqu’il a déjà négocié son parachute de sortie avant son arrivée. Il va seulement piller le capital de la société, et après, il ira voir dans une autre ce qu’il peut récupérer. Contrairement à la mentalité de monsieur Dehecq qui avait créé ce groupe et qui l’a fait monter en puissance jusque dans les premières places des laboratoires mondiaux, lui ce n’est pas du tout son objectif. L’unique chose qui l’intéresse est d’être le premier au CAC 40, et il y est presque, juste derrière Total. Et encore, un jour sur deux, c’est Sanofi le premier. Mais c’est vraiment du court terme. Bientôt il va annoncer qu’il n’aura plus rien à faire développer, puisque l’on aura supprimé la recherche. Donc dans trois ans, il s’attaquera au développement, et puis après, quand il n’y aura plus de recherche ni de développement, ce sera la production qui sera attaquée. En effet, tous les produits fabriqués par Sanofi seront des génériques, et d’autres fabriqueront moins cher que nous. Donc les sites de chimie et les sites de production peuvent s’attendre à subir les mêmes plans de restructuration ou de suppression dans un avenir proche.

    Je crois que les travailleurs du groupe commencent vraiment à prendre conscience de l’ampleur du mécanisme que la direction a mis en place. D’ici 10 ans, 15 ans, il risque de ne plus y avoir de Sanofi en France.

    CGA : Cette politique de fonctionnement des entreprises n’est pas particulière à Sanofi, et est menée dans d’autres secteurs actuellement. Est-ce qu’il y a des contacts avec toutes les autres entreprises qui sont dans cette situation ? Est-ce que vous cherchez à fédérer les luttes ? D’autre part, tu as parlé de l’intention que la direction avait de sous-traiter la recherche au CNRS. A la dernière manifestation, une personne du CNRS était intervenue pour expliquer qu’ils allaient être dans le même cas dans quelque temps. Est-ce que vous avez des contacts avec la recherche publique ? Il y a-t-il quelque chose qui se construit au niveau de la lutte ?

    Éric : Sur Montpellier, avant la manif du 11 octobre, nous avons rencontré le personnel de la recherche publique. On a distribué ensemble des tracts appelant à cette manifestation commune dans les universités, Montpellier 1, Montpellier 2, et dans les différents établissements de recherche publique, à l’Inserm, au CNRS, à l’INRA. Des gens de Sanofi ont participé à la soirée-débat qu’ils organisaient sur la recherche, et à laquelle ils nous avaient invités. Je pense qu’un travail commun est en train de se mettre en place.

    Avec les autres sociétés, sur Montpellier, il ne me semble pas qu’on ait de contacts, mais je ne crois pas qu’il y ait de plans sociaux très importants ici. Par contre, à Toulouse, les Sanofi sont régulièrement soutenus lors de leurs mobilisations par des salarié-e-s de l’aérospatial, et ceux des quelques sociétés qui connaissent en ce moment les mêmes problèmes. Par exemple, les Airbus ne subissent pas le Transforming, mais le Transform, qui consiste en fait exactement dans le même type de plan.

    Quand on était à Lyon jeudi dernier, des gens d’autres laboratoires pharmaceutiques sont venus, comme ceux de GSK. Eux aussi vont subir des plans semblables. Car parmi les quatorze grands laboratoires existant dans le monde, il y en a sept aujourd’hui qui suivent la même politique, c’est-à-dire ne plus faire de recherche en interne, mais la sous-traiter.

    La lutte commence donc à se fédérer. A Solidaires, on essaie de regrouper les contacts que l’on a chez Ford, Arcelor-Mittal, PSA, Electrolux… Comme les plans de licenciements touchent toutes les professions, il faudrait mutualiser les informations et essayer d’organiser une grosse manifestation nationale pour aller porter tous ensemble des revendications au gouvernement.

    Régionalement, on a eu des vœux de la mairie de Montpellier, ceux de l’agglo, du conseil régional, et de toutes les différentes structures politiques qui se sont prononcées contre ce plan de licenciement. Ils nous soutiennent moralement, mais ça ne suffit pas. On a rencontré Montebourg, mais il change de discours à chaque fois, et maintenant déclare qu’il ne peut plus rien faire. On a encore des rendez-vous, dont un avec le Sénat. Mais les politiques sont gentils, ils nous reçoivent, ils nous écoutent, ils nous laissent parler, mais il n’y a pas d’action derrière. Pour que cela change, je crois qu’il va falloir maintenant que l’on passe à la taille au-dessus.

    CGA : Lorsque la boîte a fait des annonces au mois de juillet sans en donner le contenu intégral, il devait y avoir une très forte inquiétude des salarié-e-s, au moins sur les sites de Toulouse et Montpellier. Comment la mobilisation a démarré ? Le mouvement est-il parti spontanément, ou bien l’intersyndicale, ou telle organisation syndicale, a pris les devants ? Comment les sites se sont organisés ? Comment les salarié-e-s se sont-ils/elles approprié-e-s la lutte ?

    Éric : Il faudrait que vous en discutiez avec Toulouse, car c’est de là que le mouvement est parti. L’appel a été directement lancé par l’intersyndicale, car, face à une annonce d’une telle ampleur, il n’y a plus de divisions entre les syndicats. Les salarié-e-s ont immédiatement mis une grosse pression, et surtout font preuve d’une volonté très forte de marquer les esprits par leur slogans et leur fameux haka. Les différents slogans, les affiches, c’est vraiment le fruit du travail et de l’imagination des salarié-e-s. Il y a des termes et des symboles que n’oserait pas mettre une intersyndicale.

    Sur Montpellier, l’intersyndicale a démarré assez vite, mais peut-être un peu plus timidement. Lorsque nous sommes partis manifester à Toulouse avec deux ou trois bus, nous avons vu leur équipement, leurs carnets de chansons, leur organisation, les stands avec des boissons, des autocollants, tout ce qu’il fallait pour faire le guide du parfait manifestant. Nous avons pris une très bonne leçon de manifestation, et cela a été très formateur pour les 150 salarié-e-s de Montpellier.

    Je pense qu’il y a une grosse part des salarié-e-s qui se sentent vraiment concerné-e-s et qui se rendent compte que les syndicats tout seuls ne pèsent pas lourd face à une direction qui se fout du code du travail, du droit et qui possède une armée d’avocats.

    Aujourd’hui, la direction passe au tribunal parce que le CCE a déposé un référé pour vice de forme dans la procédure. Les dirigeants ne respectent rien, ils essaient de passer en force. D’ailleurs, ils ne comprennent même pas qu’on ne se laisse pas faire. Aux États-Unis, ils disent simplement, demain, il y en a 500 de moins. La dernière fois, ils ont annoncé les licenciements par répondeur téléphonique. Les gens ont reçu un mail, avec un numéro qu’ils devaient appeler, et un répondeur leur disait « vous êtes virés à telle date ».

    Heureusement, nous avons maintenant nous aussi des avocats, même si on n’en a pas autant qu’eux. Donc en ce moment ils doivent passer au tribunal d’Evry, et on espère au moins que le tribunal exige une nouvelle copie conforme, pour qu’on puisse discuter sur des bases solides.

    CGA : Sur le site de Montpellier, y a-t-il des assemblées générales, des formes de structuration permettant aux salarié-e-s impliqué-e-s dans la lutte d’avoir des espaces pour échanger entre eux, discuter des stratégies, des actions, et prendre des décisions collectives ?

    Éric : On leur met à disposition tous nos locaux. Quand les syndicalistes ne sont pas là, lorsqu’il y a des manifs dans d’autres villes à Toulouse, à Paris, à Lyon, les salarié-e-s qui restent sur place organisent des petits mouvements à l’entrée des sites, avec des distributions aux automobilistes de tracts et de prospectus pour les informer, ou alors ils préparent les prochaines manifestations avec le matériel que l’on met à disposition, des supports, des autocollants, des pancartes, des blouses.

    CGA : Il y a donc une participation effective des salarié-e-s, mais à l’initiative réelle des militants des organisations syndicales, au moins sur le site de Montpellier, puisque le mouvement a pris une autre ampleur à Toulouse. Sur le site de Montpellier, pour le moment, il n’y a pas d’espaces comme des assemblées générales décisionnelles ou des choses de cette nature là, en l’état de la lutte aujourd’hui ?

    Éric : On fait des assemblées décisionnelles principalement avant les mouvements. Par exemple, quand on parle du prochain déplacement, on essaie de recenser l’effectif pour le train ou le bus. Ensuite, une fois arrêtés la date et le nombre de participants, c’est soumis au vote. Si les gens sont d’accord, on commence le travail logistique. On demande aux personnes de s’inscrire, on récupère des sous. Une petite participation est demandée à ceux qui se déplacent et des quêtes sont faites vers ceux qui ne peuvent pas se déplacer mais qui veulent participer financièrement. Jusqu’à maintenant, ils sont très généreux, et leur participation finance bien le déplacement des autres.

    CGA : Aujourd’hui, les revendications principales qui sont communes s’expriment précisément sur le refus du plan de licenciement social ? Qu’est-ce qui fédère les différents sites et corps de métier qui sont concernés par le plan de licenciement aujourd’hui ?

    Éric : Toute la partie recherche demande le retrait pur et simple du plan. La direction le présente comme un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Quand on fait comme l’année dernière 8,8 milliards de bénéfices, la sauvegarde de l’emploi par les restructurations, on peut peut-être faire autrement. Nous ne sommes pas contre qu’ils veuillent financer les départs à 55 ans, comme lors du premier plan de restructuration. Mais il faut remplacer les gens qui partent, justement, avec des jeunes, cela amènerait des innovations. De plus, il faut qu’il y ait un transfert du savoir. La dernière fois, les gens sont partis en quinze jours ou un mois. Aujourd’hui, on renvoie des gens en formation apprendre ce que faisaient ceux qui sont partis il y a trois ans, parce qu’il y a des secteurs complets qui sont partis, et que plus personne dans la société n’est capable de faire ce qu’ils faisaient auparavant. C’est quand même un peu triste. Donc un transfert du savoir, des départs progressifs, avec des formations des jeunes, on n’est pas contre.

    CGA : Aujourd’hui, quelles sont les suites envisagées ? Il y a eu plusieurs manifestations, à Toulouse, à Montpellier, la semaine dernière à Lyon, quels sont pour vous les perspectives et les moments un peu clés dans les semaines à venir ?

    Éric : Pour le moment, on attend le résultat du référé déposé par le CCE.

    CGA : Il s’agit d’une demande d’annulation du plan de sauvegarde de l’emploi présenté par le groupe ?

    Éric : Oui. Donc si le tribunal nous donne raison, ça va nous permettre de gagner un peu de temps. On envisagera les suites en fonction de sa décision. Il peut décider que la copie n’est pas bonne et qu’il faut la refaire, ou décider qu’il ne peut s’agir d’un PSE, car justifier le licenciement de 15% de l’effectif est impossible avec les résultats qu’ils ont aujourd’hui.

    CGA : part le fait de les mettre en justice pour les erreurs qu’ils peuvent faire au niveau procédure, est-ce que vous pensez que la lutte de tous les jeudis est suffisante pour faire changer d’avis la direction ? Et est-ce que vous n’envisagez pas un durcissement de la lutte d’une manière quelconque ?

    Éric : C’est difficile à dire à l’heure actuelle. Il y a quelques années, on avait réussi à faire une grève pendant 10 jours consécutifs. Actuellement, je crois qu’une mobilisation à plein temps pour l’ensemble du personnel serait difficile à mettre en place. Même à Toulouse, on sent qu’ils s’essoufflent.

    La suite dépend aussi des prochaines décisions et annonces de la direction. Mais pour elle, vu la taille du groupe, on ne représente pas grand chose. Il y a aujourd’hui plus de 100 mille personnes qui travaillent pour Sanofi dans le monde. Quand on leur parle de 600 à Toulouse et de 200 et quelques à Montpellier, ça leur paraît minime, et c’est d’autant plus difficile de les faire reculer.

    CGA : Tu expliquais qu’ils s’attaquent aujourd’hui à la recherche, que demain ce sera le développement, et après-demain la production. Est-ce que par rapport à ça, il y a une conscience qui s’éveille dans d’autres sites qui ne sont pas obligatoirement impactés par le plan social que propose Sanofi aujourd’hui. Et est-ce qu’en dehors des sites directement touchés par ce plan là, il y a des bouts ou des semblants de mobilisation, ou au moins le soutien à la mobilisation, au moins en France, voire à l’étranger ?

    Éric : Pour la dernière grève de jeudi dernier, effectivement, comme il y avait eu un tract intersyndical au niveau du groupe cette fois-ci, il y a eu des mouvements de manifestation en soutien. Il y avait deux cents personnes à Chilly-Mazarin, qui est le siège social, et également du monde à Vitry-Alfortville, qui est un petit site de production près de Paris aussi.

    Il y a eu des mobilisations à Sisteron, à Aramon, qui sont des sites de chimie, et il y avait des travailleurs de la production qui se sont également mobilisés, notamment à Ambarès.

    Je pense qu’il y a vraiment maintenant une prise de conscience au niveau du groupe en France du processus et des larges menaces de fermeture dans tous les secteurs. A l’échelle européenne, c’est plus compliqué à dire, car il y a un réel manque de transmission d’informations.

    Les salarié-e-s de Sanofi Pasteur, le secteur des vaccins, ont également eu des annonces en septembre. Même un pôle aussi important que celui-ci risque d’être fermé en France, parce que les coûts de production sont moindres dans d’autres pays.

    CGA : La lutte sur les deux sites de Montpellier et Toulouse a donc aussi servi à déclencher une prise de conscience plus large, qui a entraîné quelques autres mouvements de mobilisation dans l’entreprise. Par ailleurs, avez-vous réussi à informer la population de ce qui est en train de se passer sur les différents sites ? Est-ce qu’il y a une recherche volontaire du soutien de l’ensemble de la société ? Si oui, avez-vous eu des réponses positives, du soutien ? Avez-vous dans vos objectifs d’avoir plus de personnes dans vos manifestations, d’avoir un soutien populaire ?

    Éric : On a l’impression que le message passe bien. Lors des manifs, le public trouve ça scandaleux, au moins autant que nous sinon plus, qu’une société qui fait des milliards de bénéfices se permette de supprimer des emplois. Car la direction n’utilise jamais le terme de licenciement, mais de suppressions d’emplois. On a donc le soutien de la population, mais de là à la mobiliser, ça va être beaucoup plus difficile.

    Je crois savoir qu’il est prévu au mois de novembre une assez grosse manifestation au niveau européen. Là il est certain qu’on y participera et qu’on essayera de nouer des contacts avec le maximum d’autres personnes.

    En ce qui concerne le secteur scientifique sur Montpellier, comme sur Toulouse d’ailleurs, les écoles, les laboratoires sont solidaires avec nous et ont adressé des courriers à la direction. L’Inserm ou le CNRS font beaucoup de partenariats avec Sanofi, et quand on travaille sur une étude ensemble, Sanofi leur apporte de l’argent. Si demain, il n’y a plus de recherche à Montpellier, les établissements publics de recherche peuvent se faire du souci, parce que ce n’est pas l’État qui va financer toute leur recherche. Je ne connais pas toute la stratégie de la société, peut-être qu’ils feront des partenariats à distance, mais, puisqu’ils nous présentent le fait de vouloir supprimer Toulouse et Montpellier pour tout regrouper sur Lyon et Paris, cela serait étonnant qu’ils financent le CNRS ou l’Inserm à Montpellier ou à Toulouse.

    CGA : Comment les salarié-e-s vivent la rencontre avec la réalité des élus politiques ? Tout à l’heure, tu nous disais que vous aviez vu Montebourg quatre ou cinq fois, et que vous aviez eu quatre à cinq discours différents. De la même façon, tu nous disais que les structures intermédiaires où le Parti Socialiste est aux commandes vous font des vœux et des promesses, mais qu’en même temps le gouvernement, qui est lui-même dirigé par le Parti Socialiste, vous tient des discours différents qui sembleraient donner un autre son de cloche. Quelle est la perception que les organisations syndicales, et aussi les salarié-e-s, peuvent avoir par rapport à ça ? Est-ce que les gens sont lucides sur les façons dont les uns et les autres peuvent se comporter, ou est-ce que il y a une telle désespérance que les gens sont accrochés au moindre soutien, qu’il soit sincère ou pas ? Comment abordez-vous collectivement ces questions ?

    Éric :alors, je pense qu’au début, l’intersyndicale comme les salarié-e-s fondaient beaucoup d’espoir sur le fait qu’il y ait des soutiens politiques. Seulement, on voit qu’il n’en découle rien, à part les portes ouvertes pour aller où l’on veut et être très bien reçus. Les politiques sont très gentils avec nous, mais j’ai l’impression qu’ils nous endormiront tous. On parle, et à la fin, quand on a fini de parler, ils ferment le dossier. Au niveau de l’intersyndicale en tout cas, on commence à le percevoir de cette façon là, et il me semble que les salarié-e-s également, même s’il subsiste un espoir.

    Après avoir fait la mairie de Montpellier, le Conseil régional, toutes les structures de Montpellier, on a commencé depuis trois semaines à aller dans les communes sur lesquelles des salarié-e-s habitent. Dans les petites communes et village, quand on regarde le nombre de salarié-e-s de Sanofi, ça commence à avoir un certain impact. Les petites communes commencent donc à faire des vœux aussi, et on est particulièrement attentifs à ce qu’il y ait un vote à l’unanimité.

    CGA : En considérant que les espoirs fondés sur l’action des politiques sont limités, et du rapport entre ce que font et disent les politiques, au vu aussi du fait que les recours juridiques restent assez aléatoires, du coup vous, les salarié-e-s et/ou l’intersyndicale, où fondez-vous votre espoir de réussite en termes de mobilisation et de revendications ? Quelles sont les perspectives que vous vous donnez, quels sont les objectifs ?

    Éric : La grosse inconnue va être la décision du tribunal. S’ils donnent raison à l’intersyndicale en disant qu’il y a un vice de forme, ça nous laissera un peu de délai. Après, je ne sais pas comment va réagir la direction, car elle est vraiment très spéciale. Pour l’instant, nous faisons tout pour arrêter leur procédure. Il y a un rendez-vous le 8 novembre au Sénat. On essaie encore d’accentuer la pression sur les politiques, de leur dire que c’est bien beau de déclarer que le changement c’est maintenant, mais qu’il va falloir que cela change vraiment.

    Si ça ne suffit pas, on espère qu’on arrivera à se réunir avec tous les autres groupes qui ont les mêmes problèmes que nous, pour effectuer une démarche commune dans le but d’influer sur les politiques et tous ceux qui les entourent. Car même pour les politiques, les 600 ou 800 de Sanofi ne doivent pas représenter grand chose à eux tout seuls… Chez Peugeot, Ford, ils sont beaucoup plus nombreux.

    CGA : par rapport au tribunal, quelle que soit sa décision, cela ne fait que repousser le problème ? Cela n’enlèvera en rien, il me semble, aux licenciements et fermetures du groupe ?

    Éric : Notre demande est le retrait total du plan en argumentant qu’il n’est pas justifié. Parce qu’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi avec les bénéfices de l’entreprise, on ne comprend même pas que cela puisse s’appeler comme ça. Il y a eu une décision de justice sur un autre laboratoire, où les salariés dénonçaient également la mise en place d’un PSE alors que l’entreprise faisait des milliards de bénéfice, et la justice leur a donné raison. La boîte n’a pas complètement perdu parce qu’entre temps, il y a toujours des suppressions de postes déguisés en départs volontaires.

    Actuellement, on avance au coup par coup. Parmi la direction, il y a des interlocuteurs qu’on a du mal à avoir. Ou bien, quand on leur pose les bonnes questions, ils ont l’air de ne pas comprendre. Pour les anglophones, quand les questions sont gênantes, ils n’ont pas de traducteurs.

    Aujourd’hui, on fait tout en douceur, mais peut-être qu’il faudra durcir un peu. Les cadres se plaignaient au début parce qu’on avait mis des affiches un peu partout, des slogans. Ils disaient « ce n’est pas bien, ce n’est pas normal, cela gène des personnes ». Je leur avais répondu que ce n’était que des Post-it ou des affiches collés sur des vitres. On a plein de chimistes de partout, on pourrait aussi utiliser la chimie comme moyen de revendication. Et là, cela risquerait de faire un peu plus de bruit et de fumée.

    Alors, je ne sais pas comment la direction va agir, mais je pense que, de notre côté, nous avons encore de la marge pour durcir. On a des stocks suffisamment importants. C’est malheureux d’en arriver là, mais on est quelques uns à penser que si l’on doit partir, on partira, mais ils ne garderont peut-être pas tous les murs.

    CGA : Au delà de la décision de justice, pour les Sanofi, comme pour de nombreux salarié-e-s qui sont dans des entreprises où il y a des Plans de Sauvegarde de l’Emploi, terme très orwellien, l’enjeu semble d’augmenter le rapport de force. On pressent que sont à l’œuvre les mêmes logiques qu’il y a quelques années en arrière, quand le groupe a démantelé d’abord tel site, puis tel autre. Le risque semble de se mobiliser en ordre dispersé et de ne pas peser assez. Pour vous, comme pour les autres boîtes, l’enjeu est souvent que toute la boîte se mobilise, et non pas juste un site. Et ensuite, pour une boîte, que se mobilisent les autres boîtes qui sont dans le même secteur. Et au-delà du secteur, d’arriver à se mobiliser avec les autres boîtes qui subissent les mêmes situations. Dans les syndicats, tout le monde en a fait l’analyse et le constat. Mais ces idées deviennent-elles la base des réflexions des salarié-e-s, ou bien l’implication dans la lutte est trop récente pour qu’émerge cette idée d’intérêt commun de l’ensemble des salarié-es subissant de tels plans ? De la même façon, le fait que des salarié-e-s soient en lutte sur Montpellier depuis plusieurs mois, modifie-t-il leur perception de la finalité du travail qu’ils font ? Est-ce que cela les amène à s’interroger plus largement sur le fonctionnement général de la société dans laquelle on vit, la place de la santé publique, la place du médicament, le fait de générer du profit sur la santé ?

    Éric : Lors des déplacements en manif, on en parle beaucoup. Les salarié-e-s de Sanofi ont en tête les problèmes de société, comme le fait que Sanofi reçoive des crédits impôts recherche, que la base du financement de nos métiers, c’est le remboursement de la Sécurité Sociale, qu’on vit aux crochets de la société. Et que, de l’autre coté, Viehbacher veut donner toujours plus de sous qui arrivent de là à tous les actionnaires, à l’Oréal. Et que les autres bénéfices partent dans des fonds de pension américains.

    En ce moment, avec la réduction des budgets pour l’achat des produits avec lesquels on travaille, notre charge de travail a diminué. Nous avons plus de temps pour échanger entre nous, ce qui renforce la prise de conscience chez tous les salarié-e-s. À chaque annonce, aux informations, de fermeture d’entreprises ou de licenciements, malheureusement presque quotidiennement, nous réagissons.

    Nous avons fait beaucoup de travail sur les nouveaux moyens de communication, que cela soit Facebook, Twitter, et je crois que l’on est pas mal suivi. Il y a de nombreux commentaires qui viennent. C’est intéressant de voir que les gens sont aussi écœurés que nous. On sent de la solidarité un peu partout, ce qui n’a pas toujours été le cas, surtout avec les salarié-e-s de Sanofi, qui ne sont pas considérés comme les plus à plaindre, ce qui est vrai, mais qui n’empêche pas que nos revendications soient légitimes. Il me semble qu’un mouvement général de contestation face aux licenciements ait l’air de prendre, et c’est ce qu’il faudrait construire et ne rien lâcher.

    Interview réalisée le 29 octobre 2012.

    Actuellement, la lutte des Sanofi continue. Toute l’actualité et l’agenda des actions sont sur le site http://www.facebook.com/LesSanofi.

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    Contre l’austérité de gauche comme de droite : ni résignation ni élection

    30 Avr 2012

    Après 5 années de politique de Sarkozy, et alors qu’on est en pleine crise économique, les capitalistes sont à la fête : la mobilisation populaire de masse a lieu dans les urnes. Beaucoup, croient encore qu’un changement peut surgir des élections. Chaque candidat participe à la surenchère de promesses et de bonnes intentions. Mais une fois la mascarade électorale terminée, la réalité du système capitaliste et de la crise qu’il a lui-même créée reprendra le dessus : mise en place de plans d’austérité dans le cadre de la politique menée par la BCE, l’UE et/ou le FMI.

    Les responsables de la crise, ce sont les gouvernants

    Si en France la droite était à l’attaque ces 5 dernières années, ailleurs, comme en Grèce ou en Espagne, ce sont les « socialistes » qui ont mené les réformes : rembourser la dette, donner des gages aux marchés financiers, servir la soupe aux intérêts du patronat et des actionnaires sous prétexte de redynamiser la productivité et la croissance. Si on ne connaît pas encore le prochain président, on connaît déjà son programme :

    • réduction drastique du coût et des droits du travail : disparition du CDI comme référence du contrat de travail, flexibilité, remise en cause des 35 heures, etc.
    • réduction des solidarités : baisse des allocations chômage, mise en place de la TVA sociale, démantèlement de la sécurité sociale, etc.
    • marchandisation de l’éducation et de la santé, etc. Ces plans d’austérité consistent en réalité à restructurer les rapports d’exploitation pour faire payer la crise financière aux peuples en monopolisant les richesses dans le cercle des ultra riches.

    Très concrètement cela signifie que les présidentielles de 2012 se résument à choisir le « label » de la rigueur.

    Les revendications de l’extrême gauche sur un retour à un État paternaliste pouvant contrôler le marché (nationalisations, interdiction de licenciements, audit de la dette, etc.) nous amènent droit au mur : outre le fait que l’étatisation de l’économie s’est systématiquement transformée en dictature, ces reformes ne font, au mieux, que réglementer la structure économique existante tout en donnant du souffle à une économie capitaliste nationale : l’exploitation continuera… On ne pourra jamais faire confiance à l’État pour amener la justice sociale, car qu’il soit keynésien, libéral ou néolibéral l’État est une institution dont le but est de protéger des secteurs particuliers de la société – les classes privilégiées – ainsi que ses intérêts propres.

    Il est illusoire de croire que les politicien-ne-s auraient le pouvoir de faire toutes les modifications qu’ils promettent. Ces institutions et les mécanismes de domination qui les sous-tendent (la recherche du profit comme seule mesure du succès), sont hors de contrôle et naviguent dans d’autres sphères. Les diverses expériences de la gauche au Pouvoir, ainsi que les récentes évictions des gouvernements de Grèce et d’Italie nous l’ont montré : les gouvernements ne peuvent qu’appliquer l’idéologie dominante. Participer aux élections serait donc légitimer « le gagnant » et cautionner ainsi les mauvais coups qui ne manqueront pas de continuer à pleuvoir.

    A l’occasion du 1er mai, les organisations syndicales doivent conserver ce qui fait leur force, une indépendance totale vis-à-vis de tous les partis politiques et une lutte quotidienne qui n’attend pas les échéances électorales pour s’exprimer.

    Aujourd’hui, le Front National réalise un score élevé et les idées racistes ne cessent de se développer. Comme on l’entend souvent, cela serait en partie la faute des abstentionnistes ou mêmes des libertaires qui n’attendent plus rien des élections. En réalité, c’est en grande partie du à la logique même des politiciens et des partis politiques, qu’on assiste à ce résultat : ils nous endorment, nous secouent brièvement pour aller voter et nous replongent dans le coma.

    Or, les idées fascistes n’attendent aucunes élections pour se développer et la riposte doit donc être quotidienne et sans répit.

    Comme en Mai 1886 où des milliers d’ouvriers aux USA se sont mobilisé-e-s pour réduire leur temps de travail, la classe des exploité-e-s doit intervenir directement dans la société, sans passer par l’intermédiaire des institutions.

    Manifestations, grèves, occupations, blocages !
    Pour pouvoir faire face à cet avenir d’exploitation et d’appauvrissement qu’on nous prépare, la seule solution est de développer la résistance et la solidarité dans les luttes et dans nos quotidiens en vue d’une société fondée sur l’égalité économique et sociale et la liberté.

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    Refusons tous les plans d’austérité – Passons à l’offensive contre le capitalisme et l’État

    17 Jan 2012

    La dette ? Leurs dettes !

    Partout en Europe les gouvernants expliquent que la dette augmente parce que nous vivons au-dessus de nos moyens et que nous devons donc accepter l’austérité et des coupes sombres dans les budgets sociaux. Quel mépris pour les millions de chômeurs/chômeuses, de travailleurs/travailleuses pauvres, de retraité-e-s dans la misère, d’ouvrier-e-s licencié-e-s sur l’autel des dividendes versés aux actionnaires ! En Grèce, en Hongrie, en Espagne, au Portugal et bientôt en Italie et en France les conditions de vie des populations se dégradent dramatiquement, semant la misère et faisant le lit des réactionnaires de tous poils.

    Le capitalisme pourrit nos vies

    La dette est le résultat de 30 années de politiques libérales qui ont asséché les caisses de l’État, l’amenant à emprunter pour pourvoir aux besoins sociaux. La dette a explosé ces 3 dernières années à cause du sauvetage du capitalisme en ingurgitant des centaines de milliards d’euros dans les banques pour éviter qu’elles s’effondrent.
    Si les plans d’austérité se succèdent en France comme partout en Europe, c’est pour sauver le système capitaliste, sauvegarder et augmenter les profits d’une minorité de riches qui contrôle l’économie et n’en ont strictement rien à faire de nos conditions de vie et de l’état de la planète. Nous n’avons aucun intérêt à secourir ce système économique suicidaire, désastreux pour notre environnement qui ne propose que survie pour les uns et luxe pour les autres.

    Les plans d’austérité sont illégitimes, refusons les !

    L’alternative dans les mois qui viennent est simple : soit nous laisser entraîner dans la faillite du capitalisme et son lot de barbaries, soit nous organiser collectivement pour rompre avec ce système. Nous devons construire dans l’unité à la base, une riposte sociale déterminée sans déléguer à d’autres la gestion de la lutte sociale et nous organiser collectivement. La tâche est ardue mais c’est ça ou les laisser nous plumer en nous menant droit dans le mur !

    Ne rien attendre de 2012, Boycott des élections !

    En France, la droite est à l’attaque mais les socialistes ailleurs en Europe comme cela a été le cas en Grèce ou en Espagne, mènent la même politique : rembourser la dette, donner des gages aux marchés financiers, servir la soupe aux intérêts égoïstes du patronat et des actionnaires.

    Les présidentielles de 2012 se résument à une sélection entre une rigueur « labellisée » droite, gauche ou extrême droite. Les attendre n’est pas réaliste car les plans d’austérité ne vont pas cesser de pleuvoir dans les mois qui viennent. Y participer serait (comme à chaque fois) légitimer « le gagnant » et cautionner ainsi  les mauvais coups qui ne manqueront pas de continuer à pleuvoir.

    Espérer des élections de 2012 c’est se condamner à l’inaction aujourd’hui et préparer les désillusions de demain. Face à ce rouleau compresseur la lutte des classes doit aussi s’organiser de notre côté sur le terrain social loin des isoloirs.

    A la grande bouffe capitaliste, c’est l’État qui fait le service !

    Tant qu’il y aura le capitalisme, il y aura des crises et de la misère. Se tourner vers l’État pour réguler « la folie » capitaliste est illusoire. Loin d’être le garant de l’intérêt commun, il est la force organisatrice des inégalités au service du capitalisme. C’est l’État qui organise le glissement vers le marché, de l’ensemble des activités vitales (santé, éducation, énergie etc) comme le hold-up social sur le dos de la population au profit des classes dominantes. Il est par nature basé sur la protection des intérêts du capital et sur la confiscation du pouvoir par une minorité. En ces temps de crise reconnue, il montre de façon criante sa collusion avec le capital : d’un côté envoi de la police et décisions de justice contre les salariés qui se battent pour sauver leurs moyens de subsistances et de l’autre cadeaux aux banques et aux patrons…

    Construire le communisme libertaire

    Il faut donc se donner des perspectives de changement de société pour rompre avec le capitalisme et l’État. Un projet basé sur la gestion directe de la société, de la production et de la distribution des biens et des services par les travailleurs/travailleuses et usagers. Cela passe par l’expropriation capitaliste et le redémarrage de la production par et pour les travailleuses et travailleurs eux/elles-mêmes. Ce projet de société ne peut devenir réalité qu’à travers les luttes, portées par le plus grand nombre.

    Tract du groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes diffusé à l’occasion de la mobilisation du 18 janvier 2012

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    Contre le racisme construisons un monde sans misère ni frontière !

    26 Mai 2011

    Face au racisme : pas de bons sentiments mais des luttes sur le terrain social !

    Aujourd’hui politiques, lois et pratiques racistes s’affichent de manière décomplexée et sont prédominantes dans le discours ambiant. Loin d’être le fruit du hasard, les politiques racistes et la fascisation des esprits se développent par la régression sociale, le manque d’espoir et de perspectives qui s’en suit. Par conséquent, la lutte contre le racisme, pour être efficace, ne peut se limiter aux démonstrations simplement humanistes. On doit faire le bilan d’un antiracisme qui en 25 ans n’a pas empêché de nous emmener à la situation actuelle. Pour être efficace, nous pensons que l’antiracisme doit intégrer la dimension sociale à sa grille d’analyse pour montrer que nos véritables ennemi-e-s ne sont pas les plus précaires parmi nous (les immigré-e-s) mais nos exploiteurs. La lutte doit donc se mener sur le front social en développant des solidarités de classe.

    Ce n’est pas le président mais c’est la société qu’il faut changer !

    Régression sociale, atomisation de nos vies, menaces environnementales (nucléaire, gaz de schiste, destruction de l’environnement par une logique de profit à court terme), guerres : Il est urgent de renverser le système capitaliste avant qu’il ne se mute en système fasciste. Quel qu’en soit le résultat, les élections présidentielles ne peuvent constituer qu’un changement de personnes de ceux et celles qui gèrent la société, et non un changement de système. Les gouvernements de droite comme de gauche n’ont cessé d’expulser des étrangers et de restreindre toujours plus le droit des immigré-e-s, considérés comme variable d’ajustement du système économique. Le mouvement social en général et le mouvement antiraciste en particulier ne doivent rien attendre de significatif des échéances électorales. Les élections divisent les exploité-e-s entre eux/elles. Les élections délèguent de façon vaine la mission de transformation sociale aux politicien-ne-s. Elles dépensent inutilement l’énergie d’un certain nombre de militant-e-s plus occupé-e-s à obtenir quelques voix pour leur candidat-e que de construire des luttes sur leur lieu de travail et de vie.

    Solidarité avec les sans-papiers : régularisation de toutes les personnes sans-papiers, liberté de circulation et d’installation !

    Et de l’énergie pour ceux et celles qui souhaitent combattre le racisme il y en a à mettre concrètement aux côtés des personnes sans-papiers. A Montpellier comme ailleurs, la situation se dégrade de plus en plus : régularisations en baisse, refus de dépôt collectif de dossiers, lois limitant les possibilités d’accueil et facilitant les expulsions. Le système aujourd’hui s’attache à faire grandir ce sous-prolétariat que sont les immigrées : sans-papiers donc sans droit, ils et elles sont hyperprécarisé-e-s, surexploité-e-s au travail et mènent une vie au rabais toujours sous la menace de l’arrestation et l’expulsion. Loin d’être des profiteurs du système, ils/elles en sont comme nous les victimes mais de façon bien plus prononcée : les luttes sur le terrain social doivent mettre en œuvre cette solidarité de façon concrète et efficace.

    N’oublions pas que ce que l’État applique aujourd’hui aux sans-papiers peut s’appliquer à tous demain si nous laissons ces pratiques se normaliser. Parce que le droit des étrangers est en régression constante, nous devons construire un mouvement populaire et massif pour obtenir la régularisation de toutes les personnes sans-papiers et la liberté de circulation et d’installation.

    Pour un monde égalitaire débarrassé des frontières

    Pour leurs détracteurs, ces revendications ne seraient pas réalistes. Ils ont raison dans un système fondé sur les inégalités et la concurrence entre états et individus : les frontières et le contrôle des flux migratoires sont des outils de guerre économique utilisés par les États au profit de leurs bourgeoisies. Le sentiment national est créé pour obtenir l’adhésion des populations à ce système quand elles auraient intérêt à développer une solidarité internationales entre exploité-e-s.

    Nous pensons matériellement possible et surtout nécessaire de vivre dans un monde où les individus vivent dans une société égalitaire, sans hiérarchie, sans frontières et les oppositions factices qu’elles engendrent, où les décisions sont prises collectivement. Plus facile à dire qu’à faire ? Certainement. Mais pas impossible : Les révolutions dans les pays arabes nous montrent qu’il n’y a pas de forteresse que nous ne pouvons faire tomber.

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    On peut gagner, On doit gagner !

    20 Oct 2010

    Le mouvement d’opposition à la réforme des retraites ne cesse de s’amplifier depuis un mois et demi. Les manifestions rassemblent toujours plus de monde, et les actions de grèves prennent de l’ampleur. De journées isolées début septembre, on est maintenant rentré depuis le mois d’octobre dans une confrontation plus affirmée dans la grève. Des cantines scolaires à Marseille au lendemain de la grève du 23 septembre, rejoint par le port, puis par les raffineries, les cheminots, les lycéens et maintenant les routiers font passer un cap à la mobilisation. Dans d’autres secteurs des mouvements moins forts- ont lieu également, dans l’éducation, dans l’industrie, avec des débrayages réguliers.

    Face à cela le gouvernement tente de passer en force. Jouant sur l’épuisement, il tente aussi de restreindre la portée du mouvement par la répression contre les lycéens et les grévistes des secteurs stratégiques.

    Pour gagner, tenir, élargir bloquer !

    Il s’agit aujourd’hui d’un mouvement d’ensemble de la société française contre les inégalités sociales que la réforme des retraites cristallise. La grève s’ancre dans plusieurs secteurs clefs de l’économie. Pour autant, il faut encore passer un cran pour faire plier le gouvernement et le patronat.

    L’enjeu pour cette semaine est de tenir dans les secteurs en grève, mais surtout d’inscrire de nouveaux secteurs dans la grève reconductible. Chaque entrée dans le mouvement est un renforcement du rapport de force et une consolidation pour celles et ceux qui sont déjà en grève.

    En plus de mettre la France en grève, l’enjeu des jours à venir est de bloquer l’économie, pour contraindre le patronat et l’état à renoncer à leurs attaques. Blocage de l’approvisionnement de pétrole et des transports sont autant de moyens que les travailleur-ses en lutte ont commencé à utiliser et qu’il faut généraliser.

    Le groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes appelle à renforcer la grève, comme les blocages pour mettre un coup d’arrêt à la régression sociale que nous subissons depuis des années. Les militants de la CGA, sur leurs lieux de travail, dans leurs syndicats, poussent partout pour rendre la grève effective, pour inscrire de nouveaux secteurs dans la bataille et agissent avec tous les autres travailleurs-ses sur les actions de blocage de l’économie.

    groupe Un Autre Futur
    de la Coordination des Groupes Anarchistes

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    Pour gagner c’est pas en 2012 – C’est maintenant, en grève illimitée

    10 Oct 2010

    Retraite : c’est un peu plus de nos vies qu’ils nous volent !

    La casse actuelle des retraites est une étape supplémentaire dans l’offensive que mène la bourgeoisie pour s’approprier une part toujours plus importante des richesses que nous produisons, une part toujours plus importante de nos vies, nous réduisant à l’état de marchandise.
    La bourgeoisie s’approprie chaque jour une part de notre vie, mais aussi des richesses que nous produisons. Le rapport salarial est un rapport d’exploitation, le vol légal d’une partie de la richesse sociale créée par les travailleuses et les travailleurs. Ce que le système capitaliste appelle le profit, qu’il légitime au non de la propriété privée, c’est un racket organisé de notre travail, de notre énergie, de nos affections, de nos corps. Accidents du travail, maladies professionnelles, nos corps s’usent au quotidien dans le travail salarié !
    Les luttes ouvrières et les luttes populaires ont permis, par le rapport de force, de faire reculer la précarité capitaliste, en arrachant au patronat et aux actionnaires une partie de ce qu’ils nous volent. C’est ce que n’a jamais accepté la bourgeoisie, qui n’a eu de cesse de vouloir se ré-approprier cette partie des richesses socialisées dans la sécurité sociale.

    L’État au cœur de l’offensive bourgeoise contre les retraites

    Pour cela, elle a trouvé un allié dans l’État, qui s’en est d’abord pris à la gestion ouvrière des caisses maladies et retraites, a installé la cogestion, puis l’étatisation, pour ensuite liquider progressivement cet embryon de socialisation qu’est le système par répartition. A l’aide des exonérations de cotisations patronales, l’État a créé artificiellement un trou, comme les capitalistes savent organiser artificiellement la faillite des boites dont ils souhaitent se débarrasser. En organisant le déficit, il a pu ainsi s’attaquer au système de retraite, d’abord en substituant au financement patronal un financement par les salariés (par les cotisations sociales et les impôts), puis en diminuant les pensions, notamment au moyen de l’augmentation des annuités et de l’âge de départ à taux plein. Il utilise également le report de l’âge de départ pour accentuer la durée d’exploitation des individus.

    Les responsabilités de la gauche

    Cette politique de démolition a été amorcée par la gauche avec le livre Blanc sur les retraites du gouvernement Rocard, en 1991, puis poursuivie par la droite en plusieurs étapes. L’alternance politicienne a permis de rythmer cette démolition en fonction de l’intensité de la résistance sociale, tout en faisant croire à un consensus politique autour du prétendu « problème démographique » qui rendrait selon les politiciens la réforme inévitable. La gauche s’est fait comme la droite le relais des intérêts de la bourgeoisie, le prétexte démographique présentant le rapport capitaliste d’exploitation comme indépassable, et évitant soigneusement de poser la question de l’appropriation des richesses par le patronat, considérée comme légitime et indépassable.

    Un vol organisé pourtant considéré comme légal par l’État et le capitalisme

    Il est possible pour toutes et tous de travailler moins longtemps, moins péniblement et de vivre mieux : mais pour cela, il faut refuser l’idée que le profit est légitime et remettre en cause le système capitaliste et l’État. Il faut taper dans les caisses du patronat. Car ce n’est pas parce qu’il est légal que ce racket organisé par la classe bourgeoise et l’État est légitime et acceptable. C’est en affirmant le refus d’un ordre social capitaliste fondé sur l’exploitation que le mouvement ouvrier a pu arracher au patronat et aux actionnaires une partie des richesses qu’ils s’approprient (augmentation des salaires, baisse du temps de travail, sécu), alors même qu’elles sont créées par les travailleuses et travailleurs. Dans cet esprit, nous devons nous battre contre la casse des retraites parce que nous refusons que le fruit de notre travail soit approprié toujours plus par la bourgeoisie. Parce que nous refusons que notre vie nous soit toujours plus volée pour le profit de la classe capitaliste.
    Cela suppose de construire un rapport de force face à la bourgeoisie et au patronat, par l’extension et la généralisation de la grève, en bloquant la production et les échanges, en tapant là ou ça fait mal, en affirmant qu’une alternative à l’exploitation capitaliste et à la domination étatique est possible.
    Parce que nous savons que tant que subsistera le système capitaliste et étatique, ce que la bourgeoisie nous concède d’une main devant la lutte, elle tentera de la reprendre de l’autre dès que possible : c’est ce que montrent les attaques incessantes contre nos conditions de vies et de travail, contre tout ce qui a été arraché de haute lutte à la bourgeoisie.

    Comment gagner ? Des propositions libertaires

    • En construisant un mouvement de grève interprofessionnel, dans la durée, qui stoppe la production et la distribution et donc agisse directement sur l’État et le patronat. Les journées de grève de 24 heures sont à cet égard inefficaces : les exemples de la Guadeloupe, de novembre-décembre 95, de 1968 et de bien d’autres luttes nous le démontrent.
    • Pour cela, il faut nous organiser par nous mêmes, car les bureaucraties syndicales font tout pour garder les luttes sous contrôle, en isolant les secteurs professionnels, les boites entre elles… Dans nos sections syndicales, dans nos lieux de travail, dans nos études, dans nos activités, il nous faut discuter avec nos collègues, nos ami-e-s. Organisons la grève au moyen d’assemblées générales,  par des mandatements contrôlables et révocables, favorisons sa durée par l’action directe.
    • C’est en militant toutes et tous pour la grève, et non pas en déléguant à des représentants ou des permanents, que nous pourrons l’élargir.
    • Pour étendre la grève, il nous faut sortir de nos salons, nos services, nos ateliers, nos lieux de travail et d’étude, aller dans les boites alentours pour discuter avec les autres travailleuses et travailleurs, et essayer de les convaincre de rejoindre le mouvement.
    • Pour faire durer la grève, il faut organiser la solidarité financière : collectes, caisses de grève, solidarité avec nos collègues les plus précaires.
    • Pour rendre la grève efficace, il faut bloquer collectivement la production (par exemple au moyen de piquets de grève…), mais aussi le transport des marchandises. Cela suppose de s’organiser collectivement pour minimiser les possibilités de répression.

    Notre projet

    Le seul moyen de pouvoir dépasser cette situation d’exploitation, d’appauvrissement et d’aliénation que nous subissons, est de développer la solidarité et l’entraide dans les luttes et dans nos quotidiens en vue d’une société fondée sur l’égalité économique et sociale et la liberté.
    Contrairement aux idées reçues, l’anarchisme n’est pas une désorganisation destructrice et chaotique de la société, mais au contraire sa réorganisation sur la base de la démocratie directe et du fédéralisme, pour sortir de l’impasse du capitalisme et de l’état et de toutes les formes d’exploitation.
    Nous défendons la perspective d’une société gérée directement par les travailleuses et les travailleurs, fondée sur la propriété commune des moyens de production, afin d’éviter toute appropriation du pouvoir, des richesses et de nos vies par une minorité dominante.
    Pour ce faire nous proposons une organisation autogestionnaire généralisée, fédéraliste, fondée sur une appropriation par toutes et tous et une mise en commun des moyens de productions et des richesses que nous produisons, sans hiérarchie et de façon égalitaire. Des assemblées générales dans les quartiers, les communes et les entreprises, qui désignent des personnes porteuses d’un mandat précis, contrôlé et révocable, de l’échelle locale à l’échelle internationale. C’est ce que nous appelons le communisme libertaire.

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    Face à la régression sociale : Combattons le capitalisme, développons les luttes sociales

    05 Sep 2010

    Leur crise, c’est les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres

    Fillon a laissé échapper le mot avant l’été, c’est « la rigueur » : dégradations des conditions de travail dans le privé comme dans ce qu’il reste du secteur public, précarité généralisée, licenciements, hausse des prix, difficultés de logement pour des millions de personnes, etc.
    Sous couvert de crise, les tenants du pouvoir rognent sur les conquêtes sociales obtenues par le mouvement ouvrier au cours du 20ème siècle. Et la « réforme » des retraites s’inscrit complètement dans ce contexte d’offensive capitaliste. Car la crise, ce n’est pas pour tout le monde, l’année 2010 est marquée par une hausse des grandes fortunes mondiales tant en nombre qu’en volume …
    Ils appellent ça la rigueur, nous appelons cela une offensive du capitalisme
    Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres : ce n’est pas un effet de la crise, mais bien du système. Le recul de la combativité dans le monde du travail, l’apathie face aux mesures gouvernementales, et le contexte de crise financière et économique de ces 2 dernières années ont renforcé l’offensive patronale. La hausse continue des inégalités sociales n’est pas un effet de la crise mais bien du système capitaliste : la crise n’est qu’une traduction de la logique néo-libérale du capitalisme, basée sur l’augmentation de la consommation, de la productivité, de la concurrence et fondée sur la recherche permanente de la croissance et du profit, au bénéfice d’une minorité toujours plus riche.

    A la grande bouffe capitaliste, c’est l’État qui fait le service

    Se tourner vers l’État pour réguler « la folie » capitaliste est illusoire. Loin d’être le garant de l’égalité, il est la force organisatrice des inégalités au service du capitalisme. L’exemple de la « réforme » des retraites est éclairant : L’État organise l’allongement de la durée de cotisation et la décote par annuité manquante dans le but de baisser le niveau du montant des retraites et obliger ainsi à recourir à l’épargne privée.
    De même c’est l’État qui organise le glissement vers le marché de l’ensemble des activités vitales pour la société : santé, éducation, énergie, culture, communication. C’est lui qui organise pour les classes dirigeantes, économique et politique, le holdup social sur notre dos. Il est par nature basé sur la protection des intérêts du capital et sur la confiscation du pouvoir par une minorité. En ces temps de crise, il montre de façon criante sa collusion avec le capital : d’un côté, envoi de la police et décisions de justice contre les salariés qui se battent pour sauver leur emploi, criminalisation des plus pauvres : roms, sans-papiers et de l’autre, cadeaux aux banques et aux grands patrons qui peuvent détourner des millions d’euros, sans être inquiétés.

    2012 n’y changera rien, c’est sur le terrain social qu’il faut lutter

    C’est donc logiquement que toute tentative de changement social égalitaire par l’accession aux commandes de l’État, par la voie électorale ou « révolutionnaire », ne peut qu’échouer. Déléguer le pouvoir à une minorité, implique que celle-ci agira pour ses propres intérêts et reproduira à son profit les inégalités, que cette minorité soit de droite, de gauche ou d’extrême gauche. De Mitterrand, à Lula, Chavez, Lénine ou Mao, les résultats et les désillusions ont toujours été les mêmes. Les populations des pays européens où la gauche est actuellement au pouvoir comme par exemple en Espagne, subissent elles aussi les mesures de régression sociale. Espérer des élections de 2012 c’est se condamner à l’inaction aujourd’hui et préparer les désillusions de demain. Face à ce rouleau compresseur et bien au-delà de la seule question des retraites, la lutte des classes doit aussi s’organiser de notre côté sur le terrain social.

    Nous n’aurons rien sans reconduire la grève à la base !

    Les grèves interprofessionnelles de 24 heures sans lendemain, tout en parvenant à rassembler beaucoup de monde ont aussi démontré leur inefficacité à stopper la régression sociale. Nous devons passer de grèves et manifestations d’expression d’un mécontentement à des grèves de confrontation avec le pouvoir. La politique co-gestionnaire des bureaucraties syndicales ne permet pas d’envisager par elles l’avènement d’une lutte véritable. Penser que le fameux front syndical unitaire pourra nous y conduire est une impasse. L’unité au sommet, quand elle est obtenue, n’est que de façade (rappelons nous des négociations sur les retraites de 2003 !).  S’en remettre à des négociations à froid, déléguées, sans contrôle, à ces mêmes bureaucraties syndicales serait également vain.

    Passer à des grèves de confrontation avec le pouvoir

    Il est vrai que, comme nous l’assène les bureaucraties syndicales, « la grève générale, ça ne se décrète pas ». Encore faut-il avoir la volonté de la construire … C’est, dans les semaines qui viennent, cet objectif de construction qui doit animer, à la base, au-delà des appartenances syndicales, ceux et celles qui ne veulent plus subir. 
    Nous devons aussi renouer avec les méthodes traditionnelles de lutte du mouvement ouvrier comme les occupations des lieux de travail, les blocages des centres économiques névralgiques etc.
    La radicalité qui s’est exprimée dans certaines actions de salariés contre leurs licenciements (séquestration de patrons et de cadres, sabotage ou réquisition des outils de production) nous montre la voie à suivre.

    Face à la barbarie capitaliste, des luttes ici et maintenant pour préparer une révolution sociale !

    Face à un pouvoir déterminé, nous devons lors de ce mois de septembre œuvrer à étendre et radicaliser la grève. Mais s’arque bouter sur les acquis du passé rognés les uns après les autres ne suffira pas. Il est temps de passer à la contre-offensive.
    Pour se battre encore faut-il savoir pourquoi et avoir un projet de société alternatif au capitalisme. Nous, anarchistes, sommes porteurs d’un projet de société.
    Pour nous, anarchistes, cette contre-offensive s’inscrit dans un projet de société alternatif au capitalisme et à l’étatisme. Nous luttons pour une économie socialisée, solidaire et égalitaire, gérée directement par les travailleurs-euses et les usager-e-s.
    A l’idée de l’État, il faut substituer la participation du plus grand nombre aux prises de décisions, cela avec des structures fonctionnant sur la démocratie directe (permettant la participation de toutes et tous) sur des mandats révocables pour empêcher que se reconstituent des privilèges et sur le fédéralisme pour construire des projets de grande ampleur. C’est à partir des mouvements sociaux que doit se construire la gestion directe de la société, de la production et de la distribution des biens et des services. C’est dès maintenant, au sein des luttes, que nous pouvons faire l’apprentissage de décider et gérer la conduite des mobilisations, pour demain prendre en charge la conduite de la société.

    Tract distribué par le groupe Un Autre Futur de Montpellier de la Coordination des Groupes Anarchistes à la manifestation contre la casse des retraites du 07/09/2010.

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    Le racket sur nos retraites c’est le capitalisme et l’Etat – Débarrassons nous-en !

    29 Avr 2010

    Situation sociale : Retour vers le futur

    La situation sociale actuelle montre la violence du système qui régit nos vies. Chômage et précarité explosent pour que grands patrons et actionnaires continuent à empocher leurs dividendes. Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres : ce n’est pas un effet de la crise, mais bien du système. La crise n’est qu’une traduction de la logique du capitalisme, fondé sur la recherche permanente du profit, au bénéfice d’une minorité.
    Elle donne le prétexte aux tenants du pouvoir pour accélérer « les réformes nécessaires » à leurs yeux. Traduire par : rogner sur les conquêtes sociales obtenues  par le mouvement ouvrier au cours du 20ème siècle, casser les filets sociaux, dégrader les conditions de travail et développer l’hyper précarité pour empêcher les solidarités de se créer, privatiser et marchandiser l’ensemble des activités humaines pour accroître leurs profits. La « réforme » des retraites s’inscrit complètement dans cette logique. L’allongement de la durée de cotisation et la décote par annuité manquante ont pour but de baisser le niveau du montant des retraites et obliger ainsi à recourir à l’épargne privée. On en est bien là, la lutte des classes n’a pas cessé, les exploiteurs le savent bien et s’y emploient.

    Nous n’aurons rien sans nous battre ensemble et au-delà de 24 h !

    Face à cela, la lutte des classes doit aussi s’organiser de notre côté. Les grèves interprofessionnelles de l’année dernière ont montré que beaucoup ne sont pas prêts à se laisser faire. Mais ces grèves de 24 heures sans lendemain ont aussi démontré leur inefficacité. Pour contrer la régression sur les retraites, nous devons passer de grèves et manifestations d’expression d’un mécontentement à des grèves de confrontation avec le pouvoir. La politique co-gestionnaire des bureaucraties syndicales ne permet pas d’envisager par elles l’avènement d’une lutte véritable. Penser que le fameux front syndical unitaire pourra nous y conduire est une impasse. L’unité au sommet, quand elle est obtenue, n’est que de façade (rappelons nous des négociation sur les retraites de  2003 !).  S’en remettre à des négociations à froid, déléguées, sans contrôle, à ces mêmes bureaucraties syndicales serait également vain.

    Construire une riposte sociale unitaire à la base !

    Il est vrai que, comme nous l’assène les bureaucraties syndicales, « la grève générale, ça ne se décrète pas ». Encore faut-il avoir la volonté de la construire … C’est, dans les mois qui viennent, cet objectif de construction qui doit animer, à la base, au-delà des appartenances syndicales, ceux et celles qui ne veulent plus subir.
    Nous devons aussi renouer avec les méthodes traditionnelles de lutte du mouvement ouvrier comme les occupations des lieux de travail, les blocages des centres économiques névralgiques etc.
    La radicalité qui s’est exprimée dans certaines actions de salariés contre leurs licenciements (séquestration de patrons et de cadres, sabotage ou réquisition des outils de production) nous montre la voie à suivre.

    Etat et patronat main dans la main pour nous plumer, 2012 n’y changera rien !

    Tant qu’il y aura le capitalisme, il y aura des crises et de la misère. Se tourner vers l’état pour réguler « la folie » capitaliste est illusoire. L’état est par nature basé sur la protection des intérêts du capital et sur la confiscation du pouvoir par une minorité. En ces temps de crise, l’état montre de façon criante sa collusion avec le capital : d’un côté envoi de la police et décisions de justice contre les salariés qui se battent pour sauver leur emploi et de l’autre cadeaux aux banques et aux patrons… Toute tentative de changement social égalitaire par l’accession aux commandes de l’état, par la voie électorale ou « révolutionnaire », a échoué. Déléguer le changement aux politiciens de gauche ou d’extrême gauche, serait donc une impasse … de Mitterrand à Lula en passant par Lénine ou Mao, les résultats et les désillusions ont toujours été les mêmes. Espérer des élections de 2012 c’est se condamner à l’inaction aujourd’hui et préparer les désillusions de demain.

    Changer de cap, rompre avec le capitalisme et l’État

    Il faut donc se donner des perspectives de changement de société pour rompre avec le  capitalisme et l’état. Nous, anarchistes, sommes porteurs d’un projet de société. Nous voulons une économie socialisée et égalitaire gérée directement par les travailleurs et les usagers. A l’idée de l’état, il faut substituer la participation du plus grand nombre aux prises de décisions. Cela avec des structures fonctionnant sur la démocratie directe, pour permettre la participation de toutes et tous, sur des mandats révocables pour empêcher que se reconstituent des privilèges et sur le fédéralisme pour construire des projets de grande ampleur. C’est à partir des mouvements sociaux que doit se construire la gestion directe de la société, de la production et de la distribution des biens et des services. C’est dès maintenant, au sein des luttes, que nous devons faire l’apprentissage de décider et gérer la conduite des mobilisations, pour demain prendre en charge la conduite de la société.

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