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Accueil / Thème / Archive par Catégorie "Monde du travail" ( - Page 4)
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À l’occasion de la Journée internationale des droits des paysan·nes du 17 avril et dans le contexte de la crise du Covid-19, les paysan·nes et travailleur·ses agricoles de l’Union communiste libertaire affirment qu’il est grand temps de changer la place de l’agriculture dans notre société.
La crise du coronavirus nous montre, encore une fois,
que les États et les organisations internationales soutiennent sans
vergogne l’agro-industrie et la grande distribution. Sous prétexte
sanitaire, de nombreux pays restreignent ou interdisent les marchés de
plein vent, la vente ambulante ou de rue, alors que les grandes et
moyennes surfaces restent ouvertes et font figure de lieux sécurisants
et sécurisés. Ces mêmes grandes surfaces où les travailleuses et
travailleurs sont mis en première ligne et risquent leur vie face aux
contaminations afin d’assurer le fonctionnement de lieux de consommation
à grande échelle.
Les petit·es producteur·es, capables d’assurer une vente directe et
de proximité prennent donc de plein fouet la restriction de leurs
circuits de commercialisation et doivent faire face à de nombreuses
difficultés de par le monde.
En parallèle, alors que les frontières sont fermées, les
exploitations industrielles ou semi-industrielles se plaignent de ne
plus avoir recours à la main d’œuvre sous-payée qu’elles exploitent
chaque année : travailleuses et travailleurs étrangers qui débarquent en
bus pour le besoin des patrons et doivent subir bien souvent des
conditions de travail déplorables, humiliations et violences. Le récent
procès d’Arles intenté pour servage moderne par des travailleuses et
travailleurs détachés contre huit entreprises agricoles françaises ne
fait que dévoiler un modeste pan de cette triste réalité. Aujourd’hui,
pour répondre à ce manque de main-d’œuvre, le gouvernement français a
une solution toute trouvée : étudiant·es et chômeurs·es désœuvré·es
iront bénévolement dans les champs et, sinon, les sans-papiers qui sont
d’habitude exploité·es illégalement pourront être autorisé·es à
travailler… Une manière on ne peut plus cynique de délivrer un permis
d’exploiter à l’industrie agricole française.
Paysan sud-africain.
cc Antoine Jomand
Accaparement des terres
Dans le même temps, la spéculation mondiale sur les produits
alimentaires de première nécessité continue, brisant les prix,
affaiblissant les petit·s producteur·es et par là-même empêchant une
partie de l’humanité de manger à sa faim et d’accéder à une nourriture
de qualité. L’accaparement des terres par des propriétaires terriens ou
des fonds d’investissements, la destruction des savoirs paysans,
l’introduction à outrance des outils numériques dans les pratiques
agricoles et les pratiques de contrôle qu’ils amènent, ne cessent de se
développer et de faire reculer la population paysanne.
Ce productivisme et cette industrialisation de l’agriculture ne sont
que le miroir du monde que le capitalisme nous propose comme modèle
social globalisé.
Nous ne pouvons nous résoudre à ce que ce système agricole et social
perdure. Cette crise nous place de force devant le défi, primordial, de
remettre l’autonomie alimentaire au centre de notre société. C’est en
effet fondamental pour garantir une alimentation de qualité, en
abondance et une égalité dans l’accès à celle-ci. Or aujourd’hui, la
population confinée, face à la peur et aux difficultés
d’approvisionnement se tourne vers les paysannes et paysans locaux et
leur demande de les approvisionner. Mais la réalité est cruelle : dans
l’état actuel de la paysannerie, nous ne pourrons nourrir tout le monde
si nous ne développons pas l’agriculture locale et paysanne, si nous ne
récupérons pas les terres qui s’évaporent chaque année pour des projets
d’artificialisation, si nous ne soutenons pas les paysannes et paysans
en place et l’installation de nouvelles et nouveaux, si nous ne
dynamisons pas les savoirs paysans, en somme si nous ne changeons pas
radicalement notre système agricole.
cc Laurent Zeller
Pour des alliances entre classes dominées des villes et des campagnes
Au delà de la crise et d’un recours momentané aux productrices et
producteurs locaux nous souhaitons que des alliances se créent entre les
classes dominées des villes et des campagnes, que la nourriture de
qualité puisse être accessible à toutes et à tous, que le prix des
aliments soient à la fois justes pour celles et ceux qui les produisent
comme pour celles et ceux qui les consomment. La vente directe et
l’implication des non-paysan·nes dans la production et la distribution
de l’alimentation permet des rapports plus justes et plus égalitaires,
plus d’autonomie pour les producteurs et productrices et plus
d’autogestion dans la répartition alimentaire.
Nous sommes certain·es qu’il ne peut y avoir de changement structurel
du système agricole actuel sans la destruction du capitalisme et des
rapports de domination et de marchandisation qu’ils induisent. Notre
agriculture doit être pensée au niveau local, pour une production
diversifiée en fonction des besoins de la population à proximité. Nous
souhaitons la réalisation d’une agriculture symbiotique et cohérente,
entre les travailleurs et travailleuses de la terre et leur
environnement, animal et végétal, ainsi qu’avec les autres composantes
de la société qui entourent cette activité.
Paysan sans terre brésilien.
cc Marie-Noëlle Bertrand
Pour une refonte profonde des pratiques agricoles et alimentaires
Nous pensons que la concurrence entre les paysan·nes de la planète,
engendrée par le néolibéralisme, doit être remplacée par des relations
d’entraide et de solidarité. Un internationalisme des luttes et des
pratiques agraires !
La question de l’agriculture est une question qui ne peut pas être
laissée à la marge par les mouvements progressistes. Une révolution
sociale, libertaire et écologique ne pourra être réussie sans une
refonte profonde des pratiques agricoles et alimentaires.
Nous devons mener une réflexion politique et agir concrètement et
radicalement en tant que paysannes et paysans libertaires sur la place
de l’agriculture au sein de la société que nous voulons demain et amener
les personnes non-issues du « monde agricole » à la mener avec nous.
Que fleurissent les luttes et les résistances paysannes et que triomphent les luttes sociales !
Le groupe de travail Agriculture de l’Union communiste libertaire
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Cette note a été réalisée par le groupe de travail Économie de l’UCL, visant à synthétiser les données essentielles sur la situation économique que nous traversons avec la crise du coronavirus. Elle est aussi sourcée et factuelle que possible, et vise à mettre en lien les principales données sur la conjoncture économique avec des analyses politiques et sociales plus générales. Elle a néanmoins été réalisée par des militants qui ne sont pas des professionnels de l’économie. n’hésitez pas à signaler toute erreur au groupe de travail.
État de la production et de l’emploi
Dans sa note de conjoncture du 9 avril, l’Insee confirme une perte d’activité en France d’environ un tiers du PIB (-36 %). Les branches marchandes représentant 78 % du PIB sont les plus impactées, avec une perte de 42 % de leurs activités. L’activité industrielle baisse de 44 % et la consommation des ménages chute de plus d’un tiers. [1]
Au niveau mondial ; quatre salarié.es sur cinq vont voir leur lieu de travail affecté par une fermeture totale ou partielle . Aux USA, en trois semaines, c’est plus de 16 millions de travailleurs.ses qui ont rempli une demande d’allocations et selon certains analystes cela pourrait représenter seulement la moitié des licenciements [2].
Au Canada, c’est 2,13 millions d’inscrits dans les deux dernières
semaines. En Grande-Bretagne, le nombre s’élève à pratiquement 1
million. Les conséquences pour les travailleurs.ses de France, c’est le
chômage partiel : samedi 11 avril, 700 000 entreprises l’avaient
demandé, ce qui impacte 8 millions de salariés.es. Les domaines
concernés sont essentiellement l’industrie, la construction et le
commerce non-alimentaire.
Note économie n°2 – UCL
PDF à télécharger
C’est un chiffre record puisque cela représente 1 salarié.e du secteur privé sur 3 [3]. Dans le monde, 25 millions de personnes risquent de perdre leur emploi, ce qui vient augmenter le nombre de privé.es d’emplois qui comptait déjà 190 millions de personnes. Pour une semaine de travail de 48h, c’est 195 millions d’équivalents temps plein qui pourraient disparaître selon l’OIT, dont 125 millions en Asie, 24 en Amérique et 20 en Europe. En Afrique l’Union Africaine annonce 20 millions d’emplois supprimés sur le continent [4].
Face à cela, la réponse des capitalistes est de pousser à la reprise pour relancer l’économie ou limiter la casse. On peut prendre l’exemple de l’automobile : depuis une semaine, de nombreuses entreprises poussent à la reprise de la production. Des accords signés par des syndicats (CFDT, CGE-CGC, CFTC, FO) valident la reprise de l’activité à PSA (64 000 salarié en France). Les usines Renault (48 000 salarié.es en France) reprendront aussi la production avec des accords signés par les même syndicats. L’ensemble de la filière liée à l’automobile suit le mouvement, comme par exemple l’usine Bosch et ses 1400 salariés, ou encore Michelin, qui produisent aussi des pièces pour l’automobile. C’est tout un secteur non-essentiel qui se remet en route petit à petit en France mais aussi à l’étranger, où l’usine Dacia (propriété de Renault-Nissan-Mitsubishi) en Roumanie va reprendre la production. [5] [6] [7]
La tendance est générale : dans l’Hexagone, les chantiers de l’Atlantique vont aussi vers une reprise. 2700 salariés.es sont concerné.es. En Belgique, Fedustria, la fédération des entreprises du textile, du bois et de l’ameublement fait pression sur le gouvernement pour la réouverture des magasins de meubles, jardinage, bricolage ou encore de mode… [8] [9]
Dans l’agroalimentaire, peu touché par la baisse d’activité, certaines cartes sont redistribuées. La nourriture produite en France remplit les rayons « fruits et légumes » et la vente de produits issus de l’agriculture biologique augmente.Plusieurs explications à cela : premièrement, il y a un besoin de se rassurer en mangeant des produits perçus comme plus sains. Et deuxièmement, les restaurations collectives, qui ont peu investies dans le bio, sont fermées. Les personnes mangeant bio seulement à la maison le font maintenant à chaque repas puisqu’ils ne peuvent plus manger ailleurs. Deuxième conséquence, limitation des déplacements oblige, les commerces de proximité sont de plus en plus fréquentés. Les producteurs s’adaptent à la fermeture des marchés notamment via l’ouverture de points de vente à la ferme. L’épidémie engendrera-t-elle une tendance générale à la relocalisation de notre production agricole ? Il est encore trop tôt pour le dire [10].
Situation de la sphère financière
Les marchés financiers continuent leur remontée. Certains commentateurs évoquent même une situation « quasi-euphorique » [11] à Wall Street après les spectaculaires mesures de relance annoncées par la Banque Fédérale Américaine (l’équivalent états-unien de la BCE). La Fed a en effet annoncé, jeudi 9 avril, pas moins de 2300 milliards de dollars (soit à peu près la production annuelle de la France…) injectés en soutien à l’économie. [12] Les entreprises américaines sont donc sensées être protégées contre une faillite due à la crise sanitaire. Il n’en fallait pas plus pour que les cours boursiers flambent et rattrapent une grande partie de leur chute de ces deux derniers mois, avec des rebonds spectaculaires qui battent parfois des records.
La Bourse de Paris, CAC 40 en tête, reprend quant à elle timidement des couleurs en regagnant quelques centaines de points de capitalisation. [13] Étant donné l’interconnexion entre les marchés financiers, cette hausse est probablement due à l’amélioration de la situation des marchés américains et pourrait être renforcée par les perspectives d’accords internationaux sur la baisse de la production de pétrole. Cependant, les repoussements successifs de la date de sortie du confinement nuisent à la reprise. [14]
Néanmoins, il faut bien avoir en tête qu’une telle remontée n’a rien d’anormal au cours d’une crise : les crises financières majeures s’étalent sur de longs mois, avec des fluctuations importantes. Quand on croit être au fond du trou, un nouveau plancher est explosé, faisant suite à une petite remontée qui ne compense pas la chute précédente. [15] C’est ainsi que la crise de 1929 s’était déroulée. En d’autres termes, les crises financières ne consistent pas en une courbe de cotation qui plonge inexorablement jusqu’à la reprise économique. Il ne faut donc pas reprendre « espoir » au moindre frémissement des cours boursier en y voyant une possible sortie de crise.
L’indice de volatilité (Volatility Index, ou VIX), qui mesure le degré d’erratisme et de « nervosité » des marchés financiers [16], reste par ailleurs à un niveau élevé malgré une progressive diminution ces trois dernières semaines. [17] Étant donné la situation, un nombre croissant de spécialistes et d’acteurs des marchés financiers proposent une fermeture pure et simple de la Bourse pour une durée indéterminée (de quelques minutes à plusieurs semaines, selon les cas), au motif assez rationnel que les marchés ne mesurent pas de valeurs intéressantes dans les temps d’extrême volatilité. [18] Cependant, de telles mesures n’arrivent pratiquement jamais et nécessitent de lourdes coordinations internationales. [19] Peut-être que de telles mesures seront envisagées si une nouvelle chute des cours intervient, événement dont la probabilité est très fort.
Éléments de base sur les marchés financiers
Les marchés financiers sont divisés en deux types de marchés distincts. Le premier marché (le marché dit « primaire »)
est celui où une entreprise peut lever des fonds pour financer de
nouveaux projets. Ce capital, possédé par un nombre indéfini
d’actionnaires, est censé porter ses fruits au terme du cycle de la
marchandise : production-commercialisation-vente.Le dividende est alors
versé chaque année aux actionnaires qui sont payés en fonction de la
rentabilité du cycle de la marchandise produite/vendue. D’où
l’intérêt des investisseurs pour les « nouvelles technologies » censées produire une valeur supérieure aux « vieilles technologies » épuisées par la concurrence entre capitalistes.
Le second marché (dit « secondaire »)
est celui où les actionnaires se vendent et s’achètent des actions et
autres produits financiers entre eux dans l’espoir d’un gain
spéculatif entre les prix d’achat et de vente. Ces transactions ne
financent pas de nouveaux investissements. C’est pourquoi les cadeaux
fiscaux au grand capital sont très peu efficaces pour relancer
l’économie. Quand on parle de « la Bourse » ou des « cours boursiers »,
on ne prend en fait en compte que les échanges qui se déroulent sur
les marchés secondaires, et qui représentent l’écrasante majorité
des transactions financières.
Que la bourse monte ou baisse, ceux qui vendent ou achètent au bon
moment peuvent enregistrer des surprofits considérables sur le dos de
ceux qui font des pertes identiques. Notons au passage que les
multinationales et leurs cadres dirigeants ont massivement racheté les
actions de leurs propres entreprises quand elles étaient à leur plus
bas niveau…
Même si 50% des Américains possèdent des actions, ce sont les « investisseurs
institutionnels qui font la loi sur les marchés, à savoir : les fonds
de pensions (qui gèrent l’épargne retraite/santé…) et les fonds
souverains (adossés à un État) , avec à leurs côtés des fonds
privés purement spéculatifs. Nous sommes donc loin du mythe du »petit porteur » individuel.
Mesures de politique économique
Jusqu’ici, une grande partie de l’action des Banques centrales a
consisté à émettre de l’argent pour racheter massivement des actions
et obligations et ainsi en soutenir le cours.
Pour des raisons d’affichage politique, le gouvernement appelle les
entreprises « à la raison » : Les entreprises sont de plus en plus
nombreuses à renoncer à verser un dividende ou à décider de le
réduire. Engie, Dassault Aviation, M6, la Coface, ont annoncé qu’elles
ne distribueraient aucun dividende. Amundi a annoncé qu’il allait
proposer à son conseil d’administration une mesure identique. Le
Crédit Agricole a annoncé qu’il ferait de même. Bouygues également,
tout en se donnant la latitude de « réévaluer la situation en août ».
Transdev, qui avait réduit son dividende de moitié, n’en paiera
finalement pas. EDF et BNP Paribas ont à leur tour annoncé qu’ils ne
proposeraient pas le paiement d’un dividende au titre de l’exercice
2019. Ces noms viennent s’ajouter à une liste déjà longue, comprenant
notamment la Société Générale, Natixis, ADP, Nexans, Airbus,
Safran, JCDecaux, Tarkett, Autogrill, Auchan Holdings, Altice, CNP
Assurances…
D’autres ont indiqué qu’ils allaient plutôt réduire les dividendes
sans les supprimer complètement. Veolia va diviser les siens par deux,
Michelin le ramener de 3,85 euros à 2 euros. Avant eux,
l’équipementier Plastic Omnium avait baissé le sien de 34 %
et le géant des stylos, rasoirs et briquets Bic l’avait rogné d’un
tiers.
C’est largement sous la pression des pouvoirs publics que les
entreprises ont dû renoncer à rémunérer leurs actionnaires. Bercy a
en effet conditionné l’octroi de prêts garantis par l’Etat et la
possibilité de reporter les charges fiscales et sociales au non
versement de dividendes. Ces contraintes ciblent principalement les
grands groupes, et Bercy va définir des critères pour exonérer les
PME aidées, qui peuvent avoir un besoin vital de dividendes pour garder
leurs actionnaires.
Certaines entreprises ont à l’inverse fait savoir qu’elles
renonçaient à bénéficier des dispositifs d’aide du gouvernement, se
libérant ainsi de la contrainte posée par Bercy. C’est le cas
d’Hermès, de Michelin, L’Oréal ou encore de Total. Quant à Publicis,
le dividende versé cette année sera même en hausse (+ 8,5 %) sur un an.
Notre première note soulignait que l’orthodoxie budgétaire
néo-libérale avait été très vite mise de côté et les critères de
convergence de Maastricht avec : endettez-vous tous, dieu reconnaîtra
les siens ! La même orthodoxie garantit la
soi-disant « indépendance » des Banques centrales par l’interdiction pour
elles de financer directement les États (et tout ce qui relève des
établissements publics, des collectivités territoriales…). Ces
derniers sont donc obligés d’emprunter à des banques privées (qui,
quant à elles, sont soutenues directement par les banques centrales à
chaque crack. Si vous voyez l’arnaque…).
Coup de tonnerre dans l’idéologie néolibérale, la banque d’Angleterre a annoncé qu’elle allait financer directement « sur une base temporaire et à court terme »
les dépenses supplémentaires du gouvernement britannique liées aux
conséquences de la pandémie. Désormais, toutes les nouvelles
émissions du Trésor seront souscrites directement par la banque
centrale. Ce qui permet au gouvernement de ne plus passer par les
marchés obligataires (les marchés où l’Etat s’endette auprès des
acteurs privés) et d’échapper au moins momentanément aux contraintes
et aux exigences des marchés financiers.
L’Europe de la dette reste, elle, à mi-chemin. Le principe d’une
dette « européenne » a de nouveau été écarté malgré un compromis
considéré comme généreux par les pays « du Nord ». Pour le dire vite,
les « pays du Nord » ne veulent pas être solidaires de l’endettement des
« pays du Sud » de l’Europe. Outre la solidité des économies réelles,
il faut comprendre à l’aune du mécanisme « crédibilité/taux
d’intérêt » que l’Allemagne, par exemple, n’est endettée qu’à 55% de
son PIB et qu’elle peut encore longtemps emprunter à pas cher.
Parallèlement, la dette italienne représentait déjà 135% de son PIB
avant la crise… Pour mémoire, les critères de convergence européens
prévoyaient un maximum de 60% du PIB des pays pour l’endettement
public.
Néanmoins le maintien de l’Europe politico-économique exige que la
divergence des économies ne se creuse pas excessivement entre pays. Il
vient donc d’être décidé un plan de soutien qui dépasse tout ce qui a
déjà été fait dans l’histoire. Ce plan d’aide n’est pas financé
par le budget de l’Union européenne. Les Etats européens vont apporter
des garanties à hauteur de 25 milliards d’euros à la Banque
européenne d’investissement, qui va ainsi pouvoir prêter 200 milliards
d’euros à des entreprises.
La même opération de la part des Vingt-Sept va permettre à la
Commission européenne de lever 100 milliards sur les marchés pour
ensuite prêter cet argent, à des conditions très intéressantes, aux
pays européens qui ont besoin d’être aidés pour financer la montée
du chômage partiel.
Enfin, le Mécanisme européen de stabilité (MES), troisième pilier
de ce plan d’aide, dispose déjà d’une force de frappe de 410
milliards d’euros et n’a donc pas besoin d’être recapitalisé pour
mettre à disposition des pays qui en auraient besoin 240 milliards
d’euros de ligne de crédit.
Dans le même temps la Banque Centrale Européenne va beaucoup plus
loin. On passe de 750 milliards mi mars à 4 000 milliards engagés : 3
000 milliards prêtés (offerts !) aux banques privées à des taux négatifs et 1 000 milliards dégagés pour racheter les dettes publiques et privées.
Dans ce déluge de milliards, il faut aussi regarder les petits
cadeaux entre amis qui se préparent quand les régions annoncent, à
l’instar de la Normandie, une enveloppe de 70 millions d’aide aux
artisans, commerçants et autres indépendants…
C’est le remboursement de ces dettes qui sera au centre de la lutte des
classes : inflation, impôts, pression sur le travail, annulation pure
et simple ? Cette question sera cruciale pour l’après-crise.
Dette privée et dette publique, un débat faussé
Il est impératif de souligner que la dette privée (celle des
entreprises et ménages) est très supérieure à la dette publique et
que c’est cette dette privée qui peut déclencher à tout moment de
gigantesques crises financières, comme en 2008.
Ensuite, il faut rappeler un mécanisme tout bête : la dette publique
ne devient un problème que lorsque les détenteurs de la dette, perdant
confiance dans le remboursement de leur mise, exigent des taux
d’intérêts élevés.
A ce jour, malgré un endettement autour de 100% du PIB, l’État
français peut encore emprunter à des taux proches de 0% d’intérêts,
et même à des taux négatifs. On peut penser que prêter à des taux
négatifs n’est pas très rationnel, mais de telles pratiques prennent
sens lorsque l’on spécule à court-terme sur les emprunts d’État pour
réaliser de multiples petits gains via de subtiles variations de
conjoncture. Les fonds gonflés de l’argent déversés pendant la crise
financière de 2008 possèdent des masses énormes de liquidités qu’ils
ne savent pas quoi faire pour abriter. La dette d’un Etat est une
créance réputée solide tant que sa capacité à rembourser n’est pas
en doute.
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En obligeant des millions de salarié-es à se rendre au travail pour des activités qui n’ont aucun sens ni aucune utilité face à la maladie, l’État et les patrons se conduisent en criminels. Ce qui est essentiel et ce qui est vital, c’est aux travailleuses et aux travailleurs d’en décider.
En obligeant des millions de salarié-es à se rendre au
travail pour des activités qui n’ont aucun sens ni aucune utilité face à
la maladie, l’État et les patrons se conduisent en criminels.
Ils cherchent à faire croire que les « mauvais comportements » individuels sont responsables de l’épidémie.
Oser dire que les malades d’aujourd’hui étaient celles et ceux qui n’avaient pas « respecté » le confinement comme l’a fait le préfet Lallement…
alors que la ministre du travail ne mène pour seule guerre que celle au
service de la bourgeoisie en forçant les chantiers du BTP à reprendre,
alors que les transports des grandes agglomérations urbaines deviennent
des autoroutes pour le virus avec le flot de fréquentation qu’entraîne
la reprise du travail dans de nombreux secteurs.
Ces propos nous ont donné envie de vomir, la morgue et le mépris du
préfet Lallement ont été une insulte pour toutes celles et ceux qui ont
perdu la vie, pour toutes celles et ceux qui luttent contre la maladie,
patient·es comme soignant·es. Mais ils ne sont que l’odieuse caricature
d’un système politique et économique meurtrier.
La réalité c’est que la soif mortifère de profits des capitalistes reste une priorité à satisfaire pour ce gouvernement.
Notre priorité, à nous comme à l’ensemble de celles et ceux qui font
tourner cette société par leur travail, comme aux travailleuses et aux
travailleurs de la santé qui cherchent par tous les moyens à faire face,
notre priorité c’est celle de se protéger toutes et tous de la maladie.
Arrêtons immédiatement toutes les activités, sauf celles qui sont vitales
On parle beaucoup de l’Italie et de l’Espagne
qui ont déjà limité la production des biens et services à ce que leurs
gouvernements jugent essentiels. Mais si cela a été fait dans ces pays
c’est en partie parce que les travailleuses et les travailleurs se sont
révolté·es, par la grève et les débrayages, ont protesté, ont résisté.
Et ce n’est pas encore ça ! L’ensemble du secteur de la logistique reste considéré comme « essentiel »
par le gouvernement italien par exemple. Un secteur dans lequel on
retrouve par exemple nombre d’entrepôts qui voient transiter des colis
de chaussures, de vêtements, de jouets… L’ensemble du secteur des
centres d’appels est également concerné. Tout est essentiel ? Vraiment ?
Nous disons que c’est aux travailleuses et aux travailleurs d’en décider directement !
Et d’utiliser toute leur force et toute leur intelligence collective
pour cela : droit de retrait coordonné, débrayage, grève… mais aussi, et
pourquoi pas, « contrôle »
de la production des biens et des services ou initiatives de
réorganisation de l’outil de travail, en autogestion et au service de la
lutte contre la maladie.
C’est bien la socialisation qui est à l’ordre du jour.
Parce qu’en France, ces résistances existent aujourd’hui même : des
débrayages à Amazon il y en a eu, appuyés par des syndicalistes SUD ou
CGT. Des appels des syndicats de coursiers à vélo à la grève il y en a
eu. Des refus de travail jusqu’à obtenir des protections supérieures à
défaut de celles nécessaires, il y en a eu.
Alors, oui, nous demandons à la population de ne pas commander des
produits qui ne sont ni nécessaires ni vitaux, mais nous n’oublions pas
que si la demande est possible c’est parce que l’offre est maintenue. La
première des responsabilités, c’est celle des capitalistes.
Par nous-mêmes, pour nous-mêmes, nous devons les arrêter.
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Nos luttes collectives devront être à la hauteur de nos revendications !
Quand c’est pénible pour tout le monde, c’est encore plus pénible pour les femmes !
Que nous soyons confinées à la maison, en télétravail, au boulot, en première ligne dans la lutte contre la pandémie, nous sommes les premières victimes de la crise sanitaire actuelle. En tant que militantes féministes dans des syndicats, des associations, des collectifs, des organisations et partis politiques, nous réclamons la prise en compte de cette situation et des moyens afin d’y remédier à la hauteur de sa gravité.
Les travailleuses souvent mal payées et précarisées assurent les besoins élémentaires de la société
La crise met en lumière le rôle essentiel de certains secteurs d’activités : santé, éducation, petite enfance, métiers du soin, agro-alimentaire et distribution, nettoyage, travail social, transports et livraison….88% du personnel infirmier et 90% du personnel en EHPAD sont des femmes.
Les soignantes de tous les secteurs donnent sans compter
Sous-payées, précarisées, dénigrées et matraquées quand elles se mobilisent, les femmes, majoritaires dans la santé, sont aujourd’hui en première ligne parmi les personnels soignants des hôpitaux, des EHPAD, des établissements accueillant des personnes en situation de handicap (IME, ESAT…), des soins à domicile…
Le gouvernement, qui ne cesse de répéter à quel point nous devons leur être reconnaissant.e.s, ne parle toutefois pas de revalorisation salariale ni de recruter massivement du personnel.
Les proffes assurent le lien social
Contrairement à ce qu’affirme la porte-parole du gouvernement, les personnels de l’éducation nationale, majoritairement des femmes, travaillent ! Là encore, ce sont elles qui répondent présentes pour assurer le travail pédagogique, contacter les familles, en particulier celles qui n’ont pas accès au numérique.
Les caissières, les personnels du nettoyage répondent présents aussi
Dans la grande distribution, les salariées (à 90% des femmes) sont sommé.s de répondre présentes pour remplir les rayons et travailler aux caisses, le plus souvent sans matériel de protection adapté. Le nettoyage quant à lui continue d’être assuré dans les bureaux (le plus souvent vides !), les gares, les hôpitaux, les hôtels… par des salariées précarisées. Mal payées et dans un secteur peu syndiqué, les travailleuses ont donc des moyens limités en terme d’action collective et de connaissance de leurs droits.
Double travail et surcharge mentale : la galère aussi pour celles qui restent à la maison
L’inégale répartition des tâches risque fortement d’empirer du fait du confinement. Les femmes assurent encore une large majorité des tâches domestiques et des soins aux enfants, y compris quand elles sont en couple. Ce sont majoritairement des mères qui contactent les prof.fe.s, leur posent des questions et font le suivi des devoirs.
Mal logement et confinement : des moyens inégaux pour faire face au confinement
Les familles monoparentales (dont 82 % sont prises en charge par les femmes) sont les premières touchées par la pauvreté, et donc nombreuses à occuper des logements insalubres, trop exigus et peu équipés en outils numériques. La promiscuité gêne la possibilité d’un espace à soi pour faire ses devoirs, pour s’isoler, pour dormir.
Le risque d’une explosion des violences conjugales
Le confinement généralisé représente un risque supplémentaire pour celles qui vivent des violences au sein du couple. Le gouvernement vient de communiquer une augmentation de 30 % des violences conjugales.
Les associations spécialisées qui accompagnent les femmes victimes de violences ont tiré la sonnette d’alarme dès l’annonce du confinement. Dans un contexte d’isolement total, la vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales.
L’absence d’instants de répit que représentaient les plages horaires de travail à l’extérieur des victimes et/ou des agresseurs, la vie commune en continu, vont mathématiquement augmenter le nombre d’actes de violences (qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles). Dans un contexte d’isolement total, où le maître mot est de ne pas sortir (et surtout pas avec les enfants), sans possibilité de se cacher pour appeler les associations, n° verts ou la police, la vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales.
Beaucoup de femmes se voient menacées de dépôt de plainte si elles refusent de confier leur(s) enfant(s) à un ex qui ne peut les accueillir ou les transporter dans des conditions de sécurité et d’hygiène appropriées. Cette période est donc un moment difficile pour ces femmes dont les ex tentent de les maintenir sous emprise.
IVG et contraception : un casse-tête pour de nombreuses femmes
L’accès à l’IVG risque également de devenir compliqué. Bien que considéré comme un soin urgent du fait des délais à observer, certaines structures pratiquant l’avortement ont fermé leurs portes fautes de soignant.e.s ou de matériel de protection. Là où l’accès à l’IVG était déjà compliqué, avorter va devenir un vrai casse-tête.
Pour les mineures, il existe toujours un délai de réflexion de 48 h et la présence obligatoire d’un.e majeur.e. De nombreux/euses médecins ont demandé la suppression de ces obligations afin de faciliter l’accès à l’IVG pour ce public particulier mais également l’allongement des délais pour toutes. La réponse du parlement a été claire : on déroge au code du travail pour privilégier les entreprises et les actionnaires, mais pas question d’aménager les procédures ni les délais pour les femmes désirant avorter !
Plus que jamais, nous réclamons pour les femmes :
Des mesures pour lutter contre les violences :
➔ L’éviction du domicile du conjoint violent doit être la règle pour protéger les femmes mais également les enfants, co-victimes de ces violences.
➔ La réactivité de la police, la gendarmerie pour répondre en urgence à tous les signalements de violences conjugales et aux appels des pharmacies dans lesquelles les femmes peuvent demander de l’aide.
➔ Des moyens pour les structures des numéros d’urgence (17, 18,114, 3019, courriels)
➔ L’ouverture de places d’hébergements et la création de postes permettant d’accompagner les femmes victimes de violences.
➔ Un financement à la hauteur des besoins pour permettre aux associations d’assurer leurs missions.
➔ La transposition dans le droit français de la convention 190 de l’OIT sur le harcèlement et les violences que la France n’a pas encore ratifiée. Le confinement et l’explosion des violences domestiques imposent de mettre en place les dispositions sans délais, ce qui permettra d’adopter enfin une législation exemplaire.
La protection du droit à l’avortement et l’accès aux soins des femmes, avec un allongement du délai d’accès à l’IVG.
La revalorisation des salaires des femmes et des métiers à prédominance féminine et la sortie de la précarité généralisée dans laquelle on les confine déjà en leur imposant du temps partiel, des contrats précaires, des horaires coupés…
Des moyens financiers et des hébergements pour celles et ceux qui sont dans la misère ainsi que leurs enfants : mères célibataires, migrantes, privées d’emploi
Le retrait de la réforme des retraites où les femmes sont des grandes perdantes, car le dispositif législatif a juste été repoussé !!!
Le retrait des ordonnances de la loi d’urgence sanitaire inacceptables et injustifiées qui représentent une remise en cause sans précédent du droit du travail. Les mesures prises impactent particulièrement les femmes en portant la durée du travail journalière jusqu’à 12H (au lieu de 10 H) et 60 H par semaine (au lieu de 48 H), l’extension du travail du dimanche…
Premiers signataires : Ensemble ! 34 – NPA 34 – Solidaires 34 – Sud éducation 34 – Union Communiste Libertaire 34 – UD CGT 34
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On observe ces derniers journée une grosse affluence dans les transports en commun, notamment en région parisienne. La reprise de l’activité dans les entreprises va participer à propager le virus. Qui va trinquer ? Les travailleuses et les travailleurs, bien sûr.
Depuis quelques jours, on peut observer des bus, des
métros et des RER bondés, alors qu’ils étaient presque vides il y a une
semaine à peine. Rien d’étonnant à cela !
Alors que seuls les boulots absolument essentiels devraient continuer de
tourner, de nombreuses boîtes ont repris leur activité comme si de rien
n’était.
Sauf qu’entre temps, les entreprises de transport ont baissé leur
trafic, pour diminuer le nombre d’employé·es sur le terrain. Le résultat
ne s’est pas fait attendre : aux heures de pointe, il est impossible de
respecter les gestes barrières dans les transports, et le virus y
circule donc.
Mais tous ces gens qui sont dans les rames, ce ne sont pas les cadres
qui donnent des ordres depuis leur ordinateur personnel. Ce ne sont pas
les actionnaires des grosses entreprises qui sont confinés dans une de
leurs propriétés secondaires à la campagne ou à la mer. Ce sont les
personnes qui sont obligées d’aller bosser pour payer le loyer et les
courses.
Ceux et celles qui habitent loin du boulot, et dont les deux ou trois
heures quotidiennes de transports en commun étaient déjà pénibles et
deviennent dangereuses. À n’en pas douter, ce sont ces travailleuses et
ces travailleurs-là qui vont continuer à tomber malades, malgré un
confinement qui fait tout pour faire passer les profits avant notre
santé. Pour le gouvernement des patrons, le capitalisme doit continuer
sa marche mortifère coûte que coûte.
Il faut dès à présent fournir massivement à toute la population des
masques pour se protéger, il faut tester tout le monde, et surtout
arrêter les activités non essentielles.
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Nous vous partageons l’information : à partir du lundi 30 mars à 9H00, l’Union syndicale Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical le 0 805 37 21 34.
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Depuis le lundi 23 mars, la direction d’Airbus a décidé unilatéralement de reprendre les activités de ses usines à Toulouse. Après 4 jours d’une production à l’arrêt pour évaluer comment l’entreprise pourrait redémarrer, la direction a estimé que les mesures avait été prises pour « garantir la sécurité et la santé des salariés » et que les usines en France et en Espagne pouvaient redémarrer. Or si on en croit le syndicat de cadre d’Airbus CFE-CGC, par la voix de sa coordinatrice Françoise Vallin dans le journal l’Usine Nouvelle : « Chez Airbus, tous les postes de travail ne sont pas sécurisés ».
TOUT LE MONDE CONCERNÉ !
C’est donc en dépit de la santé des salarié·e·s que l’avionneur va continuer de produire en les mettant en danger pour une activité qui n’est absolument pas essentielle dans cette période de crise sanitaire sans précédent. Au-delà d’Airbus, c’est toute la chaîne de sous-traitance qui va devoir se remettre au travail [1], accentuant de fait les risques d’une accélération de la contamination au Covid-19 dans la région Toulousaine mais également à l’international (notamment en Espagne [2]). Des milliers d’ouvriers et d’ouvrières, de techniciens et de techniciennes vont être sommé·e·s de mettre en danger leur famille et leur propre santé pour se plier aux désidératas d’une direction hors sol qui ne pense qu’à ses profits. Même les personnels de bureau ne seront pas épargnés car la direction voudrait imposer la présence sur site à au moins 20% d’entre elleux, d’après la CGT. Il n’y a pourtant aucune urgence à produire des avions : ce moyen de transport risque de circuler en sous régime. Et ce d’autant plus que le tourisme de masse est en berne, traumatisé par la peur de partir dans des contrées lointaines considérées peu sûres au niveau sanitaire par les personnes qui en auraient les moyens. Airfrance, par exemple n’assure plus que 10% de son trafic et les compagnies aériennes, seules clientes d’Airbus, risquent le dépôt de bilan à cause de la crise économique qui découle de celle du Covid-19. Même après la pandémie, il y a de fortes chance que les avions produits ne trouvent donc pas d’acheteurs et Airbus aura donc risqué la vie de ses salarié·e·s pour rien ! Pire, alors qu’airbus annonce s’être procuré 20 000 masques de protection pour ses salariées, les soignants manquent de protection dans les hôpitaux ! On voit quelles sont les priorités pour les capitalistes.
DOUBLE DISCOURS DE L’ÉTAT POUR DÉDOUANER LES PATRONS
Alors que le gouvernement vient d’augmenter l’arsenal répressif pour faire appliquer le confinement qu’il a également rallongé de deux semaines, alors que l’épidémie n’en est qu’à ses débuts, alors que les personnels de l’hôpital public (soignants, agents d’entretien, administratifs…) sont déjà à bout et tirent toutes les alarmes possibles, les grandes entreprises comme Airbus nous envoient un message clair : produire plutôt que guérir, risquer plutôt que soigner, souffrir pour leur profit ! L’État est en partie responsable de cette prise de décision. En pratiquant un double discours visant d’un côté à faire respecter des mesures de confinement pour ralentir l’épidémie et de l’autre à inciter les entreprises à maintenir l’économie en chute libre, le gouvernement fait risquer leurs vies aux travailleurs et travailleuses les plus susceptibles de contracter la maladie et donc de la propager.
NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS PROFITS !
Pour l’Union Communiste Libertaire Toulouse et alentours, les patrons n’ont pas à imposer leur loi au détriment de la santé de salarié.e.s et de la population. Nous appelons les travailleurs et travailleuses d’Airbus et de ses sous-traitants à faire valoir leur droit de retrait ou à se mettre massivement en grève, face à cette absurdité et au cynisme morbide de la direction.
Union Communiste Libertaire Toulouse et alentours le 27 mars 2020
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Nous vous partageons ce communiqué du collectif les Dionysiennes, dont vous pouvez retrouver les communications ici : https://m.facebook.com/Lesdionysiennes/
Communiqué suite au décès
d’Aïcha I., militante CGT de Carrefour Saint-Denis
C’est avec beaucoup de douleur et de colère que le collectif des
Dionysiennes a appris la mort d’Aïcha I. des suites du Covid-19.
Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille, ses proches
et ses collègues.
Nous saluons son combat pour les droits et la dignité des
travailleuses et des travailleurs. Aïcha I. était déléguée
syndicale et animatrice de sa section CGT dans le groupe Carrefour,
où règne maltraitance et exploitation. Groupe Carrefour où les
employé-es ont dû se mettre en droit de retrait contre la mise en
danger des salarié-es, et l’absence de matériel de protection.
Groupe Carrefour dont les salarié-es sont avant tout des femmes.
Les femmes sont en première ligne de cette crise dans les hôpitaux,
les EHPAD, les commerces et c’est en première ligne qu’on est le
moins bien protégé. Les masques manquent, les lingettes
désinfectantes et les gels hydroalcooliques ne sont pas en quantité
suffisantes.
C’est en première ligne qu’on demande les plus lourds efforts. 60h
de travail par semaine, c’est ce qu’impose aujourd’hui le
gouvernement. Que va-t-on faire des enfants ? De la peur d’aller
au boulot ? D’être contaminé-es ou de contaminer à notre tour
nos proches ?
Le groupe Carrefour et l’État portent la
responsabilité de la mort des salarié-es, qui n’ont pas été
protégé-es et qui continuent de ne pas l’être car le créneau
restera toujours pour eux : « les profits avant la vie ». Ils
portent la responsabilité de la mort d’Aïcha I.
Nous exigeons vérité et justice pour elle et toutes les autres. Les
1000 euros de prime annoncés sont dérisoires au regard des vies qui
sont eu jeu !
Dans notre département, les femmes sont les
plus exploitées des exploités, les plus mal payées des mal payés.
Aide-soignantes, agentes d’entretien, assistantes-maternelle,
vendeuses, quand on est une femme à Saint-Denis on est avant tout
une travailleuses de ces secteurs aux paies minables, aux horaires
infernaux et aux statuts précaires.
Les femmes ne doivent pas payer leur crise.
Nous exigeons la protection immédiate de
tou-tes les salarié-es des secteurs indispensables et le retrait de
la loi sur l’état d’urgence sanitaire qui va les tuer au travail.
Nous exigeons la fermeture de tous les secteurs non indispensables et
l’indemnisation de tou-tes les salarié-es, intérimaires, précaires,
autoentrepreneuse-eurs.. Nous exigeons des mesures pour revaloriser
de manière substantielle les salaires de tous les métiers à fortes
composition féminine et qui sont pour la plupart des métiers
indispensables à la vie de la population.
Nous appelons à soutenir la cagnotte en ligne lancée par les
collègues d’Aïcha pour aider sa famille.
Nos droits, notre dignité et notre combat pour la justice ne seront
jamais confinés.
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Qu’elles continuent de travailler ou qu’elles soient à la maison, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi les premières victimes de la crise sanitaire actuelle.
La crise met en lumière le rôle essentiel de certains
secteurs d’activités (santé, éducation, petite enfance, métiers du soin,
agro-alimentaire et distribution, nettoyage, travail social, transports
et livraison…). Or ce sont des femmes, le plus souvent mal payées et
précarisées, qui majoritairement travaillent dans la plupart de ces
secteurs.
Avec cette crise la population redécouvre les professions utiles
socialement, celles dont on ne peut se passer et qui répondent aux
besoins essentiels de toutes et tous.
Les soignantes donnent sans compter
Les femmes, majoritaires dans la santé, sont en première ligne parmi
les personnels soignants des hôpitaux, mais aussi dans les EHPAD, les
IME, les ESAT. Mal payées (les aide-soignantes touchent le SMIC en début
de carrière, les infirmières 1700 € brut), dénigrées et matraquées
quand elles se sont mobilisées pour l’amélioration du service public et
de leurs conditions de travail et de rémunération, elles ne comptent pas
leurs heures aujourd’hui renonçant à leurs congés et à leur vie de
famille. Le gouvernement, qui ne cesse de répéter à quel point nous
devons leur être reconnaissant.e.s, ne parle toutefois pas de
revalorisation salariale ni de recruter massivement du personnel
pourtant essentiel.
Assistantes maternelles
En mars 2019,
revêtues du « gilet rose », elles se battaient pour faire reconnaître
leurs droits. Elles jouent un rôle essentiel.
cc Arthur/UCL Gironde
Les proffes assurent le lien social
Dans l’éducation nationale, les personnels (majoritairement féminins également, notamment dans le 1er
degré) répondent présents non seulement en assurant la continuité
pédagogique mais également en contactant les familles qui n’ont pas
accès au numérique. Elles et ils prennent des nouvelles régulièrement
des élèves, les soutiennent dans les devoirs, répondent aux questions
des élèves et de leurs familles tout au long de la journée, voire le
soir et le week-end. Chose que semble ignorer Blanquer qui commence à
communiquer sur un écourtement des grandes vacances. Les personnels
administratifs, les AED, AP et AVS assurent aussi un lien avec les
familles, notamment celles les plus en difficulté dans le suivi de leurs
enfants.
Les caissières répondent présentes
Dans la grande distribution, les salarié.e.s (majoritairement des
femmes là aussi) sont sommé.e.s de répondre présent.e.s pour remplir les
rayons et travailler aux caisses, le plus souvent sans matériel adapté
permettant de respecter les mesures barrière.
Le nettoyage quant à lui continue d’être assuré dans les bureaux (le plus souvent vides !),
les gares, les hôpitaux, les hôtels etc. par des salariées précarisées
(les temps partiels sont la norme dans le secteur). Mal payées et dans
un secteur peu syndiqué, elles ont donc des moyens limités en terme
d’action collective et de connaissance de ses droits.
Caissières de supermarchés
Le ravitaillement de la population, c’est aussi elles !
La double-peine pour les femmes
Dans tous ces secteurs, les travailleuses font face à une double
peine. Non seulement elles doivent continuer à travailler, au risque
d’être contaminées et de contaminer leur famille mais également les
usager.ères ou client.e.s, faute de protection adaptée et de consignes
d’hygiène claires. Mais elles galèrent également dans la gestion de la
garde de leurs propres enfants en raison des horaires atypiques et
encore plus quand elles sont en situation de famille monoparentale.
Les travailleuses ne paieront pas la crise
On peut le dire dès maintenant : il est hors de question que les
travailleuses paient cette crise. Ni par un retour massif des femmes à
la maison, ni par l’assouplissement du code du travail. Nos luttes
collectives devront être à la hauteur de ce retour de bâton du
patriarcat !
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Le cercueil dehors, la télé dedans, le pétage de plomb pour
tous
Bien loin des classes sociales les plus aisées, les plus connectées,
les plus à l’aise dans des appartements ou des maisons spacieuses, la
situation des personnes que j’accompagne, dans le cadre de mon travail
d’éducatrice relève de la triple peine : l’enfermement spatial dans
des logements souvent minuscules, dans des foyers où depuis le 16 mars,
toute sortie et toute visite sont interdites, l’enfermement
social, renforcé par le confinement mais que beaucoup de personnes
connaissent déjà dans leur vie de stigmatisées ; le travail
d’accompagnement consistant justement à tenter de sortir ces personnes
de la relégation à laquelle elles se sont habituées et dans laquelle
elles ont trouvé parfois un refuge, l’enfermement dans la culture
des mass medias par un confinement devant la télévision ; celle-ci étant
souvent le seul remède contre la solitude, le bruit de fond qui
accompagne dans le silence de l’ennui.
De ces « usagers » dont on
parle peu et de ces professionnels « usés » par le démantèlement du
secteur, qu’en est-il aujourd’hui ? Au niveau de l’accompagnement des
personnes en situation de handicap, (adultes et enfants,) certaines
structures (IME, IMPRO,1 etc.) ont fermé et demandé aux familles de
récupérer leurs enfants. Les adultes travaillant en ESAT2, accueillis en
ATO3, en hôpital de jour, dans les GEM4, sont désormais chez eux. Pour
l’instant, c’est le plus souvent un suivi téléphonique qui est proposé.
Au fil des semaines, il sera sans doute bien insuffisant, tant la
situation est préoccupante et les mesures liberticides mises en place
(présence policière, militaire, contrôles, verbalisations, arrestations,
couvre-feux) sont anxiogènes. Une partie des adultes contactés par
téléphone nous disent « rester dedans », « faire du ménage », « regarder
la télé », « tourner en rond », « dormir ». Pour certains habitués à
travailler en ESAT, ou à venir tous les jours au GEM, la solitude du
domicile est souvent décrite comme quelque chose d’insupportable,
pouvant conduire à demander une ré-hospitalisation. Que va-t-il se
passer pour ces personnes pour qui les consultations à l’hôpital, auprès
de médecins, de psychologues, se sont arrêtées depuis le 16 mars, ou
sont très fortement réduites ?
D’autres structures étant les
lieux de vie des personnes, adultes et enfants sont en quarantaine
collective. D’autres destinées à accueillir uniquement des personnes
atteintes du covid-19 vont ouvrir très prochainement. Voici le
témoignage d’une jeune en formation d’éducatrice spécialisée par voie
d’apprentissage, en poste dans un foyer logement pour adultes : «
Notre emploi du temps a été aménagé de sorte à ce qu’il n’y ait pas plus
de 2 éducs en poste et nous nous relayons afin qu’il y ait une présence
jusqu’à 22h, y compris le samedi et le dimanche. Les symptômes des
pathologies se sont multipliés par 2 avec ce qui se passe et il est
difficile de les confiner. Beaucoup décompensent, délirent et font
monter le groupe… impossible d’hospitaliser les résidents qui peuvent
se mettre en danger ou mettre en danger les autres tant qu’il n’y a pas
un passage à l’acte… je vous laisse imaginer… en étant 2 pour 31
résidents angoissés qui ne cessent de nous solliciter et que nous
empêchons par tous les moyens de sortir… » « Depuis le confinement
je n’ai plus le temps de bosser mes écrits, ce qui me panique
énormément. J’ai demandé un aménagement de mon temps de travail, mais la
direction l’a refusé à mon chef de service, car c’était hors cadre ».
« Nous sommes plus que surexposés au virus car nous sommes en rupture
de stock de masques, et en collectif il est compliqué de nous protéger.
Nous gardons nos masques quelques jours mais bon… »
Comme dans
la plupart des secteurs professionnels, les conditions de sécurité ne
sont encore pas garanties. Les directions utilisent au maximum les
jeunes recrues en formation, donc prêtes à s’investir, souvent sans
connaissance du droit du travail, et n’ayant pas d’enfants à garder. La
première semaine du confinement étant passée, elles demandent au
personnel jusqu’ici en arrêt pour garder leurs enfants, de trouver une
solution via l’école pour pouvoir venir en renfort.
« Soyez
convaincus que nous mettrons tous les moyens nécessaires pour que ces
unités fonctionnent dans des conditions sanitaires et médico-sociales
optimales et nous saurons valoriser l’engagement personnel de chacun.
[…] Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Nous devons y
répondre par des mesures exceptionnelles. Nous devons, tous, être
exceptionnels. » Extrait d’une note à l’attention des salariés
Des enfants livrés à eux-mêmes ou les failles d’un système mises au grand jour
Pour les structures accueillant des enfants placés, la situation est
explosive depuis plusieurs années. Le secteur est en souffrance
professionnelle, pour les mêmes raisons qu’ailleurs : une gestion
managériale ultra-libérale depuis une quinzaine d’années demandant aux
salariés de faire mieux avec moins. La multiplication des statuts
précaires, du bénévolat, la casse des solidarités d’équipe, d’un côté et
la multiplication des cadres intermédiaires et des procédures de
contrôle de l’autre ont créé un climat délétère dans la plupart des
structures.
En raison du personnel absent, le Conseil Général a
réquisitionné des professionnels du secteur pour aller bosser dans les
foyers où il manque du personnel. Sans l’école et les services
d’accompagnement qui jalonnent d’ordinaire la vie de ces jeunes, les
équipes doivent assurer un accompagnement non stop, 7 jours sur 7, 24h
sur 24. Il est évident que le nombre de passages à l’acte, (comme les
fugues, déjà très fréquentes en MECS et en Foyer) va augmenter puisque
les étayages médicaux, familiaux (visites dans les familles suspendues),
les espaces de socialisation comme l’école, les clubs de loisirs, ou
tout simplement la rue, vont faire défaut et cela va créer plus de
tensions. Pour répondre aux besoins urgents de personnel, le
secrétaire d’État a assuré sur France inter le 21 mars qu’une nouvelle
organisation était en réflexion : « Nous travaillons avec Jean-Michel
Blanquer notamment pour mobiliser d’autres éducateurs aujourd’hui en
arrêt de travail forcé comme les professeurs d’EPS. Ils pourraient venir
renforcer l’encadrement dans des foyers et proposer des activités
sportives et culturelles. »
Voici le témoignage d’une jeune en apprentissage dans un lieu de vie :
« Au sein de ma structure, tous les jeunes sont en confinement, nous
avons entre guillemets la chance d’avoir une maison avec un extérieur,
où les enfants peuvent décompresser. Cependant au niveau des règles
d’hygiène on n’a pas de directive concrète. Nous désinfectons
régulièrement les poignées de porte, le sol, sanitaires… Pour les
jeunes qui sont en fugue nous avons eu la directive de ne pas les
accueillir suite à leur retour pour ne pas mettre le reste du groupe en
danger. De plus nous ne disposons pas d’espace pour les mettre en
quarantaine, à l’écart du groupe. Ce qui reste bien sûr questionnant
pour nous d’un point de vue éthique. »
Le traitement de ces
jeunes au parcours de vie cabossé risque d’être, à l’aune du
coronavirus, un abandon par les services de protection sociale avec la
conséquence logique d’un basculement vers un traitement pénal renforcé.
Cette tendance est d’ailleurs déjà en cours depuis plusieurs années. Aujourd’hui, l’exclusion est dehors, partout
En l’espace de 20 ans, les moyens alloués aux structures accueillant
des personnes dépendantes d’autrui, n’ont fait que baisser. Il faut
plusieurs années aux familles d’enfants en situation de handicap pour
obtenir une place en IME, ou une place en foyer. Sur Montpellier,
c’est 2 à 3 ans d’attente pour un adulte en situation de handicap. Dans
les hôpitaux, il manque en moyenne un psy sur trois. Les politiques
sociales n’ont cessé de miner le terrain pour le faire aller vers du
social « low cost », déqualifié et maltraitant. L’urgence sociale et
l’aide aux personnes à la rue sont déléguées aux associations
humanitaires. Ce sont des bénévoles qui se retrouvent de plus en plus,
en première ligne pour gérer la misère et aujourd’hui risquer leur vie.
S’engager pour quoi ? Pour qui ?
La crise actuelle n’est finalement que le révélateur d’une crise plus
profonde nourrie par la logique capitaliste. Comment se pose alors pour
chacun l’engagement ? Quelle est la fonction sociale des structures
d’accueil, d’insertion, de soins, d’éducation, d’apprentissage ? Entre
solidarité et cache-misère d’un pan de la société « incasable », les
corps en trop sont de plus en plus nombreux et les fantassins du social
sont épuisés. Les burn-out dans le secteur du travail social qui, selon
une étude de la CPAM de 2018, fait partie des 3 secteurs d’activités les
plus touchés, ont explosé. Dans cette engrenage d’un système fou,
il faut se poser la question de notre engagement. Jusqu’où allons-nous
nous user à essuyer les plaies ? Pour qui ou quoi voulons nous vraiment
nous engager ? car nous savons qu’après les masques, les primes, les
honneurs viendront les heures imposées, les congés refusés, la poursuite
de la course à la rentabilité.
Il faut s’appuyer sur cette
situation exceptionnelle pour exiger que les services sociaux et de
santé soient pourvus en postes qualifiés, en places, en structures
d’accueil, mais il faut surtout panser le travail social en le
repolitisant. C’est un secteur où le taux de syndicalisme est très bas.
En l’imaginant dans une société différente, non validiste, le travail
d’accompagnement pourrait exister différemment. Les relations
pyramidales seraient remplacées par des formes de décisions collectives,
et l’engagement pourrait à nouveau se déployer. C’est tout un
imaginaire du « vivre avec » (terme employé dans les années 70, 80 et
passé aux oubliettes de l’histoire de nos métiers) et de la relation
d’aide qui deviendrait à nouveau possible. Nous avons besoin d’imaginer
que tout est à nouveau possible.
Cécile, éducatrice spécialisée, salariée dans un GEM
1Institut Médico-Educatif, Institut-Médico-Professionnel 2Etablissement Spécialisé d’Aide au Travail 3Atelier de Travail Occupationnel 4Groupe d’Entraide Mutuelle