Ils tuent. Et ils ont plusieurs flèches à leur arc destructeur. Pour commencer, ils ont le loisir de dicter des lois à un pays et d’y tester quelques modèles de dérégulations économiques. Cela s’appelle la liberté de la recherche. Quand ça rate, au pire, la population n’a plus de toit ni de quoi se nourrir à sa faim. Alors elle cherche autre chose, une alternative. On lui propose un sauveur charismatique qui a lui aussi galéré, à tel point qu’il est tout ravi de pouvoir à son tour diriger et réprimer. Et on recommence. D’autres fois, ils ne s’abaissent pas à tuer directement. Ça fait mauvais effet, à force. Alors, ils traquent, enferment, humilient puis repoussent loin d’eux des êtres humains. Ces derniers, réduits à l’état de bêtes chassées, préfèrent se donner la mort elles-même.
Ce scénario pourrait être issu d’un mauvais film où des affreux méchants dirigent le monde. Il n’en est rien, c’est juste une télé réalité non truquée. La directive votée récemment au parlement européen est l’un des derniers exemples montrant la capacité de l’appareil législatif à repousser les limites de ce qui n’est déjà pas acceptable. Les « élus du peuple » ont voté une loi qui permet de rafler des mineurs et leurs récemment parents, les enfermer jusqu’à 18 mois pour finalement les expulser dans un pays qu’ils ne connaissent pas.
Car dans la vraie vie, les gentils, ce sont les états et le capitalisme, représentés par des députés démocrates et un patronat pourvoyeur d’emplois. Et celles et ceux qui s’opposent à cette politique de destruction massive, les méchants à abattre.
Pourtant, malgré leur force apparente, les oppresseurs de tous les pays rencontrent des résistances, car depuis qu’il y a domination, il y a rébellion.
Infos et Analyses Libertaires a choisi de faire la part belle aux gens qui résistent ici (contre la loi-LRU, contre la politique face aux étrangers) ou plus loin comme en Afrique (pour pouvoir manger, tout simplement).
Ces luttes ont un point commun : l’accession à la liberté. C’est de cette liberté, que nous devons gagner pour toutes et tous dont il est aussi question dans ce numéro. En plus des objectifs communs de ces résistances, ce sont leurs modalités d’action qui nous intéressent particulièrement, en tant qu’anarchistes. Les prises de décision en assemblées générales n’ont pas uniquement cours dans les usines, mais aussi dans les universités, dans les collectifs de sans-papiers, etc.
Les luttes sont ancestrales et sont nouvelles à la fois. Ancestrales car elles ont toujours existé. Nouvelles par la forme qu’elles prennent ici ou là, avec une rapidité parfois déconcertante, issue d’une rage qui s’exprime collectivement. Lorsque les journaux ne seront plus le seul lieu de réunion de toutes les colères simultanées, lorsque nous combattrons ensemble nos ennemis communs, alors nous pourrons construire collectivement une société égalitaire, solidaire, libertaire.
Benoît G., groupe de Montpellier