Face au racisme : pas de bons sentiments mais des luttes sur le terrain social !
Aujourd’hui politiques, lois et pratiques racistes s’affichent de manière décomplexée et sont prédominantes dans le discours ambiant. Loin d’être le fruit du hasard, les politiques racistes et la fascisation des esprits se développent par la régression sociale, le manque d’espoir et de perspectives qui s’en suit. Par conséquent, la lutte contre le racisme, pour être efficace, ne peut se limiter aux démonstrations simplement humanistes. On doit faire le bilan d’un antiracisme qui en 25 ans n’a pas empêché de nous emmener à la situation actuelle. Pour être efficace, nous pensons que l’antiracisme doit intégrer la dimension sociale à sa grille d’analyse pour montrer que nos véritables ennemi-e-s ne sont pas les plus précaires parmi nous (les immigré-e-s) mais nos exploiteurs. La lutte doit donc se mener sur le front social en développant des solidarités de classe.
Ce n’est pas le président mais c’est la société qu’il faut changer !
Régression sociale, atomisation de nos vies, menaces environnementales (nucléaire, gaz de schiste, destruction de l’environnement par une logique de profit à court terme), guerres : Il est urgent de renverser le système capitaliste avant qu’il ne se mute en système fasciste. Quel qu’en soit le résultat, les élections présidentielles ne peuvent constituer qu’un changement de personnes de ceux et celles qui gèrent la société, et non un changement de système. Les gouvernements de droite comme de gauche n’ont cessé d’expulser des étrangers et de restreindre toujours plus le droit des immigré-e-s, considérés comme variable d’ajustement du système économique. Le mouvement social en général et le mouvement antiraciste en particulier ne doivent rien attendre de significatif des échéances électorales. Les élections divisent les exploité-e-s entre eux/elles. Les élections délèguent de façon vaine la mission de transformation sociale aux politicien-ne-s. Elles dépensent inutilement l’énergie d’un certain nombre de militant-e-s plus occupé-e-s à obtenir quelques voix pour leur candidat-e que de construire des luttes sur leur lieu de travail et de vie.
Solidarité avec les sans-papiers : régularisation de toutes les personnes sans-papiers, liberté de circulation et d’installation !
Et de l’énergie pour ceux et celles qui souhaitent combattre le racisme il y en a à mettre concrètement aux côtés des personnes sans-papiers. A Montpellier comme ailleurs, la situation se dégrade de plus en plus : régularisations en baisse, refus de dépôt collectif de dossiers, lois limitant les possibilités d’accueil et facilitant les expulsions. Le système aujourd’hui s’attache à faire grandir ce sous-prolétariat que sont les immigrées : sans-papiers donc sans droit, ils et elles sont hyperprécarisé-e-s, surexploité-e-s au travail et mènent une vie au rabais toujours sous la menace de l’arrestation et l’expulsion. Loin d’être des profiteurs du système, ils/elles en sont comme nous les victimes mais de façon bien plus prononcée : les luttes sur le terrain social doivent mettre en œuvre cette solidarité de façon concrète et efficace.
N’oublions pas que ce que l’État applique aujourd’hui aux sans-papiers peut s’appliquer à tous demain si nous laissons ces pratiques se normaliser. Parce que le droit des étrangers est en régression constante, nous devons construire un mouvement populaire et massif pour obtenir la régularisation de toutes les personnes sans-papiers et la liberté de circulation et d’installation.
Pour un monde égalitaire débarrassé des frontières
Pour leurs détracteurs, ces revendications ne seraient pas réalistes. Ils ont raison dans un système fondé sur les inégalités et la concurrence entre états et individus : les frontières et le contrôle des flux migratoires sont des outils de guerre économique utilisés par les États au profit de leurs bourgeoisies. Le sentiment national est créé pour obtenir l’adhésion des populations à ce système quand elles auraient intérêt à développer une solidarité internationales entre exploité-e-s.
Nous pensons matériellement possible et surtout nécessaire de vivre dans un monde où les individus vivent dans une société égalitaire, sans hiérarchie, sans frontières et les oppositions factices qu’elles engendrent, où les décisions sont prises collectivement. Plus facile à dire qu’à faire ? Certainement. Mais pas impossible : Les révolutions dans les pays arabes nous montrent qu’il n’y a pas de forteresse que nous ne pouvons faire tomber.
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