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Pandémie, crise : les classes populaires sont toujours en lutte – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Infos de l'UCL Montpellier

Pandémie, crise : les classes populaires sont toujours en lutte

2 mai 2020

Les 17 organisations anarchistes/communistes libertaires ayant conjointement produit l’analyse de conjoncture d’avril et la campagne de soutien au Rojava, ont décidé d’écrire un document d’analyse pour le 1er Mai. Si en ce jour historique, nous ne pourrons pas être dans les rues comme nous le souhaiterions, la lutte ne s’arrête pas pour autant.

Le 1er mai devrait être un symbole de solidarité internationale, de solidarité qui ne se limite pas aux cadres de l’État national qui correspond toujours aux intérêts des minorités privilégiées du pays. Parmi les millions de travailleurs et travailleuses qui portent le joug de l’esclavage, il y a une unité d’intérêt, indépendamment de leur langue et du statut sous lequel ils et elles sont né.es. Mais entre les exploiteurs et les exploité.es d’un même pays, il y a une guerre ininterrompue qui ne peut être résolue par aucun principe d’autorité et qui est enracinée dans les intérêts contradictoires des différentes classes. Tout nationalisme est un déguisement idéologique des faits réels : il peut à un moment donné entraîner les grandes masses populaires vers ses représentants menteurs, mais il n’a jamais pu abolir la réalité brutale des choses dans ce monde. (Rudolf Rocker, 1936)

1. Situation mondiale

La pandémie du Covid-19 éclate à un moment d’affaiblissement certain de la dernière période de la mondialisation, avec de forts dysfonctionnements des mécanismes de la finance, de gestion et de communication du système capitaliste, une remise en cause générale des critères de gestion gouvernementale, et une crise d’hégémonie impérialiste avec des tensions croissantes entre les grands blocs géostratégiques. 

A l’approche de la crise sanitaire, dans certaines régions du monde, de grands mouvements populaires s’affirmaient contre le système et remettaient en cause la gestion politique par les blocs de la classe dominante dans chaque formation sociale ainsi que leurs stratégies opérationnelles. La crise sanitaire a frappé de plein fouet le système de domination. Étant un facteur externe au fonctionnement du système mondial cela révèle les faiblesses et les déficiences structurelles, stratégiques et fonctionnelles prévisibles du capitalisme mondialisé et accélère la dégradation de la gouvernance d’État.

C’est pourquoi, dans différents pays, on a vu comment les gouvernements, à l’instar de celui de la Grande-Bretagne et des États-Unis, sont revenus sur leur plan initial : permettre l’expansion de la contagion et des décès en masse, afin d’obtenir une immunité de groupe dans la population. Cette stratégie, ainsi que la dégradation des systèmes de santé publique et les durs coups portés aux secteurs les plus défavorisés, auraient pu devenir un véritable massacre social. En y renonçant, on peut considérer que les bourgeoisies britannique et américaine, ont marqué un recul politique face à ce qui aurait pu provoquer un certain degré de troubles sociaux.

Ainsi, la crise sanitaire agit comme un facteur qui expose et renforce les faiblesses, les déséquilibres et les facteurs d’effondrement du système et constitue en même temps une innovation systémique possible, un nouveau facteur central de dysfonctionnement et de blocage. En bref, la pandémie approfondit un cycle de crises économiques et sociales qui étaient déjà sur le point d’éclater, ce qui influe sur les stratégie des blocs dominants dans leur gestion de la crise sanitaire et de sa sortie.

La capacité des différents blocs géostratégiques à faire face à la situation et à surmonter ce moment – qui peut conduire à la paralysie de l’économie mondiale – semble être différente. En effet, l’accélération de la confrontation entre la Chine et les États-Unis et la configuration des rapports de force au sein du nouveau cycle peuvent mener à une attaque sans précédent, sur toute la planète, contre les conditions de vie des classes populaires, contre leurs droits sociaux et politiques, contre tous les éléments d’émancipation qui ont été conquis et renforcés, ou du moins préservés et maintenus, au cours de la dernière période historique. 

Les interventions visant à débloquer et à relancer l’économie mondiale impliquent une énorme mobilisation de ressources financières qui générera des dettes, des politiques d’austérité, de nouvelles offensives contre le service public et une tentative stratégique d’accroître l’exploitation, le contrôle et la domination contre les classes populaires. 

Il convient de noter que le marché mondial est clairement touché par cette crise économique (tant sur le plan matériel qu’idéologique) et nous ne devrions pas être surpris par la régionalisation économique des différents États et puissances. Malgré cela, nous devons considérer que la mondialisation continuera à être un facteur important de l’économie mondiale et que la radicalisation de l’exploitation sera un élément décisif de sa configuration dans le prochain cycle. À l’échelle de la planète, le niveau d’endettement est plus de deux fois supérieur à la production mondiale. Cette crise pourrait également servir à liquéfier ou à différer les dettes, ou remodeler le grand casino financier international.

1.1 – La situation européenne

En ce qui concerne le continent européen, on aperçoit de la part de l’Eurogroupe une tentative même partielle, d’alléger la rigueur budgétaire par un accroissement de la dette, en socialisant les coûts (en déplafonnant les dépenses de santé et celles plus directement liées à l’urgence COVID19) et par des interventions pour soutenir les économies nationales dans le but afin d’atténuer les effets de la crise économique déclenchée par la crise sanitaire. Cet intervention reste bien entendu, par le cadre capitaliste qu’elle se doit de protéger.

Il faudra contrecarrer l’attaque prévisible contre les conditions de vie, les salaires et les revenus des classes populaires, ainsi que la mise en place de modèles politiques de contrôle, d’encadrement et de restriction des espaces et des modèles d’action des appareils d’État et des appareils de commandement capitalistes. Il sera également nécessaire de contrer les dérives autoritaires et le contrôle social qui progressent dangereusement à la suite de l’urgence sanitaire et qui réduisent la portée de l’action sociale et des revendications. 

1.2 – La situation en Turquie

Comme dans le monde entier, la Turquie est en train de vivre une crise majeure en raison de l’apparition du coronavirus, à cause de la gestion capitaliste et des mauvaises politiques de l’État. Dans cette période, où tous les domaines de la vie sociale sont touchés, la « lutte » contre l’épidémie menée par l’État consiste à prendre des mesures en faveur des franges les plus privilégiées de la population tandis qu’elle ignore celles et ceux qui sont le plus à risque et opprimé-e-s par cette épidémie.

En raison de la fermeture des entreprises, du confinement et de l’arrêt des activités économiques, des centaines de milliers, voire des millions de personnes sont licenciées, ou condamnées à mourir de faim à cause des « congés sans soldes ».

La plupart des travailleur-se-s des marchés et de la grande distribution qui continuent à travailler pendant le processus épidémique et les travailleur-se-s de la santé sur qui pèsent une charge considérable pendant cette période et qui font directement face à la maladie, ne disposent pas d’équipements de protection médicale suffisant.

Une fois de plus, les pouvoirs politiques et économiques ne se soucient pas de savoir si les franges de la société qu’ils ont appauvries seront en mesure de répondre, ne serait-ce qu’à leurs besoins les plus fondamentaux. Les campagnes menées par l’État pour donner l’impression de se soucier des pauvres se font sur le dos de ces mêmes populations puisqu’elles sont financées par les impôts prélevés pendant des années auparavant. Bien entendu, les mesures de charité mise en place ne répondent pas aux besoins réels : elle vise simplement à maintenir les populations dans cette situation de dépendance, plutôt qu’à tenter d’éliminer les injustices économiques.

Dans de telles conditions, face à un État tentaculaire et ignorant des réalités de la situation, l’auto-organisation des populations locales se met en route, sous le nom de « réseaux de solidarité », pour répondre aux besoins vitaux durant la crise du coronavirus et combattre la politique du gouvernement.

1.3 – La situation en Amérique Latine

L’Amérique latine vit une situation particulière. Les pays qui étaient déjà en situation de crise économique avant (comme l’Argentine), de révoltes sociales comme le Chili, ou d’autres où de nouveaux gouvernements de droite ont été récemment inaugurés, comme l’Uruguay, ont tous des caractéristiques communes. Exemples : l’augmentation de la précarité, les licenciements, la question de l’assurance chômage et la faim qui frappe une partie importante de la population.

Le Pérou et l’Argentine sont soumis à une quarantaine totale et à une militarisation de la vie sociale, tout comme le Chili et le Paraguay où des couvre-feux sont mis en places. En Uruguay, l’isolement social est appliqué, bien qu’il n’y ait pas de quarantaine obligatoire et qu’il soit prévu de reprendre peu à peu l’activité économique.

Au Brésil, la situation se complique chaque jour un peu plus. Nous nous trouvons dans un scénario dans lequel, d’une part, les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires, avec un chômage en hausse, un coût de la vie qui augmente et des milliers de travailleur-ses informel-les et autonomes qui ne peuvent pas garantir leur subsistance quotidienne, et d’autre part, un gouvernement qui agit pour assouplir les mesures d’isolement social et mettre la vie de milliers de travailleur-se-s en danger. L’argument est que l’économie ne peut pas s’arrêter, comme dans plusieurs pays de la région. 

La formule est simple. Sans une politique de revenu minimum qui garantisse réellement les moyens de subsistance des chômeur-se-s, des travailleur-se-s du secteur informel et des travailleur-se-s indépendant-e-s afin que chacun-e puisse rester dans l’isolement social, Bolsonaro garantit les conditions dans lesquelles les classes populaires doivent choisir entre risquer leur santé ou souffrir de la faim. Ainsi, il se soustrait de toute responsabilité et s’attaque aux gouverneurs qui défendent la quarantaine comme mesure pour empêcher un effondrement du Système de santé publique et crée le scénario parfait pour poursuivre son projet conservateur ultra-libéral. Dans la lutte pour le pouvoir entre ceux qui sont au sommet, Bolsonaro promeut le chaos et la crise comme une technique de gouvernement. Pour lui, la santé et la garantie des droits ne comptent pas, même un peu, tout comme un effondrement du système de santé publique ne compte pas. Il n’agit pas pour éviter une crise sanitaire, sociale ou économique, il la favorise pour mieux gouverner et imposer un projet ultra-libéral, patriarcal, conservateur et raciste.

 D’une manière générale, cette crise a fait place à des mesures populistes des différents gouvernements, mais presque tous appliquent une forte politique très à droite en matière de répression et de contrôle social. En général, les profits des entreprises ne sont pas touchés et de plus, des mesures sont proposées qui permettent à la bourgeoisie de « réactiver » l’économie dans la logique néolibérale. La dette extérieure des pays d’Amérique latine risque d’augmenter, et il faut ajouter à cela la baisse du prix international du pétrole qui frappe plusieurs pays de la région, dont le Venezuela, l’Équateur, la Colombie, le Mexique, le Brésil, etc. Certains de ces pays ont déjà vu leur secteur pétrolier sérieusement démantelé ou connaissent divers types de difficultés.

Nous pourrions voir dans un avenir proche une baisse des prix de certaines matières premières, en particulier dans les zones du capitalisme dépendant, tandis que d’autres matières, comme les céréales pourraient augmenter fortement. Cela aura un impact négatif sur les économies latino-américaines et la crise retombera sur les classes populaires.

D’autre part, les États-Unis, qui ont de graves problèmes internes avec cette crise, ne veulent pas perdre le contrôle de leur « arrière-cour » et cherchent à générer et à maintenir une certaine instabilité politique, économique et sociale dans la région afin de maintenir la cohésion et le contrôle social. Bien entendu, cela sert également plusieurs gouvernements locaux, pour la plupart alignés sur les États-Unis.

1.4 – Les pays asiatiques comme exemples des tentatives de contrôles social de masse

Il est aussi important d’observer ce qui se passe en Asie, principalement dans le cas de la Chine et de la Corée du Sud, où des mécanismes de contrôle social extrêmes, basés sur la technologie, sont appliqués. Ces sociétés sont devenues d’immenses panoptiques dans lesquelles la surveillance est efficace et constante et où on cherche à imposer la discipline sociale à grande échelle. Ce modèle de contrôle social semble être « exporté » dans le monde sous l’argument de vente « nous savons comment contenir la pandémie ». En réalité, c’est une recette pour contenir les populations. 

1.5 – La situation des Femmes

Cette crise sanitaire a également un impact profond sur les femmes, en particulier dans les milieux populaires. Les mesures de confinement ont augmenté la violence domestique et les féminicides. Dans le même temps, l’exploitation du travail des femmes a été exacerbée, à la fois dans la sphère domestique (travail domestique non rémunéré : tâches ménagères et travail de soin et d’attention aux proches) et dans la sphère salariée puisque les femmes constituent la majorité des travailleur-se-s dans les secteurs désormais reconnus comme essentiels durant la crise (santé, social, grande distribution, agroalimentaire…) .

Le grand nombre de licenciements et la flexibilisation du travail ont rendu encore plus précaires les faibles revenus des femmes dans le monde du travail. Une large part des foyers monoparentaux avec une femme à leur tête sont pauvres, compte tenu des faibles possibilités pour générer des revenus par un travail rémunéré et les aides sociales peu élevées, ce qui est exacerbé par le travail domestique et la charge mentale qui l’accompagne. Il faut garder à l’esprit que si en Amérique latine, un grand nombre de femmes et d’enfants participent à des initiatives communautaires telles que les soupes/cantines populaires ou les réseaux d’approvisionnement populaires, c’est parce que cela reflète cette grave situation. La crise du capitalisme verra la nécessité de renforcer d’autres espaces de domination. 

Les prochains mois seront cruciaux pour analyser les impacts causés par l’approfondissement des violences patriarcales dans tous les domaines.

En conclusion, nous pouvons dire que l’offensive généralisée est déjà en cours. Si des éléments de socialisation des pertes se confirment (en visant à nous faire payer la crise), la crise ne pourra pas être régulée ou contenue et la sortie sera au contraire faite de mesures denses et brutales. Néanmoins, l’offensive se prépare et avec elle se configurent une possible réponse organisée de notre camp et nous pouvons envisager une recrudescence des luttes sociales. Beaucoup de chose dépendent de la manière dont le noyau des classes dominantes va analyser la situation et ce qu’elle comporte de risque pour le système capitaliste avec les possibilités de révoltes social qui s’annoncent. 

2. Les gauches

Dans ce cadre prospectif, il faut envisager la complexité du moment pour la gauche et les possibilités d’un certain retour, soit réformiste, soit d’intention révolutionnaire, ou du moins conséquemment radicale. Mais sans aucun doute, des possibilités peuvent être ouvertes pour le développement d’une pratique militante combative et émancipatrice au niveau social et une critique radicale du système.

Sans caricaturer, les forces dominantes dans le spectre qu’on nomme encore de gauche sont social-libérales / « progressistes ». Cela ne signifie pas qu’elles sont simplement des forces directes de cadrage et d’intervention au service du capital. Elles ont une marge de manœuvre tactique (ou de courte durée) combinée à un rôle subordonné, avec une soumission stratégique aux mouvements des classes dominantes. 

Ces forces savent que si elles s’attachent en permanence à maintenir une intégration au sein de l’appareil d’État, au sein des centres de pouvoir, y compris par la présence dans un gouvernement même s’il est subordonné à la droite, elles peuvent disparaître ou rester en marge du spectre politique. C’est le dilemme de la social-démocratie européenne et des progressistes latino-américains, par exemple. C’est pourquoi elles sont en constante accommodation entre leur subordination stratégique et une sensibilité courte mais obligatoire aux mouvements sociaux et à l’action des différentes forces qui dépassent le social-libéralisme et le progressisme, y compris celles qui représentent un projet de type plus réformiste, étant donné qu’elles entendent maintenir leur électorat.

Un autre élément central des rapports de force en Europe est l’évolution générale de la gauche réformiste, qui était déjà en crise ou du moins en déséquilibre, avant l’apparition du coronavirus. Ces forces, qui vont de Jeremy Corbyn du parti travailliste au Royaume-Uni à Pablo Iglesias du parti Podemos en Espagne, sont marquées par leur fondement commun étatiste et de gouvernement, sur les plans culturel, politique et stratégique. Elles ont une conception politique qui considère les moyens d’actions concentrés dans l’appareil d’État et les possibilités d’action électorale publique comme les éléments centraux du contre-pouvoir face aux blocs dominants. Avant même la crise du Covid19, une tendance à leur neutralisation, leur absorption et leur désintégration par les noyaux du social-libéralisme était déjà évidente.

Entre autres choses, ces gauches ont montré qu’elles n’étaient ni capables ni réellement intéressées à s’opposer aux différentes formations d’extrême droite et à leur acceptation sociale grandissante, même pas d’un point de vue culturel. Ce n’est pas une nouveauté et l’on sait que le fascisme a historiquement été un outil du capitalisme pour se perpétuer dans les moments de crise. Sans parler des propositions d’opposition au néolibéralisme, pour ne pas dire révolutionnaires, complètement oubliées du terrain de jeu, sauf en de rares occasions. Il nous appartient de reconstruire cet espace, tant sur le plan politique que social.

3. Éléments de résistance

Dans la situation actuelle, le camp de la résistance est complexe et a de très fortes contradictions internes et des racines sociales, culturelles et politiques différentes. Ce domaine intègre une résistance populaire diffuse, et qui est aussi confrontée à une importante désorganisation dans plusieurs secteurs. L’absence de collectif favorise la peur ou la résignation face aux pressions de la hiérarchie et au risque de perdre son emploi ou son revenu. Les garanties sanitaires, l’arrêt des activités non essentielles et bien d’autres avancées pour nous et nos collègues ont été gagnées grâce à notre organisation dans nos syndicats et associations de lutte. Cette résistance prend aussi parfois forme dans des organisations populaires nouvellement constituées, et dans des processus de revitalisation d’organisations de traditions antérieures. Le champ de la résistance intègre des courants et des forces venant d’horizons très différents de ce que l’on pourrait appeler une dynamique libertaire, fondée sur la prééminence de l’action politique de masse.

Le champ de résistance qui jouxte la gauche réformiste – avec toutes les ambiguïtés que cela implique – comprend des courants et des organisations à matrice étatique dont l’orientation de lutte (parfois avec une base démocratique autogérée et auto-émancipatrice) est tactique, fragile et susceptible d’évoluer vers l’autoritarisme.

Nous sommes une force de lutte dans l’archipel des résistances et nous sommes, en même temps, une force de proposition importante du pouvoir populaire, de l’autogestion et de la démocratie directe. C’est-à-dire du processus politique d’avancement permanent vers le communisme/socialisme libertaire. Dans cette situation, où nous convergeons avec d’autres forces en lutte, nous cherchons la construction et la dynamisation des processus de travail politique toujours depuis les bases sociales populaires, à partir de leurs pratiques, de leurs revendications et de leurs aspirations.

C’est dans nos organisations populaires et par notre capacité à lutter que nous encourageons tout ce qui accumule de l’indépendance et de l’autonomie pour notre classe. C’est à partir de ces organisations que nous construisons une force émancipatrice et que nous promouvons un pouvoir populaire qui échappe aux appareils et aux stratégies de type gouvernemental et capitaliste.

4. Axes de réponse

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 Promouvoir et renforcer les espaces de solidarité et d’entraide des classes populaires du niveau du quartier aux espaces internationaux, pour rompre avec la logique selon laquelle l’Etat nous protégera et pour générer l’organisation populaire.

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 Rétablir et renforcer les alliances stratégiques et les luttes avec d’autres organisations politiques et sociales. Notamment avec l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme alternatif et les mouvements pour le logement, pour les services publics (santé, éducation, services sociaux), antiraciste, féministe, les droits des migrant-e-s, écologiste etc.

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 Préparer, avec ces organisations, des plans de choc en faveur des classes populaires et des plans de lutte de masse pour la sortie du confinement. En attendant, encourager des actions qui vont des manifestations aux fenêtres jusqu’aux grèves de loyer ou autres. Défendre les espaces permettant l’action politique et l’auto-organisation contre les dérives autoritaires et liberticides menées à la suite de l’urgence sanitaire.

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 Demander des conditions maximales de protection au travail, notamment dans les secteurs de la santé, de l’alimentation, des transports et des services publics, etc, et dans le cas contraire saisir l’inspection du travail ou faire grève.

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 Contrecarrer les discours du pouvoir en critiquant ses décisions erronées ou celles qui sont contraires aux libertés, aux droits sociaux et à la vie, ainsi que les coupes dans les services publics (notamment en matière de santé) qui nous rendent plus vulnérables au virus et augmentent sa mortalité.

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 Affronter le discours de haine des forces d’extrême droite, qui cherchent à diviser les classes populaires par des mécanismes de manipulation de masse.

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 Remettre en cause le développement productiviste, la dévastation écologique, la maltraitance des animaux et l’agriculture intensive et industrielle. En bref, le système capitaliste.

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 Généraliser le droit de retrait en cas de danger sur le lieu de travail, le recours au droit de grève si nécessaire.

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 Socialisation de l’industrie pharmaceutique et du système de santé et de tous les services essentiels.

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 Que la production sous le contrôle des travailleurs et des travailleuses soit à nouveau un horizon politique.

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 Renforcer la coordination, le débat et le travail commun de l’anarchisme organisé au niveau politique, et par notre insertion sociale, renforcer le syndicalisme de classe et d’autres projets révolutionnaires au niveau international.

Les classes populaires sont toujours en lutte !
Face aux politiques d’austérités, construisons le pouvoir populaire !
Pour le socialisme, la vie et la liberté !
Arriba las y los que luchan !
Vivent celles et ceux qui luttent !

Organisations signataires :

  • Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
  • Coordination anarchiste brésilienne (CAB, Brésil)
  • Fédération anarchiste uruguayenne (FAU, Uruguay)
  • Fédération anarchiste de Rosario (FAR, Argentine)
  • Organisation anarchiste de Cordoba (OAC, Argentine)
  • Fédération anarchiste de Santiago (FAS, Chili)
  • Groupe Libertario Via libre (Colombie)
  • Union communiste libertaire (France)
  • Embat (Organisation anarchiste de Catalogne)
  • Alternativa Libertaria/Fédération des communistes anarchistes (AL/FDCA, Italie)
  • Organisation socialiste libertaire (OSL, Suisse)
  • Action révolutionnaire anarchiste (DAF, Turquie)
  • Worker Solidarity Mouvement (WSM, Irlande)
  • Die Plattform (Allemagne)
  • Libertäre Aktion (LA, Suisse)
  • Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM, Nouvelle-Zélande)
  • Melbourne Anarchist-Communist Group (MACG, Melbourne, Australie)

Par Sylvain Anarchisme Communiqués UCL International Partager :