Anarchisme

  • Dix questions sur l’anarchisme

    Dix questions sur l’anarchisme

    06 Oct 2022

    Qu’est-ce que l’anarchisme ?

    Ses adversaires expédient volontiers la question en le réduisant à un milieu contre-culturel, à un état d’esprit anticonformiste, à une posture esthétique… Autant de façons de lui rogner les griffes, de le dépolitiser, de le sortir de l’Histoire.

    Ce petit livre montre en quoi il est, au contraire, un courant très politique, structuré, porteur d’une alternative au capitalisme et d’une vision globale de transformation de la société.

    En s’appuyant tant sur les « grands auteurs » du passé que sur les orientations actuelles du mouvement libertaire, l’auteur s’efforce de répondre succinctement à dix questions que peuvent se poser celles et ceux qui veulent en savoir plus.

    Guillaume Davranche est journaliste et chercheur indépendant. Il est l’auteur de Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à guerre (1909-1914), et a collaboré au dictionnaire Maitron des anarchistes.

    Par Groupe Un Autre Futur Anarchisme Article UCL Montpellier LIbrairie
  • Le féminisme libertaire : ses origines, ses luttes, ses spécificités

    Le féminisme libertaire : ses origines, ses luttes, ses spécificités

    19 Mai 2022

    Le samedi 28 mai 2022 à 19h30, nous vous proposons de venir assister à un débat en mixité à la librairie la Mauvaise Réputation (20 rue Terral, quartier St Anne à Montpellier). Ce week-end là, notre commission antipatriarcat fédérale se réunit à Montpellier pour quelques jours de travail d’élaboration politique. Vous pourrez rencontrer de nombreusEs camarades de l’UCL, discuter, échanger avec nous sur la diversité de nos réalités mais aussi de féminisme libertaire ! Nous arrivons au bout de l’écriture d’une brochure sur cette question !

    Le féminisme libertaire reste en effet méconnu. Il n’y a pas eu d’écriture de notre histoire, les raisons en sont diverses : absence d’existence académique, invisibilité liée au patriarcat, déconsidération classiste, analphabétisme, … Sa diversité est une force, son inorganisation peut être une faiblesse. Pour autant, notre influence politique et idéologique sont bien réelles.Nous éprouvons en tout cas aujourd’hui la nécessité de nous définir dans toute notre complexité et de nous nommer pour exister en tant que courant du féminisme, ici et maintenant. Les analyses et les pratiques que nous revendiquons ruissellent depuis que les femmes se battent et s’auto-organisent pour leurs conditions matérielles d’existence, dans tout le mouvement féministe contemporain ici et ailleurs.

  • Débat avec Isabelle Attard autour du livre « Comment je suis devenue anarchiste »

    Débat avec Isabelle Attard autour du livre « Comment je suis devenue anarchiste »

    03 Mai 2022

    le samedi 14 mai à 18h à la librairie La Mauvaise Réputation

    Les élections présidentielles viennent de l’illustrer : le système électoral est à bout de souffle, il est urgent d’explorer d’autres façons de vivre réellement la démocratie. Nous allons le faire en compagnie d’Isabelle Attard, autrice de « Comment je suis devenue anarchiste ». Ex-militante d’Europe écologie Les Verts, députée de 2012 à 2017, elle a décidé de tout arrêter et d’entamer un véritable examen intérieur. Ses lectures, ses discussions et ses rencontres
    l’ont amenée à explorer les rives de l’anarchie, du communisme libertaire et de l’autogestion. Son livre témoigne d’une aspiration forte à une transformation en profondeur de la société en s’appuyant sur les expériences révolutionnaires passées et les luttes actuelles.

    Par Groupe Un Autre Futur Anarchisme Local
  • Second tour : pas de résignation… on s’organise !

    Second tour : pas de résignation… on s’organise !

    14 Avr 2022

    Le premier tour de l’élection présidentielle s’est tenu ce dimanche 10 avril. Les résultats de cette élection sont désormais connus et n’ont malheureusement rien de surprenant. Ainsi le second tour se jouera entre Emmanuel Macron qui a obtenu 27,84% et Marine Le Pen qui a elle même obtenu le résultat de 23,15%.

    Aux résultats inquiétants de Marine Le Pen il faut ajouter les 7,07% d’Éric Zemmour qui démontre qu’il existe aujourd’hui en France une véritable tendance de fond pour la tentation fasciste. D’un autre côté les résultats de Mélenchon, pour important qu’ils soient, démontre que la gauche réformiste a pour le moment échouer son pari de réunir à nouveau les classes populaires et les aspirations d’égalité et de liberté dans son giron. Le haut taux d’abstention 26,31%, démontrant un fort recul de la croyance dans les institutions, ne doit pas être vu comme une donnée positive pour les révolutionnaires : elle indique bien d’avantage une désespérance qu’un ralliement à l’abstentionnisme libertaire politique. Cette même désespérance affecte la faible croyance dans l’action collective que les militant·es de terrain observent chaque jour.

    Nous le savons, quel que soit le résultat, la période des cinq ans qui s’ouvrent sera probablement la plus violente pour notre classe que nos générations militantes ait connue. D’un côté, le projet antisocial et autoritaire de Macron et ses récentes déclarations ont le mérite d’être clair. La bourgeoisie libérale se prépare au saccage déjà bien entamé de nos conquis sociaux. Ses différentes promesses concernant le statut des enseignants, le travail forcé des bénéficiaires du RSA, la retraite à 65 ans, l’apprentissage à 12 ans et le SNU annoncent la militarisation de la société et la mise à mort de ce qu’il reste de socialisme en France. La nomination sous son quinquennat de ministres proches de l’extrême droite, la dissolution d’organisations de lutte contre le racisme ou de groupes d’actions antifascistes n’augurent rien de bon pour l’avenir. Personne n’est à l’abri et le combat sera rude.

    D’un autre côté, le fascisme assumé d’Éric Zemmour ne doit pas nous faire oublier que Marine Le Pen est elle aussi une candidate fasciste. Son projet réactionnaire signifie le recul des droits des femmes, des LGBTI, et une violence toujours plus répressive sur les exilé·es et les déplacé·es. Son vernis social s’effrite au premier grattage car la bourgeoisie réactionnaire se moque des droits des travailleuses et des travailleurs et les propositions faites aux classes populaires sont des cadeaux empoisonnés : la baisse des cotisations sociales, c’est la mort de notre modèle social et de la solidarité en France.

    Quel que soit le résultat, nous ne devons nous faire aucune illusion. L’extrême droite et l’ultra libéralisme ne seront pas arrêtés par les urnes. L’heure n’est pas aux règlements de comptes individuels ou collectifs. À l’Union communiste libertaire nous pensons qu’il ne faut pas opposer celles et ceux qui ont voté ou iront voter la mort dans l’âme pour faire barrage à l’élection d’une fasciste, et celles et ceux qui n’ont pas pu s’y résoudre ou ne pourrons pas s’y résoudre pour ce second tour. L’heure n’est donc pas pour les militant·es progressistes et révolutionnaires à s’accuser mutuellement d’avoir fait échouer telle ou telle candidature de gauche. L’heure est au contraire à l’organisation de la résistance et la construction de l’unité. Cette unité ne consiste pas en des accords électoraux, mais doit prendre place à la base. Dans les syndicats, entre les unions et confédérations syndicales, dans l’ensemble des contre-pouvoirs, mais aussi dans les quartiers populaires par l’auto-organisation des personnes qui y vivent. Elle doit également prendre place entre les structures et organisations progressistes et révolutionnaires dont le devoir est de travailler, ensemble et sans dogmatisme, à la construction de cadres antifascistes unitaires et massifs.

    La responsabilité de chacun et de chacune dans la période est de s’investir massivement au sein des organisations de défenses des classes populaires, des exploité·es et des opprimé·es. Les syndicats, les organisations féministes et LGBTI, les organisations anti-racistes, les structures de défenses des mal-logé·es, sont aujourd’hui les derniers contre-pouvoirs qui, de par leur caractère de masse, nous permettrons d’éviter la barbarie que nous promettent les capitalistes.

    Voici donc nos consignes pour le second tour et les cinq ans à venir : Organisez-vous! Syndiquez-vous! Si vous vous reconnaissez dans notre projet, rapprochez-vous des groupes de l’Union communiste libertaire. Les cinq ans qui s’ouvrent seront difficiles mais nous ne laisserons personne dire que nous avons perdu. L’urgence écologique le démontre : nous n’avons pas le temps de perdre. Alors organisons-nous, structurons-nous, et ensemble renversons le rapport de force. Cela ne dépend aujourd’hui plus que de nous.

    Pour l’unité antifasciste! Pour l’organisation des classes populaires! Pour un changement radical de société!


    Pour l’heure, nous appelons à participer massivement aux mobilisations qui auront lieu d’ici le second tour, notamment aux manifestations appelées partout en France ce samedi 16 avril : non à l’extrême droite, pour la justice et l’égalité!

    Les rendez-vous :

    • Bourg-en-Bresse : 14h30 place de la Préfecture
    • Grenoble : 14h rue Félix-Poulat
    • Lorient : 15h place Aristide Briand
    • Lyon : 14h Jean Macé
    • Paris : 14h place de la Nation
    • Poitiers : 14h30 place de la mairie
    • Rennes : 15h place de la République
  • Ce n’est pas le président, c’est la société qu’il faut changer ! #1

    Ce n’est pas le président, c’est la société qu’il faut changer ! #1

    07 Avr 2022

    En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales.

    Depuis sa naissance en 2019 l’UCL a pour objet de favoriser l’émergence d’une société communiste libertaire. C’est pourquoi ses groupes locaux ont décidé fin 2021 d’une campagne pour mettre en avant un projet de société alternative, solidaire, libre et égalitaire.

    Face au patriarcat, à l’exploitation capitaliste, à la destruction de l’environnement, aux discriminations, le constat d’un changement nécessaire s’impose. En restant dans les logiques électoralistes, nous n’y parviendrons pas : nous devons les dépasser.

    Puisqu’il faut semer de l’utopie pour récolter du réel, le rôle des révolutionnaires n’est pas de compter sur la seule dégradation de la situation économique et sociale pour espérer voir les opprimé·es reprendre la main, mais également de proposer un projet de transformation radicale de la société, de montrer en quoi il est nécessaire, et de faire émerger un certain nombre de pratiques, d’expérimentations à travers lesquelles doivent se construire les embryons d’un véritable pouvoir populaire.

    C’est pas le président, c’est la société qu’il faut changer ! #1

    En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales….

    Je ne délègue pas mon pouvoir, je m’organise #2

    Je ne délègue pas mon pouvoir, je m’organise ! #2

    En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales….

    S’organiser, décider, agir à la base: le projet communiste libertaire #3

    S’organiser, décider, agir à la base: le projet communiste libertaire #3

    En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales….

  • 100 ans depuis le soulèvement de Cronstadt : la meilleure manière de se souvenir, c’est de continuer le combat !

    100 ans depuis le soulèvement de Cronstadt : la meilleure manière de se souvenir, c’est de continuer le combat !

    04 Mar 2021

    Communiqué international anarchiste pour le centenaire du soulèvement de Cronstadt en 1921

    « Faites savoir aux travailleurs et aux travailleuses du monde entier que nous, partisans du pouvoir des soviets, veillerons sur les acquis de la révolution sociale. Nous vaincrons ou périrons sous les ruines de Cronstadt, en combattant pour la juste cause des masses laborieuses. Les travailleuses et travailleurs du monde entier nous jugeront. Le sang des innocents sera sur la tête des communistes, des fous sauvages ivres du pouvoir. Vive le pouvoir des soviets ! »
    Le Comité Révolutionnaire Provisoire de Cronstadt –

    Le 1er mars 1921, le Soviet de Cronstadt se soulève contre le régime du Parti “Communiste” de Russie. La Guerre Civile est finie, ce qu’il restait des armées Blanches en Russie occidentale a été défait en novembre 1920. Les dernières batailles en Sibérie et en Asie centrale se déroulent sur l’étendue territoriale de ce qui deviendra un an plus tard l’URSS. La situation économique, cependant, reste désastreuse. En réaction, des grèves éclatent à Petrograd en février 1921. Les marins de Cronstadt y envoient une délégation pour se renseigner sur ces grèves.

    Eléments de contexte

    La ville de Cronstadt, située sur l’île de Kotline, est en quelque sorte l’avant-poste de Petrograd (l’actuelle Saint-Pétersnourg). Elle abrite à cette époque la plus grande base navale russe, et est un bastion révolutionnaire depuis 1905. Elle joue un rôle primordial à l’occasion des révolutions de 1905 et 1917. Le Soviet de Cronstadt est mis en place en mai 1917, peu après celui de Petrograd.

    Tout au long de l’année 1917, les soviets se multiplient et se renforcent dans tout l’Empire Russe. En octobre, ils renversent le Gouvernement Provisoire. Le deuxième congrès panrusse des Soviets prend désormais le pouvoir en charge. Mais il accepte également, sur proposition bolchevique, de nommer un Conseil de Commissaires du Peuple qui devra agir comme cabinet exécutif des Soviets. Les bolcheviks ne tardent pas à mettre en place un appareil d’État doté de pouvoirs coercitifs. Ils ont surtout subordonné les Soviets locaux et régionaux à l’État central.

    Dès avril 1918, les Bolcheviks entament une répression contre les anarchistes et organisent des purges au sein des Soviets. La révolution d’Octobre avait établi la liberté de la presse et le droit des soldats à élire leurs officiers, mais les bolcheviks abrogent ces mesures et bien d’autres changements sociaux vitaux au cours de la Guerre Civile.

    La répression contre toute forme d’opposition, le communisme de guerre et les réquisitions forcées imposées par les pelotons d’exécution, ainsi que la propagation de la pauvreté et de la faim, finissent par aliéner nombre des sympathies ouvrières et paysannes pour le bolchévisme. Les contestations émanant de ces classes sociales contre les mesures autoritaires des bolcheviks sont fréquentes entre 1918 et 1921, notamment à travers plusieurs vagues de grèves ouvrières.

    La Résolution du Petropavlovsk

    Les grèves de Petrograd de février 1921 incitent les marins de Cronstadt à envoyer une délégation pour se renseigner et faire un rapport. Les marins eux-mêmes avaient des motifs de plainte vis-à-vis de la gestion de la Marine et avaient révoqué leur commandement en janvier. Le rapport de la délégation entraine l’adoption de la résolution du Petropavlovsk :

    “Constatant que les Soviets actuels n’expriment pas la volonté des travailleurs et des paysans, l’assemblée décide qu’il faut :

    • Procéder immédiatement à la réélection des Soviets au moyen du vote secret. La campagne électorale parmi les ouvriers et les paysans devra se dérouler en pleine liberté de parole et d’action ;
    • Etablir la liberté de parole et de presse pour tous les ouvriers et paysans, pour les anarchistes et pour les partis socialistes de gauche ;
    • Accorder la liberté de réunion aux syndicats et aux organisations paysannes ;
    • Convoquer en dehors des partis politiques une Conférence des ouvriers, soldats rouges et marins de Pétrograd, de Cronstadt et de la province de Pétrograd pour le 10 mars 1921 au plus tard ;
    • Libérer tous les prisonniers politiques socialistes ainsi que tous les ouvriers, paysans soldats rouges et marins, emprisonnés à la suite des mouvements ouvriers et paysans ;
    • Elire une commission aux fins d’examiner les cas de ceux qui se trouvent dans les prisons et les camps de concentration ;
    • Abolir les « offices politiques », car aucun parti politique ne doit avoir des privilèges pour la propagande de ses idées, ni recevoir de l’État des moyens pécuniaires dans ce but. Il faut instituer à leur place des commissions d’éducation et de culture, élues dans chaque localité et financées par le gouvernement ;
    • Abolir immédiatement tous les barrages ;
    • Répartir de façon égalitaire les rations pour tous les travailleurs, excepté pour ceux qui exercent des professions dangereuses pour la santé ;
    • Abolir les détachements communistes de choc dans toutes les unités de l’armée ; de même pour la garde communiste dans les fabriques et usines. En cas de besoin ces corps de garde pourront être désignés dans l’armée par les compagnies et dans les usines et fabriques par les ouvriers eux-mêmes ;
    • Donner aux paysans la pleine liberté d’action en ce qui concerne leurs terres et aussi le droit de posséder du bétail, à condition qu’ils s’acquittent de leur tâche eux-mêmes, c’est-à-dire sans avoir recours au travail salarié ;
    • Autoriser le libre exercice de l’artisanat, sans emploi d’un travail salarié ;
    • Désigner une commission ambulante de contrôle ;
    • Nous demandons à toutes les unités de l’armée et aussi aux camarades aspirants (« koursanti ») de se joindre à notre résolution ;
    • Nous exigeons que toutes nos résolutions soient largement publiées par la presse.”

    Cette résolution peut être résumée à ses deux revendications principales : la restauration de la démocratie des Soviets et un compromis économique avec les paysans.

    La révolte et son écrasement

    Le 1er mars, un grand meeting appelé par le Soviet de Cronstadt adopte la résolution du Petropavlovsk. C’est le début du soulèvement de Cronstadt. Dans les jours qui suivent, les rebelles essaient de négocier avec le Gouvernement Bolchevique. Ils autorisent le retour de Kalinine à Petrograd. Ils méprisent le conseil des officiers tsaristes (employées par la Marine comme conseillers techniques) de prendre des mesures militaires, notamment celle d’attaquer sur le continent. Les Bolcheviks ne rendent pas la pareille et arrêtent les délégations de Cronstadt qui parviennent sur la terre ferme.

    Le gouvernement attaque le 7 mars mais est défait, notamment en raison des multiples défections. Une attaque plus sérieuse est aussi repoussée le 10 mars, causant de nombreux blessés côté Bolchevik. L’attaque finale, avec des forces bien plus conséquentes, a lieu les 17 et 18 mars et parvient à prendre la ville de Cronstadt et écraser le soulèvement.

    L’héritage

    Aujourd’hui, les anarchistes commémorent le centenaire du soulèvement de Cronstadt pour deux raisons.
    En premier lieu, il témoigne qu’il serait faux de considérer que la seule alternative au capitalisme en Russie était le régime répressif et autoritaire du prétendu Parti “Communiste”. Celles et ceux de Cronstadt avaient gardé intacts les valeurs originelles de la Révolution Russe et les élevèrent à nouveau contre le gouvernement par les commissaires du Parti. Leur échec est dû à l’épuisement du peuple russe, pas au rejet de leurs idées par celui-ci.

    Ensuite, nous commémorons Cronstadt car la véritable histoire de la rébellion est bien différente des versions mensongères propagées par divers groupes léninistes. Elle témoigne de l’ampleur de la dérive des Bolcheviks vis-à-vis des principes fondateurs de la Révolution d’Octobre. Celles et ceux de Cronstadt voulaient des Soviets démocratiques, pas une Assemblée Constituante qui n’aurait pu déboucher que sur l’établissement d’un gouvernement capitaliste. Ils et elles rejetaient l’aide étrangère, préférant se tourner vers les ouvrier-e-s et les paysan-ne-s de la Russie. Et ils et elles firent preuve d’une éthique sans faille tout au long du conflit, cherchant à tout moment à fraterniser avec les troupes du gouvernement et à les gagner politiquement à leur cause, y compris lors de l’assaut final. Quelques léninistes, qui s’obstinent à défendre la crédibilité de la dénonciation par les Bolcheviks du soulèvement de Cronstadt comme un épisode “contre-révolutionnaire”, s’appuient pour cela sur les communications de Bolcheviks de Cronstadt suite à cette période. Est-il besoin de souligner que ces déclarations ont été signées par des personnes détenues en prison et menacées d’exécution ? De fausses déclarations peuvent généralement être obtenues avec beaucoup moins d’efforts.

    Les Bolcheviks (qui s’appelaient alors le Parti “Communiste”) tenait leur 10ème congrès pendant la période du soulèvement de Cronstadt. Les critiques de cette rébellion considèrent souvent que les points de la résolution du Petropavlovsk constituaient une revendication inacceptable d’un compromis avec la petite paysannerie. Ils oublient aussi souvent de mentonner que le même 10ème congrès adopta la Nouvelle Politique Economique, qui constituait en réalité un compromis bien plus important. En réalité, les aspects les plus inacceptables pour les Bolcheviks dans la résolution du Petropavlovsk étaient bien ceux qui concernaient le rétablissement de la démocratie des Soviets. C’est bien les Bolcheviks, et non celles et ceux de Cronstadt, qui se placèrent en opposition avec la classe ouvrière.

    Aujourd’hui, les anarchistes agissent pour fomenter de nouvelles révolutions des classes populaires et laborieuses et se battent pour l’instauration de la démocratie la plus directe possible dans ce cadre. Nous sommes inspiré-es par les rebelles de Cronstadt et nous faisons tout notre possible pour nous assurer que, bien que cela se fasse encore attendre, le sang qu’ils et elles ont versé ne le soit pas en vain.

    Tout le pouvoir aux Soviets et pas aux partis !
    Vive le pouvoir des Soviets librement élus !

    ☆ Alternative Libertaria/ Federazione dei Comunisti Anarchici (Al/FdCA) – Italie
    ☆ Anarchist Communist Group (ACG) – Grande-Bretagne
    ☆ Αναρχική Ομοσπονδία (Anarchist Federation) – Grèce
    ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa / Nouvelles-Zélande
    ☆ Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
    ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet (DAF) – Turquie
    ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation – Allemagne
    ☆ Embat Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
    ☆ Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
    ☆ Federación Anarquista de Santiago (FAS) – Chili
    ☆ Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
    ☆ Grupo Libertario Vía Libre – Colombie
    ☆ Libertäre Aktion – Suisse
    ☆ Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
    ☆ Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
    ☆ Organización Anarquista de Tucumán (OAT) – Argentine
    ☆ Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
    ☆ Union Communiste Libertaire (UCL) – France & Belgique
    ☆ Workers Solidarity Movement (WSM) – Irlande
    ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front (ZACF) – Afrique du Sud

  • Le 09 janvier la librairie réouvre ses portes (15h-19h) avec une expo et fête ses 20 ans !

    Le 09 janvier la librairie réouvre ses portes (15h-19h) avec une expo et fête ses 20 ans !

    05 Jan 2021

    Au programme :

    Le 09 janvier à 17h : inauguration de l’exposition

    Le 16 janvier à 16h : Un local où peut se construire le féminisme – Diffusion des émissions de La Collective 34 « Les sorcières de Salem » et autres bandes son

    Le 23 janvier à 16h : Un local au coeur des mouvements sociaux : retour sur 20 ans de luttes

    Le 30 janvier à 16h : Luttes des personnes sans-papiers et migrantes : un lieu à disposition – Diffusion du film « Arracher les droits »

    Le 06 février à 16h : Lutter ici face aux crises du capitalisme (économique, sociale, écologique et sanitaire) – Présentation de notre brochure « Crises : analyses libertaires », de différents collectifs d’entraide et des
    luttes écolo d’hier et d’aujourd’hui

    Le 13 février 16h : Lois sécuritaires – Présentation de notre bouquin « Ordre sécuritaire et inégalités sociales » paru en 2005.

  • Communistes libertaires : S’organiser, pourquoi, comment

    Communistes libertaires : S’organiser, pourquoi, comment

    15 Déc 2020

    Le mouvement anarchiste a commencé à s’organiser sérieusement à compter des années 1900. Pour quelles raisons ? Quel rôle devrait jouer une organisation révolutionnaire libertaire ? Quelle est la différence avec un parti léniniste ou social-démocrate ? Son fonctionnement doit être à la fois réactif et autogestionnaire. Comment concilier ces deux exigences ?

    Aperçu historique et actualité, avec Guillaume Davranche et des militantes et militants de l’Union communiste libertaire.

    Sur Peertube : https://peertube.social/videos/watch/243e0f26-cd21-4377-9939-d77dcbc8a75b

    Sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Ia_fsE54-oU

  • Notre librairie fait sa réouverture le 12 septembre !

    07 Sep 2020

    La librairie La Mauvaise Réputation ré-ouvre ses portes tous les samedi à partir du 12 septembre de 15h à 19h avec des débats prévus très prochainement, le 25 septembre et le 1er octobre.

    Pour pouvoir ouvrir malgré le contexte sanitaire lié à l’épidémie de covid, et compte-tenu de la superficie du local, nous veillerons pendant les permanences, à ne pas être plus de 10 personnes en même temps à l’intérieur de la librairie. Nous demanderons à tout le monde de porter un masque, nous en avons à disposition si besoin. Nous proposerons aussi aux personnes qui le souhaitent de laisser leur contact mail dans l’éventualité d’un cas « contact ». La participation à nos débats se fera sur inscription préalable via un lien posté sur nos outils numériques.

    Un premier débat se tiendra avec Adeline de Lepinay, militante et formatrice dans le champ de l’éducation populaire, le vendredi 25 septembre à 19h30 (ouverture du lieu à 19h) pour la présentation de son livre « ORGANISONS NOUS, Manuel critique », paru aux éditions Hors d’atteinte.

    Si vous souhaitez participer à ce débat, vous pouvez vous inscrire via le lien suivant : Présention de l’ouvrage « Organisons-nous » – Adeline de Lépinay.

    Adeline animera un atelier de réflexion sur les pratiques collectives à partir de situations concrètes le samedi 26 septembre. Nous vous donnerons plus d’informations à ce sujet.

    Nous avons aussi programmé la présentation de l’ouvrage collectif « Notre corps, nous-mêmes » le jeudi 1er octobre, en présence de Nina Faure.

  • Biélorussie, la classe ouvrière contre Loukachenko

    27 Août 2020

    Le 9 août dernier, le président biélorusse sortant, Alexandre Loukachenko, a été «officiellement réélu», avec «plus de 80% des suffrages» pour son 6e mandat lors d’une élection grossièrement truquée. Mais depuis l’annonce de ces résultats connus d’avance, manifestations et grèves font tache d’huile.

    Depuis 26 ans, Loukachenko dirige ce pays de l’ex-sphère soviétique d’une main de fer, en maintenant le système économique et bureaucratique issu de l’organisation soviétique, avec sa répression politique permanente par le biais d’un état policier omniprésent, persécutant les opposant.es et réprimant durement toute contestation. Cependant cette énième élection avec un résultat connu à l’avance semble avoir poussé à bout les classes populaires biélorusses. Depuis le soir du 9 août, le pays est secoué par d’immenses manifestations populaires, qui se sont amplifiées par une vague de grèves sans précédent dans le pays.

    En dépit de l’intimidation de la principale concurrente à l’élection, obligée de fuir le pays, et malgré la répression policière très violente et des arrestations massives (près de 7 000 personnes arrêtées en quelques jours, plusieurs centaines de blessé.es, et officiellement deux morts), rien ne semble entamer la détermination d’une majorité de Biélorusses à vouloir un changement politique radical, pas même la menace agitée par Loukachenko d’une intervention du voisin russe.

    A bas les impérialismes!

    En effet, la Biélorussie, voisine de la Russie, est de par sa position, un enjeu stratégique pour les impérialismes occidentaux et russe. Si pour le moment, aucun des deux camps n’est intervenu autrement que par voie diplomatique, il est certain qu’un durcissement ou une amplification du mouvement populaire pourrait entraîner des interventions extérieures qui seraient forcément négatives pour lui. Tout comme en Ukraine en 2011, lors des événements de Maidan, les interventions impérialistes détourneraient les revendications légitimes des manifestant.es, qui sont pour le moment axées sur le départ du président et un changement de régime politique. Dans le contexte actuel, il est donc de la responsabilité des organisations révolutionnaires, et plus largement progressistes, en France et en Europe, d’apporter un soutien politique et matériel nécessaire, notamment en dénonçant toute ingérence étrangère dans le processus en cours, et en travaillant à soutenir directement le mouvement populaire biélorusse.

    Nous refusons donc le chantage que peut agiter une certaine «gauche» lorsqu’elle dénonce dans ce mouvement une prétendue volonté de faire le jeu des puissances occidentales. Loukachenko n’est ni un anti-impérialiste, ni un anticapitaliste. Sa politique n’a été rien d’autre qu’un replâtrage d’une économie capitaliste d’Etat pour le maintien des privilèges de la bureaucratie qui la contrôle. Cette situation n’a nullement empêché une précarisation permanente des salarié.es tout autant que dans n’importe quel autre régime capitaliste. C’est le mouvement des travailleurs et des travailleuses, par son organisation dans la grève, qui aura la force d’obtenir les revendications démocratiques; et de créer les conditions d’un changement social autre que le néolibéralisme sans rétablir le capitalisme.

    La classe ouvrière entre en action

    Depuis le lundi 11 août, la contestation a pris un nouveau tournant. Des arrêts de travail massifs et spontanés ont démarré dans de nombreuses usines. Des appels à la grève générale ont été lancés et trouvent écho dans des usines comme BelAz (engins miniers et transports de marchandises) ou MTZ (automobile), qui regroupent à elles seules des dizaines de milliers de salarié.e.s. Cette vague de grève semble faire tache d’huile, et si elle concerne principalement le secteur industriel et les grandes entreprises d’État, elle ne semble pas s’y limiter pour autant.

    Des assemblées générales sont tenues, des passerelles se font entre différentes entreprises mobilisées et les grévistes rejoignent les manifestations en cortège. Pour le moment, il ne semble pas que des revendications sociales émergent du mouvement de grève, le mot d’ordre principal reste clairement le départ de Loukachenko. Mais la spontanéité de ces grèves et leurs tendances à l’auto-organisation leurs confèrent un potentiel politique incroyablement précieux. Si la plupart des organisations syndicales sont inféodées à l’État et au pouvoir, il existe tout de même des petits syndicats indépendants malgré l’extrême répression, et le droit de grève très limité. C’est le cas du Congrès bélarusse des syndicats démocratiques (BKDP), qui appelle à «la création immédiate de comités de grève dans les entreprises» ainsi qu’à «créer un comité national de grève». Lundi 24 août plusieurs délégué.es de ces comités ont été arrêté.e.s. En face les directions d’usine tout comme les syndicats liés au pouvoir multiplient quant à eux les appels à la «paix civile» et au retour au travail, même s’ils sont obligés de condamner les violences policières et les arrestations massives face à l’ampleur de la colère populaire. Dans certaines entreprises les travailleurs et travailleuses ont exigé des prises de positions claires de ces syndicats et certaines sections en aurait d’ores et déjà claqué la porte! Cette action de la classe ouvrière mérite toute notre attention et soutien, elle porte peut-être en elle les germes d’une rupture politique plus large, anticapitaliste et anti-autoritaire.

    Solidarité internationale!

    Nous savons que nos camarades anarchistes révolutionnaires prennent une part importante dans le mouvement en cours, bien que cette part soit largement occultée par les médias occidentaux. Depuis des années, elles et ils sont réprimé.es sans concession par le pouvoir en place. Nous exprimons ainsi notre entière solidarité avec Alexander Frantskevich et Akihiro Khanada, deux camarades anarchistes arrêtés le 12 août dernier pour avoir participé au mouvement en cours, et passibles de lourdes condamnations dans les prisons du régime où les opposant.es sont régulièrement torturé.es et risquent la mort [1] Nous exigeons leur libération immédiate, ainsi que celle de tout.e.s les emprisonné.es du mouvement populaire biélorusse.

    Vive l’auto-organisation des peuples et des travailleur.ses, Solidarité avec la contestation biélorusse!

    Union communiste libertaire, le 25 août 2020

    [1] https://naroborona.info/2020/08/15/repression-contre-les-anarchistes-au-belarus/


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