Anti-électoralisme

  • Les changements ne sortent pas des urnes. Démocratie directe oui ! Elections non !

    22 Mar 2014

    Les élections municipales du 23 et 30 mars arrivent dans un contexte économique particulièrement tendu. La crise est installée partout en Europe et le personnel politique est en campagne pour chercher des voix, serrer des mains et promettre du changement. Or le système représentatif contrairement à ce qu’il laisse entendre sert avant tout à ne rien changer. Ainsi le radicalisme affiché par certain-e-s au moment d’entrer en politique disparaît dès lors qu’ils et elles sont intégré-e-s dans ce système. L’accès au pouvoir, par les élections tout autant que par la réussite économique, même minime, modifie les comportements et autorise au moins quatre dérives :

    • le népotisme, (fils-filles, compagnes, membres de la famille d’élu-e-s nommé-e-s à des postes clefs,)
    • le clientélisme (achat de voix comme à Corbeil-Essonnes par le milliardaire Serge Dassault(1), l’affaire des chaussettes à Perpignan(2)),
    • la collusion entre grand patronat et représentant-e-s élu-e-s (surfacturation de marchés publics pour financer les partis politiques) et
    • la professionnalisation faisant de la politique un métier, tout ceci dans le but de préserver les avantages acquis par la classe dominante.

    Les partis d’extrême-gauche appelant à un vote anticapitaliste enfermés dans la logique électorale sont le plus souvent divisés. Les énergies des militant-e-s, aussi honnêtes soient-ils/elles, sont focalisées sur des échéances sans incidence significative sur la vie quotidienne. Les déçu-e-s des partis traditionnellement au pouvoir se tournent de plus en plus vers les partis d’extrême-droite. Les politiques anti-sociales et sécuritaires menées ces dernières années ont fait le jeu des idées réactionnaires et xénophobes. Le résultat est désastreux et n’est pas prêt de s’inverser si l’on ne tente rien hors des urnes.

    Pour l’anarchisme, l’électoralisme est une erreur car il détourne d’une attention politique soutenue pour ne la concentrer qu’en des moments ponctuels influencés par le contexte immédiat : c’est la crise, donc je fais une campagne sécuritaire et/ou xénophobe qui a des chances d’obtenir l’adhésion du « peuple ». Une campagne électorale dispense le reste du temps de participer à des luttes combatives, et va à l’encontre d’une réelle prise en main des décisions par la population. Pour une démocratie directe, il faut un abstentionnisme agissant. Il faut substituer à la représentativité qui éloigne de l’intérêt collectif le mandat impératif, tournant et révocable.

    Il faut nous organiser sans rien attendre du haut, créer des systèmes autogérés, non hiérarchiques partant de nos besoins. Pour faire face à la crise, reprendre le terrain des luttes est nécessaire pour s’opposer à toutes les mesures d’austérité et régressions sociales, tout comme organiser une solidarité interprofessionnelle pour faire face aux attaques du patronat. Au quotidien, des réflexes d’entraide sont possibles. Comme ceux qui se sont instaurés à travers des redistributions de pains à Figuerolles à Montpellier, organisées par un collectif d’entraide réunissant des personnes du quartier. Des pratiques de solidarité et résistance collectives, pour tous les domaines de la vie tels que la santé, l’alimentation et le logement, ont été ainsi mises en place un peu partout en Grèce par la population qui subit durement la crise. Les développer pour rompre avec l’individualisme et le tous contre tous permettrait de jeter les bases d’une démocratie directe.

    Le groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes

    1 : Maire pendant 14 ans puis sénateur à vie, Serge Dassault a gagné les élections en payant des rabatteurs qui proposaient des avantages aux jeunes des quartiers populaires pour les faire voter.
    2 : Les élections ont été annulées car un membre du parti du maire Jean-Paul Alduy a été surpris avec des bulletins cachés dans ses chaussettes au moment du dépouillement des voix.

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    Par @@_Xavier_@@ Anti-électoralisme
  • Élections régionales : le grand cirque n’est pas drôle…

    09 Fév 2010

    Cette fois c’est la bonne ?!

    Avec ces nouvelles élections, ce sera la cinquième fois depuis 2007 que l’on demande aux citoyens de se faire représenter (dans l’ordre, présidentielles, législatives, municipales, européennes, régionales). Grâce à cela, la situation s’améliore progressivement_: moins de précarité, moins de chômage, plus de logements, l’accès aux soins s’améliore, l’éducation est égalitaire et émancipatrice et l’ensemble des services publics va de mieux en mieux… Vous l’aurez compris, on est loin de cela ! Ne souriez pas, cette fois, promis, le VRAI changement va venir (les autres fois c’était pour rire). Qui parle de recul de la foi ?

    Cette année, ils seront 67 conseiller-es régionaux à décider pour nous mais un groupe aura la majorité absolue et gérera pour nous plus de 1 milliard d’euros de budget ! Qui est nominé en Languedoc-Roussillon_? Europe-Écologie, dans l’opposition municipale montpelliéraine mais désormais prêt à s’allier au PS de Mandroux pour gouverner, le NPA, redevenu ami du PC qui gère la région avec Frêche depuis des années (!), l’ex adjointe du roi Frêche qui feint de se rendre compte aujourd’hui de son clientélisme. Sinon, il vous reste un fidèle sarkozyste (Couderc) ou les nostalgiques de Bénito, Francisco, Adolf, membres du FN ou de la Ligue du Midi. Quoi qu’il en soit, le peu de projet politique est dissous au milieu des ses individus prêts à tout pour être le chef.

    L’illusion est dangereuse

    La situation de dégradation sociale actuelle est évidente, la voie électorale est une impasse répétée de l’histoire, elle ne permet aucune perspective face aux enjeux de taille qui nous font face. Nous n’abolirons pas le capitalisme et les oppressions, ne construirons pas une société égalitaire en élisant de nouveaux chefs.

    A  l’inverse, le grand jeu des sièges électoraux freine les luttes pendant les nombreuses campagnes, donne de faux espoirs et canalise et étouffe les révoltes et les mouvements sociaux dans ce système de délégation de pouvoir où le/la votant-e n’a plus son mot à dire après le scrutin. Nous refusons de cautionner à travers la participation électorale le système qui génère l’exploitation, la soumission et la domination. Nous luttons contre ce système qui réduit l’être humain social que nous sommes en un simple citoyen-ne –individu – électeur-ctrice.

    Nous, anarchistes, refusons de donner le pouvoir de décider à notre place à 67 personnes, pendant 6 ans. Nous nous abstiendrons donc d’aller voter mais pas de lutter aux côtés de tou-te-s les « sans » que comptera toujours notre région, et contre tous les systèmes d’oppression, quel-le-s que soient les élu-es du peuple ! Ne donnons pas l’opportunité aux politiciens de tout poil d’augmenter leur contrôle sur nos vies…

    Gérons nous même les endroits où on vit, où on travaille, où on agit, selon des règles que nous déciderons. Pour les décisions globales, des mandaté-es tournant-es pourront porter les propositions et les choix de chaque quartier/village, à tour de rôle.

    C’est cela la démocratie directe et non pas représentative. L’autogestion que nous voulons, ce sont des assemblées générales locales, une voix par personne, et un contrôle collectif des décisions prises. Ceci ne sera possible que dans le cadre d’un changement de société global, société construite sur des valeurs égalitaires, solidaires, libertaires.

    Nous voulons que le pouvoir soit réparti pour tous-tes et par tous-tes, sans chefs ni hiérarchie ! Auto-gérons nos vies, auto-gérons les villes

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    Par @@_Xavier_@@ Anti-électoralisme
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