De la «grande cause du quinquennat», à «Make the planet great again», Macron aura été le président de l’hypocrisie et du mépris. Sa réélection ne doit pas nous faire oublier son bilan catastrophique. La suite ici.
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En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales.
Depuis sa naissance en 2019 l’UCL a pour objet de favoriser l’émergence d’une société communiste libertaire. C’est pourquoi ses groupes locaux ont décidé fin 2021 d’une campagne pour mettre en avant un projet de société alternative, solidaire, libre et égalitaire.
Face au patriarcat, à l’exploitation capitaliste, à la destruction de l’environnement, aux discriminations, le constat d’un changement nécessaire s’impose. En restant dans les logiques électoralistes, nous n’y parviendrons pas : nous devons les dépasser.
Puisqu’il faut semer de l’utopie pour récolter du réel, le rôle des révolutionnaires n’est pas de compter sur la seule dégradation de la situation économique et sociale pour espérer voir les opprimé·es reprendre la main, mais également de proposer un projet de transformation radicale de la société, de montrer en quoi il est nécessaire, et de faire émerger un certain nombre de pratiques, d’expérimentations à travers lesquelles doivent se construire les embryons d’un véritable pouvoir populaire.
Environnement, santé, inégalités, le capitalisme nous mène à notre perte, il est urgent d’en sortir. Et les élections, par nature et quel qu’en soit le résultat, ne répondront pas à cette nécessité. La discussion portera sur ce constat et sur les perspectives pour lutter, s’organiser en dépassant les logiques électoralistes et défendre un autre projet de société libertaire et solidaire.
En ces temps d’élections, l’UCL a décidé de mettre en avant lors d’événements publics le débat autour une société réellement démocratique, qui soit un moteur pour les luttes sociales. Retrouvez les dates et les lieux au fur et à mesure. Pour lire la suite de l’article sur notre site fédéral, cliquez ici.
Les municipales ont encore une fois fait la démonstration de l’impasse de l’électoralisme. Près de 60% des électrices et électeurs ne se sont pas présenté·es aux urnes, un record sous le régime de la Ve République. Cela n’empêche pas les élu·es de continuer à se prétendre légitimes. Si nous nous réjouissons de voir certaines villes, bastions de la droite conservatrice et réactionnaire, passer à l’alternance, nous ne nous faisons guère d’illusions sur les politiques qui y seront menées. L’écologie cosmétique et au rabais, annoncée par les divers programmes est bien trop en dessous des changements nécessaires pour faire face au désastre qui s’annonce. Et la mascarade que représentent ces élections ne saura pas résister longtemps à la crise économique qui ne fait que commencer.
L’une des leçons à retenir de ce scrutin est l’essoufflement de la démocratie représentative. Aucune élection ne se passe sans battre un nouveau record d’abstention. Si le résultat du premier tour des municipales pouvait s’expliquer en partie par la crainte, légitime, d’une accélération de la pandémie du SARS-COV2, les gesticulations du gouvernement n’ont pas suffi à rassurer les votant·es pour le deuxième tour.
La pandémie n’est clairement pas la seule fautive de ce désintérêt pour un système qui ne consiste qu’à déposséder les personnes de leur capacité à décider par et pour elles-mêmes. La classe dirigeante nous donne en spectacle sa dramatique ignorance et son insupportable corruption et provoque le dégoût d’au moins 60% des électeur·rices. Le message est clair : les aspirations de démocratie directe et de justice sociale portées depuis longtemps et remise au premier plan par le mouvement des Gilets Jaunes et plus récemment par le mouvement contre les violences policières et le racisme d’État ne sont et ne seront absolument pas satisfaites par le système électoral. Les conquêtes sociales s’obtiennent par les luttes et non par les urnes.
La pseudo-victoire d’Europe Écologie Les Verts et du Parti socialiste aux municipales ne sera pas à la hauteur des catastrophes écologiques et sociales qui s’annoncent. L’expérience de Grenoble, gagnée par EELV en 2014, n’est guère réjouissante pour les classes populaires. La politique de la ville s’est surtout orientée vers les classes moyennes aisées et la bourgeoisie, laissant sur le carreau les plus opprimé·es. Les coupes budgétaires se sont poursuivies et, malgré quelques mesures cosmétiques pour faire plaisir aux habitant·es du centre-ville, aucune mesure concrète n’est venue réellement aider les personnes qui en ont le plus besoin.
Sans un changement radical de système, où les personnes concernées sont directement impliquées dans les prises de décisions, l’aménagement du capitalisme pour le rendre éco-compatible se fera sur le dos des « premier·ères de corvée » et ne servira que celles et ceux qui en profitent déjà.
Pour que les enjeux écologiques et sociaux soient réellement pris en compte, surtout dans cette période de grande instabilité, il faut que les premières et premiers concerné·es soient en capacité de décider.
L’organisation d’assemblées populaires décisionnaires à l’échelle d’un quartier ou d’une commune permettrait d’impliquer directement les habitant·es dans leur vie au quotidien. À une échelle plus grande, intercommunale ou d’une ville, les décisions prises par ces assemblées pourraient être débattues par des conseils de personnes mandatées par elles. Ces mandaté·es auraient pour seul rôle de transmettre ces décisions.
À l’échelle d’une région ou d’un département, des coordinations pourraient être mises en place pour assurer les moyens de subsistances nécessaires pour l’ensemble des habitant·es : de quoi se loger en réquisitionnant les logements vides, de quoi se nourrir en ne produisant que ce qui est nécessaire, etc.
Et à l’échelle d’un pays, une fédération de régions autonomes pourrait assurer ces moyens de subsistance en partageant et acheminant les richesses produites d’un bout à l’autre du territoire vers celles qui en ont besoin.
À chacune de ces échelles, les personnes chargées de prendre les décisions auraient un mandat révocable à tout instant par les assemblées populaires qui les mandatent, empêchant les tentatives de corruption ou d’accaparement du pouvoir.
C’est ce que propose le communisme libertaire, un projet révolutionnaire où celles et ceux qui prennent les décisions sont directement concerné·es par celles-ci et où chacun et chacune s’impliquerait selon ses moyens et recevra sa part selon ses besoins.
Contre l’électoralisme et les dirigeant·es qui ne servent qu’elles et eux mêmes, révolution sociale et libertaire
Union communiste libertaire, le 4 juillet 2020
Pour le second tour des Municipales, le grand patron Mohed Altrad, 31e fortune de France (estimée à 3,4 milliards de dollars), a fusionné avec trois autres listes : verte et rouge de Clothilde Ollier, citoyenne d’Alenka Doulain et soit disant « hors système » de Rémi Gaillard.
Les 3 petits candidat-e-s avaient lancé une plate-forme commune pour officiellement mettre en avant la préoccupation écologique ; plus vraisemblablement pour avoir plus de poids dans les tractations d’avant second tour. Car qui peut sérieusement penser que s’allier avec un des magnats mondial du BTP (bétonnière, échafaudages etc.) permettra de faire avancer d’un pouce la question de l’urgence écologique ?
Nous ne sommes pas surpris des revirements des politiciens, ils font intrinsèquement partie de la logique électoraliste ; les Verts ont montré depuis longtemps leur opportunisme ; sans surprise, Clothilde Ollier se situe dans cette lignée. Mais la rapidité de la liste « Nous sommes » à passer de « on fait de la politique vraiment autrement » aux petits arrangements électoraux opportunistes est assez consternante. De quoi faire blêmir de jalousie M. Delafosse pourtant élevé au cynisme Frêchiste ! Quant aux membres de France Insoumise qui se sentent trahi-es par cet accord, et plus globalement ceux et celles, souvent jeunes, qui plaçaient de l’espoir dans cette démarche, nous ne pouvons que les encourager à la lecture du Manifeste de l’UCL sur l’électoralisme1
De Mitterrand à « Nous sommes » en passant par Syriza en Grèce ou aux expériences alternatives de Podemos à Barcelone ou à Grenoble, la conclusion est toujours la même ; le processus est plus ou moins rapide, mais vouloir rendre la société égalitaire en passant par les urnes est contre productif. C’est une impasse qui décourage beaucoup de gens, sème la division et détourne des luttes sociales.
Face aux menaces sur notre environnement, aux régressions sociales, au racisme, aux violences policières et patriarcales, c’est bien de changer radicalement de fonctionnement social qu’il est question. Alors disons stop aux impasses électoralistes et mettons toute notre énergie à construire des luttes et des contre-pouvoir, apprenons à décider et à agir ensemble.
L’Union Communiste Libertaire de Montpellier, le 4 juin 2020
1« (…) La participation aux élections représentatives constitue, pour le mouvement social et révolutionnaire, une impasse qui ne peut engendrer que division, compromission, renoncement, institutionnalisation et instrumentalisation, éloignant les exploité·es de l’action directe. Or, les conquêtes sociales n’ont pas été obtenues grâce aux urnes, aux alliances ou aux allégeances électorales mais par les luttes collectives (…) ».
Les taux records d’abstention lors des élections municipales (autour de 55%) montrent que beaucoup ont fait passer leur santé et celle de la collectivité avant les injonctions à voter.
Le maintien du scrutin municipal illustre l’incurie de l’État à gérer cette crise sanitaire comme l’ensemble de la société et doit nous encourager à nous organiser sur d’autres bases, égalitaires et autogestionnaires en rupture avec les logiques électoralistes.
Beaucoup d’électrices et d’électeurs ont montré bien plus de responsabilité et de bon sens que le gouvernement en s’abstenant de voter ce dimanche.
L’État a maintenu coûte que coûte le scrutin municipal faisant passer les intérêts politiciens au-dessus de la santé publique ; compliqué d’être crédible quand on appelle la population à éviter les déplacements, qu’on interdit les rassemblements de plus de 100 personnes tout en convoquant les citoyen-ne-s aux urnes. Compliqué mais surtout irresponsable dans un contexte de pandémie. Et vain, car la réalité est têtue et le second tour de ces élections a finalement dû être reporté. Donc inutile, dérisoire et décalé de se livrer à une analyse des résultats …
La gestion de ce scrutin comme de nombreux aspects de cette crise sanitaire, montre que l’État n’est absolument pas le garant de l’intérêt général y compris quand des questions vitales sont en jeu.
Par la destruction depuis plusieurs années du service public de santé, par ses atermoiements à prendre des mesures sanitaires fortes pour protéger la population, par sa déconnexion avec les réalités du fonctionnement social réel et parce qu’il fait passer les intérêts économiques capitalistes avant tout, l’État n’est pas un recours mais bien un frein pour s’organiser rationnellement.
Le taux record d’abstention lors de ces Municipales a été largement amplifié par la crise du Covid-19. Mais l’abstention s’enracine depuis des années dans la défiance envers les politiciens, dans la compréhension élargie que ce n’est pas les têtes du système que nous devons changer mais bien le système lui-même. Nul doute que la gestion des Municipales par le gouvernement ne va pas ralentir cette tendance. Face au vol sur nos retraites et nos conquêtes sociales, face aux enjeux environnementaux, face aux risques sur notre santé, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes : rompre avec la logique électoraliste et étatiste, nous auto-organiser dans nos luttes comme dans tous les domaines de nos vies, pour bâtir une société sur des bases autogestionnaires.
Union communiste libertaire, le 16 mars 2020
Le mouvement des gilets jaunes montre une fois de plus qu’une grande partie de la population ne se sent pas représentée, et pose donc la question d’un nouveau fonctionnement démocratique.
Ces aspirations sont tout à fait légitimes, des idées émergent et font parfois office de solution. Parmi elles, le RIC ou RIP. A ce sujet, nous relayons ici un texte d’Alternative Libertaire qui nous paraît très bien.
Nous sommes anarchistes et nos aspirations sont aussi démocratiques. Pour nous, ces aspirations ont une méthode, celle du communisme libertaire.
Très brièvement, on pourrait le définir comme ça : c’est une organisation économique, politique et sociale basée sur la liberté, l’égalité et l’entraide.
Pour cela, il est nécessaire de donner le contrôle à la base, pour que les décisions soient prises par toutes et tous afin que les choix politiques soient réellement faits dans l’intérêt général.
Loin de toute conception référendaire qui suppose l’existence d’une minorité politique en place qui «consulte » la base, il s’agirait de généraliser l’assemblée générale souveraine à tous les secteurs : usines, production agricole, bureaux, écoles, quartiers, communes.
Si la démocratie directe, pour être au plus près des besoins humains réels, peut s’exercer facilement à l’échelle locale, le champ économique comme le champ politique auraient ensuite leur propre logique fédérative : de la commune vers la région, de la région vers un autre échelon géographique puis vers l’international. Chaque passage d’un niveau à l’autre s’effectue du bas vers le haut à l’aide de mandaté-e-s révocables à tout moment.
C’est ce mécanisme, le fédéralisme libertaire, qui rend l’autogestion généralisable à une très large échelle géographique.
Ainsi la fédération des communes libres est l’alternative aux prétentions organisatrices de l’État qui, rouge, rose, bleu ou vert a toujours été et sera toujours l’outil de domination d’une minorité privilégiée. La démocratie représentative est incapable de servir l’intérêt général précisément parce que ses élus, étant irrévocables pendant leur mandat, constituent une classe sociale à part entière, particulièrement consciente de ses intérêts. Mais aussi parce qu’on ne peut pas prendre des décisions dans l’intérêt général dans une société basée sur l’inégalité et l’exploitation d’une majorité par une minorité : on ne peut pas décider à égalité sans le renversement du capitalisme.
Sur le plan économique, pour nous, la seule façon de garantir une véritable égalité, c’est la propriété collective des moyens de production, de distribution et d’échange et leur autogestion (nous développerons ce point dans un prochain article).
Pour toutes ces raisons, nous ne pensons pas que le RIC ou RIP, tout comme le salaire à vie de Friot, ou à la constituante de Chouard soient des solutions. Les discours sur la nécessité de changer de république en adoptant la 6ème, ou ceux appelant à un processus de création d’une nouvelle constitution, restent dans le schéma où un changement radical de société ne semble même pas imaginable : la démocratie reste parlementaire (donc représentative), on continue à déléguer et à faire des chèques en blanc, l’économie reste capitaliste c’est à dire basée sur un système d’exploitation de notre force de travail, et la course au profit continue la destruction de la planète.
Pourtant, sans un changement radical de société, nous n’améliorerons pas nos conditions de vie, peut-être même ne pourrons-nous bientôt plus assouvir nos besoins vitaux.
Il faut impérativement changer les façons de décider pour lutter contre le capitalisme et il faut impérativement lutter contre le capitalisme pour changer les façons de décider.
Le fait de limiter son action à la nécessaire tâche de repenser une organisation politique réellement démocratique entraîne une dynamique où sont laissées de côté la bagarre à mener sur le champ économique et la nécessité d’un changement radical de société pour mettre fin à la propriété privée des moyens de production.
Nous ne pensons pas qu’un changement social profond puisse déboucher d’une phase révolutionnaire transitoire de type étatique, qu’elle se fasse à travers un homme providentiel ou bien un groupe aux allures populaires.
Nos conquêtes sociales n’ont pas été obtenues grâce à l’État, mais bien par nos luttes. Et lorsque le rapport de force baisse, l’État est toujours l’agent de la régression sociale à travers ses lois antisociales, ses privatisations et sa répression.
Communiqué de presse du groupe Un Autre Futur, de la Coordination des Groupes Anarchistes
Un nouveau Franco brésilien vient de prendre le pouvoir, par la voix électorale. Bolsonaro, ancien militaire ayant participé à la dictature brésilienne dans les années 70, dit vouloir nettoyer le pays des « nègres », des « pédés », des « rouges », des « sans-terre », de tous ceux et cellEs qui tentent de remettre en cause les oppressions sociales, patriarcales, raciales. Nous adressons toute notre solidarité à celles et ceux qui luttent dans la rue, dans les universités, dans les entreprises, pour tenter de résister aux attaques sociales et physiques, aux mensonges entretenus par les groupes religieux, les grands médias et les partis électoralistes. Les différents gouvernements corrompus ont conduit à aggraver la situation sociale de millions de personnes, en favorisant les alliances avec le grand patronat et en utilisant leur pouvoir à des fins privées. Dans un contexte de crise économique, alors que la population a déjà fait l’expérience de l’impasse d’un changement par la voie de l’alternance au pouvoir, les urnes montrent qu’elle ne sont pas un rempart contre le fascisme. Pour satisfaire aux besoins du capitalisme, un État dit « de droit » peut se transformer en État autoritaire, puis en État totalitaire.
N’attendons pas que le fascisme s’installe ici. Réagissons, occupons la rue, refusons les politiques d’austérité, défendons nos droits, pour tracer des perspectives d’émancipation sociale à même de faire vraiment barrage à la désespérance sociale et à l’extrême-droite.