Communiqué UAF

  • Pas représenté-e-s? Construisons la démocratie directe et l’égalité économique et sociale!

    15 Jan 2019

    Le mouvement des gilets jaunes montre une fois de plus qu’une grande partie de la population ne se sent pas représentée, et pose donc la question d’un nouveau fonctionnement démocratique.

    Ces aspirations sont tout à fait légitimes, des idées émergent et font parfois office de solution. Parmi elles, le RIC ou RIP. A ce sujet, nous relayons ici un texte d’Alternative Libertaire qui nous paraît très bien.

    tract RIC AL

    Nous sommes anarchistes et nos aspirations sont aussi démocratiques. Pour nous, ces aspirations ont une méthode, celle du communisme libertaire.

    Très brièvement, on pourrait le définir comme ça : c’est une organisation économique, politique et sociale basée sur la liberté, l’égalité et l’entraide.

    Pour cela, il est nécessaire de donner le contrôle à la base, pour que les décisions soient prises par toutes et tous afin que les choix politiques soient réellement faits dans l’intérêt général.

    Loin de toute conception référendaire qui suppose l’existence d’une minorité politique en place qui «consulte » la base, il s’agirait de généraliser l’assemblée générale souveraine à tous les secteurs : usines, production agricole, bureaux, écoles, quartiers, communes.

    Si la démocratie directe, pour être au plus près des besoins humains réels, peut s’exercer facilement à l’échelle locale, le champ économique comme le champ politique auraient ensuite leur propre logique fédérative : de la commune vers la région, de la région vers un autre échelon géographique puis vers l’international. Chaque passage d’un niveau à l’autre s’effectue du bas vers le haut à l’aide de mandaté-e-s révocables à tout moment.

    C’est ce mécanisme, le fédéralisme libertaire, qui rend l’autogestion généralisable à une très large échelle géographique.

    Ainsi la fédération des communes libres est l’alternative aux prétentions organisatrices de l’État qui, rouge, rose, bleu ou vert a toujours été et sera toujours l’outil de domination d’une minorité privilégiée. La démocratie représentative est incapable de servir l’intérêt général précisément parce que ses élus, étant irrévocables pendant leur mandat, constituent une classe sociale à part entière, particulièrement consciente de ses intérêts. Mais aussi parce qu’on ne peut pas prendre des décisions dans l’intérêt général dans une société basée sur l’inégalité et l’exploitation d’une majorité par une minorité : on ne peut pas décider à égalité sans le renversement du capitalisme.

    Sur le plan économique, pour nous, la seule façon de garantir une véritable égalité, c’est la propriété collective des moyens de productionde distribution et d’échange et leur autogestion (nous développerons ce point dans un prochain article).

    Pour toutes ces raisons, nous ne pensons pas que le RIC ou RIP, tout comme le salaire à vie de Friot,  ou à la constituante de Chouard soient des solutions. Les discours sur la nécessité de changer de république en adoptant la 6ème, ou ceux appelant à un processus de création d’une nouvelle constitution, restent dans le schéma où un changement radical de société ne semble même pas imaginable : la démocratie reste parlementaire (donc représentative), on continue à déléguer et à faire des chèques en blanc, l’économie reste capitaliste c’est à dire basée sur un système d’exploitation de notre force de travail, et la course au profit continue la destruction de la planète.

    Pourtant, sans un changement radical de société, nous n’améliorerons pas  nos conditions de vie, peut-être même ne pourrons-nous bientôt plus assouvir nos besoins vitaux.

     

    Il faut impérativement changer les façons de décider pour lutter contre le capitalisme et il faut impérativement lutter contre le capitalisme pour changer les façons de décider.

     

    Le fait de limiter son action à la nécessaire tâche de repenser une organisation politique réellement démocratique entraîne une dynamique où sont laissées de côté la bagarre à mener sur le champ économique et la nécessité d’un changement radical de société pour mettre fin à la propriété privée des moyens de production.

    Nous ne pensons pas qu’un changement social profond puisse déboucher d’une phase révolutionnaire transitoire de type étatique, qu’elle se fasse à travers un homme providentiel ou bien un groupe aux allures populaires.

     

    Nos conquêtes sociales n’ont pas été obtenues grâce à l’État, mais bien par nos luttes. Et lorsque le rapport de force baisse, l’État est toujours l’agent de la régression sociale à travers ses lois antisociales, ses privatisations et sa répression.

  • Gilets jaunes, à Montpellier et ailleurs : Face aux enfumages des politiques, la convergence des luttes et la grève, c’est possible maintenant !

    07 Déc 2018

     

    Le gouvernement espérait passer en force et poursuivre son programme de démolition des acquis sociaux.  C’est raté !

    Le mouvement de colère entamé depuis plus de 3 semaines par les gilets jaunes ne faiblit pas, au contraire, il semble agréger d’autres pans de la société qui pourraient converger vers un mouvement social d’ampleur : lycéen-ne-es et étudiant-e-s, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses syndiqué-e-s ou non, voir des fédérations syndicales entières (énergie, routiers), marche pour le climat…

     

    Face à  cela, l’État tente d’utiliser deux stratégies :

    – La première est celle de la répression : 17 000 grenades lancées le week-end dernier, peines très lourdes prononcées à l’encontre de manifestants, appel des forces de l’ordre pour la mise en place de l’État d’urgence qui interdirait le droit à la manifestation !

    – La deuxième est celle des « annonces », quelques misérables miettes – une vague consultation et l’abandon des taxes sur les carburants (sans rétablissement de l’ISF !) – sensées venir à bout de la colère.

    Depuis une semaine, les fausses solutions politiques fleurissent de toute part : construction de la 6ème république, retour à la proportionnelle, grenelle des taxations, dissolution de l’Assemblée, etc. Tout cela n’accouchera d’aucun changement significatif.

    Il y a aussi les fachos qui parcourent les lieux de blocage et de rassemblement. Ils n’y apportent que des discours de haine, racistes et xénophobes qui divisent ceux et celles qui ont les mêmes intérêts. N’oublions pas que ce sont les mêmes qui défendent un État fort et répressif dont les représentants seraient tout autant déconnectés de la base.

    Quant aux politiciens, ils seront toujours du côté du pouvoir en place, ce ne sont pas les urnes qui ont permis d’avancer dans les luttes sociales mais la capacité des peuples à s’organiser pour tenter de rompre avec le système capitaliste.

    Généralisons la colère, amplifions la paralysie économique,  ancrons la contestation sur le terrain de classe en poussant à la grève sur nos lieux de travail.

     

    Maintenant que la dynamique collective existe, que les gens discutent et veulent finalement se réapproprier leur vie –  et pour une partie d’entre eux, sans avoir de représentant-e-s autoproclamé-e-s –, peut-être qu’il est temps de s’auto-organiser, de se coordonner davantage encore, en prenant des décisions collectives démocratiques à la base dans des vrais lieux et pas dissimulé-e-s derrière un écran d’ordinateur.

    Pour un réel changement, l’élection de représentant-e-s qui finissent toujours par ne représenter qu’eux/elles-mêmes n’est pas une alternative. Par contre, assemblées générales, mandatement d’individus sur une tâche précise et limitée dans le temps avec obligation de rendre des comptes sont autant d’outils de la démocratie directe, permettant à tous et toutes de participer activement à la lutte et de la faire aboutir.

  • Marche contre les violences sexistes et sexuelles

    16 Nov 2018

    Le 24 novembre à 14h est annoncée au Peyrou, une marche contre les violences sexistes et sexuelles. Cette marche, à l’initiative du mouvement national « nous toutes » devrait avoir lieu partout en France le
    même jour.

    Nous pensons important de nous mobiliser le 24 novembre avec cellEs et ceux qui souhaitent mettre fin aux violences sexistes et sexuelles car nous pensons qu’il est indispensable de faire nombre.

    Nous sommes donc à l’initiative, avec d’autres organisations, d’un appel unitaire, que nous vous partageons, à participer à cette initiative. Luttons contre toutes les oppressions et les exploitations!

    communiqué contre les violences patriarcales
  • Au Brésil, le fascisme s’installe par la voie électorale

    30 Oct 2018

    Communiqué de presse du groupe Un Autre Futur, de la Coordination des Groupes Anarchistes

    Au Brésil, le fascisme s’installe par la voie électorale

    Un nouveau Franco brésilien vient de prendre le pouvoir, par la voix électorale. Bolsonaro, ancien militaire ayant participé à la dictature brésilienne dans les années 70, dit vouloir nettoyer le pays des « nègres », des « pédés », des « rouges », des « sans-terre », de tous ceux et cellEs qui tentent de remettre en cause les oppressions sociales, patriarcales, raciales. Nous adressons toute notre solidarité à celles et ceux qui luttent dans la rue, dans les universités, dans les entreprises, pour tenter de résister aux attaques sociales et physiques, aux mensonges entretenus par les groupes religieux, les grands médias et les partis électoralistes. Les différents gouvernements corrompus ont conduit à aggraver la situation sociale de millions de personnes, en favorisant les alliances avec le grand patronat et en utilisant leur pouvoir à des fins privées. Dans un contexte de crise économique, alors que la population a déjà fait l’expérience de l’impasse d’un changement par la voie de l’alternance au pouvoir, les urnes montrent qu’elle ne sont pas un rempart contre le fascisme. Pour satisfaire aux besoins du capitalisme, un État dit « de droit » peut se transformer en État autoritaire, puis en État totalitaire.

    N’attendons pas que le fascisme s’installe ici. Réagissons, occupons la rue, refusons les politiques d’austérité, défendons nos droits, pour tracer des perspectives d’émancipation sociale à même de faire vraiment barrage à la désespérance sociale et à l’extrême-droite.

  • Pour une grève active et militante le 9 octobre

    05 Oct 2018

    Pour une grève active et militante le 9 octobre

    Ce mardi 9 octobre la CGT 34, Solidaires 34 et FO 34 appelle à une journée de grève interprofessionnelle1.

    Les raisons ne manquent pour revendiquer et contre-attaquer face aux projets gouvernementaux : « réforme » de l’assurance-chômage, attaques sur les retraites, la sécurité sociale et contre ce qu’il reste de services publics. Les riches toujours plus riches et de plus en plus de précaires et de pauvres …

    Nous ne nous faisons pas d’illusions sur les perspectives qu’offre cette journée. Elle a pourtant le mérite de poser les problèmes dans un cadre collectif, sur une base de classe. Pour nous il est nécessaire de s’en saisir et de la faire vivre au-delà de la simple manifestation. Mettons-nous en grève le 9 octobre pour rencontrer nos collègues et les informer, faire des tournées d’entreprises/d’établissements, mener des réunions ou des AG de boîte quand c’est possible etc… Bref, même si ce n’est pas « spectaculaire », agissons pour reconstruire du collectif, inciter les collègues à parler de leurs difficultés quotidiennes et à s’organiser et préparer ainsi les luttes de demain.

    Nous sommes bien persuadé-e-s qu’il n’y a pas de sauveur suprême, alors prenons-nous en main pour construire à la base la riposte sociale ; la rupture avec le capitalisme et l’état ne se fera pas toute seule. Face à l’ampleur des attaques et les tentations populistes et xénophobes nous devons agir.

    Vu aussi l’état de notre camp social, il y a beaucoup à reconstruire. Pour cela, investissons l’outil syndical ou tout autre forme collective si elle est pertinente. Nous devons nous retrousser les manches pour reconstruire la confiance en notre force collective avec des victoires mêmes petites, mêmes à des petites échelles. Le chemin est ardu mais c’est à notre avis un passage obligé et le meilleur moyen pour renouer avec l’esprit du syndicalisme révolutionnaire des origines, en articulant défense des intérêts immédiats et projet révolutionnaire.

     

    Le groupe de Montpellier de la Coordination des Groupes Anarchistes

  • Manifestations du 1er-Mai : étendre la grève pour gagner, c’est maintenant !

    28 Avr 2018

    Nous, anarchistes et libertaires, ferons un cortège commun lors de ce 1er Mai.
    Il est pour nous urgent d’étendre lors de ce printemps à tous les secteurs la lutte et les grèves pour mettre en échec les nouvelles attaques du capitalisme portées par le gouvernement Macron, qui nous mettent chacun et chacune en concurrence.
    Nous affirmons la nécessité pour le mouvement social de garder son autonomie vis-à-vis des politicien.ne.s pour au contraire développer un projet et des pratiques émancipatrices et autogestionnaires.
    Pour défendre cela, nous appelons à venir renforcer ce cortège rouge et noir, rendez-vous à 10 h au Peyrou ce mardi 1er Mai.

    Ce gouvernement fait feu de tout bois en s’attaquant en même temps aux travailleur-se-s avec ou sans emploi, du privé ou du public, aux futur-e-s ou aux ex-travailleur.se.s, ou encore aux immigré-e-s. Sa politique – digne de ses prédécesseurs comme des gouvernements des autres états – acquise à la classe des nanti-e-s, passe par la libéralisation et la privatisation de tout ce qui peut l’être et par la réduction systématique de nos droits et protections sociales. C’est notre classe sociale qui est attaquée de plein fouet.

    Cette même politique inclut, de fait, la tentative d’écraser toute résistance en utilisant la répression contre toute opposition. Des universités aux lycées en passant par la ZAD ou la politique migratoire, c’est à une escalade de l’autoritarisme qu’on assiste.

    Pourtant, cette politique assumée en faveur du capital produit des résistances. Les cheminot-e-s et les étudiant.e.s ont entamé un mouvement de grève et d’occupation qui veut infliger une défaite à la politique de casse sociale généralisée. Le mécontentement monte également dans d’autres secteurs : la santé, la justice, la fonction publique, l’énergie ou la gestion des déchets.

    Face à un pouvoir politico-économique qui nous impose sa loi, l’enjeu est bien aujourd’hui d’étendre la grève à de nouveaux secteurs pour la généraliser et construire un rapport de force permettant d’émerger de nos défaites passées. Dès maintenant, nous appelons celles et ceux qui se reconnaissent dans notre analyse à rejoindre la mobilisation en faisant du 1er Mai un tremplin vers un printemps plein d’espoir. Partout, dans nos lieux de vie et de travail, nous devons pousser au développement des grèves, à la massification des manifestations et au développement de la contestation. C’est maintenant qu’il faut agir.

    Enfin, le mouvement social porte aujourd’hui en son sein des embryons d’une autre façon de faire société. Nous nous reconnaissons pleinement dans les aspirations égalitaires anti-sexistes et anti-racistes, dans les formes d’auto-organisation et dans les tentatives d’expérimentations sociales qu’elles véhiculent. C’est un des chemins à prendre, qui devra croiser les aspirations venant de tous les pays, pour construire un autre avenir. A nous toutes et tous de les développer, les étendre et les généraliser pour nous donner des perspectives émancipatrices. Pour cela, le mouvement social n’a pas besoin de politicien-ne-s en embuscade avec leurs arrière-pensées électorales. Il a besoin de victoires et de fixer pour lui-même et par lui même des perspectives pour mettre fin à l’exploitation et aux inégalités sociales.

    Signataires : Alternative Libertaire Montpellier, CNT-AIT Syndicat intercorporatif de Montpellier, Coordination des Groupes Anarchistes 34, Union Départementale de la CNT 34

    Voir le rendez-vous sur notre agenda

     

    Le tract

    tract 1er mai V2
    Par @@_Xavier_@@ Communiqué UAF Luttes Sociales
  • A Montpellier comme ailleurs, le pouvoir réprime les contestations sociales

    22 Avr 2018

    Répondons solidarité et extension des luttes !

    À la faculté de droit, après les mises en examen du doyen Pétel et du professeur Coronel de Boissezon, le pouvoir étouffe l’affaire. Les étudiant·e·s doivent travailler et passer leurs examens au milieu de leurs agresseurs, malgré les manifestations, les démarches juridiques et les nombreux témoignages mettant en avant l’implication d’autres membres du personnel de la faculté de droit. Des témoins embarrassants subissent des intimidations policières. Circulez, il n’y a plus rien à voir…

    Samedi 14 avril, la manifestation « convergence des luttes », réunissant majoritairement des étudiant-e-s mais aussi le collectif Bienvenue Migrant·e·s 34, BDS 34, et de nombreu(x)-ses travailleurs et travailleuses en lutte, syndicalistes etc. a été bloquée dès le départ par un cordon de CRS qui a usé abondamment de gaz lacrymogènes. La préfecture a d’emblée mis un énorme niveau de répression et tout fait pour rendre la manifestation tendue. A son issue, alors que près de deux cents personnes se rendaient à l’assemblée générale de la Coordination Nationale des Luttes, organisée à l’Université Paul Valéry, les manifestant-e-s ont été violemment chargé-e-s et nassé-e-s, la police a arrêté 51 personnes. 47 ont été placées en garde à vue. Deux personnes sont convoquées en justice ultérieurement. Les deux autres sont passées en comparution immédiate le 16 avril, l’une, sous contrôle judiciaire, est convoquée au TGI le 14 mai, l’autre, qui souffre de troubles psychologiques, a été condamné à 3 mois de prison ferme et a été incarcéré aussitôt : justice à la mode bienveillance sauce Macron… ? Plutôt triste réalité d’une justice de classe.

    Nous dénonçons cette criminalisation de la manifestation, les arrestations, les violences policières et nous nous déclarons solidaires des personnes blessées, poursuivies et condamnées. Nous dénonçons également le traitement médiatique de cette manifestation ; les médias se sont repus d’images des dégradations matérielles ciblées envers différentes banques et symboles du capitalisme, en occultant toute signification politique, mais ont quasiment tu et/ou légitimé les violences policières envers les personnes.

    Toujours cette semaine, le tribunal Administratif a cautionné une future intervention policière à l’université Paul Valéry pour « débloquer » la fac. Il a également laissé les mains libres à la présidence de la fac pour organiser des examens en ligne, mettant à mal anonymisation des copies et faisant fi de l’inégalité d’accès à une connexion internet. Pire ces 19 et 20 avril, la présidence pendant qu’elle présente comme imminente une intervention de la police à la fac, organise en catimini la délocalisation des examens dans les lycées Mermoz et Monnet sous haute protection policière. Symbole affligeant d’une démocratie bleue marine où les examens se passent entouré-e-s de flics… Les étudiant-e-s de la faculté de Tolbiac viennent d’être expulsé-e-s par la police.

    Le pouvoir est bien droit dans ses bottes contre les salarié-e-s en lutte, les étudiant-e-s, les ZADistes, les migrant-e-s et tous ceux et celles qui refusent de se conformer à leur société d’inégalités, de précarité, du chacun pour soi. Soyons toutes et tous solidaires face à la répression et dans les semaines à venir étendons les luttes, contre Macron et son monde.

    Groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes, le 20 avril 2018.

  • Pour gagner, étendons les grèves et massifions les manifestations

    21 Avr 2018

    Reprenons l’offensive pour un changement radical de société

    Destruction du code du travail, privatisation de la SNCF, sélection à l’université, tri, enfermement et expulsion des exilé-e-s, demain le contrôle accru des chômeurs et chômeuses, puis la sécu, les retraites. Au pouvoir depuis un an, Macron déroule son programme libéral et autoritaire, détruit méthodiquement ce que les luttes sociales avaient mis des années à arracher, sans même un faux-semblant de débat ou de négociation, à coups de matraque, de lacrymo et d’arrestations quand le corps social rechigne à se laisser dépecer. Machine de guerre du capitalisme, l’État mène une offensive globale contre tout ce qui permet encore un peu de stabilité dans nos vies, un peu de solidarité, de redistribution.

    Rejoindre la bataille maintenant

    En face, des résistances existent, comme celles des cheminot-e-s et celles des étudiant-e-s. Leurs batailles sont les nôtres. La fin du statut des cheminot-e-s aujourd’hui, c’est la fin de celui des fonctionnaires demain. La privatisation du rail, ce sont des conditions de travail et de service dégradées, des lignes sacrifiées, avec comme seul critère la rentabilité pour l’actionnaire.

    La sélection à l’université, c’est d’abord le renforcement de la sélection par l’argent. Le libre choix des études pour celles et ceux qui ont les moyens d’accéder au savoir. Les boulots d’exécutant pour tout-e-s les autres.

    Des batailles qui se mènent, il y en a d’autres, dans les hôpitaux et les Ehpad, la justice, à Carrefour, Air France, etc.
    Ces batailles, les secteurs aujourd’hui en lutte ne les gagneront pas seuls. La grève ne se décrète pas, mais si elle ne s’étend pas, si notre camp social ne reprend pas l’offensive, dans quelques mois il ne restera que des ruines. Des pans entiers de la société sont en passe de basculer dans une précarité généralisée. Par l’urgence et par la force, l’État Macron tente d’imposer son projet de société, global et cohérent. En face, il nous faut converger pour en imposer un autre.

    Partout, dans nos boîtes, nos administrations, nos lieux de vie, en discutant avec nos collègues, entre précaires, il nous faut rouvrir le chemin de la lutte, de la grève, de l’émancipation collective. Ne pas déléguer le combat à une avant-garde ouvrière condamnée à se battre seule pour toutes et tous. Ne pas s’en remettre aux mirages de tribuns qui viendraient, un jour peut-être, par la magie d’un scrutin, rebâtir tout ce qui aura été détruit. Le passé, de Mitterrand à Hollande en passant par Tsipras en Grèce, montre clairement que la délégation du changement social à une classe politique conquérant le pouvoir d’État n’est pas la voie de la transformation égalitaire de la société.

    Pour une autre société, débarrassée de l’État, du pouvoir et du capitalisme

    C’est dans la lutte qu’on se retrouve, qu’on invente, qu’on crée de nouvelles conditions de travail et de vie, solidaires, autogérées.
    C’est dans la lutte, la grève, que, dans sa boîte, on reprend la main sur son outil de travail, débarrassé de la tyrannie du patron. Jusqu’à réinventer son organisation, comme l’ont fait les camarades de Scop-ti et d’ailleurs.
    C’est dans la lutte, le blocage, que les étudiant-e-s de Paul Valéry ont jeté, avec leurs AG ouvertes et leurs cours substitutifs, les premières bases d’une université autogérée et émancipatrice, ouverte à toutes et tous.
    C’est dans la lutte, l’occupation, que les militant-e-s de la ZAD de Notre Dame des Landes construisent sur un territoire un autre rapport à la terre et à la vie en société.

    Nous savons ce que nous voulons bien mieux que tous les hommes providentiels. Nous savons dans quelles conditions nous voulons vivre et vieillir, travailler, apprendre, jouir.

    Si nous nous mettons en lutte, si nous travaillons à nous fédérer, nous pouvons bâtir une autre société. Une société dans laquelle la solidarité serait logique et la concurrence absurde, dans laquelle l’école rendrait plus intelligent-e et plus libre, dans laquelle travailler serait intéressant et utile, dans laquelle l’arrivée d’un-e étranger-ère serait une bonne nouvelle. Une société dans laquelle les soignant-e-s et malades ne seraient pas maltraité-e-s, les travailleur-ses autogéreraient leur entreprise et les usager-ères leurs services, dans laquelle on serait pas défini par la couleur de sa peau, son genre ou sa sexualité, dans laquelle la planète ne serait ni une poubelle ni un magot dont tirer profit. Une société dans laquelle quelques-uns ne se goinfreraient pas sur le dos de tou-te-s les autres, un chef n’aurait pas raison pour tou-te-s les autres.

    Nous n’avons pas besoin de l’État, du capitalisme, ni du pouvoir quel qu’il soit. Ce sont eux qui ont besoin de nous pour continuer à prospérer sur notre dos.

    Nous vous appelons à rejoindre les manifestations du 3 mai
    à l’appel des cheminot-e-s et des étudiant-e-s

    Stoppons Macron et commençons autre chose.

    Groupe Un Autre Futur de la Coordination des Groupes Anarchistes