Le gouvernement espérait passer en force et poursuivre son programme de démolition des acquis sociaux. C’est raté !
Le mouvement de colère entamé depuis plus de 3 semaines par les gilets jaunes ne faiblit pas, au contraire, il semble agréger d’autres pans de la société qui pourraient converger vers un mouvement social d’ampleur : lycéen-ne-es et étudiant-e-s, chômeurs et chômeuses, travailleurs et travailleuses syndiqué-e-s ou non, voir des fédérations syndicales entières (énergie, routiers), marche pour le climat…
Face à cela, l’État tente d’utiliser deux stratégies :
– La première est celle de la répression : 17 000 grenades lancées le week-end dernier, peines très lourdes prononcées à l’encontre de manifestants, appel des forces de l’ordre pour la mise en place de l’État d’urgence qui interdirait le droit à la manifestation !
– La deuxième est celle des « annonces », quelques misérables miettes – une vague consultation et l’abandon des taxes sur les carburants (sans rétablissement de l’ISF !) – sensées venir à bout de la colère.
Depuis une semaine, les fausses solutions politiques fleurissent de toute part : construction de la 6ème république, retour à la proportionnelle, grenelle des taxations, dissolution de l’Assemblée, etc. Tout cela n’accouchera d’aucun changement significatif.
Il y a aussi les fachos qui parcourent les lieux de blocage et de rassemblement. Ils n’y apportent que des discours de haine, racistes et xénophobes qui divisent ceux et celles qui ont les mêmes intérêts. N’oublions pas que ce sont les mêmes qui défendent un État fort et répressif dont les représentants seraient tout autant déconnectés de la base.
Quant aux politiciens, ils seront toujours du côté du pouvoir en place, ce ne sont pas les urnes qui ont permis d’avancer dans les luttes sociales mais la capacité des peuples à s’organiser pour tenter de rompre avec le système capitaliste.
Généralisons la colère, amplifions la paralysie économique, ancrons la contestation sur le terrain de classe en poussant à la grève sur nos lieux de travail.
Maintenant que la dynamique collective existe, que les gens discutent et veulent finalement se réapproprier leur vie – et pour une partie d’entre eux, sans avoir de représentant-e-s autoproclamé-e-s –, peut-être qu’il est temps de s’auto-organiser, de se coordonner davantage encore, en prenant des décisions collectives démocratiques à la base dans des vrais lieux et pas dissimulé-e-s derrière un écran d’ordinateur.
Pour un réel changement, l’élection de représentant-e-s qui finissent toujours par ne représenter qu’eux/elles-mêmes n’est pas une alternative. Par contre, assemblées générales, mandatement d’individus sur une tâche précise et limitée dans le temps avec obligation de rendre des comptes sont autant d’outils de la démocratie directe, permettant à tous et toutes de participer activement à la lutte et de la faire aboutir.