Depuis le 17 mars, le confinement a été décidé dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Les conditions de vie des enfants ont été considérablement impactées, sans qu’ils et elles aient la possibilité de témoigner de leurs impressions, de leurs ressentis, et parfois sans pouvoir communiquer avec d’autres personnes de leur âge sur leur vécu. Hors des radars des détections de violence, relégué.e.s au second plan des aides allouées, les enfants sont isolé·e·s et peu voir pas pris·e·s en compte dans cette crise sanitaire. Pourtant, les conséquences du confinement sur les enfants sont bien réelles.
La question de l’accès aux apprentissages
- Le confinement fait ressortir les inégalités de classe entre les enfants. La fracture numérique est bien réelle et met certain·e.s enfants dans l’impossibilité d’avoir accès aux cours, faute d’un accès internet stable ou même existant. Le besoin quasi-systématique d’impressions de documents renforce encore ces difficultés.
- Le transfert de la supervision des enseignant·es aux parents est également un facteur d’exclusion et d’inégalités, nombre de parents continuant à travailler en télétravail ou à l’extérieur, et nombre d’entre eux ne maîtrisant pas nécessairement suffisamment la langue française ou même la lecture. Les taux de décrochage scolaire sont alarmants. L’école à la maison est aussi un facteur de stress supplémentaire dans les familles violentes, augmentant les situations à risque pour les enfants.
- La fermeture des Instituts Medico Éducatifs (IME), essentiels pour assurer l’éducation et le suivi psycho thérapeutique des enfants avec des troubles psychopathologiques, a gravement bouleversé leurs repères et l’accès à un environnement stable et rassurant dont ils ont fondamentalement besoin.
Le cadre de vie
- Il est important de souligner les difficultés liées aux besoins spécifiques des enfants qui ne peuvent pas être respectés : sortir, jouer avec d’autres enfants, apprendre, explorer etc.
- Les difficultés liées au cadre de vie sont tout autant révélatrices des inégalités de classe : taille des logements et nombre d’habitant·e·s au m² influencent beaucoup le vécu du confinement.
- La réalité n’est pas non plus la même pour un·e enfant qui a accès à un jardin d’une part ou pour des jeunes qui ne peuvent pas du tout accéder à l’extérieur, sous peine de contrôle policier systématique voire violent d’autre part.
- La perte de relations avec les pairs (téléphonées ou via un ordinateur, une tablette…), surtout pour les plus jeunes enfants, est aussi révélatrice d’inégalités de classe et peut-être très pesante pour beaucoup d’enfants coupé.e.s de leur vie sociale.
Des violences bien réelles
- Les violences intrafamiliales sont en très nette augmentation depuis le début du confinement. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, enfermé·e.s avec leurs familles, les enfants n’ont plus aucune stratégie d’évitement possible.
Des ressources en ligne pour les parents
Des informations et du soutien
- Le site du gouvernement : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- Le Point Écoute Gratuit, qui regroupe des professionnel.le.s prêt.e.s à être consulté.e.s, même en dehors des situations de maltraitance, sur tous les aspects de la relation parents/enfants durant cette période compliquée pour tou.te.s. Et le site Grandir Ensemble, destiné avec le même champ de compétence aux enfants en situation de handicap et leurs parents.
- Sur le site de CAF : https://mon-enfant.fr
https://www.monenfant.fr/coronavirus-conseils-et-supports-pour-en-parler-avec-les-enfants/
- #NousToutes lance Confinement & Parentalité, un système de soutien aux parents pour les aider à tenir le coup. Comment ça marche ? Les créateur/trices de cette initiative ont créé des groupes WhatsApp fermés aux échanges. Chaque groupe pouvant contenir jusqu’à 257 personnes, les groupes sont dupliqués au fur et à mesure qu’ils se remplissent.
Vous pourrez y retrouver des conseils pour ne pas péter les plombs, des ressources utiles pour faire la classe ou encore des idées d’activités (avec ou sans écrans) pour occuper les enfants ou les ados. C’est par ici : bit.ly/parentsconfines
- Chaque académie a mis en place des outils pour permettre aux élèves de faire des exercices en ligne, si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des établissements scolaires qui vous concernent. Le CNED a mis en ligne des ressources pour 4 semaines de cours à la maison. Il faut créer un compte pour y accéder. Primaire : http://Ecole.cned.fr / Collège : http://College.cned.fr / Lycée : http://Lycee.cned.fr
- Petite notice des tics en situation de confinement : https://www.chu-montpellier.fr/fr/professionnels/journalistes-media/actualites/petite-notice-des-tics-chez-lenfant-en-situation-de-confinement-3991
Cahiers de vacances et manuels scolaires gratuits
- https://www.echantillonsclub.com/132990-coronavirus-ecoles-fermees-manuels-scolaires-gratuits.html
- https://demo.lib-manuels.fr/bibliotheque/magnard_delagrave_vuibert
Activités en ligne
- https://www.films-pour-enfants.com/index.html
- https://taleming.com/occuper-enfants-maison-coronavirus/
- http://www.autisme-ressources-lr.fr/Comment-s-occuper-pendant-le-confinement
- A Montpellier, ouverture gratuite des ressources des médiathèques
- https://www.montpellier.fr/4490-activites-0-3-ans.htm
Sur la question des violences intrafamiliales
Dans les faits, les appels au 119, « Allô enfance en danger », ont augmenté continuellement chaque semaine depuis le début du confinement, alarmant l’UNICEF et NousToutes, qui ont lancé la campagne #EntendonsLeurCri sur les violences intrafamiliales. En troisième semaine du confinement ces appels ont grimpé à +53 % par rapport à la première semaine. En attendant le décompte possible de l’ensemble des victimes, le nombre d’appels urgents au 119, dont ceux nécessitant l’intervention immédiate de la police, a explosé de +60 % comparativement à la même période en 2019.
- Le 119 est un numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être. Il est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 et gratuit. Documentation et possibilité de signalements sur le site suivant : https://www.allo119.gouv.fr/
- Le centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s est joignable par téléphone gratuitement au 0 810 800 030.
- Pour les enfants victimes de violences, en plus des numéros et plateformes nationales, vous pouvez contacter l’antenne locale du centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s au 04 67 67 65 62. Autre possibilité : contacter la Protection Maternelle et Infantile du conseil départemental de l’Hérault.
Les intervenants et intervenantes sociales spécialisées dans la prise en charge des victimes de violences dans les commissariats du départements sont joignables à ces numéros :
BEZIERS Secteur Police 04 67 49 54 30
MONTPELLIER Secteur Police 04 99 13 51 33
HERAULT OUEST Secteur Gendarmerie 06 12 39 62 70
HERAULT EST Secteur Gendarmerie 04 99 53 59 28
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