Éducation

  • 13 janvier : Une mobilisation historique ! N’en restons pas là !

    13 janvier : Une mobilisation historique ! N’en restons pas là !

    12 Jan 2022

    Nous relayons le communiqué fédéral de l’UCL, en soutien à la mobilisation des enseignants du jeudi 13 janvier 2022. À Montpellier, la manifestation partira à 14h du jardin du Peyrou.

    Le 13 janvier 2022, toutes les organisations syndicales de l’éducation nationale appellent à la grève. Nous soutenons avec force ce mouvement, et les militant·es de l’UCL seront dans l’action ce jeudi.

    L’épidémie progresse, le mépris du ministre aussi

    Ce mouvement provoqué par la situation sanitaire est historique. Jean-Michel Blanquer aura réussi à se mettre à dos tout le monde, y compris les directions et le corps des inspecteurs. Les raisons? La non-gestion de l’épidémie, le mépris affiché et la destruction du service public de l’éducation dont les premières victimes sont encore et toujours les enfants des classes populaires mais aussi les personnes à risque. La politique de Blanquer, qui est celle de maintenir coûte que coûte écoles et classes ouvertes, sert la soupe au patronat. L’objectif : faire de l’école la garderie du Capital, que les travailleur·euse.s restent au boulot et que rien ne fasse obstacle à la soif de profits des classes dirigeantes.

    Ce mouvement massif fait suite à de multiples grève parcellaire dans l’éducation nationale. Notamment des grèves des secteurs les plus précarisé, les AED et surtout les AESH. Ces mouvements ont permis d’organiser les équipes militantes dans un cadre difficile, face aux attaques multiples et incessantes du gouvernement et dans le cadre d’une pandémie.

    Si les raisons de cette mobilisation sont avant tout sanitaires, les racines de la colère sont plus profondes, cela fait maintenant trois décennies que les politiques libérales affaiblissent l’école publique. Aujourd’hui la coupe est pleine, les contaminations explosent dans les établissements scolaires, touchant autant les personnels que les élèves, et mettant en danger un grande partie de la population directement ou indirectement. Notre organisation a soutenu dès le premier jour les mouvements sociaux visant à obtenir des mesures de protection pour les travailleur·euses dans les écoles comme ailleurs.

    Que les travailleur·euses durcissent le ton…

    Maintenant se pose une question, au delà des protections sanitaires, que faire? A minima, il faut pousser à la reconduction de la grève, des protections sanitaires sont nécessaires et leur obtention doit être posée comme condition à la reprise du travail. Cela passe par l’auto-organisation des travailleurs·euses de l’éducation, par les AG d’établissement, l’action syndicale. Mais au delà de la question de la gestion désastreuse de l’épidémie, c’est toute la politique du gouvernement sur l’école que nous devons remettre en question.

    ….face à un ministère qui ne comprend que le rapport de force

    Depuis des années, nous assistons à la casse du service publique, et les réponses syndicales ont été trop faibles et dispersées. Il est possible de s’appuyer sur ce mouvement de contestation pour construire une lutte forte. Il s’agit de défendre en premier lieu l’augmentation des moyens pour l’éducation publique. De stopper la politique autoritaire et managériale en obtenant l’abrogation de la loi Rilhac (qui fait des directeurs d’école des supérieurs hiérarchiques). Mais également de briser le cycle de libéralisation et de privatisation à l’œuvre. Les contre réformes de Blanquer, les conceptions réactionnaires et anti-pédagogiques de l’éducation sont en train de créer une éducation à deux vitesses, diminuant les chances des élèves de milieux populaires.

    L’appel large de ce jeudi doit nous permettre de construire un mouvement massif et une unité syndicale combative. Ayant notamment pour objectif de rejoindre le mouvement interprofessionnels du 27 janvier l’augmentation générale des salaires, des pensions et des minimas sociaux.

    Refusons Blanquer et son monde, construisons le notre. Pour préparer la société autogestionnaire de demain, résistons à l’offensive libérale contre l’école et continuons à lutter pour le droit à chacun de travailler et d’étudier dignement.

    Union communiste libertaire, le 11 janvier 2022.

  • Mobilisation des AESH : la lutte contre la précarité se construit au sein de l’Éducation Nationale

    Mobilisation des AESH : la lutte contre la précarité se construit au sein de l’Éducation Nationale

    22 Oct 2021

    Nous avions annoncé dans notre agenda la journée de mobilisation nationale des AESH (accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap), personnel essentiellement féminin et hyper précaire de l’Éducation Nationale.

    Même si rien de concret n’a été gagné, cette mobilisation a été une réussite à l’échelle nationale et confirme la construction d’un rapport de force au sein de l’Éducation Nationale sur les questions de précarité. Organiser et soutenir les AESH était un impératif que l’ensemble des syndicats a tardé à construire. Depuis un an maintenant la situation est heureusement en train de changer grâce à la combativité des AESH et un travail militant syndical réel, suivi et sérieux organisé autour de l’arc SUD éducation / FSU / CGT éducation / FO / SNALC. Même si largement insuffisantes, ce travail a permis de maigres avancées en fin d’année scolaire dernière, elles ne valent que par la leçon qu’on doit en tirer : on peut gagner des choses en se battant collectivement !

    À Montpellier autour de 250 personnes se sont rassemblées ce mardi 19 octobre sur la Comédie avant de manifester jusqu’au rectorat dans une ambiance déterminée. Même si nous ne disposons pas de chiffres précis, la grève des AESH a existé et a été visible ; dans de nombreuses écoles partie ou totalité des AESH ont participé à la mobilisation. La grève des enseignant·e·s est restée modeste mais n’a pas été marginale. Les initiatives de caisse de grève en solidarité aux AESH se sont multipliées.

    Il y avait également un appel à la grève des AED (Assistant·e·s d’Éducation, jadis appelé·e·s les « pions »). Celui-ci, mal annoncé, a très peu pris car le mouvement, important l’an dernier, est en phase de reconstruction. Mais les convergences semblent possibles car sur des trop rares situations locales, lorsque le boulot de mobilisation a existé, il a été payant. Au collège des Escholiers de la Mosson, où il y a une section SUD Éducation nombreuse et dynamique, la vie scolaire a été fermée, et durant la matinée un piquet de grève a réuni AESH, AED et enseignant·e·s

    Globalement cette journée offre des perspectives. Elle confirme que quand le travail militant est fait, on arrive à mobiliser sur les questions de précarité et à organiser la solidarité et le soutien financier aux grévistes les plus mal loties. Elle confirme également la nécessité de se saisir de l’outil syndical pour organiser la résistance et la solidarité de classe. De plus en plus d’AESH et d’AED se syndiquent, plusieurs AESH ont d’ailleurs fait les prises de parole pour leur syndicat (SUD, FO, FSU), fait aussi inédit qu’encourageant.

    Quelques articles pour en savoir plus ci-dessous.

    Article du Poing : https://lepoing.net/de-mal-en-p-i-a-l-pour-les-eleves-les-plus-fragiles-leurs-accompagnateur-ices-en-greve-et-en-manif-a-montpellier/

    AESH en grève ce mardi à Montpellier : « J’adore mon métier mais c’est un désastre ! »

    Les AESH dénoncent une situation de plus en plus précaire, au détriment des élèves. « Cela fait six ans que je suis AESH. J’adore mon métier mais c’est un désastre, explique Lætitia Marcos. C’est une relation directe avec l’enfant, en classe, on est vraiment dans l’aide humaine. Mais les conditions ne sont plus tenables ».

  • Interview sur la lutte gagnante du collège des Escoliers de la Mosson

    09 Nov 2020

    Le groupe de Montpellier de l’Union Communiste Libertaire a interviewé Victor, syndicaliste à Sud Education qui a participé à la lutte gagnante des personnels du collège des Escholiers de la Mosson qui se sont débarrassés de leur chef.

    En tant que libertaires, c’est important pour nous dans la période un peu difficile que nous traversons de populariser :

    – qu’il existe des luttes gagnantes, qu’il ne faut pas baisser les bras mais au contraire s’organiser ; et c’est valable dans tous les secteurs professionnels et de la société

    – que les luttes autogérées et déterminées sont le meilleur moyen pour faire reculer l’arbitraire patronal et hiérarchique. Qu’un collectif ça se construit mais aussi que l’outil syndical, quand on se l’approprie et qu’il est au service de la lutte, est un appui déterminant qu’il faut faire vivre.

    Merci donc à Victor de nous avoir livré les clefs de cette lutte qui finit bien.

    La musique utilisée est de Monsieur Jack dont vous pourrez trouvez la chaîne ici : https://www.youtube.com/channel/UCzs9Ks0Xe3UOERjFErzRZ8w

  • Racisme et autoritarisme sont leurs seules réponses

    26 Oct 2020

    Depuis l’horrible assassinat de Samuel Paty, enseignant de Conflans-Sainte-Honorine (78), les récupérations, les amalgames, le racisme se déchaînent. L’obscurantisme criminel qui a mené à ce meurtre doit trouver face à lui toutes les forces progressistes et ce racisme exacerbé est, au contraire, la pire réponse qui soit, en attisant la haine et la polarisation de la société. Le gouvernement et d’autres forces politiques ont sauté sur l’occasion, tels des charognards, pour faire avancer leur agenda. Nous ne les laisserons pas faire.

    Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin propose de dissoudre le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Le CCIF est une association de défense juridique des musulmans, particulièrement utile puisque les actes islamophobes sont en augmentation. Dissoudre le CCIF, c’est d’une part empêcher les musulmans de se défendre face au racisme qu’ils subissent dans la société française (dégradation de lieux de cultes, insultes et agressions, incitations récurrentes à la haine raciale dans les médias, etc.). C’est d’autre part donner l’impression que cette association aurait un quelconque lien avec le meurtre de Samuel Paty, et ainsi formuler un amalgame inacceptable.

    Aujourd’hui, les informations rendues publiques indiquent que ce sont des personnes liées à l’intégrisme islamiste, alliées de l’extrême droite fasciste même, qui sont impliquées dans les événements ayant conduit au meurtre de Samuel Paty. Le CCIF est une organisation antiraciste travaillant avec le mouvement social, il est détestable de les y assimiler.

    Darmanin a également calomnié le syndicat SUD-Education comme le directeur de Mediapart en les rendant responsables «d’une ambiance, d’une température» ayant permis le passage à l’acte du meurtrier «en excusant tout». En plus d’être faux, c’est grave et inacceptable, car il s’agit là encore d’amalgamer aux terroristes islamistes celles et ceux qui défendent l’égalité des droits contre le racisme islamophobe.

    Par ailleurs, le même ministre a lancé une série de perquisitions administratives au sein de ce qu’il appelle la «mouvance islamiste», y compris chez des personnes n’ayant aucun lien avec l’attaque du 16 octobre. Elles n’ont débouché que sur une seule arrestation, car elles ont pour but, en réalité, d’effrayer les musulmans. Ces perquisitions ordonnées par les préfets sans nécessiter l’accord d’un·e juge des libertés sont possibles depuis que certains éléments de l’état d’urgence sont entrés dans le droit commun en 2017. Déjà, suite aux attentats de novembre 2015, de nombreuses perquisitions avaient eu lieu dans des milieux musulmans et dans des milieux militants écologistes, sans aucun résultat. Le but était le même qu’aujourd’hui : effrayer, faire taire. C’est un exemple de plus du glissement autoritaire du régime.

    D’autres personnalités politiques n’ont pas été en reste ces derniers jours quand il s’est agi de faire dans l’amalgame et le racisme. Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, a ainsi affirmé qu’il y avait «un problème avec la communauté tchétchène en France». S’il a expliqué après coup avoir fait «une erreur» en utilisant cette expression, il est incroyablement irresponsable d’attiser ainsi, et dans le contexte actuel d’autant plus, le racisme envers les Tchétchènes.

    On a pu ces dernières heures entendre de nombreux politiciens qui se parent pourtant de l’adjectif «républicains» entretenir l’amalgame odieux immigration = terrorisme; cette criminalisation des immigré·es est proprement abjecte.

    Valérie Pécresse, la présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France, a pour sa part demandé de «fermer toute mosquée, et d’interdire toute association islamique, qui ne condamnerait pas publiquement et clairement ce crime abject». Ainsi les choses sont claires. Pour Pécresse, tout musulman et toute musulmane est d’office suspecté·e de complaisance avec le meurtrier de Samuel Paty! Toutes les paroles islamophobes sont désormais admises dans le débat public, peuvent être discutées comme n’importe quelle opinion!

    Alors qu’une campagne islamophobe d’ampleur était lancée avec la projet de loi sur le «séparatisme», il nous faut refuser fermement ce racisme grandissant, chez les dirigeants et les politiciens comme ailleurs dans la société française. Il nous faut, et c’est la seule ligne possible, lutter à la fois contre les obscurantismes et contre les récupérations islamophobes. Dans un contexte de pouvoir de plus en plus autoritaire, c’est à une fascisation de la société que nous assistons. La riposte devra être à la hauteur.

    Union communiste libertaire, le 22 octobre 2020


  • Conflans : face à l’horreur

    19 Oct 2020

    C’est la stupeur et l’effroi qui nous frappent face à l’assassinat horrible d’un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.

    L’UCL tient avant tout à exprimer ses condoléances à la famille de la victime, à ses proches, ses collègues et ses élèves.

    Comment peut-on en arriver là? Comment un crime aussi atroce peut-il être commis par une personne de 18 ans, évoquant les pires crimes commis par Daech? Ces questions ne peuvent que tourmenter notre société.

    La victime enseignait l’histoire-géographie en collège et avait présenté des caricatures de Charlie hebdo dans le cadre d’un débat en classe sur la liberté d’expression.

    Cette liberté fondamentale, aucun meurtre, aucun attentat ne peut la remettre en cause et l’UCL y est viscéralement attachée.

    Certain·es cherchent déjà à instrumentaliser ce meurtre et à entretenir l’amalgame entre la population de confession musulmane et le terrorisme djihadiste.

    Nous ne laisserons pas ainsi fracturer et diviser la population. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une spirale islamophobe qui ne profite qu’à celles et ceux qui prêchent la haine et la mort.

    L’unité contre l’obscurantisme criminel ne se construira certainement pas côte à côte avec les racistes ou le gouvernement.

    Union communiste libertaire, le 18 octobre 2020

  • Grève victorieuse au collège des Escholiers de la Mosson : la lutte paie !

    14 Sep 2020

    Ça y est à l’issue du 6ème jour de grève, les personnels en lutte des Escholiers de la Mosson ont obtenu le départ de leur Principal (voir pour précisions : https://www.sudeducation34.org/spip.php?article1421 )

    Bravo à elles et à eux pour cette lutte exemplaire. Dans un moment où le fatalisme est trop souvent répandu, cette lutte montre qu’on peut gagner, que la soumission et l’arbitraire hiérarchique peuvent être battus en brèche.

    Il est important de tirer des enseignements de cette lutte victorieuse, pour la reproduire ailleurs. Pas de recette miracle mais des « indépassables » :

    • D’abord bâtir un collectif qui décide en Assemblée Générale de la menée de la lutte. Ce préalable ne se décrète pas et se construit bien en amont du déclenchement de la grève ; cette lutte est un processus de 2 ans, où la lutte de cet hiver contre la « réforme » des retraites a beaucoup compté … la lutte nourrit la lutte. La grève a été menée par les grévistes, mais ils ont su s’entourer du soutien et de l’appui d’organisations syndicales (en particulier Sud éducation 34), toujours dans le respect de la souveraineté des AG.
    • Ensuite, assumer le rapport de force avec la hiérarchie, ne pas se contenter de promesses et être déterminé-es pour faire aboutir les revendications élaborées collectivement.
    • Élément incontournable : se doter d’une caisse de solidarité pour donner confiance aux plus réticent-e-s et permettre la participation à la grève des plus précaires ; ainsi des personnels non enseignants et précaires ont pu être grévistes, la caisse de solidarité leur donnant la priorité. Une caisse de solidarité permet aussi de populariser la grève et envoyer des signaux forts de détermination à la hiérarchie.
    • On pourrait citer d’autres éléments comme la construction d’un dialogue avec des parents d’élèves, pourtant craintif qu’une grève à la rentrée ne pénalise leurs enfants, l’utilisation des médias pour nourrir le rapport de force mais pas pour s’y substituer etc.

    Une hirondelle ne fait pas le printemps mais cette victoire fait du bien à toutes ceux et celles qui refusent l’arbitraire patronal. C’est un pas pour se réapproprier sa vie au travail, nous la plaçons dans la perspective de notre lutte d’une société sans hiérarchie ni inégalités !

    Groupe de Montpellier de l’Union Communiste Libertaire

  • Caisse de soutien aux grévistes des Escholiers de la Mosson

    07 Sep 2020

    Le personnel du collège des Escholiers de la Mosson sont en grève
    depuis le 3 septembre contre leur chef d’établissement.

    Dans tous les secteurs la caporalisation et le management affaiblissent
    les collectifs de travail et broient les individus. Soutenons celles et
    ceux qui refusent de subir.

    Nous vous relayons donc leur caisse de soutien, pour les aider à rendre leur lutte victorieuse : https://www.sudeducation34.org/spip.php?article1412

  • Témoignage travail et Covid 19 – L’Enseignement dans le primaire

    05 Mai 2020

    Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement,
    comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché …
    Voici le troisième témoignage audio d’une série, où des travailleuses et
    travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie. C’est nous
    sommes qui sommes exposé-e-s et qui connaissons notre travail, nous
    pensons donc que c’est à nous de décider des conditions d’exercice ou de
    reprise de notre boulot. A l’Union communiste libertaire, nous sommes
    persuadé-e-s qu’il ne faut laisser la main aux patrons et à l’État sur
    nos vies. A notre avis ces témoignages audio illustrent cette nécessité
    ! Bonne écoute !

    Interview Travail Et Covid 19 – Education by mattoulinianov

    Épisode 3 Témoignage travail et Covid 19 – L’enseignement dans le primaire – Le travail ? À nos conditions ! Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché …

  • Les enfants, victimes invisibles du confinement

    04 Mai 2020

    Les conditions de vie des enfants ont considérablement été impactées par le confinement, sans qu’ils et elles aient la possibilité de témoigner de leurs impressions, de leurs ressentis, et souvent sans pouvoir communiquer avec d’autres personnes de leur âge sur leur vécu. Hors des radars des détections de violence, relégué·es au second plan des aides allouées par l’État, soumis·es encore plus que d’habitude à l’autorité adulte les enfants sont isolé·es et peu pris·es en compte dans cette crise sanitaire. Pourtant, les conséquences du confinement sur les enfants sont bien réelles.

    Avec le confinement, les enfants demeurent en famille de façon permanente et sont sources de frustrations pour les parents, ce qui crée un climat de tension élevé. On peut le mesurer à travers les moqueries et les blagues les plus crues sur la torture des enfants, les discours plus violents à leur encontre qu’à l’habitude dans les discussions entre collègues ou sur les réseaux sociaux. Ces tensions se traduisent par une augmentation des violences sur les enfants qui deviennent les victimes du confinement.

    Les difficultés provoquées par les enfants sont en lien direct avec leurs besoins spécifiques qui ne peuvent pas être respectés, notamment en termes d’accès à l’extérieur ou d’activité physique. La taille des logements, le nombre d’habitant·es, l’accès à un jardin ou une cour, ou si un contrôle policier systématique et violent leur interdit l’accès à l’extérieur, influencent beaucoup le vécu du confinement. Les diverses situations sont révélatrices des inégalités économiques et racistes.

    Il faut également souligner que la perte de relations avec les pairs, surtout pour les plus jeunes enfants, peut-être très pesante pour beaucoup d’enfants coupé·es de leur vie sociale.

    La continuité pédagogique n’est pas pédagogique pour tout le monde

    En décidant d’instaurer la « continuité pédagogique », Jean-Michel Blanquer s’est appuyé principalement sur les ressources numériques, demandant une adaptation au pied levé des enseignant·es, des parents et des élèves. Ces derniers et dernières n’ont pas toujours accès à la parole et n’ont pas d’interlocuteur·trice à qui faire part de leurs éventuelles difficultés. Or, le confinement et la pseudo continuité pédagogique font ressortir les inégalités de classe entre les enfants. La fracture numérique est bien réelle et met certain·es enfants dans l’impossibilité d’avoir accès aux cours, faute d’un accès internet. Le transfert de la supervision des enseignant·es aux parents est également un facteur d’exclusion et d’inégalités, car les parents continuent à travailler à l’extérieur ou en télétravail, et nombre d’entre eux ne maîtrisent pas suffisamment la langue française. Les taux de décrochage scolaire sont ainsi alarmants, et plusieurs enseignant·es témoignent de chiffres largement supérieurs à ceux annoncés par le gouvernement.

    L’école à la maison est aussi un facteur de stress supplémentaire pour les parents, augmentant les risques de violences envers les enfants. À cela s’ajoute que pour de nombreuses filles, il est exigé qu’elles participent au travail domestique comme la préparation de la nourriture, le ménage et l’éducation des petits frères et sœurs, ce qui accroît encore les inégalités de genre.

    Une augmentation des violences

    Les violences intrafamiliales sont en très nette augmentation depuis le début du confinement. Cela concerne bien évidemment les violences conjugales envers les femmes, mais aussi les violences envers les enfants, les deux étant d’ailleurs fortement corrélées.

    Enfermé·es avec leurs familles, les enfants n’ont plus aucune stratégie d’évitement possible face aux violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Les professionnel·les de l’Éducation nationale et des structures de la petite enfance qui sont, en temps normal, les premières informatrices et informateurs des services de protection, mais aussi les entraîneurs et entraîneuses sportives, les personnels d’activités extra-scolaires, n’ont plus aucune visibilité sur les enfants, qui sont donc privé·es de toute observation et aide extérieure. Dans les faits, les appels au 119, « Allô enfance en danger », ont augmenté continuellement chaque semaine depuis le début du confinement, alarmant l’Unicef et NousToutes, qui ont lancé la campagne #EntendonsLeursCris sur les violences intrafamiliales. En troisième semaine du confinement ces appels ont grimpé à +53 % par rapport à la première semaine. En attendant le décompte possible de l’ensemble des victimes, le nombre d’appels urgents au 119, dont ceux nécessitant l’intervention immédiate de la police, a explosé de +60 % par rapport à la même période en 2019.

    Les filles et les enfants LGBTI sont singulièrement touché-es par ces violences intrafamiliales [1] , aucune mesure n’a été prise à leur égard dans la période alors que les associations féministes et communautaires voient leur activité réduite de par le confinement.

    Des violences faites aux enfants nécessairement sous-estimées

    Un dispositif de signalement de ces violences sur internet a également été mis en place, pour répondre aux besoins des enfants n’ayant pas la possibilité de s’isoler avec un accès téléphonique. Évidemment, nombre de filles et garçons qui subissent ces violences n’ont pas accès à internet, et les professionnel·les de protection de l’enfance craignent le décompte qui devra être fait à la sortie du confinement. Aujourd’hui, on estime que 52 000 enfants sont victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques quotidiennement en France. Enfermé·es avec leurs bourreaux, invisibles derrière les murs, plusieurs enfants sont déjà mort·es depuis le début du confinement. D’autres ont été mis·es à la rue par leurs parents. Ces violences sont inacceptables et nous dénonçons à la fois la domination patriarcale et adulte qui les rend possibles et le manque de moyens pour les signaler et les prendre en charge.

    Protection de l’enfance et confinement, l’équation impossible

    Beaucoup d’associations ont fermé pendant le confinement, rendant les parcours d’aide à l’enfance parfois très compliqués à mettre en place. Les professionnel·les de la protection de l’enfance n’ont même pas été considéré·es comme prioritaires pour la distribution des masques et des solutions hydroalcooliques, leur demandant d’intervenir parfois au mépris de leur propre santé. Sur les 350 000 enfants concerné·e·s aujourd’hui par les services de protection de l’enfance, plus de 80 000 sont aujourd’hui placé·es en foyer ou en logements autonomes. Les difficultés propres au confinement y sont encore exacerbées, et le sous-effectif ainsi que le manque de moyens financiers déjà criant en temps normal, rendent la situation explosive pour les enfants comme pour leurs éducateur-ices [2].

    Nous pensons important de considérer les enfants comme des sujets à part entière ayant des besoins propres. Outre la nécessité, comme tout à chacun·e, de dormir, boire, manger, etc., les enfants ont aussi besoin de communiquer, d’apprendre, d’explorer, de bénéficier d’un cadre sécurisant et affectivement, d’être apprécié·es et respecté·es. L’impact de ce confinement sur les enfants n’est pas anodin tant leurs droits et leurs besoins élémentaires sont bafoués. Cette situation doit nous permettre de renforcer notre attention et notre écoute, et non de faire des enfants les bouc-émissaires d’une situation que personne n’a choisi.

    Union communiste libertaire, le 3 mai 2020.

    [1] Défenseur des droits, Étude sur les violences intrafamiliales : les filles et les jeunes lgbt sont les plus touchés, 24/04/20.

    [2] Libération tribune, Refusons que la protection de l’enfance soit sacrifiée dans la lutte contre la pandémie, 23/04/20.

  • Notice d’info de l’UCL Montpellier : Les enfants et le confinement

    28 Avr 2020

    Depuis le 17 mars, le confinement a été décidé dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Les conditions de vie des enfants ont été considérablement impactées, sans qu’ils et elles aient la possibilité de témoigner de leurs impressions, de leurs ressentis, et parfois sans pouvoir communiquer avec d’autres personnes de leur âge sur leur vécu. Hors des radars des détections de violence, relégué.e.s au second plan des aides allouées, les enfants sont isolé·e·s et peu voir pas pris·e·s en compte dans cette crise sanitaire. Pourtant, les conséquences du confinement sur les enfants sont bien réelles.

    La question de l’accès aux apprentissages

    • Le confinement fait ressortir les inégalités de classe entre les enfants. La fracture numérique est bien réelle et met certain·e.s enfants dans l’impossibilité d’avoir accès aux cours, faute d’un accès internet stable ou même existant. Le besoin quasi-systématique d’impressions de documents renforce encore ces difficultés.
    • Le transfert de la supervision des enseignant·es aux parents est également un facteur d’exclusion et d’inégalités, nombre de parents continuant à travailler en télétravail ou à l’extérieur, et nombre d’entre eux ne maîtrisant pas nécessairement suffisamment la langue française ou même la lecture. Les taux de décrochage scolaire sont alarmants. L’école à la maison est aussi un facteur de stress supplémentaire dans les familles violentes, augmentant les situations à risque pour les enfants.
    • La fermeture des Instituts Medico Éducatifs (IME), essentiels pour assurer l’éducation et le suivi psycho thérapeutique des enfants avec des troubles psychopathologiques, a gravement bouleversé leurs repères et l’accès à un environnement stable et rassurant dont ils ont fondamentalement besoin.

    Le cadre de vie

    • Il est important de souligner les difficultés liées aux besoins spécifiques des enfants qui ne peuvent pas être respectés : sortir, jouer avec d’autres enfants, apprendre, explorer etc.
    • Les difficultés liées au cadre de vie sont tout autant révélatrices des inégalités de classe : taille des logements et nombre d’habitant·e·s au m² influencent beaucoup le vécu du confinement.
    • La réalité n’est pas non plus la même pour un·e enfant qui a accès à un jardin d’une part ou pour des jeunes qui ne peuvent pas du tout accéder à l’extérieur, sous peine de contrôle policier systématique voire violent d’autre part.
    • La perte de relations avec les pairs (téléphonées ou via un ordinateur, une tablette…), surtout pour les plus jeunes enfants, est aussi révélatrice d’inégalités de classe et peut-être très pesante pour beaucoup d’enfants coupé.e.s de leur vie sociale.

    Des violences bien réelles

    • Les violences intrafamiliales sont en très nette augmentation depuis le début du confinement. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, enfermé·e.s avec leurs familles, les enfants n’ont plus aucune stratégie d’évitement possible.

    Des ressources en ligne pour les parents

    Des informations et du soutien

    • Le Point Écoute Gratuit, qui regroupe des professionnel.le.s prêt.e.s à être consulté.e.s, même en dehors des situations de maltraitance, sur tous les aspects de la relation parents/enfants durant cette période compliquée pour tou.te.s. Et le site Grandir Ensemble, destiné avec le même champ de compétence aux enfants en situation de handicap et leurs parents.
    • Sur le site de CAF : https://mon-enfant.fr

    https://mon-enfant.fr/web/guest/coronavirus-s%C3%A9lection-de-ressources-%C3%A0-destination-des-parents

    https://www.monenfant.fr/coronavirus-conseils-et-supports-pour-en-parler-avec-les-enfants/

    https://monenfant.fr/coronavirus-quelles-dispositions-pour-garder-son-enfant-%C3%A0-la-maison-/-/asset_publisher/FQsYpzkUazUV/content/coronavirus-quelles-dispositions-pour-garder-son-enfant-a-la-maison?

    • #NousToutes lance Confinement & Parentalité, un système de soutien aux parents pour les aider à tenir le coup. Comment ça marche ? Les créateur/trices de cette initiative ont créé des groupes WhatsApp fermés aux échanges. Chaque groupe pouvant contenir jusqu’à 257 personnes, les groupes sont dupliqués au fur et à mesure qu’ils se remplissent.

    Vous pourrez y retrouver des conseils pour ne pas péter les plombs, des ressources utiles pour faire la classe ou encore des idées d’activités (avec ou sans écrans) pour occuper les enfants ou les ados. C’est par ici : bit.ly/parentsconfines

    • Chaque académie a mis en place des outils pour permettre aux élèves de faire des exercices en ligne, si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des établissements scolaires qui vous concernent. Le CNED a mis en ligne des ressources pour 4 semaines de cours à la maison. Il faut créer un compte pour y accéder. Primaire : http://Ecole.cned.fr / Collège : http://College.cned.fr / Lycée : http://Lycee.cned.fr

    Cahiers de vacances et manuels scolaires gratuits

    Activités en ligne

    Sur la question des violences intrafamiliales

    Dans les faits, les appels au 119, « Allô enfance en danger », ont augmenté continuellement chaque semaine depuis le début du confinement, alarmant l’UNICEF et NousToutes, qui ont lancé la campagne #EntendonsLeurCri sur les violences intrafamiliales. En troisième semaine du confinement ces appels ont grimpé à +53 % par rapport à la première semaine. En attendant le décompte possible de l’ensemble des victimes, le nombre d’appels urgents au 119, dont ceux nécessitant l’intervention immédiate de la police, a explosé de +60 % comparativement à la même période en 2019.

    • Le 119 est un numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être. Il est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 et gratuit. Documentation et possibilité de signalements sur le site suivant : https://www.allo119.gouv.fr/
    • Le centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s est joignable par téléphone gratuitement au 0 810 800 030.
    • Pour les enfants victimes de violences, en plus des numéros et plateformes nationales, vous pouvez contacter l’antenne locale du centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s au 04 67 67 65 62. Autre possibilité : contacter la Protection Maternelle et Infantile du conseil départemental de l’Hérault.

    Les intervenants et intervenantes sociales spécialisées dans la prise en charge des victimes de violences dans les commissariats du départements sont joignables à ces numéros :

    BEZIERS Secteur Police 04 67 49 54 30

    MONTPELLIER Secteur Police 04 99 13 51 33

    HERAULT OUEST Secteur Gendarmerie 06 12 39 62 70

    HERAULT EST Secteur Gendarmerie 04 99 53 59 28

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