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Sécuritaire – Page 2 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Sécuritaire


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    I CAN’T BREATHE – JE NE PEUX PAS RESPIRER IL N’Y A PAS DE BONNE POLICE

    14 Juin 2020

    Si Christophe Castaner affirme que la France ce n’est pas les Etats-Unis et se permet de condamner l’assassinat de Georges Floyd par la police, c’est qu’il a la mémoire sélective. Environ 15 personnes sont tuées chaque année par l’action de la police en France. Les violences, humiliations, et assassinats ont augmenté ces dernières années d’après le dernier rapport du défenseur des droits. En mai, le compteur était déjà à 12 morts. Chez ce ministre, le cynisme le dispute à l’incompétence – Il vient ainsi annoncer remplacer la très dangereuse prise d’étranglement par l’encore plus dangereux tazer, responsable de nombreux décès par arrêt cardiaque…

    Partout, la police exprime le racisme d’état


    Castaner a déclaré en réaction à l’assassinat de Georges Floyd : « il n’y a pas d’institution raciste ou de violences ciblées. Il n’y a qu’une police républicaine au reflet de la société ». Il n’y a effectivement qu’une police républicaine et elle est intrinsèquement raciste. La république française est née dans le sang de la colonisation et porte en elle l’impérialisme et le racisme qui en découle. Les colonies que la France a conservées sont d’ailleurs toujours le laboratoire du pire en matière de maintien de l’ordre (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Guyane…)


    Ce n’est pas un hasard, si la liste des morts par la main de la police comporte autant de personnes nonblanches. Ce n’est pas un hasard non plus si les méthodes actuelles de la police française, exportées largement à l’international, sont nées dans le contexte de la guerre d’Algérie.

    Que ce soit aux Etats-Unis, où le racisme est également ancré historiquement dans les structures sociales ou en France où le racisme d’Etat s’exprime de manière très décomplexée depuis plusieurs années, à travers les lois anti-voile ou les propos assumés des gouvernants stigmatisant spécifiquement les personnes musulmanes, le racisme des policiers n’est pas un racisme d’individu. C’est bel et bien un racisme institutionnel. Les scandales ponctuels mettant en cause des propos racistes et sexistes de policiers ne sont que la face émergée de l’iceberg et il est évident que l’ensemble de l’institution est gangrénée par un racisme révélant le vrai visage de l’Etat.


    Partout, la police est garante des inégalités

    De manière institutionnelle, la police est le bras armé de l’Etat. Le rôle de la police n’est pas de protéger la population, mais les intérêts des gouvernants.

    Ainsi, lorsque la population s’oppose à des décisions du gouvernement, la police ne protège pas les manifestants, mais les réprime, pour protéger les décisions du gouvernement, comme l’illustrent parfaitement ces trois dernières années de violente répression des mouvements sociaux des Gilets Jaunes, contre la loi travail, contre la réforme des retraites.


    L’Etat comme forme d’organisation sociale permet à l’économie capitaliste de prospérer, elle qui est fondée sur le principe d’exploitation de la majorité par une minorité. L’Etat est ainsi garant des inégalités que portent en lui le système capitaliste. Ses institutions, dont la police, sont nécessairement garantes de ces mêmes inégalités. C’est ainsi qu’on ne verra jamais un riche patron en garde à vue pour ne pas avoir assuré la sécurité de ses salariés, mais qu’on voit en revanche régulièrement les policiers sévir dans les quartiers les plus pauvres, harceler ses habitants pour rien.


    L’un des objectifs de l’Etat c’est d’assurer aux plus riches et puissants, un ordre social pacifié, dans lequel les exploité-es et les laissé-es pour compte du système ne vont pas protester. De manière systémique, la police aura alors pour fonction d’humilier, d’intimider, de réprimer, les populations considérées comme mettant en péril cet ordre social pacifié, cet ordre public. Ainsi, nous devons craindre la police dès notre plus jeune âge pour nous dissuader de nous opposer à cet ordre public pacifié, et nous devons aussi savoir que la police peut tuer si elle le souhaite. D’ailleurs, les policiers mis en cause dans des affaires de violences et de meurtre, dans le cadre de leurs fonctions, ne sont, sauf quelques très rares exceptions, jamais sanctionnés, ni vaguement inquiétés.


    Quelques soient les pays, les usages, les méthodes employés ou bien les armes utilisés, la police aura toujours ce rôle social de garant des inégalités et de protection des gouvernants.

    Une bonne police n’existe pas, un bon Etat n’existe pas, un bon capitalisme n’existe pas.

    Luttons pour la rupture et pour une autre société.


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    La loi « haine » renforcée et adoptée au nom de l’antiterrorisme

    15 Mai 2020

    Le 13 mai 2020, l’Assemblée nationale a finalement adopté la loi Haine, aussi connue sous le nom de loi Avia, du nom de sa rapportrice, la députée LREM Laetitia Avia. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous ne reviendrons pas sur les récentes révélations de Mediapart concernant les comportements précisément haineux de Laetitia Avia [1]. Nous ne reviendrons pas non plus sur comment, une fois de plus, la lutte contre le « terrorisme » sert de prétexte pour le recul sans fin de nos droits et de nos libertés. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous rappellerons seulement ce qu’autorise très concrètement cette loi, en citant le communiqué de la Quadrature du Net [2] :

    « Elle exige que tous les sites Web (pas uniquement les plateformes géantes) censurent en une heure (pas en vingt-quatre heures) les contenus signalés par la police comme relevant du “terrorisme” (sans que cette qualification ne soit donnée par un juge, mais par la police seule).

    Si le site ne censure par le contenu (par exemple car le signalement est envoyé un week-end ou pendant la nuit) la police peut exiger son blocage partout en France par les fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR…). »

    Une fois de plus, l’État français s’illustre par sa triste volonté de se transformer en État policier. Cela ne nous surprend malheureusement pas et ne fait que renouveler notre détermination à combattre cet État et ses évolutions par tous les moyens.

    Union communiste libertaire, 14 mai 2020

    [1] « Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants », Mediapart, 12 mai 2020.

    [2] « Vote final de la “loi haine” », La Quadrature du Net, 11 mai 2020.



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    Enregistrement du « Savoir est une arme » sur « Politiques sanitaires et répressives, l’exemple de la variole »

    05 Mai 2020

    L’édition du savoir est une arme du 23 avril, que nous avons donné sur le Discord du Barricade a été enregistrée et l’audio est désormais en ligne, sur le site de nos camarades du Poing.

    Vous le trouverez ici bonne écoute !



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    1er mai : Pour Le Pen la protection, pour les autres la répression !

    04 Mai 2020

    Ce vendredi se déroulait un 1er Mai dans une ambiance jamais vue. Privé des grands rassemblements qui traditionnellement commémorent les luttes du mouvement ouvrier et leur caractère international. Le mouvement social a fait preuve, partout dans le monde, d’ingéniosité dans les multiples formes de mobilisations. Alors qu’en région parisienne les rassemblements étaient interdits par la police, le Rassemblement national a pu tenir sa cérémonie habituelle devant la statue de Jeanne d’Arc.

    En France, toutes manifestations, même minimes, était interdites. Si beaucoup de personnes ont choisi de montrer leurs convictions via différentes formes alternatives (banderoles, pancartes, collages, manif virtuelle etc.), certain·es ont tout de même tenté de se rassembler physiquement (en gardant la distanciation physique de rigueur !), dans plusieurs dizaines de villes. Ce fut le cas sur la place de la République à Paris et dans bien d’autres villes encore (Aix-en-Provence, Guingamp…). À Montreuil (93), une assemblée générale d’habitants et d’habitants avait choisi une apparition collective publique à laquelle l’UCL s’est jointe. La police l’a empêché. Un peu plus tôt, la Brigade de solidarité populaire de la ville organisait une distribution de légumes gratuite : elle a été interrompue et dispersée par la police, avec amendes à la clef.

    Pourtant il semble bien qu’une fois encore ce déchaînement sécuritaire soit différencié : au même moment, dans les quartiers bourgeois de Paris, Marine Le Pen et son acolyte du Rassemblement national Jordan Bardella étaient en liberté. Ils rendaient officiellement l’hommage traditionnel à Jeanne d’Arc si chère à toute l’extrême droite française. Là, point de matraques, point d’amendes. Le duo a pu tranquillement tenir sa cérémonie sous l’œil de policiers en civil protecteurs, et des caméras de BFM-TV. Ainsi d’un côté, la distribution gratuite de nourriture est interdite et réprimée, de l’autre les parades de l’extrême droite sont autorisées, filmées, protégées.

    S’il en était besoin, voici encore une preuve de la bienveillance affichée publiquement des pouvoirs publics vis à vis de l’extrême droite. Car nous n’imaginons pas une seule seconde que M. Castaner et son sous-fifre, M. Lallement, aient pu ne pas avoir vent en amont de cette mise en scène réalisée au mépris des règles du confinement. Cependant, comment s’étonner, quand le gouvernement réaffirme chaque jour sa dérive autoritaire, et que sa police dans les quartiers populaires met en acte les slogans de l’extrême droite sans être inquiétée ?

    Ce traitement différencié entre les « premiers de cordée » et les plus précaires, jeunes des quartiers populaires en tête, entre le mouvement social et les xénophobes, renforce au contraire notre détermination, notre motivation à organiser en actes la solidarité de classe et l’autodéfense populaire dans cette crise.

    L’union communiste libertaire réaffirme sa solidarité aux côtés de celles et ceux qui luttent et subissent la répression d’État et les attaques fascistes. Les mauvais jours finiront !

    La commission antifasciste de l’UCL le 4 mai 2020



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    Non à StopCovid, oui à de vraies mesures sanitaires

    30 Avr 2020

    L’Union communiste libertaire s’oppose fermement, comme la grande majorité de la gauche associative, syndicale et politique, au fichage de la population prétendument au nom de l’urgence sanitaire. Nous réclamons au contraire de véritables mesures de suivi et plus de moyens humains et matériels. À la foi aveugle dans le solutionnisme technologique, nous opposons la sauvegarde de la population contre les intérêts mercantiles.

    Depuis quelques jours, le débat autour de l’application de traçage informatique des malades StopCovid s’enflamme. Les expert·es, épidémiologistes ou informaticien·nes, partisans du projet ou détracteurs de celui-ci, s’expriment dans les colonnes des grands médias nationaux comme le Monde [1] ou encore Libération [2] ; la CNIL exprime ses habituelles « réserves » [3] sans jamais trop s’engager ; des associations de défense des libertés comme la Ligue des Droits de l’Homme [4], la Quadrature du Net [5] ou Framasoft [6] [7] et des structures syndicales comme l’Union syndicale Solidaires [8], le Syndicat national des journalistes, le SNJ-CGT, le Syndicat de la Magistrature, le Syndicat des avocats de France, la Confédération paysanne, Solidaires Informatique [9] ou l’Ugict-CGT [10] [11] multiplient les communiqués tirant la sonnette d’alarme ; les capitalistes de la « tech », Google & Apple [12] mais aussi par exemple le toulousain Sigfox, se placent au contraire en concurrents de StopCovid et espèrent bien emporter le gros lot – Sigfox propose ni plus ni moins que de remplacer les ordiphones (smartphones) par des bracelets électroniques [13] !

    L’illusion sécuritaire puis la dérive autoritaire

    Nous faisons évidemment nôtres les arguments de notre camp, qui ont beaucoup circulé ces derniers jours et que nous n’allons donc pas répéter ici. Nous clamons haut et fort que StopCovid doit être rejeté massivement par la population. Dans l’immédiat, parce qu’il s’agit d’une fausse solution, dont l’efficacité est loin d’être prouvée, et qui risque même de donner une fausse impression de sécurité à la population, ce qui pourrait aller jusqu’à favoriser l’émergence d’une seconde vague épidémique. À plus long terme, parce que la base de données ainsi constituée allongera encore la liste malheureuse de fichiers déjà existants qui seront tôt ou tard dérobés par des individus malveillants, revendus par les industriels du numérique ou encore détournés par un gouvernement en pleine chute libre autoritaire, à des fins de surveillance et de contrôle policier de la population.

    Un point nous semble important : que le projet soit adopté ou non par l’Assemblée Nationale importe finalement bien peu, puisqu’il semble à peu près garanti à ce stade que l’installation de StopCovid ne sera pas obligatoire.

    Nous appelons donc d’ores et déjà au boycott populaire de StopCovid.

    Contre le coronavirus : des masques, des tests, des soignant·es

    Aucune application, aucun bracelet électronique, ne fera de miracle : pour lutter contre l’épidémie, il faut commencer par avoir du matériel sanitaire de base (masques, tests, etc.) et des moyens humains adéquats (soignant·es, chercheur·ses, etc.). L’État français manque aujourd’hui cruellement de tout ceci et refuse de se donner les moyens nécessaires : réquisitions d’entreprises, embauches et financements massifs, etc. C’est pourquoi le gouvernement se retranche dans le « solutionnisme technologique » si cher aux capitalistes et à la Silicon Valley, espérant convaincre la population que le monde pourra être sauvé par un logiciel et du Bluetooth. Nous ne sommes pas dupes, et leur monde, nous ne voulons pas le sauver.

    Commission librisme de l’UCL le 28 avril 2020

    [1] StopCovid : comprendre le débat sur les espoirs et les craintes du traçage des Français par leur téléphone, Le Monde, 25 avril 2020

    [2] Pour faire la guerre au virus, armons numériquement les enquêteurs sanitaires, Libération, 26 avril 2020

    [3] Publication de l’avis de la CNIL sur le projet d’application mobile « StopCovid », CNIL le 26 avril 2020

    [4] La crise sanitaire ne justifie pas d’imposer les technologies de surveillance, Observatoire des libertés et du numérique le 8 avril 2020

    [5] Nos arguments pour rejeter StopCovid, La Quadrature du Net le 14 avril 2020

    [6] Applis de traçage : scénarios pour les non-spécialistes, Framablog le 24 avril 2020

    [7] StopConneries, Framablog le 22 avril 2020

    [8] Application « Stop Covid » : Non au traçage numérique !, Union syndicale Solidaires le 27 avril 2020

    [9] « Application StopCovid : Une expérimentation liberticide, une illusion technologique », Solidaires Informatique le 20 avril 2020

    [10] « StopCovid est un projet désastreux piloté par des apprentis sorciers », Ugict-CGT et La Quadrature du Net le 25 avril 2020

    [11] Deux ou trois choses sur les applications de suivi de contacts pendant l’épidémie, Stéphane Bortzmeyer le 19 avril 2020

    [12] Google et Apple détaillent leur outil de contact tracing, toujours incompatible avec StopCovid, Numerama le 24 avril 2020

    [13] « On va dire que je vends ma soupe, mais un bracelet, c’est mieux qu’une appli de tracing », Les Échos, 21 avril 2020


    Par Sylvain Santé Sécuritaire

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    LE CONFINEMENT: CONSÉQUENCE DE L’INCURIE POLITIQUE ET DE LA MÉTHODE SECURITAIRE DU GOUVERNEMENT DE MACRON

    24 Avr 2020

    La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en France s’est posée d’emblée en termes sécuritaires tout autant qu’en termes sanitaires, témoignant d’une tendance lourde à utiliser l’autorité de l’état comme solution miracle à des problèmes ne pouvant être résolus à coup de matraque. Pour preuve, deux outils essentiels pour la gestion prophylactique1 d’une épidémie ont été négligés : le gouvernement Macron a laissé son stock de masques périmer alors qu’il montait à 750 millions en 20172 et n’a pas cherché à reconstituer ce stock avant la fin du mois de mars malgré de nombreux avertissements3. De même, le dépistage massif n’a pas été une priorité, et même à l’heure du déconfinement, le test de personnes asymptomatiques, pourtant essentiel, ne semble toujours pas à l’ordre du jour4. De manière paradoxale, à la mi-mars en France, la vente de masques en pharmacie est ainsi interdite aux particuliers, alors qu’il n’est plus possible de se faire tester à moins de présenter des symptômes extrêmement graves. Deux outils sanitaires indispensables dans la lutte contre une maladie respiratoires sont donc interdits à la population !

    Tout comme le faisait la préfecture dans le roman La peste d’Albert Camus5, le gouvernement français décide de compenser le manque de matériel sanitaire par l’application des mesures sécuritaires. Cette gestion se traduit par la mise en place d’un confinement généralisé de la population sous peine de contravention et de prison en cas de multi récidive.

    Il est certain que pour contrôler la propagation d’un virus, il faut cibler son hôte, c’est-à-dire, le corps de l’individu. Le confinement est une stratégie qui sert à séparer les corps afin de diminuer les probabilités de contagion. Avec la baisse du nombre de malades, on évite l’effondrement des services de réanimation. Pour autant, le confinement n’est pas une mesure sociale sans conséquences. C’est une forme d’enfermement similaire à celle des sociétés disciplinaires modelées sur la prison. L’individu, son corps, est enfermé dans un lieu clos et tous ses mouvements à l’extérieur sont surveillés.

    Le sujet, pendant le confinement, comme dans tout régime disciplinaire, est libre de se déplacer d’un lieu clos à un autre lieu clos. L’attestation de déplacement dérogatoire indique les lieux clos vers lesquels l’individu enfermé est autorisé à se déplacer: 1. Le Domicile. 2. Le lieu d’exercice de l’activité professionnelle. 3. Le Supermarché. 4. L’Hôpital. 4. Le domicile d’une personne vulnérable. 5. L’air libre accessible l’est dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile. Les corps non confinés et en mouvement sont en permanence contrôlés par la police. Ainsi, nous nous retrouvons dans une prison urbaine.

    Une frappante illustration de ce régime en est le service de réanimation du CHU de Toulouse: celui-ci est gardé par une douzaine de militaires de l’opération Sentinelle qui stationnent, armés de FAMAS. Ici, on observe l’impuissance et l’absurdité de la logique sécuritaire, qui nous fait penser à ce roi de Perse qui lorsque la mer se mit à être agitée par la houle, fit fouetter la mer par ses soldats espérant que les flots auraient peur de la punition et se calmeraient6.

    Plus largement, la France est devenue graduellement un pays de plus en plus autoritaire qui utilise systématiquement la violence d’état pour affronter ses problématiques sociales. Aux multiples difficultés des quartiers populaires et banlieues (chômage, précarité, logement…), pourtant connues depuis plusieurs décennies, la seule réponse a été sécuritaire : flashballs, BAC, LBD, comparutions immédiates, le tout enveloppé dans une rhétorique guerrière sur les territoires perdus de la République. Aux divers mouvements sociaux, tout particulièrement les Gilets Jaunes qui avant tout réclamaient de la justice sociale, le traitement est similaire : après avoir été labellisés comme « factieux » insurrectionnels ils sont la cible d’un maintien de l’ordre contre insurrectionnel entrainants blessure, mutilations, décès et incarcérations massives7.

    Face au Covid-19, un peu comme les médecins de Molière qui préconisent pour n’importe quelle maladie une bonne saignée, le traitement a été le même : une réponse sécuritaire. C’est une forme de politique dans la continuité de la sanglante histoire du capitalisme patriarcal, guidée par l’idée de la domination et du contrôle des corps dociles. L’orgueil des “grands hommes” d’état, nous ment en masquant des erreurs telles que le maintien des élections municipales ou les pénuries de masques et de tests, et sous un ton bouffon paternaliste nous déclare “en guerre”. Sous la logique de la guerre, c’est la mise en place d’un état d’exception: “état d’urgence sanitaire”, “état de peste” dont la principale mesure de« confinement » qui est une forme assouplie d’assignation à résidence.

    Les “citoyens” comme on nous appelle, se retrouvent rétrécis et assujettis car dans cette période de crise sanitaire où l’état ne joue que la carte de la sécurité, notre humanité est diminuée, l’état ne nous considérant que comme des corps surveillés, suivis, marqués, assignés, contrôlés, tabassés, analysés, désinfectés, reconduits, arrêtés, déplacés… des corps soumis qui ne peuvent plus parler, qui n’ont pas le droit de crier, dont les droits de contester sont réduits… Attention à ne pas tomber dans le piège de cet état d’exception sanitaire, d’autant plus qu’il est amené à durer au-delà du confinement!

    Il est vrai qu’en termes sanitaires, le confinement présente une pertinence au vu de l’absence de moyens de protection et de possibilités de dépistage de masse. Néanmoins, n’oublions pas que la raison pour laquelle nous n’avons pas eu des masques ni des tests a été un choix politique. Les choix stratégiques de pays tels que l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan le confirment. Pourtant, si nous avions eu ces masques et ces tests pour toute la population, il aurait été possible de maintenir des relations sociales entre les personnes.

    Pendant le confinement qui nous est imposé, toute forme de sociabilité est interdite. Cet isolement total de la population aurait pu être évité si l’état avait priorisé une autre gestion que la sécuritaire. Un confinement prenant forme d’une distanciation sociale aurait pu exister si des équipements de protection avaient été fournis à la population. La souffrance psycho-sociale que cause l’instauration de ce régime d’enfermement découle également de ce choix politique sécuritaire.

    Pour pallier l’absence d’anticipation de la pandémie en France, et la saignée néolibérale du système de santé français, la réponse sécuritaire a été le choix premier du gouvernement français. Et cela, nous ne l’oublierons pas non plus.

    Il est temps de penser à comment résister à ces mesures liberticides, à ne jamais les in-corporer. Il faut critiquer ce choix politique sécuritaire et liberticide, d’allure sanglante et patriarcale, d’autant plus qu’il est douteux en termes sanitaires : à l’heure où nous écrivons ces lignes, la France est un des pays qui comptent le plus de décès dans le monde…

    Groupe de Travail – Violence d’état et COVID – UCL Montpellier

    1 La prophylaxie est l’ensemble de mesures préventives pour éviter la propagation d’une maladie contagieuse.

    2 https://www.huffingtonpost.fr/entry/touraine-defend-son-bilan-sur-les-stocks-de-masques-et-renvoie-la-balle-a-macron_fr_5e937bfdc5b617e5c926f941

    3 https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

    4 https://www.youtube.com/watch?v=FIFjIwVTPhE

    5 Ref stratégie de la préfecture

    6 https://www.lhistoire.fr/classique/%C2%AB-histoires-%C2%BB-dh%C3%A9rodote

    7 https://www.davduf.net/alloplacebeauvau


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    Les huit mesures les plus liberticides de la loi d’état d’urgence sanitaire

    22 Avr 2020

    Pour combattre l’épidémie de COVID-19 que nous traversons, d’importantes mesures sanitaires, notamment de distanciation sociale sont nécessaires. Prétendant y répondre de la manière la plus énergique possible, le gouvernement a instauré l’état d’urgence sanitaire. Si certaines mesures peuvent sembler inspirées par le bon sens, les autres sont tout bonnement liberticides, permettant sous couvert de lutte contre l’épidémie un tour de vis liberticide et réactionnaire dont nous craignons la pérennisation à la sortie du confinement. En voici quelques unes

    1. Restrictions majeures au droit de circuler : En l’absence de masques et de tests, il y a une logique sanitaire à ne plus sortir et à pratiquer une distanciation sociale maximum. Néanmoins, le confinement prend une dimension extrêmement répressive que d’autres pays n’ont pas adoptée. Plutôt que la bonne volonté de la population, le principal outil du respect du confinement est la répression policière accompagnée d’un mouvement de délation massif. Les violences policières se sont multipliées avec à l’heure où nous écrivons ces lignes, cinq décès lors de contrôles de confinement. De plus, le respect du confinement comporte une dimension raciste avec une forte sévérité dans les quartiers populaires de banlieue et un laxisme dans les beaux quartiers comme à Paris ou le préfet Lallement laisse se tenir une messe catholique intégriste au mépris des consignes sanitaires.
    2. Atteintes majeures au droit du travail : la loi d’état d’urgence offre la possibilité à l’employeur de limiter unilatéralement congés et RTT, modifier des plannings, et d’augmenter le temps de travail jusqu’à 60 heures par semaine. Dans un état d’urgence appelé à durer le code du travail a été pulvérisé « provisoirement ». Si le MEDEF ne demande plus l’augmentation du temps de travail, c’est qu’en réalité il a déjà gagné sur ce point
    3. Interdiction de rassemblements et de manifestations : ça veut dire que les moyens de contestation que l’on connait et que l’on utilise habituellement sont actuellement tous interdits… Si dans le cadre du confinement, ces mesures peuvent sembler pertinentes, il est sûr que lors du déconfinement, elles serviront à bâillonner toutes les oppositions au politiques pro patronales et liberticides du gouvernement.
    4. La fermeture des établissements accueillant du public englobe les permanences physiques de nombreuses associations d’aide aux victimes de violence conjugale, le planning familial, les foyers d’accueil, les structures d’aide sociale à l’enfance. En termes de protection des femmes victimes de violence c’est une catastrophe alors même que parallèlement le confinement a pour conséquence l’augmentation importante des violences intrafamiliales. Les associations peinent à poursuivre le suivi des situations dont elles ont la charge. En outre, sans l’existence de lieux de sociabilisation, les femmes qui subissent des violences au domicile n’ont plus de refuge, de possibilité de parler à quelqu’un, de simple possibilité de quitter le domicile pendant quelques heures…Le propre des violences intrafamiliales c’est de rester confiner à la maison. Déjà, en temps normal, il est difficile de sortir de ces situations, de briser le silence, d’exposer la violence au grand jour. Le confinement a pour conséquence d’exacerber le phénomène de huis clos et d’omerta.
    5. Réduction de l’accès à l’avortement : Les délais pour avorter sont restés les mêmes (12 semaines) en dépit des difficultés à accéder aux services pratiquant l’IVG. De nombreuses structures pratiquant l’avortement hors hôpital ont fermé leurs portes (fautes de soignant.e.s ou de matériel en nombre suffisant tels les masques et gels hydroalcooliques). Du côté des hôpitaux, les créneaux réservés aux IVG dans les blocs opératoires ont par endroits été purement et simplement supprimés, ce qui enlève donc la possibilité d’avorter sous anesthésie générale.
    6. Fermeture des frontières : ça implique que les personnes qui sont contraintes de fuir leur pays pour des raisons politiques, économiques, pour sauver leur vie, ne le peuvent actuellement plus. Les migrants qui ont réussi malgré tout à traverser la Méditerranée sont face à une Europe hermétiquement close. Il n’y a plus qu’un seul bateau de sauvetage qui sillonne la méditerranée et il se voit refuser l’entrée dans tous les ports d’Europe. La situation était déjà dramatique avant, l’épidémie entraînant une fermeture totale des frontières, l’a encore aggravée.
    7. En prison, aggravation des conditions de détention La prison en temps normal est déjà un espace d’exception et de restriction de libertés. On assiste, dans cette période d’exception à la suppression de tous les petits espaces de liberté et de plaisir pouvant exister pour un-e détenu-e. )
    • Suppression des parloirs avec la famille
    • Suppression des activités
    • Suppression des promenades

    8. Fonctionnement d’exception de la justice et violation des droits de la défense :

    • La prescription suspendue : la durée de l’état d’urgence sanitaire compte pour du beurre, et ce temps ne s’écoule pas pour poursuivre les personne, les condamner et faire exécuter leur peine.
    • L’avocat par téléphone en garde à vue ! autant dire qu’il sera difficile de d’assurer de la confidentialité des entretiens avec l’avocat ! Un témoin du comportement des flics pendant la garde à vue qui disparait.
    • Une justice pénale rendue à l’abri des regards de manière expéditive légalisée par les mesures autorisant la restriction de la publicité des audiences et le recours systématisé à la visioaudience :
    • Les détenus-es, présumé-es innocent-es, peuvent être emprisonné-es provisoirement plus longtemps
    • Des audiences autorisant la privation de liberté d’étrangers en centre de rétention et de patients en hôpital psychiatrique, sans leur présence à l’audience, voire, par téléphone.

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    Violences policières : il faut que ça cesse !

    20 Avr 2020

    Les violences policières n’ont pas cessé avec le confinement. Au contraire, l’état d’urgence sanitaire encourage la police à verbaliser, humilier et blesser pour non-respect du confinement. Cette violence policière qui tue et mutile. Et qui frappe la population des quartiers populaires qui subit les inégalités sociales et les discriminations raciales en plus d’être en première ligne face au Covid19.

    La dernière en date, c’était ce samedi 18 avril, à Villeneuve-la-Garenne. Des policiers au sein de leur véhicule banalisé, après avoir repéré un homme à moto, ont brutalement ouvert leur portière au moment où celui-ci passait pour l’arrêter. Avec le choc, le véhicule et son conducteur, Mouldi, ont été projetés contre des poteaux avant de chuter au sol. La violence des impacts a provoqué une grave fracture ouverte de la jambe. La police a ensuite dispersé les témoins et habitant·es indigné·es.

    La nuit du 20 avril a été une nuit de colère et de révolte parmi la population, avec des affrontements qui ont duré plus de deux heures : aux feux d’artifice lancés ont répondu les grenades lacrymogènes et les charges policières contre les révolté·es. Le journaliste Taha Bouhafs y a été une fois de plus interpellé, une fois de plus violemment, avant d’être relâché… avec une amende pour non-respect du confinement.

    Une nuit qui aurait été marquée par des gestes de révolte dans plusieurs quartiers populaires à travers la France à en croire les témoignages sur les réseaux sociaux. Ce sont bien les violences et humiliations policières quotidiennes, et qui n’ont pas cessé avec le confinement, qui ont mis le feu aux poudres.

    Car la liste de ces violences s’allonge de jour en jour. La police par ses agissements s’est déjà rendue responsables de plusieurs décès. Comme ce fut encore récemment le cas, le 8 avril à Béziers, où Mohamed, un SDF, est décédé suite à son interpellation. À Bruxelles, Adil, un jeune de dix-neuf ans est décédé après avoir été percuté par les policiers.

    Indicateur symbolique de l’impunité policière : à Noisy-le-Grand en banlieue parisienne, un policier qui n’était pas en service n’a pas hésité à se mettre en scène sur les réseaux sociaux, avant et après avoir tiré sur son voisin avec son arme de service car celui-ci « faisait trop de bruit ». Ce policier a été remis en liberté après sa garde à vue.

    Marche pour la justice et la dignité du 19 mars 2017

    Chaque jour de nouvelles vidéos circulent, montrant humiliations, coup de taser, ou tabassages… Le confinement accentue la dangerosité des interventions policières. Les victimes étant facilement isolées par les policiers dans les rues désertes et les témoins ne pouvant se rassembler autour de la scène sans risquer une amende.

    Nous avons le droit de filmer et de documenter ces violences policières, ces contrôles humiliants, il faut continuer de l’exercer.

    Comme à l’accoutumée ce sont les personnes issues de l’immigration et des quartiers populaires qui subissent en premier lieu les violences policières, les inégalités sociales et les discriminations raciales, celles et ceux là-même qui sont en première ligne dans la crise actuelle.

    Pour l’Union communiste libertaire les révoltes de la population des quartiers populaires sont légitimes : les violences et humiliations policières doivent cesser !

    Union communiste libertaire, le lundi 20 avril 2020



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    Colombie : ce ne fut pas une évasion massive, ce fut un massacre d’État !

    19 Avr 2020

    Depuis des semaines, la Colombie comme le reste du monde subit les effets de la pandémie de Covid-19. Depuis l’arrivée de l’épidémie dans la région, les détenu-e-s manifestent pour demander des libérations massives. Le 21 mars, dans plusieurs prisons, les détenu-e-s se sont levé-e-s et la réponse de l’administration a été la répression dans le sang. Fin mars, les premières morts de l’épidémie étaient des détenu-e-s. Nous signons et diffusons ce communiqué d’Acción Libertaria Estudiantil, organisation communiste libertaire étudiante : la solidarité traverse tous les murs et toutes les frontières !

    Dans le monde entier les prisons brûlent et les cris des prisonnier-e-s se lèvent contre le système de domination carcéral. Dans les prisons du monde entier, la suspension des visites et la négligence des administrations pénitentiaires face à la situation sanitaire ont mené les détenues à protester collectivement contre les potentiels foyers de contagion massive.

    En Colombie, à la tombée de la nuit du samedi 21 mars, des hommes et des femmes de tout le pays ont fait résonner les prisons avec leurs cris de dignité, liberté et justice. Au milieu de la panique globale due au covid-19, elles et ils ont voulu interpeller cette même société qui les a condamné-e-s en grande majorité pour appartenir aux classes populaires. Elles et ils ont crié contre un système carcéral créé pour nier tous leurs droits.

    Face aux revendications justes des détenu-e-s, l’État a répondu comme il sait le mieux faire : par des balles et du sang. Ce massacre d’État se solde par 23 mort.e.s dans la prison Modelo de Bogotá et 2 de plus dans la prison de Cómbita dans le département de Boyacá. À ceux-ci s’ajoutent plus de 80 blessé-e-s selon les données officielles. Le message de l’État aux mains de l’INPEC [administration pénitentiaire] est clair : la mort sera le prix de la lutte collective dans les prisons. Comme si de rien n’était, la ministre de la justice a laissé entendre que l’opération ayant causée ce massacre, c ‘était déroulée sous contrôle et fût couronnée de succès, proclamant quel a permis d’empêcher des « évasion criminelles ».

    En réalité, tuer des prisonnier-e-s de manière indistincte ne fut certainement pas le résultat d’une panique des gardien-ne-s. Ce fut une stratégie de répression, visant à écraser la révolte, divisant les prisonnier-e-s entre celles et ceux qui participèrent au mouvement de protestation et les autres, générant rancœur et incompréhension, imposant ainsi un état de terreur. Au-delà des assassinats terroristes, par la torture et l’humiliation l’INPEC impose son pouvoir sur les corps des détenu-e-s. Cette situation pousse à l’extrême le rôle de la prison en tant qu’institution de domination des pauvres, des déviant-e-s et des racisé-e-s. Dans La Modelo, le 21 mars, les prisonnier-e-s n’étaient plus des personnes, mais des corps jetables, à la merci de la violence sadique de l’INPEC et de la police.

    Ce meurtre perpétré par l’État colombien pourrait constituer l’un des pires massacres contre la population carcérale du pays de ces derniers temps, avec ceux commis par les paramilitaires entre 1999 et 2001 dans La Modelo [1]. Pourtant, face à de tels événements, la presse grand public a consacré ses articles à la première mort colombienne du virus et a renforcé la rhétorique autoritaire de l’État, incapable de reconnaître l’ampleur sans précédent du massacre perpétré par l’INPEC. En fait, au moment de l’écriture de ce communiqué, les prisons avaient tué plus que le Covid-19 en Colombie. Si la société en temps normal méprise la vie des prisonniers, l’absence de réaction politique réduit les victimes à des vies sans importance. Dans la logique du capitalisme, seules les vies qui produisent dans le système marchand sont importantes, et c’est en ce sens que les actes de barbarie du système pénitentiaire sont justifiés. Nous savons que la plupart des criminels se trouvent dans les rues et dans de grands bureaux où ils détiennent le pouvoir d’entreprises privées et du pouvoir public étatique.

    Les actions de protestations des prisonnier-e-s ont abouti à la déclaration de l’état d’urgence pénitentiaire dans le pays, mesure grâce à laquelle entre 4 000 et 15 000 détenu-e-s pourraient être libéré-e-s des prisons : une avancée significative dans la réduction de la surpopulation carcérale qui garantit des conditions saines à ceux qui les habitent. Cela n’est pas dû au gouvernement, qui insiste pour ignorer la réalité critique des prisons colombiennes. C’est une victoire du mouvement carcéral, des hommes et des femmes qui ont choisi de revendiquer leur dignité derrière les barreaux.

    Pour cette raison, nous voulons transmettre un message aux victimes du système carcéral qui se battent pour leur vie et leur dignité. Nous soutenons les mobilisations collectives et la défense légitime contre les homicides massifs de l’INPEC. Dans nos luttes, nous n’oublierons jamais celles et ceux qui ont été tué-e-s par l’administration pénitentiaire. Nous porterons toujours dans nos cœurs la douleur de cette répression qui nous laisse sans voix.

    Aux parents des victimes de ce massacre d’État, nous exprimons notre solidarité et notre affection. Nous accompagnons vos demandes de justice et de vérité. Avec le poids de la mort dans nos cœurs, nous faisons aussi nôtre leurs pertes. En hommage à Yeison, assassiné par l’État le 21 mars 2020 à la prison de La Modelo. Toujours dans nos cœurs et nos luttes.

    Acción Libertaria Estudiantil (Colombie)

    [1] https://www.semana.com/nacion/articulo/carcel-la-modelo-como-descuarti zaron-y-desaparecieron-100-personas/461246



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    Applis, drones… l’alibi sanitaire d’une surveillance généralisée

    15 Avr 2020

    Depuis le début du confinement, les gadgets et outils numériques brandis comme « solutions » de crise déferlent. Des drones aux applications mobiles de « santé », tout est bon pour tester… et espérer prendre des parts de marchés. Loin d’être des outils proportionnés et uniquement calibrés pour la crise, ils définissent une vision « solutionniste » du capitalisme qui se veut l’ultime remède à tous les maux.

    Les drones sont de sortie ! Toutes les options y sont : détection infrarouge, mégaphones embarqués qui somment les individus de rentrer chez eux, communication des positions des individus à la police, prise de température, etc. Les entreprises spécialisées dans la fabrication, le reconditionnement ou le traitement des données des drones n’ont pas loupé l’occasion pour faire du placement de produit auprès de la police et de gendarmerie [1]. Entre la collecte de données de terrain à grande échelle et les digues du respect de la loi qui ont sauté au nom de l’urgence sanitaire, chaque entreprise veut sa part du marché.

    Prenons l’exemple des opérateurs téléphoniques. Comment sait-on que la capitale a été désertée par 12% de ses habitantes et habitants ? Ce chiffre ne tombe pas du ciel, mais des antennes relais des opérateurs téléphoniques : il suffit de comptabiliser les connexions sur les bornes. Si ces données sont certes agrégées et anonymisées, nous ne doutons pas des parts de marché très lucratives que leur vente représente [2].

    Ces derniers jours, en prévision d’un éventuel déconfinement conditionné, l’idée qui monte en France est de lancer une application, StopCovid, sur l’exemple de TraceTogether développée par Singapour. Une fois installée sur son smartphone, StopCovid permettrait de signaler sa propre contamination au Covid-19 aux personnes côtoyées. La finalité, non garantie, de gagner du temps sur la propagation de la maladie, laisse des questions ouvertes : l’installation de l’application sera-t-elle consentie ou obligatoire ? Si le consentement est demandé, quelle est la garantie pour que la pression sociale et patronale n’en fasse pas une obligation ? Quid des personnes sans smartphone ? [3]

    Inutile de lister les dangers de ces outils pour gérer notre vie quotidienne. L’histoire nous montre bien que les mesures d’exception deviennent la règle une fois la crise dépassée : loi Renseignement, inscription de l’état d’urgence permanent dans la loi, fichage ADN, etc.

    « Il n’y a pas besoin de disposition législative »

    Les réponses combatives se font rares. Pis, le président de Reporters sans Frontières, Pierre Haski, est allé jusqu’à déclarer à la radio : « Les sociétés asiatiques se révèlent bien plus réactives que l’Europe pour adapter des technologies existantes à une nécessité urgente. Elles sont aussi plus tolérantes face à des technologies intrusives dans nos vies privées […]. Mais au milieu d’une pandémie comme le Covid-19, qui refusera qu’elles soient déployées si elles permettent d’en accélérer l’issue ? Il sera toujours temps de s’inquiéter après… » [4] La fin justifie les moyens ! À cela s’ajoute le « pragmatisme » de la Cnil, garde-fou des libertés numériques en France qui, à travers sa présidente Marie-Laure Denis, tente de nous rassurer : « Il faut aussi [que le suivi individualisé] respecte les principes de la protection des données : proportionnalité, durée de conservation, caractère provisoire, sécurité… Dans ce cas, il n’y a pas besoin de disposition législative » [5]. Difficile, même avec la langue de bois, de cacher que les lignes rouges seront franchies. Rappelons que la proportionnalité est une notion relative, laissant toute liberté au pouvoir de la définir à sa guise.

    La rhétorique est bien huilée. À chaque état de crise impliquant la sidération du plus grand nombre, la pensée dominante légitime la nécessité de serrer encore la vis. Apparemment, nous aurions du mal à comprendre que toute revendication de préserver nos libertés est au mieux naïve, au pire criminelle.

    « Dispersez-vous ! » Dans plusieurs villes, des drones de surveillance ont fait leur apparition au-dessus des rues vides…

    Dénoncer c’est bien, agir c’est mieux

    Avec un rouleau compresseur aussi puissant par sa pénétration dans les esprits, il est tentant de baisser les bras et de concentrer son énergie sur d’autres combats jugés plus aisés en période pandémique, comme la solidarité directe. Mais, ce faisant, ne serions-nous pas précisément en train de céder face à la propagande big-brotherienne, aux injonctions incessantes à la responsabilité individuelle ? Et si nous sommes déjà capables d’exprimer une telle résignation, comment pouvons-nous être certains que toute personne un minimum conscientisée refusera d’installer l’application pour tracer la propagation du virus ? Mais alors, comment se battre ? Peut-être en rappelant qu’encore une fois, l’essentiel est ailleurs : dans la responsabilité collective.

    Le code source de toute application de traçage doit être public (logiciel libre), le consentement doit être débattu et réfléchi collectivement afin de mieux peser le pour et le contre, les données récoltées doivent être mises hors des mains de l’État et du secteur privé, leur usage doit être limité dans le temps et décidé collectivement.

    Pour le pouvoir capitaliste de notre époque, la technologie doit pouvoir apporter une « solution » neutre et efficace à chaque problème de la société. Il faut refuser ce « solutionnisme » dépolitisant [6], car la technique n’est jamais neutre. Prendre le temps de faire ces rappels, d’en discuter avec nos proches, sans culpabilisation inquisitrice, permettra de déjouer le mécanisme d’intériorisation de la servitude volontaire.

    Commission Librisme de l’UCL

    [1] « Coronavirus : Two-i met sa technologie à disposition des acteurs étatiques », Le Journal des entreprises, 25 mars 2020.

    [2] « Orange recycle son service de géolocalisation pour la pandémie », La Quadrature du Net, 28 mars 2020.

    [3] « La crise sanitaire ne justifie pas d’imposer les technologies de surveillance », La Quadrature du Net, 8 avril 2020.

    [4] « Un bon usage de la technologie permet de lutter contre le coronavirus », France Inter, 24 mars 2020.

    [5] « Coronavirus : “Les applications de contact tracing appellent à une vigilance particulière” », Le Monde, 5 avril 2020.

    [6] Evgeny Morozov, Pour tout résoudre, cliquez ici  ! L’aberration du solutionnisme technologique, éditions FYP, 2020.


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