Projection débat le samedi 19 novembre à 17h30 à la carmagnole.
Tract et affiche ci-dessous.
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Tract et affiche ci-dessous.
Nous, militantes de l’Union Communistes Libertaires, réunies ce week-end en coordination fédérale non mixte avons adopté la motion d’actualité suivante. En tant que féministes libertaires nous portons un regard particulier sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. C’est ce regard que nous souhaitons porter ici.
La suite ici
Additionner sans fin les «scalps» de djihadistes, cela aide-t-il l’Afrique de l’ouest à aller vers une solution politique et sociale aux conflits qui la déchirent? Non. En revanche, l’opération Barkhane sécurise l’uranium nigérien et conforte la tutelle de la France sur des gouvernements vassalisés et discrédités.
Depuis 2013, la France mène une «guerre sans fin» au Sahel, principalement au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Officiellement, c’est une «guerre contre le terrorisme», formule magique simplifiant trompeusement la complexité des conflits dans la région : insoumission de minorités (touarègues ou peules) stigmatisées, concurrence foncière entre cultivateurs et éleveurs, crise économique et narcotrafic [1]…
A l’époque, l’armée malienne s’est effondrée face à l’offensive rebelle. Sa corruption structurelle était de notoriété publique – une place de sous-officier ou de soldat s’y achetait 250.000 à 500.000 francs CFA [2] – et bien des militaires ont été au front presque sans équipement, parce que leurs officiers l’avaient vendu en contrebande… Quant aux pays voisins, que l’Onu avait mandatés pour secourir le Mali, ils tardaient à bouger, et pressaient plutôt Bamako d’appeler Paris à l’aide…
Dans le sud du Mali, on s’est mis à espérer une intervention française, qui sera largement applaudie. Même des intellectuels anti-impérialistes comme Samir Amin y ont alors vu le moindre mal et l’ont appuyée [3].
En réalité, réclamer une intervention française revenait à s’enchaîner «au char néocolonial» pour «longtemps encore», écrivait alors Alternative libertaire [4]. Mais à l’époque, il était difficile de faire entendre cette critique, et la diaspora malienne en France boycotta l’un des seuls rassemblement de protestation contre Serval, convoqué devant le siège d’Areva par AL, LO et le NPA.
Sept ans plus tard, le climat est tout autre. Les opinions africaines sont de plus en plus hostiles à l’intervention française, tandis que les autres Occidentaux font tout pour s’en tenir à distance.L’opération Barkhane au premier semestre 2020. Cliquer pour agrandir Source : ministère français de la Défense
Pour sensibiliser l’opinion française à la question, il y a au moins cinq bonnes raisons de réclamer le retrait des troupes tricolores du Sahel.
Des groupes armés rustiques qui frappent et disparaissent, pas de ligne de front, pas d’objectif militaire clair, encore moins d’objectif politique, des populations civiles prises entre deux feux et suspectées de part et d’autre de collaborer avec «l’ennemi»… Autant de caractéristiques d’une guerre contre-insurrectionnelle devenue un «bourbier». Comme les États-Unis au Vietnam, comme l’URSS puis les États-Unis en Afghanistan, l’État français sait qu’il est engagé dans une guerre ingagnable. Seulement, comme ses prédécesseurs, il ne sait comment en sortir.
Quitter le Sahel dans ces conditions, c’est avouer sept ans de guerre «pour rien». Y rester, c’est perpétuer une routine macabre, où l’état-major se donne l’impression de remplir sa mission en faisant du chiffre – ou «du scalp» comme il le dit avec dérision : ici, 20 combattants tués dans une frappe de drone, là, 30 autres pulvérisés par un Mirage 2000. Ils seront vite remplacés [5].Les chefs djihadistes lors de la fondation du GSIM, en mars 2017. Au centre, la figure tutélaire : Iyad ag Ghali, formé par le régime libyen, puis chef rebelle touareg, puis homme de gouvernement à Bamako, puis rebelle djihadiste. A gauche : le prédicateur peul Ahmadou Koufa.
Le retrait piteux des troupes françaises interviendra tôt ou tard mais, en attendant, leur présence empêche que d’autres options que la «guerre au terrorisme» soient explorées. C’est le souhait d’une partie de la société malienne, qui pense que le djihad n’est que le paravent d’une rébellion dont les ressorts sont en réalité sociaux et politiques, et qu’il faut négocier pendant qu’il est encore temps, c’est-à-dire avant que des djihadistes internationaux, rescapés de Syrie par exemple, viennent faire leur trou au Sahel et rendent tout dialogue impossible [6].
Ainsi quand, en avril 2017 au Mali, une Conférence d’entente nationale a préconisé l’ouverture de négociations avec les deux principaux chefs islamistes, Ahmadou Koufa et Iyad Ag Ghali, Paris a aussitôt interdit au gouvernement malien d’aller dans ce sens [7].
Rebelote début 2020, quand la force Barkhane a affirmé qu’elle ne tiendrait aucun compte d’éventuelles négociations, et continuerait à frapper les terroristes [8]. La tutelle française empêche donc la recherche d’une solution politique par les Maliennes et Maliens eux-mêmes.Paris ferme les yeux sur les atrocités commises contre les populations civiles par ses alliés au nom de l’antiterrorisme. Photo : état-major des armées.
La routine meurtrière de Barkhane alimente le désir de vengeance. Et celui-ci progressera avec les victimes «collatérales» qui ne peuvent qu’augmenter depuis qu’en décembre 2019, Barkhane a armé ses drones de missiles. On l’a vu dans une autre «guerre sans fin», celle menée par Obama contre Al-Qaeda au Pakistan et au Yémen entre 2008 et 2016 : sur 3.800 morts dans 542 «attaques ciblées» de drones, 8% étaient des civils tués par accident [9].
Les motivations de jeunes sans-le-sou, au Sahel, pour rejoindre l’islamisme armé sont diverses : l’appât du gain (rapines et trafics), du pouvoir, la défense d’une minorité (touarègue ou peule) maltraitée par un État raciste et ses militaires… La référence intégriste à l’islam fournit un habillage vertueux à cet engagement. Mais avec la présence française, on peut y ajouter un autre motif, prestigieux : le combat anticolonial contre les «croisés».Zones d’attaques djihadistes et bases militaires (2015-2018). Cliquer pour agrandir Source : IHS Markit
En mars 2017, face à l’adversaire, quatre groupes djihadistes jusque là concurrents – Ansar Dine, AQMI-Sahel, Al-Mourabitoune et la Katiba Macina – se sont ainsi unifiés au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaeda). L’une des craintes de certains observateurs est que le GSIM «monte en gamme» et devienne capable de se projeter au-delà de sa zone d’action traditionnelle, par exemple en planifiant des attentats de représailles dans l’Hexagone [10]. Pour la population française, qui se soucie peu de l’opération Barkhane, le réveil serait violent.
Pour bien des régimes discrédités et corrompus, la «guerre contre le terrorisme» est un alibi pour obtenir la bénédiction occidentale. Or la définition du «terrorisme» peut être, comme souvent, floue et mâtinée de racisme. Les minorités touarègue et peule, accusées de sympathie pour les djihadistes, en sont particulièrement victimes. Au Mali et au Burkina, depuis 2016, les populations civiles ne sont en réalité pas seulement victimes des djihadistes, mais aussi de l’armée régulière et de milices qui lui sont inféodées. Leurs crimes, exécutions sommaires et massacres collectifs se chiffrent en centaines de morts [11]. Parce qu’il émane d’États alliés, le gouvernement français ferme les yeux sur ce genre-là de… terrorisme.
De façon générale, le quadrillage du continent par l’armée tricolore – plus de 8.000 militaires dans 9 pays, en mars 2020 – conforte l’impunité. Qu’on pense au triste doyen des autocrates africains, le Camerounais Paul Biya (au pouvoir depuis… 1982!), ou au Tchadien Idriss Deby (au pouvoir depuis 1990). En février 2019, Paris lui a sauvé la mise pour la énième fois, quand Barkhane a dévié de sa mission pour bombarder, au Tchad, une colonne de rebelles qui n’étaient pourtant pas des djihadistes! [12]
Depuis les indépendances, la France a voulu conserver son influence en Afrique. Fondamentalement, l’armée française est calibrée moins pour la «défense», que pour être «projetée» sur des théâtres lointains, au gré des intérêts de l’État et du capitalisme national. En mars 2020, selon les chiffres de l’état-major, 41% des effectifs déployés l’étaient à l’étranger [13]. C’est une armée d’«opérations extérieures», c’est-à-dire une armée impérialiste.
Comme la Russie actuellement en Syrie ou les États-Unis au Vietnam jadis, la France se prévaut d’être une «puissance invitée» au Sahel par des gouvernements amis qui l’ont appelée à l’aide. Cette rhétorique masque mal sa motivation impérialiste. D’une part, il lui faut sécuriser ses approvisionnement en uranium nigérien. D’autre part, il lui faut confirmer qu’elle est une tutrice fiable, avec laquelle il faut compter. C’est une clef déterminante pour conserver, face à la concurrence états-unienne et chinoise, des concessions et des marchés publics en Afrique.
Pourtant, l’État français, qui prétend rétablir l’ordre au Sahel a une responsabilité importante dans la situation actuelle. En 2011, il ne pouvait ignorer – puisque c’était la grande crainte du Tchad, du Niger, du Mali ou de l’Algérie – que la destruction du régime du colonel Kadhafi, en Libye, risquait d’entraîner une dissémination d’armements et de «soldats perdus» au Sahel, où Kadhafi avait tiré les ficelles des rébellions pendant plus de vingt ans.En mars 2020, 41% des effectifs déployés par l’armée française l’étaient à l’étranger. Photo : état-major des armées.
Au Sahel, l’État français se présente en sauveur. La réalité est qu’il ne sauve pas la population et ne réduit pas la violence. Il ne sauve que les mines d’uranium et son statut d’État suzerain vis-à-vis de gouvernements vassalisés. Sa présence armée enferme l’Afrique de l’ouest dans la dépendance, la maintient parfois sous la férule de dictateurs démonétisés, éloigne la possibilité de négociations de paix et, globalement, prolonge et aggrave une guerre sans fin.
Guillaume Davranche (UCL Montreuil)
[1] Eros Sana, «Mali : les véritables causes de la guerre», Bastamag, 4 février 2013.
[2] Aminata Traoré, Boubacar Boris Diop, La Gloire des imposteurs, Philippe Rey, 2014.
[3] Aminata Traoré, Boubacar Boris Diop, La Gloire des imposteurs, Philippe Rey, 2014.
[4] Alternative libertaire, «Mali : Areva vaut bien une guerre», 16 janvier 2013.
[5] «“Barkhane” dit éliminer au Sahel une centaine de combattants par mois», Le Monde, 11 mars 2020.
[6] Ce qui est en train d’advenir, avec la montée actuelle d’un concurrent du GSIM, l’État islamique au Grand Sahara (EIGS)
[7] Moussa Bolly, «Paris interdit à Bamako de négocier avec Iyad», Maliactu.net, 14 avril 2017.
[8] Le Monde, 11 mars 2020.
[9] «Obama’s Final Drone Strike Data», sur Cfr.org.
[10] Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Une guerre perdue. La France au Sahel, JC Lattès, 2020.
[11] Human Rights Watch, «Les atrocités commises au Burkina Faso au nom de la sécurité risquent de grossir les rangs des terroristes», 12 juin 2019 ; Rapport HRW sur les «atrocités commises contre des civils dans le centre du Mali», février 2020; «La Minusma accuse l’armée malienne d’avoir perpétré 101 exécutions extrajudiciaires», Malijet.com, 4 mai 2020, etc.
[12] Thomas Noirot, «Tchad : L’armée française hors de contrôle», Survie, 25 février 2019.
[13] Infographie, ministère de la Défense, mars 2020.
Le Rojava est la première victime de la redistribution des cartes impérialistes en Syrie. Après le retrait étatsunien et deux semaines d’offensive turque, le sort du Kurdistan syrien est désormais entre les mains de Poutine, qui veut l’agenouiller devant Bachar el Assad. Que va faire la gauche kurde ?
C’est un drame pour les populations du nord-est de la Syrie, bombardées, chassées de leurs foyers, victimes des exactions des mercenaires islamistes d’Ankara, confrontées au retour des tanks de Bachar el Assad, le dictateur honni que la révolte populaire de 2011 a échoué à renverser.
C’est un deuil pour toutes et tous les Kurdes, Arabes et Syriaques qui, depuis la proclamation de l’« autonomie démocratique » du Rojava en 2012, œuvraient, malgré la guerre civile, à bâtir une société différente, fondée sur la démocratie communale, l’égalité femmes-hommes, une économie coopérative, la diversité ethno-culturelle, l’autodéfense populaire.
C’est un basculement pour les organisations de la gauche kurde (PKK, PYD, etc.) qui, après avoir été le moteur et le fer de lance de cette transformation, entrent dans une nouvelle période de leur lutte. Depuis 2014, elles avaient pu agir, expérimenter, gagner du terrain et se battre sous leurs propres couleurs, parce que l’équilibre des rivalités inter-impérialistes leur laissait les coudées franches. Cet équilibre est définitivement rompu.
Et il aura suffi de deux semaines pour cela. Début octobre, le Rojava suivait, fébrile, les discussions entre Washington et Ankara pour savoir s’il vivrait. Fin octobre, le même Rojava est suspendu aux tractations entre Moscou et Ankara pour savoir à quelle sauce il va être mangé. Dans l’intervalle, des centaines de combattantes et de combattants ont été tués, des villages et des villes ont été pillées, des dizaines de milliers d’habitantes et d’habitants ont été jetés sur les routes, parfois sans espoir de retour.
Depuis la chute de l’ultime réduit de l’État islamique, en mars 2019, une sourde inquiétude planait. Washington hésitait : fallait-il continuer à soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS), meilleur rempart contre une résurgence de Daech ? Ou bien fallait-il les lâcher pour se réconcilier avec l’allié historique, l’État turc, obsédé de haine antikurde ? Le choix du lâchage avait été fait par Poutine dès janvier 2018, avec un feu vert russe à l’invasion du canton d’Afrîn par l’armée turque, et à l’épuration ethnique qui s’était ensuivi.
Finalement, la décision est tombée le 6 octobre. Au prix d’un tollé à Washington, Donald Trump annonce alors le retrait immédiat du millier de soldats étatsuniens qui, dans le nord-est syrien, jouaient jusque-là un rôle dissuasif contre une invasion turque. Et annonce, dans la foulée, qu’Ankara va pouvoir passer à l’attaque.
L’armée turque lance son offensive trois jours plus tard. Objectif revendiqué : occuper une bande frontalière de 30 kilomètres de profondeur – dans laquelle se trouvent la plupart des principales villes du Rojava – et y déporter 1,2 à 2 millions de réfugié·es syrien·nes.
Les villes de Tall Abyad (Girê Sipî, en kurde) et Serê Kaniyê (Ras al-Aïn, en arabe) sont frappées en premier. Les miliciennes et miliciens des FDS les défendent, mais leurs chances sont minces face à la 2e armée de l’Otan, à ses tanks, à son aviation, à son artillerie. En janvier 2018, le canton d’Afrîn, dans une zone montagneuse, et au prix de milliers de morts, avait résisté deux mois. Est-il possible de rééditer cet exploit dans des villes de plaine ? Bien peu y croient. D’autant que, sur leurs arrières, Daech lance aussitôt une campagne d’attentats pour semer le chaos.
Rapidement, les routes sont encombrées de dizaines de milliers de personnes qui fuient les exactions des islamistes de l’Armée nationale syrienne (ANS), ultimes résidus de l’Armée syrienne libre devenus des mercenaires d’Ankara. Le 12 octobre, à l’occasion d’un massacre de civils, ils arrêtent, torturent et assassinent Hevrin Khalaf, cosecrétaire du Parti du futur de la Syrie, une petite formation arabo-kurde qui – ironie de l’histoire – prônait une détente des relations avec la Turquie.
Le soir du 13 octobre, alors que Tall Abyad est perdue et livrée au pillage, les FDS annoncent un accord militaire avec Damas et Moscou pour stopper l’invasion. Entre le nettoyage ethnique promis par Erdogan et la férule promise par Bachar, les FDS ont fait un choix, la mort dans l’âme. Du 14 au 16 octobre, les premiers détachements russo-syriens se déploient à Tabqa, Raqqa, Manbij et Kobanê.
Le 17 octobre, Ankara et Washington annoncent une trêve de cent vingt heures. Elle servira en fait de transition vers une nouvelle configuration : les troupes russo-syriennes prennent position à la frontière ; les soldats US se replient sur la région pétrolifère de Deir ez-Zor, seule digne de leur intérêt [1] ; les FDS et les volontaires internationaux qui résistaient dans Serê Kaniyê, quasi encerclée, sont évacués ; la Russie annonce qu’Erdogan n’ira pas plus loin. Le 22 octobre, après des pourparlers à Sotchi, un accord turco-russe prolonge l’accord turco-américain : Moscou annonce que les FDS disposent de cent cinquante heures supplémentaires pour se retirer à 30 kilomètres de la frontière, où des patrouilles russo-turques sont censées se déployer à partir du 29 octobre [2]. Les FDS protestent [3].
Les États-Unis se contentant désormais de pomper le pétrole de Deir ez-Zor, c’est à la Russie qu’incombe de soumettre le Rojava pour satisfaire à la fois Erdogan et Bachar el Assad.
Une nouvelle période s’ouvre donc, avec ses enjeux propres.
En acceptant le bouclier russe, la gauche kurde a préservé le Nord-Est syrien de l’anéantissement. Mais d’autres périls menacent à présent. Face au régime policier, raciste, colonial et dynastique du clan Assad, combien de temps tiendront les institutions démocratiques qui avaient fait la fierté et la singularité du Rojava ? Combien de temps avant que les opposantes et opposants qui y avaient trouvé refuge soient de nouveau kidnappés, torturés et assassinés par sa police politique, les moukhabarat ? Combien de temps avant que certaines brigades des FDS et certaines tribus de Raqqa retournent leur veste et scandent la formule d’allégeance rituelle « Dieu, la Syrie, Bachar et c’est tout » ? Enfin, quel degré d’indépendance le PYD va-t-il réussir à préserver dans ce contexte ? Et surtout à quel prix ?
Ce dernier point va être particulièrement scruté. Les anticolonialistes et libertaires qui, depuis des années, ont soutenu la révolution syrienne, puis le processus révolutionnaire au Rojava, ne peuvent en effet se départir ni de leur solidarité avec les peuples écrasés par les tyrans, ni de leur lucidité sur les choix stratégiques opérés sur le terrain. Le soutien critique que nous professons suppose d’être à la fois respectueux et sincère. Et d’élargir la focale. Car même si l’expérience du confédéralisme démocratique au Kurdistan syrien est finalement étouffée – ce qui n’est pas encore joué –, ce revers n’entamerait pas la légitimité d’une cause bien plus vaste, qui anime des millions de personnes dans les quatre régions du Kurdistan, et qui, par son projet fédéraliste, démocratique et antipatriarcal, s’adresse à l’ensemble des peuples du Moyen-Orient.
Guillaume Davranche (UCL Montreuil), le 28 octobre 2019
[1] « U.S. military begins bolstering troop numbers in Syrian oil field region, defense officials say », The Washington Post, 26 octobre 2019.
[2] « Près de 300 agents de la police militaire russe sont arrivés en Syrie », Sputniknews.com, 25 octobre 2019.
[3] « Mazloum Abdi (FDS) : “L’accord turco-russe ne nous convient pas” », Rojinfo.com, 24 octobre 2019.
La promesse de campagne d’Emmanuel Macron s’est concrétisée, le Service national universel est créé. L’objectif est clairement de mettre la jeunesse au pas.
communiquesnu
A lire sur le site du Poing, un compte-rendu de la déambulation du 10 novembre que nous avons coorganisé avec AL 34, la CNT-ESS 34, ADN 34, l’AG contre les violences d’état et pour les Libertes et le NPA 34:
Déambulation antimilitariste à Montpellier pour le centenaire de l’armistice de la » grande guerre «
Montpellier Poing Info, 10 novembre 2018 – Galvanisées par la chorale du cri du cœur et la batucada, environ 70 personnes ont manifesté aujourd’hui à Montpellier à l’occasion du centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale.
[gview file= »https://montpellier.unioncommunistelibertaire.org/wp-content/uploads/2017/03/Plateforme-Anticoloniale.pdf »]
L’AG contre l’état d’urgence et les violences d’État organise une campagne de solidarité et de mobilisation, avec des soirées de débats, projection, concert, mais aussi des rassemblements de soutien et une manifestation !
Le premier débat de cette campagne « Guerres et anti-terrorisme » aura lieu ce vendredi 10 février à Luttopia 003 (Anciennes Archives Départementales, avenue de la justice de Castelnau / rue proudhon, quartier des Beaux-Arts) à 19h.
Au nom de l’antiterrorisme, l’État mène la guerre à l’extérieur, multipliant les opérations militaires, et à l’intérieur, par la répression et le renforcement de son arsenal sécuritaire !
Mesures d’exceptions et lois sécuritaires se multiplient, restreignant toujours davantage nos libertés individuelles et collectives (liberté d’expression, d’association, de circulation, etc.), élargissant les possibilités de surveillance et de fichage, et durcissant les peines.
L’état d’urgence vient d’être prolongé pour la cinquième fois, conférant au ministère de l’Intérieur, à ses préfets et sa police un large éventail de pouvoirs, dont la perquisition des logements de jour comme de nuit et l’assignation à résidence sans que l’autorisation d’un juge soit nécessaire.
Au quotidien, l’État réprime, discrimine, blesse, enferme, et parfois tue.
Dans le même temps, toutes les luttes sociales pour résister au rouleau compresseur capitaliste, mouvements salariaux, luttes pour le logement, mobilisations de solidarités avec les migrant-e-s, sont sévèrement réprimées et criminalisées.
A Montpellier, plusieurs procès arrivent bientôt ; celui de Jules, militant sur lequel la police s’acharne, celui de Fred, interpellé dans le cadre d’une manifestation contre la loi travail, celui du Royal occupé, à la fois lieu d’habitation et espace politique et culturel.
Communiqué fédéral de la CGA
Face à l’horreur d’un nouveau massacre à Nice le 14 juillet dernier, la Coordination des Groupes Anarchistes exprime sa solidarité envers les victimes et leurs proches. Embourbés dans leurs postures électoralistes, réactionnaires voire racistes, le gouvernement et la classe politicienne choisissent eux de verser toujours plus dans la surenchère sécuritaire et guerrière.
Main dans la main, droite et PS au parlement ont décidé une fois de plus de prolonger l’état d’urgence, pour 6 mois cette fois, soit jusqu’en janvier 2017, en renforçant encore les mesures liberticides qu’il permet (retour des assignations à résidence, saisie des données informatiques, autorisation des fouilles de véhicules). Entré en vigueur dès le 14 novembre 2015, l’état d’exception, couplé à une militarisation de nos rues, est donc en passe de devenir permanent. D’autant que la loi Urvoas adoptée en mai a intégré une partie de ses dispositions dans la loi ordinaire, et qu’avec les élections présidentielles à venir, il paraît plus que probable que l’état d’urgence sera à nouveau prolongé. Et ce malgré la destruction des libertés publiques qu’il permet, avec de nombreux exemples au cours de ces derniers mois d’utilisation de son arsenal au-delà de la « lutte anti‑terroriste », que ce soit envers des militant-e-s ou contre les populations racisées des quartiers populaires. Malgré, aussi, son caractère inopérant pour empêcher des attaques. La multiplication de perquisitions et d’assignations à résidence n’a abouti à quasi aucune mise en cause pour terrorisme (près de 3 500 perquisitions pour seulement 5 procédures ouvertes), et l’état d’urgence était en vigueur le 14 juillet… Quant à la surenchère anti immigré-e-s, anti musulman-e-s, vomie par ceux qui s’auto proclament « responsables politiques », elle ne peut conduire qu’à un renforcement des discours et des actes les plus violents de l’extrême droite.
En parallèle, le gouvernement annonce vouloir intensifier encore sa guerre au Moyen-Orient dans une spirale impérialiste sans issue, alors que la multiplication des interventions occidentales depuis plus d’un siècle dans la région est la première cause du chaos actuel. L’État français tue des civils là-bas. En retour, d’autres sont tués ici. En revanche, alors que seules les forces des YPG/YPJ kurdes ouvrent une alternative progressiste au chaos régional, l’État et l’Union européenne choisissent de s’allier à un régime turc en pleine dérive autoritaire, dérive encore accentuée par les purges qui suivent la tentative de coup d’État du 15 juillet. Et ce alors que le régime turc fait preuve, a minima, de complaisance avec Daesh, et mène une guerre totale aux populations kurdes de son territoire.
C’est donc toujours la même logique mortifère qui est poussée jusqu’à l’absurde, celle de la double guerre, à l’intérieur et à l’extérieur.
S’il n’y a pas de réponse évidente face à la multiplication des tueries de masse en France, il est au contraire certain que militarisation de la société, restriction des libertés publiques et guerres impérialistes font partie du problème.
Ici comme là-bas, seule la reprise par les populations, à la base, de leurs choix d’organisation, peut nous offrir la perspective de sortir par le haut d’un chaos meurtrier dont les États sont comptables.
Le 23 juillet 2016,
les Relations Extérieures de la CGA
Nous sommes toutes et tous touché-e-s par le déchaînement de violence qui a frappé la population parisienne. Nous exprimons notre solidarité avec les victimes et leurs proches et dénonçons avec force ce massacre revendiqué par l’organisation « État Islamique » (Daesh). Ces attaques s’apparentent aux méthodes classiques du terrorisme d’État, où les États utilisent le sang des populations pour asseoir ou préserver leur pouvoir. Aujourd’hui, Daesh reporte sur les populations civiles là-bas et ici le conflit qui l’oppose aux différents acteurs en Irak et en Syrie.
C’est aussi le sens à donner aux attaques de ces dernières semaines en Turquie avec l’attentat d’Ankara visant une manifestation appelée par les mouvements progressistes turcs et kurdes, en Égypte contre des touristes russes, et au Liban dans un quartier chiite de Beyrouth.
Il est trop tôt pour analyser en profondeur cet attentat et ses suites. Cependant, nous dénonçons l’idéologie fasciste religieuse qui sous-tend cette tuerie, et restons particulièrement vigilant-e-s quant aux atteintes aux libertés publiques et aux possibles dérives racistes auxquelles cet événement pourrait servir de justification.
Le 15 novembre 2015,
les Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes