La situation sanitaire actuelle, presque deux ans après que la pandémie de COVID-19 n’éclate en France, est toujours critique. Malgré l’expérience acquise et la meilleure compréhension du virus, cette pandémie est une ornière dont nous ne semblons pas sortir.
Même si tout le monde en a marre et aspire à vivre « normalement », même si tous les canaux institutionnels distillent que tout va bien et qu’à la fin du mois, les regroupements sans masques seront de nouveaux autorisés, même si le nombre de malades diminue actuellement…. Les hôpitaux et les urgences restent sous tensions. Le tri des patients continue, comme la déprogrammation des opérations [1].
Le vaccin permet de sauver des vies et limite les séquelles à long terme. Le virus ne provoquant qu’une réaction immunitaire insuffisante, la vaccination, demeure la seule solution permettant d’éviter les formes graves, tout en limitant aussi la propagation du virus. Pour autant, miser uniquement sur le tout vaccinal n’est pas possible car face à un coronavirus champion de la recombinaison on reste toujours à la merci d’un variant plus dangereux. Les doses doivent être distribuées en priorité aux pays à faible taux de vaccination, notamment en Afrique [2]. Pour une production et une diffusion massive des doses, les brevets sur ces vaccins doivent être levés.
Investir dans la recherche sur les techniques de soins pour contrer la maladie chez les personnes à risque et/ou développant des formes graves et ne rien lâcher sur les gestes de protection sont tout aussi important. Les masques chirurgicaux ne sont pas suffisants pour limiter les risques : si on protège en partie les autres en les portant, on ne se protège pas soi-même du virus présent dans l’air. Les masques FFP2, plus efficaces et durables, doivent être généralisés et fournis gratuitement le plus largement possible [3].
Comme l’UCL l’a déjà souligné depuis le début de la pandémie [4], cette situation sanitaire actuelle est en grande partie imputable à la gestion du gouvernement.
Sa politique de désossement de l’hôpital public, la protection qu’il apporte aux brevets sur les vaccins, ses protocoles sanitaires risibles dans les écoles, ne sont que quelques-unes des causes de ce désastre sanitaire. Le passe vaccinal, tout comme le passe sanitaire avant lui, n’est qu’une mesure autoritaire et infantilisante qui renforce l’arsenal de contrôle de la population, tout en étant contre-productif pour une campagne de vaccination massive[5]. En outre il ne permet en aucune façon de limiter la flambée actuelle des contaminations. Il ne s’agit pas simplement d’incompétence : les intérêts du capital et du gouvernement sont en contradictions avec les mesures nécessaires à une politique sanitaire efficace.
C’est pourquoi nous prônons l’autodéfense sanitaire collective, par la pédagogie et l’autogestion.
Néanmoins, cette autodéfense sanitaire doit s’accompagner d’une réflexion liée aux questions de prévention. Parmi ces questionnements, ne faudrait-il pas prioriser une alimentation de meilleure qualité, qui renforce notre système immunitaire, alliée à une augmentation de l’activité physique et une réduction des pollutions environnementales. Ne serait-il pas aussi urgent de stopper la destruction des modèles ruraux encore existants assurant vie locale et indépendance alimentaire, et d’en créer de nouveaux ?
Cette crise sanitaire a mis en exergue les nombreuses contradictions d’un système capitaliste uniquement tourné vers ses profits immédiats au détriment de tout le vivant. Ne l’oublions pas, ne nous trompons pas de combat.
[1] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/hopital-les-deprogrammations-d-operations-se-poursuivent_4922653.html. [2] https://www.letelegramme.fr/coronavirus/covid-19-quels-sont-les-pays-les-moins-vaccines-de-la-planete-08-10-2021-12843297.php. [3] https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/dec/27/best-masks-covid-tests-cloth-surgical-respirators. [4] https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Covid-19-du-pseudo-sanitaire-dicte-par-l-economie. [5] https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Non-au-pass-sanitaire-pour-une-vaccination-large-et-accessible