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Les municipales ont encore une fois fait la démonstration de l’impasse de l’électoralisme. Près de 60% des électrices et électeurs ne se sont pas présenté·es aux urnes, un record sous le régime de la Ve République. Cela n’empêche pas les élu·es de continuer à se prétendre légitimes. Si nous nous réjouissons de voir certaines villes, bastions de la droite conservatrice et réactionnaire, passer à l’alternance, nous ne nous faisons guère d’illusions sur les politiques qui y seront menées. L’écologie cosmétique et au rabais, annoncée par les divers programmes est bien trop en dessous des changements nécessaires pour faire face au désastre qui s’annonce. Et la mascarade que représentent ces élections ne saura pas résister longtemps à la crise économique qui ne fait que commencer.
Nous n’en pouvons plus de ce système électoral
L’une des leçons à retenir de ce scrutin est l’essoufflement de la démocratie représentative. Aucune élection ne se passe sans battre un nouveau record d’abstention. Si le résultat du premier tour des municipales pouvait s’expliquer en partie par la crainte, légitime, d’une accélération de la pandémie du SARS-COV2, les gesticulations du gouvernement n’ont pas suffi à rassurer les votant·es pour le deuxième tour.
La pandémie n’est clairement pas la seule fautive de ce désintérêt pour un système qui ne consiste qu’à déposséder les personnes de leur capacité à décider par et pour elles-mêmes. La classe dirigeante nous donne en spectacle sa dramatique ignorance et son insupportable corruption et provoque le dégoût d’au moins 60% des électeur·rices. Le message est clair : les aspirations de démocratie directe et de justice sociale portées depuis longtemps et remise au premier plan par le mouvement des Gilets Jaunes et plus récemment par le mouvement contre les violences policières et le racisme d’État ne sont et ne seront absolument pas satisfaites par le système électoral. Les conquêtes sociales s’obtiennent par les luttes et non par les urnes.
Le capitalisme vert reste le capitalisme
La pseudo-victoire d’Europe Écologie Les Verts et du Parti socialiste aux municipales ne sera pas à la hauteur des catastrophes écologiques et sociales qui s’annoncent. L’expérience de Grenoble, gagnée par EELV en 2014, n’est guère réjouissante pour les classes populaires. La politique de la ville s’est surtout orientée vers les classes moyennes aisées et la bourgeoisie, laissant sur le carreau les plus opprimé·es. Les coupes budgétaires se sont poursuivies et, malgré quelques mesures cosmétiques pour faire plaisir aux habitant·es du centre-ville, aucune mesure concrète n’est venue réellement aider les personnes qui en ont le plus besoin.
Sans un changement radical de système, où les personnes concernées sont directement impliquées dans les prises de décisions, l’aménagement du capitalisme pour le rendre éco-compatible se fera sur le dos des « premier·ères de corvée » et ne servira que celles et ceux qui en profitent déjà.
Changeons la société pas ses dirigeant·es
Pour que les enjeux écologiques et sociaux soient réellement pris en compte, surtout dans cette période de grande instabilité, il faut que les premières et premiers concerné·es soient en capacité de décider.
L’organisation d’assemblées populaires décisionnaires à l’échelle d’un quartier ou d’une commune permettrait d’impliquer directement les habitant·es dans leur vie au quotidien. À une échelle plus grande, intercommunale ou d’une ville, les décisions prises par ces assemblées pourraient être débattues par des conseils de personnes mandatées par elles. Ces mandaté·es auraient pour seul rôle de transmettre ces décisions.
À l’échelle d’une région ou d’un département, des coordinations pourraient être mises en place pour assurer les moyens de subsistances nécessaires pour l’ensemble des habitant·es : de quoi se loger en réquisitionnant les logements vides, de quoi se nourrir en ne produisant que ce qui est nécessaire, etc.
Et à l’échelle d’un pays, une fédération de régions autonomes pourrait assurer ces moyens de subsistance en partageant et acheminant les richesses produites d’un bout à l’autre du territoire vers celles qui en ont besoin.
À chacune de ces échelles, les personnes chargées de prendre les décisions auraient un mandat révocable à tout instant par les assemblées populaires qui les mandatent, empêchant les tentatives de corruption ou d’accaparement du pouvoir.
C’est ce que propose le communisme libertaire, un projet révolutionnaire où celles et ceux qui prennent les décisions sont directement concerné·es par celles-ci et où chacun et chacune s’impliquerait selon ses moyens et recevra sa part selon ses besoins.
Contre l’électoralisme et les dirigeant·es qui ne servent qu’elles et eux mêmes, révolution sociale et libertaire
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« La coordination des organisations proches ou faisant partie du réseau Anarkismo tient à montrer toute sa solidarité au peuple Nord-Américain en lutte. Nous condamnons le meurtre de George Floyd par la police de Minneapolis, marquant un acte raciste de plus au sein de la première puissance impérialiste mondiale. »
Cet acte vient s’ajouter aux innombrables meurtres dans la population noire aux États-Unis, qui ont été perpétrés depuis l’époque de l’esclavage et n’ont pas cessé jusqu’à ce jour. Sous l’administration Obama, des dizaines de meurtres de jeunes femmes et de jeunes homme noires ont rappelé les événements similaires des années 1950 et 1960. La réponse a été une éruption rapide du mouvement noir dans tout le pays, de la même manière qu’en ce moment même se déroulent de vastes manifestations qui montrent que la population en a assez de la violence et de l’impunité policière.
Le quartier général de la police à Minneapolis a été incendié par les manifestantes et les manifestants et plusieurs véhicules ont été attaqués, des actions directes sont menées dans plusieurs villes avec des affrontements avec la police, Trump a même donné l’ordre à l’armée de descendre dans la rue. Le racisme, élément structurel de la société capitaliste, en particulier dans la société américaine, est malheureusement intact, mais la résistance et la lutte des Noir·es et des pauvres du nord l’est aussi.
Trump accuse aussi les anarchistes et militant–es antifascistes d’être les instigatrices et instigateurs des émeutes. Ce mouvement est un mouvement de révolte populaire, les dizaines de milliers de personnes qui participent ne sont pas ou ne se revendiquent pas appartenir à un courant politique, mais comme toujours les sphères du pouvoir tentent de trouver des responsable à accuser, pour ne pas mettre en cause les questions structurelles et conclure que l’État raciste, patriarcal et capitaliste qui opprime et tue les classes populaires est bien le seul instigateur des révoltes.
Le racisme sera enterré en même temps que le capitalisme.
Tout notre soutien et notre solidarité au peuple américain qui lutte contre la violence et les exactions de la police.
Nous adressons aussi tout notre soutien à nos camarades anarchistes nord-américain·es!
VIVE CELLES ET CEUX QUI LUTTENT!
Signataires :
☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB (BRÉSIL) ☆ Alternativa Libertaria – AL/fdca (ITALIE) ☆ Federación Anarquista Uruguaya – FAU (URUGUAY) ☆ Federación Anarquista Rosario – FAR (ARGENTINE) ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (ARGENTINE) ☆ Federación Anarquista Santiago – FAS (CHILI) ☆ Grupo Libertario Vía Libre (COLOMBIE) ☆ Union Communiste Libertaire (FRANCE) ☆ Embat – Organización Anarquista (CATALOGNE) ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (ALLEMAGNE) ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet – DAF (TURQUIE) ☆ Organization Socialiste Libertaire – OSL (SUISSE) ☆ Libertaere Aktion (SUISSE) ☆ Melbourne Anarchist Communist Group – MACG (AUSTRALIE) ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Aotearoa / NOUVELLE ZÉLANDE) ☆ Anarchist Unión of Afghanistan and Iran – AUAI (IRAN & AFGHANISTAN) ☆ Manifesto (GRÈCE) ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front – ZACF (AFRIQUE DU SUD)
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Les 17 organisations anarchistes/communistes libertaires ayant conjointement produit l’analyse de conjoncture d’avril et la campagne de soutien au Rojava, ont décidé d’écrire un document d’analyse pour le 1er Mai. Si en ce jour historique, nous ne pourrons pas être dans les rues comme nous le souhaiterions, la lutte ne s’arrête pas pour autant.
Le 1er mai devrait être un symbole
de solidarité internationale, de solidarité qui ne se limite pas aux
cadres de l’État national qui correspond toujours aux intérêts des
minorités privilégiées du pays. Parmi les millions de travailleurs et
travailleuses qui portent le joug de l’esclavage, il y a une unité
d’intérêt, indépendamment de leur langue et du statut sous lequel ils et
elles sont né.es. Mais entre les exploiteurs et les exploité.es d’un
même pays, il y a une guerre ininterrompue qui ne peut être résolue par
aucun principe d’autorité et qui est enracinée dans les intérêts
contradictoires des différentes classes. Tout nationalisme est un
déguisement idéologique des faits réels : il peut à un moment donné
entraîner les grandes masses populaires vers ses représentants menteurs,
mais il n’a jamais pu abolir la réalité brutale des choses dans ce
monde. (Rudolf Rocker, 1936)
1. Situation mondiale
La pandémie du Covid-19 éclate à un moment d’affaiblissement certain
de la dernière période de la mondialisation, avec de forts
dysfonctionnements des mécanismes de la finance, de gestion et de
communication du système capitaliste, une remise en cause générale des
critères de gestion gouvernementale, et une crise d’hégémonie
impérialiste avec des tensions croissantes entre les grands blocs
géostratégiques.
A l’approche de la crise sanitaire, dans certaines régions du monde,
de grands mouvements populaires s’affirmaient contre le système et
remettaient en cause la gestion politique par les blocs de la classe
dominante dans chaque formation sociale ainsi que leurs stratégies
opérationnelles. La crise sanitaire a frappé de plein fouet le système
de domination. Étant un facteur externe au fonctionnement du système
mondial cela révèle les faiblesses et les déficiences structurelles,
stratégiques et fonctionnelles prévisibles du capitalisme mondialisé et
accélère la dégradation de la gouvernance d’État.
C’est pourquoi, dans différents pays, on a vu comment les
gouvernements, à l’instar de celui de la Grande-Bretagne et des
États-Unis, sont revenus sur leur plan initial : permettre l’expansion
de la contagion et des décès en masse, afin d’obtenir une immunité de
groupe dans la population. Cette stratégie, ainsi que la dégradation des
systèmes de santé publique et les durs coups portés aux secteurs les
plus défavorisés, auraient pu devenir un véritable massacre social. En y
renonçant, on peut considérer que les bourgeoisies britannique et
américaine, ont marqué un recul politique face à ce qui aurait pu
provoquer un certain degré de troubles sociaux.
Ainsi, la crise sanitaire agit comme un facteur qui expose et
renforce les faiblesses, les déséquilibres et les facteurs
d’effondrement du système et constitue en même temps une innovation
systémique possible, un nouveau facteur central de dysfonctionnement et
de blocage. En bref, la pandémie approfondit un cycle de crises
économiques et sociales qui étaient déjà sur le point d’éclater, ce qui
influe sur les stratégie des blocs dominants dans leur gestion de la
crise sanitaire et de sa sortie.
La capacité des différents blocs géostratégiques à faire face à la
situation et à surmonter ce moment – qui peut conduire à la paralysie de
l’économie mondiale – semble être différente. En effet, l’accélération
de la confrontation entre la Chine et les États-Unis et la configuration
des rapports de force au sein du nouveau cycle peuvent mener à une
attaque sans précédent, sur toute la planète, contre les conditions de
vie des classes populaires, contre leurs droits sociaux et politiques,
contre tous les éléments d’émancipation qui ont été conquis et
renforcés, ou du moins préservés et maintenus, au cours de la dernière
période historique.
Les interventions visant à débloquer et à relancer l’économie
mondiale impliquent une énorme mobilisation de ressources financières
qui générera des dettes, des politiques d’austérité, de nouvelles
offensives contre le service public et une tentative stratégique
d’accroître l’exploitation, le contrôle et la domination contre les
classes populaires.
Il convient de noter que le marché mondial est clairement touché par
cette crise économique (tant sur le plan matériel qu’idéologique) et
nous ne devrions pas être surpris par la régionalisation économique des
différents États et puissances. Malgré cela, nous devons considérer que
la mondialisation continuera à être un facteur important de l’économie
mondiale et que la radicalisation de l’exploitation sera un élément
décisif de sa configuration dans le prochain cycle. À l’échelle de la
planète, le niveau d’endettement est plus de deux fois supérieur à la
production mondiale. Cette crise pourrait également servir à liquéfier
ou à différer les dettes, ou remodeler le grand casino financier
international.
1.1 – La situation européenne
En ce qui concerne le continent européen, on aperçoit de la part de
l’Eurogroupe une tentative même partielle, d’alléger la rigueur
budgétaire par un accroissement de la dette, en socialisant les coûts
(en déplafonnant les dépenses de santé et celles plus directement liées à
l’urgence COVID19) et par des interventions pour soutenir les économies
nationales dans le but afin d’atténuer les effets de la crise
économique déclenchée par la crise sanitaire. Cet intervention reste
bien entendu, par le cadre capitaliste qu’elle se doit de protéger.
Il faudra contrecarrer l’attaque prévisible contre les conditions de
vie, les salaires et les revenus des classes populaires, ainsi que la
mise en place de modèles politiques de contrôle, d’encadrement et de
restriction des espaces et des modèles d’action des appareils d’État et
des appareils de commandement capitalistes. Il sera également nécessaire
de contrer les dérives autoritaires et le contrôle social qui
progressent dangereusement à la suite de l’urgence sanitaire et qui
réduisent la portée de l’action sociale et des revendications.
1.2 – La situation en Turquie
Comme dans le monde entier, la Turquie est en train de vivre une
crise majeure en raison de l’apparition du coronavirus, à cause de la
gestion capitaliste et des mauvaises politiques de l’État. Dans cette
période, où tous les domaines de la vie sociale sont touchés, la « lutte »
contre l’épidémie menée par l’État consiste à prendre des mesures en
faveur des franges les plus privilégiées de la population tandis qu’elle
ignore celles et ceux qui sont le plus à risque et opprimé-e-s par
cette épidémie.
En raison de la fermeture des entreprises, du confinement et de
l’arrêt des activités économiques, des centaines de milliers, voire des
millions de personnes sont licenciées, ou condamnées à mourir de faim à
cause des « congés sans soldes ».
La plupart des travailleur-se-s des marchés et de la grande
distribution qui continuent à travailler pendant le processus épidémique
et les travailleur-se-s de la santé sur qui pèsent une charge
considérable pendant cette période et qui font directement face à la
maladie, ne disposent pas d’équipements de protection médicale
suffisant.
Une fois de plus, les pouvoirs politiques et économiques ne se
soucient pas de savoir si les franges de la société qu’ils ont
appauvries seront en mesure de répondre, ne serait-ce qu’à leurs besoins
les plus fondamentaux. Les campagnes menées par l’État pour donner
l’impression de se soucier des pauvres se font sur le dos de ces mêmes
populations puisqu’elles sont financées par les impôts prélevés pendant
des années auparavant. Bien entendu, les mesures de charité mise en
place ne répondent pas aux besoins réels : elle vise simplement à
maintenir les populations dans cette situation de dépendance, plutôt
qu’à tenter d’éliminer les injustices économiques.
Dans de telles conditions, face à un État tentaculaire et ignorant
des réalités de la situation, l’auto-organisation des populations
locales se met en route, sous le nom de « réseaux de solidarité », pour
répondre aux besoins vitaux durant la crise du coronavirus et combattre
la politique du gouvernement.
1.3 – La situation en Amérique Latine
L’Amérique latine vit une situation particulière. Les pays qui
étaient déjà en situation de crise économique avant (comme l’Argentine),
de révoltes sociales comme le Chili, ou d’autres où de nouveaux
gouvernements de droite ont été récemment inaugurés, comme l’Uruguay,
ont tous des caractéristiques communes. Exemples : l’augmentation de la
précarité, les licenciements, la question de l’assurance chômage et la
faim qui frappe une partie importante de la population.
Le Pérou et l’Argentine sont soumis à une quarantaine totale et à une
militarisation de la vie sociale, tout comme le Chili et le Paraguay où
des couvre-feux sont mis en places. En Uruguay, l’isolement social est
appliqué, bien qu’il n’y ait pas de quarantaine obligatoire et qu’il
soit prévu de reprendre peu à peu l’activité économique.
Au Brésil, la situation se complique chaque jour un peu plus. Nous
nous trouvons dans un scénario dans lequel, d’une part, les conditions
de vie deviennent de plus en plus précaires, avec un chômage en hausse,
un coût de la vie qui augmente et des milliers de travailleur-ses
informel-les et autonomes qui ne peuvent pas garantir leur subsistance
quotidienne, et d’autre part, un gouvernement qui agit pour assouplir
les mesures d’isolement social et mettre la vie de milliers de
travailleur-se-s en danger. L’argument est que l’économie ne peut pas
s’arrêter, comme dans plusieurs pays de la région.
La formule est simple. Sans une politique de revenu minimum qui
garantisse réellement les moyens de subsistance des chômeur-se-s, des
travailleur-se-s du secteur informel et des travailleur-se-s
indépendant-e-s afin que chacun-e puisse rester dans l’isolement social,
Bolsonaro garantit les conditions dans lesquelles les classes
populaires doivent choisir entre risquer leur santé ou souffrir de la
faim. Ainsi, il se soustrait de toute responsabilité et s’attaque aux
gouverneurs qui défendent la quarantaine comme mesure pour empêcher un
effondrement du Système de santé publique et crée le scénario parfait
pour poursuivre son projet conservateur ultra-libéral. Dans la lutte
pour le pouvoir entre ceux qui sont au sommet, Bolsonaro promeut le
chaos et la crise comme une technique de gouvernement. Pour lui, la
santé et la garantie des droits ne comptent pas, même un peu, tout comme
un effondrement du système de santé publique ne compte pas. Il n’agit
pas pour éviter une crise sanitaire, sociale ou économique, il la
favorise pour mieux gouverner et imposer un projet ultra-libéral,
patriarcal, conservateur et raciste.
D’une manière générale, cette crise a fait place à des mesures
populistes des différents gouvernements, mais presque tous appliquent
une forte politique très à droite en matière de répression et de
contrôle social. En général, les profits des entreprises ne sont pas
touchés et de plus, des mesures sont proposées qui permettent à la
bourgeoisie de « réactiver »
l’économie dans la logique néolibérale. La dette extérieure des pays
d’Amérique latine risque d’augmenter, et il faut ajouter à cela la
baisse du prix international du pétrole qui frappe plusieurs pays de la
région, dont le Venezuela, l’Équateur, la Colombie, le Mexique, le
Brésil, etc. Certains de ces pays ont déjà vu leur secteur pétrolier
sérieusement démantelé ou connaissent divers types de difficultés.
Nous pourrions voir dans un avenir proche une baisse des prix de
certaines matières premières, en particulier dans les zones du
capitalisme dépendant, tandis que d’autres matières, comme les céréales
pourraient augmenter fortement. Cela aura un impact négatif sur les
économies latino-américaines et la crise retombera sur les classes
populaires.
D’autre part, les États-Unis, qui ont de graves problèmes internes avec cette crise, ne veulent pas perdre le contrôle de leur « arrière-cour »
et cherchent à générer et à maintenir une certaine instabilité
politique, économique et sociale dans la région afin de maintenir la
cohésion et le contrôle social. Bien entendu, cela sert également
plusieurs gouvernements locaux, pour la plupart alignés sur les
États-Unis.
1.4 – Les pays asiatiques comme exemples des tentatives de contrôles social de masse
Il est aussi important d’observer ce qui se passe en Asie,
principalement dans le cas de la Chine et de la Corée du Sud, où des
mécanismes de contrôle social extrêmes, basés sur la technologie, sont
appliqués. Ces sociétés sont devenues d’immenses panoptiques dans
lesquelles la surveillance est efficace et constante et où on cherche à
imposer la discipline sociale à grande échelle. Ce modèle de contrôle
social semble être « exporté » dans le monde sous l’argument de vente « nous savons comment contenir la pandémie ». En réalité, c’est une recette pour contenir les populations.
1.5 – La situation des Femmes
Cette crise sanitaire a également un impact profond sur les femmes,
en particulier dans les milieux populaires. Les mesures de confinement
ont augmenté la violence domestique et les féminicides. Dans le même
temps, l’exploitation du travail des femmes a été exacerbée, à la fois
dans la sphère domestique (travail domestique non rémunéré : tâches
ménagères et travail de soin et d’attention aux proches) et dans la
sphère salariée puisque les femmes constituent la majorité des
travailleur-se-s dans les secteurs désormais reconnus comme essentiels
durant la crise (santé, social, grande distribution, agroalimentaire…)
.
Le grand nombre de licenciements et la flexibilisation du travail ont
rendu encore plus précaires les faibles revenus des femmes dans le
monde du travail. Une large part des foyers monoparentaux avec une femme
à leur tête sont pauvres, compte tenu des faibles possibilités pour
générer des revenus par un travail rémunéré et les aides sociales peu
élevées, ce qui est exacerbé par le travail domestique et la charge
mentale qui l’accompagne. Il faut garder à l’esprit que si en Amérique
latine, un grand nombre de femmes et d’enfants participent à des
initiatives communautaires telles que les soupes/cantines populaires ou
les réseaux d’approvisionnement populaires, c’est parce que cela reflète
cette grave situation. La crise du capitalisme verra la nécessité de
renforcer d’autres espaces de domination.
Les prochains mois seront cruciaux pour analyser les impacts causés
par l’approfondissement des violences patriarcales dans tous les
domaines.
En conclusion, nous pouvons dire que l’offensive généralisée est déjà
en cours. Si des éléments de socialisation des pertes se confirment (en
visant à nous faire payer la crise), la crise ne pourra pas être
régulée ou contenue et la sortie sera au contraire faite de mesures
denses et brutales. Néanmoins, l’offensive se prépare et avec elle se
configurent une possible réponse organisée de notre camp et nous pouvons
envisager une recrudescence des luttes sociales. Beaucoup de chose
dépendent de la manière dont le noyau des classes dominantes va analyser
la situation et ce qu’elle comporte de risque pour le système
capitaliste avec les possibilités de révoltes social qui s’annoncent.
2. Les gauches
Dans ce cadre prospectif, il faut envisager la complexité du moment
pour la gauche et les possibilités d’un certain retour, soit réformiste,
soit d’intention révolutionnaire, ou du moins conséquemment radicale.
Mais sans aucun doute, des possibilités peuvent être ouvertes pour le
développement d’une pratique militante combative et émancipatrice au
niveau social et une critique radicale du système.
Sans caricaturer, les forces dominantes dans le spectre qu’on nomme encore de gauche sont social-libérales / « progressistes ».
Cela ne signifie pas qu’elles sont simplement des forces directes de
cadrage et d’intervention au service du capital. Elles ont une marge de
manœuvre tactique (ou de courte durée) combinée à un rôle subordonné,
avec une soumission stratégique aux mouvements des classes dominantes.
Ces forces savent que si elles s’attachent en permanence à maintenir
une intégration au sein de l’appareil d’État, au sein des centres de
pouvoir, y compris par la présence dans un gouvernement même s’il est
subordonné à la droite, elles peuvent disparaître ou rester en marge du
spectre politique. C’est le dilemme de la social-démocratie européenne
et des progressistes latino-américains, par exemple. C’est pourquoi
elles sont en constante accommodation entre leur subordination
stratégique et une sensibilité courte mais obligatoire aux mouvements
sociaux et à l’action des différentes forces qui dépassent le
social-libéralisme et le progressisme, y compris celles qui représentent
un projet de type plus réformiste, étant donné qu’elles entendent
maintenir leur électorat.
Un autre élément central des rapports de force en Europe est
l’évolution générale de la gauche réformiste, qui était déjà en crise ou
du moins en déséquilibre, avant l’apparition du coronavirus. Ces
forces, qui vont de Jeremy Corbyn du parti travailliste au Royaume-Uni à
Pablo Iglesias du parti Podemos en Espagne, sont marquées par leur
fondement commun étatiste et de gouvernement, sur les plans culturel,
politique et stratégique. Elles ont une conception politique qui
considère les moyens d’actions concentrés dans l’appareil d’État et les
possibilités d’action électorale publique comme les éléments centraux du
contre-pouvoir face aux blocs dominants.
Avant même la crise du Covid19, une tendance à leur neutralisation, leur
absorption et leur désintégration par les noyaux du social-libéralisme
était déjà évidente.
Entre autres choses, ces gauches ont montré qu’elles n’étaient ni
capables ni réellement intéressées à s’opposer aux différentes
formations d’extrême droite et à leur acceptation sociale grandissante,
même pas d’un point de vue culturel. Ce n’est pas une nouveauté et l’on
sait que le fascisme a historiquement été un outil du capitalisme pour
se perpétuer dans les moments de crise. Sans parler des propositions
d’opposition au néolibéralisme, pour ne pas dire révolutionnaires,
complètement oubliées du terrain de jeu, sauf en de rares occasions. Il
nous appartient de reconstruire cet espace, tant sur le plan politique
que social.
3. Éléments de résistance
Dans la situation actuelle, le camp de la résistance est complexe et a
de très fortes contradictions internes et des racines sociales,
culturelles et politiques différentes. Ce domaine intègre une résistance
populaire diffuse, et qui est aussi confrontée à une importante
désorganisation dans plusieurs secteurs. L’absence de collectif favorise
la peur ou la résignation face aux pressions de la hiérarchie et au
risque de perdre son emploi ou son revenu. Les garanties sanitaires,
l’arrêt des activités non essentielles et bien d’autres avancées pour
nous et nos collègues ont été gagnées grâce à notre organisation dans
nos syndicats et associations de lutte. Cette résistance prend aussi
parfois forme dans des organisations populaires nouvellement
constituées, et dans des processus de revitalisation d’organisations de
traditions antérieures. Le champ de la résistance intègre des courants
et des forces venant d’horizons très différents de ce que l’on pourrait
appeler une dynamique libertaire, fondée sur la prééminence de l’action
politique de masse.
Le champ de résistance qui jouxte la gauche réformiste – avec toutes
les ambiguïtés que cela implique – comprend des courants et des
organisations à matrice étatique dont l’orientation de lutte (parfois
avec une base démocratique autogérée et auto-émancipatrice) est
tactique, fragile et susceptible d’évoluer vers l’autoritarisme.
Nous sommes une force de lutte dans l’archipel des résistances et
nous sommes, en même temps, une force de proposition importante du
pouvoir populaire, de l’autogestion et de la démocratie directe.
C’est-à-dire du processus politique d’avancement permanent vers le
communisme/socialisme libertaire. Dans cette situation, où nous
convergeons avec d’autres forces en lutte, nous cherchons la
construction et la dynamisation des processus de travail politique
toujours depuis les bases sociales populaires, à partir de leurs
pratiques, de leurs revendications et de leurs aspirations.
C’est dans nos organisations populaires et par notre capacité à
lutter que nous encourageons tout ce qui accumule de l’indépendance et
de l’autonomie pour notre classe. C’est à partir de ces organisations
que nous construisons une force émancipatrice et que nous promouvons un
pouvoir populaire qui échappe aux appareils et aux stratégies de type
gouvernemental et capitaliste.
4. Axes de réponse
Promouvoir
et renforcer les espaces de solidarité et d’entraide des classes
populaires du niveau du quartier aux espaces internationaux, pour rompre
avec la logique selon laquelle l’Etat nous protégera et pour générer
l’organisation populaire.
Rétablir
et renforcer les alliances stratégiques et les luttes avec d’autres
organisations politiques et sociales. Notamment avec
l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme alternatif et les mouvements
pour le logement, pour les services publics (santé, éducation, services
sociaux), antiraciste, féministe, les droits des migrant-e-s, écologiste
etc.
Préparer,
avec ces organisations, des plans de choc en faveur des classes
populaires et des plans de lutte de masse pour la sortie du confinement.
En attendant, encourager des actions qui vont des manifestations aux
fenêtres jusqu’aux grèves de loyer ou autres. Défendre les espaces
permettant l’action politique et l’auto-organisation contre les dérives
autoritaires et liberticides menées à la suite de l’urgence sanitaire.
Demander
des conditions maximales de protection au travail, notamment dans les
secteurs de la santé, de l’alimentation, des transports et des services
publics, etc, et dans le cas contraire saisir l’inspection du travail ou
faire grève.
Contrecarrer
les discours du pouvoir en critiquant ses décisions erronées ou celles
qui sont contraires aux libertés, aux droits sociaux et à la vie, ainsi
que les coupes dans les services publics (notamment en matière de santé)
qui nous rendent plus vulnérables au virus et augmentent sa mortalité.
Affronter
le discours de haine des forces d’extrême droite, qui cherchent à
diviser les classes populaires par des mécanismes de manipulation de
masse.
Remettre
en cause le développement productiviste, la dévastation écologique, la
maltraitance des animaux et l’agriculture intensive et industrielle. En
bref, le système capitaliste.
Généraliser le droit de retrait en cas de danger sur le lieu de travail, le recours au droit de grève si nécessaire.
Socialisation de l’industrie pharmaceutique et du système de santé et de tous les services essentiels.
Que la production sous le contrôle des travailleurs et des travailleuses soit à nouveau un horizon politique.
Renforcer
la coordination, le débat et le travail commun de l’anarchisme organisé
au niveau politique, et par notre insertion sociale, renforcer le
syndicalisme de classe et d’autres projets révolutionnaires au niveau
international.
Les classes populaires sont toujours en lutte !
Face aux politiques d’austérités, construisons le pouvoir populaire !
Pour le socialisme, la vie et la liberté !
Arriba las y los que luchan !
Vivent celles et ceux qui luttent !
Organisations signataires :
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Coordination anarchiste brésilienne (CAB, Brésil)
Fédération anarchiste uruguayenne (FAU, Uruguay)
Fédération anarchiste de Rosario (FAR, Argentine)
Organisation anarchiste de Cordoba (OAC, Argentine)
Fédération anarchiste de Santiago (FAS, Chili)
Groupe Libertario Via libre (Colombie)
Union communiste libertaire (France)
Embat (Organisation anarchiste de Catalogne)
Alternativa Libertaria/Fédération des communistes anarchistes (AL/FDCA, Italie)
Organisation socialiste libertaire (OSL, Suisse)
Action révolutionnaire anarchiste (DAF, Turquie)
Worker Solidarity Mouvement (WSM, Irlande)
Die Plattform (Allemagne)
Libertäre Aktion (LA, Suisse)
Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM, Nouvelle-Zélande)
Melbourne Anarchist-Communist Group (MACG, Melbourne, Australie)
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Face au scénario actuel (et, il convient de le dire, un scénario qui apporte des conditions de vie et d’existence jusqu’alors inimaginables pour la plupart d’entre nous), nous ne pouvons pas ne pas débattre de la manière dont les femmes qui constituent les secteurs les plus vulnérables de la société ont ressenti beaucoup plus violemment les restrictions imposées par ce contexte de pandémie.
Les inégalités sociales, les oppressions qui ont fondé
l’État brésilien et les violations constamment déclenchées contre le
peuple ont historiquement eu un impact particulier sur les femmes. Après
tout, ce sont elles qui constituent de manière significative la base de
la pyramide d’exploitation de la force de travail ; ce sont elles qui détiennent les salaires les plus bas ; ce sont elles qui représentent dans leur grande majorité le corps des travailleuses domestiques ;
ce sont elles qui occupe la place de chefs de famille où le géniteur
non seulement ne se rend pas présent mais abandonne aussi financièrement
et émotionnellement sa femme et ses fils et filles ;
Ce sont elles qui sont en majorité en première ligne lors des premiers
contacts qui se produisent en arrivant dans les services de santé ;
ce sont aussi celles qui risquent le plus de mourir dans l’isolement de
leur foyer, car elles partagent dans la résidence l’espace avec un
partenaire agresseur, conséquence cruelle des structures machistes dans
lesquelles nous sommes créés.
Outre ces réalités, nous avons encore la misère, le chômage, le
désespoir et tant de conditions de vie défavorables aux recommandations
pour se protéger de la contamination par COVID-19. Il existe de
nombreuses poches de pauvreté au Brésil. Le manque d’eau est une réalité
dans de nombreux foyers. L’isolement (si recommandé par les autorités
sanitaires) est quelque chose d’impossible pour beaucoup de ces
travailleuses, en particulier celles qui travaillent comme domestiques.
Ce n’est pas pour rien que nous avons récemment appris le décès d’une
femme de ménage, qui avait continuée à travailler chez ses employeurs
qui étaient en quarantaine. Il convient de mentionner : pouvez-vous
deviner la couleur et la classe de cette bonne qui a été victime des
privilèges de ces employeurs ? La crise de la pandémie a de la couleur, du genre et de la classe ! Nous devons exiger que nos droits soient respectés et nous devons continuer à nous battre pour une vie digne !
C’est dans ce sens que nous, femmes de la Coordination Anarchiste
Brésilienne, publions ce texte de réflexion qui se propose de présenter
notre conception du féminisme. Notre combat est pour une société libre
de toute forme d’oppression et d’exploitation. Nous n’acceptons donc en
aucune façon de fermer les yeux ou de ralentir, même dans le contexte
d’une pandémie, nos analyses, qui pointent vers la lutte contre le
racisme, contre le machisme et le patriarcat, contre l’État et son
projet génocidaire et contre le Capital dans sa logique de mort au
peuple et de protection des patrons. Que nos débats ne s’arrêtent pas,
tout comme notre lutte et notre résistance se poursuivent jour après
jour ! Pour le pouvoir populaire ! Les femmes sont des résistantes dans la lutte pour une vie digne !
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Samedi 11 avril à 21h, ne ratez pas le livestream international anarcho-communiste !
On y parlera de la crise sanitaire du COVID19 à travers le monde, des réponses étatiques, et de notre analyse.
Y participerons des membre de Solidaridad (Chili), Acción Socialista
Libertaria (Argentine), Black Rose Anarchist Federation (USA), Zabalaza
Anarchist Communist Front (Afrique du sud), Workers Solidarity Movement
(Irlande), Anarchist Federation (Angleterre) et de l’Union Communiste
Libertaire (France).
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C’est le mot d’ordre de cette marche pour le climat dont nous sommes soutiens. Pour nous, voilà ce qu’il faut changer dans le système actuel
Sortir du capitalisme. Une écologie conséquente est nécessairement anticapitaliste. Le productivisme capitaliste aujourd’hui, est une fuite en avant morbide qui nous précipite vers la catastrophe climatique et vers la destruction des écosystèmes. La croissance capitaliste dépend du pillage des ressources naturelles et d’énergies polluantes et toxiques, qui menacent des populations entières. Ce n’est qu’en sortant de ce système de croissance économique que nous pourrons dépasser la crise écologique actuelle.
Contre l’État. La fonction de l’État est d’être le gestionnaire de cette économie capitaliste. Il ne saurait constituer un appui pour empêcher ces destructions écologiques. L’État national défend avant tout le principe d’une croissance de l’économie nationale. Il s’inscrit, par définition, dans une logique anti-écologique, malgré certains discours de façade, promouvant un « capitalisme vert ». Il est aujourd’hui impossible de s’adresser au personnel politique pour en appeler à une « responsabilité écologique », car l’enjeu de la croissance économique, que défend celui-ci, et l’enjeu écologique, sont clairement incompatibles. En outre, dans le pire des cas, on pourrait voir apparaître une nouvelle forme d’écologisme tronqué, étatique et autoritaire, c’est-à-dire une forme d’éco-fascisme, qui limiterait les libertés publiques, sans remettre en cause fondamentalement le productivisme.
Contre les oppressions. Une écologie conséquente sera également nécessairement anti-patriarcale et anti-raciste, car c’est une même logique productiviste qui assigne les femmes aux tâches de reproduction, qui assigne les périphéries à des spécialisations destructrices (délocalisation de nos activités les plus polluantes), et qui détruit l’environnement terrestre.
La lutte écologique se doit d’être anticapitaliste, anti-étatiste, anti-patriarcale et anti-raciste !
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Au bistrot avec un lapin, une merlette, des vautours… Un BD-Tract de l’Union communiste libertaire distribué massivement dans les manifestations du 9 janvier 2020. Succès garanti.
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De nouveau le peuple de
Catalogne est descendu dans les rues. Le même peuple qui, il y a deux
ans était sorti défendre la convocation à un référendum populaire pour
l’indépendance. L’État espagnol lui avait répondu par la répression. La
réponse populaire quant à elle a été la grève générale convoquée par
l’Intersyndical-CSC et IAC et suivie par la CGT, la CNT et Solidarité
Ouvrière, avec le soutien d’EMBAT et d’autres organisations du camp
anarchiste, qui ont émis à ce moment une déclaration claire et très
lucide sur le processus et la lutte en cours.
Deux ans
plus tard, l’État espagnol condamne les principaux responsables du
gouvernement bourgeois Catalan. Cet acte a mobilisé l’ensemble du peuple
Catalan contre le gouvernement de la Monarchie Constitutionnelle
espagnole qui a répondu, encore une fois, par une féroce répression de
la main de la police catalane, les Mossos de Esquadra [1],
connu pour leur brutalité. La sentence envers les 12 politiciens
catalans marque un tournant dans la répression judiciaire applicable de
manière générale,car ils sont condamnés pour acte de « sédition » ce
qui peut englober n’importe quelles manifestations publiques, et par
conséquent c’est dans toute la Catalogne et dans toute l’Espagne- qu’un
régime autoritaire qui vise à contenir la contestation sociale se met en
place. C’est pour cela qu’une véritable situation de désobéissance
populaire s’est développée, et que les rues ont été massivement
investies par le peuple.
Le problème ne se limite pas qu’à l’indépendance de la Catalogne.
C’est la constitution de 1978 et le pacte de Moncloa, qui ont créé un
ordre politique, juridique et économique qui a laissé intacts les
principaux ressorts de la dictature franquiste et qui a garanti
l’impunité des génocidaires, avec l’appui favorable de la gauche
électorale. Les mobilisations de ces derniers jours remettent sur le
devant de la scène les revendications liées au travail, celles pour une
meilleure éducation, pour une meilleure santé, celles contre les
expulsions des logements, et toutes les revendications populaires
récemment soutenues. Elles démontrent l’exaspération du peuple face à
autant de dépossession et de mépris envers les revendications populaires
de la part de ceux d’en haut, et en particulier de l’Etat espagnol
-mais aussi de la bourgeoisie catalane-. A ces revendications et ces
mobilisations, ils répondent par la répression, comme celle que nous
vivons ces derniers jours en Amérique Latine.
Dans le cadre de cette lutte, nos camarades d’EMBAT (Orgnisation
politique spécifique de Catalogne), de la CGT catalane, de la CNT et de
Solidaridad Obrera sont au premier plan, et impulsent les mobilisations,
en y mettant au centre les thématiques sociales et populaires. Et en
promouvant le développement d’organisations populaires fortes ainsi que
la mobilisation de celles et ceux d’en bas. Tout notre soutien va aux
camarades anarchistes, anarcho-syndicalistes et libertaires organisé.e.s
de Catalogne !
Cette même Catalogne qui a joué un rôle de premier plan dans la
glorieuse révolution espagnole et qui l’a élargie à d’autres régions de
ce territoire au pas de la colonne Durruti, est aujourd’hui bien vivante
et répond présente !
Toute notre solidarité et notre soutien au peuple catalan et à
tous les peuples qui résistent aux abus d’où qu’ils viennent, et qui
luttent pour une autre société.
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Face à l’explosion sociale dans la région Chilienne, la Fédération
Anarchiste de Santiago déclare :
1- Les failles du modèle néo-libéral se montrent chaque
fois plus grandes, la situation a dépassé de toute part le gouvernement
et s’est étendue en région. Maintenant, ce n’est plus seulement à
Santiago qu’ont lieu les protestations dans la rue, mais dans tous les
territoires de la région du Chili que s’est levée et organisée la lutte.
La volonté de notre classe grandit de jour en jour, même si tout est
fait pour l’empêcher, nous sommes à chaque fois plus nombreux.ses dans
cet acte historique. Le couvre feu est constamment défié dans tous les
coins du pays, avec des manifestations massives de colère, les peuples
continuent leur digne lutte.
2-La réponse du gouvernement a été d’intensifier sa répression
sauvage, plus de dix milles militaires se baladent dans nos quartiers et
avenues en déchaînant le terrorisme d’État. Des tanks et des
hélicoptères de combat sont promenés dans les rues et dans le ciel dans
le but de terroriser le peuple.
Ce déploiement de flics et de militaires a violemment frappé les
peuples en luttes, ce sont déjà plus de 1700 détenu.es, plus de 250
blessée.e.s graves et plus de 15 personnes tué.e.s pour lesquels l’État
prétend cacher sa responsabilité et tente de cacher leurs noms, des
centaines de personnes disparues, un nombre incalculable de torturé.e.s
et toujours plus de cas de violences sexuelles apparaissent. Toutes les
violences et les assassinats sont de la responsabilité directe de
l’État, et tout spécialement du gouvernement qui a rendu la voie libre à
ses sbires, qui n’ont pas hésité une seule seconde à tirer sur la
classe opprimée.
3- Nous alertons les peuples en lutte face à la stratégie de
communication de l’État, développée par le gouvernement avec la
complicité de la presse bourgeoise, laquelle ne cherche qu’à détourner
les regards du conflit social, installant l’idée que c’est un conflit de
sécurité, dans lequel la priorité est de rétablir l’ordre bourgeois à
travers un grand « pacte social »
sans rendre leurs droits aux peuples. De longues heures d’images
tendancieuses et de prises d’opinions complices apparaissent à la tv,
appels du gouvernement à « l’esprit nationaliste »
pour faire face à cette crise, les médias bourgeois et le gouvernement
gèrent la période comme une catastrophe naturelle, mais nous savons que
c’est la catastrophe du capitalisme et du patriarcat, et nous luttons
pour nous en libérer ainsi que de tout celleux qui le soutiennent.
Nous voulons aussi souligner, que les appels à marcher avec le
maillot de la sélection Chilienne de football et à développer un esprit
nationaliste, sont la même stratégie utilisée quelques années en arrière
par l’extrême droite brésilienne, qui avait utilisé le massif
mécontentement social comme tremplin politique pour arriver au pouvoir.
Nous appelons à visualiser cette situation et à ne pas renforcer le
fascisme.
4- Nous rejetons l’opportunisme des partis politiques qui prétendent
représenter les peuples en lutte, vous ne représentez que vos intérêts
mesquins, ne cherchant qu’à arriver au pouvoir en utilisant le sang
versé par la classe des opprimé.e.s comme stratégie d’opportuniste et de
parasites. Vous n’avez pas votre place dans nos quartiers, nos
assemblées et manifestations, pas de place dans le monde nouveau que
nous sommes en train de créer, vous ne faites que représenter tout ce
que nous sommes en train de jeter aux oubliettes de l’Histoire.
5- Nous appelons à poursuivre les mobilisations, à continuer la lutte
dans les territoires et dans les rues. Il est extrêmement nécessaire de
mettre en place des assemblées territoriales en développant des
pratiques pré-figuratives autogérées, depuis une position de classe,
écologiste et antipatriarcale, pour que l’auto-organisation des
opprimé.e.s puissent offrir des réponses et des solutions tant aux
problématiques immédiates comme sur le long terme. Nous devons commencer
à créer des communautés organisées et un contrôle territorial, qui nous
permettent d’avancer vers notre émancipation totale, ce qui doit être
notre priorité et non pas de trouver une sortie institutionnelle à la
crise comme veut le faire l’assemblée constituante ou toutes les autres
choses qui permettent de donner de l’air à la démocratie bourgeoise.
6- Pour finir, il devient nécessaire de générer une base
revendicative coordonnée entre les différents secteurs en lutte, qui
représente la diversité des corps, peuples et territoires ainsi que
leurs problématiques. Pour la même raison il est très important de
réussir à détruire les piliers de ce modèle, il devient nécessaire de
mettre fin au code de l’eau et aux AFP, et d’un autre côté d’améliorer
les conditions de vies immédiates de notre classe, en abaissant le
nombre d’heures de travail, socialisant le système de transport,
augmentant le salaire minimum, en mettant fin à la sous-traitance et en
revendiquant le droit à un logement et un habitat digne, en légalisant
l’avortement et en permettant un accès digne aux soins, en supprimant
toutes les dettes éducatives (CAE, Fond Solidaire), en baissant les prix
des services basiques (eau, électricité, gaz) et en paralysant tous les
projets extractivistes. Il faut arrêter l’agenda législatif de la
bourgeoisie qui entérine toujours plus le néo-libéralisme, nous exigeons
donc le retrait du décret TPP-11, de la loi d’Intégration Sociale, la
loi des Glaciers, du Contrôle d’identité de la jeunesse, de la réforme
des retraites, réformes des taxes et le projet de route de l’eau, dans
le même but il est indispensable d’abroger la loi des « classes sécurisées »,
la loi anti-terroriste, le statut jeunes travailleurs, la loi Migrants,
la loi sur les réserves de cuivre et le code du travail. Pour terminer
nous exigeons la libération de tou.te.s les prisonnier.re.s politiques,
la suspension de l’état d’urgence et du couvre feu, le retrait de tous
les militaires et des flics des rues, la fin des violences politiques
sexuelles et l’arrêt de l’utilisation de la loi de sécurité intérieure
de l’État. Tout cela doit être impulsé par une grève générale et une
mobilisation constante dans les rues.
Militaires, hors de nos rues ! Grève générale ! Enracinons l’Anarchisme ! Construisons la Communauté Organisée ! Vive la lutte des peuples ! FÉDÉRATION ANARCHISTE DE SANTIAGO
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Le gouvernement de droite qui a succédé à Syriza a
décidé d’en finir avec ce célèbre quartier d’Athènes, haut lieu de
l’anarchisme et symbole de la résistance populaire.
En 2015, le parti Syriza, qui se présente comme une alternative de gauche à la politique austéritaire imposée par la Troïka [1], faisait campagne avec le slogan « L’espoir vient ». Si cet espoir est bien parvenu à amener Alexis Tsipras au pouvoir, il a vite été douché. En quelques mois, la coalition issue de la gauche radicale et d’une partie du mouvement social s’est métamorphosée pour appliquer au mieux les directives européennes voire les anticiper. La politique économique menée par Syriza ne s’est finalement pas démarquée de celles de ses prédécesseurs du Pasok (PS grec) ou de Nouvelle Démocratie (ND, droite).
Il n’est donc pas étonnant qu’en juillet, lors des élections
législatives, Syriza ait été renversée par Nouvelle Démocratie, avec à
sa tête Kiriakos Mitsotakis. Ce dernier s’est fait élire sur la base
d’un programme très à droite, notamment sur les questions de « sécurité ».
L’une de ses promesses de campagne phares était l’augmentation
massive du recrutement de policiers, avec 1 500 postes supplémentaires.
La rhétorique sécuritaire fonctionne d’autant mieux en Grèce que le pays
constitue ces dernières années la principale porte d’entrée dans
l’espace Schengen pour les personnes qui n’ont pas la chance d’obtenir
un visa. Depuis 2015 en particulier, le pays est confronté à une sévère
crise de l’accueil. À titre d’exemple, plus de 630 000 personnes sont
passées par la seule île de Lesbos. Face à cette situation, les autres
pays européens ont refusé d’accueillir plus de monde ou ont carrément
cherché à fermer leurs frontières et à criminaliser l’entrée irrégulière
sur leur territoire.
En Grèce, un formidable élan de solidarité populaire a accompagné
l’action des ONG pour permettre un accueil le plus digne possible. Mais
la droite et l’écrasante majorité des médias dominants jouent depuis des
années un jeu dangereux en assimilant la criminalité, notamment le
trafic de drogue, aux migrants et aux réfugié·es. Fait symptomatique :
le ministère de la Politique migratoire a été absorbé par l’équivalent
du ministère de l’Intérieur grec, déléguant symboliquement l’accueil des
migrantes et migrants à la police. Les contrôles aux frontières et dans
les grandes villes se sont renforcés et l’État cherche à accélérer le
renvoi des migrantes et des migrants vers la Turquie, au mépris de tout
respect pour les droits humains. La droite a également annulé un décret
qui permettait l’accès à la sécurité sociale pour les migrants et
migrantes.
L’autoritarisme comme solution au clientélisme ?
Nouvelle Démocratie domine la vie politique grecque depuis des
décennies, en alternance avec le Pasok. Avant l’arrivée au pouvoir de
Syriza en 2015, ces deux partis-institutions ce sont largement servis de
l’appareil d’État pour placer leurs lieutenants respectifs à des postes
stratégiques (et grassement payés) et pour récompenser leurs fidèles
soutiens, notamment au sein du patronat. Le jeu consiste à hurler au
scandale quand on est dans l’opposition et à reproduire le même schéma
une fois au pouvoir. A peine un mois après son arrivée au pouvoir, ND a
démis Vassiliki Thanou, ancienne conseillère d’Alexis Tsipras, de ses
fonctions de présidente de la commission de la concurrence. Mais le
meilleur reste à venir : Nouvelle Démocratie entend « dépolitiser la haute fonction publique »
(sic) en interdisant l’accès à une autorité administrative indépendante
à quiconque aura occupé un emploi dans un cabinet ministériel ou une
fonction politique. Reste à voir si cela s’appliquera également à ses
propres soutiens.
Dans le même temps, Mitsotakis fait la promotion d’une réforme
institutionnelle qui vise à renforcer le pouvoir du Premier ministre (au
détriment des autres ministres et du Parlement).
Dans l’éducation également, on retrouve cette même volonté de
contrôle avec une réforme qui propose d’évaluer les enseignantes et les
enseignants tout au long de leur carrière. Les universités, en
particulier, constituent des contre-pouvoirs bien trop gênants pour ce
nouveau gouvernement. L’ouverture de l’enseignement supérieur à la
concurrence et au privé relève de la même logique : déshabiller et
contrôler le secteur public de l’éducation pour ouvrir de nouveaux
marchés juteux pour les capitalistes.
Pays à vendre
Mitsotakis a surfé sur le mécontentement populaire généré par dix ans
d’austérité drastique. Syriza se vantait d’avoir rétabli l’équilibre
financier du pays et d’être même en excédent budgétaire, mais à quel
prix ? Les taxes et les impôts se sont
multipliés, alors que les salaires stagnent ou régressent. La droite
n’avait donc qu’à cueillir le fruit. Elle s’offre le luxe en juillet de
réduire la taxe foncière en faisant l’unanimité sur l’échiquier
politique. Cette taxe, très impopulaire dans un pays où près des trois
quarts de la population est propriétaire, était devenue le symbole de la
crise.
En revanche, le programme libéral que prépare Mitsotakis est clair et
est fait pour durer : diminution des taxes sur les entreprises,
multiplication des partenariats public-privé (pour la rénovation du port
du Pirée notamment), loi permettant au patronat de licencier sans
motiver sa décision et sans prévenir le ou la salarié·e… Les taxes sur
les dividendes devraient également être réduites de moitié. Et ce n’est
probablement pas la Troïka qui verra des choses à redire à cette
politique, même si elle continue de veiller au grain.
Enfin, pour compléter le tableau, le premier décret du nouveau
gouvernement a consisté, en deux lignes, à supprimer la brigade
antifraude du fisc grec (SDOE). Créée il y a vingt-quatre ans pour
combattre l’évasion fiscale (environ 30 milliards d’euros par an jusqu’à
récemment), cette brigade appartient désormais au passé. Comme première
décision politique, difficile de faire plus clair sur ses ambitions.
L’épineux dossier anarchiste
La Grèce est l’un des pays au monde où le mouvement anarchiste est le
plus fort. En effet, les luttes étudiantes des années 2000 et surtout
le soulèvement de décembre 2008, après l’assassinat d’Alexis
Grigoropoulos (15 ans) par un policier, ont énormément contribué au
développement de l’anarchisme dans ce pays.
Depuis 2015, un groupe s’est particulièrement fait connaître sous le nom de Rouvikonas (« Rubicon »)
en multipliant les actions de solidarité et d’entraide, de
participations à des manifestations de rue ou d’actions directes contre
des institutions étatiques, des représentations étrangères (le consulat
français a été pris pour cible à plusieurs reprises) ou des
représentants du capitalisme en Grèce. Basé sur l’automédia, le groupe
pratique une forme d’action directe qui se veut radicale et accessible.
Le discours est volontairement simple, les cibles sont souvent
consensuelles (siège du patronat, ministère de la Défense, Banque
nationale) et les actions sont revendiquées au grand jour.
Nouvelle Démocratie entend résoudre le problème en transformant la
loi pour que de telles actions du groupe tombent sous le coup de la
législation antiterroriste et que l’ensemble des membres puissent être
tenus responsables de toutes les actions commises au nom du groupe, y
compris celles où ils et elles ne sont pas présentes. Les plus exposés
d’entre elles et eux encourent en ce moment des peines de plusieurs
années de prison pour des faits qui relèvent normalement, d’un point de
vue juridique, du simple vandalisme.
La bataille d’Exarcheia
Rouvikonas fait partie de la myriade de collectifs anarchistes qui
font vivre le quartier d’Exarcheia à Athènes. L’État grec estime que ce
dernier abrite 23 occupations, dont 11 lieux de collectifs anarchistes
et anti-autoritaires. Les 12 autres abritent des migrant·es et des
réfugié·es, qui seraient à la rue sans l’action des militant·es. Sans
compter les lieux légaux (sièges de maisons d’édition, coopératives
tenues par des militant·es…) qui existent également dans les environs,
et le parc autogéré de Navarinou, érigé depuis dix ans en lieu et place
d’un projet de parking.
Mais pour la droite, le quartier d’Exarcheia, c’est avant tout la drogue et la violence, protégées par « l’asilo »
universitaire. Depuis l’insurrection étudiante de 1973, les universités
sont un sanctuaire quasiment interdit à la police. Nouvelle Démocratie
entend abolir cette loi pour pouvoir aller chercher les manifestantes et
manifestants qui s’y réfugient et s’y préparent lors d’affrontements
avec la police. À Exarcheia, la fameuse faculté de Polytechnique figure
explicitement parmi la short-list des lieux à mettre au pas pour le
nouveau gouvernement. Au mois d’août, la police a réalisé pas moins de
quatre descentes dans le quartier, prétextant des opérations antidrogue.
Derrière ça, l’objectif est bien de « nettoyer »
ce quartier central pour le préparer à la gentrification et au marché
de la location touristique sur lequel lorgnent tous les promoteurs
immobiliers. Comme le dit bien Katerina Papakosta, députée ND devenue
vice-ministre de la Police dans le gouvernement Tsipras en 2018, l’enjeu
est de « faire d’Exarcheia la Montmartre » grecque. Vider « pacifiquement » les lieux rebelles, puis effacer les graffitis qui décorent les murs, « verdir »
le quartier, rénover les bâtiments et en faire disparaître l’empreinte
libertaire qui l’a façonné le quartier depuis des décennies en tenant la
police, l’État et les mafias en respect.
Le gouvernement met ainsi la pression sur tous les pans de la
société, et en particulier sur celles et ceux qui résistent le plus.
Mais le mouvement social grec n’est pas mort et les camarades
fourbissent leurs armes en attendant les batailles à venir. Alors que
nous mettons sous presse, une violente attaque policière a visé quatre
squats d’Exarcheia, dont deux où étaient logées 143 exilé·es, amené·es
dans un centre en vue de contrôler leur situation. Trois autres
personnes ont été interpellées. La solidarité internationale aura un
rôle important à jouer pour soutenir la résistance à Exarcheia.
Gio (UCL Le Mans), le 26 août 2019
Action de soutien du groupe UCL Fougères
[1] En échange d’un prêt de refinancement de l’Etat après la « crise de la dette » de 2009, la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international ont pris la main sur la politique économique et sociale du pays, imposant l’austérité au mépris des prétentions démocratiques.