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Répression – Page 3 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Répression


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    Le dernier combat de Maurice Rajsfus

    16 Juin 2020

    Nombre de militantes et de militants qui ont eu la chance de le côtoyer dans sa longue vie de luttes regretteront la générosité et la malice de Maurice Rajsfus, reconnaissable à son écharpe rouge, décédé le 13 juin 2020 à l’âge de 92 ans.

    Maurice nous a quitté·es le jour même de la manifestation à Paris, initiée par le Comité Adama. Le collectif Vies volées, collectif de familles victimes de crimes policiers, a d’ailleurs rendu hommage à ce «pionnier de la lutte contre les violences policières». Ses enfants, Michelle et Marc Plocki, témoignent : «Nous avons pu, lors de ses derniers jours de lucidité lui dire ce qui se passait à Paris et dans le monde entier, contre les violences policières et le racisme policier. Il est paradoxal qu’il soit parti alors que le combat qu’il a mené souvent seul, en éclaireur, sur ces questions, durant des dizaines d’années, prend aujourd’hui des dimensions à la hauteur de ces violences systémiques inacceptables et de leur déni par leurs auteurs et leurs donneurs d’ordre».

    Rescapé du Vel d’Hiv en 1942

    Maurice a vécu dans sa chair les crimes de la police puisqu’il était rescapé, à 14 ans, avec sa sœur Jenny Plocki, de la rafle antisémite du Vel’d’Hiv du 16 juillet 1942 opérée par les policiers français. Leur père Mushim Plocki et leur mère Rywka Rajsfus (qui fut en Pologne militante du Bund, parti ouvrier juif révolutionnaire), émigré·es Juifs polonais «ayant fui autant l’antisémitisme que le carcan étouffant de la religion» furent déporté·es et disparurent dans le camp nazi d’Auschwitz. «J’en veux profondément à la police de ce pays, plus qu’aux Allemands; sans cette police, les nazis n’auraient pas pu faire autant de dégâts.»

    Maurice Rajsfus a écrit de nombreux livres sur cette période, particulièrement sur Vichy et sur la politique de déportation, défrichant et éclairant certaines zones d’ombre jusqu’alors peu explorées par les historiennes et historiens.

    Maurice devint militant à 16 ans, après la Libération de Paris en août 1944. Son parcours, depuis son engagement dans le mouvement des Auberges de jeunesse et sa participation active à la lutte anticolonialiste contre la guerre d’Algérie, démontre qu’il resta toujours un esprit libre et un «contestataire irréductible».

    L’Observatoire des libertés publiques

    C’est après Mai 68 qu’il constitue patiemment, jusqu’en 2014, un fonds unique d’environ 10.000 fiches sur les violences policières, qui lui servit de source pour de nombreux ouvrages sur le sujet. Puis il crée en mai 1994, avec Jean-Michel Mension (alias Alexis Violet, qui fut l’un des auteurs de l’inscription «Ici on noie les Algériens», sur les quais de la Seine au lendemain du massacre du 17 octobre 1961), l’Observatoire des libertés publiques (OLP). L’OLP publiera régulièrement le bulletin Que fait la police? jusqu’en 2014.

    Au lendemain de l’ignoble profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990, dans un contexte de forte montée du FN, il fut l’initiateur de l’«Appel des 250», d’où devait sortir le réseau antifasciste Ras l’front. Il en fut le président jusqu’en 1999, tout en poursuivant un compagnonnage avec le réseau No Pasaran et avec la revue REFLEXes. «C’est cet héritage de persécuté qui a fait de moi un révolté, mais surtout un militant viscéralement opposé aux tenants de l’Ordre nouveau et de la politique d’exclusion. Fugitif, Juif errant malgré moi pendant mon adolescence, je faisais partie de ceux que l’on rejette, que l’on expulse, que l’on assassine à l’occasion.» (Chaque pierre a son histoire, Ginkgo, 2012)

    Ses enfants, Michelle et Marc Plocki, témoignent qu’il leur a «appris l’esprit critique et l’insoumission à l’air du temps. Il n’a jamais recherché le confort des majorités, dont il se méfiait. Passé par plusieurs partis politiques, il a fini par choisir une voie personnelle, tout en continuant de “cousiner”, comme il aimait à le dire, avec les uns et les autres, à gauche de la gauche».

    Le meilleur hommage à rendre à Maurice Rajsfus est de poursuivre et d’amplifier son combat de toujours contre le fascisme, l’idéologie sécuritaire et la répression.

    Ses archives personnelles devraient être hébergées par la Contemporaine (anciennement Bibliothèque de documentation internationale contemporaine) à Nanterre.

    Salut et fraternité, Maurice!

    Sébastien (UCL Nantes)

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    I CAN’T BREATHE – JE NE PEUX PAS RESPIRER IL N’Y A PAS DE BONNE POLICE

    14 Juin 2020

    Si Christophe Castaner affirme que la France ce n’est pas les Etats-Unis et se permet de condamner l’assassinat de Georges Floyd par la police, c’est qu’il a la mémoire sélective. Environ 15 personnes sont tuées chaque année par l’action de la police en France. Les violences, humiliations, et assassinats ont augmenté ces dernières années d’après le dernier rapport du défenseur des droits. En mai, le compteur était déjà à 12 morts. Chez ce ministre, le cynisme le dispute à l’incompétence – Il vient ainsi annoncer remplacer la très dangereuse prise d’étranglement par l’encore plus dangereux tazer, responsable de nombreux décès par arrêt cardiaque…

    Partout, la police exprime le racisme d’état


    Castaner a déclaré en réaction à l’assassinat de Georges Floyd : « il n’y a pas d’institution raciste ou de violences ciblées. Il n’y a qu’une police républicaine au reflet de la société ». Il n’y a effectivement qu’une police républicaine et elle est intrinsèquement raciste. La république française est née dans le sang de la colonisation et porte en elle l’impérialisme et le racisme qui en découle. Les colonies que la France a conservées sont d’ailleurs toujours le laboratoire du pire en matière de maintien de l’ordre (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Guyane…)


    Ce n’est pas un hasard, si la liste des morts par la main de la police comporte autant de personnes nonblanches. Ce n’est pas un hasard non plus si les méthodes actuelles de la police française, exportées largement à l’international, sont nées dans le contexte de la guerre d’Algérie.

    Que ce soit aux Etats-Unis, où le racisme est également ancré historiquement dans les structures sociales ou en France où le racisme d’Etat s’exprime de manière très décomplexée depuis plusieurs années, à travers les lois anti-voile ou les propos assumés des gouvernants stigmatisant spécifiquement les personnes musulmanes, le racisme des policiers n’est pas un racisme d’individu. C’est bel et bien un racisme institutionnel. Les scandales ponctuels mettant en cause des propos racistes et sexistes de policiers ne sont que la face émergée de l’iceberg et il est évident que l’ensemble de l’institution est gangrénée par un racisme révélant le vrai visage de l’Etat.


    Partout, la police est garante des inégalités

    De manière institutionnelle, la police est le bras armé de l’Etat. Le rôle de la police n’est pas de protéger la population, mais les intérêts des gouvernants.

    Ainsi, lorsque la population s’oppose à des décisions du gouvernement, la police ne protège pas les manifestants, mais les réprime, pour protéger les décisions du gouvernement, comme l’illustrent parfaitement ces trois dernières années de violente répression des mouvements sociaux des Gilets Jaunes, contre la loi travail, contre la réforme des retraites.


    L’Etat comme forme d’organisation sociale permet à l’économie capitaliste de prospérer, elle qui est fondée sur le principe d’exploitation de la majorité par une minorité. L’Etat est ainsi garant des inégalités que portent en lui le système capitaliste. Ses institutions, dont la police, sont nécessairement garantes de ces mêmes inégalités. C’est ainsi qu’on ne verra jamais un riche patron en garde à vue pour ne pas avoir assuré la sécurité de ses salariés, mais qu’on voit en revanche régulièrement les policiers sévir dans les quartiers les plus pauvres, harceler ses habitants pour rien.


    L’un des objectifs de l’Etat c’est d’assurer aux plus riches et puissants, un ordre social pacifié, dans lequel les exploité-es et les laissé-es pour compte du système ne vont pas protester. De manière systémique, la police aura alors pour fonction d’humilier, d’intimider, de réprimer, les populations considérées comme mettant en péril cet ordre social pacifié, cet ordre public. Ainsi, nous devons craindre la police dès notre plus jeune âge pour nous dissuader de nous opposer à cet ordre public pacifié, et nous devons aussi savoir que la police peut tuer si elle le souhaite. D’ailleurs, les policiers mis en cause dans des affaires de violences et de meurtre, dans le cadre de leurs fonctions, ne sont, sauf quelques très rares exceptions, jamais sanctionnés, ni vaguement inquiétés.


    Quelques soient les pays, les usages, les méthodes employés ou bien les armes utilisés, la police aura toujours ce rôle social de garant des inégalités et de protection des gouvernants.

    Une bonne police n’existe pas, un bon Etat n’existe pas, un bon capitalisme n’existe pas.

    Luttons pour la rupture et pour une autre société.


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    En France, comme aux États-Unis : luttons contre les violences policières et le racisme d’État

    09 Juin 2020

    L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Pour l’UCL l’heure est à construire l’unité populaire contre le racisme.

    L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. Un racisme dont les noirs sont les principales victimes, mais qui touche aussi les autres minorités (hispaniques, asiatiques, musulmanes ou considérées comme telles…). Un racisme qui puise ses racines dans une longue histoire des violences, qui fait système, de l’esclavage et du suprémacisme blanc.

    Si l’arrivée au pouvoir de Trump a libéré plus encore la parole et les actes racistes, et fait office de «feu vert» à l’accroissement de la violence raciste, il existe un continuum des violences policières racistes qui lui sont bien antérieures, dans un contexte de culture de l’impunité policière.

    Cette révolte connaît un large écho international, car elle entre en résonance avec le vécu de nombreuses personnes victimes de racisme et de violence policière à travers le monde.

    En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Confrontées à la culture de l’impunité policière, qui s’appuie sur la partialité de la justice – très nombreux sont les classements sans suites, les non-lieux, les décisions de relaxes ou, dans le moins pire des cas, à des sursis pour les policiers mis en cause – , confrontés à l’indifférence ou à l’hostilité médiatique qui reprend avec complaisance les versions policières, confrontées à l’indifférence ou l’hostilité de la majorité des courants politiques, les familles, leurs proches, mènent un combat courageux.

    Alors que la situation aux États-Unis est mis en lumière, la tentation est grandes pour les journalistes, les politiques, d’opposer une institution policière française qui serait prétendument «vertueuse» ou dans laquelle les policiers racistes ne seraient qu’une «petite minorité», et l’institution policière américaine, gangrénée par le racisme.

    En réalité, en France comme aux États-Unis, le racisme policier fait système : c’est un racisme d’État héritée d’une histoire coloniale, qui repose sur une pratique de la violence policière qui touche les classes populaires dans leur ensemble, mais qui touche aussi principalement en leur sein les personnes noires, roms, arabes, musulmanes ou considérées comme telles. C’est pour cette raison que le combat contre le système raciste n’est pas simplement une affaire de bonne conscience humanitaire, mais un préalable nécessaire à l’unité face aux classes dirigeantes. Chaque fois que le système raciste recule, c’est le pouvoir populaire qui avance! Le 2 juin, l’UCL a appelé au rassemblement historique organisé par le Comité Adama

    La pratique des violences policières est couverte par l’institution judiciaire, par les médias aux ordres du pouvoir, et par la classe politique. La récente proposition de loi d’E. Ciotti visant à interdire le fait de filmer les policiers en est l’une des illustration, avec pour objectif d’empêcher toute collecte de preuve des violences, ainsi que les réactions aux propos de Camelia Jordana, ou encore l’impunité des policiers fascistes de Rouen, toujours en poste bien que leur propos négrophobes, racistes antisémites, misogynes, aient été mis à jour par un policier noir qui en a été l’une des victimes.

    Le succès de la marche de la dignité du 30 mai et de la manifestation du 2 Juin (à l’appel de la famille d’Adama Traoré et de son comité de soutien) qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes à Paris et en région, marque le point de départ d’un renouveau des luttes populaires antiracistes. D’ores et déjà, elles ont imposé dans l’espace public la discussion sur les violences policières.

    Oeuvrons, dans nos syndicats, nos associations et collectifs, avec nos collègues et nos voisins, à faire de ce renouveau une réalité durable au côté des familles de victimes, leurs proches, au côté de toutes celles et ceux qui subissent les violences policières et le racisme d’État et à créer ainsi les conditions de l’unité populaire contre le racisme!

    Union communiste libertaire, 9 juin 2020



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    Communiqué de presse des Gilets Jaunes du rond-point des Prés d’Arènes

    20 Mai 2020

    Nous vous transmettons le communiqué des Gilets Jaunes du rond-point des Prés d’Arènes suite à la répression qu’ielles ont subit. L’Union Communiste Libertaire, groupe de Montpellier, leur apporte tout son soutien et toute sa solidarité :

    Ce lundi 11 mai, notre groupe de Gilets Jaunes avait décidé d’une petite apparition sur le rond-point des Prés d’Arènes.

    En tout, une dizaine de GJ se sont retrouvés, en prenant toutes les précautions possibles : par petits groupes, distancés, masqués, gantés… rien ne pouvait nous être reproché. Nous étions moins exposés au moindre virus que n’importe quel personnel soignant qui manque cruellement de tout.

    C’est à notre grande surprise que quatre camions et une voiture de police sont venus nous contrôler.

    Résultat : Contrôles d’identité, une convocation au commissariat, menaces de contraventions pour motif de distribution de tracts et une banderole confisquée !

    Nous posons la question : cette opération de police a-t-elle quoi que ce soit à voir avec une mesure sanitaire pour assurer la santé de la population ?

    N’importe qui, ayant pu regarder les photos prises ou assister à la scène pourra en témoigner : nous ne représentions aucun danger pour nous même, ou pour les autres. Quand on voit le nombre de parisiens entassés dans le métro, on comprend que les ordres de la préfecture n’avaient rien à voir avec le Covid.

    Un policier excédé nous a lancé : « on ne veut plus vous voir sur le rond point ! »

    Quelles belles méthodes ! Quelle élégance !

    Avoir des tests et des masques semble plus difficile que de réprimer la moindre lueur de contestation !

    Ceci a une signification, et elle est politique : le gouvernement a peur, car il sait que la colère s’est accumulée durant ces derniers mois…

    Nous lançons cet appel à tous nos amis GJ, ainsi qu’à toutes les organisations soucieuses de défendre les libertés : ils veulent profiter de l’occasion pour interdire toute contestation du pouvoir et de l’action du gouvernement.

    Des dizaines de policiers en quelques minutes sur place : quel contraste avec la lenteur pour obtenir des masques pour les soignants, eux qui sont 11 fois plus atteints par le Covid ! Quel contraste avec l’impossibilité de faire des tests de dépistage (nous sommes l’un des pays les moins dépistés) !


    Par contre pour la répression de la moindre petite contestation, quelle efficacité ! C’est avec la même efficacité qu’ils ont pu convoquer au commissariat les personnes ayant affiché des banderoles « macronavirus » à leur balcon !

    Nous appelons donc tous les groupes GJ ainsi que les organisations attachées à la liberté d’expression à protester contre ce qui nous est arrivé, et à défendre coûte que coûte la liberté d’expression, et à se préparer : plus la digue retiendra l’eau, plus la vague sera puissante !


    Tranquillement, nous continuerons, nous ne lâcherons pas, et nous gagnerons ! Le gouvernement devra rendre des comptes !


    Les Gilets Jaunes du Rond-point Prés d’Arènes Montpellier le jeudi 14 mai 2020


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    La loi « haine » renforcée et adoptée au nom de l’antiterrorisme

    15 Mai 2020

    Le 13 mai 2020, l’Assemblée nationale a finalement adopté la loi Haine, aussi connue sous le nom de loi Avia, du nom de sa rapportrice, la députée LREM Laetitia Avia. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous ne reviendrons pas sur les récentes révélations de Mediapart concernant les comportements précisément haineux de Laetitia Avia [1]. Nous ne reviendrons pas non plus sur comment, une fois de plus, la lutte contre le « terrorisme » sert de prétexte pour le recul sans fin de nos droits et de nos libertés. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous rappellerons seulement ce qu’autorise très concrètement cette loi, en citant le communiqué de la Quadrature du Net [2] :

    « Elle exige que tous les sites Web (pas uniquement les plateformes géantes) censurent en une heure (pas en vingt-quatre heures) les contenus signalés par la police comme relevant du “terrorisme” (sans que cette qualification ne soit donnée par un juge, mais par la police seule).

    Si le site ne censure par le contenu (par exemple car le signalement est envoyé un week-end ou pendant la nuit) la police peut exiger son blocage partout en France par les fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR…). »

    Une fois de plus, l’État français s’illustre par sa triste volonté de se transformer en État policier. Cela ne nous surprend malheureusement pas et ne fait que renouveler notre détermination à combattre cet État et ses évolutions par tous les moyens.

    Union communiste libertaire, 14 mai 2020

    [1] « Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants », Mediapart, 12 mai 2020.

    [2] « Vote final de la “loi haine” », La Quadrature du Net, 11 mai 2020.



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    Enregistrement du « Savoir est une arme » sur « Politiques sanitaires et répressives, l’exemple de la variole »

    05 Mai 2020

    L’édition du savoir est une arme du 23 avril, que nous avons donné sur le Discord du Barricade a été enregistrée et l’audio est désormais en ligne, sur le site de nos camarades du Poing.

    Vous le trouverez ici bonne écoute !



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    1er mai : Pour Le Pen la protection, pour les autres la répression !

    04 Mai 2020

    Ce vendredi se déroulait un 1er Mai dans une ambiance jamais vue. Privé des grands rassemblements qui traditionnellement commémorent les luttes du mouvement ouvrier et leur caractère international. Le mouvement social a fait preuve, partout dans le monde, d’ingéniosité dans les multiples formes de mobilisations. Alors qu’en région parisienne les rassemblements étaient interdits par la police, le Rassemblement national a pu tenir sa cérémonie habituelle devant la statue de Jeanne d’Arc.

    En France, toutes manifestations, même minimes, était interdites. Si beaucoup de personnes ont choisi de montrer leurs convictions via différentes formes alternatives (banderoles, pancartes, collages, manif virtuelle etc.), certain·es ont tout de même tenté de se rassembler physiquement (en gardant la distanciation physique de rigueur !), dans plusieurs dizaines de villes. Ce fut le cas sur la place de la République à Paris et dans bien d’autres villes encore (Aix-en-Provence, Guingamp…). À Montreuil (93), une assemblée générale d’habitants et d’habitants avait choisi une apparition collective publique à laquelle l’UCL s’est jointe. La police l’a empêché. Un peu plus tôt, la Brigade de solidarité populaire de la ville organisait une distribution de légumes gratuite : elle a été interrompue et dispersée par la police, avec amendes à la clef.

    Pourtant il semble bien qu’une fois encore ce déchaînement sécuritaire soit différencié : au même moment, dans les quartiers bourgeois de Paris, Marine Le Pen et son acolyte du Rassemblement national Jordan Bardella étaient en liberté. Ils rendaient officiellement l’hommage traditionnel à Jeanne d’Arc si chère à toute l’extrême droite française. Là, point de matraques, point d’amendes. Le duo a pu tranquillement tenir sa cérémonie sous l’œil de policiers en civil protecteurs, et des caméras de BFM-TV. Ainsi d’un côté, la distribution gratuite de nourriture est interdite et réprimée, de l’autre les parades de l’extrême droite sont autorisées, filmées, protégées.

    S’il en était besoin, voici encore une preuve de la bienveillance affichée publiquement des pouvoirs publics vis à vis de l’extrême droite. Car nous n’imaginons pas une seule seconde que M. Castaner et son sous-fifre, M. Lallement, aient pu ne pas avoir vent en amont de cette mise en scène réalisée au mépris des règles du confinement. Cependant, comment s’étonner, quand le gouvernement réaffirme chaque jour sa dérive autoritaire, et que sa police dans les quartiers populaires met en acte les slogans de l’extrême droite sans être inquiétée ?

    Ce traitement différencié entre les « premiers de cordée » et les plus précaires, jeunes des quartiers populaires en tête, entre le mouvement social et les xénophobes, renforce au contraire notre détermination, notre motivation à organiser en actes la solidarité de classe et l’autodéfense populaire dans cette crise.

    L’union communiste libertaire réaffirme sa solidarité aux côtés de celles et ceux qui luttent et subissent la répression d’État et les attaques fascistes. Les mauvais jours finiront !

    La commission antifasciste de l’UCL le 4 mai 2020



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    La colère des quartiers populaires est légitime

    28 Avr 2020

    Dans cet appel unitaire publié sur le Bondy Blog, Mediapart et Regards, 40 associations et collectifs, organisations syndicales et politiques, prennent position contre les injustices sociales, les discriminations racistes et les violences policières qui frappent les quartiers populaires. L’Union communiste libertaire (UCL) en est signataire.

    Dans la nuit du 19 au 20 avril, plusieurs quartiers populaires ont connu des nuits de révolte.

    La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres.

    Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre société de ne pas s’effondrer aujourd’hui.

    Pourtant, les inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie.

    Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer.

    Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les violences graves et inacceptables exercées par la police.

    Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas.

    Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité.

    Le 23 avril 2020

    Premières organisations signataires :

    ACORT, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie

    ATTAC, Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne

    ATMF, Association des travailleurs maghrébins de France

    Brigades de solidarité populaire Île-de-France

    CCIF, Collectif contre l’islamophobie en France

    Cedetim, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale

    CGT, Confédération générale du Travail

    CGT de la Cité nationale de l’Histoire de l’immigration

    Collectif de la Cabucelle, Marseille

    Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, Marseille

    Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie

    Comité Adama

    CNT-SO, Confédération nationale du Travail-Solidarité ouvrière

    CRLDHT, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie

    Ensemble !

    FASTI, Fédération des Associations de solidarité avec toutes et tous les immigré·es

    Fédération SUD éducation

    Fédération SUD PTT

    Fédération SUD-Rail

    Féministes révolutionnaires

    Femmes égalité

    Femmes plurielles

    FO Sauvegarde de l’enfance 93

    FTCR, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives

    FUIQP, Front uni des immigrations et des quartiers populaires

    JJR, Juives et juifs révolutionnaires

    Marche des solidarités

    Mémoires en marche, Marseille

    Mouvement La révolution est en marche

    Mwasi, Collectif Afroféministe

    NPA, Nouveau parti anticapitaliste

    Le Paria

    PCOF, Parti communiste des ouvriers de France

    PEPS, Pour une écologie populaire et sociale

    SNPES-PJJ FSU, Syndicat national des personnels de l’éducation et du social PJJ de la FSU

    SQPM, Syndicat des quartiers populaires de Marseille

    UCL, Union communiste libertaire

    Union locale villeneuvoise, Villeneuve-Saint-Georges

    UJFP, Union juive française pour la paix

    Union syndicale Solidaires

    UTAC, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne


    Cet appel é été publié initialement le vendredi 24 avril sur le Bondy Blog, Mediapart et Regards.


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    LE CONFINEMENT: CONSÉQUENCE DE L’INCURIE POLITIQUE ET DE LA MÉTHODE SECURITAIRE DU GOUVERNEMENT DE MACRON

    24 Avr 2020

    La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en France s’est posée d’emblée en termes sécuritaires tout autant qu’en termes sanitaires, témoignant d’une tendance lourde à utiliser l’autorité de l’état comme solution miracle à des problèmes ne pouvant être résolus à coup de matraque. Pour preuve, deux outils essentiels pour la gestion prophylactique1 d’une épidémie ont été négligés : le gouvernement Macron a laissé son stock de masques périmer alors qu’il montait à 750 millions en 20172 et n’a pas cherché à reconstituer ce stock avant la fin du mois de mars malgré de nombreux avertissements3. De même, le dépistage massif n’a pas été une priorité, et même à l’heure du déconfinement, le test de personnes asymptomatiques, pourtant essentiel, ne semble toujours pas à l’ordre du jour4. De manière paradoxale, à la mi-mars en France, la vente de masques en pharmacie est ainsi interdite aux particuliers, alors qu’il n’est plus possible de se faire tester à moins de présenter des symptômes extrêmement graves. Deux outils sanitaires indispensables dans la lutte contre une maladie respiratoires sont donc interdits à la population !

    Tout comme le faisait la préfecture dans le roman La peste d’Albert Camus5, le gouvernement français décide de compenser le manque de matériel sanitaire par l’application des mesures sécuritaires. Cette gestion se traduit par la mise en place d’un confinement généralisé de la population sous peine de contravention et de prison en cas de multi récidive.

    Il est certain que pour contrôler la propagation d’un virus, il faut cibler son hôte, c’est-à-dire, le corps de l’individu. Le confinement est une stratégie qui sert à séparer les corps afin de diminuer les probabilités de contagion. Avec la baisse du nombre de malades, on évite l’effondrement des services de réanimation. Pour autant, le confinement n’est pas une mesure sociale sans conséquences. C’est une forme d’enfermement similaire à celle des sociétés disciplinaires modelées sur la prison. L’individu, son corps, est enfermé dans un lieu clos et tous ses mouvements à l’extérieur sont surveillés.

    Le sujet, pendant le confinement, comme dans tout régime disciplinaire, est libre de se déplacer d’un lieu clos à un autre lieu clos. L’attestation de déplacement dérogatoire indique les lieux clos vers lesquels l’individu enfermé est autorisé à se déplacer: 1. Le Domicile. 2. Le lieu d’exercice de l’activité professionnelle. 3. Le Supermarché. 4. L’Hôpital. 4. Le domicile d’une personne vulnérable. 5. L’air libre accessible l’est dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile. Les corps non confinés et en mouvement sont en permanence contrôlés par la police. Ainsi, nous nous retrouvons dans une prison urbaine.

    Une frappante illustration de ce régime en est le service de réanimation du CHU de Toulouse: celui-ci est gardé par une douzaine de militaires de l’opération Sentinelle qui stationnent, armés de FAMAS. Ici, on observe l’impuissance et l’absurdité de la logique sécuritaire, qui nous fait penser à ce roi de Perse qui lorsque la mer se mit à être agitée par la houle, fit fouetter la mer par ses soldats espérant que les flots auraient peur de la punition et se calmeraient6.

    Plus largement, la France est devenue graduellement un pays de plus en plus autoritaire qui utilise systématiquement la violence d’état pour affronter ses problématiques sociales. Aux multiples difficultés des quartiers populaires et banlieues (chômage, précarité, logement…), pourtant connues depuis plusieurs décennies, la seule réponse a été sécuritaire : flashballs, BAC, LBD, comparutions immédiates, le tout enveloppé dans une rhétorique guerrière sur les territoires perdus de la République. Aux divers mouvements sociaux, tout particulièrement les Gilets Jaunes qui avant tout réclamaient de la justice sociale, le traitement est similaire : après avoir été labellisés comme « factieux » insurrectionnels ils sont la cible d’un maintien de l’ordre contre insurrectionnel entrainants blessure, mutilations, décès et incarcérations massives7.

    Face au Covid-19, un peu comme les médecins de Molière qui préconisent pour n’importe quelle maladie une bonne saignée, le traitement a été le même : une réponse sécuritaire. C’est une forme de politique dans la continuité de la sanglante histoire du capitalisme patriarcal, guidée par l’idée de la domination et du contrôle des corps dociles. L’orgueil des “grands hommes” d’état, nous ment en masquant des erreurs telles que le maintien des élections municipales ou les pénuries de masques et de tests, et sous un ton bouffon paternaliste nous déclare “en guerre”. Sous la logique de la guerre, c’est la mise en place d’un état d’exception: “état d’urgence sanitaire”, “état de peste” dont la principale mesure de« confinement » qui est une forme assouplie d’assignation à résidence.

    Les “citoyens” comme on nous appelle, se retrouvent rétrécis et assujettis car dans cette période de crise sanitaire où l’état ne joue que la carte de la sécurité, notre humanité est diminuée, l’état ne nous considérant que comme des corps surveillés, suivis, marqués, assignés, contrôlés, tabassés, analysés, désinfectés, reconduits, arrêtés, déplacés… des corps soumis qui ne peuvent plus parler, qui n’ont pas le droit de crier, dont les droits de contester sont réduits… Attention à ne pas tomber dans le piège de cet état d’exception sanitaire, d’autant plus qu’il est amené à durer au-delà du confinement!

    Il est vrai qu’en termes sanitaires, le confinement présente une pertinence au vu de l’absence de moyens de protection et de possibilités de dépistage de masse. Néanmoins, n’oublions pas que la raison pour laquelle nous n’avons pas eu des masques ni des tests a été un choix politique. Les choix stratégiques de pays tels que l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan le confirment. Pourtant, si nous avions eu ces masques et ces tests pour toute la population, il aurait été possible de maintenir des relations sociales entre les personnes.

    Pendant le confinement qui nous est imposé, toute forme de sociabilité est interdite. Cet isolement total de la population aurait pu être évité si l’état avait priorisé une autre gestion que la sécuritaire. Un confinement prenant forme d’une distanciation sociale aurait pu exister si des équipements de protection avaient été fournis à la population. La souffrance psycho-sociale que cause l’instauration de ce régime d’enfermement découle également de ce choix politique sécuritaire.

    Pour pallier l’absence d’anticipation de la pandémie en France, et la saignée néolibérale du système de santé français, la réponse sécuritaire a été le choix premier du gouvernement français. Et cela, nous ne l’oublierons pas non plus.

    Il est temps de penser à comment résister à ces mesures liberticides, à ne jamais les in-corporer. Il faut critiquer ce choix politique sécuritaire et liberticide, d’allure sanglante et patriarcale, d’autant plus qu’il est douteux en termes sanitaires : à l’heure où nous écrivons ces lignes, la France est un des pays qui comptent le plus de décès dans le monde…

    Groupe de Travail – Violence d’état et COVID – UCL Montpellier

    1 La prophylaxie est l’ensemble de mesures préventives pour éviter la propagation d’une maladie contagieuse.

    2 https://www.huffingtonpost.fr/entry/touraine-defend-son-bilan-sur-les-stocks-de-masques-et-renvoie-la-balle-a-macron_fr_5e937bfdc5b617e5c926f941

    3 https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

    4 https://www.youtube.com/watch?v=FIFjIwVTPhE

    5 Ref stratégie de la préfecture

    6 https://www.lhistoire.fr/classique/%C2%AB-histoires-%C2%BB-dh%C3%A9rodote

    7 https://www.davduf.net/alloplacebeauvau


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    Du maintien de l’ordre à la contre-insurrection | Audio

    24 Avr 2020

    L’enregistrement audio du Savoir est une arme du 18 avril 2020 est disponible sur le site du Poing, que nous remercions pour cela. C’est ici:

    https://lepoing.net/du-maintien-de-lordre-a-la-contre-insurrection-audio/

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