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Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché … Voici le premier témoignage audio d’une série, où des travailleuses et travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie. C’est nous qui sommes exposé-e-s et qui connaissons notre travail, notre moteur n’est pas la recherche du profit mais nous nous préoccupons de la santé de nos collègues. Nous pensons donc que c’est à nous de décider des conditions d’exercice ou de reprise de notre boulot. A l’Union communiste libertaire, nous sommes persuadé-e-s qu’il ne faut pas laisser la main aux patrons et à l’État sur nos vies. Nous avons été capables de surmonter ensemble la crise, c’est à nous de penser la manière dont on veut en sortir… A notre avis ces témoignages audio illustrent cette nécessité ! Bonne écoute !
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Depuis
le 17 mars, le confinement a été décidé dans le cadre de la lutte
contre le coronavirus. Les conditions de vie des enfants ont été
considérablement impactées, sans qu’ils
et elles aient la possibilité de témoigner de leurs impressions, de
leurs ressentis, et parfois sans pouvoir communiquer avec d’autres
personnes de leur âge sur leur vécu. Hors des radars des détections
de violence, relégué.e.s au second
plan des aides allouées, les enfants sont isolé·e·s et peu voir
pas pris·e·s en compte dans cette crise sanitaire. Pourtant, les
conséquences du confinement sur les enfants sont bien réelles.
La
question de l’accès aux apprentissages
Le
confinement fait ressortir les inégalités de classe entre les
enfants. La fracture numérique est bien réelle et met certain·e.s
enfants dans
l’impossibilité d’avoir accès aux cours, faute d’un accès
internet stable ou même existant. Le besoin quasi-systématique
d’impressions de documents renforce encore ces difficultés.
Le
transfert de la supervision des enseignant·es aux parents est
également un facteur d’exclusion et d’inégalités, nombre de
parents continuant à travailler en télétravail ou à l’extérieur,
et nombre d’entre eux ne maîtrisant pas nécessairement
suffisamment la langue française ou même la lecture. Les taux de
décrochage scolaire sont alarmants. L’école à la maison est
aussi un facteur de stress supplémentaire dans les familles
violentes, augmentant les situations à risque pour les enfants.
La
fermeture des
Instituts Medico Éducatifs (IME),
essentiels
pour assurer l’éducation et le suivi psycho thérapeutique des
enfants avec des troubles psychopathologiques, a
gravement bouleversé leurs repères et l’accès à un
environnement stable et rassurant dont ils ont fondamentalement
besoin.
Le
cadre de vie
Il
est important de souligner les difficultés liées aux besoins
spécifiques des enfants qui ne peuvent pas être respectés :
sortir, jouer avec d’autres enfants, apprendre, explorer etc.
Les
difficultés liées au cadre de vie sont tout autant révélatrices
des inégalités de classe : taille des logements et nombre
d’habitant·e·s au m² influencent beaucoup le vécu du
confinement.
La
réalité n’est pas non plus la même pour un·e enfant qui a accès
à un jardin d’une part ou pour des jeunes qui ne peuvent pas du
tout accéder à l’extérieur, sous peine de contrôle policier
systématique voire violent d’autre part.
La
perte de relations avec les pairs (téléphonées ou via un
ordinateur, une tablette…), surtout pour les plus jeunes enfants,
est aussi révélatrice d’inégalités de classe et peut-être très
pesante pour beaucoup d’enfants coupé.e.s de leur vie sociale.
Des
violences bien réelles
Les
violences intrafamiliales sont en très nette augmentation depuis le
début du confinement. Qu’elles soient physiques, sexuelles
ou psychologiques, enfermé·e.s avec leurs familles, les enfants
n’ont plus aucune stratégie d’évitement possible.
Le
Point
Écoute Gratuit,
qui regroupe des professionnel.le.s prêt.e.s à être consulté.e.s,
même en dehors des situations de maltraitance, sur tous les aspects
de la relation parents/enfants durant cette période compliquée
pour tou.te.s. Et le site Grandir
Ensemble,
destiné avec le même champ de compétence aux enfants en situation
de handicap et leurs parents.
#NousToutes
lance
Confinement
& Parentalité,
un système de soutien aux parents pour les aider à tenir le coup.
Comment
ça marche ? Les
créateur/trices
de cette initiative ont créé des groupes WhatsApp fermés aux
échanges. Chaque groupe pouvant contenir jusqu’à 257 personnes,
les groupes sont dupliqués au fur et à mesure qu’ils se
remplissent.
Vous
pourrez y retrouver des conseils pour ne pas péter les plombs, des
ressources utiles pour faire la classe ou encore des idées
d’activités (avec ou sans écrans) pour occuper les enfants ou les
ados. C’est par ici : bit.ly/parentsconfines
Chaque
académie a mis en place des outils pour permettre aux élèves de
faire des exercices en ligne, si ce n’est pas déjà fait,
n’hésitez pas à vous renseigner auprès des établissements
scolaires qui vous concernent. Le CNED a mis en ligne des ressources
pour 4 semaines de cours à la maison. Il faut créer un compte pour
y accéder. Primaire : http://Ecole.cned.fr /
Collège
: http://College.cned.fr /
Lycée
:
http://Lycee.cned.fr
Dans les faits, les appels au 119, « Allô enfance en danger », ont augmenté continuellement chaque semaine depuis le début du confinement, alarmant l’UNICEF et NousToutes, qui ont lancé la campagne #EntendonsLeurCri sur les violences intrafamiliales. En troisième semaine du confinement ces appels ont grimpé à +53 % par rapport à la première semaine. En attendant le décompte possible de l’ensemble des victimes, le nombre d’appels urgents au 119, dont ceux nécessitant l’intervention immédiate de la police, a explosé de +60 % comparativement à la même période en 2019.
Le
119
est
un numéro national dédié à la prévention et à la protection
des enfants en danger ou en risque de l’être. Il est accessible
24h/24 et 7 jours sur 7 et gratuit. Documentation et possibilité de
signalements sur le site suivant : https://www.allo119.gouv.fr/
Le
centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s est
joignable par téléphone gratuitement au 0 810 800 030.
Pour
les enfants victimes de violences, en plus des numéros et
plateformes nationales, vous pouvez contacter l’antenne locale du
centre de recueil des infos préoccupantes pour les mineur.e.s au 04
67 67 65 62. Autre possibilité : contacter la Protection
Maternelle et Infantile
du
conseil départemental de l’Hérault.
Les
intervenants
et intervenantes sociales spécialisées dans la prise en charge des
victimes de
violences dans les commissariats du départements sont joignables à
ces numéros :
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La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en France s’est posée d’emblée en termes sécuritaires tout autant qu’en termes sanitaires, témoignant d’une tendance lourde à utiliser l’autorité de l’état comme solution miracle à des problèmes ne pouvant être résolus à coup de matraque. Pour preuve, deux outils essentiels pour la gestion prophylactique1 d’une épidémie ont été négligés : le gouvernement Macron a laissé son stock de masques périmer alors qu’il montait à 750 millions en 20172 et n’a pas cherché à reconstituer ce stock avant la fin du mois de mars malgré de nombreux avertissements3. De même, le dépistage massif n’a pas été une priorité, et même à l’heure du déconfinement, le test de personnes asymptomatiques, pourtant essentiel, ne semble toujours pas à l’ordre du jour4. De manière paradoxale, à la mi-mars en France, la vente de masques en pharmacie est ainsi interdite aux particuliers, alors qu’il n’est plus possible de se faire tester à moins de présenter des symptômes extrêmement graves. Deux outils sanitaires indispensables dans la lutte contre une maladie respiratoires sont donc interdits à la population !
Tout comme le faisait la préfecture dans le roman La peste d’Albert Camus5, le gouvernement français décide de compenser le manque de matériel sanitaire par l’application des mesures sécuritaires. Cette gestion se traduit par la mise en place d’un confinement généralisé de la population sous peine de contravention et de prison en cas de multi récidive.
Il est certain
que pour contrôler la propagation d’un virus, il faut cibler son
hôte, c’est-à-dire, le corps de l’individu. Le confinement est
une stratégie qui sert à séparer les corps afin de diminuer les
probabilités de contagion. Avec la baisse du nombre de malades, on
évite l’effondrement des services de réanimation. Pour autant, le
confinement n’est pas une mesure sociale sans conséquences. C’est
une forme d’enfermement similaire à celle des sociétés
disciplinaires modelées sur la prison. L’individu, son corps, est
enfermé dans un lieu clos et tous ses mouvements à l’extérieur
sont surveillés.
Le sujet, pendant le confinement, comme dans tout régime
disciplinaire, est libre de se déplacer d’un lieu clos à un autre
lieu clos. L’attestation de déplacement dérogatoire indique les
lieux clos vers lesquels l’individu enfermé est autorisé à se
déplacer: 1. Le Domicile. 2. Le lieu d’exercice de l’activité
professionnelle. 3. Le Supermarché. 4. L’Hôpital. 4. Le domicile
d’une personne vulnérable. 5. L’air libre accessible l’est
dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile. Les corps
non confinés et en mouvement sont en permanence contrôlés par la
police. Ainsi, nous nous retrouvons dans une prison urbaine.
Une frappante illustration de ce régime en est le service de réanimation du CHU de Toulouse: celui-ci est gardé par une douzaine de militaires de l’opération Sentinelle qui stationnent, armés de FAMAS. Ici, on observe l’impuissance et l’absurdité de la logique sécuritaire, qui nous fait penser à ce roi de Perse qui lorsque la mer se mit à être agitée par la houle, fit fouetter la mer par ses soldats espérant que les flots auraient peur de la punition et se calmeraient6.
Plus largement, la France est devenue graduellement un pays de plus en plus autoritaire qui utilise systématiquement la violence d’état pour affronter ses problématiques sociales. Aux multiples difficultés des quartiers populaires et banlieues (chômage, précarité, logement…), pourtant connues depuis plusieurs décennies, la seule réponse a été sécuritaire : flashballs, BAC, LBD, comparutions immédiates, le tout enveloppé dans une rhétorique guerrière sur les territoires perdus de la République. Aux divers mouvements sociaux, tout particulièrement les Gilets Jaunes qui avant tout réclamaient de la justice sociale, le traitement est similaire : après avoir été labellisés comme « factieux » insurrectionnels ils sont la cible d’un maintien de l’ordre contre insurrectionnel entrainants blessure, mutilations, décès et incarcérations massives7.
Face au Covid-19,
un peu comme les médecins de Molière qui préconisent pour
n’importe quelle maladie une bonne saignée, le traitement a été
le même : une réponse sécuritaire. C’est une forme de
politique dans la continuité de la sanglante histoire du capitalisme
patriarcal, guidée par l’idée de la domination et du contrôle
des corps dociles. L’orgueil des “grands hommes” d’état,
nous ment en masquant des erreurs telles que le maintien des
élections municipales ou les pénuries de masques et de tests, et
sous un ton bouffon paternaliste nous déclare “en guerre”. Sous
la logique de la guerre, c’est la mise en place d’un état
d’exception: “état d’urgence sanitaire”, “état de peste”
dont la principale mesure de« confinement » qui est une
forme assouplie d’assignation à résidence.
Les “citoyens”
comme on nous appelle, se retrouvent rétrécis et assujettis car
dans cette période de crise sanitaire où l’état ne joue que la
carte de la sécurité, notre humanité est diminuée, l’état ne
nous considérant que comme des corps surveillés, suivis, marqués,
assignés, contrôlés, tabassés, analysés, désinfectés,
reconduits, arrêtés, déplacés… des corps soumis qui ne peuvent
plus parler, qui n’ont pas le droit de crier, dont les droits de
contester sont réduits… Attention à ne pas tomber dans le piège
de cet état d’exception sanitaire, d’autant plus qu’il est
amené à durer au-delà du confinement!
Il est vrai qu’en
termes sanitaires, le confinement présente une pertinence au vu de
l’absence de moyens de protection et de possibilités de dépistage
de masse. Néanmoins, n’oublions pas que la raison pour laquelle
nous n’avons pas eu des masques ni des tests a été un choix
politique. Les choix stratégiques de pays tels que l’Allemagne, le
Japon, la Corée du Sud ou Taiwan le confirment. Pourtant, si nous
avions eu ces masques et ces tests pour toute la population, il
aurait été possible de maintenir des relations sociales entre les
personnes.
Pendant le
confinement qui nous est imposé, toute forme de sociabilité est
interdite. Cet isolement total de la population aurait pu être évité
si l’état avait priorisé une autre gestion que la sécuritaire.
Un confinement prenant forme d’une distanciation sociale aurait pu
exister si des équipements de protection avaient été fournis à la
population. La souffrance psycho-sociale que cause l’instauration
de ce régime d’enfermement découle également de ce choix
politique sécuritaire.
Pour pallier
l’absence d’anticipation de la pandémie en France, et la saignée
néolibérale du système de santé français, la réponse
sécuritaire a été le choix premier du gouvernement français. Et
cela, nous ne l’oublierons pas non plus.
Il est temps de
penser à comment résister à ces mesures liberticides, à ne jamais
les in-corporer. Il faut critiquer ce choix politique
sécuritaire et liberticide, d’allure sanglante et patriarcale,
d’autant plus qu’il est douteux en termes sanitaires : à
l’heure où nous écrivons ces lignes, la France est un des pays
qui comptent le plus de décès dans le monde…
Groupe de
Travail – Violence d’état et COVID – UCL Montpellier
1 La prophylaxie est l’ensemble de mesures préventives pour éviter la propagation d’une maladie contagieuse.
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Les violences policières n’ont pas cessé avec le confinement. Au contraire, l’état d’urgence sanitaire encourage la police à verbaliser, humilier et blesser pour non-respect du confinement. Cette violence policière qui tue et mutile. Et qui frappe la population des quartiers populaires qui subit les inégalités sociales et les discriminations raciales en plus d’être en première ligne face au Covid19.
La dernière en date, c’était ce samedi 18 avril, à
Villeneuve-la-Garenne. Des policiers au sein de leur véhicule banalisé,
après avoir repéré un homme à moto, ont brutalement ouvert leur portière
au moment où celui-ci passait pour l’arrêter. Avec le choc, le véhicule
et son conducteur, Mouldi, ont été projetés contre des poteaux avant de
chuter au sol. La violence des impacts a provoqué une grave fracture
ouverte de la jambe. La police a ensuite dispersé les témoins et
habitant·es indigné·es.
La nuit du 20 avril a été une nuit de colère et de révolte
parmi la population, avec des affrontements qui ont duré plus de deux
heures : aux feux d’artifice lancés ont répondu les grenades
lacrymogènes et les charges policières contre les révolté·es. Le
journaliste Taha Bouhafs y a été une fois de plus interpellé, une fois
de plus violemment, avant d’être relâché… avec une amende pour
non-respect du confinement.
Une nuit qui aurait été marquée par des gestes de révolte dans
plusieurs quartiers populaires à travers la France à en croire les
témoignages sur les réseaux sociaux. Ce sont bien les violences et humiliations policières quotidiennes, et qui n’ont pas cessé avec le confinement, qui ont mis le feu aux poudres.
Indicateur symbolique de l’impunité policière : à Noisy-le-Grand en banlieue parisienne,
un policier qui n’était pas en service n’a pas hésité à se mettre en
scène sur les réseaux sociaux, avant et après avoir tiré sur son voisin
avec son arme de service car celui-ci « faisait trop de bruit ». Ce policier a été remis en liberté après sa garde à vue.
Marche pour la justice et la dignité du 19 mars 2017
Chaque jour de nouvelles vidéos circulent, montrant humiliations,
coup de taser, ou tabassages… Le confinement accentue la dangerosité des
interventions policières. Les victimes étant facilement isolées par les
policiers dans les rues désertes et les témoins ne pouvant se
rassembler autour de la scène sans risquer une amende.
Comme à l’accoutumée ce sont les personnes issues de l’immigration et
des quartiers populaires qui subissent en premier lieu les violences
policières, les inégalités sociales et les discriminations raciales,
celles et ceux là-même qui sont en première ligne dans la crise actuelle.
Pour l’Union communiste libertaire les révoltes de la
population des quartiers populaires sont légitimes : les violences et
humiliations policières doivent cesser !
Union communiste libertaire, le lundi 20 avril 2020
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Alors que le gouvernement organise un déconfinement progressif pour le 11 mai, que penser des mesures envisagées ? Que sait-on de la contagiosité des enfants ? Quels enjeux autour du dépistage ? Que craindre des mutations futures du Covid-19 ? Passera-t-il l’été ? Et la deuxième vague ? Le point sur les connaissances scientifiques actuelles.
Le gouvernement a annoncé un déconfinement général le
11 mai, avec une stratégie de sortie de confinement confirmant que la
priorité c’est le maintien des profits, pas la santé de la population.
Une seconde vague de contamination semble inévitable de l’aveu de
certain·es spécialistes et rien ne semble indiquer pour le moment que le
virus ralentirait sa progression une fois que l’hiver sera passé (n’en
déplaise à Donald Trump). Une autre crainte qui est soulevée serait le
taux de mutation du SARS-COV-2 qui annoncerait l’apparition d’une souche
plus virulente que celle que nous vivons actuellement. Or le lien entre
mutation (rapide ou non) du virus et sa virulence n’est pas avéré et ne
fait pas nécessairement sens si l’on se réfère au processus de
sélection naturelle de la théorie de l’évolution.
Que penser de la stratégie de sortie de déconfinement annoncée par Macron ?
Le nombre de nouvelles contaminations en France semble diminuer, nous
avons dépassé le pic de l’épidémie depuis la semaine du 6 avril. Macron
a ainsi annoncé un déconfinement pour le 11 mai.
Il faut d’abord noter que le déconfinement aura lieu plus tôt pour bien des salarié·es, puisque maintenant il n’est plus question d’activités essentielles, mais d’activités qui peuvent fonctionner en respectant les gestes barrières. Autant dire que le travail va reprendre dans bien des entreprises dès la semaine du 20 avril, avec son lot de contagions, sur le lieu de travail ou dans les transports en commun. Nous renvoyons ici au communiqué général de l’UCL [1].
Ensuite, il y a la question du matériel de protection : y en
aura-t-il assez le 11 mai, et dès maintenant pour les secteurs qui
reprennent ? On peut sérieusement en douter quand dans bien des hôpitaux l’accès au matériel est encore en tension.
La réouverture des crèches, écoles, collèges, lycées a pris tout le
monde de court. Il est admis que les enfants sont dans la majeure partie
des cas asymptomatiques, donc que le virus n’est pas dangereux pour eux
(moins de 10 enfants de moins de 15 ans sont morts du coronavirus dans
le monde depuis le début de l’épidémie), bien qu’il se transmette très
vite entre eux puisqu’il est difficile de leur faire respecter les
gestes barrières.
La réouverture des écoles
La question encore en débat est de savoir s’ils sont contagieux, et cette question se pose globalement pour tous les porteurs asymptomatiques. Le professeur Raoult, encore lui, aurait pesé auprès de Macron sur la décision de rouvrir les écoles [2] (rappelons que Macron lui a rendu visite le 10 avril). Pourtant son étude sur le sujet ne dit que deux choses : que les enfants sont peu symptomatiques et que leur charge virale n’est pas supérieure à celle des adultes, ce qui ne veut pas dire qu’elle est inférieure !
Les enfants pourraient donc attraper massivement le virus dans les
écoles et le transmettre à leurs parents, grands-parents etc. Encore une
fois le professeur Raoult privilégie la communication, sans la moindre
base scientifique, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques.
Et Macron est bien content de trouver des arguments pseudo-scientifiques
pour appuyer cette décision dont l’unique but est de renvoyer les
parents au travail.
Dans l’attente d’en savoir plus sur la contagiosité des enfants et
des asymptomatiques en général, le principe de précaution aurait dû
prévaloir : il aurait fallu laisser les écoles fermées, ce que quasiment
tous les scientifiques recommandaient. Par ailleurs, les gestes
barrières devront être respectés au sein des établissements, ce qui est
plus que complexe et ne sera sans doute pas prêt pour le 11 mai.
Le confinement prolongé des personnes âgées
Le confinement sera maintenu pour les personnes « à risques ». Mais on ne sait pas par exemple à partir de quel âge il sera imposé : 70, 65, 60 ans ? Cela va avoir des conséquences pour les salarié·es âgé·es. Le conseil scientifique estime à 18 millions ces personnes à risque [3], donc ça n’est pas une petite question.
L’épineuse question des tests et du dépistage
Macron a annoncé un dépistage uniquement pour les personnes
symptomatiques. Cette décision est évidemment guidée par le manque de
capacité de production de tests. Dans tous les cas, il y a un consensus
scientifique sur le fait que les tests des personnes symptomatiques sont
presque sans intérêt, puisqu’on sait déjà qu’elles sont malades, les
tests permettent juste de confirmer s’il s’agit du Covid-19.
Il est indispensable d’embrayer sur un dépistage des personnes
contacts de la personne infectée (famille, collègues, voisins etc.) pour
déterminer s’ils sont malades avant que ne se présentent les symptômes,
ce qui permet de gagner un temps précieux sur la propagation de
l’épidémie. La question se pose par ailleurs de tester massivement
certaines populations : soignant·es, enfants, population dans une zone « cluster », voire toutes les personnes souhaitant être testées.
Pour autant, le gouvernement envisage une appli de contact tracing permettant de faire numériquement, et donc plus rapidement, les enquêtes de dépistage. Cela semble incohérent avec le fait de ne tester que les symptomatiques. Mais cela pose surtout nombre de question à la fois sur l’efficacité et sur le coût en terme de libertés individuelles [4] et nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain article.
Macron a évoqué les tests sérologiques en expliquant que seule une
petite partie de la population aura été infectée et sera donc immunisée,
ce qui semble suggérer que ces tests sont inutiles. Le conseil
scientifique évoque en effet une proportion d’immunisés « peut-être autour de 10-15% »
mais sur la base des tests réalisés dans l’Oise et le Grand-Est, donc
des régions très touchées. On est donc sans doute très loin, à l’échelle
du pays, des 60% approximativement nécessaires pour atteindre
l’immunité de groupe.
Combien de temps est-on immunisé ?
Rappelons par ailleurs que la durée de l’immunité est aujourd’hui
inconnue, mais sans doute de l’ordre de quelques mois. Reste la question
de déterminer la proportion d’asymptomatiques. La France ne va donc pas
le faire, pour des raisons obscures, mais l’Allemagne est de toutes
façons en train de mener des études sur le sujet. L’autre intérêt de ces
tests sérologiques serait de pouvoir « utiliser »
les populations immunisées pour des tâches auprès des malades, ce qui
pourrait en particulier avoir un intérêt parmi les soignant·es et les
personnels d’Ehpad. Là non plus, aucune annonce.
Macron n’a rien dit de la chloroquine, à part que toutes les pistes
étaient explorées, ce qui est cohérent avec, par exemple, l’étude
Discovery de l’Inserm, qui teste 5 molécules.
Un virus plus virulent n’est pas forcément plus dangereux
En lien avec les interrogations autour de la deuxième vague, des craintes sur d’éventuelles mutations du virus s’expriment parfois. Le coronavirus SARS-COV-2, comme n’importe quel autre virus, mute en effet plutôt rapidement. Notons toutefois que, parmi les virus, le taux de mutation du SARS-COV-2 semble en fait plutôt bas : 2 mutations/mois en moyenne [5]. Mais il ne faut ici pas se tromper de question : l’enjeu n’est pas de savoir si une mutation rendant le virus plus virulent peut exister (la réponse est trivialement oui) mais plutôt de savoir si une telle mutation (plus virulente) possède une vraie chance d’être la gagnante du processus de sélection naturelle.
En effet, les ressources à disposition du coronavirus – en
l’occurrence, la population humaine mondiale – sont limitées, et la
sélection naturelle pousse donc le virus à s’adapter pour survivre. Dit
autrement, une mutation du virus qui le rendrait incapable de se
propager, de contaminer de nouveaux humains, ou de se répliquer,
disparaîtrait dès la guérison du premier cas contaminé. Au contraire,
pour qu’une mutation ait le plus de probabilité de s’adapter et que sa
fréquence dans la population de virus augmente, il faut que la mutation
confère ce qu’on appelle un avantage sélectif : un meilleur taux de
contamination, une réplication plus rapide, etc.
En approchant ainsi la question, on comprend mieux pourquoi la
virulence d’un virus, définie comme sa capacité à rendre l’hôte malade,
voire à entraîner son décès, n’est jamais un avantage pour le virus
lui-même. Un hôte malade va moins se déplacer, être moins en contact
avec d’autres hôtes potentiels, et – dans le cas qui nous préoccupe –
risque même de finir à l’isolement dans un service de réanimation. Tout
le contraire d’une adaptation réussie.
Une adaptation réussie, pour un virus, consiste au contraire à être
le moins virulent possible, afin de passer inaperçu et de pouvoir
tranquillement se répliquer et se propager. C’est d’ailleurs un des gros
« avantages »
du SARS-COV-2. Toutes les personnes porteuses du virus n’ont pas
forcément de symptômes, ce qui facilite sa propagation dans la
population.
La virulence est, pour un virus, une conséquence secondaire
indésirable. Quand celle-ci augmente, c’est qu’elle est liée à une autre
propriété du virus qui, elle, est sélectionnée par l’évolution – comme
par exemple le fait que le VIH, en se répliquant dans l’organisme,
affaiblisse les défenses immunitaires.
Or les mutations continues du coronavirus SARS-COV-2 n’ont pour
l’instant aucune raison d’évoluer vers davantage de virulence ou de
létalité : son « succès »
est pour l’instant remarquable et très peu d’obstacles s’opposent à
lui. Les virologistes et les épidémiologistes considèrent pour le moment
qu’une « nouvelle souche plus virulente »
n’a que peu de chance de se manifester dans un futur proche. Si
évolution et sélection il doit y avoir à court terme, alors il faut
plutôt s’attendre à ce que celles-ci poussent vers un meilleur taux de
transmission (le nombre moyen d’individus que le virus contamine en une
journée). En effet, le coronavirus est encore loin d’avoir infecté toute
la population mondiale et, en un sens, baigne toujours dans une piscine
d’hôtes potentiels. Une mutation qui lui permettrait d’accélérer sa
propagation aurait, elle, pour le coup un vrai avantage sélectif.
Une trêve estivale du Coronavirus ?
De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump a déclaré il y a
plusieurs semaines que le virus ne pourrait pas survivre à l’été, appuyé
par une poignée de scientifiques chinois, et faisant écho à la rumeur
qui voudrait que le virus ne supporte pas la chaleur. Est-ce que le
virus disparaîtrait effectivement en été, et quels sont les éléments à
l’origine de cette hypothèse ?
Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève, et l’infectiologue Anne-Claude Crémieux déclaraient déjà, en février, qu’il n’est pas possible de prédire si le virus sera ou non influencé par les saisons comme d’autres virus connus [6].
Pour les autres virus, les raisons de cette saisonnalité sont
multiples. Premièrement, ils se conservent mieux sur les mains et les
surfaces inertes dans un environnement froid et sec comme l’avancent
Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et Immunité de l’Institut
Pasteur, et Frédéric Tangy, responsable du laboratoire de génomique
virale et vaccination à l’Institut Pasteur. Jeremy Rossman, professeur
de virologie à l’université du Kent, au Royaume-Uni, ajoute que la durée
d’ensoleillement en hiver provoque des carences en vitamine D et en
mélatonine, et que l’air sec de cette période diminue l’efficacité du
mucus nasal, ce qui affaiblit le système immunitaire et rend plus
perméable aux virus et aux infections.
Anne-Marie Moulin (chercheuse au laboratoire SPHERE du CNRS) explique
que ce ne sont que des réflexions, par analogie avec des virus connus,
sans recul sur le comportement propre au Covid-19. Il semblerait
également que d’autres paramètres, comme le vent, influencent
significativement la propagation à grande échelle ce qui complexifie
l’analyse du comportement saisonnier des virus et des infections. Scott
Dowell (épidémiologiste qui dirige le développement et la surveillance
des vaccins pour la fondation Bill & Melinda Gates) déclare que la
saisonnalité des virus n’est pas vraiment bien comprise et qu’il s’agit
d’un axe de recherche majeure de l’épidémiologie.
Pour le Covid-19, une étude de l’université de Beihang (Chine) du 3 mars 2020 indiquerait qu’un environnement chaud et humide accélère l’évaporation des microgouttelettes responsables de la propagation du Covid-19, ce qui ralentirait considérablement la contamination [7]. David Heymann, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, relativise en indiquant que les données propres à la pandémie que nous subissons ne sont pas suffisantes pour tirer des conclusions sur sa saisonnalité. De plus, des tests menés sur le coronavirus indiquent une résistance à la chaleur relativement élevée par rapport à d’autres virus [8]. Les auteurs rappellent par ailleurs que la contamination à Singapour, en Australie, ou encore sur le continent africain montre bien que le virus se propage quel que soit le climat. Lorsque les deux hémisphères du globe sont touchés, on ne peut pas attendre un effet significatif des saisons sur sa vitesse de propagation.
En conclusion, on peut difficilement penser que l’été ralentira le virus, les différent·es intervenant·es scientifiques indiquent d’ailleurs que l’histoire ne compte aucune épidémie ou pandémie de grande ampleur qui se soit arrêté avec des changements de saisons [9]. Relâcher la vigilance sanitaire face au virus sous prétexte que la chaleur de l’été atténuerait sa propagation serait une prise de risque qui ne manquerait pas d’entraîner des conséquences désastreuses.
Et la deuxième vague ?
Le 23 janvier, la Chine déclarait le confinement de sa population
suite à l’accélération catastrophique de l’épidémie de Coronavirus
(Covid-19, SRAS-COV-2) notamment dans la province de Wuhan, considérée
comme le premier foyer infectieux. Deux mois plus tard, le 25 mars, le
déconfinement est amorcé, sauf pour la province de Wuhan qui a dû
attendre le 6 avril. La presse relaie massivement le retour à une
activité normale de la population de façon étonnement rapide sur
l’ensemble du territoire. Cependant, une nouvelle augmentation du nombre
de cas (55 nouveaux cas dans la province du Henan au nord de celle de
Wuhan) fait craindre au gouvernement chinois l’arrivée d’une deuxième
vague de contaminations à laquelle leur système de santé ne serait pas
préparé.
Ailleurs en Asie du Sud-Est, où l’épidémie semblait également contenue, une nouvelle explosion du nombre de cas a déjà poussé la Malaisie et Hong-Kong à relancer un plan de confinement. Cette réaction semble aller dans le sens des recommandations de l’OMS qui demande à cette région du monde de « mener une lutte violente contre l’épidémie » [10] afin de ne pas entraîner la chute de leurs systèmes de santé.
Sur place, les expert·es comme Zhong Nanshan, chef de l’équipe
d’experts chinois sur le Covid-19, considèrent qu’elle peut être
attribuée à des voyageurs européens, ou au retour d’expatriés des pays
concernés. Ils assurent que l’épidémie sera terminée en avril et que
l’épicentre de la pandémie est d’ores et déjà aux États-Unis où le
Covid-19 fait des ravages.
Cependant, d’autres événements pourraient être à l’origine de ce rebond de l’épidémie. Un rassemblement religieux de 16.000 personnes à Kuala Lumpur aurait pu entraîner l’apparition d’un nouveau foyer infectieux et une résurgence de la contamination notamment en Malaisie. Cette nouvelle vague de contaminations interroge également sur le faible nombre de malades déclarés par la Birmanie et le Laos, pays frontaliers de la Malaisie, et donc la fiabilité de ces chiffres. Cependant, la raison de ce rebond du nombre de contaminations est plus probablement le pourcentage réduit de ces populations immunisées face au virus ou du fait de tests de mauvaise qualité qui auraient donné des faux positifs [11].
Benjamin Cowling, épidémiologiste de l’université de Hong Kong, considère une deuxième vague de contamination comme étant « totalement inévitable » et parle notamment de « propagation silencieuse »
en faisant référence aux personnes contaminées mais asymptomatiques
relâchées en masse après le déconfinement. Ma Jin, directeur de l’école
de santé publique de l’université de Jiaotong de Shanghai, annonce lui
aussi que « la lutte contre le coronavirus sera une bataille à long terme ».
Matthieu Revest, de l’université Rennes-I, considère qu’une seconde
vague de contamination est inévitable mais qu’elle sera moins intense
que celle que nous vivons actuellement. Antoine Flahault et François
Bricaire, chef du service des maladies infectieuses à la
Pitié-Salpêtrière, indique pour exemple que la grippe espagnole a fait
50 millions de morts en 3 vagues sur 2 ans entre 1918 et 1919.
Des simulations numériques prévoient déjà une deuxième vague de
contaminations massives fin août en Chine si des mesures ne sont pas
prises. En revanche, si le confinement était poursuivi jusqu’à la fin du
mois d’avril, ce retour de l’épidémie pourrait être retardé de deux
mois. Bien que ces modélisations aient leurs limites, elles semblent
indiquer que le confinement, et les mesures sanitaires en général, ne
doivent pas être interrompues au risque d’entraîner une deuxième vague
de contaminations qui pourrait être très problématique pour nos systèmes
de santé déjà en surchauffe.
Concluons par cette étude récente de l’Inserm [13] sur différents scénarios de sortie de confinements en Île-de-France. Afin de repousser un nouveau confinement à janvier 2021, il faudrait que le contact tracing soit relativement efficace, et qu’on alterne des mesures « légères » (fermeture des écoles, confinement des séniors, télétravail privilégié) et « moyennes » (fermeture de la moitié des activités non essentielles etc). Autant dire qu’on est loin d’une telle stratégie.
Groupe de travail Sciences de l’UCL, le 19 avril 2020
[7] Diminution du taux de reproduction R0, c’est-à-dire le nombre moyen de personnes contaminées par un porteur de la maladie, de 48% entre mars et juillet.
[8] Le virus ne se dégrade qu’au bout de trente minutes à 56°C et en une dizaine de minutes à 65°C.
[9] Exemple récent : le SRAS de 2002. L’épidémie a été évité en interdisant la consommation de civette (espèce réservoir de ce virus) et pas en attendant l’été.
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Depuis des semaines, la Colombie comme le reste du monde subit les effets de la pandémie de Covid-19. Depuis l’arrivée de l’épidémie dans la région, les détenu-e-s manifestent pour demander des libérations massives. Le 21 mars, dans plusieurs prisons, les détenu-e-s se sont levé-e-s et la réponse de l’administration a été la répression dans le sang. Fin mars, les premières morts de l’épidémie étaient des détenu-e-s. Nous signons et diffusons ce communiqué d’Acción Libertaria Estudiantil, organisation communiste libertaire étudiante : la solidarité traverse tous les murs et toutes les frontières !
Dans le monde entier les prisons brûlent et les cris des
prisonnier-e-s se lèvent contre le système de domination carcéral. Dans
les prisons du monde entier, la suspension des visites et la négligence
des administrations pénitentiaires face à la situation sanitaire ont
mené les détenues à protester collectivement contre les potentiels
foyers de contagion massive.
En Colombie, à la tombée de la nuit du samedi 21 mars, des hommes et
des femmes de tout le pays ont fait résonner les prisons avec leurs cris
de dignité, liberté et justice. Au milieu de la panique globale due au
covid-19, elles et ils ont voulu interpeller cette même société qui les a
condamné-e-s en grande majorité pour appartenir aux classes populaires.
Elles et ils ont crié contre un système carcéral créé pour nier tous
leurs droits.
Face aux revendications justes des détenu-e-s, l’État a répondu comme
il sait le mieux faire : par des balles et du sang. Ce massacre d’État
se solde par 23 mort.e.s dans la prison Modelo de Bogotá et 2 de plus
dans la prison de Cómbita dans le département de Boyacá. À ceux-ci
s’ajoutent plus de 80 blessé-e-s selon les données officielles. Le
message de l’État aux mains de l’INPEC [administration pénitentiaire]
est clair : la mort sera le prix de la lutte collective dans les
prisons. Comme si de rien n’était, la ministre de la justice a laissé
entendre que l’opération ayant causée ce massacre, c ‘était déroulée
sous contrôle et fût couronnée de succès, proclamant quel a permis
d’empêcher des « évasion criminelles ».
En réalité, tuer des prisonnier-e-s de manière indistincte ne fut
certainement pas le résultat d’une panique des gardien-ne-s. Ce fut une
stratégie de répression, visant à écraser la révolte, divisant les
prisonnier-e-s entre celles et ceux qui participèrent au mouvement de
protestation et les autres, générant rancœur et incompréhension,
imposant ainsi un état de terreur. Au-delà des assassinats terroristes,
par la torture et l’humiliation l’INPEC impose son pouvoir sur les corps
des détenu-e-s. Cette situation pousse à l’extrême le rôle de la prison
en tant qu’institution de domination des pauvres, des déviant-e-s et
des racisé-e-s. Dans La Modelo, le 21 mars, les prisonnier-e-s n’étaient
plus des personnes, mais des corps jetables, à la merci de la violence
sadique de l’INPEC et de la police.
Ce meurtre perpétré par l’État colombien pourrait constituer l’un des pires massacres contre la population carcérale du pays de ces derniers temps, avec ceux commis par les paramilitaires entre 1999 et 2001 dans La Modelo [1]. Pourtant, face à de tels événements, la presse grand public a consacré ses articles à la première mort colombienne du virus et a renforcé la rhétorique autoritaire de l’État, incapable de reconnaître l’ampleur sans précédent du massacre perpétré par l’INPEC. En fait, au moment de l’écriture de ce communiqué, les prisons avaient tué plus que le Covid-19 en Colombie. Si la société en temps normal méprise la vie des prisonniers, l’absence de réaction politique réduit les victimes à des vies sans importance. Dans la logique du capitalisme, seules les vies qui produisent dans le système marchand sont importantes, et c’est en ce sens que les actes de barbarie du système pénitentiaire sont justifiés. Nous savons que la plupart des criminels se trouvent dans les rues et dans de grands bureaux où ils détiennent le pouvoir d’entreprises privées et du pouvoir public étatique.
Les actions de protestations des prisonnier-e-s ont abouti à la
déclaration de l’état d’urgence pénitentiaire dans le pays, mesure grâce
à laquelle entre 4 000 et 15 000 détenu-e-s pourraient être libéré-e-s
des prisons : une avancée significative dans la réduction de la
surpopulation carcérale qui garantit des conditions saines à ceux qui
les habitent. Cela n’est pas dû au gouvernement, qui insiste pour
ignorer la réalité critique des prisons colombiennes. C’est une victoire
du mouvement carcéral, des hommes et des femmes qui ont choisi de
revendiquer leur dignité derrière les barreaux.
Pour cette raison, nous voulons transmettre un message aux victimes
du système carcéral qui se battent pour leur vie et leur dignité. Nous
soutenons les mobilisations collectives et la défense légitime contre
les homicides massifs de l’INPEC. Dans nos luttes, nous n’oublierons
jamais celles et ceux qui ont été tué-e-s par l’administration
pénitentiaire. Nous porterons toujours dans nos cœurs la douleur de
cette répression qui nous laisse sans voix.
Aux parents des victimes de ce massacre d’État, nous exprimons notre
solidarité et notre affection. Nous accompagnons vos demandes de justice
et de vérité. Avec le poids de la mort dans nos cœurs, nous faisons
aussi nôtre leurs pertes.
En hommage à Yeison, assassiné par l’État le 21 mars 2020 à la prison de
La Modelo. Toujours dans nos cœurs et nos luttes.
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Bien que l’épidémie touche aussi bien les populations israéliennes que palestiniennes, elle est loin d’être vécue dans les même conditions. La pression est toujours aussi forte que ce soit sur les détenu·es, les Arabes israéliens, les habitantes et habitants de Cisjordanie ou ceux de Gaza.
Comme les autres, le peuple palestinien souffre de la
pandémie de Covid-19, mais avec des spécificités. Début avril, on
comptabilisait environ 8 000 cas de Covid-19 en Israël, 200 en
Cisjordanie et 12 à Gaza.
Les « Palestiniens de 1948 » (Arabes israéliens) traités comme des citoyens de seconde zone, sont, dans cette crise aussi, des malades de seconde zone. « Leur santé sera prise en compte après celle des personnes vivant dans les quartiers juifs, principalement parce que les bons hôpitaux y sont situés,signale le Réseau syndical international de solidarité et de lutte (RSISL) dans une note de synthèse. La récente loi sur l’État-nation impose que tous les textes officiels, y compris les instructions d’urgence pendant la pandémie (dont les fameux gestes barrières), soient écrits en hébreu uniquement » [1]. Pendant ce temps, la destruction de maisons et de champs dans les régions bédouines du désert du Néguev se poursuit, malgré les règles de confinement.
Les prisonnières et prisonniers palestiniens sont enfermés dans des cellules surpeuplées où le risque de contamination est très élevé et où les conditions de vie sont horribles. « Les premiers prisonniers infectés dans les prisons d’Ashkelon, de Ramleh et de Moscobiya, l’ont été par des médecins ou des gardiens de prison israéliens. Le manque de produits d’hygiène, de masques ou de gants pose également la question d’un plan délibéré de propagation de la maladie en prison qui, combiné à d’autres problèmes de santé et à un traitement médical notoirement mauvais, entraînera un pourcentage élevé de décès. » [2]
En Cisjordanie, de nombreuses et nombreux Palestiniens venant chaque jour franchir les les check-points pour travailler en Israël, principalement pour des emplois très mal payés, ont été autorisé mi-mars par le gouvernement israélien, en accord avec l’Autorité de Ramallah, à rester à l’intérieur sur le territoire israélien pendant la durée du confinement ; 25 000 travailleurs sont concernés, ils n’ont jamais reçu d’équipements de protection. En outre, « chaque fois que l’un·e de ces travailleurs·ses est soupçonné·e d’être infecté·e par le coronavirus (même une simple fièvre), il ou elle est ramené·e au check-point dans un véhicule militaire » [3] sans aucun traitement médical. La vidéo d’un vieillard jeté au sol du côté palestinien, sans autre considération, a beaucoup choqué. Par ailleurs les descentes dans les maisons palestiniennes continuent, on a constaté des confiscations de paquets de nourriture destinés aux familles en quarantaine [4]. A proximité des colonies juives, les colons ont mis à profit les restrictions de mouvement des Palestiniens pour « déraciner des centaines d’oliviers palestiniens, voler des animaux, détruire des maisons et des granges, attaquer des personnes, et annexer encore plus de terres palestiniennes… [5]
La situation dramatique à Gaza
Mais c’est à Gaza, sur cette bande de terre de 365 km² où sont enfermées 2 millions de personnes que l’inquiétude est la plus grande. L’Organisation mondiale de la santé a averti qu’un grand nombre de patients Covid-19 provoquerait un « effondrement » du système de santé de Gaza. La moitié des médicaments essentiels ne sont tout simplement pas disponibles, et l’autre moitié a moins d’un mois de stock selon les Nations unies. Israël refuse de laisser des fournitures médicales atteindre Gaza [6], qui est déjà privée de tous les moyens de soigner la population : manque de matériel et fournitures médicales de base, peu de masques et de kits de test, à quoi il faut ajouter divers problèmes de pénurie (carburant…).
La qualité de l’eau à Gaza est particulièrement problématique, la nappe phréatique pompée par Israël depuis des années étant désormais dégradée par l’eau de mer. L’eau du robinet est impropre à la consommation humaine et l’électricité n’est disponible que par intermittence. En plus du blocus, la destruction planifiée des infrastructures palestiniennes par l’armée israélienne lors de ses nombreuses guerres sur Gaza, comme par exemple le bombardement de 17 hôpitaux pendant la guerre de 2014 [7] assombrissent encore le tableau pour les Gazaouis… Le 28 mars, des missiles israéliens ont détruit plusieurs bâtiments dans Gaza, « en représailles à un obus artisanal » qui, selon Tsahal, s’était abattu sur le territoire israélien sans faire ni dégâts ni victimes.
Les Palestiniennes et Palestiniens ne peuvent compter que sur
eux-mêmes, à travers les acteurs de la société civile et au sein des
comités populaire.
De son côté, le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) mène des campagnes de désinfection et de sensibilisation auprès des habitantes et habitants [8].
cc FPLP
cc FPLP
cc FPLP
Dans un communiqué du 17 mars, le FPLP a appelé l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a assumer ses responsabilités pour endiguer le virus dans les multiples camps de réfugiés. Ces dernières années, cet organisme a vu ses budgets baisser,et cela s’est aggravé quand les États-Unis ont stoppé leur dotation de 360 millions de dollars en 2018… [9]
Le FPLP a indiqué qu’il avait noué des contacts dans la bande de Gaza, au sein de la société civile à Gaza et avec le ministère de la Santé et le Comité de suivi des forces, afin de former une cellule de crise nationale. Il s’agit de fournir tout ce qui concerne l’aspect éducatif, technique et logistique pour endiguer le virus et faciliter les conditions de quarantaine pour les citoyens [10].
Les Palestiniennes et Palestiniens doivent aussi pouvoir compter sur la solidarité internationale. Malgré le confinement, il est possible d’agir. Un appel de la Coordination européenne pour la Palestine (ECCP) à été lancé le 6 avril, pour une « aide d’urgence à Gaza » et exigeant la « levée immédiate du siège » [11].
Le 30 mars, une marche virtuelle pour la traditionnelle Journée de la
terre et pour la Marche du retour à été organisée. La Journée de la
terre commémore chaque année les 6 morts, en 1976, durant la grève
générale lancée par les Palestiniens de 48 contre la confiscation de 20
500 hectares de leurs terres en Galilée.
En France, la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS)
soutient Gaza sur les réseaux sociaux, avec des photos et des pancartes.
Saluons et réjouissons-nous par ailleurs d’une récente victoire de
BDS : Microsoft a décidé de se désinvestir à hauteur de 70 millions de
dollar de la société Anyvision et de son système de reconnaissance
faciale « testé sur le terrain »
pour espionner la population des Territoires occupés. A l’heure où le
contrôle sécuritaire et le numérique fusionnent de plus en plus sur fond
d’épidémie, cette victoire salutaire nous rappelle l’unité du combat
des dominés,ici comme là-bas.
A Gaza, le personnel de l’hôpital Al-Awda appelle à intensifier la solidarité
cc Collectif Palestine vaincra
Il est possible de soutenir des organisme sur place, plusieurs caisses en ligne ont été mises en place, dont notamment une pour l’Hôpital Al-Awda.
L’Union des comités des travailleurs de la santé (UHWC) est une
organisation palestinienne de référence dans le domaine de la santé.
Environ 300 000 personnes bénéficient chaque année de ses services dans
la bande de Gaza. Situé à Jabalia, au nord de la Bande de Gaza,
l’hôpital Al-Awda est administré par l’UHWC et fournit un service
médical de qualité à des milliers de personnes.
Il est également possible de soutenir le Syndicat des travailleurs de
l’agriculture et de la pêche (UAWC), comme le fait l’Union française
juive pour la paix(UJFP). Via une campagne de soutien en ligne,
l’UJFP cherche à fournir des kits d’hygiène aux agriculteurs.
Objectif : atténuer/réduire l’impact du Covid-19 sur 78 communautés
rurales et de pêche en Cisjordanie et à Gaza (2 000 familles).
Autre revendication forte du moment, et en lien avec le risque
épidémique dans les prisons françaises surpeuplées, il faut exiger que
le révolutionnaire Georges Ibrahim Abdallah, libérable depuis vingt-cinq ans, soit enfin remis en liberté !
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Les universités ont fait partie comme les autres établissements de l’éducation, des premiers à fermer. Prise dans l’urgence, cette décision a mené à d’autres qui auraient dû faire l’objet de plus de discussion collective. On pense ici à la fameuse « continuité pédagogique » ou encore à la volonté de ne pas déroger à l’impératif de la notation. Cette hâte ayant laissé les enseignant·es seul·es a aussi conduit à laisser de côté les étudiant·es les plus précaires.
Les directives ont été rapide, il fallait faire vite et prendre des dispositions pour qu’une « offre pédagogique »
soit maintenue. Cette injonction a malheureusement été faite sans
prendre en compte les limites de la demande et l’existence d’un nombre
conséquent d’étudiant·es encore aujourd’hui privé·es de connexion
Internet et ne pouvant ni accéder aux cours en ligne, ni répondre aux
évaluations.
Une injonction à la continuité pédagogique bâclée
À Bordeaux Montaigne par exemple, les enseignant·es ont dû remplir
des fiches pour expliciter comment ils et elles comptaient assumer leurs
cours sans quoi iels prenaient le risque de perdre leur salaire. Ceci a
surtout touché les plus précaires, en particulier le personnel
vacataire qui subit déjà tout au long de l’année un décalage de paiement
de son salaire s’étalant parfois sur une demi-année (un unique
versement de salaire par semestre). Pire, la direction de cette fac
annonçait que si les titulaires (maître de conférences et professeur·es)
seraient payés en temps, les vacataires devront attendre plus que
d’habitude.
Aussi, sans réflexion collective sur les outils numériques à utiliser,
beaucoup d’enseignant·es se sont retrouvé·es seul·es à devoir gérer
cette continuité pédagogique bâclée, sans concertation officielle avec
leurs collègues. Chacun.e doit alors faire à sa sauce, ce qui a
participé à une multiplication involontaire des espaces d’enseignement
(Zoom, Discord, Bureau Virtuel, E-campus et autres services en ligne non
libres). Cette situation a là encore largement perdu les étudiant·es.
Pour ce qui est des examens, les problématiques sont les mêmes. Au
lieu d’estimer qu’une situation exceptionnelle pourrait amener à des
mesures exceptionnelles, on demande en pleine période de confinement et
de stress généralisé que soient maintenues les évaluations des
étudiant·es par contrôle continu. Beaucoup semblent alors considérer et
envoyer une image de l’Université comme une machine à produire des
examens et non du savoir. Certain·es chargé·es de TD continuent alors à
donner des notes, bien que d’autres si soient refusé·es comme en
sociologie. Mais certaines directions continuent d’annoncer qu’il y aura
des examens mais pas pour tout le monde et puis finalement si…bref,
une situation qui laisse place à la cacophonie.
Des inégalités qui se creusent
Le stress ne fait que monter pour tout le monde. Pourtant, il
faudrait que l’Université tourne « presque » comme si de rien n’était.
Mais encore fallait-il que les étudiant·es aient accès à internet. Ce
qui implique de ne pas être en zone blanche, d’avoir un forfait
internet, un débit suffisant et surtout un ordinateur !Chose
qui n’est pas non plus aisée pour des doctorant.es précaires qui pour
certain·es sont censé·es donner des cours en vacation sans avoir de
salaire à la fin du mois.
Quant aux évaluations, les étudiant-e-s doivent être en conditions de
les effectuer à savoir pouvoir se concentrer or comment est-ce possible
quand toute une famille est confinée dans un petit appartement ?
De même alors que les bibliothèques sont fermées, privant d’accès à
internet celleux qui n’ont pas de connexion mais surtout empêchant
l’accès aux livres, on demande aux étudiant·es de faire des exposés, de
finir les mémoires et continuer les thèses. En aucune façon on ne pense
pour les masterant·es et doctorant·es faire de cette période, un temps
mort. Pire, on demande aux masterant·es de passer leur soutenance.
Les précaires et étudiant·es étranger.es en danger
Alors que la précarité étudiante est déjà visible tout au long de
l’année, avec le confinement celle-ci est devenue encore plus prégnante.
Depuis des années à Bordeaux, des étudiant·es n’ont pas de quoi se
loger, dorment dans la cour de la fac, vivent dans des camions sur le
parking du campus de Pessac, dans des squats, chez des ami·es, en somme
se retrouvent à la rue. Avec la fermeture des magasins, des bars et
restaurants, beaucoup ont perdu leur emploi et ne peuvent plus subvenir à
leurs besoins. Ce qui a nouveau pose la question du statut « étudiant·e salarié·e »
mis maintes fois sur la table par les syndicats puisque le statut
d’étudiant empêche de toucher le chômage, pourtant cotisé sur les
salaires. Au niveau des logements étudiants, il a été rapporté que des
étudiant.e.s ont même été menacé·es d’expulsion par le CROUS. Le service
public du logement étudiant ne doit pas mettre à la porte celles et
ceux qu’il héberge mais doit assouplir les loyers des étudiant-es qui ne
reçoivent plus de revenus et respecter la trève hivernale.
C’est ainsi que la situation est devenue intenable. Un collectif de militant·es mobilisé contre la réforme des retraites s’est chargé de créer une cagnotte pour acheter et distribuer des vivres et nécessaire de première hygiène (savon, dentifrice, tampon, serviettes) à des étudiant·es qui pour certain·es n’avaient pas mangé depuis des jours [1] Parmi ces plus précaires on retrouve des étudiant·es étranger·es qui n’ont pu rentrer dans leur pays. La solitude mène parfois au pire comme à Villeurbanne où un étudiant sénégalais a été retrouvé mort dans sa chambre du CROUS et dont on ne connait pas encore les causes de la mort [2]. Mais aussi deux étudiants parisien que l’isolement et la pression de réussite ont conduit au suicide [3]. Les étudiant·es étranger.es doivent être informé·es du fonctionnement du système de santé et accompagné·es. Nous ne pouvons oublier ces jeunes dans leurs chambres de 9 m² et devons mettre en place un système d’entraide efficace.
Les cours en ligne et la poursuite des examens sont vecteurs
d’inégalités. Le suivi pédagogique ne peut se faire qu’en écoutant et en
prenant en compte les avis des enseignant·es du supérieur et des
étudiant.e.s qui sont les premier·es concerné·es par la situation que
l’on décrit.
L’Université n’est pas une machine à produire des notes, elle est un
lieu de production et de transmission des savoirs dans l’idéal à toutes
et à tous, et ce sans distinction de classe.
Nous réclamons que toutes modalités d’évaluation pendant cette période
soient suspendues, que les frais universitaires soient remboursés et que
la précarité des étudiant·es soient prise en compte. À terme, nous
exigeons de réelles bourses qui n’obligent pas à se salarier et des
salaires en fin de mois pour toutes et tous les personnels des facs.
Union communiste libertaire Bordeaux-Gironde, le 14 avril 2020.
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D’après l’État, personne ne serait responsable de la
crise sanitaire, personne ne pouvait prévoir cette pandémie. Pourtant,
en étudiant de plus près la chronologie des réformes successives qu’a
subit le service public de la santé, et les différents signaux d’alarmes
qui remontent à 2006 avec les alertes qui ont suivit la grippe A-H5N1,
le constat est sans équivoque. Ceux et celles au pouvoir depuis 15 ans
avaient les informations depuis longtemps et n’ont fait qu’empirer
l’état du système de santé en supprimant des milliers de lits et
appliquant leur logique comptable sur l’Hôpital.
Groupe de travail Sciences de l’UCL, le 16 avril 2020
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Depuis le début du confinement, les gadgets et outils numériques brandis comme « solutions » de crise déferlent. Des drones aux applications mobiles de « santé », tout est bon pour tester… et espérer prendre des parts de marchés. Loin d’être des outils proportionnés et uniquement calibrés pour la crise, ils définissent une vision « solutionniste » du capitalisme qui se veut l’ultime remède à tous les maux.
Les drones sont de sortie ! Toutes les options y sont : détection infrarouge, mégaphones embarqués qui somment les individus de rentrer chez eux, communication des positions des individus à la police, prise de température, etc. Les entreprises spécialisées dans la fabrication, le reconditionnement ou le traitement des données des drones n’ont pas loupé l’occasion pour faire du placement de produit auprès de la police et de gendarmerie [1]. Entre la collecte de données de terrain à grande échelle et les digues du respect de la loi qui ont sauté au nom de l’urgence sanitaire, chaque entreprise veut sa part du marché.
Prenons l’exemple des opérateurs téléphoniques. Comment sait-on que la capitale a été désertée par 12% de ses habitantes et habitants ? Ce chiffre ne tombe pas du ciel, mais des antennes relais des opérateurs téléphoniques : il suffit de comptabiliser les connexions sur les bornes. Si ces données sont certes agrégées et anonymisées, nous ne doutons pas des parts de marché très lucratives que leur vente représente [2].
Ces derniers jours, en prévision d’un éventuel déconfinement conditionné, l’idée qui monte en France est de lancer une application, StopCovid, sur l’exemple de TraceTogether développée par Singapour. Une fois installée sur son smartphone, StopCovid permettrait de signaler sa propre contamination au Covid-19 aux personnes côtoyées. La finalité, non garantie, de gagner du temps sur la propagation de la maladie, laisse des questions ouvertes : l’installation de l’application sera-t-elle consentie ou obligatoire ? Si le consentement est demandé, quelle est la garantie pour que la pression sociale et patronale n’en fasse pas une obligation ? Quid des personnes sans smartphone ? [3]
Inutile de lister les dangers de ces outils pour gérer notre vie
quotidienne. L’histoire nous montre bien que les mesures d’exception
deviennent la règle une fois la crise dépassée : loi Renseignement,
inscription de l’état d’urgence permanent dans la loi, fichage ADN, etc.
« Il n’y a pas besoin de disposition législative »
Les réponses combatives se font rares. Pis, le président de Reporters sans Frontières, Pierre Haski, est allé jusqu’à déclarer à la radio : « Les sociétés asiatiques se révèlent bien plus réactives que l’Europe pour adapter des technologies existantes à une nécessité urgente. Elles sont aussi plus tolérantes face à des technologies intrusives dans nos vies privées […]. Mais au milieu d’une pandémie comme le Covid-19, qui refusera qu’elles soient déployées si elles permettent d’en accélérer l’issue ? Il sera toujours temps de s’inquiéter après… » [4] La fin justifie les moyens ! À cela s’ajoute le « pragmatisme » de la Cnil, garde-fou des libertés numériques en France qui, à travers sa présidente Marie-Laure Denis, tente de nous rassurer : « Il faut aussi [que le suivi individualisé] respecte les principes de la protection des données : proportionnalité, durée de conservation, caractère provisoire, sécurité… Dans ce cas, il n’y a pas besoin de disposition législative » [5]. Difficile, même avec la langue de bois, de cacher que les lignes rouges seront franchies. Rappelons que la proportionnalité est une notion relative, laissant toute liberté au pouvoir de la définir à sa guise.
La rhétorique est bien huilée. À chaque état de crise impliquant la
sidération du plus grand nombre, la pensée dominante légitime la
nécessité de serrer encore la vis. Apparemment, nous aurions du mal à
comprendre que toute revendication de préserver nos libertés est au
mieux naïve, au pire criminelle.
« Dispersez-vous ! » Dans plusieurs villes, des drones de surveillance ont fait leur apparition au-dessus des rues vides…
Dénoncer c’est bien, agir c’est mieux
Avec un rouleau compresseur aussi puissant par sa pénétration dans
les esprits, il est tentant de baisser les bras et de concentrer son
énergie sur d’autres combats jugés plus aisés en période pandémique,
comme la solidarité directe. Mais, ce faisant, ne serions-nous pas
précisément en train de céder face à la propagande big-brotherienne, aux
injonctions incessantes à la responsabilité individuelle ?
Et si nous sommes déjà capables d’exprimer une telle résignation,
comment pouvons-nous être certains que toute personne un minimum
conscientisée refusera d’installer l’application pour tracer la
propagation du virus ? Mais alors, comment se battre ? Peut-être en rappelant qu’encore une fois, l’essentiel est ailleurs : dans la responsabilité collective.
Le code source de toute application de traçage doit être public
(logiciel libre), le consentement doit être débattu et réfléchi
collectivement afin de mieux peser le pour et le contre, les données
récoltées doivent être mises hors des mains de l’État et du secteur
privé, leur usage doit être limité dans le temps et décidé
collectivement.
Pour le pouvoir capitaliste de notre époque, la technologie doit pouvoir apporter une « solution » neutre et efficace à chaque problème de la société. Il faut refuser ce « solutionnisme » dépolitisant [6], car la technique n’est jamais neutre. Prendre le temps de faire ces rappels, d’en discuter avec nos proches, sans culpabilisation inquisitrice, permettra de déjouer le mécanisme d’intériorisation de la servitude volontaire.