Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the the-events-calendar domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the mpc domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the widgetize-pages-light domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OrangeIdea_Popular_Posts_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/oi_popular_posts.php on line 34
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OrangeIdea_Latest_Posts_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/oi_latest_posts.php on line 34
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OrangeIdea_Latest_Posts_Simple_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/oi_latest_posts_simple.php on line 34
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OrangeIdea_Recent_Posts_Comments_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/oi_recent_posts_comments.php on line 32
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OI_Instagram_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/oi_instagram_widget.php on line 33
Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; OrangeIdea_Twitter_Widget has a deprecated constructor in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga/framework/widgets/twitter/oi_twitter_widget.php on line 33 Vie de l’organisation – Page 12 – Union Communiste Libertaire Montpellier Notice: La fonction WP_Scripts::localize a été appelée de façon incorrecte. Le paramètre $l10n doit être un tableau. Pour transmettre des données arbitraires aux scripts, utilisez plutôt la fonction wp_add_inline_script(). Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 5.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Notice: La fonction WP_Scripts::localize a été appelée de façon incorrecte. Le paramètre $l10n doit être un tableau. Pour transmettre des données arbitraires aux scripts, utilisez plutôt la fonction wp_add_inline_script(). Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 5.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Notice: La fonction WP_Scripts::localize a été appelée de façon incorrecte. Le paramètre $l10n doit être un tableau. Pour transmettre des données arbitraires aux scripts, utilisez plutôt la fonction wp_add_inline_script(). Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 5.7.0.) in /home/alternat/glmontpellier/wp-includes/functions.php on line 6114
Accueil / Archive par Catégorie "Vie de l’organisation" ( - Page 12)
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
L’épidémie de Covid-19 et le confinement pourraient avoir des graves conséquences pour les femmes. En effet, la mobilisation des hôpitaux pour traiter les patient.es en état grave et les difficultés d’accès déjà en temps normal à la contraception et à l’IVG vont faire peser sur un grand nombre de femmes une pression supplémentaire dans cette période de crise sanitaire.
Services et structures fermées par manque de moyen de protection
L’accès à l’IVG risque de devenir compliqué pour de nombreuses
femmes. Bien que considéré comme un soin urgent (notamment à cause des
délais – 12 semaines de grossesse et 14 semaines d’aménorrhée en
France), de nombreuses structures pratiquant l’avortement hors hôpital
ont fermé leurs portes, fautes de soignant.e.s ou de matériel en nombre
suffisant tels les masques et gels hydroalcooliques. Du côté des
hôpitaux, les créneaux réservés aux IVG dans les blocs opératoires ont
par endroits été purement et simplement supprimés, ce qui enlève donc la
possibilité d’avorter sous anesthésie générale. Là où l’accès à l’IVG
était déjà compliqué du fait du manque de professionnels ou de
structures de proximité, avorter va devenir un vrai casse-tête.
Le secret menacé par le confinement
Par ailleurs, pour celles demandant le secret, notamment les
mineures, les relais leur permettant de les couvrir en temps normal
(amie, infirmière scolaire par exemple) sont plus compliqués à mobiliser
dans une période d’interdiction de sortie. En effet, comment une
mineure enceinte (ou une majeure désirant avorter contre l’avis de son
partenaire ou sans lui dire) va-t-elle expliquer à sa famille (ou au
partenaire) qu’elle doit impérativement sortir sans en donner la raison ?
Par ailleurs, pour les mineures, il existe toujours un délai de
réflexion de 48 h (et donc deux rendez-vous au minimum), ainsi que la
présence obligatoire d’un.e majeur.e (qui n’est pas nécessairement un
parent). De nombreux médecins ont demandé une suppression de ces
obligations afin de faciliter l’accès à l’IVG pour ce public particulier
mais également l’allongement des délais pour toutes (égale au temps que
durera le confinement). La réponse du parlement a été claire : on
déroge au code du travail pour privilégier les entreprises et les
actionnaires, mais pas question d’aménager les procédures ni les délais
pour les femmes désirant avorter !
Les déplacements limités impactent les IVG hors délais
Pourtant pour celles qui se trouvent d’ores et déjà en délai dépassé,
la possibilité d’avorter à l’étranger (notamment aux Pays-Bas et en
Espagne où les délais légaux sont plus importants, respectivement 22 et
24 semaines d’aménorrhée) devient difficile sans véhicule personnel. En
effet, les lignes de car, très utilisées du fait de leur faible coût, ne
fonctionnent plus ou affichent complet. L’accès aux trains et aux
avions sont fortement restreints et trop chers pour bon nombre de
femmes. Pour celles pouvant s’y rendre en voiture, les conditions de
laisser-passer sont drastiques (il faut la dérogation de sortie avec la
date de rendez-vous à la clinique écrite dessus, un courrier de la
clinique précisant que c’est une intervention médicale non déplaçable,
la pièce d’identité, et enfin ne présenter aucun symptôme de COVID-19,
sous peine d’être obligée de faire demi-tour).
Plus d’ordonnance pour la pilule contraceptive
Pour ce qui est de la contraception, les femmes qui avaient une
ordonnance de pilule la voient prolonger automatiquement pour une durée
de 3 mois. Reste à voir si les pharmacies joueront le jeu et ne
pinailleront pas comme certaines le font déjà quand il s’agit de
délivrer la pilule d’urgence gratuitement à des mineures.
Pour celles qui n’ont pas de moyen de contraception et comptaient en
mettre un en place, cela est toujours possible. Cependant beaucoup de
praticiens refusent de nouveaux rendez-vous et beaucoup de structures
ont fermé ou ont fortement réduit leurs horaires et leur activité.
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
Depuis quelques jours on voit un emballement médiatique autour de la chloroquine, présentée comme un remède miracle par le Pr Didier Raoult. En réalité, on n’en sait rien (et lui non plus) : l’étude scientifique véritable pour déterminer son efficience est encore en cours. Mais un bon plan com’ aura attiré l’attention sur son labo, semé le trouble dans une population déboussolée, et jusque chez certains politiciens.
La chloroquine c’est quoi ?
Il s’agit d’un médicament contre le paludisme, connu depuis longtemps,
pas trop cher (1 euro le comprimé), et produit en grande quantité. Il
est fréquent, quand de nouvelles maladies apparaissent, de tester en
laboratoire tous les médicaments déjà existants pour voir si par hasard
ils ne fonctionneraient pas, c’est ce qu’on appelle le repositionnement.
Pour autant, ce médicament a de nombreux effets secondaires [1] et, parmi les plus problématiques, de possibles troubles cardio-vasculaires. Il ne doit donc pas être pris sans raison, et peut être dangereux pour des personnes présentant d’autres maladies.
Une étude très discutable
Fin février, une étude chinoise montre des résultats prometteurs de la chloroquine contre le Covid-19 in vitro, c’est-à-dire en éprouvette. Cependant, ça n’est pas parce qu’un produit marche in vitro, qu’il marchera in vivo, c’est-à-dire sur des êtres vivants.
Cela n’empêche pas le Pr Raoult de sortir fin février une vidéo, Fin de partie, où il affirme que la guerre contre l’épidémie est d’ores et déjà réglée. Il est ainsi intégré dans le Conseil scientifique de suivi nommé par Macron, mais préfère être « à côté ». Il s’exprime vigoureusement contre le confinement, qu’il qualifie de « moyen-âgeux » [2], ce qui n’est sans doute pas étranger à la première annonce de Macron, du jeudi 12 mars, de se contenter de fermer les écoles.
Disons que Macron a trouvé une caution scientifique à sa décision politique de ne pas confiner pour maintenir l’économie, quitte à exposer la majeure partie de la population. Rappelons qu’à ce moment, d’autres scientifiques modélisaient que la stratégie de laisser-faire, en vue d’atteindre l’immunité de groupe le plus vite possible, pouvait se solder par 300.000 à 500.000 morts [3]. Le confinement ne remet pas en cause l’idée d’atteindre l’immunité de groupe mais, en étalant les courbes dans le temps, permet d’amoindrir considérablement le bilan humain en limitant la surcharge des hôpitaux.
Au final, le Pr Raoult conduit une étude en urgence, dans des conditions ne respectant pas du tout l’éthique scientifique, afin de faire croire que la chloroquine marcherait sur des patient·es. L’étude a été vivement critiquée [4] : les cas les plus problématiques traités par chloroquine ont été retirés des résultats (y compris un décès), il n’y a eu que 20 patient·es traité·es, elle est parue dans un journal dont l’éditeur est auteur de l’article, etc. L’Inserm écrit ainsi sur son site que sa « validité méthodologique est controversée » [5].
La nouvelle étude publiée le 27 mars semble être du même tonneau [6].
Entre-temps, des files de personnes se sont formées devant le labo du Pr Raoult pour se voir administrer de la chloroquine. Des personnes qui n’étaient pas malades ont en conséquence sans doute été contaminées dans ces files d’attente. Et en Afrique, la chloroquine est également prise d’assaut [7], ce qui réduit d’autant les stocks pour les personnes dont on est sûr qu’elles en ont besoin.
Il s’agissait donc d’un plan de communication bien orchestré dans la
période de doute et d’angoisse actuelle. Avec des conséquences,
jusqu’ici relativement limitées mais qui auraient pu être graves s’il
avait conduit au non-confinement par exemple.
A Marseille, fin mars, les marins pompiers étaient contraints de réguler la foule venue faire la queue devant l’IHU du Pr Raoult, en quête du médicament miracle.
Mais alors on fait quoi ?
Une étude européenne [8] incluant 3.200 patients, dont 800 en France, coordonnée par l’Inserm, a été lancée le 23 mars, pour tester 4 molécules. Il n’y a en effet pas que la chloroquine qui suscite l’espoir, mais les autres médicaments n’ont pas bénéficié d’un plan de communication médiatique. Les résultats seront connus dans quinze jours.
Une étude a également été lancée aux États-Unis [9]. On pourra reconnaitre un intérêt au plan com du Pr Raoult : il a permis à la chloroquine d’être incluse dans cette étude.
Par ailleurs, depuis lundi 23 mars, le Haut conseil de la santé publique recommande l’utilisation, dans les cas graves [10]. Donc son utilisation est d’ores et déjà possible.
Y a-t-il un complot autour de la chloroquine ?
Le Pr Raoult est en conflit ouvert avec Yves Lévy, ancien PDG de l’Inserm et mari d’Agnès Buzyn. Il n’en faut pas plus à certains soit pour y voir un complot, parfois sur fond de relents antisémites, soit pour prendre fait et cause pour Raoult. C’est le cas de Trump, qui considère la chloroquine comme un « don du ciel » [11], ce qui a conduit un homme en Arizona à décéder après avoir ingéré du phosphate de chloroquine, initialement destiné au nettoyage de son aquarium.
Mais c’est également le cas par exemple de Mélenchon, qui juge que « Didier Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt » [12]. On retrouve là le vieil adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Cependant, Mélenchon oublie un peu vite que le Pr Raoult a été très soutenu par Macron, qui a « ordonné qu’on l’écoute » aux scientifiques [13].
L’épisode ne peut donc pas se résumer à un conflit d’égos. Le fond du
problème, c’est bien la validité des études scientifiques passées
(celle de Raoult) et à venir.
Il est fort probable qu’après le plan com du Pr Didier Raoult, d’autres chercheurs, des labos privés ou publics, se présenteront comme les sauveurs de l’humanité.
Qu’en conclure ?
Nous aurons droit à d’autres épisodes de ce type. Des chercheurs, des
labos privés ou publics, vont se présenter comme les sauveurs de
l’humanité. Il n’y a pas d’enjeu d’argent avec la chloroquine, juste un
enjeu de notoriété. Mais on peut être sûr que, dans les mois qui
viennent, des labos privés vont nous présenter des résultats très
prometteurs sur des molécules, afin de lever de l’argent ou de faire
monter leur cours en Bourse. Et des politiciens vont à coup sûr se ruer
sur ces polémiques pour se positionner sur l’échiquier, ou pour
justifier des décisions politiques sous couvert de « neutralité de la science ».
Il nous faut donc nous informer, comprendre les enjeux, ne pas
laisser quelques sauveurs suprêmes, qu’ils soient politiciens ou
scientifiques, décider à notre place.
Pour ce qui est de la chloroquine, nous saurons d’ici une semaine si
elle est efficace ou pas, sur la base d’une véritable étude
scientifique. D’ici, là elle est déjà utilisée pour les cas les plus
sévères.
Union communiste libertaire, le 30 mars 2020
QUI EST LE PROFESSEUR DIDIER RAOULT ?
Rappelons en premier lieu que le Pr Raoult n’est pas le visionnaire ou le sympathique gourou décrit dans les médias. Les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche ont durement bataillé pour dénoncer les conditions de travail dans le laboratoire qu’il dirige, l’Urmite [14], et le fait qu’un cas de harcèlement sexuel ait été couvert en interne [15]. Cette affaire s’était soldée par la révocation du chercheur harceleur et par le retrait du soutien scientifique du CNRS [16] et de l’Inserm [17] à ce labo. À aucun moment le Pr Raoult n’a pris de mesures contre ces faits graves et en plaisanta même ouvertement lors de l’inauguration des nouveaux locaux du labo en se proposant d’« installer un distributeur de préservatifs » [18] à l’entrée.
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
L’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud sont tiraillées, entre d’un côté des quarantaines et de l’autre des gouvernements sceptiques qui refusent d’admettre la gravité de la situation. Ces derniers souhaitent préserver leur économie au détriment des plus pauvres. Les quarantaines sont faites sans mise en place de politique sociales d’ampleur qui puisse répondre à toutes celles et ceux qui, faisant partie de l’économie parallèle et vivant de l’argent gagné au jour le jour ne pourront survivre sans mettre un pied dehors.
Néo-libéralisme et gauche populiste, une ligne commune
met à l’écart de vraies mesures sociales. Les cas les plus marquants
médiatiquement sont ceux du Chili de Piñera et surtout du Brésil de
Bolsonaro.
Dans ces pays, les frontières ont été partiellement fermées. Les gouvernements continuent de jouer la montre et ne prennent des décisions qui ne bénéficient qu’aux élites. Au Brésil, bon nombre de dirigeant.e.s de la classe politique sont à contre sens du président, qui malgré tout s’entête et continue les déclarations tentant de faire passer la pandémie pour une fausse crise. Bolsonaro préfère prendre des mesures de sauvegarde des entreprises, leur permettant de licencier sans contrainte « de manière temporelle » le temps que passe la crise et laissant penser que le covid-19 n’est pas plus dangereux qu’un gros rhume… Le ministre de la santé prévenant même qu’à ce rythme, les hôpitaux seront en crise total dès le mois d’avril. Dans les deux cas, nos camarades anarchistes organisé.e.s, de la CAB [1] et de la FAS [2] ont vivement critiqué.e.s ces fausses mesures et appellent à se mobiliser. Iels pointent, le capitalisme comme responsable et affirment que la grève générale, arme légitime de notre classe est la seule chose à même de nous défendre et de nous protéger.
En Bolivie, quarantaine et fermeture des frontières ont été
décrétées. Dans la foulée, le gouvernement putschiste en profite pour
annoncer dès maintenant le report, sans date, des élections qui devaient
se tenir en mai. Les dérives de la sur-militarisations du pays depuis
le coup d’État était déjà d’une extrême violence. Nous craignons que la
quarantaine, proposée sans réforme sociale pour l’appuyer, ne soit une
excuse de plus pour légitimer la répression sanglante des populations
indigènes et des quartiers périphériques.
Au Pérou, quarantaine et couvre-feu ont aussi été décrétés, et là
encore ce sont en grande partie les militaires placés dans les rues pour
faire appliquer les mesures. La Colombie est elle entrée en confinement
obligatoire depuis le mardi 25 mars, même si les frontières étaient
elles, déjà fermées, notamment avec le Venezuela où la quarantaine était
déjà en place. Le pays, déchiré par la lutte pour le pouvoir entre
Maduro et Guaido depuis la tentative de coup d’État, craint une
catastrophe sanitaire à très courte échéance tant les services publics
et hospitalier sont dans un état désastreux. 80% des établissements
hospitalier n’ont pas d’eau courante plus de deux fois par semaine.
L’État uruguayen, premier pays du continent a avoir fermé ses
frontières et les écoles, n’a toujours pas décrété de quarantaine
obligatoire. Il y est vivement conseillé de rester chez soi et de ne
sortir qu’en cas de nécessité. Les entreprises commencent à se mettre à
l’arrêt mais en profitent pour procéder à des licenciements. Il est
aussi à craindre, d’un point de vue tant sanitaire que social, pour la
vie des habitant.e.s les plus pauvres, retranché.e.s dans les quartiers
périphériques, si rien n’est mis en place pour assurer un revenu minimum
à toutes et tous.
L’Argentine, après avoir fermée ses frontières aux pays à risques a
rapidement fermé les frontières terrestres et maritimes ainsi que les
écoles. L’annonce de la quarantaine, même si elle était attendue sur
place, s’est faite très rapidement par un discours du président Alberto
Fernandez jeudi 19 mars en fin de journée avec effet immédiat dès
minuit, laissant très peu de temps pour s’organiser. Encore une fois,
c’est à grand renfort de militaires et de toutes les forces de police
qu’on entend mettre en œuvre cette décision. Dés le lundi suivant, on
compta plus de 8800 arrestations dans tout le pays…
Malgré tout, les organisations sociales argentines arrivent à imposer un rapport de force et un revenu universel est en train d’être discuté. Cependant, celui-ci ne sera absolument pas suffisant pour vivre dignement. En effet on parle de 10 000 pesos/mois (155€). Le salaire minimum mensuel étant de 18000 pesos (262€) étant déjà à l a limite du seuil de pauvreté. Nos camarades de la FOB Autonoma participent aux discussions par le biais d’un front de lutte inter-organisation, rappelant que la quarantaine ne doit pas être romantisée. Elle peut être un risque pour les plus précaires qui n’ont déjà pas de quoi manger, tout comme pour la sécurité des femmes face aux violences qu’elles subissent. Les militant.e.s de la FAR [3] actif.ve.s aussi, rappellent l’importance de la solidarité et de l’entraide au sein de notre classe dans ces moments difficiles.
L’Amérique Centrale subit elle aussi les affres de ces dirigeant.e.s
Le président mexicain tient toujours son cap malgré les critiques. Le plan de « saine distance »,
prévue du 23 mars au 19 avril, et qui invite les mexicain.e.s à rester
confiné ou à maintenir 1m50 de distance entre les personnes à
l’extérieur reste la seule vraie mesure mise en place. A contrario et
après avoir détecté 17 cas de Covid-19 sur son territoire, le Guatemala a
décidé d’un arrêt partiel de la production industrielle du pays afin de
contenir la pandémie. « Avec la Chambre
d’industrie, nous sommes convenus d’une fermeture volontaire des
industries non essentielles du pays pour une période de huit jours »
déclare Alejandro Giammattei. Ce qui ne nous indique pas quelles
mesures sont mises en place pour protéger les salaires des travailleuses
et des travailleurs, pas plus que pour celles et ceux privé·es
d’emplois ou pour celles et ceux en dehors du salariat formel. L’ancien
révolutionnaire sandiniste Ortega, dirigeant controversé du Nicaragua ne
croit pas en la gravité de la situation. Il organise toujours des
rassemblements publics et ne prend aucune mesure. Il vient tout de même
d’en appeler à Cuba, pour demander l’envoi d’une « brigade de médecin
spécialistes », ce qui nous laisse espérer un changement de cap…
Le Honduras et le Salvador ont mis en place des fermetures de
frontières et imposé la quarantaine. Au Panama pour le moment c’est un
couvre-feu qui a été décrété. Tandis que le Costa Rica en appelle à la
quarantaine et a fait fermer tous les lieux publics non nécessaires.
Nos vies valent plus que leurs profits, et pourtant, ce sont encore
une fois ce sont toutes celles et ceux d’en bas, qui partout dans le
monde subissent le plus violemment la crise. Notre classe à qui l’on
voudrait tenter de demander de redoubler d’effort pour l’arrêter. C’est
tout le capitalisme qui est en crise, tout un système qui montre une
fois de plus ses faiblesses mais qui, de surcroit, a l’indécence de nous
pointer du doigt comme responsable.
La quarantaine, actuellement, si elle est le meilleur rempart face à
la propagation du Covid-19, n’est malheureusement pas une possibilité
pour toutes et tous. Les politiques répressives misent en placent
partout dans le monde le montrent bien, celles et ceux qui trinquent ce
ne sont pas les bourgeois.e.s et les premier.ère.s ciblés par la
répression sont comme toujours les habitant·e·s des quartiers
populaires.
Nous devons partout créer des réseaux de solidarité et d’entraide
concrète dans la mesure du possible. Imposons avec nos collègues le
droit de cesser le travail pour stopper l’épidémie. Organisons
nous-mêmes cette production. Revendiquons qu’un revenu digne soit assuré
pour tou.te.s partout. Exigeons que les moyens nécessaire soient
apportés aux services de santés et que les personnelles soignant.e.s
soit protégé.e.s !
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
Qu’elles continuent de travailler ou qu’elles soient à la maison, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi les premières victimes de la crise sanitaire actuelle.
L’inégale répartition des tâches ne va pas se résoudre
du fait du confinement. Rappelons-le, les femmes assurent une large
majorité des tâches domestiques et des soins aux enfants, y compris
quand elles sont en couple. Dans le cas où les deux parents sont en
télétravail, on imagine aisément comment peuvent se répartir les tâches
dans les couples où elles sont déjà prises en charge par les femmes le
reste du temps ! Les retours de beaucoup
d’enseignant.es sont formels : ce sont majoritairement les mères qui les
contactent, leur posent des questions et font le suivi des devoirs.
S’ajoute à cela la prise en charge des tâches domestiques qui ne laisse
pas beaucoup de temps au télétravail pour celles qui peuvent y prétendre !
Par ailleurs les familles monoparentales (avec 82 %
de femmes à leur tête) sont les premières touchées par la pauvreté, et
donc nombreuses à occuper des logements insalubres, trop exigus (par
rapport à la composition de la famille) et peu équipés pour faire face
aux besoins numériques.
Le risque d’une explosion des violences à l’égard des femmes…
Le confinement généralisé représente un risque supplémentaire pour celles qui vivent des violences au sein du couple.
Les associations spécialisées, qui accompagnent les femmes victimes
de violences, ont tiré la sonnette d’alarme dès l’annonce du
confinement. L’absence d’instant de répit que représentaient les plages
horaires de travail à l’extérieur des victimes et/ou des agresseurs, la
vie commune en continu, vont mathématiquement augmenter le nombre
d’actes de violences (qu’elles soient psychologiques, physiques ou
sexuelles). Dans un contexte d’isolement total, où le maître mot est de
ne pas sortir (et surtout pas avec les enfants), sans possibilité de se
cacher pour appeler les associations, n° verts ou la police, la
vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales. Plus que jamais
l’éviction du domicile du conjoint violent doit être la règle pour
protéger les femmes mais également les enfants, considérés aujourd’hui
non plus comme témoins mais également comme covictimes.
Plus que jamais les agents de police et de gendarmerie se doivent
d’être réactifs quand ils sont appelés pour des cas de violences
conjugales, en particulier dans cette période où se réfugier chez un.e
proche s’avère difficile voire impossible.
Par ailleurs les réseaux sociaux fourmillent de témoignages de femmes
ayant un ex-conjoint violent : beaucoup se voient menacées de dépôt de
plainte si elles refusent de confier leur(s) enfant(s) à un ex qui ne
peut les accueillir ou les transporter dans des conditions de sécurité
et d’hygiène appropriés. Certaines d’entre elles se voient bombardées de
messages, d’appels et de mails afin qu’elles dérogent à la règle de non
sortie des enfants, y compris quand le père continue de travailler et
risque donc de contaminer les enfants. Cette période est donc un moment
difficile pour ces femmes dont les ex profitent de la situation pour
mettre la pression et tenter de les maintenir sous emprise.
… et à l’égard des enfants et des jeunes
Les violences parentales risquent également d’exploser pendant la
période de confinement. Pour beaucoup d’enfants, le temps scolaire est
un moment pour respirer en échappant, même de manière temporaire, aux
violences. Les fermetures d’écoles signifient donc pour des milliers
d’enfants d’être enfermés en permanence, pendant plusieurs semaines,
avec des adultes agresseurs. De la même manière, la fermeture des
internats et de nombreuses résidences universitaires qui peuvent être un
refuge pour des jeunes en rupture familiale (du fait de parents
violents, toxiques…) est un véritable enfer. Il en va de même pour de
nombreux.ses jeunes LGBTQI qui se voient contraint.e.s de retourner dans
leur famille n’acceptant pas leur identité ou leur orientation
sexuelle. Le retour auprès de la famille représente des risques de
violences sont également très forts.
Les services PJJ (acronyme à expliquer en note de bas de page) et
ASE (idem) sont en train de craquer devant le manque de moyens et de
personnels pour accueillir et suivre des jeunes déjà fragilisé.es
confiné.es en permanence. Ils et elles redoutent les tensions entre ces
jeunes mais aussi une augmentation des suicides chez celles et ceux en
situation de précarité et de détresse.
Pour les mineur·es isolé·es, qu’ils soient dans des foyers ou dans
des logements diffus, le manque de moyens est là aussi criant. Dans
certains foyers les repas collectifs ne sont plus assurés ; ils et elles doivent se débrouiller pour trouver à manger à l’extérieur alors que les lieux de restauration sont fermés.
Si le confinement est nécessaire au ralentissement de la propagation
de l’épidémie, il ne peut se faire sans mesures spécifiques à
l’attention des femmes victimes des violences patriarcales et des jeunes
en détresse. Partout où c’est possible, soyons vigilent.es et
solidaires pour que cette période de confinement ne soit pas
insupportable pour celles et ceux déjà oppressés et violentés.
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
Qu’elles continuent de travailler ou qu’elles soient à la maison, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi les premières victimes de la crise sanitaire actuelle.
La crise met en lumière le rôle essentiel de certains
secteurs d’activités (santé, éducation, petite enfance, métiers du soin,
agro-alimentaire et distribution, nettoyage, travail social, transports
et livraison…). Or ce sont des femmes, le plus souvent mal payées et
précarisées, qui majoritairement travaillent dans la plupart de ces
secteurs.
Avec cette crise la population redécouvre les professions utiles
socialement, celles dont on ne peut se passer et qui répondent aux
besoins essentiels de toutes et tous.
Les soignantes donnent sans compter
Les femmes, majoritaires dans la santé, sont en première ligne parmi
les personnels soignants des hôpitaux, mais aussi dans les EHPAD, les
IME, les ESAT. Mal payées (les aide-soignantes touchent le SMIC en début
de carrière, les infirmières 1700 € brut), dénigrées et matraquées
quand elles se sont mobilisées pour l’amélioration du service public et
de leurs conditions de travail et de rémunération, elles ne comptent pas
leurs heures aujourd’hui renonçant à leurs congés et à leur vie de
famille. Le gouvernement, qui ne cesse de répéter à quel point nous
devons leur être reconnaissant.e.s, ne parle toutefois pas de
revalorisation salariale ni de recruter massivement du personnel
pourtant essentiel.
Assistantes maternelles
En mars 2019,
revêtues du « gilet rose », elles se battaient pour faire reconnaître
leurs droits. Elles jouent un rôle essentiel.
cc Arthur/UCL Gironde
Les proffes assurent le lien social
Dans l’éducation nationale, les personnels (majoritairement féminins également, notamment dans le 1er
degré) répondent présents non seulement en assurant la continuité
pédagogique mais également en contactant les familles qui n’ont pas
accès au numérique. Elles et ils prennent des nouvelles régulièrement
des élèves, les soutiennent dans les devoirs, répondent aux questions
des élèves et de leurs familles tout au long de la journée, voire le
soir et le week-end. Chose que semble ignorer Blanquer qui commence à
communiquer sur un écourtement des grandes vacances. Les personnels
administratifs, les AED, AP et AVS assurent aussi un lien avec les
familles, notamment celles les plus en difficulté dans le suivi de leurs
enfants.
Les caissières répondent présentes
Dans la grande distribution, les salarié.e.s (majoritairement des
femmes là aussi) sont sommé.e.s de répondre présent.e.s pour remplir les
rayons et travailler aux caisses, le plus souvent sans matériel adapté
permettant de respecter les mesures barrière.
Le nettoyage quant à lui continue d’être assuré dans les bureaux (le plus souvent vides !),
les gares, les hôpitaux, les hôtels etc. par des salariées précarisées
(les temps partiels sont la norme dans le secteur). Mal payées et dans
un secteur peu syndiqué, elles ont donc des moyens limités en terme
d’action collective et de connaissance de ses droits.
Caissières de supermarchés
Le ravitaillement de la population, c’est aussi elles !
La double-peine pour les femmes
Dans tous ces secteurs, les travailleuses font face à une double
peine. Non seulement elles doivent continuer à travailler, au risque
d’être contaminées et de contaminer leur famille mais également les
usager.ères ou client.e.s, faute de protection adaptée et de consignes
d’hygiène claires. Mais elles galèrent également dans la gestion de la
garde de leurs propres enfants en raison des horaires atypiques et
encore plus quand elles sont en situation de famille monoparentale.
Les travailleuses ne paieront pas la crise
On peut le dire dès maintenant : il est hors de question que les
travailleuses paient cette crise. Ni par un retour massif des femmes à
la maison, ni par l’assouplissement du code du travail. Nos luttes
collectives devront être à la hauteur de ce retour de bâton du
patriarcat !
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
La société capitaliste dans laquelle nous vivons est une société éminemment validiste. Le validisme est une oppression qui touche les personnes en situation de handicap (physique ou psychique, visible ou invisible). Le capitalisme encourage et soutient des structures validistes, dans la mesure où il valide les individus en fonction des capacités qui les rendent productifs ou exploitables dans la sphère du salariat. Les personnes qui ne correspondent pas à ces normes sont proprement invalidées, et ainsi exclues, marginalisées ou minorisées.
Les réponses des États et des institutions à la pandémie de Covid-19 sont foncièrement validistes. En témoignent les réactions au début de l’épidémie qui en minimisait la gravité en pointant le fait que le virus était mortel principalement pour les personnes âgées et les personnes fragilisées. On constate donc à nouveau que pour le capitalisme, les vies ont une valeur et peuvent être hiérarchisées.
En témoignent aussi les stratégies spencéristes [1]défendues par des États comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui envisagent sereinement de laisser mourir des milliers de personnes dans le but de faire émerger une « immunité de groupe » – stratégie dont l’efficacité est d’ailleurs contestée par les scientifiques. Au bénéfice de la productivité économique, le capitalisme applique comme ailleurs la loi du plus fort et prône le darwinisme social.
Des mesures validistes.
L’État français a quant à lui fait le choix d’une stratégie de
confinement mais les mesures décidées ne prennent pas en compte les
personnes les plus fragiles, et notamment :
les personnes concernées par le handicap psychique
ou physique, enfermées dans des institutions, qui font face à des
dangers évidents dus à la promiscuité, au manque de moyens matériels et
humains et renforcés par la crise sanitaire. Ce manque de moyen entraîne
une maltraitance institutionnelle et empêche de se procurer
l’équipement sanitaire nécessaire pour limiter la propagation de la
maladie.
les personnes en situation de handicap physique ou
psychique, confinées à domicile, déjà confrontées au quotidien au manque
d’accessibilité de la société, qui font aujourd’hui face à des mesures
de confinement qui ne les prennent pas en considération.
les
personnes fragilisées psychiquement, qui subissent une interruption de
leur suivi dans une période extrêmement éprouvante psychologiquement
les usager·es de drogues, confronté·es au stress de la situation, à la
réduction drastique des accompagnements dont ils et elles bénéficiaient
(accueil, suivi, distribution de matériel,…) et aux difficultés à
s’approvisionner en traitements de substitution (exclues, dans un
premier temps, des modalités de renouvellement simplifiées), en
substances illégales ainsi qu’à du matériel stérile d’injection, faisant
courir un risque sanitaire et de contamination énorme à ces
populations.
Une casse de la santé…
Enfin, le manque de moyens des services de santé, voulu et imposé par
les politiques d’austérité, empêche de soigner tout le monde. En cas
d’aggravation de l’épidémie, les personnels soignants le disent, ils et
elles pourraient être amené·es, comme c’est déjà le cas dans certains
hôpitaux, à devoir à trier les patients, à choisir qui laisser mourir.
Il y a fort à craindre que parmi les victimes de ce tri imposé par des
politiques de destruction de l’hôpital public compteront les plus
âgé·es, les malades chroniques, les « personnes à risques » et les handicapé·es.
L’État a d’ores et déjà du sang sur les mains.
Union communiste libertaire, le 23 mars 2020
[1] une idéologie qui prétend appliquer à la société la loi « naturelle » de la sélection des plus « adaptés », « seuls les plus adaptés survivent »
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
Comme dans tous les secteurs, l’épidémie a pris de cours l’institution judiciaire. Les normes sanitaires dans les tribunaux,les commissariats et les lieux de privation de libertés (prisons, centres de rétention administrative, hôpitaux psychiatriques) déjà déplorables depuis des décennies, accentuent la propagation et les conséquences de ce virus.
Les contentieux
La fermeture précipitée des tribunaux le lundi 16 mars 2020 a
suspendu l’ensemble des contentieux, à l’exeption de certains comme ceux
dont le maintien ne répond pas à une exigence sanitaire, mais
uniquement à un objectif de répression. Ainsi, le contentieux n’est pas
suspendu pour les personnes détenues provisoirement dans l’attente de
leur procès (majeur-es et mineur-es).
De même, pour que les délais de détention provisoires soient
respectés, les comparutions continuent et cela même en période de
confinement. Ce qui pourrait être empiré puisque la loi d’exception
prévoit ’allongement des délais de détention provisoire. Au lieu de
placer des personnes présumées innocentes sous contrôle judiciaire,
l’Etat fait donc le choix de les enfermer plus longtemps.
Le droit des sans-papiers
Un autre pan de la justice qui continue de fonctionner est celui du
contentieux de l’éloignement des sans-papier et leur privation de
liberté.
Si certaines préfectures de France ont fait évacuer les centres de
rétention pour éviter les épidémies, c’est essentiellement sous la
pression des policiers qui refusaient de travailler dans ces conditions.
La rétention administrative ne doit avoir pour seul objectif que son
éloignement du territoire, chose rendue impossible par la fermeture des
frontières. Le placement en rétention, même s’il est encore demandé par
des juges est donc complètement injustifié.
Là encore, les mesures prises en contexte sanitaires portent atteinte
aux droits de ces personnes puisque les audiences ne sont plus
publiques et que le recours à la visioaudience, voire les audiences par
téléphone (cour d’appel de Montpellier) se généralisent. Il suffirait
pourtant, dans une optique de protection de la population, de mettre fin
aux rétentions…
L’impact des mesures prises sur les lieux de privation de liberté
Les mesures « sanitaires » dégradent les conditions de vies. Ainsi,
en prison les promenades et visites ont été suspendues. Dans les
hôpitaux psychiatriques, les personnes hospitalisées sous contraintes
si elles sont encore plus limitées dans leurs mouvements paient aussi la
diminution du nombre de personnels soignants qui implique le recours à
des traitements plus dégradants.
Nous nous inquiétons des répercussions psychologiques et physiques et ne
voyons qu’une seule solution sanitaire : l’amnistie pour les personnes
en détention provisoire, en fin de peine ou condamnés à de petites
peines.
Les mesures d’exception prises en matière judiciaire sont bien plus
des mesures répressives que des mesures sanitaires.
Il s’agit de choix politiques et non sanitaires ou même justifiés
juridiquement. Vider les centres de rétention, amnistier les
prisonniers, cesser de mettre en œuvre des procédures privatives de
liberté, pourvoir les tribunaux, les prisons, les commissariats de
matériel sanitaire de protection, seraient des mesures sanitaires
indispensables à l’endiguement de l’épidémie.
Au lieu de ça, le gouvernement choisit de continuer à remplir des
prisons surpeuplées en détruisant encore un peu plus les droits de la
défense.
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
En trois mois, le coronavirus s’est étendu à près de 170 pays, au total plus de 200 000 cas de Covid-19 ont été confirmés ainsi que 9 000 décès selon l’OMS. À l’origine de cette crise sanitaire, c’est bien le capitalisme qui est en cause et notamment l’industrie de la viande qui, en plus des conditions sanitaires dégradées, induit des déforestations. Ces dernières détruisent l’habitat d’animaux vecteurs de maladies. Ces facteurs favorisent ainsi l’entrée en contact des virus avec les populations humaines. L’organisation actuelle de l’économie et des échanges a accéléré la propagation du virus à l’échelle mondiale. La concurrence et la course au profit entre capitalistes ont retardé et limitent les mesures sanitaires dans de nombreux pays. Et les conséquences de cette pandémie seront encore plus dramatiques dans les régions dominées économiquement.
Une crise sanitaire et économique internationale
En Amérique Latine, l’Uruguay a pris les premières mesures face au
virus dès vendredi dernier (13 mars) en décrétant la fermeture de toutes
ses frontières. 80 cas sont recensés sur les 3,4 millions
d’habitant.es, une quarantaine a été établie, des contrôles policiers
sont annoncés. Les écoles sont fermées et les entreprises font peu à peu
de même tout en mettant en place des recommandations de sécurité…
En Argentine depuis le premier cas confirmé il y a moins de 2
semaines, la pandémie s’est étendue à un peu moins de 100 cas recensés.
Les écoles sont fermées depuis lundi, une quarantaine obligatoire vient
d’être décrétée, du vendredi 20 mars jusqu’au 1er avril.
Annoncée le jeudi au soir et à effet direct dès minuit, la population a
eu très peu de temps pour se préparer. Un déploiement massif des forces
de polices du pays laisse craindre un déchainement de violence
policière dans les quartiers populaires et surtout dans les villas
(bidonvilles). Les sorties sont autorisées pour acheter à manger dans
les supermarchés qui continuent de fonctionner, pour aller à la
pharmacie et pour aider des personnes vulnérables.
L’enjeu de la protection des travailleurs.ses, du paiement de leur salaire ainsi que de la fermeture des entreprises se pose, est-ce que les salarié.es seront contraint.es de travailler au mépris de leur vie comme en Europe ? Des millions de travailleurs.ses de l’économie populaire sont en dehors du salariat formel, et ne seront pas protégé.es. Quid alors de ces millions de personnes qui ne vont pas pouvoir survivre sans sortir pour travailler ? À cause d’un accès à l’eau très préoccupant, une crise d’ampleur est redoutée. Alors que l’Argentine vivait déjà une épidémie de dengue, concentrée principalement dans les bidonvilles où se développent les moustiques en raison des conditions d’insalubrités élevées. Cette épidémie inquiétait moins le gouvernement ne touchant de fait que les plus pauvres.
Le Brésil encaisse aussi de plein fouet l’irresponsabilité de son président d’extrême droite, freinant toutes les mesures sous prétexte que la pandémie serait plutôt due à une « hystérie collective ». Malgré tout, le pays commence tardivement à suivre ses homologues latino-américains et décrète aujourd’hui la fermeture de toutes ses frontières terrestres et l’interdiction d’entrée aux personnes venant de certains pays européens et asiatiques. Au Chili aussi, les mesures de la classe politique visent d’abord à protéger les profits plutôt que la population.
En Afrique où le premier cas de Covid-19 est apparu en Égypte en février, on se prépare au pire. Pour le moment on parle d’environ 640 cas répartis dans 33 pays, mais les soignant.e.s préviennent que trop peu de tests ont été faits et que les chiffres sont sûrement en dessous de la réalité. Le continent africain subit d’autant plus la crise à cause de l’attitude et des politiques coloniales visant à rendre et garder dépendante toute une partie de son économie, les mesures prises par les pays européens et les États-Unis en termes par exemple d’échanges commerciaux ont donc d’autant plus d’impact. Au niveau sanitaire le constat est aussi alarmant, avec beaucoup de zones dans lesquelles il sera très difficile, voire impossible, de mettre en place ne serait-ce que les mesures de base visant à ralentir la propagation.
Résistances et organisation de celles et ceux d’en bas
Au Mexique pour l’instant le gouvernement tente d’empêcher une mise en place rapide des mesures nécessaires. Les communautés Zapatistes ont elles décidé de mesures d’urgences « Considérant l’irresponsabilité frivole et le manque de sérieux des mauvais gouvernements et de la classe politique dans sa totalité, qui utilisent un problème humanitaire pour s’attaquer mutuellement, au lieu de prendre les mesures nécessaires pour affronter ce danger qui menace la vie sans distinction […] ainsi que l’absence d’un véritable plan pour affronter la menace… » [1] L’alerte rouge est donc déclarée dans les « caracoles », qui seront fermés jusqu’à nouvel ordre.
Les USA subissant les affres de Donald Trump, n’échappent pas à une
tentative de minimiser l’ampleur du risque. Des mesures de quarantaines
ont tout de même débuté et la solidarité et la résistance s’organisent,
avec notamment un appel à une grève des loyers qui commence à prendre un
peu d’ampleur. Là-bas aussi vu la lenteur à y répondre, la crise risque
de faire des ravages, d’autant plus que le système de santé
ultra-libéral n’autorisera pas les classes populaires à se soigner
correctement et recevoir les soins nécessaires.
Alors que le confinement est total en Italie, pays qui compte le plus grand nombre de morts, les entreprises qui n’étaient pas absolument nécessaires pour enrayer l’épidémie ont continué à produire jusqu’à ce dimanche 22 mars. C’est parce que les grèves se sont multipliés que le gouvernement a été contraint de suspendre (jusqu’au 3 avril pour l’instant) toutes les activités non-essentielles. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont imposé les mesures nécessaires aux capitalistes et à l’État. Au Portugal, le gouvernement de gauche prend les devants en suspendant totalement le droit de grève.
Partout, la crise sanitaire est extrêmement préoccupante pour celles
et ceux d’en bas. Les capitalistes et leurs serviteurs politiques nous
mettent en danger pour leurs profits quand eux se mettent à l’abri, ne
prennent pas de mesures sociales, voire remettent en cause nos droits
sociaux pour tenter coûte que coûte de nous renvoyer au travail, ou nous
empêcher purement et simplement de le quitter. La solution ne viendra
que de nos solidarités et de notre auto-organisation pour résister. Il
faut continuer à rester en contact, échanger sur nos expériences et nos
résistances pour faire vivre notre internationalisme.
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
Hors temps de crise, les réseaux de solidarité (sociale, alimentaire, etc.) sont assurés par de multiples associations, collectifs, ou institutions. Les personnes qui tiennent ces réseaux sont pour une bonne partie retraitées ou tout simplement confiné.es, les déplacements et les modes d’organisation habituelles bouleversées. Il n’est donc plus possible d’assurer le minimum d’aide aux plus démuni.es dans la période de crise sanitaire actuelle.
Cette crise sanitaire va toucher d’abord les plus
isolé.es, éloigné.es des centres de soin, les personnes sans abris, sans
papiers, sans moyens de protection contre la maladie. Le virus touchera
aussi d’abord les classes populaires encore majoritairement
physiquement au travail donc plus exposées.
La lutte contre la propagation du virus doit s’inscrire dans nos luttes.
Communistes libertaires nous ne pouvons laisser à leur sort les
personnes les plus vulnérables. Il est essentiel de maintenir nos
activités, autant qu’elles sont possibles au sein des collectifs locaux
déjà investis, de relayer les besoins et les situations d’urgences.
Certains groupes locaux UCL ont d’ores et déjà créés des pages sur les
réseaux sociaux permettant de coordonner les actions de solidarités
individuelles et/ou collectives. Des militant.es participent à la
récupération et à la redistribution de denrées alimentaires.
Il a été aussi possible selon nos lieux d’habitations de faire de l’affichage dans nos hall d’immeubles, dans nos rues, dans les commerces de proximité, proposant la mise en liens et l’aide entre habitant.es. Bien sûr il ne s’agit pas de minimiser les risques de la maladie, ni de créer des conditions de propagation. Toutes les précautions nécessaires devront être mise en œuvre, quelle que soit l’action de solidarité menée.
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, nos routines et réflexes militants sont mis au défi et devront être quotidiennement réinventés. Les solidarités concrètes ne se limitent pas à une période de crise, mais elles s’imposent aujourd’hui comme l’un de nos premiers modes d’actions !
À nous de mobiliser nos outils révolutionnaire et autogestionnaire !
Au delà des gestes barrières, nos solidarités sont notre meilleur protection.
Rappel de certaines régles (liste non exhaustive) :
Se munir d’attestations sur l’honneur de sortie en ayant coché « Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants »
Une interaction ne doit pas se faire à moins d’un mètre
Utiliser des gants et un masque pour les livraisons
En cas de maladie, même un rhume, pas d’action de solidarité physique
Les personnes de plus de 60 ans, peuvent aider autrement que par des actions de solidarité physique
Notice: Trying to access array offset on value of type bool in /home/alternat/glmontpellier/wp-content/themes/uaf-cga-c/framework/post-format/format.php on line 11
L’état d’urgence sanitaire et l’arsenal législatif qui l’accompagne est le seul moyen, aux yeux du gouvernement, de prévenir une catastrophe sanitaire en prenant les choses fermement en main. De notre côté, c’est un état d’urgence social que nous devons défendre pour définir nous-mêmes les priorités : protéger la santé et les droits des travailleurs et travailleuses mais aussi assurer la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population, sans chercher à sauvegarder les profits des capitalistes.
Le gouvernement a déposé un projet encadrant le report du 2e tour des élections municipales, lui permettant de déclarer un « état d’urgence sanitaire » et lui ouvrant la possibilité de légiférer par ordonnances sur de nombreux sujets. Les enjeux de ce projet de loi ? Renforcer les pouvoirs de l’État pour prévenir une catastrophe sanitaire, « soulager » les entreprises et adapter le fonctionnement de la société aux mesures de confinement.
Le projet de loi d’ores et déjà adopté au Sénat se découpe en trois grosses parties :
la première partie concerne les élections municipales ;
la deuxième partie définit le cadre de l’état d’urgence sanitaire ;
la troisième partie arme le gouvernement pour adapter le cadre légal et réglementaire à la situation exceptionnelle.
Ne pas laisser l’État gérer seul l’urgence sanitaire et social
L’état d’urgence sanitaire pourra être déclaré en conseil des
ministres pour une durée de 12 jours – durée qui peut être prolongée par
la loi. Dans ce cadre, le Premier ministre pourra limiter certaines
libertés fondamentales (liberté de déplacement, liberté d’entreprendre,
liberté de réunion) et pourra décider des réquisitions de tous les biens
et les services permettant de lutter contre la catastrophe sanitaire.
Le ministre de la santé pourra quant à lui prescrire toutes les mesures
générales ou individuelles pour lutter contre la catastrophe sanitaire.
Le problème qui se pose est clair : si l’épidémie continue de
paralyser l’économie, l’ensemble des activités de production et de
distribution risquent d’être interrompu, mettant en danger l’ensemble de
la population. Dans une situation comme celle-ci, il n’y a que trois
possibilités : soit l’État prend fermement en main les rênes de
l’économie (discréditant au passage le libéralisme économique qui guide
l’action des gouvernements successifs), soit le camp des travailleurs et
travailleuses arrive à prendre lui-même les choses en main, soit c’est
le chaos.
Pour le gouvernement, l’enjeu est donc de pouvoir, si nécessaire,
prendre totalement la main sur les activités économiques essentielles
non seulement pour assurer la lutte sanitaire contre l’épidémie mais
aussi pour permettre que les besoins vitaux soient satisfaits. Laisser
l’État gérer seul cette crise sanitaire, économique et sociale, est un
pari très risqué et il semble dès maintenant absolument indispensable
que la nécessaire réquisition des entreprises d’intérêt vital se fasse
sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, de même qu’il
est primordial que les personnels soignants confronté·es directement à
l’épidémie puissent prescrire les mesures adaptées, sans chercher à
ménager les intérêts des possédants.
Des ordonnances dans tous les sens mais peu de social
La troisième partie de la loi autorise le gouvernement à prendre des
ordonnances, c’est-à-dire à modifier la loi sans consulter en amont
l’Assemblée nationale ou le Sénat. Il sera ainsi autorisé à soutenir
directement ou indirectement (en facilitant le recours à l’activité
partielle) les entreprises, à permettre à l’employeur de fixer comme il
le veut les congés payés et les RTT, à assouplir les obligations des
entreprises vis-à-vis de leurs clients et fournisseurs mais aussi à
permettre à certaines entreprises de déroger aux règles d’ordre public
et aux règles fixant la durée du travail, le repos hebdomadaire ou le
repos dominical.
Dans le même temps, des mesures pourront être prises pour adapter aux
circonstances l’intervention de la médecine du travail ou la
consultation des représentant·es du personnel mais il va sans dire que
les organisations syndicales devront être particulièrement vigilantes
pour éviter que la situation d’urgence permette opportunément aux
patrons de faire travailler leurs salariés sans limite ou de licencier
massivement au gré de la modification du droit des procédures
collectives.
Dans le cadre de cette urgence sanitaire, le gouvernement prévoit
quand même quelques mesures sociales comme la prolongation de la trêve
hivernale, la continuité de la prise en charge des personnes âgées et
des personnes en situation de handicap ou la prolongation des visas et
des titres de séjour. Mais ces mesures paraissent bien maigres par
rapport à tout ce qui pourrait être mis en œuvre pour protéger
l’ensemble de la population et soutenir directement les plus
vulnérables.
Enfin, si le confinement doit se prolonger, quelques aménagements
sont prévus pour allonger les délais pour les différentes démarches
administratives, pour adapter les concours ou examens,pour aménager
l’organisation de certaines réunions (organes dirigeants des
entreprises, instances des établissements publics, réunions de
copropriétaires, assemblées délibérantes des collectivités
territoriales) mais aussi pour adapter la manière dont est rendue la
justice et dont est organisée la garde à vue. Là encore, il faudra
redoubler de vigilance face à une justice rendue à huis clos avec une
défense assurée en vidéoconférence…
Beaucoup de mesures administratives, beaucoup de mesures de soutien
aux entreprises mais pas beaucoup de mesures pour soutenir celles et
ceux qui luttent directement contre l’épidémie, au premier rang desquels
les personnels soignants qui, en cas d’arrêt maladie, continuent de
subir un jour de carence ; pas beaucoup de
mesures non plus pour permettre d’anticiper la crise sociale et d’offrir
aux travailleurs et travailleuses la même souplesse qu’aux entreprises.
Une chose est claire : l’urgence sociale, c’est nous qui l’imposerons aux patrons et à l’État.