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Vie de l’organisation – Page 15 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Vie de l’organisation


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    La réforme des retraites nuit aux femmes !

    09 Déc 2019

    Nous les femmes, nous sommes doublement exploitées dans la société capitaliste. Nous sommes exploitées au travail et nous sommes exploitées à la maison, dans le cadre de la cellule familiale. C’est le principe de la double journée de travail : quand une femme rentre à la maison après le boulot, elle réalise encore la grande majorité des tâches dites « ménagères » et liées aux enfants. La réforme des retraites va encore augmenter les inégalités entre les hommes et les femmes, va encore augmenter notre exploitation. Nous nous élevons contre les violences qui nous sont imposées, les violences physiques, mais aussi les violences économiques !

    Le patronat profite de notre double exploitation.

    D’une part en nous sous-payant encore plus que les hommes, en nous employant dans des conditions encore plus précaires, souvent dans des temps partiels subis ; et d’autre part car c’est sur nous que repose le fonctionnement et la vie des cellules familiales. C’est sur nous que repose l’éducation des futurs travailleurs et travailleuses.

    Un système de retraites juste viserait à compenser ces inégalités, pour que les différences de carrière entre les hommes et les femmes ne se retrouvent pas aussi à la retraite.

    Pourtant, la réforme des retraites va nous nuire sur au moins trois aspects, en plus de tout ce qu’elle enlève à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs.

    La baisse des pensions de réversion

    Les pensions de réversion sont versées aux conjointes et conjoints de personnes décédées. 90% des bénéficiaires sont des femmes, dont le quart n’a pas d’autres sources de revenu. Les dispositifs de la réforme vont conduire à une baisse considérable de ces pensions, ce qui aura un effet immédiat de paupérisation des femmes.

    Le mode de calcul de la retraite

    La réforme prévoit que le montant de la retraite ne soit plus calculé par rapport au salaire des 25 meilleures années (cas du régime général aujourd’hui), mais sur toute la carrière. Pourtant, on le sait, nous faisons souvent une partie de notre carrière à temps partiel. Le calcul des droits à partir des 25 meilleures années permettait de ne pas prendre en compte les faibles salaires des années de temps partiels. Avec la réforme, c’est donc à une baisse des pensions généralisée pour les femmes que l’on assisterait.

    La suppression de la MDA

    Aujourd’hui, la Majoration de la durée d’assurance (MDA) ajoute aux mères des trimestres aux trimestres travaillés pour chaque enfant, au titre de l’impact de la grossesse et de l’accouchement sur leur carrière. La réforme prévoit de supprimer la MDA, qui est pourtant un dispositif minimal de diminution des inégalités entre les carrières des hommes et des femmes ! C’est une attaque directe contre la prise en compte des spécificités de nos carrières.

    Une réforme patriarcale

    On le voit, cette réforme prévoit la suppression de plusieurs mécanismes, pourtant timides, de correction des inégalités hommes-femmes. Nous sommes surexploitées tout au long de nos carrières et à la maison, le but est de reprendre ce que les mouvements féministes ont obtenu pour contrebalancer cela à la retraite. La bataille contre la réforme des retraites est aussi une bataille féministe !

    Femmes, révoltons-nous contre cette société d’injustices, élevons-nous contre les violences physiques et économiques, qui sont les deux faces d’une même pièce !

    Organisons et participons à la grève !


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    L’Iran brûle et la gauche mondiale regarde ailleurs

    02 Déc 2019

    Alors que très peu d’informations nous parviennent depuis la fermeture d’Internet en Iran par la République Islamique en place, des camarades iranien-ne-s en exil font un appel à la « gauche mondiale » pour qu’elle se fasse le porte-voix de la révolte du peuple iranien contre le régime théocratique qu’elles et ils subissent depuis 40 ans. Nous sommes signataires de cet appel, aux côtés d’universitaires et de révolutionnaires du monde entier, pour n’oublier aucun des peuples qui se battent actuellement pour leur liberté à travers le monde et pour faire vivre jusqu’ici cet esprit de révolte »

    Notre monde est en feu. Non seulement les forêts mais aussi les villes brûlent à travers le monde. Les conflits sociaux de toutes sortes éclatent, répandant leurs flammes partout sur la planète. Algérie, Chili, Equateur, Haïti, Hong-Kong, Irak, Rojava, Liban, Soudan, complétez la liste. Dans ce contexte global de luttes contre l’enfer social du capitalisme néolibéral et financiarisé, un autre soulèvement de masse a démarré, depuis le 15 novembre 2019, en Iran.

    Il a fallu l’étincelle du triplement du prix des carburants pour que des dizaines de milliers d’Iraniens et d’Iraniennes, de plus de 100 localités à travers tout le monde, sortent dans la rue pour protester. Bien sûr, ce n’est pas en soi le prix des carburants qui a généré un soulèvement partagée aussi largement dans le pays et aussi massivement. Plutôt, c’est l’accumulation de trente ans d’un régime autoritaire qui s’appuie sur des principes néolibéraux et qui a fini par plonger des millions de personnes dans la pauvreté, le chômage, l’extrême précarité, les privant des conditions de base de vie (éducation, soins, alimentation et logement).

    Exactement de la même manière qu’une augmentation de 30 pesos sur les tarifs du métro a fait éclater la rage trop longtemps contenue au Chili, le prix du carburant en Iran a été l’étincelle du soulèvement récent en Iran (et c’est la même chose pour la taxe Whatsapp au Liban, l’annulation des subventions sur les carburants en Equateur etc). Comme l’exprime bien une affiche chilienne, « ce n’est pas une question de 30 pesos, c’est une question de 30 ans de néolibéralisme ».

    Depuis vendredi, le peuple en Iran a courageusement affronté le personnel lourdement armé des Corps des Gardes de la Révolution Islamique du régime, ainsi que les voyous des milices armées en civil (connus sous le nom de Basij) qui dépendent économiquement de ce même régime. Le peuple avait toute légitimité et tout le droit pour se défendre contre la violence d’État systématique, pour construire des barricades dans les rues, bloquer les autoroutes et occuper les rond-points et les places publiques. Les oublié-es et les invisibles de l’Iran se sont rendus visibles aux yeux du monde en mettant le feu. Le feu est à tout ces gens ce qu’est le gilet jaune pour les prolétaires et la population marginalisée et délaissée en France. Tout deux sont une voix pour les sans-voix.

    Tandis que la BBC en persan et consorts, y compris les forces réactionnaire loyales au régime, prétendent dicter au peuple la doctrine libérale de la « manifestation civile et pacifique », la jeunesse iranienne a bien compris le fait qu’ « un peuple ne triomphe pas sans haine » et que « la force matérielle doit être renversée par la force matérielle », qu’elle a le droit légitime de se défendre contre la violence d’État qui vise le meurtre systématique des citoyennes et citoyens.

    « Trop, c’est trop ! » est le message de celles et ceux du Sud [Global South] et même au-delà. Comme les étudiant-es l’ont chanté dans l’une des universités de Téhéran, « les gens en ont marre, assez de l’esclavage ». Comme nos sœurs et nos frères d’Irak et du Liban, le peuple iranien n’en peut plus et n’en veut plus de ce néolibéralisme autoritaire qui réduit leur vie à une existence quasi végétative, de cette corruption systématique inhérente au capitalisme de mafia et de l’impérialisme régional (sub-imperialism) de la République Islamique en Irak, au Liban, en Palestine, en Syrie, au Yémen et dans la région dans son ensemble. Il ne fait pas que s’opposer au triplement du prix des carburants mais bien à la République Islamique dans son ensemble. Aucun autre slogan, si bien chanté par nos camarades au Liban, ne peut mieux exprimer l’esprit des luttes dans la conjoncture actuelle : « Tous, ça veut dire tous ! » (كلن يعني كلن).

    La main de fer, voilà quelle a été la réponse de la classe dirigeante à cette radicale et concrète négation de tous les pouvoirs existants. La violence systématique employée par la République Islamique pour paralyser le soulèvement a été d’une intensité et d’une ampleur sans précédent dans l’histoire. Les autorités ont complètement fermé Internet depuis 4 jours, transformant le pays en une immense boite noire afin de pouvoir massacrer le peuple en toute tranquilité. Selon Amnesty International, des centaines de personnes ont été blessées, des milliers arrêtées et « au moins 106 manifestant-es dans 21 villes ont été tué-es », même si « le nombre total de morts pourrait être bien supérieur, avec des témoignages et des rapports évoquant le chiffre de 200 personnes tuées ».

    De nombreuses vidéos montrent que la police tire directement et volontairement vers les manifestant-es, en visant les têtes et les poitrines, comme cela a déjà été observé avant en Irak. C’est le cas en particulier dans les provinces kurdes et arabes dont les peuples, discriminés, sont une nouvelle fois en première ligne de ce soulèvement et en paient le prix le plus élevé.

    La République Islamique a, jusqu’à présent, réussi à atteindre ses objectifs. Ils ont profité de l’opportunité offerte par les sanctions étasuniennes pour réaliser leurs rêves néolibéraux, afin à la fois de combler le déficit actuel du budget et d’augmenter les opérations militaires dans la région. Pour ce faire, ils ont fermé Internet et en ont profité pour massacrer brutalement leurs opposant-es. Sur le plan international, il n’y a pas de couverture spécifique par les médias, pas de condamnation internationale de la répression d’État et très peu de solidarité de la gauche mondiale. En d’autres mots, le bain de sang se déroule en silence. Et les choses se déroulent ainsi parce que, là où les classes opprimées d’Iran et du Moyen-Orien n’ont aucune illusion sur le prétendu rôle « anti-impérialiste » de la République Islamique, beaucoup à gauche continuent à croire au vernis idéologique auto-proclamée du régime, qui se présente comme une force anti-impérialiste face aux Etats-Unis et à ses alliés dans la région.

    Nous, signataires du monde académique ou militant, invitons la gauche mondiale à briser son silence et à exprimer sa solidarité avec le peuple d’Iran et sa résistance. Selon nous, il est inutile de demander quoique ce soit à la République Islamique mais nous demandons que nos camarades du monde entier se positionnent, par tous les moyens possibles, comme les porte-voix des opprimé-es en Iran qui se retrouvent suffoqué-es par l’isolation forcée. Nous appelons également la gauche internationale à condamner les atrocités du régime contre son propre peuple. Finalement, nous nous tenons aux côtés des manifestant-es iranien-nes qui réclament leur dignité en refusant l’austérité, l’autoritarisme, la militarisation de la société, ainsi que toutes les autres formes de domination qui limitent leur autonomie et leur liberté.

    Traduit depuis l’anglais par la commission internationale de l’UCL

    Signataires :

    • Adrienne Bonnet (Comédienne/Metteure en scène) ;
    • Arnaud François ;
    • Amin Hosouri (Leftist militant, Germany) ;
    • Amir Kianpour ;
    • Dr. Angela Dimitrakaki (University of Edinburgh) ;
    • Antifascist Culture (Αντιφασιστικός Πολιτισμός, Greece) ;
    • Azadeh Shourmand (Feminist militant) ;
    • Dr. Barbara Umrath (Researcher, Germany) ;
    • Behnam Amini (York University, Canada) ;
    • Behrang Pourhosseini (ATER Chargé de Cours au Département de Philosophie, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) ;
    • Bob Brecher (Professor of Moral Philosophy Director, Centre for Applied Philosophy, Politics & Ethics University of Brighton) ;
    • The Campaign to Defend Haft Tapeh Prisoners (Iran) ;
    • Catherine Malabou ;
    • Committee of Solidarity with Hong Kong (Independent, militant collective, Hong Kong) ;
    • Clint Burnham (Professor and Chair of Graduate Program Department of English Simon Fraser University) ;
    • Cinzia Arruzza ;
    • Dariush Arjmandi (Sweden) ;
    • David Harvey (Distingished Professor, The Graduate Center, The City University of New York) ;
    • Dinah Rajak (University of Sussex) ;
    • Dr Andrea Brock (Lecturer, University of Sussex) ;
    • Éric Alliez (Professor of Philosophy, Paris 8). ;
    • Éric Michaud (directeur d’études Ehess, Paris) ;
    • Etienne Balibar (Ancien Professeur à l’Université de Paris-Nanterre) ;
    • Gholam Khiabany (Gholam Khiabany) ;
    • Greg Albo (Professor York University, Toronto) ;
    • Homayon Iwani (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism”) ;
    • Hostis Journal ;
    • Ivana Bago (Independent Scholar, Zagreb) ;
    • Iman Ganji (Freie universität berlin) ;
    • Jacob Rogozinski (philosopher, professor at Strasbourg University) ;
    • Jaleh Jane Mansour ;
    • Kaveh Kermanshahi (Human rights activist) ;
    • Matthieu Renault (Associate Professor, University Paris 8) ;
    • Manjanigh Collective (Slingers, Germany) ;
    • Mehrdad Emami (Phd Candidate, Middle East Technical University, Turkey) ;
    • Mohadese Zare ;
    • Meredith Tax (writer, New York) ;
    • Nazanin Noori ;
    • Nicholas S.M. Matheou (Researcher at the Institute of Historical Research, University of London) ;
    • Jean-Christophe Goddard (Université de Toulouse Jean-Jaurès Coordinateur du Consortium Erasmus Mundus EuroPhilosophie) ;
    • Jean-Claude Bonne (directeur d’études École des Hautes Études en Sciences Sociales Paris) ;
    • Jeff Derksen ;
    • John Simoulidis (Assistant Professor, Department of Social Science, York University) ;
    • Jose Rosales (PhD candidate, Stony Brook University) ;
    • Judith Rodenbeck (Associate Professor Media & Cultural Studies University of California, Riverside) ;
    • Jules Falquet (Sociologist, feminist, Université de Paris) ;
    • Kamran Matin (Sussex University, International Relations Department) ;
    • Kanishka Goonewardena (Associate Professor, University of Toronto, Department of Geography and Planning) ;
    • Kollektiv aus Bremen (Germany) ;
    • Mahmoud Khalili (Ex-political prisoner and editorial member of the “Prison’s Dialogue”) ;
    • Mohammed Reza Nikfar ;
    • Mojdeh Arassi (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism”) ;
    • Michael Hardt ;
    • Mariana Silver (Artist) ;
    • Nantes Révolté (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Nara Cladera (Réseau syndical international de solidarité et de lutes) ;
    • Patricia Morton (Associate Professor, Media and Cultural Studies Department University of California, Riverside) ;
    • Plateforme d’enquêtes militants (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Plan C, Kurdistan Cluster (Independent Collective, London) ;
    • Peter Hallward (The author of ‘Damming the Flood’) ;
    • Peter Hudis (Professor of Philosophy, Oakton Community College, USA) ;
    • Prison’s Dialogue (An initiative of Iran’s exiled former political prisoners) ;
    • Raymond Bellour (Directeur de recherche honoraire au CNRS) ;
    • Rose-Anne Gush (Lecturer in Art Theory/Art History, University of Applied Arts, Vienna.) ;
    • Rouen dans la rue (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Sabine Bitter ;
    • Sai Englert ;
    • Sasan Sedghinia (independent left Researcher) ;
    • Sama Khosravi Ooryad (Utrecht University) ;
    • Saman Aftabkaaran (independent researcher and militant) ;
    • Sanem Güvenç (Emily Carr University of Art and Design) ;
    • Sandro Chignola, Professeur (Università di Padova) ;
    • Saygın Salgırlı (University of British Columbia) ;
    • Sebastian Budgen ;
    • Sina Zekavat ;
    • Siavash Mahmoudi (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism” ;
    • SOAS Students Union ;
    • Stefan Kipfer (Associate Professor, Faculty of Environmental Studies, York University) ;
    • Tatiana Mellema (PhD student Art History UBC) ;
    • Dr. T’ai Smith (University of British Columbia) ;
    • Trevor Stark (Assistant Professor of Art History, Department of Art, University of Calgary) ;
    • Union communiste libertaire (France)


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    Contre les violences machistes : révolte féministe

    25 Nov 2019

    Cette nouvelle journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes doit être une réussite et le début d’une lutte effective.

    Les violences faites aux femmes – physiques et psychologiques – sont innombrables et touchent tous les domaines de leur vie, tous les lieux où elles circulent, toutes sont concernées quels que soient leur âge et leur condition sociale. Samedi 19 octobre le nombre de féminicides depuis ce début d’année a dépassé celui de 2018. L’année dernière 121 femmes ont été violemment assassinées par leur conjoint ou leur ex. Cette année, en novembre plus de 130 femmes ont été tuées.

    Partout dans le monde, des femmes luttent pour dénoncer les violences dont elles sont la cible principale. Ces violences sont engendrées par un système patriarcal et hétérosexuel qui assied son pouvoir sur des siècles de domination masculine, et qui entraîne un continuum de violences (harcèlement moral et sexuel, agressions, viols, assassinats) et d’inégalités (économiques, sociales, politiques).

    Si nous soutenons les luttes pour des mesures législatives concrètes pouvant faciliter la vie de toutes, ici et maintenant, elles ne peuvent être suffisantes. Pour l’émancipation de toutes, nous devons lutter en même temps contre tous les systèmes de domination et d’exploitation : l’hétéro-patriarcat bien sûr, mais aussi le racisme, le capitalisme…

    Tous ces systèmes oppressifs sont dépendants les uns des autres. Ils travaillent tous ensemble pour se renforcer l’un l’autre ; l’un ne peut disparaître seul, ils doivent disparaître ensemble.

    Un système raciste…

    Le contexte actuel est marqué par l’expression quotidienne du racisme. Nous luttons donc contre les politiques répressives et racistes qui visent les femmes migrantes, sans-papiers, étrangères. La question islamophobe est en ce moment plus prégnante encore : les femmes voilées, par leur visibilité, sont les premières victimes du déferlement actuel de violences et de haine.

    Nous dénonçons l’esclavage sexuel et le système prostitutionnel subis par beaucoup de femmes sans papiers et migrantes, ainsi que la répression policière favorisant les violences quotidiennes auxquelles elles doivent faire face.

    … et capitaliste

    Les attaques contre le droit du travail ont en premier lieu touché les femmes, qui occupent la majeure partie des emplois précaires, et dont les salaires sont toujours très inférieurs à ceux des hommes.

    La casse du système de retraite par répartition induit de fait une baisse générale des pensions des femmes, et celle de l’assurance chômage pousse de nombreuses femmes hors du champ d’indemnisation. Un nouveau mode de prise en compte des revenus du conjoint a été annoncé pour le calcul de l’allocation aux adultes handicapé ⋅ es (AAH) condamnant les femmes handicapées à être dépendantes financièrement de leur conjoint.

    Avec la dégradation des conditions matérielles d’existence, les femmes sont davantage soumises aux pressions et aux violences, que ce soit sur le lieu de travail ou dans la sphère conjugale et familiale.

    Nous sommes communistes libertaires. Nous luttons pour une société débarrassée des systèmes d’oppressions et d’exploitation qui la structurent.

    Le renforcement de l’État et de ses institutions, de la famille ou des religions, n’est pas la solution. Nous avons besoin de revendications immédiates, d’organisation et de perspectives pour un changement radical de société !

    Les systèmes de domination ne seront pas éradiqués uniquement par des actions de pédagogie reposant sur les bonnes volontés individuelles.

    Lutter contre les violences sexistes et sexuelles, c’est construire un véritable rapport de force vis-à-vis des institutions. Pour construire ce rapport de force, nous appelons à l’auto-organisation politique des femmes !

    Partout, construisons des contre-pouvoirs féministes.

    ORGANISONS-NOUS ! LUTTONS !


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    Pour un 23 novembre de luttes !

    22 Nov 2019

    Ce samedi 23 novembre sera une journée de lutte pour l’élimination de toutes les violences contre les femmes. Partout dans le monde, des femmes luttent pour dénoncer les violences dont elles sont la cible principale. L’UCL appelle donc à se mobiliser dans toutes les villes pour l’émancipation de toutes les femmes et contre toutes les violences sexuelles et sexistes.

    Tous les deux jours une femme est tuée et depuis le début de l’année, le nombre de féminicides a dépassé celui de 2018. Les violences sexistes et sexuelles sont engendrées par le système politique, économique et social qu’est le patriarcat. Ce système de domination et d’exploitation est à l’origine des violences (agressions, harcèlement moral et sexuel, viols, assassinats) comme des inégalités économiques et sociales. Peu importent les grenelles et coup de communication pseudo féministes, le constat reste le même. L’État, sa police et sa justice protègent le système patriarcal : les violences faites aux femmes s’accroissent, elles demeurent toujours largement impunies en France. Face aux violences quotidiennes, les femmes sont laissées en proie à leurs agresseurs et assassins que ce soit au sein des couples, au travail, dans les lieux d’études, dans la rue etc.

    La précarisation du travail (réformes des retraites et du chômage) et la destruction des acquis sociaux (fermeture de maternité, des Plannings familiaux, et des centres IVG…) touche en premier lieu les femmes, toujours moins bien payées que les hommes et davantage présentes dans les emplois précaires. Ceci, combiné à un engagement dérisoire en termes de moyen pour lutter contre les violences faites aux femmes et à la diminution des ressources allouées aux associations.

    De plus, c’est parce que l’État agite le voile musulman comme bouc émissaire pour cacher la casse des acquis sociaux, et s’attaque à l’immigration que nous devons nous organiser de façon solidaire face à toutes les politiques répressives et racistes qui visent les femmes migrantes, sans-papiers, étrangères et toutes les femmes qui y sont assimilées. Tout comme nous devons nous organiser face aux violences LGBTI-phobes qui répondent aux mêmes logiques hétéro-patriarcales que les violences faites aux femmes.

    Cette nouvelle journée de lutte doit être une réussite et le début d’une lutte effective car, le combat féministe est une question de vie ou de mort.

    Retrouvons-nous dans toutes les villes le 23 novembre Partout, construisons des contre-pouvoirs féministes ! Organisons-nous ! Luttons !



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    Que décembre soit bouillant !

    15 Nov 2019

    Et si le conflit pour nos retraites devenait le point de rencontre de toutes les luttes ? Le moyen de mettre enfin un coup d’arrêt à ce gouvernement et à la casse sociale et de reprendre l’offensive ? Et si décembre était enfin le mois de l’explosion du ras-le-bol et de la colère ? Nous sommes des milliers à l’espérer, mais pas question d’attendre, il faut préparer et organiser. A un mois du 5, faisons le point.

    Depuis des mois, le gouvernement prépare une « réforme » des retraites qui constitue une nouvelle attaque en règle contre les travailleurs et travailleuses. Le projet, comme son calendrier, est maintenu dans le flou par le gouvernement. Une seule certitude : leur objectif est de baisser les pensions pour augmenter les profits !

    Craint-il une cristallisation des colères, nombreuses dans le pays, autour de ce sujet ? Bien sûr ! En tout cas nous savons qu’il s’agit de porter le coup fatal aux systèmes de retraites actuels. Passer du système par répartition à un système par points, mettre fin aux régimes spéciaux, mais aussi à la prise en compte de la pénibilité de certains métiers. La baisse du montant des retraites constituera une incitation, pour celles et ceux qui en ont les moyens seulement, de souscrire à une retraite complémentaire par capitalisation, auprès de fonds de pension. Régimes spéciaux, public ou privé… nous serons toutes et tous perdant-e-s.

    Le jeudi 5 décembre, c’est la date qui est en perspective depuis fin septembre face au projet. Initialement appelée par l’intersyndicale RATP comme début d’une grève illimitée, Solidaires s’y est greffé début octobre puis des Unions Départementales et fédérations CGT, chaque jours plus nombreuses, ont emboîté le pas. Des intersyndicales départementales regroupant CGT FO Solidaires FSU et organisations de jeunesse multiplient les appels à une lutte prolongée à compter de cette date. Et une intersyndicale nationale CGT-FO-FSU-Solidaires appelle clairement à ce que le 5 décembre soit une « première journée » de grève.

    Réussir la journée du 5 décembre

    Soyons clair, réussir la journée du 5 est une priorité fondamentale. Plus la grève sera forte, plus les manifestations seront massives, plus il sera envisageable de reconduire le 6 et les jours suivants. Chacune et chacun doit prendre sa part dans cette construction de la grève reconductible, car personne ne le fera à notre place !

    L’appel intersyndical CGT-FO-FSU-Solidaires, même si il n’évoque pas la question de la reconduction, à l’intérêt de faciliter la construction d’une mobilisation unitaire, y compris en portant la question des modalités d’actions en AG auprès des salarié.es. Évidemment, la préparation même du 5 doit s’articuler à l’idée de la reconduction les jours suivants. Pour cela, le travail de mobilisation dans les entreprises et sur les territoires, est l’enjeu principal ; poursuivre la grève le 6, suppose que le 5 il y ait beaucoup de grévistes, et qu’ils/elles puissent tenir des assemblées générales suffisamment représentatives pour décider une poursuite effective du mouvement.

     » Il faut que décembre soit le plus chaud possible avec le plus de grèves reconductibles « 

    Née en juin dernier du mariage entre Alternative Libertaire (AL) et la Coordination des Groupes Anarchistes (CGA), l’Union Communiste Libertaire (UCL) veut une  » démocratie directe, l’autogestion et le fédéralisme « , le tout obtenu au travers des luttes. Théo Roumier, membre de l’UCL, est l’invité de la Midinale.

    Il faut aussi que les grévistes sortent du tête à tête dans l’entreprise pour tisser les liens avec les autres salarié.es en lutte des environs. Les organisations interprofessionnelles, unions locales et départementales, devraient jouer un rôle déterminant dans ce sens en organisant la solidarité et la convergence de proximité.

    Au delà de la réforme des retraites, le 5 décembre et les jours qui suivent doivent être le moment de ralliement de toutes les colères déjà présentes. Gilets jaunes, retraité.es, privé.es d’emploi, hôpitaux, climat, pompiers, éducation, … Nous avons besoin de nous unir pour faire reculer ce pouvoir. Il faut à notre camp une victoire, pour reprendre confiance et aller plus loin.

    Le meilleur des blocages, c’est la grève !

    Le 13 septembre, Paris a tourné au ralenti, des bouchons monstres, des gares désertes, des milliers de rendez-vous et réunions annulés… Les agents de la RATP, en cessant massivement le travail, ont fait la démonstration que le meilleur moyen de paralyser l’économie et de taper au portefeuille des patrons : c’est la grève. Bien sûr, il ne s’agit pas de mettre en concurrence les différents modes d’action mais alors que la question du blocage de l’économie se pose régulièrement, chez les gilets jaunes ou dans les collectifs pour le climat, la grève de la RATP aura eu plus d’impact que bien des actions de blocages.

    Néanmoins, toutes les actions qui contribueront à paralyser l’économie seront utiles a partir du 5 décembre. De ce point de vue, l’appel de l’assemblée des assemblées de gilets jaunes à prendre part à la grève va clairement dans le bon sens et leur expérience sera précieuse pour que la contestation s’installe partout sur le territoire.

    Certain.es diront, à juste titre, que si cette grève a un tel impact c’est qu’il s’agit là d’un secteur clé et que tous les salarié·es ne disposent pas d’une telle force. Il est vrai que des secteurs comme celui des transports, de la logistique ou de l’énergie ont une capacité particulièrement forte à bloquer l’économie. Mais la grève par procuration, en laissant seulement certains secteurs assumer le rapport de force, pourrait être fatale. Et ce n’est qu’en s’attaquant aux profits patronaux que nous les contraindront à céder.

    Éviter le piège de la grève par procuration

    Si nous pensons que nous devons tout faire pour réussir le 5 décembre, ce qui se dessine n’est, en effet, pas sans risques pour autant. Il y a aujourd’hui encore un fossé certain entre le niveau général de mobilisation dans le salariat (en témoigne la faible mobilisation du 24 septembre) et les secteurs porteurs du 5 décembre, RATP en tête.

    Il faut tout faire pour éviter que les secteurs combatifs restent isolés et que les salarié.es potentiellement mobilisables rentrent dans le principe d’une grève par procuration. Lorsque les grèves sont isolées, comme celle des cheminot·es en 2018 (sans revenir sur le choix problématique d’une succession de grèves de 48 heures), le pouvoir n’a qu’à jouer la montre.

    Mais lorsque les grèves s’étendent et se généralisent, notre force s’en trouve décuplée, et le pouvoir peut alors être débordé. La reconductible ne doit pas être identifiée à la mobilisation des régimes spéciaux mais à la mobilisation contre l’ensemble du projet du gouvernement. Il faut marteler que public ou privé, régimes spéciaux ou non, nous sommes toutes et tous perdant.es avec cette « réforme ». Nous avons encore un mois à travailler à ce que la dynamique du 5 ne parle pas qu’à certains secteurs mais fasse écho à l’ensemble des salarié.es et plus largement à toutes celles et ceux qui en ont ras le bol de ce gouvernement au service des riches. La grève générale, c’est toutes et tous ensemble, personne ne la fera à notre place !

    Pour un mouvement contrôlé par la base

    Le 5 décembre est un jeudi. Cela veut dire qu’il faudra reconduire le plus massivement possible le vendredi. Et pour une partie du salariat, tenir le samedi et le dimanche. Puis trouver la force de continuer et rebondir le lundi et les jours qui suivent. Dès le jeudi, notre priorité doit être de se rassembler sur nos lieux de travail, de réunir nos collègues en assemblée générale. C’est collectivement qu’il faut décider ou non de la reconduction de la grève, sans laisser la décision à d’autres ni rester dans l’attentisme des autres secteurs. Des rassemblements de grévistes le vendredi, des grandes manifestations le samedi, seraient de bons point d’appuis.

    C’est dans ce sens que les militantes et militants de l’Union communiste libertaire, à leur modeste échelle, interviennent dès à présent, syndicalistes dans leurs entreprises et leurs services, dans leurs UL et UD. Mais aussi dans les lieux d’études, les quartiers ou les divers collectifs militants. La victoire est possible et nous pouvons encore être surpris d’ici le 5. Qui ne le fut pas il y a un an avec les Gilets jaunes ? Qui ne le fut pas il y a quelques jours avec le droit de retrait des cheminot.es puis la grève spontanée des technicentres SNCF ?

    Partout où nous sommes, informons, discutons, organisons. Il n’y a pas une minute à perdre pour préparer cette grève reconductible. Que décembre soit bouillant !

    Union communiste libertaire, 6 novembre 2019



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    Communiqué de soutien aux mobilisations du peuple catalan

    03 Nov 2019

    De nouveau le peuple de Catalogne est descendu dans les rues. Le même peuple qui, il y a deux ans était sorti défendre la convocation à un référendum populaire pour l’indépendance. L’État espagnol lui avait répondu par la répression. La réponse populaire quant à elle a été la grève générale convoquée par l’Intersyndical-CSC et IAC et suivie par la CGT, la CNT et Solidarité Ouvrière, avec le soutien d’EMBAT et d’autres organisations du camp anarchiste, qui ont émis à ce moment une déclaration claire et très lucide sur le processus et la lutte en cours.

    Deux ans plus tard, l’État espagnol condamne les principaux responsables du gouvernement bourgeois Catalan. Cet acte a mobilisé l’ensemble du peuple Catalan contre le gouvernement de la Monarchie Constitutionnelle espagnole qui a répondu, encore une fois, par une féroce répression de la main de la police catalane, les Mossos de Esquadra [1], connu pour leur brutalité. La sentence envers les 12 politiciens catalans marque un tournant dans la répression judiciaire applicable de manière générale,car ils sont condamnés pour acte de « sédition » ce qui peut englober n’importe quelles manifestations publiques, et par conséquent c’est dans toute la Catalogne et dans toute l’Espagne- qu’un régime autoritaire qui vise à contenir la contestation sociale se met en place. C’est pour cela qu’une véritable situation de désobéissance populaire s’est développée, et que les rues ont été massivement investies par le peuple.

    Le problème ne se limite pas qu’à l’indépendance de la Catalogne. C’est la constitution de 1978 et le pacte de Moncloa, qui ont créé un ordre politique, juridique et économique qui a laissé intacts les principaux ressorts de la dictature franquiste et qui a garanti l’impunité des génocidaires, avec l’appui favorable de la gauche électorale. Les mobilisations de ces derniers jours remettent sur le devant de la scène les revendications liées au travail, celles pour une meilleure éducation, pour une meilleure santé, celles contre les expulsions des logements, et toutes les revendications populaires récemment soutenues. Elles démontrent l’exaspération du peuple face à autant de dépossession et de mépris envers les revendications populaires de la part de ceux d’en haut, et en particulier de l’Etat espagnol -mais aussi de la bourgeoisie catalane-. A ces revendications et ces mobilisations, ils répondent par la répression, comme celle que nous vivons ces derniers jours en Amérique Latine.

    Dans le cadre de cette lutte, nos camarades d’EMBAT (Orgnisation politique spécifique de Catalogne), de la CGT catalane, de la CNT et de Solidaridad Obrera sont au premier plan, et impulsent les mobilisations, en y mettant au centre les thématiques sociales et populaires. Et en promouvant le développement d’organisations populaires fortes ainsi que la mobilisation de celles et ceux d’en bas. Tout notre soutien va aux camarades anarchistes, anarcho-syndicalistes et libertaires organisé.e.s de Catalogne !

    Cette même Catalogne qui a joué un rôle de premier plan dans la glorieuse révolution espagnole et qui l’a élargie à d’autres régions de ce territoire au pas de la colonne Durruti, est aujourd’hui bien vivante et répond présente !

    Toute notre solidarité et notre soutien au peuple catalan et à tous les peuples qui résistent aux abus d’où qu’ils viennent, et qui luttent pour une autre société.

    Pour la construction du pouvoir populaire !

    Pour le socialisme et pour la liberté !

    Vive celles et ceux qui luttent !


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    L’UCL adopte son logo, orné d’un merle

    06 Oct 2019

    Les militantes et militants de l’UCL ont choisi, parmi 30 propositions, celle d’un merle noir, aux ailes teintées de rouge.

    Un merle moqueur. Celui de la chanson Le Temps des cerises.

    C’est le symbole adopté par l’Union communiste libertaire (UCL), trois mois après son congrès fondateur.

    La référence à la Commune de Paris coule de source. Épisode important de la lutte des classes en France, elle continue d’inspirer nos combats.

    Pied de nez aux puissants, d’hier comme d’aujourd’hui, ce merle moqueur évoque l’ancrage de l’UCL dans une histoire qui court des internationalistes de 1871 à nos jours : l’espérance de celles et ceux qui ne renonceront jamais à contester et à bouleverser l’ordre du monde.

    Une symbolique non traditionnelle

    Il s’agit d’un choix non traditionnel. On ne trouve en effet guère d’oiseaux dans la symbolique libertaire en Europe, qui foisonne d’étoiles rouge et noir, de poings dressés, de A cerclés ou de chats au poil hérissé. On en trouve plus communément en Amérique latine. La Fédération anarchiste de Rio de Janeiro, par exemple, a pour emblème le tangara scarlate (tiê-sangue), un bel oiseau forestier rouge et noir, rattaché à l’imaginaire des résistances autochtones à la colonisation.

    Pas moins de 30 propositions de logos avaient été déposées cet été, auxquelles chaque militante et militant de l’UCL a pu attribuer une note. Le merle étant arrivé en tête, il a été soumis à un vote de confirmation, clos le 28 septembre, et a recueilli 69,7% d’approbation (une décision aux deux tiers était requise).

    Ce logo apparaîtra donc bientôt, sous diverses variantes, sur les drapeaux, les tracts, le journal, le web, les autocollants et l’ensemble des supports de l’organisation. Son merle aux ailes noires teintées de rouge – deux couleurs du mouvement ouvrier, symbolisant le communisme libertaire – pourra aussi se parer de vert, de violet et d’autres couleurs… parce que notre révolution ne se fera pas sans justice climatique, sans abattre le patriarcat, sans briser la mécanique raciste.

    Union communiste libertaire, le 3 octobre 2019


    Par Sylvain Communiqués UCL

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    Vivent les sans-papiers en grève !

    06 Oct 2019

    Depuis le 1er octobre, des travailleuses et travailleurs sans-papiers de dix entreprises sont en grève pour exiger leur régularisation. L’UCL les soutient car c’est dans la lutte que nous gagnerons de nouveaux droits !

    La situation des personnes exilées en France est inhumaine. Ils et elles sont à la fois sur-exploité-es au boulot par des patrons véreux et soumis-es à la répression policière et judiciaire dans tous les pans de leur vie. Sans parler du logement, qui, quand ils y ont accès, est indécent.

    Pire encore ! Ils et elles cotisent pour nos retraites, pour notre assurance-chômage, pour notre assurance maladie… mais sans pouvoir en profiter en retour ! Cette situation inadmissible est hypocrite à plus d’un titre. S’ils sont employés, c’est bien qu’ils sont indispensables dans de nombreux secteurs économiques.

    Par ailleurs, souvent, leurs patrons profitent de leur situation administrative pour les exploiter plus encore que les travailleurs ayant la nationalité française. Paye en-dessous du SMIC, heures sup non payées, condition de travail déplorables… les patrons ne reculent devant rien pour augmenter leur profit sur le dos de celles et ceux qui ont dû fuir leur pays.

    Mais des travailleurs et des travailleuses sans-papiers ont décidé aujourd’hui de se mettre en grève pour exiger leur régularisation ! C’est en effet par la lutte que l’on arrache des droits. La CGT anime cette grève.

    L’Union Communiste Libertaire appelle à la solidarité la plus large possible ! Donnons à leur caisse de grève via l’Union Régionale Ile de France et allons les rencontrer sur l’un de leurs 10 piquets de grève.

    Pour soutenir les grévistes, envoyez vos dons à :
    Union régionale Île-de-France CGT
    263 rue de Paris, case 455
    93514 Montreuil Cedex
    (Mentionner au dos du chèque : « Grève des travailleuses et travailleurs sans papiers »)

    Cette grève doit montrer l’exemple et rappeler que nous exigeons la liberté de circulation totale. Personne n’est illégal !

    Union communiste libertaire, le 1er octobre 2019



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    Incendie à Rouen : sortons du capitalisme pyromane

    06 Oct 2019

    Suite à l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, de nombreuses questions se posent. L’inaction et les mensonges des pouvoirs publics sont insupportables pour les populations locales, alors que le patron de l’usine s’engraisse depuis de nombreuses années sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Une réaction écologiste et sociale d’ampleur est indispensable pour que ce genre d’accident ne soit plus jamais possible.

    Le 26 septembre 2019, un incendie s’est déclaré dans l’usine Lubrizol. Cette usine est classée Seveso, ce qui signifie qu’elle présente un risque d’accident majeur. Très vite, un nuage de produits chimiques inconnus s’est formé au-dessus de la région, et la pluie a fait son œuvre pour les déposer sur les gens et les bâtiments.

    Les exploité-es, premières victimes

    Les travailleurs et les travailleuses sont évidemment les premier-es touché-es dans ce genre de catastrophe. Car ils et elles travaillent possiblement à proximité des substances chimiques dans l’usine, mais aussi car les usines classées à haut risque sont en général établies dans des quartiers populaires ! C’est le cas de ce site de l’entreprise Lubrizol qui se situe dans la commune du Petit-Quevilly, dans l’agglomération rouennaise.

    Celles et ceux à qui l’on demande toujours des efforts, à qui l’on demande toujours de se rationner, sont en fait exposés les premier-es aux problèmes écologiques et sanitaires quand ils se déclarent. A quoi bon faire un effort sur sa consommation d’essence, pourtant indispensable quand on habite en territoire rural, sans transports en commun convenables, si l’on risque des maladies et des infirmités graves suite à ce type d’accident ?

    Une course aux profits protégée par les gouvernants

    Le propriétaire de l’usine est le milliardaire américain Warren Buffet. Celui-là même qui disait en 2005 à la chaîne de télé CNN, cynique autant que sincèrement convaincu et fier de lui, « C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et qui est en train de la gagner ». Et c’est exactement ce qui se joue ici. Assurer la sécurité d’une usine, ça coûte cher pour ce pauvre milliardaire. Pour augmenter les profits, quand on s’en fiche de la santé et de l’écologie, on peut toujours réduire cette marge.

    Et ce, sans grand risque en cas de problème ! En effet, en 2013, un incident s’était déjà produit dans cette même usine, entraînant un nuage de Mercaptan sur la ville. Cette situation gravissime avait abouti à une amende pour Lubrizol de… 4000 euros.

    Dans la situation actuelle, on voit encore que les pouvoirs en place protègent le propriétaire de l’usine. En ne donnant pas le nom des substances volatilisées, en minimisant la gravité du phénomène, en donnant des consignes contradictoires aux habitant-es…

    Reprendre la main sur nos vies en changeant la société

    On voit bien que ce n’est pas en laissant le pouvoir à des dirigeants qui sont tous du côtés des patrons que l’on pourra prendre soin de notre santé et de notre environnement ! C’est pour ça que la question écologique est intimement liée à la question sociale : déjà parce que les exploité-es sont les premières victimes des désastres écologiques, ensuite parce que le capitalisme et sa recherche effrénée des profits est incompatible avec un mode de vie qui maintient nos environnements vivables.

    Pour sortir de la spirale infernale des terres polluées, de notre santé en danger, du réchauffement climatique et des atteinte à la biodiversité, il faut que les travailleuses et les travailleurs prennent le pouvoir. Car les capitalistes confisquent aux classes populaires les moyens de choisir comment elles consomment, comment elles produisent, comment elles se déplacent, etc. Ils les contraignent donc à participer à la destruction de l’environnement. L’usine Lubrizol produit des lubrifiants pour voitures. Mais aurions-nous même besoin d’autant de voitures s’il y avait des transports en commun convenables partout, un vrai service public du transport, pourtant en cours de démantèlement par le gouvernement ?

    A l’inverse, nous avons besoin d’une révolution des modes de production et des modes de vie, qui ne passera que par une maîtrise de la production par les travailleurs et les travailleuses.

    Union communiste libertaire, le 27 septembre 2019



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    La force des femmes change le monde, rejoignez-nous au sein de l’UCL

    04 Sep 2019

    Notre organisation, l’Union communiste libertaire (UCL) a été créée le 8 juin 2019. Elle est née de la fusion entre Alternative libertaire (AL) et la Coordination des groupes anarchistes (CGA). Les femmes de ces deux organisations ont largement pris part à ce processus de fondation. Aujourd’hui, nombre de camarades communistes libertaires nous rejoignent pour poursuivre avec nous l’important travail entamé sur les luttes féministes, antipatriarcales : formations, soutien à l’auto-organisation des femmes, développement et diffusion de pratiques et outils féministes, des espaces non-mixtes, solidarité de nos allié · es etc, protection des femmes au sein et hors de l’organisation.

    Quand les femmes se lèvent, les peuples avancent

    Partout dans le monde, les femmes révolutionnaires s’organisent et luttent plus que jamais pour défendre leurs droits, dénoncer les violences machistes, combattre le patriarcat et le capitalisme.

    Le 8 mars 2018, les femmes zapatistes ont organisé une rencontre qui a réuni 8 000 femmes du monde entier qui luttent. Elles ont alors affirmé la nécessité d’en finir avec le système capitaliste patriarcal. Dans toute l’Amérique latine, de nombreuses manifestations sont organisées pour dénoncer les féminicides sous le slogan « Ni una menos » (« pas une de moins »). Au Brésil, les femmes sont descendues dans la rue contre l’élection du candidat d’extrême droite Bolsonaro, reprenant « Ele Nao » (Pas lui).

    Les 8 mars 2018 et 2019, les femmes ont réussi à s’unir et se rassembler par millions dans les principales villes espagnoles. Les femmes kurdes construisent un mouvement féministe antipartriarcal fort et préparent une rencontre des femmes du monde pour 2020.

    Appuyons-nous sur ces expériences, trouvons la force de nous réunir et de nous organiser. Sans nous, les femmes, le monde ne fonctionne pas !

    Féministes libertaires, nous luttons contre toutes les oppressions

    Notre féminisme libertaire est au croisement des luttes contre toutes les exploitations et de toutes les oppressions. Il est anti- capitaliste, écologiste et anti-raciste. Nos aspirations démocratiques sont anti-étatiques. Nous ne pensons pas que le renforcement de l’État soit une solution, mais plutôt qu’il fait partie du problème, notamment parce qu’il précarise le travail, participe à la destruction des services publics, piétine nos conquis sociaux (fermeture de maternité, des Plannings familiaux, et des centres IVG…). Les femmes sont les premières victimes de ces politiques mortifères.

    Quant à la police et la justice, non seulement elles ne protègent pas les femmes, mais les laissent en proie à leurs agresseurs et assassins. Le nombre de féminicides à travers le monde et en France ne cesse d’augmenter. Les coups portés aux corps de femmes sont quotidiens. Les lois sont insuffisantes, et les moyens sont dérisoires face à cette urgence.

    Si nous luttons pour améliorer nos conditions de vie ici et maintenant, nous luttons aussi pour abolir le patriarcat. Le patriarcat est un système politique, économique et social basé sur la division sexuée du travail au travers de l’exploitation domestique et de la domination de nos corps, de nos vies et de nos sexualités. Il repose sur la soumission physique, psychique et économique des femmes. Tout écart de ces assignations est sanctionné pour assurer le maintien de l’ordre social et sexué. À ce titre, nous affirmons que les luttes féministes et anti-LGBTIphobie sont étroitement liées et doivent être portées côte-à-côte sans effacer leurs spécificités.

    Aucun lieu n’échappe à la violence, aucun lieu n’échappera à notre vigilance

    C’est pourquoi nous sommes révolutionnaires, investies dans nos syndicats, nos associations, nos lieux de travail, de vie, nos collectifs. Aujourd’hui il est fondamental de nous unir, de faire front ensemble et nous appelons donc toutes celles qui se retrouvent dans ces valeurs à s’organiser avec nous pour mener à bien nos luttes.

    L’organisation est une arme ! Nous appelons dès maintenant les femmes à s’organiser, à construire partout des contre-pouvoirs, à développer des solidarités et des espaces d’émancipation, à nous rejoindre au sein de l’Union communiste libertaire.

    Vive celles qui luttent ! Toutes unies nous vaincrons !


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