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Vie de l’organisation – Page 13 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Vie de l’organisation


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    La neutralité du net ne s’oppose pas à une gestion politique des services

    21 Mar 2020

    Depuis le début du confinement en Europe, la question d’une éventuelle surcharge du trafic internet se pose. Ci-dessous, notre point de vue communiste libertaire sur la question du réseau.

    Côté services, la saturation se fait sentir. Par exemple, chez Skype et Whatsapp, les serveurs centraux ne tiennent apparemment pas la charge depuis le confinement italien. Charge qui aurait été encaissée avant l’achat de Skype par Microsoft : le logiciel fonctionnait alors en pair-à-pair (c’est-à-dire sans serveurs centraux).

    Le patron de Facebook Mark Zuckerberg a indiqué quant à lui lors d’une conférence de presse le 18 mars que les appels audio et vidéo, sur Whatsapp (propriété de Facebook) notamment, auraient doublé et que les ingénieurs de Facebook travailleraient déjà à renforcer l’infrastructure [1].

    À une autre échelle et idéologiquement plus proche de nous, l’association libriste d’éducation populaire Framasoft a bel et bien subi une surcharge au début du confinement, lorsque les ministères de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur ont — honteusement, sans consultation, et sans solliciter leurs propres services informatiques et ressources financières considérables — invité leurs personnels à utiliser les services de Framasoft (qui n’a ni les moyens de ni la vocation à se substituer à des ministères) [2].

    Quant au trafic global, des informations contradictoires circulent : d’un côté, la hausse de 70% qu’a vécue l’Italie suite à la fermeture des écoles serait épongeable [3] ; d’un autre côté, le 19 mars, le commissaire européen chargé du marché intérieur Thierry Breton s’est publiquement inquiété de la pression exercée sur le trafic [4]. Des sources internes chez Orange nous informent également que le conseil d’administration d’Orange douterait de la capacité du réseau à encaisser et qu’il faudrait prochainement choisir entre la 4G et la téléphonie.

    S’il nous parait difficile de trancher dès à présent la question de la possibilité d’une surcharge du trafic de grande ampleur à court terme, il est cependant politiquement indispensable d’en anticiper la possibilité.

    Des appels à « réguler » le trafic se font déjà entendre. Les hôpitaux ou l’Éducation Nationale sont prioritaires sur la pornographie ou le streaming Netflix et il faudrait donc favoriser les uns au détriment des autres. Cette régulation serait de la responsabilité des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), seuls techniquement capables de savoir qui fait quoi sur Internet et d’agir en temps réel, et donc de censurer. Thierry Breton a notamment invité les FAI à « prendre des mesures afin de prévenir et d’atténuer les effets de l’encombrement imminent des réseaux ».

    Nous ne remettons bien évidemment pas en cause la priorité des services publics hospitaliers ou éducatifs. Nous observons par contre que ces appels émanent des bouches qui, même hors temps de crise, réclament encore et toujours l’abolition de la neutralité du net, ce principe qui veut que les FAI ne soient que des facteurs de l’Internet, soumis comme les postiers et postières du monde physique à une interdiction d’ouvrir les enveloppes, et qui livrent donc indifféremment tout le « courrier ».

    La fin de la neutralité du net serait une aubaine pour les capitalistes, qui seraient dès lors en mesure de vendre comme offre de base un simple accès aux services de leur choix – typiquement, les partenaires GAFAM – et de reléguer le reste d’Internet – typiquement, les voix politiques ou médiatiques qui déplaisent au pouvoir – au rang d’options payantes. Nous observons également que la logique de pénurie-rationnement à l’œuvre derrière ces discours est la même que celle que nos dirigeants politiques nous resservent non-stop, jusqu’à l’écœurement, depuis des années, dans le cadre des politiques d’austérité budgétaire.

    Que l’on parle de réseau Internet ou d’argent public, nous, communistes libertaires, affirmons que les ressources existantes doivent être :

    • exposées à toutes et tous avec transparence et pédagogie, afin de permettre l’appropriation populaire des enjeux du problème ;
    • renforcées et développées, et non rationnées, si elles sont réellement jugées insuffisantes (l’argent existe, il suffit d’aller le chercher là où il est) ;
    • partagées selon des décisions politiques prises par le peuple et dans son intérêt, et non par l’État dans l’intérêt des capitalistes.

    Il appartient également au peuple de décider, dans un cadre autogestionnaire, comment mettre en œuvre ce partage sans remettre en cause la neutralité du net, principe égalitaire fondateur d’Internet. Dans le contexte actuel, il est par exemple envisageable :

    • de mettre en place un planning national des cours donnés par visioconférence, dans le cadre de la « continuité pédagogique », permettant de mieux répartir la charge et du même coup d’améliorer les conditions de vie des enseignant·es confinés, sans jamais les déposséder de leur métier et sans entretenir d’illusions sur les vertus pédagogiques du numérique ;
    • de contraindre YouTube à retirer l’option HD de ses vidéos ;
    • ou encore d’instaurer une très forte taxe sur le service de reproduction culturelle du patriarcat qu’est la pornographie, taxe permettant de contrebalancer la gratuité opportuniste mise en place ces derniers jours par les principales plateformes du secteur.

    Union communiste libertaire, le 21 mars 2020

    [1] Voir Coronavirus : Facebook veut éviter « l’effondrement » de ses serveurs face aux pics d’utilisation sur Le Monde.

    [2] Voir Framaconfinement, jour 01 (lundi 16 mars) sur le Framablog.

    [3] Voir En Italie, le confinement sature la bande passante sur NextImpact

    [4] Voir Thierry Breton veut éviter une paralysie de l’internet sur Mediapart.


    Par Sylvain Communiqués UCL Santé

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    En luttant contre le virus, transformer la société

    20 Mar 2020

    Depuis que l’épidémie de coronavirus a atteint la France, le gouvernement n’a cessé d’osciller entre des mesures d’endiguement – qui sont allées crescendo – et la volonté de préserver les profits des entreprises, en autorisant la continuité du travail dans des secteurs non essentiels.

    L’Union communiste libertaire, réunie en conférence exceptionnelle le 17 mars, pense qu’il faut inverser les priorités. La pandémie oblige à des mesures qui doivent nécessairement contrarier les capitalistes. Et qui prouveront que la société et l’économie peuvent tourner de façon radicalement différente.

    Pour enrayer l’épidémie

    1. Il faut des mesures barrières qui ne soient pas des mesures « de classe », contrairement à ce qui se passe aujourd’hui. Le confinement ne peut être fonction de la hiérarchie sociale, avec des cadres en télétravail et des ouvrières et ouvriers contraints de se rendre sur les sites de production. Le confinement ne peut être fonction de la hiérarchie sociale. Donc : fermeture de toutes les entreprises et services non essentiels, avec maintien intégral du revenu pour les travailleuses et travailleurs en chômage technique, y compris ceux et celles sous statut précaire (intérimaires, CDD, vacataires, etc.) ;

    2. Le travail ne doit être maintenu que dans les secteurs vitaux au soin, au ravitaillement et à l’information de la population. On pense notamment au système de santé, à l’agro-alimentaire, aux transports, à la distribution alimentaire et sanitaire, aux médias audiovisuels et Internet pour passer les consignes. Les travailleuses et travailleurs de ces secteurs sont en première ligne ; la sauvegarde de la population repose sur leurs épaules. Il faut les gratifier, les aider, les épauler, en commençant par assurer la prise en charge de leurs enfants, avec des mesures de prévention et de protection.

    3. À la fois pour des raisons d’efficacité et pour empêcher les indécents « coronaprofits » des profiteurs de crise, il faut réquisitionner les entreprises privées de ces secteurs, et les intégrer dans le service public, en plaçant leur fonctionnement sous le contrôle des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Ce sont eux et elles, en effet, qui sont les plus à même de savoir comment réorganiser les chaînes de production pour se prémunir du virus, avec des protocoles de prévention adaptés.

    4. Au-delà, ce sont l’ensemble de la production et des services qui doivent être en urgence réorganisés. L’industrie et les services doivent être entièrement tournés vers la production de matériel sanitaire et de protection, et l’assurance des moyens de subsistance pour toutes et tous. Si l’État et les patrons ne le veulent pas, alors c’est aux travailleuses et aux travailleurs de l’imposer.

    Les travailleuses et travailleurs qui assurent les soins et le ravitaillement sont en première ligne ; il faut les aider, les épauler, les gratifier. cc Pieter

    Pour éviter la réédition d’un tel chaos

    1. La situation actuelle démontre la nécessité de réquisitionner et de socialiser l’ensemble de l’industrie pharmaceutique. Cela permettra de relocaliser la production de médicaments, alors que la France est aujourd’hui dépendante des usines implantées en Inde et en Chine pour 60 à 80% des principes actifs. Cela permettra aussi de réorienter la recherche et développement vers la satisfaction des besoins réels, au lieu d’une production visant au profit et qui ruine la Sécurité sociale.

    2. Le système de santé doit également être révolutionné par la réquisition des cliniques privées et leur intégration dans le service public. Un service public renforcé par des embauches massives et la création de milliers de lits supplémentaires, avec un maillage territorial revitalisé. Depuis des mois, les personnels des urgences crient leur désespoir devant le délabrement de l’hôpital public après des décennies de démolition néolibérale. Les politiciens socialistes, gaullistes ou macronistes qui ont orchestré ce désastre auront du sang sur les mains, et il faut le dire haut et fort.

    3. La grande distribution qui, de Carrefour à Amazon, se frotte les mains de la situation actuelle et des profits géants qu’elle escompte engranger, doit également être réquisitionnée et placée sous contrôle de ses travailleuses et travailleurs. Cela leur permettra de se limiter à la distribution des produits vitaux, et de remettre à plat toute l’organisation d’un travail de plus en plus déshumanisé par la conjugaison du taylorisme et du contrôle digital.

    La grande distribution qui, de Carrefour à Amazon, se frotte les mains de la situation actuelle et des profits géants qu’elle escompte engranger, doit également être réquisitionnée et placée sous contrôle de ses travailleuses et travailleurs.

    Ce que les travailleuses et travailleurs peuvent faire

    1. Le mot d’ordre de « droit de retrait général » est le plus adapté à la période dans tous les secteurs non essentiels. Aujourd’hui, dans plusieurs grandes entreprises, des débrayages ont lieu pour se prémunir de la contagion. Mais des salarié·es hésitent encore devant les retenues sur salaire pour fait de grève. Il faut user, dès que possible du droit de retrait pour « danger grave et imminent ».

    2. Nous devons pratiquer l’entraide sociale, à l’échelon de chaque immeuble et de chaque quartier : pensons à nos voisines et voisins les plus fragiles, personnages âgées, à mobilité réduite, malades… qui ont du mal à se déplacer pour faire leurs courses. Pensons à nos voisines et voisins qui travaillent dans des secteurs essentiels, et qui ont besoin de faire garder leurs enfants… le tout en respectant les « gestes barrières ». Téléphone, Internet, applications, messages collés dans le hall de l’immeuble… il y a bien des choses à faire pour organiser cette entraide de proximité.

    3. Gardons-nous des méfiances xénophobes. Non, nos voisines et voisins d’origine asiatique ne sont pas dangereux, et d’ailleurs personne n’est spécifiquement dangereux. C’est l’Europe, et non la Chine, qui est aujourd’hui l’épicentre mondial de la pandémie.

    Il faut interdire la commande en ligne de produits non vitaux. A Amazon, de nombreuses et nombreux salarié·es font grève ou exercent leur droit de retrait.

    Pour limiter la casse sociale

    La pandémie aura été le déclencheur d’un krach boursier et d’une crise financière attendue depuis longtemps par toutes et tous les économistes sérieux. Suite à la crise de 2008, les États avaient en effet pompé des sommes colossales dans les fonds publics pour sauver les traders et les banques privées… qui par la suite n’ont quasiment rien changé de leurs pratiques. Une fois de plus donc, l’économie-casino va craquer, et ce sera dans des proportions sans doute bien pires qu’en 2008.

    Avec son cortège de licenciements et de sous-emploi, cette crise frappera en premier lieu les classes populaires qui vont affronter une hausse du chômage, des temps partiels, des boulots précaires… avec une baisse de revenu à la clef.

    Pour limiter la casse, il faut d’une part renforcer la protection sociale, pour amortir le choc, d’autre part faire payer le capital. Cela passe par :

    • l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et pas seulement sa suspension ;
    • l’abrogation de la casse des retraites, pas seulement sa suspension ;
    • l’allongement du délai pour pratiquer une IVG d’une durée égale à celle du confinement, pour désengorger les hôpitaux et anticiper les conséquences prévisibles du confinement ;
    • la gratuité des transports pour réduire les démarches, les attroupements et les vecteurs de contamination ;
    • l’interdiction des licenciements pendant la période de confinement, le maintien du salaire des personnels vacataires, intérimaires, en CDD et des salariés déguisés (auto-entrepreneurs ubérisés notamment). Le capital paiera : en 2019 encore, 60 milliards d’euros ont disparu dans les poches des actionnaires du CAC 40 (+ 12 % par rapport à l’année précédente) ;
    • la réquisition des logements vacants, des locations Airbnb et similaires, des chambres d’hôtels, pour mettre à l’abri, dans les conditions de confinement sanitaire dignes,des familles sans logis, des migrantes et des migrants qui survivent dans des campements sauvages, des ouvrières et ouvriers sans papiers qui sont parfois entassé·es dans des foyers ou des squats insalubres.
    • pour les bas revenus, un moratoire sur les loyers et les factures d’énergie, d’eau, de téléphone et d’Internet, l’interdiction des expulsions locatives au-delà du 28 mai.

    Le gouvernement est pris de cours par la situation. On peut donc lui imposer des choses, mais seulement si le mouvement social et syndical se retrousse les manches et essaie de prendre les choses à bras le corps. Il est donc crucial que toutes et tous les travailleurs conscients et déterminés s’emparent de l’outil syndical pour regrouper leurs collègues sur des bases solidaires et combatives.

    La société doit changer en profondeur

    Soyons clairs : ces mesures d’urgence sont parcellaires. Elles répondent à la nécessité d’enrayer l’épidémie et de limiter la casse sociale. Mais elles n’empêcheront pas la crise économique d’advenir, parce que celle-ci est le résultat du capitalisme et de l’économie de marché. Le virus n’en aura été que l’élément déclencheur.

    Face à cette situation inédite, le capitalisme a fait la preuve de sa défaillance mais l’État va chercher à maintenir par tous les moyens le système économique en place, quitte à prendre la main temporairement sur l’ensemble des activités économiques, en procédant de manière dirigiste à l’organisation de la production via des réquisitions.

    Pour le gouvernement, ce sera la seule alternative au chaos auquel mènerait le chacun-pour-soi.

    Pour nous, communistes libertaires, les mesures d’urgence que nous proposons comme les responsabilités qu’imposeront, prendront et exerceront dès aujourd’hui les travailleuses et les travailleurs dessinent une toute autre alternative. Nous avons un autre projet à défendre : un projet reposant sur l’entraide et l’égalité, avec une organisation stricte et planifiée de la production et de la distribution des biens essentiels mais sous contrôle des travailleuses et des travailleurs.

    Nous pensons qu’il est grand temps de repenser de fond en comble le fonctionnement de la société, de l’adapter aux capacités de chacun·e pour répondre aux besoins de tout le monde.

    Nous pouvons en finir avec ce système, en plaçant l’ensemble des moyens de production et de distribution entre les mains des travailleuses et des travailleurs, en remplaçant l’économie de marché par une économie socialisée et autogérée, et l’État par un système fédéraliste autogestionnaire.

    Texte issu des débats de la conférence exceptionnelle de l’UCL du 17 mars 2020



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    La Poste en appelle au service public pour mettre en danger la santé de ses personnels

    20 Mar 2020

    Depuis mardi midi, le pays est en confinement total. Cette mesure consiste à préserver les intérêts de la bourgeoisie plutôt qu’à protéger la population quand on continue d’envoyer les salarié·e·s au boulot sans penser qu’ils et elles vont, surtout à la Poste, côtoyer soit d’autres personnes soit des collègues de travail.

    Face à cela, un nombre de postier·e·s de plus en plus important on fait valoir leur droit de retrait. Plus de 120 sites (et ce chiffre grandit de jour en jour) ont donc fait valoir ce droit face à des patrons qui font preuve d’un mépris total pour le droit des postier·e·s.

    Droit de retrait contesté

    Ce droit de retrait est contesté par les directions menaçant les personnels de supprimer le salaire de la journée, même si pour l’instant rien n’a été prélevé. L’heure est à la répression dans l’entreprise. Une vraie répression quand il s’agit de menacer un directeur de site de faute grave quand il veut protéger ses agent·e·s. Répression, quand il s’agit d’interdire aux représentant·e·s du personnel de rendre visite et d’épauler les postier·e·s dans cette période difficile.

    Fautes de l’entreprise

    Bouteilles d’eau remplies de savon, intérimaires et sous-traitants non équipés de gel hydroalcoolique, sous-traitants venant travailler quand le/la conjoint·e est contaminée, la liste est longue des errements et des fautes de l’entreprise.

    Une « continuité du service public » bien pratique

    La Poste face à cela n’a qu’un discours : application de ce qui est préconisé par les autorités sanitaires et continuité du service public. Sauf que, quand on creuse un peu, on en est vraiment loin. Il s’agit avant tout d’envoyer les « soldat·e·s » postiers au front.

    Le service public pour La Poste consiste plutôt à savoir comment sauver les profits de l’entreprise ou cyniquement à exploiter la situation. D’un côté, certain·e·s se réjouissent de l’explosion probable des colis, n’ayant rien à envier à Amazon dont les salarié·e·s ont aussi fait valoir leur droit de retrait, de l’autre il s’agit de continuer à prélever les frais bancaires ou de bloquer les cartes ou mettre en interdit bancaires ceux et celles qui se sont précipité·e·s pour faire des provisions.

    La Poste ne doit pas décider

    Le discours sur le rôle essentiel de La Poste dans cette crise est de la tartufferie, surtout quand on pense que l’entreprise a été privatisée ! Le personnel est mis en danger et le service public n’est qu’un prétexte de plus. Dans un contexte où la vie des postier·e·s est menacé la seule solution : droit de retrait.

    Oui à un service public postal, mais ce n’est pas La Poste qui doit le décider, mais bien les postier·e·s et la population.

    Union communiste libertaire, le 20 mars 2020



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    Les précaires ne sont pas de la chair à patron

    20 Mar 2020

    La crise sanitaire est bien installée. Elle s’ajoute à une crise sociale ininterrompue. De nombreuses travailleuses et travailleurs enchaînent les périodes de chômages, les contrats d’intérim, les CDD et les petits boulots non-déclarés. Depuis des décennies, le code du travail est cassé, les règles sont assouplies pour les patrons. Aujourd’hui, les travailleuses et les travailleurs les plus précaires le payent, se retrouvant en première ligne, non seulement pour gérer la crise, mais aussi pour.. continuer à faire tourner le capitalisme.

    Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, l’a dit ce matin : il appelle les salarié-es des secteurs essentiels à se rendre au travail. Pourtant, ce ne sont pas que les secteurs essentiels qui continuent le boulot. L’industrie poursuit sa route, arrêtée seulement quand les chaines de logistiques sont brisées (même si certains, comme PSA, tentent de faire croire que c’est pour protégéer les salarié-es). Mais il faut bien se rendre compte d’un élément important : ce sont les travailleuses et les travailleurs précaires qui, dans les secteurs indispensables ou non, continuent majoritairement à faire tourner la machine dans des conditions souvent épouvantables.

    L’armée de réserve au boulot

    Dans plusieurs régions, le téléphone des intérimaires n’arrête pas de sonner en ce moment. Les agences leur proposent des missions dans tous les sens. Forcément, beaucoup d’ouvrier-es qui font tourner les boîtes sont en arrêt maladie ou s’occupent de leurs enfants à la maison. Alors qui de mieux que cette armée de réserve, ces millions de chômeurs et de chômeuses, pour combler les trous ? Bien entendu, les conditions de travail sont terribles. Pas de masques ni de gants ni de gel hydroalcoolique, un nettoyage de l’usine insuffisant, des distances de sécuritées non respectées… Tout ceci s’ajoute aux conditions déjà difficiles de ces boulots !

    Au revoir les intérimaires !

    Dans d’autres secteurs en revanche, c’est le contraire. Les contrats d’interim ou les CDD qui devaient commencer ces jours-ci sont annulés car l’activité baisse. On a vu des cas à la SNCF, dans la fonction publique territoriale… Bien sûr les contrats ne sont pas renouvelés. Ceci se traduit très concrètement par une impossibilité de payer le loyer, le gaz et l’électricité, et d’aller acheter de la nourriture ou du doliprane.

    La variable d’ajustement en temps de crise

    Les travailleuses et les travailleurs précaires, qui enchaînent en période habituelle les périodes travaillées ou non, comblant les trous dans un système capitaliste qui en profite pour baisser les salaires, se retrouvent aujourd’hui dans une situation inextricable : aller bosser, et risquer pour sa santé, mais aussi risquer de propager l’épidémie, ou rester chez soi, mais n’avoir aucun moyen de subsistance. Cependant déjà, certains et certaines refusent ces injustices. A Amazon, employeur d’intérimaires en pagaille, les salarié-es ont débrayé sur les sites de Montélimar, de Douai et de Chalon. Bien sûr, la direction fait peser sur elles et eux des menaces inacceptables pour casser cette juste rébellion.

    Des mesures urgentes à prendre

    Pour protéger les travailleuses et les travailleurs, il est urgent de prendre des décision à la mesure de la situation gravissime. C’est aussi l’occasion de changer de modèle de société, car on voit bien que le capitalisme est totalement inefficace. Il faut dès à présent interdire les licenciements, maintenir les salaires des travailleuses et des travailleurs des secteurs non indispensables et augmenter massivement les salaires. Il faut également annuler la récente réforme de l’assurance-chômage.

    Union communiste libertaire, le 19 mars 2020



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    Sans papiers, SDF, face à la précarité : la solidarité ou la mort

    19 Mar 2020

    Avec le Coronavirus comme le reste de l’année, les personnes sans-domicile comme les sans-papiers restent les grand.es oublié.es. Encore une fois l’Etat néglige complètement les populations que le système capitaliste met à la marge. Celles-ci déjà fragilisées sont pourtant celles qui font le plus face aux risques sanitaires, et qui rencontrent le plus de difficultés lorsqu’il est question d’accès aux soins, à l’hygiène, au logement ou à la nourriture.

    « Comment tu fais pour te laver les mains quand tu n’as pas d’évier ..? »

    La catastrophe sanitaire, annoncée depuis des mois par les militant.es et associations de terrain, n’aura pas mis longtemps à se matérialiser. Déjà cette année, la mise en danger de ces personnes s’est aggravée après des nombreuses remises à la rue (expulsions de squats) et la réforme de l’AME (Aide Médicale d’Etat). Cette réforme, sous couvert de « lutte contre la fraude », a pour conséquence la mise en place d’un délai de 3 mois de carence pour l’accès aux soins des personnes migrant.es. Si après les premières annonces concernant le confinement les préfectures ont choisi d’allonger les titres de séjours, aucune information n’a été donnée quant à l’accès aux soins et à l’ouverture des droits AME. De plus, ces allongements de titres de séjours ne seront effectifs que pour une durée de trois mois, ce qui ressemble plus à une mesure administrative qu’à une réelle préoccupation sociale.

    Si les Centres de Rétention Administrative commencent à être évacués, c’est après que la situation soit devenue extrêmement dangereuse et intenable. Au CRA de Lesquin par exemple, les personnes retenues ont refusé de fréquenter le réfectoire, de peur d’être contaminées, et renoncent donc à s’alimenter. A l’heure actuelle, il est très compliqué de savoir ou ont été transférées ces personnes.

    Ainsi l’Etat, dans sa chasse aux pauvres, montre une fois de plus son inconséquence par sa mise en danger des plus fragiles. De plus, la politique de verbalisation en cas de non-respect des règles du confinement est une aberration pour des personnes n’ayant pas d’autres solutions que la rue. Tout cela dans ce contexte de pandémie, que l’Etat prétend gérer, revient à une mise en danger de toute la population, et pire encore, laisser la situation tel quel sans prise en charge quand on est à la rue revient à une mise à mort annoncée.

    « …Comment tu fais pour te confiner quand la police découpe ta tente chaque soir ? »

    Ajoutez à cela la surcharge des services sociaux déjà actée bien avant cette pandémie, il ne restera bientôt plus aucune autre solution aux laissé.es pour compte que celle de crever la gueule ouverte. Avec le confinement total, le travail des associations et militant.es risque d’être rendu impossible. De fait, ces populations habituellement abandonnées par l’Etat se retrouvent dans une détresse sans précédent.

    Depuis le début du confinement, l’Etat comme toujours, fuit ses responsabilités et s’appuie sur les associations, organismes sociaux et militant.es de terrain qui tentent de maintenir les solidarités vis à vis des personnes à la rue (distribution de repas, accueil, écoute, etc.). Néanmoins, si ces structures manquent déjà cruellement de moyens en temps normal, la situation n’a fait qu’empirer. En effet, des bénévoles manquent à l’appel et ne disposent de peu ou pas de matériel de protection élémentaire. Pire encore, si l’isolement social fait partie du quotidien des personnes sans domicile, aujourd’hui elles ne sont plus seulement ignorées, mais fuient ce qui leur retire leur déjà bien maigre source de revenu.

    Face à l’urgence de la situation, l’Etat préfère débloquer 300 milliards d’euros pour les patrons, mais quelles annonces pour le social ? Nous savons que les dirigeants de tous les pays favoriseront toujours le maintien du capitalisme à la vie des populations. C’est pourquoi nous ne pouvons rien attendre d’elles et eux en ce qui concerne l’aide apportée aux plus fragiles, et que nous ne pouvons que faire appel à la solidarité de tous et toutes.

    Dans ces temps difficiles et avec toutes les précautions sanitaires obligatoires, il est de notre responsabilité d’apporter un soutien humain et matériel aux individu.es concerné.es, associations, collectifs, militant.es de terrains. Si pour nous, la gestion de la société est l’affaire des personnes qui la font vivre (à savoir les exploité.es), c’est aussi car nous sommes le plus à même de savoir comment répondre face à ce genre de situation.

    Union communiste libertaire, 18 mars 2020



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    Covid-19 dans l’éducation : cacophonie et mise en danger

    18 Mar 2020

    Un ministre qui dit le matin que les écoles ne fermeront « jamais »… et un président de la République qui annonce le contraire le soir-même. C’est ce qu’il s’est passé le 12 mars.

    Et ça en dit long sur le degré d’impréparation des autorités administratives de l’Éducation nationale, avec ce que cela signifie en termes de mise en danger !

    Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire, en avait décidé ainsi : les écoles ne fermeraient pas.

    Jeudi soir, Macron annonçait le contraire pour le lundi 16 mars. Pendant trois jours, les ordres et contre-ordres se sont succédés, laissant les personnels dans la plus complète incertitude jusqu’au dernier moment.

    Lundi encore, certain-es ne savaient toujours pas si elles et ils devaient se rendre dans leurs établissements. Lundi encore, des chefs d’établissement zélés faisaient pression sur les personnels, enseignants, d’entretien, d’accueil, de vie scolaire pour qu’ils et elles soient « à leur poste » le matin, au mépris du danger que représente désormais tout contact dans un espace clos. Plusieurs organisations syndicales ont réagi, fortement, pour imposer que les personnels ne soient pas mis en danger, et les ont appelé si nécessaire à faire valoir leur droit de retrait pour cela.

    La seule certitude concernait les élèves qui ne devaient pas se rendre dans leurs écoles et établissements.

    Exception faite des enfants des travailleuses et travailleurs de la santé, en première ligne face à l’épidémie, et qu’il est logique et nécessaire de prendre en charge avec toutes les mesures de protection nécessaires pour les élèves comme pour les personnels en charge de cet accueil.

    Mais il y a encore une grave incertitude selon les établissements et les académies sur ce que doivent faire les élèves de lycées professionnels, majoritairement issu-es des classes populaires, appelé-es à rejoindre leurs lieux de stage en entreprise.

    Alors qu’un des motifs – justifié – de fermeture des établissements était le risque que les élèves soient, comme porteuses et porteurs sains, des véhicules de contagion malgré elles et eux, il est stupéfiant de voir que dans la frénésie de s’adapter au « monde de l’entreprise » on puisse imaginer cela. Nous appelons les personnels des lycées professionnels à exiger que les élèves, en alternance ou en formation initiale, soient immédiatement dispensé-es de leurs stages en entreprise et restent à domicile.

    Plus généralement, pour l’Union communiste libertaire, les personnels comme les élèves doivent être mis-es à l’abri, rester chez elles et chez eux et s’organiser au mieux pour la transmission de cours et/ou de conseils de lecture et d’activités.

    En ce qui concerne les cours à domicile, comme l’accès à des ordinateurs n’est pas garanti à toutes et tous, personne ne doit être sanctionné en cas d’incapacité à suivre les cours. Dans le cas contraire, ce seraient les enfants des classes populaires qui feraient les frais de l’épidémie.

    Toutes les réunions physiques doivent être annulées. Tous les conseils de classe, tous les examens doivent être purement et simplement annulés : il est évident que dans une situation aussi exceptionnelle rien ne peut être prévu et que « l’impératif d’évaluation » est totalement mineur.

    La priorité absolue est la situation sanitaire et l’entraide que nous pouvons nous apporter.

    Nous invitons les personnels à se coordonner collectivement pour obtenir les garanties de sécurité que les directions et le ministère devraient avoir pour priorité.

    Union communiste libertaire, le 17 mars 2020



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    Contre l’épidémie, droit de retrait général !

    18 Mar 2020

    Les annonces de Macron puis de Castaner le 16 mars mettent en place un confinement du pays pendant au moins 15 jours. Un confinement vraiment ? Mais non ! Car aller travailler reste obligatoire, même dans les secteurs non essentiels. Cette mesure irresponsable, prise par les soutiens du patronat, n’est pas étonnante. Elle participera à continuer à propager l’épidémie et à surcharger les hôpitaux. En réalité, pour contrer l’épidémie, nous ne pouvons compter que sur notre classe.

    La France est confinée. « Confinée » dans le vocabulaire du gouvernement, ça veut dire que l’on ne peut pas voir ses proches, on ne peut pas aller à la salle de sport et au bistrot. Tout ça est bien normal, il nous faut éviter les contacts un maximum afin d’endiguer l’épidémie. Mais « confinée », ça veut aussi dire… aller au boulot ! En effet, les travailleuses et les travailleurs qui ne peuvent pas télétravailler doivent dans la majorité des boîtes continuer à bosser, donc à prendre les transports en commun, et partager le lieu de travail avec souvent des centaines d’autres. C’est l’équilibre entre arrêt de l’épidémie et maintien des profits des capitalistes que le gouvernement a trouvé.

    Des mesures coercitives

    Il faudra donc maintenant montrer une attestation pour prouver qu’on a le droit d’être dans la rue. Dès maintenant, la police et les gendarmes patrouillent. Mais on observe déjà que leurs comportements ne sont pas les mêmes partout ! Comme en temps normal, ils privilégient le harcèlement dans les quartiers pauvres, où vivent les travailleuses et les travailleurs, souvent racisé⋅es. Ca ne semble pas être le plus efficace, quand on sait que des familles doivent s’entasser dans des petits appartements, quand des dizaines de milliers de personnes dorment dans la rue, quand les prisons sont surpeuplées !

    La crise sociale amplifiée par la crise sanitaire

    Car ce que montre cette terrible épidémie, c’est que toutes les inégalités sociales, toutes les injustices, elles sont encore pires. On n’a pas le choix de les voir ou de ne pas les voir, elles nous sautent aux yeux. La destruction de l’hôpital public, qui rend les gouvernants de ces dernières décennies responsables de nos morts. La précarisation du monde du travail, qui fait que des millions de travailleuses et de travailleurs se retrouvent du jour au lendemain sans revenu. L’abandon des femmes et des enfants, livrées à elles et eux-mêmes ces jours-ci avec des maris et pères violents. La « justice » punitive, qui a surpeuplé les prisons. Les lois racistes qui enferment des étranger-es dans les CRA sous le coup de mesures d’expulsions impossibles du fait de la fermeture des frontières.

    Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes

    Les seul⋅es qui sont véritablement responsables face à l’épidémie aujourd’hui, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui se mettent en droit de retrait pour obliger les patrons à stopper les activités non essentielles. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui mettent la pression sur les hiérarchie pour que tous les services soient réorganisés vers les seules activités essentielles. Car il n’y a que notre classe, la classe qui travaille, la classe qui est exploitée, qui soit capable de protéger se santé, celle de ses proches, et d’endiguer l’épidémie. Nous savons comment s’organise la société car c’est nous qui la faisons tourner. Nous savons aussi ce qui est absolument nécessaire et ce qui ne l’est pas en ces temps de crise. et c’est ce que les travailleuses et les travailleurs montrent aux quatre coins du pays.

    C’est l’heure du droit de retrait général

    Des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, à General Electric Bourogne en passant par La Poste, l’automobile, la métallurgie ou l’agro-alimentaire, des milliers de travailleuses et travailleurs exercent déjà leur droit de retrait à travers l’hexagone, et débrayent même parfois.

    Il y a quelques semaines encore, nous scandions, contre la réforme de casse de nos retraites, « Grève générale ! ». Nous le scandions contre une énième réforme qui devait en mettre plein les poches des patrons et nous appauvrir toujours plus. Contre cette même classe qui nous exploite, nous scandons aujourd’hui « Droit de retrait général ! ». Pour ré-organiser la société, et faire en sorte que les efforts des soignantes et des soignants ne soient pas vains. Pour sauver un maximum de vies. De nos vies.

    Union communiste libertaire, le 17 mars 2020



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    Municipales : fiasco et irresponsabilité étatique

    17 Mar 2020

    Les taux records d’abstention lors des élections municipales (autour de 55%) montrent que beaucoup ont fait passer leur santé et celle de la collectivité avant les injonctions à voter.

    Le maintien du scrutin municipal illustre l’incurie de l’État à gérer cette crise sanitaire comme l’ensemble de la société et doit nous encourager à nous organiser sur d’autres bases, égalitaires et autogestionnaires en rupture avec les logiques électoralistes.

    Beaucoup d’électrices et d’électeurs ont montré bien plus de responsabilité et de bon sens que le gouvernement en s’abstenant de voter ce dimanche.

    L’État a maintenu coûte que coûte le scrutin municipal faisant passer les intérêts politiciens au-dessus de la santé publique ; compliqué d’être crédible quand on appelle la population à éviter les déplacements, qu’on interdit les rassemblements de plus de 100 personnes tout en convoquant les citoyen-ne-s aux urnes. Compliqué mais surtout irresponsable dans un contexte de pandémie. Et vain, car la réalité est têtue et le second tour de ces élections a finalement dû être reporté. Donc inutile, dérisoire et décalé de se livrer à une analyse des résultats …

    La gestion de ce scrutin comme de nombreux aspects de cette crise sanitaire, montre que l’État n’est absolument pas le garant de l’intérêt général y compris quand des questions vitales sont en jeu.

    Par la destruction depuis plusieurs années du service public de santé, par ses atermoiements à prendre des mesures sanitaires fortes pour protéger la population, par sa déconnexion avec les réalités du fonctionnement social réel et parce qu’il fait passer les intérêts économiques capitalistes avant tout, l’État n’est pas un recours mais bien un frein pour s’organiser rationnellement.

    Le taux record d’abstention lors de ces Municipales a été largement amplifié par la crise du Covid-19. Mais l’abstention s’enracine depuis des années dans la défiance envers les politiciens, dans la compréhension élargie que ce n’est pas les têtes du système que nous devons changer mais bien le système lui-même. Nul doute que la gestion des Municipales par le gouvernement ne va pas ralentir cette tendance. Face au vol sur nos retraites et nos conquêtes sociales, face aux enjeux environnementaux, face aux risques sur notre santé, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes : rompre avec la logique électoraliste et étatiste, nous auto-organiser dans nos luttes comme dans tous les domaines de nos vies, pour bâtir une société sur des bases autogestionnaires.

    Union communiste libertaire, le 16 mars 2020



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    Usine renault Douai : deux cas de Covid-19 confirmés, la direction propose des gestes barrières… des salarié.e.s débrayent !

    16 Mar 2020

    La direction de l’usine Renault de Douai a confirmé lors d’une réunion CSE la contamination de deux salariés par le Covid-19. Malgré cela et le passage du pays au stade 3, la direction maintien l’activité ce lundi et ne propose aux agents que de renforcer les gestes barrières ! En réponse, un débrayage à été lancé.

    Si la direction a bien confirmé deux cas, celle-ci est soupçonnée d’en cacher d’autres. Vu la vitesse de propagation du virus dans les lieux de travail confinés et à forte concentration de personnel, ces soupçons sont légitimes. Les organisations syndicales SUD et CGT ont demandé à la direction de prendre des mesures fortes sur l’organisation de la production, mais les patrons restent sur les mesures du stade 2 !

    Face à cette politique patronale totalement irresponsable, un débrayage a été appelé aux portes de l’usine ce lundi matin. Une nouvelle réunion du CSE à été mise en place, mais la direction refuse de bouger. Comme en Italie, les patrons français cherchent à maintenir leurs profits, au mépris de la santé des salarié.e.s et de la propagation du virus. Comme en Italie, le gouverment ne va pas s’opposer aux intérêts des capitalistes au nom de la « continuité productive ». Comme en Italie les travailleurs et travailleuses ne doivent compter que sur eux-mêmes et faire cesser toute production non indispensable, par la grève ou le droit de retrait.

    Union communiste libertaire, le 16 mars 2020

    -* Lire aussi Renault : « A l’usine de Douai, “la production ? C’est la mort” », dans Alternative libertaire de décembre 2018.



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    Coronavirus : Macron « découvre » les méfaits du capitalisme

    13 Mar 2020

    Les mesures d’endiguement annoncées par Macron sont aussi tardives que limitées. Mais il a au moins dit une chose juste : oui la loi du marché affaiblit la société. Parce qu’elle détruit le service public de santé, parce que le pays n’a plus d’autonomie en matière de production de médicaments… La crise du coronavirus révèle les tares du capitalisme.

    Le monde vit une crise sanitaire, puisque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare maintenant que l’épidémie de coronavirus Covid-19 est une pandémie. La France est particulièrement touchée, avec des milliers de cas, dont le nombre est sans doute sous-estimé. En effet, de nombreuses et nombreux porteurs du virus ne présentent pas de symptômes, quand d’autres présentent des symptômes mais ne sont pas testé·es.

    Des mesures faibles

    Alors que d’autre pays prennent des mesures drastiques pour limiter la propagation du virus, le gouvernement français reste tiède. Certes, Macron a enfin annoncé la fermeture des crèches et des établissements scolaires et universitaires. Mais il avait déjà pris énormément de retard sur des choses élémentaires comme la commande de masques chirurgicaux, il s’entête maintenant dans des tentatives d’apaisement qui contrastent avec les discours de nombreuses et nombreux médecins et scientifiques qui appellent à la prise de mesures fortes.

    La protection du capitalisme

    Pourquoi ces réticences à, par exemple, fermer pour quelques semaines certains commerces non indispensables, certains services publics, certaines entreprises, certains transports en commun ? Parce que l’économie doit continuer sa course folle bien sûr ! Et ce, alors qu’une crise d’ampleur démarre sur les marchés financiers, dont le coronavirus n’est que le déclic, les bulles spéculatives en étant le fondement. Les capitalistes ne pourraient supporter de voir leurs profits diminuer pour sauver une partie de la population particulièrement vulnérable au virus.

    Alors, au rebut les personnes âgées, au rebut les personnes dont le système immunitaire est fragile ! La société capitaliste dont Macron est le pantin en chef n’a pas besoin de vous, et va donc continuer sa marche presque comme si de rien n’était. L’État n’est pas garant de l’intérêt général mais bien au service des dominants !

    La casse de l’hôpital public

    Cette politique insupportable va causer des morts en France, mais elle n’est pas seule en cause. L’abandon, voire la destruction du système de santé ces dernières décennies l’ont rendu vulnérable aux épidémies d’ampleur. Les urgences craquent en temps normal, alors maintenant ! Les soignantes et les soignants alertent depuis des mois sur l’état déplorable du système de santé, malgré leur dévouement, par une mobilisation exemplaire. Elles et eux aussi vont faire les frais de l’épidémie, car on va leur demander toujours plus d’heures de travail pour faire face à l’afflux de malades. Les destructeurs de l’hôpital public vont porter une très lourde responsabilité.

    La casse des conditions de travail

    Les conditions de travail particulièrement dégradées qui sont imposées à de plus en plus de travailleuses et de travailleurs sont également en cause. Les jours de carence pour les arrêts maladie aggravent la propagation du virus, parce que les collègues préfèrent aller au boulot quand les symptômes ne sont pas trop alarmants, ne voulant pas voir leur paye amputée d’un, deux ou trois jours. Et la précarité galopante dans le monde du travail ? Quel auto-entrepreneur peut dire à son patron déguisé qu’il ou elle ne viendra pas bosser sans craindre de se faire virer immédiatement ? Et c’est ainsi que la maladie se propage…

    De mauvaises solutions

    Face à l’épidémie, certains vont ressortir leurs vieilles recettes nauséabondes. Les recettes racistes tout d’abord, en appelant à la fermeture des frontières. Pandémie ou pas, il faut accueillir les migrantes et les migrants qui fuient des situations bien plus compliquées, en refusant tout amalgame ! Des recettes autoritaires aussi, de contrainte des populations. Si nous sommes bien informé·es, nous comprendrons l’importance de prendre des mesures drastiques de confinement par exemple. Nul besoin de l’armée et de fichage supplémentaire pour faire respecter cela.

    Pour l’action collectives des exploité·es

    Plus encore, c’est si tous et toutes nous prenons des décisions en disposant des informations nécessaires, que ces décisions seront le mieux appliquées. Ainsi, les travailleurs et les travailleuses doivent pouvoir, par la mobilisation des collectifs de travail, imposer aux patrons, des mesures fortes en matière de gestion de l’épidémie sur les lieux de travail. Nos luttes à la base pour faire respecter notre santé seront les plus efficaces contre l’épidémie, car elle n’ont rien à faire des profits. Pour cela, nous disposons du droit de retrait, nous disposons du droit de grève, nous disposons de l’action collective et de l’auto-organisation des travailleuses et des travailleurs. Ne soyons pas trompé·es par « l’union sacrée » à laquelle Macron a appelé lors de son allocution : les capitalistes seront comme toujours mieux soigné·es que les exploité·es, l’état de l’hôpital public est dû aux politiques capitalistes de ces dernières décennies.

    Tout ce que cela démontre, c’est que le capitalisme est incapable de gérer une crise sanitaire. Pire, il l’aggrave à cause de sa logique de profits. Une vraie politique de santé publique, c’est une politique qui oublie les profits pour endiguer ce genre d’épidémie. Face à cette crise pas de fatalité, faisons pression sur nos patrons pour parer au mieux à la crise !

    Union communiste libertaire, 13 mars 2020

    Carte de l’expansion de la pandémie en temps réel Cliquez pour y accéder.

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