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Nous, militantes de l’Union Communistes Libertaires, réunies ce week-end en coordination fédérale non mixte avons adopté la motion d’actualité suivante. En tant que féministes libertaires nous portons un regard particulier sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. C’est ce regard que nous souhaitons porter ici.
Réservez dès maintenant votre samedi 30 janvier 2021.
Amazon a construit 14 nouveaux entrepôts en France en 2020 et prévoit d’en construire de nouveau plus de 10 en 2021. L’entreprise de Jeff Bezos obtiendra bientôt un monopole sur tout un pan de notre vie, avec des conséquences dramatiques !
À Fournès (30), Amazon ne s’implantera pas, nous l’en empêcherons ! Car le monde selon Amazon n’est absolument pas viable : destruction d’emplois et des petits commerces, conditions de travail inacceptables, artificialisation des sols, impact sur le dérèglement climatique, évasion fiscale, fraude massive à la TVA, etc.
Les terres agricoles sont faites pour nourrir la population, non pas pour être bétonnées au profit de multinationales qui bafouent les droits sociaux et environnementaux et poussent à la surconsommation et au gaspillage.
Venez nous rejoindre nombreu.se.s samedi 30 janvier, afin de montrer notre détermination à bloquer ce projet de construction de plate-forme logistique.
A 10h, nous formerons une chaîne humaine
tout autour du bâtiment prévu sur 38 800 m², à l’intérieur de laquelle nous planterons et sèmerons 1 000 arbres
Puis pique-nique tous ensemble avec prises de parole des représentants des organisations en lutte. Plusieurs ateliers thématiques se tiendront en début d’après midi :
Constructions de nichoirs
Confection de bougies en cire d’abeilles (produit sur le site)
etc.
Quel devenir pour le site ? Artificialisation des terres ? Surproduction et surconsommation : Quel monde nous prépare Amazon ?
Réservez dès maintenant le samedi 30 janvier pour être dès 10h à Fournès (entre Nîmes et Remoulins, sortie 23 de l’A9)Fin de l’action prévue à 15h – prévoyez votre pique nique – toilettes sèches sur place.
Lien vers l’évènement facebook à diffuser largement –> ici <–
L’action sera faite dans le respect des gestes barrières
Coorganisé par Les Amis de la Terre – Anv-Cop21 Montpellier – ATTAC – ADERE – Confédération Paysanne 30 – Solidaires 30
A la suite du 1er confinement cette année, les camarades de l’UCL Bruxelles ont produit un texte dont nous reprenons à notre compte ici1. Nous en avons modifié certains passages, nous en avons ajouter d’autres plus en phase avec notre réalité locale. A Montpellier, nous n’avons par exemple pas participé aux Brigades de Solidarité Populaire2.
Construire la Solidarité Populaire
La crise sanitaire a été l’occasion de prendre la mesure de la faillite de l’état, incapable, après des décennies de destruction des services publics et de la sécurité sociale, de venir en aide aux franges les plus précarisées du prolétariat. Cette incapacité a été doublée d’un dessin politique qui visait à maintenir la logique du profit alors même que la population n’avait pas accès au matériel de protection le plus élémentaire tel que des masques.
Lors du dernier confinement et face aux manquements de l’État, des initiatives de Brigades de Solidarité Populaire ont vu le jour en Italie, puis en France, et enfin en Belgique. Des militant-e-s communistes libertaires se sont impliqué-e-s dans l’initiative en défendant les principes de la lutte des classes, de l’autonomie (vis à vis de l’État et de la bourgeoisie), de l’action directe, de la démocratie directe, de la convergence des luttes, dans une perspective révolutionnaire. D’une certaine manière, et à certains endroits, les Brigades de Solidarité Populaire se sont rapprochées d’une forme de municipalisme libertaire. Pour certain-e-s militant-e-s, il s’agissait, à travers elles, d’ériger un contre-pouvoir à l’État-nation, de construire dans nos quartiers et nos lieux de vie une initiative qui mette en avant l’autogestion, la coopération et la lutte des classes. Les Brigades se sont ainsi construites autour de la collecte et la distribution de biens de première nécessité.
Au-delà du fait que cette pratique garde tout son sens lors de ce deuxième confinement, elle en aura encore une fois la crise sanitaire passée. La crise économique annoncée, nouvelle faillite du capitalisme et de l’état, laissera malheureusement beaucoup d’entre nous bien démuni-e-s.
Il faut donc d’ores et déjà pouvoir développer d’autres initiatives, tout en accroissant la force sociale que représentent aujourd’hui tous ceux et toutes celles qui veulent lutter contre le capitalisme, là où nous vivons via la lutte contre la gentrification, l’expulsion de logement, les violences policières, mais aussi via un soutien légal, la collectivisation du travail domestique, etc.
Pandémie et pratique sociale
Malgré ces initiatives, il apparaît clairement que la faiblesse de notre capacité à agir durant le premier confinement de cette crise sanitaire est symptomatique . Si nous étions plus nombreuses et nombreux encore à être inséré-e-s dans des organisations populaires (qu’elles soient syndicales, territoriales, féministes) notre capacité d’action aurait été décuplée et plus à même de construire la solidarité et un rapport de force contre le capital et l’État.
A l’heure actuelle, il faut admettre que nous ne sommes pas capables d’agir de manière révolutionnaire à l’échelle d’un quartier, d’une commune, d’une branche sectorielle ou plus largement encore, car nous ne disposons pas d’une force sociale suffisante. Ainsi, si nous nous étions retrouvé-e-s à Barcelone en 1936, nous aurions été incapables de faire face au coup d’état fasciste, car nous n’aurions eu ni CNT, ni Comités de défense…
Ce sont des organisations de ce type que nous devons donc nous évertuer à construire. Des organisations « pour et par » les classes populaires, non idéologiques, qui agissent en lien avec les conditions matérielles et le niveau de conscience, tout en ayant un fonctionnement autogestionnaire, une autonomie par rapport à l’état et une perspective révolutionnaire.
Ces organisations doivent constituer la colonne vertébrale du pouvoir populaire dont le but est de contester, puis de renverser, le capitalisme et l’ensemble des systèmes de domination. De telles organisations populaires ne peuvent être construites qu’en investissant le plan social et en rompant avec les formules incantatoires, les pratiques hors-sols ou la marginalité militante.
Notre investissement dans de nombreux collectifs et inter-organisations locales, notre capacité à y tenir des engagements, à les animer, les structurer, à y insuffler des pratiques constitue aussi un ancrage militant et social. Cet ancrage nous permet aujourd’hui d’insuffler des dynamiques sur le volet de la solidarité et de la démocratie directe, de l’éducation populaire et de l’autogestion.
Pour conclure
S’il faut, à notre sens, tirer une leçon de cette crise aussi inattendue que soudaine, c’est bien celle-ci : en tant qu’exploité-e-s et en tant que révolutionnaires, nous devons réinvestir le plan social afin d’animer les mouvements sociaux en proposant des pratiques et des réflexions autogestionnaires et libertaires qui nous semblent les plus à mêmes de conduire à un changement radical de société.
Plus que jamais, alors que le capital et l’état se font de plus en plus autoritaires, que l’extrême droite et les franges conservatrices de la bourgeoisie gagnent du terrain, que la crise écologique s’intensifie, nous avons besoin de construire de tels contre-pouvoirs populaires pour résister, mais aussi et surtout, pour construire un autre monde.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il nous faille déserter le plan idéologique, au contraire. Construire des organisations spécifiquement anarchistes est indispensable pour renforcer notre coordination, développer nos pratiques et inventer des stratégies communes.
Une des vertus de la situation actuelle qu’il est possible de trouver serait d’avoir dépouillé l’action révolutionnaire de ses gesticulations activistes et du spectacle militant qui ne sert que l’autosatisfaction « d’avoir été présent » ou « de s’être montré ».
En période de crise, n’est véritablement utile que ce qui contribue à l’accroissement du mieux-être des exploité-e-s et des dominé-e-s, tout en en préparant l’émancipation intégrale qui ne peut se faire in fine qu’en renversant les rapports de domination et d’exploitation. La crise sanitaire aura donc servi d’électrochoc tant elle a démontré nos carences.
Il nous a fallu relever le défi de maintenir la continuité de nos organisations, et ce fut une tâche primordiale pour ne pas donner la possibilité aux classes dominantes de profiter encore davantage de notre désorganisation. Mais elle a surtout bousculé nos pratiques et nos stratégies militantes qui doivent dès lors se montrer à la hauteur de l’offensive austéritaire que nous préparent déjà les classes dominantes et des prochaines crises qui caractérisent le capitalisme contemporain.
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L’examen de la proposition de loi « sécurité globale » ce 4 novembre s’inscrit dans un contexte où nos libertés et nos conquêtes sociales fondent pendant que les pouvoirs de police et les outils de contrôle et de surveillance des populations ne cessent d’augmenter. Nous appelons à une réaction contre le risque de bascule vers un régime autoritaire.
Depuis de nombreuses années le vernis démocratique de nos sociétés craque : les attentats du 11 septembre 2001 et le ralliement de la gauche parlementaire aux politiques sécuritaires ont constitué un premier tournant. Les attentats de ces dernières années ont créé une atmosphère favorable au pouvoir pour aggraver et enraciner le phénomène ; la mise en place de l’état d’urgence puis l’intégration de nombreuses mesures de celui-ci dans le droit commun donne à l’État un arsenal juridique lui permettant de suspendre les libertés démocratiques presque à sa guise. Pour prendre un exemple parlant, les interdictions de manifester, d’abord lors du mouvement des Gilets Jaunes, sont devenues régulières et à la faveur de la crise sanitaire se sont banalisées. Plus généralement la surveillance, le fichage, la limitation du droit d’expression, de réunion, les violences policières, le recours à une justice expéditive sont devenus courant. Ce sont pourtant des éléments fondamentaux qui différencient des sociétés démocratiques (avec toutes leurs limites) de régimes autoritaires ou fascistes.
Bascule vers un régime autoritaire ?
Dans ce contexte nous sommes très inquiet-e-s de l’exploitation faite par le gouvernement et une grande partie de la classe politique de l’horrible assassinat de Samuel Patty et des attentats de Nice : sans retenue, les discours islamophobes, racistes se sont multipliés, et le gouvernement a utilisé d’autres amalgames pour menacer d’interdiction ou disqualifier des associations, syndicats et organisations politiques https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Nice-la-spirale-de-la-terreur-ne-brisera-pas-nos-solidarites . Le tout sur fond de couvre-feu (le choix de ce terme est loin d’être neutre) et de confinement où les mesures d’exception deviennent la règle. La proposition de loi « sécurité globale 1» examinées dans l’urgence par l’Assemblée Nationale ce 4 novembre augmente encore les pouvoirs de police et de contrôle. Nous alertons sur la tentation que le gouvernement peut avoir de basculer complètement vers un régime autoritaire : dépassé par la crise sanitaire, incapable de gérer une crise économique, écologique et sociale, discrédité dans de larges pans de la population, le gouvernement peut être tenté de ne pas rendre les libertés qu’il nous prend.
Nos libertés n’ont jamais été données par l’État, elles lui ont été arrachées
Il faut l’avoir en tête : l’État n’est pas le garant du fameux « intérêt collectif » ni celui des libertés démocratiques. L’État c’est au contraire l’organisation de la violence politique des classes dirigeantes qui s’impose à la base de la société. On peut faire un parallèle entre les conquêtes sociales et les libertés individuelles et collectives qui ont été arrachées par le mouvement ouvrier à l’État au cours du 20ème siècle dans un même mouvement. Nous devons renouer avec cette dynamique qui se situe sur le terrain social ; actuellement c’est à l’inverse que nous sommes confronté-e-s : nos libertés reculent en même temps nos conquêtes sociales sont laminées. Il est donc vain d’en appeler à l’ « État de droit » ; celui qui en toute l’égalité permet aux patrons qui font des bénéfices de licencier, qui envoie les flics contre les travailleuses et travailleurs en lutte, qui expulse des familles de leur logement, qui couvre les violences policières, racistes, patriarcales, qui permet aux entreprises de polluer et de nous empoisonner, qui interdit de manifester etc.
Solidaires entre victimes du sécuritaires
Nous devons tenter de lier les questions sécuritaires et sociales en construisant des luttes et des revendications communes entre salarié-e-s, chômeuses et chômeurs, habitant-e-s des quartiers populaires, victimes du racisme, des violences policières, patriarcales, militant-e-s et activistes de tout poil. Ça fait du monde … Et si nous sommes capables d’instaurer un rapport de forces, celui-ci aura une traduction dans les pratiques et sur le terrain législatif. Nous devons populariser l’idée que les mesures liberticides sont finalement une façon de gérer les violences d’une société foncièrement inégalitaire. Les dégâts produits sont maîtrisés en plaçant un couvercle répressif sur les comportements jugés antisociaux des plus pauvres ou sur les contestations plus construites.
C’est pour cela qu’il y a urgence à rompre avec le désordre capitaliste.
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La lutte pour l’égalité et la lutte contre le sécuritaire sont les deux faces d’une même pièce !
Le projet de loi « sécurité globale » énième loi sécuritaire hautement liberticide s’inscrit dans un contexte où les gouvernements de droite et de gauche détruisent depuis 30 ans toutes les solidarités et les conquêtes sociales du 20e siècle ; cela provoque des effets : mal-être, misère etc. Au fur et à mesure que les gouvernements creusent les inégalités et renoncent à s’attaquer à elles, ils empilent les lois sécuritaires pour mettre un couvercle répressif et gérer les effets de ces inégalités.
Il faut lier la nécessaire lutte pour l’égalité et la lutte contre le sécuritaire.
Depuis des années, et singulièrement depuis 2 ans avec la répression subie par le mouvement des gilets Jaunes, l’état augmente et banalise la violence contre les manifestant-e-, renforce son arsenal répressif et judiciaire, met la population sous surveillance généralisée. La criminalisation de celles et ceux qui luttent en sortant des balises de plus en plus étroites autorisées par l’état frappe partout : en manifestation , dans les entreprises quand les salarié-e-s luttent, contre les occupations de logements et bâtiments, dans les quartiers populaires … et maintenant avec cette loi à l’université.
Nous alertons sur la tentation que le gouvernement peut avoir de basculer complètement vers un régime autoritaire : dépassé par la crise sanitaire, incapable de gérer une crise économique, écologique et sociale, discrédité dans de larges pans de la population, le gouvernement peut être tenté de ne pas rendre les libertés qu’il nous prend dans le contexte d’état d’urgence sanitaire que nous connaissons…
Cette loi s’inscrit dans ce contexte plus large.
Nous pensons qu’agir sur le terrain parlementaire est voué à l’échec mais on veut participer à la construction d’un large mouvement pour que ce projet de loi soit retiré. On appelle toutes les victimes des politiques sécuritaires et liberticides du gouvernement à se mobiliser ensemble : salarié-e-s, chômeuses et chômeurs, habitant-e-s des quartiers populaires, victimes du racisme, des violences policières, des violences patriarcales, militant-e-s et activistes écologistes, ensemble résistons !
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Les épidémies, comme les aléas climatiques et autres « catastrophes », sont souvent présentées comme naturelles. Cela permet de fermer les yeux sur les causes et de se concentrer essentiellement sur les conséquences. Une telle représentation est bienvenue pour tous les systèmes de pouvoir qui se voient ainsi exonérés de toute responsabilité. Or, si les virus n’ont pas attendu le capitalisme, la façon dont le dernier en date a pu émerger et se répandre n’avait rien d’une fatalité.
Dans le cas du Covid-19, il est encore plus difficile de donner crédit à ce type de schéma. Pourtant, au-delà des courants religieux les plus fondamentalistes pointant une origine divine, la narration de l’épidémie comme « vengeance de la Nature » est étonnamment répandue [1].
Crise sanitaire et crise écologique
La pandémie de coronavirus constitue bien un événement dont l’origine est liée à la crise écologique.
C’était déjà le cas avec les virus Ebola et H1N1 par exemple. Ces derniers sont synonyme de destruction profonde des écosystèmes, d’une biodiversité de plus en plus restreinte et de déforestation sans oublier l’aberration des élevages industriels.
En ce qui concerne le covid-19, on peut dire pour les patient-e-s déjà atteint-e-s depuis des années de maladies respiratoires, que celles-ci sont liées à la pollution industrielle. On peut aussi estimer que ces maladies expliquent en grande partie les complications pour des malades qui ont dû être mis sous assistance respiratoire et qu’elles ont favorisé le décès d’une partie d’entre eux et elles. La mondialisation capitaliste a largement favorisé la propagation du virus. Dérégulation des échanges, absurdité dans la surproduction et la surcirculation avec des produits similaires se croisant, mobilité accrue des personnes et des marchandises avec fort impact environnemental, voilà ce qui caractérise celle-ci et explique la rapidité de la contagion.
Les solutions proposées pendant et après la crise seront tout aussi catastrophiques : relance économique agressive, tout va repartir de plus belle.
Aussi crise sanitaire et crise écologique sont intrinsèquement liées au système capitaliste.
Les capitalistes détruisent la planète
Le capitalisme est anti-écologique car il implique une augmentation croissante et sans limite de toutes les productions et pollutions, l’extraction de toujours plus de matières premières, une pression toujours plus forte sur les écosystèmes que ce soit par les émissions de gaz à effet de serre ou par la destruction des forêts tropicales et des autres écosystèmes.
Les capitalistes détruisent la planète. Il leur faut l’équivalent de plusieurs planètes pour que le processus d’expansion permanente des profits et de la production se poursuive, or nous n’en avons qu’une seule. En nous forçant à travailler pour eux et en stimulant la tendance à la surconsommation, les capitalistes nous poussent à détruire les écosystèmes de plus en plus rapidement.
Les capitalistes mettent en danger d’abord toute notre classe et plus largement l’humanité tout entière quoi qu’ils en pensent. Exploité.e.s, nous sommes à la merci des bouleversements écologiques provoqués par eux. Pour les capitalistes, la réalisation de profits sera toujours prioritaire sur tout le reste.
C’est si vrai qu’actuellement l’écologie et tout spécialement la question climatique sont reléguées au second plan. Les firmes capitalistes, aidées en cela par les états qui financent généreusement nombre d’entre elles sans contrepartie environnementale et sociale, ont comme priorité la relance économique et le retour à la croissance.
Transition écologique, Green New Deal, «retour des jours heureux» et «monde d’après» sont des fables et des farces qui cachent le fait qu’il s’agit avant tout de renouer avec les profits.
Une fois de plus il faut que tout change, pour que tout reste pareil.
Travaille, consomme et ferme ta gueule est le credo des capitalistes et de leurs fondés de pouvoir à la tête des états. Ces derniers, qu’ils soient autoritaires ou qu’ils osent se dire démocratiques, piétinent quotidiennement les libertés individuelles et collectives et reproduisent un système mortifère et criminel.
Le capitalisme est bien le problème et ne saurait donc être la solution, même si ses défenseurs cherchent à nous en persuader.
Construire une société écologique est une urgence et devrait figurer en tête de tout programme d’urgence digne de ce nom.
Avoir une telle ambition est toutefois un non-sens si on refuse de rompre avec le capitalisme.
Trois révolutions sont nécessaires
Écologie ou barbarie, telle est l’alternative pour les communistes libertaires. Pour y parvenir, nous estimons que trois révolutions sont nécessaires. [2]
Une révolution des modes de production. La maîtrise de la production par les paysans et paysannes sera le fer de lance du combat contre les multinationales agroalimentaires : fin de la spécialisation agricole de régions entières; remise en cause de l’utilisation massive des pesticides et des engrais industriels; abolition des élevages industriels (à l’origine de nombre d’épidémies dans les dernières décennies), des abattages à la chaîne, de la pêche industrielle…
Une révolution des modes de vie. Nous nous battons pour une société égalitaire dans laquelle les moyens de production seront socialisés. Un nouveau mode de vie pourra naître. L’organisation des villes, les équilibres entre villes et ruralité, l’organisation de nouveaux habitats – favorisant la mutualisation de biens et d’installations –, tout pourra être transformé. Une vie sociale riche, associant convivialité, culture, sciences, activités physiques, festives… pourra éclore et la possession de biens matériels n’aura plus une place centrale dans la vie humaine. Une société où l’être humain ne se considère plus comme supérieur aux autres espèces, maîtrise l’impact de ses implantations et de ses activités sur l’environnement, afin de vivre en harmonie avec le reste du monde vivant.
Une révolution des échanges. Contre le libre-échange, nous défendons l’«autonomie productive». Chaque région du monde doit être en mesure de produire ce dont elle a besoin une fois débarrassée de la dépendance des multinationales. Cela ne signifie pas une autarcie, mais des circuits d’échange courts, et la limitation des échanges longs à ce qui ne peut être produit localement.
Depuis le début de la pandémie, des alliances ont pu se créer ou se renforcer (quand elles existaient déjà) entre producteurs, productrices et populations dominées des villes comme des campagnes. C’est ce qui a permis à celles et ceux ayant fait le choix d’une agriculture paysanne de développer la vente directe et de diffuser leurs produits après la fermeture des marchés de plein vent.
Ainsi cette réorganisation d’une partie des produits de distribution a permis à toute une partie de la population d’apprécier, voire de découvrir le fait qu’il est possible et souhaitable de construire une alternative à la grande distribution capitaliste aussi toxique sur le plan social qu’environnemental.
Libertaire, égalitaire, solidaire et écologique, une révolution reste à faire!
[1] «Non, «la nature» ne se venge pas», Alternative libertaire, mai 2020.
[2] Ces trois révolutions sont au cœur du Manifeste de l’UCL.
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A l’heure du déconfinement, la mobilisation des soignant.e.s en faveur d’un service public de qualité pour la santé reprend : malgré la situation, le gouvernement ne changera rien sans un mouvement social d’ampleur capable de lui imposer.
Vieille recette politicienne de la grande concertation, le «Ségur de la santé», tourne en rond comme il fallait s’y attendre. Les personnels de santé n’ont rien à espérer de ce gouvernement à part des médailles et des mauvais coups, ils ont raison de se mobiliser et nous devons les soutenir. Mais le 16 juin doit être le début d’une riposte de l’ensemble du monde du travail et de la population. Après avoir subi la crise sanitaire, ils veulent nous faire payer la crise économique, on ne se laissera pas faire.
Pas besoin d’un Ségur de la santé pour savoir ce dont l’hôpital a besoin. Les soignant-e-s, en lutte depuis plus d’un an n’ont de cesse de le dire et il ne s’agit ni de médaille ni de prime!
• Augmentation des salaires • Arrêt des logiques de rentabilité et davantage de budget, • Des embauches à hauteur des besoins (100 000 selon Sud Santé sociaux) • Réouverture de nouveaux lits dans le public
Ces revendications, le pouvoir n’en veut pas car elles sont contraire à sa logique libérale. On ne pourra les imposer que par la mobilisation des personnels de santé et de l’ensemble de la population!
Socialisation du système de santé
L’intérêt de la population et des soignant-es, exige une révolution du système de santé, par la socialisation intégrale, et l’autogestion. Cela suppose que l’ensemble du système hospitalier, public comme privé, soit retiré des mains des groupes financiers et de l’État, et unifié.
Le système de santé doit être déclaré «bien commun» ou «propriété sociale», et jouir d’un financement assuré intégralement par la Sécurité sociale, donc par la cotisation sociale. Il sortira ainsi à la fois du budget de l’État et de la loi du marché. Placé sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, il renouera pleinement avec l’esprit du service public, et pourra être redéployé dans les territoires, avec des effectifs et des moyens au niveau des besoins. Cette logique ni étatiste ni capitaliste, c’est celle du communisme libertaire. Tract en PDF : cliquez pour télécharger
On ne paiera pas deux fois
Déjà épuisé-e-s, les soignant-e-s, ont payé cher la pandémie. C’est aussi le cas des millions de smicard-e-s qui sont resté-e-s au boulot en première ligne pour assurer les activités essentielles. Ou toutes celles et ceux qui ont du continuer d’aller bosser du fait de l’irresponsabilité patronale et gouvernementale.
Et maintenant ça serait encore aux mêmes de payer les conséquences économiques! Licenciements, baisse de salaires, chantage à l’emploi… C’est leur système économique qui gavent les actionnaires qui est incapable de résister à un virus. C’est à ceux qui profitent de ce système de payer de leur poche bien remplie, pas aux salarié-e-s qui peinent a boucler le mois.
Alors non, ce n’est pas à nous de payer la facture, mais il va falloir régler les comptes. L’action syndicale a été un bouclier pour notre santé dans la pandémie, elle est un bouclier contre les méfaits redoublés du capitalisme dans la période. Nous devons la renforcer et chercher l’unité de l’ensemble de notre camp social. L’UCL Nantes se prépare pour la manif
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Si Christophe Castaner affirme que la France ce n’est pas les Etats-Unis et se permet de condamner l’assassinat de Georges Floyd par la police, c’est qu’il a la mémoire sélective. Environ 15 personnes sont tuées chaque année par l’action de la police en France. Les violences, humiliations, et assassinats ont augmenté ces dernières années d’après le dernier rapport du défenseur des droits. En mai, le compteur était déjà à 12 morts. Chez ce ministre, le cynisme le dispute à l’incompétence – Il vient ainsi annoncer remplacer la très dangereuse prise d’étranglement par l’encore plus dangereux tazer, responsable de nombreux décès par arrêt cardiaque…
Partout, la police exprime le racisme d’état
Castaner a déclaré en réaction à l’assassinat de Georges Floyd : « il n’y a pas d’institution raciste ou de violences ciblées. Il n’y a qu’une police républicaine au reflet de la société ». Il n’y a effectivement qu’une police républicaine et elle est intrinsèquement raciste. La république française est née dans le sang de la colonisation et porte en elle l’impérialisme et le racisme qui en découle. Les colonies que la France a conservées sont d’ailleurs toujours le laboratoire du pire en matière de maintien de l’ordre (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Guyane…)
Ce n’est pas un hasard, si la liste des morts par la main de la police comporte autant de personnes nonblanches. Ce n’est pas un hasard non plus si les méthodes actuelles de la police française, exportées largement à l’international, sont nées dans le contexte de la guerre d’Algérie.
Que ce soit aux Etats-Unis, où le racisme est également ancré historiquement dans les structures sociales ou en France où le racisme d’Etat s’exprime de manière très décomplexée depuis plusieurs années, à travers les lois anti-voile ou les propos assumés des gouvernants stigmatisant spécifiquement les personnes musulmanes, le racisme des policiers n’est pas un racisme d’individu. C’est bel et bien un racisme institutionnel. Les scandales ponctuels mettant en cause des propos racistes et sexistes de policiers ne sont que la face émergée de l’iceberg et il est évident que l’ensemble de l’institution est gangrénée par un racisme révélant le vrai visage de l’Etat.
Partout, la police est garante des inégalités
De manière institutionnelle, la police est le bras armé de l’Etat. Le rôle de la police n’est pas de protéger la population, mais les intérêts des gouvernants.
Ainsi, lorsque la population s’oppose à des décisions du gouvernement, la police ne protège pas les manifestants, mais les réprime, pour protéger les décisions du gouvernement, comme l’illustrent parfaitement ces trois dernières années de violente répression des mouvements sociaux des Gilets Jaunes, contre la loi travail, contre la réforme des retraites.
L’Etat comme forme d’organisation sociale permet à l’économie capitaliste de prospérer, elle qui est fondée sur le principe d’exploitation de la majorité par une minorité. L’Etat est ainsi garant des inégalités que portent en lui le système capitaliste. Ses institutions, dont la police, sont nécessairement garantes de ces mêmes inégalités. C’est ainsi qu’on ne verra jamais un riche patron en garde à vue pour ne pas avoir assuré la sécurité de ses salariés, mais qu’on voit en revanche régulièrement les policiers sévir dans les quartiers les plus pauvres, harceler ses habitants pour rien.
L’un des objectifs de l’Etat c’est d’assurer aux plus riches et puissants, un ordre social pacifié, dans lequel les exploité-es et les laissé-es pour compte du système ne vont pas protester. De manière systémique, la police aura alors pour fonction d’humilier, d’intimider, de réprimer, les populations considérées comme mettant en péril cet ordre social pacifié, cet ordre public. Ainsi, nous devons craindre la police dès notre plus jeune âge pour nous dissuader de nous opposer à cet ordre public pacifié, et nous devons aussi savoir que la police peut tuer si elle le souhaite. D’ailleurs, les policiers mis en cause dans des affaires de violences et de meurtre, dans le cadre de leurs fonctions, ne sont, sauf quelques très rares exceptions, jamais sanctionnés, ni vaguement inquiétés.
Quelques soient les pays, les usages, les méthodes employés ou bien les armes utilisés, la police aura toujours ce rôle social de garant des inégalités et de protection des gouvernants.
Une bonne police n’existe pas, un bon Etat n’existe pas, un bon capitalisme n’existe pas.
Luttons pour la rupture et pour une autre société.
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Loin de l’appel d’Emmanuel Macron à «se réinventer», on peut dire par avance que le Ségur de la santé n’inventera pas grand-chose. Toujours cette vieille méthode politicienne qui consiste à annoncer une «grande concertation nationale»… tout en en fixant par avance les résultats! Ceux-ci se situeront dans le droit fil du «monde d’avant» : peu d’investissements, mais la poursuite de la casse néolibérale de notre système de santé. Il est temps de se le réapproprier et de le placer hors de la loi du marché.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé que la concertation organisée au ministère de la Santé, avenue de Ségur, sera axée sur quatre «piliers» d’une future réforme de l’hôpital public.
1) La hausse des salaires
Les salaires de l’hôpital public français sont parmi les plus faibles des pays occidentaux. Le gouvernement annonce que l’objectif est d’atteindre un niveau de rémunération équivalent «à la moyenne européenne». Il est attendu de pied ferme, car cela fait des mois que les syndicats et le Collectif inter-urgences réclament en ce sens, et que le gouvernement les balade sans vergogne.
2) Une logique de financement toujours révoltante
Le gouvernement annonce qu’il veut réduire la part de «tarification à l’activité». Mais le problème, c’est bien la contradiction ce type de financement avec une logique de service public. Le Collectif inter-hôpitaux réclame son abandon pur et simple : «la règle doit être le juste soin pour le malade au moindre coût et non la recherche du tarif rentable pour l’établissement». Cela suppose «une augmentation du budget hospitalier (Ondam) d’au moins 4%».
3) Une augmentation du temps de travail
La crise du coronavirus ne leur a-t-elle donc rien appris? Olivier Véran parle de «remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage». Pousser les salarié·es déjà épuisé·es au surmenage en agitant la carotte des «heures sup’», c’est surtout une façon de ne pas recruter. La fédération SUD-Santé-Sociaux évalue qu’il manque 100.000 personnes à l’hôpital public. Ce sous-effectif ne sera pas compensé par la «télémédecine» que le gouvernement, toujours à ses fantasmes high-tech, présente comme une solution.
4) Pas de solution au manque de lits
Pour finir le gouvernement souhaite davantage d’intégration et de coopération entre hôpital, médecine de ville et secteur médico-social, mais ne fait aucune promesse sur la réouverture de lits, dont le manque s’est fait cruellement sentir durant la crise du coronavirus. Il reste muet sur le secteur hospitalier privé, qui accapare un tiers du «marché» des patients, et absorbe une partie des financements publics au détriment de l’hôpital public.
Une solution : la socialisation sous le contrôle des soignantes et des soignants
L’intérêt de la population, des soignantes et des soignants, exige une logique radicalement inverse à celle du «Ségur de la santé». C’est une révolution du système de santé dont nous avons besoin, par la socialisation intégrale, et l’autogestion. Cela suppose que l’ensemble du système hospitalier, public comme privé, soit retiré des mains de l’État et des groupes financiers, et unifié. Le système de santé doit être déclaré «bien commun» ou «propriété sociale», et jouir d’un financement assuré intégralement par la Sécurité sociale, donc par la cotisation sociale.
Il sortira ainsi à la fois du budget de l’État et de la loi du marché. Placé sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, il renouera pleinement avec l’esprit du service public, et pourra être redéployé dans les territoires, avec des effectifs et des moyens au niveau des besoins.
Cette logique ni étatiste ni capitaliste, c’est celle du communisme libertaire.
Union communiste libertaire, 29 mai 2020
Applaudir c’est bien, se battre ensemble c’est mieux
Manifestation hebdomadaire de soutien aux revendications des soignantes et des soignants, devant l’hôpital Robert-Debré, à Paris 19e.Photos Clotilde (UCL 93-Centre)
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Le faux dilemme du « libre-échange » et du « protectionnisme ». L’absurdité de la mesure internationale du chômage illustrée par les derniers chiffres français. Le soutien de l’Etat au secteur touristique. Voilà le programme de cette nouvelle note du Groupe de Travail Economie de l’UCL!
Contre le faux dilemme «libre-échange / protectionnisme» : l’autonomie productive
La crise économique qui frappe le monde entier a ravivé les débats interminables entre partisans du protectionnisme (qu’il soit «intelligent», «solidaire», ou «européen») et défenseurs du libre-échange. Que penser de ces débats? La gauche «radicale», communiste ou social-démocrate se prononce volontiers en faveur d’une forme ou une autre de protectionnisme contre le mondialisme libéral. On serait donc tentés de penser que le protectionnisme est la solution favorable aux intérêts populaires quand le libre-échange sert les intérêts bourgeois. Mais est-ce si simple?
En réalité, ces deux types de politiques commerciales sont alternées fréquemment par les États bourgeois depuis les débuts du capitalisme, et même auparavant. Le «mercantilisme», grosso modo l’ancienne forme du protectionnisme, est mis en place dès le règne de Louis XIV par Colbert afin de soutenir les exportations et d’accroître la richesse nationale. On ne peut pourtant pas dire que Colbert fut un socialiste… Mais il est aussi vrai que le XIXe siècle a été marqué par une ouverture généralisée des frontières commerciales, de même que la fin du XXe siècle, après des décennies de protectionnisme. Ce protectionnisme est d’ailleurs appliqué de manière hétérogène selon les secteurs : la Politique Agricole Commune (PAC) applique un fort protectionnisme européen pour le domaine agricole, contrairement à la plupart des autres secteurs soumis aux fluctuations du commerce international.
Quels intérêts ces politiques servent-elles? A y regarder près, elles défendent essentiellement une fraction à chaque fois différente des intérêts bourgeois : le libre-échange soutient le grand capital industrialo-financier, largement déraciné. Mais le protectionnisme porte les intérêts de la bourgeoisie industrielle nationale la moins intégrée à la mondialisation. Quand il s’applique à la production agricole, il défend aussi les intérêts des grands propriétaires terriens.
On pourrait penser que se rallier à la bourgeoisie la moins dominante, celle qui n’est peu ou pas intégrée au grand commerce mondial, est plus conforme aux intérêts du peuple. Après tout, ne sommes-nous pas dans le même bateau? Mais le recentrage sur une bourgeoisie nationale plus liée aux intérêts étatiques ne nous fera passer que d’un bout à l’autre du même bourbier. Nous, travailleurs et travailleuses, serions exposé.es à la guerre économique permanente que se livrent les États capitalistes. Le protectionnisme pourrait certes permettre quelques relocalisations et réduire légèrement la pression de la concurrence internationale à court-terme, mais il est aussi l’instrument de politiques exportatrices agressives menées contre les autres pays et de probables surenchères impérialistes comme celle qui se déroule en ce moment entre les États-Unis et la Chine. De sorte qu’un protectionnisme mené en France pourrait très rapidement se retourner contre nous. Enfin, les multinationales n’exploitent pas nécessairement davantage leurs salariés, à échelle d’un pays, que les entreprises locales…
Il nous faut lutter contre la totalité des politiques qui mettent en concurrence chaque peuple travailleur avec les autres. Protectionnistes ou libre-échangistes, elles ne sont jamais que deux faces de la médaille en toc de la classe dominante. Toutes ces politiques nourrissent les rivalités impériales et le nationalisme, faisant planer au-dessus de nous la menace permanente de la guerre. Nous n’avons pas à prendre parti pour une fraction ou une autre de nos exploiteurs. Le bien de notre peuple ne peut pas et ne doit pas se réaliser au détriment de celui des autres. Si nous voulons réellement le défendre, alors il nous faut organiser la solidarité. Il faut produire à échelle locale tout ce qui peut l’être raisonnablement, dans une perspective socio-économique et écologique. Mais en parallèle, il faut coopérer systématiquement avec les autres peuples pour produire à grande échelle les biens qui ne peuvent l’être localement, et organiser des échanges utiles et apaisés. Ce projet porte un nom : l’autonomie productive. Défendons là pour défendre notre classe et refusons les faux dilemmes des parasites qui nous gouvernent.
La publication des chiffres du chômage pour le premier trimestre en France, qui montre une baisse du nombre des demandeur.se.s d’emplois de catégorie A, a beaucoup fait réagir tant elle ne semble pas représentative de la période actuelle. Nous savons en effet que le mois de mars a été marqué par une augmentation historique du chômage. La crise sanitaire et économique a mis fin aux missions d’intérim et vu la conjoncture, les CDD n’ont clairement pas été renouvelés. Au niveau des embauches, il y a un ralentissement de 29% des personnes quittant les fichiers de demandeurs d’empois de pôle emploi. Les déclarations d’embauche ont quant à elles diminué de 22.6%. [1]
D’ici fin juin, l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) s’attend à ce que la France comptabilise 600.000 chômeur.se.s en plus. Ces chiffres sont fondés sur la définition internationale qui qualifie de chômeur.se.s toute personne qui n’a pas travaillé au cours des semaines précédentes, qui est en recherche active d’emploi et qui est disponible pour prendre un nouveau travail dans les deux semaines à venir. La définition la plus répandue du chômage est donc réductrice. Dans la période actuelle, de nombreuses personnes ne sont tout simplement par en mesure de chercher activement du travail et ne sont donc pas considérées comme étant au chômage. [2] L’indicateur international du chômage est déjà hautement problématique en temps normal, parce qu’il conduit à sous-estimer la part du travail à temps partiel contraint et de la précarité en général. Mais il devient, dans la présente crise, purement et simplement absurde.
Ces chiffres impressionnants sont néanmoins faibles au regard de ce que l’on peut voir aux États-Unis, où on dénombre 3 millions de privé.e.s d’emplois en plus chaque semaine. En France, le dispositif de chômage partiel agit comme tampon. Mais depuis quelques semaines, le gouvernement pousse pour faire baisser le nombre de personnes en chômage partiel. Le nombre de salarié.es au chômage partiel est passé de 12,4 millions la semaine dernière à 11 millions de salariés aujourd’hui. [3] La crise est pourtant loin d’être derrière nous. On ne sait quand et sous quelles conditions les secteurs les plus touchés comme l’hôtellerie ou encore la restauration vont pouvoir se relancer. La décision gouvernementale d’autoriser les français.ses à partir en vacances cet été est bien une décision visant à limiter la crise économique et non une décision logique d’un point de vue sanitaire. Selon Eric Heyer, économiste à l’OFCE : «On sera à un taux de chômage de l’ordre de 10% en juin et peut-être au-delà de 12% à la fin de l’année». Rien de très rassurant…
Contre la crise économique, quelles politiques se profilent?
Partout, les contours de la crise économique se précisent. Tous les pays, à mesure de leurs capacités, adoptent des régimes de soutien à leurs économies nationales. Souvent, ces plans s’accompagnent d’une volonté affichée du retour à une forme de «relocalisation», qui pourrait déboucher à terme sur des politiques protectionnistes en chaîne. Les États s’endettent, et à plus ou moins court terme, tout laisse présager que de nouvelles mesures d’austérité vont s’abattre sur les populations. L’Union Européenne serait en passe de trouver un accord commun sur un plan de relance. Cette tentative est appuyée par le duo gouvernemental franco-allemand, qui propose de le faire monter à 500 milliards d’euros. [4] Une somme pour le moins élevée au regard du budget de l’union (1% du PIB européen) mais aussi très faible du point de vue de la richesse totale de l’UE et des plans de relance annoncés séparément par chaque État. [5] Ce plan serait financé par un emprunt effectué directement par l’UE sur les marchés financiers, et le remboursement serait assurée par l’UE elle-même et non par les États membres. Le renversement de la position allemande, jusque là hostile à toute mutualisation des dettes au niveau européen, est emblématique du risque d’implosion de l’UE si elle est incapable de trouver un terrain d’entente entre ses différentes composantes. Elle constitue une réaction au jugement anti-Banque Centrale Européenne émis récemment par la cour de Karlsruhe. [6] Plusieurs pays d’Europe du Nord se sont déjà explicitement opposés à cette proposition, dont il est difficile de croire qu’elle aboutira en l’état. [7]
En France, c’est autour du tourisme que les annonces se sont densifiées cette semaine. Ce secteur, qui représente 7% du PIB et 2 millions d’emplois est en effet à l’arrêt quasi-complet depuis deux mois. L’inquiétude grandit chez les professionnels quant à la crainte d’une prolongation du confinement cet été, ce qui signerait tout simplement l’écroulement de milliers d’entreprises parmi les 62000 que compte le secteur, et dont bon nombre sont déjà condamnées. Le gouvernement a déclaré ce secteur «priorité nationale» et lui consacre un plan de 18 milliards d’Euros… sans contrepartie sociale pour le patronat, alors que le tourisme, dont les effets environnement néfastes sont avérés, repose en grande partie sur une main d’œuvre saisonnière souvent sur-exploitée et sous-payée. La question de l’emploi est d’ailleurs dans les préoccupations principales en cas de réouverture, le patronat s’inquiétant de la possibilité de mouvements sociaux. L’idée d’une plate-forme gouvernementale de volontaires fait son chemin… en dépit de l’échec flagrant de celle mise en place pour l’agriculture! Après son opération ratée, l’État français tend à s’aligner sur ses voisins européens, en facilitant l’arrivée d’une main d’œuvre immigrée à bas coût venant d’Europe de l’Est. [8] En parallèle, Le recours abusif aux CDD et Intérims va être facilité par la signature de conventions dérogatoires au niveau des entreprises. Quant aux CSE, ils pourront puiser jusqu’à 50% de leur budget de fonctionnement pour financer des activités sociales : autant de moyen retirés pour leur action de défense des salariés.
Cette note a été réalisée par le Groupe de Travail Économie de l’UCL, visant à synthétiser les données essentielles sur la situation économique que nous traversons avec la crise du coronavirus. Elle a évolué sous une forme de bulletin, structuré en plusieurs articles de tailles diverses. Elle est aussi sourcée et factuelle que possible, et vise à mettre en lien les principales données sur la conjoncture économique avec des analyses politiques et sociales plus générales. Elle a néanmoins été réalisée par des militants qui ne sont pas des professionnels de l’économie. N’hésitez pas à faire tout retour constructif.