Le serpent de mer de l’Aide Médicale d’État (AME) est le sujet polémique rêvé des repas de famille et des plateaux télé : tout le monde en cause sans savoir ce que c’est ! Pour preuve, la CPAM a mis à jour la page d’informations sur l’AME le 23 septembre alors qu’il n’y a pourtant rien de nouveau : faites le test autour de vous, que comprend le panier de soins AME ? Alors bien sûr Macron ne veut pas la supprimer mais simplement l’évaluer indique-t-il : ça sera vite fait compte tenu que le « panier de soins » est percé puisqu’il se limite à 6 types de soins basiques et/ou urgents (exemple ci-dessous) suite à des rabottages successifs. Et encore faut-il avoir obtenu l’AME ou avoir réussi à la renouveler ce qui relève du parcours du combattant.
L’égalité des droits, c’est vital !
En tant que militant·es libertaires, nous combattons pour l’égalité des droits : les pathologies se fichent bien des frontières et des nationalités. À la précarisation grandissante de centaines de milliers de personnes s’ajoute la mise en danger du reste de la population. La réapparition de la gale, de la tuberculose multi-résistante (TB-MR), le maintien du nombre de contamination VIH sont des signes patents d’un désastre sanitaire annoncé. En effet, avoir l’AME (souvent bien tard) n’est pas l’assurance de pouvoir se soigner efficacement tant il est difficile de trouver un·e soignant·e, de pouvoir y aller régulièrement et d’obtenir des médicaments quand sa situation est déjà précaire (déménagement fréquent, mise en rétention jusqu’à 90 jours, etc.)
Des petites économies sur la santé des plus précaires
Macron a choisi de réformer la protection sociale en profondeur : plus de cotisations assurance maladie pour les salarié-es, fin du RSI (Régime Social des Indépendants) et du régime social étudiant, etc. Il manque à l’évidence la disparition de l’AME qui est coûteuse en terme de gestion afin que de façon inconditionnelle, tout-e résident-e en France puisse accéder aux mêmes soins. Pour autant, le coût de l’AME régulièrement agité n’est qu’une goutte d’eau par rapport à ce que coûte l’évasion fiscale, les exonérations de « charges patronales » (c’est-à-dire notre salaire différé) ou les suppressions de l’ISF et autres impôts de riches !
Les économies ne sont donc qu’un prétexte pour taper toujours plus fort sur celles et ceux qui n’ont souvent pas les moyens matériels de se défendre ou de s’organiser et draguer les racistes en vue des futures élections municipale et présidentielle.
Lutter contre l’extrême-droite en appliquant son programme ?
Macron se pose souvent en rempart face à la droite réactionnaire et autoritaire. Pourtant sa politique raciste et anti-sociale comme ses discours n’ont pas grand chose à envier aux idées que diffuse l’extrême-droite.
Or ce n’est pas en courant après le RN et ses satellites qu’on le combat : c’est en tissant des solidarités dans nos quartiers, nos campagnes, sur nos lieux de travail. Construisons un autre futur, ouvert et accueillant, basé sur l’égalité sociale et l’émancipation collective.
Exploité·es, avec ou sans papiers, même Macron, même combat !