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Santé – Page 9 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Santé


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    Une crise d’ampleur internationale : le responsable, c’est le capitalisme !

    24 Mar 2020

    En trois mois, le coronavirus s’est étendu à près de 170 pays, au total plus de 200 000 cas de Covid-19 ont été confirmés ainsi que 9 000 décès selon l’OMS. À l’origine de cette crise sanitaire, c’est bien le capitalisme qui est en cause et notamment l’industrie de la viande qui, en plus des conditions sanitaires dégradées, induit des déforestations. Ces dernières détruisent l’habitat d’animaux vecteurs de maladies. Ces facteurs favorisent ainsi l’entrée en contact des virus avec les populations humaines. L’organisation actuelle de l’économie et des échanges a accéléré la propagation du virus à l’échelle mondiale. La concurrence et la course au profit entre capitalistes ont retardé et limitent les mesures sanitaires dans de nombreux pays. Et les conséquences de cette pandémie seront encore plus dramatiques dans les régions dominées économiquement.

    Une crise sanitaire et économique internationale

    En Amérique Latine, l’Uruguay a pris les premières mesures face au virus dès vendredi dernier (13 mars) en décrétant la fermeture de toutes ses frontières. 80 cas sont recensés sur les 3,4 millions d’habitant.es, une quarantaine a été établie, des contrôles policiers sont annoncés. Les écoles sont fermées et les entreprises font peu à peu de même tout en mettant en place des recommandations de sécurité…

    En Argentine depuis le premier cas confirmé il y a moins de 2 semaines, la pandémie s’est étendue à un peu moins de 100 cas recensés. Les écoles sont fermées depuis lundi, une quarantaine obligatoire vient d’être décrétée, du vendredi 20 mars jusqu’au 1er avril. Annoncée le jeudi au soir et à effet direct dès minuit, la population a eu très peu de temps pour se préparer. Un déploiement massif des forces de polices du pays laisse craindre un déchainement de violence policière dans les quartiers populaires et surtout dans les villas (bidonvilles). Les sorties sont autorisées pour acheter à manger dans les supermarchés qui continuent de fonctionner, pour aller à la pharmacie et pour aider des personnes vulnérables.

    L’enjeu de la protection des travailleurs.ses, du paiement de leur salaire ainsi que de la fermeture des entreprises se pose, est-ce que les salarié.es seront contraint.es de travailler au mépris de leur vie comme en Europe ? Des millions de travailleurs.ses de l’économie populaire sont en dehors du salariat formel, et ne seront pas protégé.es. Quid alors de ces millions de personnes qui ne vont pas pouvoir survivre sans sortir pour travailler ? À cause d’un accès à l’eau très préoccupant, une crise d’ampleur est redoutée. Alors que l’Argentine vivait déjà une épidémie de dengue, concentrée principalement dans les bidonvilles où se développent les moustiques en raison des conditions d’insalubrités élevées. Cette épidémie inquiétait moins le gouvernement ne touchant de fait que les plus pauvres.

    Le Brésil encaisse aussi de plein fouet l’irresponsabilité de son président d’extrême droite, freinant toutes les mesures sous prétexte que la pandémie serait plutôt due à une « hystérie collective ». Malgré tout, le pays commence tardivement à suivre ses homologues latino-américains et décrète aujourd’hui la fermeture de toutes ses frontières terrestres et l’interdiction d’entrée aux personnes venant de certains pays européens et asiatiques. Au Chili aussi, les mesures de la classe politique visent d’abord à protéger les profits plutôt que la population.

    En Afrique où le premier cas de Covid-19 est apparu en Égypte en février, on se prépare au pire. Pour le moment on parle d’environ 640 cas répartis dans 33 pays, mais les soignant.e.s préviennent que trop peu de tests ont été faits et que les chiffres sont sûrement en dessous de la réalité. Le continent africain subit d’autant plus la crise à cause de l’attitude et des politiques coloniales visant à rendre et garder dépendante toute une partie de son économie, les mesures prises par les pays européens et les États-Unis en termes par exemple d’échanges commerciaux ont donc d’autant plus d’impact. Au niveau sanitaire le constat est aussi alarmant, avec beaucoup de zones dans lesquelles il sera très difficile, voire impossible, de mettre en place ne serait-ce que les mesures de base visant à ralentir la propagation.

    Résistances et organisation de celles et ceux d’en bas

    Au Mexique pour l’instant le gouvernement tente d’empêcher une mise en place rapide des mesures nécessaires. Les communautés Zapatistes ont elles décidé de mesures d’urgences « Considérant l’irresponsabilité frivole et le manque de sérieux des mauvais gouvernements et de la classe politique dans sa totalité, qui utilisent un problème humanitaire pour s’attaquer mutuellement, au lieu de prendre les mesures nécessaires pour affronter ce danger qui menace la vie sans distinction […] ainsi que l’absence d’un véritable plan pour affronter la menace… » [1] L’alerte rouge est donc déclarée dans les « caracoles », qui seront fermés jusqu’à nouvel ordre.

    Les USA subissant les affres de Donald Trump, n’échappent pas à une tentative de minimiser l’ampleur du risque. Des mesures de quarantaines ont tout de même débuté et la solidarité et la résistance s’organisent, avec notamment un appel à une grève des loyers qui commence à prendre un peu d’ampleur. Là-bas aussi vu la lenteur à y répondre, la crise risque de faire des ravages, d’autant plus que le système de santé ultra-libéral n’autorisera pas les classes populaires à se soigner correctement et recevoir les soins nécessaires.

    Alors que le confinement est total en Italie, pays qui compte le plus grand nombre de morts, les entreprises qui n’étaient pas absolument nécessaires pour enrayer l’épidémie ont continué à produire jusqu’à ce dimanche 22 mars. C’est parce que les grèves se sont multipliés que le gouvernement a été contraint de suspendre (jusqu’au 3 avril pour l’instant) toutes les activités non-essentielles. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont imposé les mesures nécessaires aux capitalistes et à l’État. Au Portugal, le gouvernement de gauche prend les devants en suspendant totalement le droit de grève.

    Partout, la crise sanitaire est extrêmement préoccupante pour celles et ceux d’en bas. Les capitalistes et leurs serviteurs politiques nous mettent en danger pour leurs profits quand eux se mettent à l’abri, ne prennent pas de mesures sociales, voire remettent en cause nos droits sociaux pour tenter coûte que coûte de nous renvoyer au travail, ou nous empêcher purement et simplement de le quitter. La solution ne viendra que de nos solidarités et de notre auto-organisation pour résister. Il faut continuer à rester en contact, échanger sur nos expériences et nos résistances pour faire vivre notre internationalisme.

    Union Communiste Libertaire, le 22 mars 2020

    [1] https://lavoiedujaguar.net/Face-au-coronavirus-l-EZLN-ferme-les-caracoles-et-appelle-a-ne-pas-abandonner


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    Notice d’info de l’UCL Montpellier : Solidarité directe (1)

    24 Mar 2020

    Bonjour à tous.tes.
    En ces temps spécifiques, le groupe de l’UCL de Montpellier trouve judicieux de pouvoir transmettre un maximum d’informations sur la situation et ce que nous pouvons faire.  Solidarité directe  Dans ces temps de confinement, il apparait important que nous puissions pallier aux manquements de l’Etat et que nous soyons tous.tes capable de prendre en main la santé des personnes les plus fragiles dans nos entourages direct. De nombreuses initiatives ont déjà commencé à se mettre en place depuis le début du confinement, qu’il s’agisse d’un soutien matériel ou moral aux personnes qui pourraient être les plus isolées. Qu’il s’agisse des précaires, des personnes à risque ou des personnes à la rue, nous avons la capacité d’agir, mais nous devons garder à l’esprit que cela doit se faire en respectant les gestes barrières afin de ne pas multiplier les risques d’infection.  

    1/ Infos sur les distributions alimentaires qui fonctionneraient encore et les lieux d’accueils ouverts pour les personnes sans papiers ou à la rue : 

    Ces Informations nous venant du collectif Migrant.es Bienvenue 34          

     Pour info, l’aide alimentaire devrait à nouveau fonctionner à partirde lundi. 

    Voilà ce qui est censé fonctionner :

    (source : collègues du social de l’Hérault)

    Voici les infos pour orienter au mieux les personnes :Les services de solidarités du département assurent une permanence sociale pour les urgences sur un numéro unique le 0467675000. Pour l’instant nous sommes situés physiquement sur le site de Philippides mais cela peut évoluer. Il est préconisé pour les partenaires ou les personnes de ne pas se déplacer mais d’appeler. Un certain nombre de procédures pourront être instruites à distance.
    Au niveau des associations caritatives- St Vincent de PaulLe restaurant d’entraide est ouvert le midi (11h30-13h30), fermé le soir.Accueil de nuit (25 places) maintenu soit 10 places pour le 115 et 15 places pour les personnes qui s’y présentent spontanément.L’épicerie solidaire fonctionne mais seulement pour les personnes qui y vont déjà (pas de nouveaux dossiers) les mercredis et vendredis matins de 8h30 à 11h30 et les mardis et jeudis de 15h à 17h.
    – La Croix-Rouge : Poursuite de distributions de petits déjeuners bd Henri 4 de 8h30 à 10h30.Les modalités ont changé privilégiant un service à emporter mais pas de fermeture prévue. Accueil de nuit même adresse maintenu.
    – Resto du cœur : La distribution des camions du cœur (seule activité pour l’instant de l’association car les centres de distributions étaient de toute façon fermés jusqu’au 06/04) est arrêtée depuis hier aux Arceaux mais devrait reprendre vendredi ou lundi prochain.La campagne des restaurants du cœur étant fermée, il n’y a plus de distributions dans les centres mais les restaus bébés vont rester ouverts avec une organisation pour un fonctionnement minimal.
    – Secours catholique : Fermé pour la semaine
    – Secours populaire : Organisation des distributions de colis alimentaire sur RDV pendant cette période de crise.Les distributions reprendront la semaine prochaine dans la majorité des antennes.Les personnes accueillies doivent se rapprocher de leur antenne locale pour prendre RDV.
    – Distribution de repas par l’association humanitaire de Montpellier : https://www.midilibre.fr/2020/03/19/montpellier-les-maraudes-et-distributions-de-nourriture-pour-les-sdf-continuent,8808990.phphttps://lepoing.net/le-prefet-et-la-ville-de-montpellier-font-semblant-daider-les-sans-abri/
    Plus d’informations à venir sur la page Facebook du collectif Migrants Bienvenue 34 https://www.facebook.com/collectifmigrantsbienvenue34/
     Les adresses (connues pour la plupart) sont là :https://www.siao34.org/wp-content/uploads/2017/08/Etat-des-lieux-sur-lAide-Alimentaire-%C3%A0-Montpellier-SIAO34-Juillet-2019.pdf Ensuite, le Préfet à lancé un appel aux volontaires par voie de presse : 
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/le-prefet-de-l-herault-lance-un-appel-aux-volontaires-pour-maintenir-l-aide-aux-plus-demunis-1584446513.
    Pour le moment, il n’y a pas de masques disponibles, ni de gel hydroalcoolique. 

    2/ Comment confectionner son propre masque de protection
    https://www.cnews.fr/france/2020-03-17/le-chu-de-grenoble-montre-son-personnel-comment-fabriquer-ses-propres-masques?amp

    3/ Concernant les personnes migrantes, la validité des documents (visa long séjour, titre des séjour, autorisation provisoire de séjour, attestation de demande d’asile, récépissé de demande de titre de séjour) qui arriveraient à échéance à compter du 16 mars est prolongée de 3 mois.

    La traduction des consignes de sécurité en plusieurs langues :

    https://www.facebook.com/lautrecantinenantes/photos/pcb.598032770785866/598030594119417/?type=3&theater


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    Entraide et solidarités directes

    22 Mar 2020

    Hors temps de crise, les réseaux de solidarité (sociale, alimentaire, etc.) sont assurés par de multiples associations, collectifs, ou institutions. Les personnes qui tiennent ces réseaux sont pour une bonne partie retraitées ou tout simplement confiné.es, les déplacements et les modes d’organisation habituelles bouleversées. Il n’est donc plus possible d’assurer le minimum d’aide aux plus démuni.es dans la période de crise sanitaire actuelle.

    Cette crise sanitaire va toucher d’abord les plus isolé.es, éloigné.es des centres de soin, les personnes sans abris, sans papiers, sans moyens de protection contre la maladie. Le virus touchera aussi d’abord les classes populaires encore majoritairement physiquement au travail donc plus exposées.

    La lutte contre la propagation du virus doit s’inscrire dans nos luttes.

    Communistes libertaires nous ne pouvons laisser à leur sort les personnes les plus vulnérables. Il est essentiel de maintenir nos activités, autant qu’elles sont possibles au sein des collectifs locaux déjà investis, de relayer les besoins et les situations d’urgences. Certains groupes locaux UCL ont d’ores et déjà créés des pages sur les réseaux sociaux permettant de coordonner les actions de solidarités individuelles et/ou collectives. Des militant.es participent à la récupération et à la redistribution de denrées alimentaires.

    Il a été aussi possible selon nos lieux d’habitations de faire de l’affichage dans nos hall d’immeubles, dans nos rues, dans les commerces de proximité, proposant la mise en liens et l’aide entre habitant.es. Bien sûr il ne s’agit pas de minimiser les risques de la maladie, ni de créer des conditions de propagation. Toutes les précautions nécessaires devront être mise en œuvre, quelle que soit l’action de solidarité menée.

    Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, nos routines et réflexes militants sont mis au défi et devront être quotidiennement réinventés. Les solidarités concrètes ne se limitent pas à une période de crise, mais elles s’imposent aujourd’hui comme l’un de nos premiers modes d’actions !

    À nous de mobiliser nos outils révolutionnaire et autogestionnaire ! Au delà des gestes barrières, nos solidarités sont notre meilleur protection.

    Rappel de certaines régles (liste non exhaustive) :

    • Se munir d’attestations sur l’honneur de sortie en ayant coché « Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants »
    • Une interaction ne doit pas se faire à moins d’un mètre
    • Utiliser des gants et un masque pour les livraisons
    • En cas de maladie, même un rhume, pas d’action de solidarité physique
    • Les personnes de plus de 60 ans, peuvent aider autrement que par des actions de solidarité physique

    Réseau de solidarité Covid-Entraide  : https://covid-entraide.fr

    Union communiste libertaire, le 22 mars 2020



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    État d’urgence sanitaire : imposons aussi l’état d’urgence social !

    21 Mar 2020

    L’état d’urgence sanitaire et l’arsenal législatif qui l’accompagne est le seul moyen, aux yeux du gouvernement, de prévenir une catastrophe sanitaire en prenant les choses fermement en main. De notre côté, c’est un état d’urgence social que nous devons défendre pour définir nous-mêmes les priorités : protéger la santé et les droits des travailleurs et travailleuses mais aussi assurer la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population, sans chercher à sauvegarder les profits des capitalistes.

    Le gouvernement a déposé un projet encadrant le report du 2e tour des élections municipales, lui permettant de déclarer un « état d’urgence sanitaire » et lui ouvrant la possibilité de légiférer par ordonnances sur de nombreux sujets. Les enjeux de ce projet de loi ? Renforcer les pouvoirs de l’État pour prévenir une catastrophe sanitaire, « soulager » les entreprises et adapter le fonctionnement de la société aux mesures de confinement.

    Le projet de loi d’ores et déjà adopté au Sénat se découpe en trois grosses parties :

    • la première partie concerne les élections municipales ;
    • la deuxième partie définit le cadre de l’état d’urgence sanitaire ;
    • la troisième partie arme le gouvernement pour adapter le cadre légal et réglementaire à la situation exceptionnelle.

    Ne pas laisser l’État gérer seul l’urgence sanitaire et social

    L’état d’urgence sanitaire pourra être déclaré en conseil des ministres pour une durée de 12 jours – durée qui peut être prolongée par la loi. Dans ce cadre, le Premier ministre pourra limiter certaines libertés fondamentales (liberté de déplacement, liberté d’entreprendre, liberté de réunion) et pourra décider des réquisitions de tous les biens et les services permettant de lutter contre la catastrophe sanitaire. Le ministre de la santé pourra quant à lui prescrire toutes les mesures générales ou individuelles pour lutter contre la catastrophe sanitaire.

    Le problème qui se pose est clair : si l’épidémie continue de paralyser l’économie, l’ensemble des activités de production et de distribution risquent d’être interrompu, mettant en danger l’ensemble de la population. Dans une situation comme celle-ci, il n’y a que trois possibilités : soit l’État prend fermement en main les rênes de l’économie (discréditant au passage le libéralisme économique qui guide l’action des gouvernements successifs), soit le camp des travailleurs et travailleuses arrive à prendre lui-même les choses en main, soit c’est le chaos.

    Pour le gouvernement, l’enjeu est donc de pouvoir, si nécessaire, prendre totalement la main sur les activités économiques essentielles non seulement pour assurer la lutte sanitaire contre l’épidémie mais aussi pour permettre que les besoins vitaux soient satisfaits. Laisser l’État gérer seul cette crise sanitaire, économique et sociale, est un pari très risqué et il semble dès maintenant absolument indispensable que la nécessaire réquisition des entreprises d’intérêt vital se fasse sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, de même qu’il est primordial que les personnels soignants confronté·es directement à l’épidémie puissent prescrire les mesures adaptées, sans chercher à ménager les intérêts des possédants.

    Des ordonnances dans tous les sens mais peu de social

    La troisième partie de la loi autorise le gouvernement à prendre des ordonnances, c’est-à-dire à modifier la loi sans consulter en amont l’Assemblée nationale ou le Sénat. Il sera ainsi autorisé à soutenir directement ou indirectement (en facilitant le recours à l’activité partielle) les entreprises, à permettre à l’employeur de fixer comme il le veut les congés payés et les RTT, à assouplir les obligations des entreprises vis-à-vis de leurs clients et fournisseurs mais aussi à permettre à certaines entreprises de déroger aux règles d’ordre public et aux règles fixant la durée du travail, le repos hebdomadaire ou le repos dominical.

    Dans le même temps, des mesures pourront être prises pour adapter aux circonstances l’intervention de la médecine du travail ou la consultation des représentant·es du personnel mais il va sans dire que les organisations syndicales devront être particulièrement vigilantes pour éviter que la situation d’urgence permette opportunément aux patrons de faire travailler leurs salariés sans limite ou de licencier massivement au gré de la modification du droit des procédures collectives.

    Dans le cadre de cette urgence sanitaire, le gouvernement prévoit quand même quelques mesures sociales comme la prolongation de la trêve hivernale, la continuité de la prise en charge des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ou la prolongation des visas et des titres de séjour. Mais ces mesures paraissent bien maigres par rapport à tout ce qui pourrait être mis en œuvre pour protéger l’ensemble de la population et soutenir directement les plus vulnérables.

    Enfin, si le confinement doit se prolonger, quelques aménagements sont prévus pour allonger les délais pour les différentes démarches administratives, pour adapter les concours ou examens,pour aménager l’organisation de certaines réunions (organes dirigeants des entreprises, instances des établissements publics, réunions de copropriétaires, assemblées délibérantes des collectivités territoriales) mais aussi pour adapter la manière dont est rendue la justice et dont est organisée la garde à vue. Là encore, il faudra redoubler de vigilance face à une justice rendue à huis clos avec une défense assurée en vidéoconférence…

    Beaucoup de mesures administratives, beaucoup de mesures de soutien aux entreprises mais pas beaucoup de mesures pour soutenir celles et ceux qui luttent directement contre l’épidémie, au premier rang desquels les personnels soignants qui, en cas d’arrêt maladie, continuent de subir un jour de carence ; pas beaucoup de mesures non plus pour permettre d’anticiper la crise sociale et d’offrir aux travailleurs et travailleuses la même souplesse qu’aux entreprises.

    Une chose est claire : l’urgence sociale, c’est nous qui l’imposerons aux patrons et à l’État.

    Union communiste libertaire, le 21 mars 2020



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    La neutralité du net ne s’oppose pas à une gestion politique des services

    21 Mar 2020

    Depuis le début du confinement en Europe, la question d’une éventuelle surcharge du trafic internet se pose. Ci-dessous, notre point de vue communiste libertaire sur la question du réseau.

    Côté services, la saturation se fait sentir. Par exemple, chez Skype et Whatsapp, les serveurs centraux ne tiennent apparemment pas la charge depuis le confinement italien. Charge qui aurait été encaissée avant l’achat de Skype par Microsoft : le logiciel fonctionnait alors en pair-à-pair (c’est-à-dire sans serveurs centraux).

    Le patron de Facebook Mark Zuckerberg a indiqué quant à lui lors d’une conférence de presse le 18 mars que les appels audio et vidéo, sur Whatsapp (propriété de Facebook) notamment, auraient doublé et que les ingénieurs de Facebook travailleraient déjà à renforcer l’infrastructure [1].

    À une autre échelle et idéologiquement plus proche de nous, l’association libriste d’éducation populaire Framasoft a bel et bien subi une surcharge au début du confinement, lorsque les ministères de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur ont — honteusement, sans consultation, et sans solliciter leurs propres services informatiques et ressources financières considérables — invité leurs personnels à utiliser les services de Framasoft (qui n’a ni les moyens de ni la vocation à se substituer à des ministères) [2].

    Quant au trafic global, des informations contradictoires circulent : d’un côté, la hausse de 70% qu’a vécue l’Italie suite à la fermeture des écoles serait épongeable [3] ; d’un autre côté, le 19 mars, le commissaire européen chargé du marché intérieur Thierry Breton s’est publiquement inquiété de la pression exercée sur le trafic [4]. Des sources internes chez Orange nous informent également que le conseil d’administration d’Orange douterait de la capacité du réseau à encaisser et qu’il faudrait prochainement choisir entre la 4G et la téléphonie.

    S’il nous parait difficile de trancher dès à présent la question de la possibilité d’une surcharge du trafic de grande ampleur à court terme, il est cependant politiquement indispensable d’en anticiper la possibilité.

    Des appels à « réguler » le trafic se font déjà entendre. Les hôpitaux ou l’Éducation Nationale sont prioritaires sur la pornographie ou le streaming Netflix et il faudrait donc favoriser les uns au détriment des autres. Cette régulation serait de la responsabilité des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), seuls techniquement capables de savoir qui fait quoi sur Internet et d’agir en temps réel, et donc de censurer. Thierry Breton a notamment invité les FAI à « prendre des mesures afin de prévenir et d’atténuer les effets de l’encombrement imminent des réseaux ».

    Nous ne remettons bien évidemment pas en cause la priorité des services publics hospitaliers ou éducatifs. Nous observons par contre que ces appels émanent des bouches qui, même hors temps de crise, réclament encore et toujours l’abolition de la neutralité du net, ce principe qui veut que les FAI ne soient que des facteurs de l’Internet, soumis comme les postiers et postières du monde physique à une interdiction d’ouvrir les enveloppes, et qui livrent donc indifféremment tout le « courrier ».

    La fin de la neutralité du net serait une aubaine pour les capitalistes, qui seraient dès lors en mesure de vendre comme offre de base un simple accès aux services de leur choix – typiquement, les partenaires GAFAM – et de reléguer le reste d’Internet – typiquement, les voix politiques ou médiatiques qui déplaisent au pouvoir – au rang d’options payantes. Nous observons également que la logique de pénurie-rationnement à l’œuvre derrière ces discours est la même que celle que nos dirigeants politiques nous resservent non-stop, jusqu’à l’écœurement, depuis des années, dans le cadre des politiques d’austérité budgétaire.

    Que l’on parle de réseau Internet ou d’argent public, nous, communistes libertaires, affirmons que les ressources existantes doivent être :

    • exposées à toutes et tous avec transparence et pédagogie, afin de permettre l’appropriation populaire des enjeux du problème ;
    • renforcées et développées, et non rationnées, si elles sont réellement jugées insuffisantes (l’argent existe, il suffit d’aller le chercher là où il est) ;
    • partagées selon des décisions politiques prises par le peuple et dans son intérêt, et non par l’État dans l’intérêt des capitalistes.

    Il appartient également au peuple de décider, dans un cadre autogestionnaire, comment mettre en œuvre ce partage sans remettre en cause la neutralité du net, principe égalitaire fondateur d’Internet. Dans le contexte actuel, il est par exemple envisageable :

    • de mettre en place un planning national des cours donnés par visioconférence, dans le cadre de la « continuité pédagogique », permettant de mieux répartir la charge et du même coup d’améliorer les conditions de vie des enseignant·es confinés, sans jamais les déposséder de leur métier et sans entretenir d’illusions sur les vertus pédagogiques du numérique ;
    • de contraindre YouTube à retirer l’option HD de ses vidéos ;
    • ou encore d’instaurer une très forte taxe sur le service de reproduction culturelle du patriarcat qu’est la pornographie, taxe permettant de contrebalancer la gratuité opportuniste mise en place ces derniers jours par les principales plateformes du secteur.

    Union communiste libertaire, le 21 mars 2020

    [1] Voir Coronavirus : Facebook veut éviter « l’effondrement » de ses serveurs face aux pics d’utilisation sur Le Monde.

    [2] Voir Framaconfinement, jour 01 (lundi 16 mars) sur le Framablog.

    [3] Voir En Italie, le confinement sature la bande passante sur NextImpact

    [4] Voir Thierry Breton veut éviter une paralysie de l’internet sur Mediapart.


    Par Sylvain Communiqués UCL Santé

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    Confiné.e.s dehors, galerie de photo à Montpellier

    20 Mar 2020

    Alors que face à la crise sanitaire, nous sommes tou.te.s assigné.e.s à résidence, les rues de la ville ne sont plus que traversées par ceux et celles qui doivent aller bosser. Et puis il y à celleux qui sont confiné.e.s dehors, encore plus isolé.e.s et démuni.e.s qu’à l’ordinaire. Notre camarade, qui fait partie de ces travailleuses qui doivent sortir, cherche à capturer ces images, à témoigner de la situation, aux fil de ses déplacements, pour donner à voir les confiné.e.s du dehors au confiné.e.s du dedans.. Nous mettrons cette galerie à jour régulièrement

    Par Sylvain Non classé Santé

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    En luttant contre le virus, transformer la société

    20 Mar 2020

    Depuis que l’épidémie de coronavirus a atteint la France, le gouvernement n’a cessé d’osciller entre des mesures d’endiguement – qui sont allées crescendo – et la volonté de préserver les profits des entreprises, en autorisant la continuité du travail dans des secteurs non essentiels.

    L’Union communiste libertaire, réunie en conférence exceptionnelle le 17 mars, pense qu’il faut inverser les priorités. La pandémie oblige à des mesures qui doivent nécessairement contrarier les capitalistes. Et qui prouveront que la société et l’économie peuvent tourner de façon radicalement différente.

    Pour enrayer l’épidémie

    1. Il faut des mesures barrières qui ne soient pas des mesures « de classe », contrairement à ce qui se passe aujourd’hui. Le confinement ne peut être fonction de la hiérarchie sociale, avec des cadres en télétravail et des ouvrières et ouvriers contraints de se rendre sur les sites de production. Le confinement ne peut être fonction de la hiérarchie sociale. Donc : fermeture de toutes les entreprises et services non essentiels, avec maintien intégral du revenu pour les travailleuses et travailleurs en chômage technique, y compris ceux et celles sous statut précaire (intérimaires, CDD, vacataires, etc.) ;

    2. Le travail ne doit être maintenu que dans les secteurs vitaux au soin, au ravitaillement et à l’information de la population. On pense notamment au système de santé, à l’agro-alimentaire, aux transports, à la distribution alimentaire et sanitaire, aux médias audiovisuels et Internet pour passer les consignes. Les travailleuses et travailleurs de ces secteurs sont en première ligne ; la sauvegarde de la population repose sur leurs épaules. Il faut les gratifier, les aider, les épauler, en commençant par assurer la prise en charge de leurs enfants, avec des mesures de prévention et de protection.

    3. À la fois pour des raisons d’efficacité et pour empêcher les indécents « coronaprofits » des profiteurs de crise, il faut réquisitionner les entreprises privées de ces secteurs, et les intégrer dans le service public, en plaçant leur fonctionnement sous le contrôle des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Ce sont eux et elles, en effet, qui sont les plus à même de savoir comment réorganiser les chaînes de production pour se prémunir du virus, avec des protocoles de prévention adaptés.

    4. Au-delà, ce sont l’ensemble de la production et des services qui doivent être en urgence réorganisés. L’industrie et les services doivent être entièrement tournés vers la production de matériel sanitaire et de protection, et l’assurance des moyens de subsistance pour toutes et tous. Si l’État et les patrons ne le veulent pas, alors c’est aux travailleuses et aux travailleurs de l’imposer.

    Les travailleuses et travailleurs qui assurent les soins et le ravitaillement sont en première ligne ; il faut les aider, les épauler, les gratifier. cc Pieter

    Pour éviter la réédition d’un tel chaos

    1. La situation actuelle démontre la nécessité de réquisitionner et de socialiser l’ensemble de l’industrie pharmaceutique. Cela permettra de relocaliser la production de médicaments, alors que la France est aujourd’hui dépendante des usines implantées en Inde et en Chine pour 60 à 80% des principes actifs. Cela permettra aussi de réorienter la recherche et développement vers la satisfaction des besoins réels, au lieu d’une production visant au profit et qui ruine la Sécurité sociale.

    2. Le système de santé doit également être révolutionné par la réquisition des cliniques privées et leur intégration dans le service public. Un service public renforcé par des embauches massives et la création de milliers de lits supplémentaires, avec un maillage territorial revitalisé. Depuis des mois, les personnels des urgences crient leur désespoir devant le délabrement de l’hôpital public après des décennies de démolition néolibérale. Les politiciens socialistes, gaullistes ou macronistes qui ont orchestré ce désastre auront du sang sur les mains, et il faut le dire haut et fort.

    3. La grande distribution qui, de Carrefour à Amazon, se frotte les mains de la situation actuelle et des profits géants qu’elle escompte engranger, doit également être réquisitionnée et placée sous contrôle de ses travailleuses et travailleurs. Cela leur permettra de se limiter à la distribution des produits vitaux, et de remettre à plat toute l’organisation d’un travail de plus en plus déshumanisé par la conjugaison du taylorisme et du contrôle digital.

    La grande distribution qui, de Carrefour à Amazon, se frotte les mains de la situation actuelle et des profits géants qu’elle escompte engranger, doit également être réquisitionnée et placée sous contrôle de ses travailleuses et travailleurs.

    Ce que les travailleuses et travailleurs peuvent faire

    1. Le mot d’ordre de « droit de retrait général » est le plus adapté à la période dans tous les secteurs non essentiels. Aujourd’hui, dans plusieurs grandes entreprises, des débrayages ont lieu pour se prémunir de la contagion. Mais des salarié·es hésitent encore devant les retenues sur salaire pour fait de grève. Il faut user, dès que possible du droit de retrait pour « danger grave et imminent ».

    2. Nous devons pratiquer l’entraide sociale, à l’échelon de chaque immeuble et de chaque quartier : pensons à nos voisines et voisins les plus fragiles, personnages âgées, à mobilité réduite, malades… qui ont du mal à se déplacer pour faire leurs courses. Pensons à nos voisines et voisins qui travaillent dans des secteurs essentiels, et qui ont besoin de faire garder leurs enfants… le tout en respectant les « gestes barrières ». Téléphone, Internet, applications, messages collés dans le hall de l’immeuble… il y a bien des choses à faire pour organiser cette entraide de proximité.

    3. Gardons-nous des méfiances xénophobes. Non, nos voisines et voisins d’origine asiatique ne sont pas dangereux, et d’ailleurs personne n’est spécifiquement dangereux. C’est l’Europe, et non la Chine, qui est aujourd’hui l’épicentre mondial de la pandémie.

    Il faut interdire la commande en ligne de produits non vitaux. A Amazon, de nombreuses et nombreux salarié·es font grève ou exercent leur droit de retrait.

    Pour limiter la casse sociale

    La pandémie aura été le déclencheur d’un krach boursier et d’une crise financière attendue depuis longtemps par toutes et tous les économistes sérieux. Suite à la crise de 2008, les États avaient en effet pompé des sommes colossales dans les fonds publics pour sauver les traders et les banques privées… qui par la suite n’ont quasiment rien changé de leurs pratiques. Une fois de plus donc, l’économie-casino va craquer, et ce sera dans des proportions sans doute bien pires qu’en 2008.

    Avec son cortège de licenciements et de sous-emploi, cette crise frappera en premier lieu les classes populaires qui vont affronter une hausse du chômage, des temps partiels, des boulots précaires… avec une baisse de revenu à la clef.

    Pour limiter la casse, il faut d’une part renforcer la protection sociale, pour amortir le choc, d’autre part faire payer le capital. Cela passe par :

    • l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et pas seulement sa suspension ;
    • l’abrogation de la casse des retraites, pas seulement sa suspension ;
    • l’allongement du délai pour pratiquer une IVG d’une durée égale à celle du confinement, pour désengorger les hôpitaux et anticiper les conséquences prévisibles du confinement ;
    • la gratuité des transports pour réduire les démarches, les attroupements et les vecteurs de contamination ;
    • l’interdiction des licenciements pendant la période de confinement, le maintien du salaire des personnels vacataires, intérimaires, en CDD et des salariés déguisés (auto-entrepreneurs ubérisés notamment). Le capital paiera : en 2019 encore, 60 milliards d’euros ont disparu dans les poches des actionnaires du CAC 40 (+ 12 % par rapport à l’année précédente) ;
    • la réquisition des logements vacants, des locations Airbnb et similaires, des chambres d’hôtels, pour mettre à l’abri, dans les conditions de confinement sanitaire dignes,des familles sans logis, des migrantes et des migrants qui survivent dans des campements sauvages, des ouvrières et ouvriers sans papiers qui sont parfois entassé·es dans des foyers ou des squats insalubres.
    • pour les bas revenus, un moratoire sur les loyers et les factures d’énergie, d’eau, de téléphone et d’Internet, l’interdiction des expulsions locatives au-delà du 28 mai.

    Le gouvernement est pris de cours par la situation. On peut donc lui imposer des choses, mais seulement si le mouvement social et syndical se retrousse les manches et essaie de prendre les choses à bras le corps. Il est donc crucial que toutes et tous les travailleurs conscients et déterminés s’emparent de l’outil syndical pour regrouper leurs collègues sur des bases solidaires et combatives.

    La société doit changer en profondeur

    Soyons clairs : ces mesures d’urgence sont parcellaires. Elles répondent à la nécessité d’enrayer l’épidémie et de limiter la casse sociale. Mais elles n’empêcheront pas la crise économique d’advenir, parce que celle-ci est le résultat du capitalisme et de l’économie de marché. Le virus n’en aura été que l’élément déclencheur.

    Face à cette situation inédite, le capitalisme a fait la preuve de sa défaillance mais l’État va chercher à maintenir par tous les moyens le système économique en place, quitte à prendre la main temporairement sur l’ensemble des activités économiques, en procédant de manière dirigiste à l’organisation de la production via des réquisitions.

    Pour le gouvernement, ce sera la seule alternative au chaos auquel mènerait le chacun-pour-soi.

    Pour nous, communistes libertaires, les mesures d’urgence que nous proposons comme les responsabilités qu’imposeront, prendront et exerceront dès aujourd’hui les travailleuses et les travailleurs dessinent une toute autre alternative. Nous avons un autre projet à défendre : un projet reposant sur l’entraide et l’égalité, avec une organisation stricte et planifiée de la production et de la distribution des biens essentiels mais sous contrôle des travailleuses et des travailleurs.

    Nous pensons qu’il est grand temps de repenser de fond en comble le fonctionnement de la société, de l’adapter aux capacités de chacun·e pour répondre aux besoins de tout le monde.

    Nous pouvons en finir avec ce système, en plaçant l’ensemble des moyens de production et de distribution entre les mains des travailleuses et des travailleurs, en remplaçant l’économie de marché par une économie socialisée et autogérée, et l’État par un système fédéraliste autogestionnaire.

    Texte issu des débats de la conférence exceptionnelle de l’UCL du 17 mars 2020



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    La Poste en appelle au service public pour mettre en danger la santé de ses personnels

    20 Mar 2020

    Depuis mardi midi, le pays est en confinement total. Cette mesure consiste à préserver les intérêts de la bourgeoisie plutôt qu’à protéger la population quand on continue d’envoyer les salarié·e·s au boulot sans penser qu’ils et elles vont, surtout à la Poste, côtoyer soit d’autres personnes soit des collègues de travail.

    Face à cela, un nombre de postier·e·s de plus en plus important on fait valoir leur droit de retrait. Plus de 120 sites (et ce chiffre grandit de jour en jour) ont donc fait valoir ce droit face à des patrons qui font preuve d’un mépris total pour le droit des postier·e·s.

    Droit de retrait contesté

    Ce droit de retrait est contesté par les directions menaçant les personnels de supprimer le salaire de la journée, même si pour l’instant rien n’a été prélevé. L’heure est à la répression dans l’entreprise. Une vraie répression quand il s’agit de menacer un directeur de site de faute grave quand il veut protéger ses agent·e·s. Répression, quand il s’agit d’interdire aux représentant·e·s du personnel de rendre visite et d’épauler les postier·e·s dans cette période difficile.

    Fautes de l’entreprise

    Bouteilles d’eau remplies de savon, intérimaires et sous-traitants non équipés de gel hydroalcoolique, sous-traitants venant travailler quand le/la conjoint·e est contaminée, la liste est longue des errements et des fautes de l’entreprise.

    Une « continuité du service public » bien pratique

    La Poste face à cela n’a qu’un discours : application de ce qui est préconisé par les autorités sanitaires et continuité du service public. Sauf que, quand on creuse un peu, on en est vraiment loin. Il s’agit avant tout d’envoyer les « soldat·e·s » postiers au front.

    Le service public pour La Poste consiste plutôt à savoir comment sauver les profits de l’entreprise ou cyniquement à exploiter la situation. D’un côté, certain·e·s se réjouissent de l’explosion probable des colis, n’ayant rien à envier à Amazon dont les salarié·e·s ont aussi fait valoir leur droit de retrait, de l’autre il s’agit de continuer à prélever les frais bancaires ou de bloquer les cartes ou mettre en interdit bancaires ceux et celles qui se sont précipité·e·s pour faire des provisions.

    La Poste ne doit pas décider

    Le discours sur le rôle essentiel de La Poste dans cette crise est de la tartufferie, surtout quand on pense que l’entreprise a été privatisée ! Le personnel est mis en danger et le service public n’est qu’un prétexte de plus. Dans un contexte où la vie des postier·e·s est menacé la seule solution : droit de retrait.

    Oui à un service public postal, mais ce n’est pas La Poste qui doit le décider, mais bien les postier·e·s et la population.

    Union communiste libertaire, le 20 mars 2020



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    Les précaires ne sont pas de la chair à patron

    20 Mar 2020

    La crise sanitaire est bien installée. Elle s’ajoute à une crise sociale ininterrompue. De nombreuses travailleuses et travailleurs enchaînent les périodes de chômages, les contrats d’intérim, les CDD et les petits boulots non-déclarés. Depuis des décennies, le code du travail est cassé, les règles sont assouplies pour les patrons. Aujourd’hui, les travailleuses et les travailleurs les plus précaires le payent, se retrouvant en première ligne, non seulement pour gérer la crise, mais aussi pour.. continuer à faire tourner le capitalisme.

    Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, l’a dit ce matin : il appelle les salarié-es des secteurs essentiels à se rendre au travail. Pourtant, ce ne sont pas que les secteurs essentiels qui continuent le boulot. L’industrie poursuit sa route, arrêtée seulement quand les chaines de logistiques sont brisées (même si certains, comme PSA, tentent de faire croire que c’est pour protégéer les salarié-es). Mais il faut bien se rendre compte d’un élément important : ce sont les travailleuses et les travailleurs précaires qui, dans les secteurs indispensables ou non, continuent majoritairement à faire tourner la machine dans des conditions souvent épouvantables.

    L’armée de réserve au boulot

    Dans plusieurs régions, le téléphone des intérimaires n’arrête pas de sonner en ce moment. Les agences leur proposent des missions dans tous les sens. Forcément, beaucoup d’ouvrier-es qui font tourner les boîtes sont en arrêt maladie ou s’occupent de leurs enfants à la maison. Alors qui de mieux que cette armée de réserve, ces millions de chômeurs et de chômeuses, pour combler les trous ? Bien entendu, les conditions de travail sont terribles. Pas de masques ni de gants ni de gel hydroalcoolique, un nettoyage de l’usine insuffisant, des distances de sécuritées non respectées… Tout ceci s’ajoute aux conditions déjà difficiles de ces boulots !

    Au revoir les intérimaires !

    Dans d’autres secteurs en revanche, c’est le contraire. Les contrats d’interim ou les CDD qui devaient commencer ces jours-ci sont annulés car l’activité baisse. On a vu des cas à la SNCF, dans la fonction publique territoriale… Bien sûr les contrats ne sont pas renouvelés. Ceci se traduit très concrètement par une impossibilité de payer le loyer, le gaz et l’électricité, et d’aller acheter de la nourriture ou du doliprane.

    La variable d’ajustement en temps de crise

    Les travailleuses et les travailleurs précaires, qui enchaînent en période habituelle les périodes travaillées ou non, comblant les trous dans un système capitaliste qui en profite pour baisser les salaires, se retrouvent aujourd’hui dans une situation inextricable : aller bosser, et risquer pour sa santé, mais aussi risquer de propager l’épidémie, ou rester chez soi, mais n’avoir aucun moyen de subsistance. Cependant déjà, certains et certaines refusent ces injustices. A Amazon, employeur d’intérimaires en pagaille, les salarié-es ont débrayé sur les sites de Montélimar, de Douai et de Chalon. Bien sûr, la direction fait peser sur elles et eux des menaces inacceptables pour casser cette juste rébellion.

    Des mesures urgentes à prendre

    Pour protéger les travailleuses et les travailleurs, il est urgent de prendre des décision à la mesure de la situation gravissime. C’est aussi l’occasion de changer de modèle de société, car on voit bien que le capitalisme est totalement inefficace. Il faut dès à présent interdire les licenciements, maintenir les salaires des travailleuses et des travailleurs des secteurs non indispensables et augmenter massivement les salaires. Il faut également annuler la récente réforme de l’assurance-chômage.

    Union communiste libertaire, le 19 mars 2020



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    Notice d’info de l’UCL Montpellier : Monde du Travail (1)

    19 Mar 2020

    En ces temps spécifiques, le groupe de l’UCL de Montpellier trouve
    judicieux de pouvoir transmettre un maximum d’informations sur la
    situation et ce que nous pouvons faire.


    Monde du travail :

    De nombreuses informations circulent actuellement, il est compliqué de
    s’y retrouver. De nombreuses sections syndicales produisent des
    communiqués pour alerter sur les conditions de travail dans leurs
    boites, mais aussi des unions local et départementales qui ont mit en
    place des notices d’usage pour savoir comment faire valoir son droit de
    retrait et la mise en place de grève afin de réduire les risques face à
    un patronnat qui privilègie le profit face à la santés des exploité.es.

    Nous vous transmettons les différents communiqués relatif au monde du
    travail et les différentes ressources dont vous pourriez avoir besoin.
    Quoi qu’il advienne, ne soyez pas isolé.es, contactez les syndicats des
    endroits ou vous travaillez.

    Ressources importante :

    http://www.ud69.cgt.fr/wp/?p=6670


    http://www.sudptt.org/Droit-de-retrait-Droit-d-alerte-modeles-et-mode-d-emploi

        Dans une optique de solidarité, nous invitons aussi les personnes à
    ne pas utiliser les services de livraison type amazon ou deliveroo. En
    effet, les personnels travaillant dans ces secteurs ne possèdent aucune
    protection ou très peu (en dehors des gestes barrière compliqué à mettre
    en place, notamment dans les entrepots amazon), plusieurs salarié.es de
    ces entreprises font part de leurs inquiètude. Pire encore, Amazon
    décide de maintenir coute que coute l’activité économique. En ce qui
    concerne les salarié.es de la poste, plusieurs cas ont été recensés et
    les directions ne semblent pas prête à prendre leurs responsabilités.
    Plusieurs témoignages :


    (Rapport de force) Amazon embauche malgré le coronavirus : le
    capitalisme contre la santé publique :


    https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/amazon-embauche-malgre-le-coronavirus-le-capitalisme-contre-la-sante-publique-03186445

    (Rapport de force) Le syndicat Sud-PTT crée une carte des cas de
    Covid-19 à La Poste :


    https://rapportsdeforce.fr/breves/le-syndicat-sud-ptt-cree-une-carte-des-cas-de-covid-19-a-la-poste-03196469

    (Facebook) Foodtech : « On est en guerre ou on bouffe des burgers ? »

    https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/photos/a.378216892277202/2780655615366639/?type=3&theater

            Les derniers communiqués fédéraux de l’UCL concernant le monde
    du travail :

                Contre l’épidémie, droit de retrait général :


    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Contre-l-epidemie-droit-de-retrait-general

        Usine renault Douai : deux cas de Covid-19 confirmés, la direction
    propose des gestes barrières… des salarié.e.s débrayent ! :



    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Usine-renault-Douai-deux-cas-de-Covid-19-confirmes-la-direction-propose-des


        Covid-19 dans l’éducation : cacophonie et mise en danger :



    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Covid-19-dans-l-education-cacophonie-et-mise-en-danger


    Ci-dessous, les réponses de la ministre du travail aux syndicats



     Nous tacherons de vous tenir informer du mieux que possible des
    différentes informations en notre possession. Plusieurs publications
    suivront dans les jours qui viennent qui n’auront pas attrait qu’au
    monde du travail. N’hésitez pas à nous suivre sur notre Facebook
    (https://www.facebook.com/alternativelibertaire.mtp/) ou sur  notre site
    fédéral (https://www.unioncommunistelibertaire.org/). Nous enverrons
    plusieurs notices d’information sur différents sujets. En attendant,
    prenez soin de vous et de vos proche, et bon courage à tous.tes dans ces
    temps difficiles.

     groupe UCL de Montpellier.

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