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Santé – Page 7 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Santé


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    NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS PROFITS

    07 Avr 2020

    Les femmes ne paieront pas la crise sanitaire !

    Nos luttes collectives devront être à la hauteur de nos revendications !

    Quand c’est pénible pour tout le monde, c’est encore plus pénible pour les femmes !

    Que nous soyons confinées à la maison, en télétravail, au boulot, en première ligne dans la lutte contre la pandémie, nous sommes les premières victimes de la crise sanitaire actuelle. En tant que militantes féministes dans des syndicats, des associations, des collectifs, des organisations et partis politiques, nous réclamons la prise en compte de cette situation et des moyens afin d’y remédier à la hauteur de sa gravité.

    Les travailleuses souvent mal payées et précarisées assurent les besoins élémentaires de la société

    La crise met en lumière le rôle essentiel de certains secteurs d’activités : santé, éducation, petite enfance, métiers du soin, agro-alimentaire et distribution, nettoyage, travail social, transports et livraison….88% du personnel infirmier et 90% du personnel en EHPAD sont des femmes.

    Les soignantes de tous les secteurs donnent sans compter

    Sous-payées, précarisées, dénigrées et matraquées quand elles se mobilisent, les femmes, majoritaires dans la santé, sont aujourd’hui en première ligne parmi les personnels soignants des hôpitaux, des EHPAD, des établissements accueillant des personnes en situation de handicap (IME, ESAT…), des soins à domicile…

    Le gouvernement, qui ne cesse de répéter à quel point nous devons leur être reconnaissant.e.s, ne parle toutefois pas de revalorisation salariale ni de recruter massivement du personnel.

    Les proffes assurent le lien social

    Contrairement à ce qu’affirme la porte-parole du gouvernement, les personnels de l’éducation nationale, majoritairement des femmes, travaillent ! Là encore, ce sont elles qui répondent présentes pour assurer le travail pédagogique, contacter les familles, en particulier celles qui n’ont pas accès au numérique.

    Les caissières, les personnels du nettoyage répondent présents aussi

    Dans la grande distribution, les salariées (à 90% des femmes) sont sommé.s de répondre présentes pour remplir les rayons et travailler aux caisses, le plus souvent sans matériel de protection adapté. Le nettoyage quant à lui continue d’être assuré dans les bureaux (le plus souvent vides !), les gares, les hôpitaux, les hôtels… par des salariées précarisées. Mal payées et dans un secteur peu syndiqué, les travailleuses ont donc des moyens limités en terme d’action collective et de connaissance de leurs droits.


    Double travail et surcharge mentale : la galère aussi pour celles qui restent à la maison

    L’inégale répartition des tâches risque fortement d’empirer du fait du confinement. Les femmes assurent encore une large majorité des tâches domestiques et des soins aux enfants, y compris quand elles sont en couple. Ce sont majoritairement des mères qui contactent les prof.fe.s, leur posent des questions et font le suivi des devoirs.

    Mal logement et confinement : des moyens inégaux pour faire face au confinement

    Les familles monoparentales (dont 82 % sont prises en charge par les femmes) sont les premières touchées par la pauvreté, et donc nombreuses à occuper des logements insalubres, trop exigus et peu équipés en outils numériques. La promiscuité gêne la possibilité d’un espace à soi pour faire ses devoirs, pour s’isoler, pour dormir.

    Le risque d’une explosion des violences conjugales

    Le confinement généralisé représente un risque supplémentaire pour celles qui vivent des violences au sein du couple. Le gouvernement vient de communiquer une augmentation de 30 % des violences conjugales.

    Les associations spécialisées qui accompagnent les femmes victimes de violences ont tiré la sonnette d’alarme dès l’annonce du confinement. Dans un contexte d’isolement total, la vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales.

    L’absence d’instants de répit que représentaient les plages horaires de travail à l’extérieur des victimes et/ou des agresseurs, la vie commune en continu, vont mathématiquement augmenter le nombre d’actes de violences (qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles). Dans un contexte d’isolement total, où le maître mot est de ne pas sortir (et surtout pas avec les enfants), sans possibilité de se cacher pour appeler les associations, n° verts ou la police, la vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales.

    Beaucoup de femmes se voient menacées de dépôt de plainte si elles refusent de confier leur(s) enfant(s) à un ex qui ne peut les accueillir ou les transporter dans des conditions de sécurité et d’hygiène appropriées. Cette période est donc un moment difficile pour ces femmes dont les ex tentent de les maintenir sous emprise.

    IVG et contraception : un casse-tête pour de nombreuses femmes

    L’accès à l’IVG risque également de devenir compliqué. Bien que considéré comme un soin urgent du fait des délais à observer, certaines structures pratiquant l’avortement ont fermé leurs portes fautes de soignant.e.s ou de matériel de protection. Là où l’accès à l’IVG était déjà compliqué, avorter va devenir un vrai casse-tête.

    Pour les mineures, il existe toujours un délai de réflexion de 48 h et la présence obligatoire d’un.e majeur.e. De nombreux/euses médecins ont demandé la suppression de ces obligations afin de faciliter l’accès à l’IVG pour ce public particulier mais également l’allongement des délais pour toutes. La réponse du parlement a été claire : on déroge au code du travail pour privilégier les entreprises et les actionnaires, mais pas question d’aménager les procédures ni les délais pour les femmes désirant avorter !


    Plus que jamais, nous réclamons pour les femmes :

    Des mesures pour lutter contre les violences :

    ➔ L’éviction du domicile du conjoint violent doit être la règle pour protéger les femmes mais également les enfants, co-victimes de ces violences.

    ➔ La réactivité de la police, la gendarmerie pour répondre en urgence à tous les signalements de violences conjugales et aux appels des pharmacies dans lesquelles les femmes peuvent demander de l’aide.

    ➔ Des moyens pour les structures des numéros d’urgence (17, 18,114, 3019, courriels)

    ➔ L’ouverture de places d’hébergements et la création de postes permettant d’accompagner les femmes victimes de violences.

    ➔ Un financement à la hauteur des besoins pour permettre aux associations d’assurer leurs missions.

    ➔ La transposition dans le droit français de la convention 190 de l’OIT sur le harcèlement et les violences que la France n’a pas encore ratifiée. Le confinement et l’explosion des violences domestiques imposent de mettre en place les dispositions sans délais, ce qui permettra d’adopter enfin une législation exemplaire.

    La protection du droit à l’avortement et l’accès aux soins des femmes, avec un allongement du délai d’accès à l’IVG.

    La revalorisation des salaires des femmes et des métiers à prédominance féminine et la sortie de la précarité généralisée dans laquelle on les confine déjà en leur imposant du temps partiel, des contrats précaires, des horaires coupés…

    Des moyens financiers et des hébergements pour celles et ceux qui sont dans la misère ainsi que leurs enfants : mères célibataires, migrantes, privées d’emploi

    Le retrait de la réforme des retraites où les femmes sont des grandes perdantes, car le dispositif législatif a juste été repoussé !!!

    Le retrait des ordonnances de la loi d’urgence sanitaire inacceptables et injustifiées qui représentent une remise en cause sans précédent du droit du travail. Les mesures prises impactent particulièrement les femmes en portant la durée du travail journalière jusqu’à 12H (au lieu de 10 H) et 60 H par semaine (au lieu de 48 H), l’extension du travail du dimanche…


    Premiers signataires : Ensemble ! 34 – NPA 34 – Solidaires 34 – Sud éducation 34 – Union Communiste Libertaire 34 – UD CGT 34


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    Transports bondés en pleine épidémie : vive le capitalisme

    04 Avr 2020

    On observe ces derniers journée une grosse affluence dans les transports en commun, notamment en région parisienne. La reprise de l’activité dans les entreprises va participer à propager le virus. Qui va trinquer ? Les travailleuses et les travailleurs, bien sûr.

    Depuis quelques jours, on peut observer des bus, des métros et des RER bondés, alors qu’ils étaient presque vides il y a une semaine à peine. Rien d’étonnant à cela ! Alors que seuls les boulots absolument essentiels devraient continuer de tourner, de nombreuses boîtes ont repris leur activité comme si de rien n’était. Sauf qu’entre temps, les entreprises de transport ont baissé leur trafic, pour diminuer le nombre d’employé·es sur le terrain. Le résultat ne s’est pas fait attendre : aux heures de pointe, il est impossible de respecter les gestes barrières dans les transports, et le virus y circule donc. Mais tous ces gens qui sont dans les rames, ce ne sont pas les cadres qui donnent des ordres depuis leur ordinateur personnel. Ce ne sont pas les actionnaires des grosses entreprises qui sont confinés dans une de leurs propriétés secondaires à la campagne ou à la mer. Ce sont les personnes qui sont obligées d’aller bosser pour payer le loyer et les courses. Ceux et celles qui habitent loin du boulot, et dont les deux ou trois heures quotidiennes de transports en commun étaient déjà pénibles et deviennent dangereuses. À n’en pas douter, ce sont ces travailleuses et ces travailleurs-là qui vont continuer à tomber malades, malgré un confinement qui fait tout pour faire passer les profits avant notre santé. Pour le gouvernement des patrons, le capitalisme doit continuer sa marche mortifère coûte que coûte. Il faut dès à présent fournir massivement à toute la population des masques pour se protéger, il faut tester tout le monde, et surtout arrêter les activités non essentielles.

    Union Communiste Libertaire, le 4 avril 2020


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    Alternative libertaire d’avril est gratuit en PDF !

    03 Avr 2020

    Cher·es ami·es et camarades

    Ce mois-ci, pour la première fois depuis près de trente ans, Alternative libertaire ne paraît pas au format papier. 

    En raison du coronavirus, notre imprimeur a stoppé ses machines, et nous n’avons aucune garantie de distribution en kiosques. 

    Nous avons pourtant bouclé ce numéro et en assurons la distribution la plus large possible au format numérique.

    Vous pouvez le lire gratuitement, en PDF, accessible sur cette page web.

    Les abonnements seront prolongés d’un mois pour toutes et tous les abonnés.

    Au sommaire

    Pas mal de Covid-19 évidemment, avec de l’analyse économique (sur la crise financière qui vient), de la réflexion écologique (sur les causes et les conséquences de la pandémie), de l’action syndicale (dans les raffineries de pétrole, chez Amazon), de la stratégie révolutionnaire (la crise déstabilise l’État et le capitalisme)…

    Mais il y a également d’autres sujets dans les rubriques Antipatriarcat (sur les discriminations des femmes handicapées), Numérique (sur le contrôle social promis par les safe city), Antifascisme (sur les résultats du RN aux municipales), International (sur l’autodétermination des peuples), Histoire (sur l’anarchiste Gustav Landauer et la Révolution allemande) et Culture (sur le socialisme sauvage et Rirette Maîtrejean).

    Enfin, vous y trouverez le programme (évolutif) des Journées d’été rouge et noir, du 25 juillet au 1er août 2020. Si vous voulez y venir, l’inscription est ouverte aux abonné·es du mensuel Alternative libertaire.

    À l’avenir

    Si vous souhaitez vous tenir informé·es de ce que dit et fait la fédération, il faut vous inscrire volontairement à sa newsletter hebdomadaire, en vous rendant ici.

    Si vous voulez vous abonner à Alternative libertaire, vous pouvez le faire ici.

    Enfin, si vous voulez soutenir davantage le courant communiste libertaire ou adhérer à l’UCL, c’est par ici.

    Par Sylvain Communiqués UCL Santé

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    Confinement, entre mépris de classe et racisme d’Etat

    02 Avr 2020

    Depuis le début du confinement, un véritable mépris de classe s’affiche partout. Dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les déclarations des hommes politiques, les responsables semblent tout désignés : Les habitant·es des quartiers populaires.

    C’est dans ces quartiers que les contrôles sont plus intenses : 10% des verbalisations et des mises en garde à vue concernent la Seine-Saint-Denis pour la première journée de confinement [1]. Les zones de contrôle sont « ciblées » d’après la police, nombreux sont les signalements des racistes et de multiples agressions policières envers des personnes racisées lors des contrôles ont d’ores et déjà été signalées. La validité ou non du motif de déplacement laissé à l’appréciation de la police tend à favoriser les inégalités de traitement du non confinement entre les quartiers favorisés ou populaires.

    Si les médias semblent faire preuve d’une certaine bienveillance vis-à-vis des personnes appartenant à la classe moyenne et à la bourgeoisie, il n’en est rien concernant les personnes vivant dans la précarité. Comme toujours, et de manière encore plus visible dans la période, ce sont les personnes racisé·es et habitant.es des quartiers populaires sur lesquels s’abattent le plus la répression. Si les contrôles, amendes et violences policières étaient déjà la norme avant l’apparition de la pandémie, désormais, le coronavirus donne une justification de plus à ces pratiques, poussant le vice jusqu’à placer en garde à vue des personnes sur simple suspicion de défiance et augmentant encore plus les risques sanitaires pour les personnes enfermées.

    Le romantisme du confinement, un privilège de classe

    Si le confinement se vit sans trop de difficulté pour les plus aisé·es, ayant pu quitter leurs appartements pour des résidences secondaires (transportant potentiellement le virus à des endroits où il n’était pas encore), c’est une tout autre affaire pour celleux qui vivaient déjà dans la précarité. En effet, comment ne pas s’émouvoir de la vie enfermée pour des familles vivant à plusieurs dans des logements insalubres et/ou de petites tailles, sans balcon ni jardin, quand d’autres nous expliquent la « chance » que peut représenter une telle période pour faire le point sur leur vie ?

    Ainsi, il n’est pas étonnant de croiser des personnes dans les rues. L’État, par ses injonctions contradictoires, ne fait que renforcer cet état de fait. D’un côté, on impose le confinement et de l’autre, le gouvernement multiplie les appels à ne pas stopper l’activité économique et encourage à maintenir la production dans des secteurs non essentiels en période de crise. Dans les quartiers populaires, parmi les populations issues de l’immigration et de la colonisation, nombreux·euses sont les travailleur·euses précaires, smicard·es, qui continuent de travailler et de mettre leur santé et celle de leurs familles en danger, sacrifié·es sur l’autel du capitalisme (sans oublier ceux ou celles qui ont été mis au chômage et qui vont perdre une partie de leur revenu dégradant encore plus les conditions d’existences).

    Les boucs émissaires changent, mais la logique reste la même.

    Si nous avons pu observer une explosion du racisme anti-asiatique dans les premiers temps de la crise, c’est aujourd’hui toutes les personnes considérées comme extérieures au consensus national et républicain qui sont touchées par ces logiques. L’État inscrit sa gestion de l’épidémie dans les quartiers « de reconquête républicaine » dans une logique postcoloniale. En effet, l’actualité nous renvoie à des épisodes de l’histoire coloniale où les populations « indigènes » étaient considérées comme « indisciplinées » et pour qui le confinement était plus sévère. Aussi, médias et personnalités politiques, de la LREM à l’extrême-droite construisent et diffusent un discours qui vise à culpabiliser et à désigner comme responsables une partie de la population, racisée et appartenant aux classes populaires, décrite comme « indisciplinée » et « inconsciente ». Pour eux, il s’agit d’opposer les populations racisées – suspectées de répandre le virus – aux « vrais français·es » susceptibles d’être contaminé·es, malades ou en deuil. Cette rhétorique est d’autant plus abjecte qu’elle cherche à déshumaniser une partie de la population en niant la réalité de leur vécu durant cette crise, et au passage la réalité des difficultés sanitaires encore plus criantes des hôpitaux de certaines villes pauvres, comme en Seine-Saint-Denis.

    Des violences policières toujours plus fortes

    La multiplication des pratiques coercitives, des discours guerriers et de retour à l’ordre (voir les déclarations du préfet Lallement [2]) sont un prétexte à davantage de répressions et ouvrent la voie à l’arbitraire et aux violences policières sur des personnes lors des contrôles d’attestation dans nos quartiers. Cette violence raciste sert à masquer les manquements du pouvoir, tant du point de vue de l’échec des politiques urbaines et antisociales passées, que sa gestion catastrophique de la crise sanitaire. C’est aussi dans un contexte de tensions anciennes et d’une certaine défiance des populations envers un pouvoir et une police qui les méprisent, les excluent et les brutalisent depuis des années, que les violences policières s’exacerbent. Cette situation ne fait que mettre encore plus en lumière les faillites successives de l’État et des communes avant cela.

    Alors que nous connaissons une crise sanitaire inédite et violente, l’UCL dénonce la double peine subie par les populations des quartiers populaires : aux risques encourus pour leur santé, s’ajoute les violences de classe, sexiste et raciste, accompagné d’un discours idéologique méprisant et disciplinaire. Aucune situation, même exceptionnelle, ne justifiera la répression et la désignation d’une catégorie de la population, en raison de sa classe ou de ses origines, comme responsables. Face à cela, ne nous trompons pas d’ennemis, seule l’auto-organisation et la solidarité entre précaires nous permettront de nous en sortir, que ce soit face à la répression ou à l’isolement.

    Pour rappel : pour combattre les violences policières, les vidéos permettent de témoigner. L’application « Urgence Violences Policières » permet notamment d’enregistrer ces vidéos sur un serveur afin de conserver des preuves. 24 mars : à la suite d’une mise à jour sur notre appli vous devez supprimer l’ancienne version et installer la nouvelle version d’UVP

    Union communiste libertaire, le 28 mars 2020


    [1] https://www.20minutes.fr/societe/2744839-20200320-coronavirus-policiers-gendarmes-encore-mal-faire-respecter-confinement

    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/coronavirus-en-seine-saint-denis-un-nombre-record-d-amendes-police-et-justice-durcissent-le-ton-19-03-2020-8284008.php

    [2] http://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-je-vais-faire-comprendre-assez-vite-les-consignes-previent-didier-lallement-17-03-2020-8282037.php


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    Face à l’illusion patriotique, organisons la solidarité populaire

    01 Avr 2020

    « Nous sommes en guerre ». Macron a répété plusieurs fois cette phrase, lors de son allocution le 16 Mars dernier, celle où il annonçait le confinement sanitaire qui nous concerne toutes et tous. Ce leitmotiv a depuis été repris par l’ensemble du gouvernement et les journalistes les plus zélés. Dans un contexte particulièrement anxiogène, chacun·e est appelé·e officiellement à contribuer à « l’effort », à « faire des sacrifices ». Pour l’instant, ce que nous pouvons observer dans cette injonction patriotique, c’est que les efforts sont pour le moins à deux vitesses.

    Alors que les révélations sur l’impréparation du gouvernement, ses décisions aberrantes s’enchaînent, les premières mesures de crises semblent loin des préoccupations sanitaires : injonctions contradictoires (pas de balade au parc, mais tou·te·s au travail !), destructions des droits sociaux contre protections du grand Capital, fuite des classes privilégiées contre pressurisation des quartiers populaires. Même en période de crise, la classe politique au pouvoir ne renonce pas à la doxa néolibérale, pourtant largement responsable de l’état de faiblesse du système sanitaire actuel. Il appelle dans le même temps à l’« unité nationale », au « civisme ». Avec un seul mot d’ordre, comme à la guerre : les pauvres au front, les riches à la maison !

    Sur le terrain, on peut déjà voir les effets sociaux des mesures de confinements : alors que les classes les plus privilégiées ont pu s’enfuir dans leurs résidences secondaires, ou sont priées par les autorités « de ne pas partir en week-end » , ce sont les plus précaires qui subissent les pressions policières dans leur quartier et la pression financière de devoir continuer à travailler, notamment pour ravitailler les populations les plus riches, et ce sans aucune contrepartie. Pour preuve, près de 100.000 amendes ont été dressées en une semaine , et les premières garde à vue pour « mise en danger d’autrui » ont été effectuées, notamment dans le département populaire de Seine-Saint-Denis.

    Dans cette ambiance délétère, certains éditorialistes, partis politiques et faiseurs d’opinions dessinent le discours du « mauvais confiné » : qui sort trop souvent, qui refuse de faire sa part en travaillant, qui ose contester les mesures. La gauche parlementaire se tait, ou presque ; la droite de plus en plus extrême – Christian Estrosi , maire de Nice, en fer de lance- n’a pas tardé à appliquer dans la rue les techniques apprises dans le contrôle des manifestations : couvre-feu, drone pour surveiller les rues. Les nationalistes xénophobes du RN et leurs amis se frottent les mains. Alors que pendant des décennies, les bourgeois ont défendu « l’inévitable » mondialisation capitaliste, aujourd’hui, les égoïsmes nationaux reprennent le dessus dans la panique. Chaque État ferme sa frontière (aux gens, pas aux marchandises bien entendu) garde son matériel médical, tente d’acheter des brevets, bloque le matériel destiné à d’autres….

    Bien qu’ils sachent pertinemment que les populations les plus précaires et les minorités ne sont en rien responsables de la situation, Marine Le Pen et ses alliés s’agitent toujours plus fort, pour qu’on renforce les mesures contre « les étrangers » et « la racaille ». Il ne faut surtout pas rester passif face aux lendemains autoritaires qui s’annoncent.

    Pandémie mondiale ? Solidarité locale et internationale !

    Aujourd’hui, comme pour près de deux milliards de personnes, le confinement paraît être la solution de recours face à l’épidémie que nos gouvernements et leurs politiques ont contribué indirectement à amplifier.

    Néanmoins, il est primordial de développer les solidarités concrètes en cette période de crise. Tout aussi important, il faut continuer à communiquer, diffuser des positions anti-autoritaires au plus grand nombre , que ce soit par le biais des réseaux sociaux, autant que dans la rue d’une manière ou une autre. Soyons convaincu·es que c’est par l’expression démocratique, l’inventivité populaire que nous traverserons cette période, certainement pas par la répression.

    Faisons en sorte de rester vigilant-es , dans nos quartiers comme dans nos lieux de travail, pour ne pas laisser les plus fragiles – sans papiers, sans abris, jeunes, précaires – à la merci des patrons et des flics.

    Face à la propagande sécuritaire et nationaliste, opposons un discours solidaire et internationaliste. Continuons à diffuser les messages de nos camarades d’autres pays, informons sur l’ampleur mondiale des résistances. Cette crise prouve clairement que les travailleuses et travailleurs du monde entier ont plus en commun face à leurs élites que la prétendue « unité nationale ». Essayons au mieux d’appliquer concrètement cette solidarité internationale, en bas de chez nous auprès des migrant·es et des travailleuses et travailleurs étranger·ères, et de manière générale dans nos messages et les actions de soutien que nous pouvons mener. Face à la menace du virus et à l’autoritarisme, il est important de développer nos liens entre organisations et groupes révolutionnaires : préparons les bases de la riposte !

    Union communiste libertaire, le 2 avril 2020


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    IVG et contraception : un casse-tête pour de nombreuses femmes

    01 Avr 2020

    L’épidémie de Covid-19 et le confinement pourraient avoir des graves conséquences pour les femmes. En effet, la mobilisation des hôpitaux pour traiter les patient.es en état grave et les difficultés d’accès déjà en temps normal à la contraception et à l’IVG vont faire peser sur un grand nombre de femmes une pression supplémentaire dans cette période de crise sanitaire.

    Services et structures fermées par manque de moyen de protection

    L’accès à l’IVG risque de devenir compliqué pour de nombreuses femmes. Bien que considéré comme un soin urgent (notamment à cause des délais – 12 semaines de grossesse et 14 semaines d’aménorrhée en France), de nombreuses structures pratiquant l’avortement hors hôpital ont fermé leurs portes, fautes de soignant.e.s ou de matériel en nombre suffisant tels les masques et gels hydroalcooliques. Du côté des hôpitaux, les créneaux réservés aux IVG dans les blocs opératoires ont par endroits été purement et simplement supprimés, ce qui enlève donc la possibilité d’avorter sous anesthésie générale. Là où l’accès à l’IVG était déjà compliqué du fait du manque de professionnels ou de structures de proximité, avorter va devenir un vrai casse-tête.

    Le secret menacé par le confinement

    Par ailleurs, pour celles demandant le secret, notamment les mineures, les relais leur permettant de les couvrir en temps normal (amie, infirmière scolaire par exemple) sont plus compliqués à mobiliser dans une période d’interdiction de sortie. En effet, comment une mineure enceinte (ou une majeure désirant avorter contre l’avis de son partenaire ou sans lui dire) va-t-elle expliquer à sa famille (ou au partenaire) qu’elle doit impérativement sortir sans en donner la raison ? Par ailleurs, pour les mineures, il existe toujours un délai de réflexion de 48 h (et donc deux rendez-vous au minimum), ainsi que la présence obligatoire d’un.e majeur.e (qui n’est pas nécessairement un parent). De nombreux médecins ont demandé une suppression de ces obligations afin de faciliter l’accès à l’IVG pour ce public particulier mais également l’allongement des délais pour toutes (égale au temps que durera le confinement). La réponse du parlement a été claire : on déroge au code du travail pour privilégier les entreprises et les actionnaires, mais pas question d’aménager les procédures ni les délais pour les femmes désirant avorter !

    Les déplacements limités impactent les IVG hors délais

    Pourtant pour celles qui se trouvent d’ores et déjà en délai dépassé, la possibilité d’avorter à l’étranger (notamment aux Pays-Bas et en Espagne où les délais légaux sont plus importants, respectivement 22 et 24 semaines d’aménorrhée) devient difficile sans véhicule personnel. En effet, les lignes de car, très utilisées du fait de leur faible coût, ne fonctionnent plus ou affichent complet. L’accès aux trains et aux avions sont fortement restreints et trop chers pour bon nombre de femmes. Pour celles pouvant s’y rendre en voiture, les conditions de laisser-passer sont drastiques (il faut la dérogation de sortie avec la date de rendez-vous à la clinique écrite dessus, un courrier de la clinique précisant que c’est une intervention médicale non déplaçable, la pièce d’identité, et enfin ne présenter aucun symptôme de COVID-19, sous peine d’être obligée de faire demi-tour).

    Plus d’ordonnance pour la pilule contraceptive

    Pour ce qui est de la contraception, les femmes qui avaient une ordonnance de pilule la voient prolonger automatiquement pour une durée de 3 mois. Reste à voir si les pharmacies joueront le jeu et ne pinailleront pas comme certaines le font déjà quand il s’agit de délivrer la pilule d’urgence gratuitement à des mineures. Pour celles qui n’ont pas de moyen de contraception et comptaient en mettre un en place, cela est toujours possible. Cependant beaucoup de praticiens refusent de nouveaux rendez-vous et beaucoup de structures ont fermé ou ont fortement réduit leurs horaires et leur activité.

    Union communiste libertaire, le 1er avril 2020


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    Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical !

    31 Mar 2020

    Nous vous partageons l’information : à partir du lundi 30 mars à 9H00, l’Union syndicale Solidaires met en place un numéro vert d’appui syndical
    le 0 805 37 21 34.

    Toutes les infos sont dans leur communiqué à ce propos, trouvable sur leur site ici : https://solidaires.org/Solidaires-met-en-place-un-numero-vert-d-appui-syndical


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    Chloroquine : quand communication médiatique et sciences font mauvais ménage

    31 Mar 2020

    Depuis quelques jours on voit un emballement médiatique autour de la chloroquine, présentée comme un remède miracle par le Pr Didier Raoult. En réalité, on n’en sait rien (et lui non plus) : l’étude scientifique véritable pour déterminer son efficience est encore en cours. Mais un bon plan com’ aura attiré l’attention sur son labo, semé le trouble dans une population déboussolée, et jusque chez certains politiciens.

    La chloroquine c’est quoi ? Il s’agit d’un médicament contre le paludisme, connu depuis longtemps, pas trop cher (1 euro le comprimé), et produit en grande quantité. Il est fréquent, quand de nouvelles maladies apparaissent, de tester en laboratoire tous les médicaments déjà existants pour voir si par hasard ils ne fonctionneraient pas, c’est ce qu’on appelle le repositionnement.

    Pour autant, ce médicament a de nombreux effets secondaires [1] et, parmi les plus problématiques, de possibles troubles cardio-vasculaires. Il ne doit donc pas être pris sans raison, et peut être dangereux pour des personnes présentant d’autres maladies.

    Une étude très discutable

    Fin février, une étude chinoise montre des résultats prometteurs de la chloroquine contre le Covid-19 in vitro, c’est-à-dire en éprouvette. Cependant, ça n’est pas parce qu’un produit marche in vitro, qu’il marchera in vivo, c’est-à-dire sur des êtres vivants.

    Cela n’empêche pas le Pr Raoult de sortir fin février une vidéo, Fin de partie, où il affirme que la guerre contre l’épidémie est d’ores et déjà réglée. Il est ainsi intégré dans le Conseil scientifique de suivi nommé par Macron, mais préfère être « à côté ». Il s’exprime vigoureusement contre le confinement, qu’il qualifie de « moyen-âgeux » [2], ce qui n’est sans doute pas étranger à la première annonce de Macron, du jeudi 12 mars, de se contenter de fermer les écoles.

    Disons que Macron a trouvé une caution scientifique à sa décision politique de ne pas confiner pour maintenir l’économie, quitte à exposer la majeure partie de la population. Rappelons qu’à ce moment, d’autres scientifiques modélisaient que la stratégie de laisser-faire, en vue d’atteindre l’immunité de groupe le plus vite possible, pouvait se solder par 300.000 à 500.000 morts [3]. Le confinement ne remet pas en cause l’idée d’atteindre l’immunité de groupe mais, en étalant les courbes dans le temps, permet d’amoindrir considérablement le bilan humain en limitant la surcharge des hôpitaux.

    Au final, le Pr Raoult conduit une étude en urgence, dans des conditions ne respectant pas du tout l’éthique scientifique, afin de faire croire que la chloroquine marcherait sur des patient·es. L’étude a été vivement critiquée [4] : les cas les plus problématiques traités par chloroquine ont été retirés des résultats (y compris un décès), il n’y a eu que 20 patient·es traité·es, elle est parue dans un journal dont l’éditeur est auteur de l’article, etc. L’Inserm écrit ainsi sur son site que sa « validité méthodologique est controversée » [5].

    La nouvelle étude publiée le 27 mars semble être du même tonneau [6].

    Entre-temps, des files de personnes se sont formées devant le labo du Pr Raoult pour se voir administrer de la chloroquine. Des personnes qui n’étaient pas malades ont en conséquence sans doute été contaminées dans ces files d’attente. Et en Afrique, la chloroquine est également prise d’assaut [7], ce qui réduit d’autant les stocks pour les personnes dont on est sûr qu’elles en ont besoin.

    Il s’agissait donc d’un plan de communication bien orchestré dans la période de doute et d’angoisse actuelle. Avec des conséquences, jusqu’ici relativement limitées mais qui auraient pu être graves s’il avait conduit au non-confinement par exemple.

    A Marseille, fin mars, les marins pompiers étaient contraints de réguler la foule venue faire la queue devant l’IHU du Pr Raoult, en quête du médicament miracle.

    Mais alors on fait quoi ?

    Une étude européenne [8] incluant 3.200 patients, dont 800 en France, coordonnée par l’Inserm, a été lancée le 23 mars, pour tester 4 molécules. Il n’y a en effet pas que la chloroquine qui suscite l’espoir, mais les autres médicaments n’ont pas bénéficié d’un plan de communication médiatique. Les résultats seront connus dans quinze jours.

    Une étude a également été lancée aux États-Unis [9]. On pourra reconnaitre un intérêt au plan com du Pr Raoult : il a permis à la chloroquine d’être incluse dans cette étude.

    Par ailleurs, depuis lundi 23 mars, le Haut conseil de la santé publique recommande l’utilisation, dans les cas graves [10]. Donc son utilisation est d’ores et déjà possible.

    Y a-t-il un complot autour de la chloroquine ?

    Le Pr Raoult est en conflit ouvert avec Yves Lévy, ancien PDG de l’Inserm et mari d’Agnès Buzyn. Il n’en faut pas plus à certains soit pour y voir un complot, parfois sur fond de relents antisémites, soit pour prendre fait et cause pour Raoult. C’est le cas de Trump, qui considère la chloroquine comme un « don du ciel » [11], ce qui a conduit un homme en Arizona à décéder après avoir ingéré du phosphate de chloroquine, initialement destiné au nettoyage de son aquarium.

    Mais c’est également le cas par exemple de Mélenchon, qui juge que « Didier Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt » [12]. On retrouve là le vieil adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Cependant, Mélenchon oublie un peu vite que le Pr Raoult a été très soutenu par Macron, qui a « ordonné qu’on l’écoute » aux scientifiques [13].

    L’épisode ne peut donc pas se résumer à un conflit d’égos. Le fond du problème, c’est bien la validité des études scientifiques passées (celle de Raoult) et à venir.

    Il est fort probable qu’après le plan com du Pr Didier Raoult, d’autres chercheurs, des labos privés ou publics, se présenteront comme les sauveurs de l’humanité.

    Qu’en conclure ?

    Nous aurons droit à d’autres épisodes de ce type. Des chercheurs, des labos privés ou publics, vont se présenter comme les sauveurs de l’humanité. Il n’y a pas d’enjeu d’argent avec la chloroquine, juste un enjeu de notoriété. Mais on peut être sûr que, dans les mois qui viennent, des labos privés vont nous présenter des résultats très prometteurs sur des molécules, afin de lever de l’argent ou de faire monter leur cours en Bourse. Et des politiciens vont à coup sûr se ruer sur ces polémiques pour se positionner sur l’échiquier, ou pour justifier des décisions politiques sous couvert de « neutralité de la science ».

    Il nous faut donc nous informer, comprendre les enjeux, ne pas laisser quelques sauveurs suprêmes, qu’ils soient politiciens ou scientifiques, décider à notre place. Pour ce qui est de la chloroquine, nous saurons d’ici une semaine si elle est efficace ou pas, sur la base d’une véritable étude scientifique. D’ici, là elle est déjà utilisée pour les cas les plus sévères.

    Union communiste libertaire, le 30 mars 2020


    QUI EST LE PROFESSEUR DIDIER RAOULT ?

    Rappelons en premier lieu que le Pr Raoult n’est pas le visionnaire ou le sympathique gourou décrit dans les médias. Les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche ont durement bataillé pour dénoncer les conditions de travail dans le laboratoire qu’il dirige, l’Urmite [14], et le fait qu’un cas de harcèlement sexuel ait été couvert en interne [15]. Cette affaire s’était soldée par la révocation du chercheur harceleur et par le retrait du soutien scientifique du CNRS [16] et de l’Inserm [17] à ce labo. À aucun moment le Pr Raoult n’a pris de mesures contre ces faits graves et en plaisanta même ouvertement lors de l’inauguration des nouveaux locaux du labo en se proposant d’« installer un distributeur de préservatifs » [18] à l’entrée.

    [1] Paul Turban, « Coronavirus : quels sont les effets secondaires de la chloroquine ? », RTL, 23 mars 2020.

    [2] « France : “Je ne participe plus au Conseil scientifique réuni autour d’E. Macron” (Didier Raoult) », i24News, 26 mars 2020.

    [3] Hervé Morin et Sandrine Cabut, « Coronavirus : l’immunité de groupe, un pari risqué », Le Monde, 16 mars 2020.

    [4] Nicolas Martin, « Chloroquine : le protocole Raoult », France Culture, 24 mars 2020.

    [5] Inserm, « “Fake news” et désinformation autour du coronavirus SARS-CoV2 », 23 mars 2020.

    [6] « Coronavirus et hydroxychloroquine : le professeur Raoult publie une nouvelle étude, aussitôt critiquée », Le Monde avec l’AFP, 28 mars 2020

    [7] Anna Sylvestre-Treiner, « Contre le Covid-19, la chloroquine prise d’assaut en Afrique », Courrier international, 23 mars 2020

    [8] Inserm, « Lancement d’un essai clinique européen contre le Covid-19 », 22 mars 2020.

    [9] « Chloroquine et Covid-19, où en est-on ? », Charentelibre.fr le 29 mars 2020

    [10] Irène Lacamp, « Covid-19 : L’hydroxychloroquine autorisée à l’hôpital pour le traitement des formes graves uniquement », Sciences et Avenir, 24 mars 2020

    [11] « Coronavirus : la chloroquine, un “don du ciel”, selon Donald Trump », LCI, 24 mars 2020.

    [12] « Jean-Luc Mélenchon prend la défense du professeur Didier Raoult, face aux “belles personnes” », BFMTV, 27 mars 2020.

    [13] Lana Muller, « Emmanuel Macron, “déboussolé”, a appelé Didier Raoult : ce qu’ils se sont dit au téléphone », Voici, 26 mars 2020.

    [14] Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes.

    [15] « Implication de la CGT dans la défense du personnel d’un laboratoire marseillais », CGT-SNTRS le 20 novembre 2017.

    [16] Centre national de la recherche scientifique.

    [17] Institut national de la santé et de la recherche médicale.

    [18] Benoît Gilles, « Didier Raoult inaugure son IHU Méditerranée Infection sur un mode défensif », Marsactu, 28 mars 2018.



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    Notice d’infos contre les violences machistes

    29 Mar 2020

    Qu’elles continuent de travailler ou qu’elles soient à la maison, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi les premières victimes de la crise sanitaire actuelle.

    Face au virus, je prends soin de moi
    Je prends soin des autres


    Je me protège et j’aide les autres contre les violences machistes. Je ne fais pas semblant de ne rien entendre et vais proposer mon aide (en donnant le numéro 3919 par exemple), en évitant d’alerter le conjoint violent.

    La double-peine pour les femmes. Dans tous ces secteurs, les travailleuses font face à une double peine. Non seulement elles doivent continuer à travailler, au risque d’être contaminées et de contaminer leur famille mais également les usager.ères ou client.e.s, faute de protection adaptée et de consignes d’hygiène claires. Mais elles galèrent également dans la gestion de la garde de leurs propres enfants en raison des horaires atypiques et encore plus quand elles sont en situation de famille monoparentale.

    Les violence domestiques sont la galère pour celles qui restent à la maison. Le risque d’une explosion des violences à l’égard des femmes est réel. Le confinement généralisé représente un risque supplémentaire pour celles qui vivent des violences au sein du couple.

    Les associations spécialisées, qui accompagnent les femmes victimes de violences, ont tiré la sonnette d’alarme dès l’annonce du confinement. L’absence d’instant de répit que représentaient les plages horaires de travail à l’extérieur des victimes et/ou des agresseurs, la vie commune en continu, vont mathématiquement augmenter le nombre d’actes de violences (qu’elles soient psychologiques, physiques ou sexuelles).

    Dans un contexte d’isolement total, où le maître mot est de ne pas sortir (et surtout pas avec les enfants), sans possibilité de se cacher pour appeler les associations, n° verts ou la police, la vigilance et l’intervention du voisinage sont cruciales.

    Numéros utiles

    ➔ Violences Femmes Info : 3919

    ➔ Site de la MIPROF (Mission Interministérielle de PROtection des Femmes)

    ➔ Signalement en ligne de violences sexuelles et sexistes : https://www.service-public.fr/cmi Un service de messagerie instantanée (chat) vous permet de dialoguer avec un personnel de police ou de gendarmerie. À tout moment, l’historique de discussion pourra être effacé de votre ordinateur, téléphone portable ou tablette.

    ➔ Allo Enfance en danger : 119

    ➔ Police nationale : 17

    Numéros utiles à Montpellier

    ➔ Planning familial : 04 67 64 62 19

    ➔ CIDFF (2 rue de la Vieille – 34000 MONTPELLIER – Tel 04 67 72 00 24 – sur rendez-vous. Le siège du CIDFF est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 13h et de 14h à 17h30) [http://herault.cidff.info/nos-services/luttecontre-les-violences/p-54]

    ➔ SOS local (géré par le Centre Elisabeth Bouissonnade) : tel 04 67 58 07 03

    ➔ Médecin du Monde Consultations médicales et sociales sans rendez-vous : Lundi 14h – 17h Mercredi 14h – 17h Vendredi 9h – 11h30 Consultations dentaires sans rendez-vous : Lundi 9h – 11h30 Mercredi 9h – 11h30 Permanence médico-sociale sans rendez-vous pour les travailleur.se.s du sexe : Vendredi : 14h – 17h. Pour les consultations, merci de venir vous présenter dès l’ouverture du local.

    Commission féministe de l’UCL Montpellier


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    Notice d’infos sur la santé des femmes

    29 Mar 2020

    En cette période de confinement lié à l’épidémie de COVID-19, l’accès à l’IVG devient de plus en plus compliqué pour de nombreuses femmes. Bien que considéré comme un soin urgent (du fait des délais – 12 semaines de grossesse et 14 semaines d’aménorrhée en France), de nombreuses structures pratiquant l’avortement hors hôpital ont fermé leurs portes (fautes de soignant.e.s ou de matériel en nombre suffisant tels les masques et gels hydroalcooliques). Du côté des hôpitaux, les créneaux réservés aux IVG dans les blocs opératoires ont par endroits été purement et simplement supprimés, ce qui enlève donc la possibilité d’avorter sous anesthésie générale. Nombreuses sont les femmes qui se posent des questions sur la prise en charge de leur santé sexuelle et reproductive. La santé des femmes n’est pas un confort, elle est vitale !

    Reprise du site

    http://sudeducationgard.ouvaton.org/spip.php? article535&lang=fr

    J’ai des douleurs liées aux règles, que puis-je prendre comme anti-douleur ?

    En cette période d’épidémie de COVID-19, évitez les anti-inflammatoires, comme l’Ibuprofène ou l’Advil. Préférez le paracétamol, les antispasmodiques comme le Spasfon et utilisez une bouillotte au niveau des zones douloureuses.

    Je n’ai plus de pilule contraceptive, comment puis-je la renouveler ?

    Selon le décret paru au Journal officiel le 15 mars 2020, les pharmacien·ne·s sont autorisé·e·s à délivrer la pilule contraceptive sans renouvellement d’ordonnance, comme tout autre traitement chronique. Présentez-vous à votre pharmacie avec votre ancienne ordonnance. Si vous ne l’avez pas, demandez à votre pharmacien·ne de retrouver votre ordonnance scannée ou contactez votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue par téléphone.

    Je veux savoir si je suis enceinte ou pas, comment acheter un test de grossesse ?

    Rendez-vous en pharmacie, parapharmacie ou grande surface. Le test n’est pas valable si le rapport potentiellement fécondant date de moins de 14 jours. Il n’est donc pas nécessaire de se précipiter pour en acheter un ou d’en avoir un en réserve chez soi.

    J’ai eu un rapport sexuel sans contraception et je ne souhaite pas être enceinte, comment obtenir la pilule du lendemain ?

    Rendez vous dans une pharmacie, vous pourrez être conseillée et informée sur la prise de la pilule du lendemain. Elle peut vous être délivrée sans prescription, que vous soyez mineure ou majeure. Vous pouvez éventuellement en acheter une pour l’avoir d’avance chez vous, au cas où. Les pharmacies sont des commerces « utiles à la vie de la Nation » et restent donc ouvertes durant le confinement. Elles ne connaissent pas de ruptures de stock pour le moment. Vous pouvez vous y rendre grâce à l’attestation de déplacement dérogatoire en cochant la case « pour motif de santé ». Faites preuve de civisme, ne stockez pas inutilement des médicaments pour éviter de créer une pénurie.

    J’ai une urgence gynécologique, que dois-je faire ?

    Vous pouvez appeler votre médecin généraliste et/ou votre gynécologue. Vous verrez ensemble si vous pouvez venir à son cabinet pour être auscultée ou s’iel vous propose une consultation par téléphone ou en vidéo. En cas de problème grave, appelez le Planning Familial et/ou les urgences gynécologiques de l’hôpital le plus proche. On vous indiquera la marche à suivre.

    Je suis enceinte et ne désire pas cette grossesse, comment puis-je avorter ?

    Vous pouvez contacter votre médecin généraliste, une sage-femme, votre gynécologue et/ou le Planning Familial. Durant la crise sanitaire, la pratique de l’IVG est maintenue même si une perturbation des services est constatée. Des consignes ont été données aux professionnel·le·s de santé pour palier la saturation des établissements de santé, mais il vaut mieux ne pas attendre pour consulter en vue d’une IVG. Même si le gouvernement réaffirme que le droit des femmes à disposer de leur corps est un droit « qui ne saurait être remis en cause en période de crise sanitaire », vendredi 20 mars, un amendement visant à allonger le délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines a été rejeté au Sénat. Alors que le droit à l’avortement est déjà malmené en France depuis plusieurs années, on peut craindre que des femmes se retrouvent hors cadre légal avec la saturation de hôpitaux, la suppression de certaines opérations chirurgicales et la fermeture des centres de planifications.
    Quelques infos complémentaires ici : http://lesflux.fr/2020/03/23/covid-gyneco/

    Numéros utiles

    Planning familial

    Pour le Centre d’Accueil de Montpellier en cas de situation urgente, vous pouvez appeler le 04 67 64 62 19 (appeler obligatoirement avant de venir) de 09h à 13h. Pour toute demande d’information urgente il y a : Le N° VERT National (sexualités, contraception, avortement ) : 0 800 08 11 11 (du lundi au vendredi de 09h à 17h). Pour toutes autre consultations urgentes : Il vous faudra contacter votre médecin généraliste ou Sage femme libérale. Ces décisions sont susceptibles d’évoluer rapidement, restez donc à l’affût de toute nouvelle information (https://www.planning-familial.org/fr/le-planning-familial-de-lherault-34)

    Pour toute information sur la sexualité, contraception, IVG

    N° vert : 0800 08 11 – Le site officiel : http://ivg.social-sante.gouv.fr/

    Pour la consultation avant IVG, contacter à Montpellier :

    Hôpital Arnaud de Villeneuve ( arrêt hôpital Lapeyronie – L1) : 04 67 33 64 43 Clinique St Roch (arrêt Sabines – L2) : 04 99 53 65 45 Un-e médecin généraliste ou gynécologue ou une sage-femme de votre choix. Si le-a médecin ou la sage-femme ne pratique pas les IVG, il/elle doit vous communiquer le nom de praticien-ne-s. Le site https://gynandco.wordpress.com recense des praticien-ne-s féministes.

    Médecin du Monde

    Consultations médicales et sociales sans rendez-vous : Lundi 14h – 17h Mercredi 14h – 17h Vendredi 9h – 11h30 Consultations dentaires sans rendez-vous : Lundi 9h – 11h30 Mercredi 9h – 11h30 Permanence médico-sociale sans rendez-vous pour les travailleur.se.s du sexe : Vendredi : 14h – 17h. Pour les consultations, merci de venir vous présenter dès l’ouverture du local.

    Commission féministe de l’UCL Montpellier

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