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Communiqués UCL – Page 13 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Communiqués UCL


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    Il n’y a pas d’antisémitisme tolérable

    30 Déc 2019

    Commentant les résultats électoraux britanniques, Jean-Luc Mélenchon s’est récemment distingué par des remarques à caractère antisémite. Pour l’Union communiste libertaire, il n’y a pas d’antisémitisme tolérable.

    Dans un billet de son blog du 13 décembre décryptant l’échec du labour aux élections législatives du Royaume-Uni, Jean-Luc Mélenchon s’est fendu de deux remarques à caractère antisémite. Antisémite, son texte l’est à plusieurs niveaux : déjà parce qu’il récuse les accusations d’antisémitisme à l’égard de certain-es militant-es du Labour (voir encadré) et la responsabilité de Jeremy Corbyn à cet égard pourtant basées sur des faits documentés et sourcés, ne serait-ce qu’à travers les accointances de Corbyn avec des antisémites notoires (Stephen Sizer, Paul Eisen, etc).

    Ensuite parce qu’il convoque un vocabulaire et un imaginaire propre à l’antisémitisme en s’attaquant au CRIF, qu’il présente comme des faiseurs d’ukases (décrets impériaux russes) devant lesquels il faudrait s’agenouiller : cette image rhétorique présente le CRIF (un cartel d’organisations communautaires) comme une organisation toute-puissante, ce qui est le propre de la rhétorique antisémite/complotiste, c’est-à-dire faire des juifs (ou toute autre communauté) des personnes contrôlant les institutions. Rappelons à M. Mélenchon qu’on peut être opposé à la politique du CRIF et/ou de l’Etat d’Israël sans tomber dans l’antisémitisme pour la dénoncer, qui plus est dans un contexte national où les actes haineux à l’encontre de la communauté juive se multiplient. Nous, communistes libertaires, nous opposons à toute forme d’antisémitisme d’où qu’il vienne : de droite, comme de gauche !

    Pour aller plus loin, lire l’analyse exhaustive de nos camarades de Memorial 98.

    Union communiste libertaire, le 27 décembre 2019


    Depuis l’arrivée de Corbyn à la direction du parti en septembre 2015 et jusqu’en mars 2018, 300 signalements de propos antisémites voire négationnistes (sur un total de 600.000 adhérent-es) émanant de militant-es ont été portés à l’attention de la commission de discipline du parti. La réaction de la direction du Labour s’est aussi traduite par une politique active 673 plaintes pour antisémitisme sur la période mars 2018 à janvier 2019 et a donné lieu à 96 suspensions immédiates et 211 enquêtes amenant au final à 12 exclusions (chiffre de juin 2019). Par ailleurs des documents internes au parti, fuités récemment dans la presse font état de 130 cas d’antisémitisme non résolus après plusieurs mois de procédure.


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    Élargir les revendications

    21 Déc 2019

    L’État des luttes est un bulletin public qui sera publié par l’Union communiste libertaire tout au long du mouvement. Il synthétise des informations sur la mobilisation et propose des éléments d’analyses. Fais-passer !

    La mobilisation dans les rues ce 17 décembre a été plus ou moins similaires à celle du 5 décembre. Plus forte dans certaines ville comme à Paris, similaire ou très légèrement inférieure dans d’autres. C’est une journée réussie, qui témoigne d’un mouvement d’ampleur toujours aussi puissant mais qui peine tout de même à s’élargir.

    SOMMAIRE

    • Bilan du 17 décembre
    • Élargir les revendication
    • Et maintenant ?
    • Compte rendu par ville

    Bilan du 17 décembre

    Plusieurs points sont à noter. Premièrement, la CFDT n’a pas réussi à mobiliser fortement, globalement leurs cortèges étaient restreints et timides. La réussite du 17 ne leur est donc pas dû, tant mieux. Deuxièmement, beaucoup de retours souligne des ambiances plus combatives et dynamiques que lors des manifs précédentes. Souvent aussi, une proportion de retraité.es plus faible que précédemment par rapport aux actifs et actives. Troisièmement, Le secteur de l’Education demeure très représenté dans les manifs, comme les secteurs où il y a une grève reconductible significative ; la présence du privé, elle, demeure trop faible ; Enfin, si les lycéen.nes étaient souvent plus présent-e-s, la jeunesse scolarisée ne s’est toujours pas plus massivement mobilisée.

    Quatrièmement, le secteur hospitalier, pour sa plus grande partie, poursuit sa grève en quelque sorte en parallèle du mouvement Retraite. Le lien peut toutefois être assumé selon les endroits. Cinquièmement, le lien avec les GJ là où celles-ci et ceux-ci existent, est très inégal selon les localités.

    En conclusion, cette journée aura permis de remettre la pression et surtout de remonter le moral des grévistes qui sont en reconductible. Malheureusement, il n’y a toujours pas d’élargissement notable de la grève au 19 décembre et les vacances de fin d’année interrogent quant à la suite du mouvement. Dans le secteur de l’éducation, fortement mobilisé, la question se pose de comment continuer la mobilisation.

    Élargir les revendications

    La question des retraites est centrale dans la mobilisation, mais on voit apparaître, depuis le début du mouvement, d’autres revendications qui mobilisent les collègues. Elles peuvent être circonscrites à un boulot bien particulier dans une boîte bien particulière, et il est important de lier toujours revendications sectorielles et revendications globales. Pour aller chercher les collègues, notamment dans le privé, il faut partir du quotidien, de ce qu’il se dit dans les couloirs et dans les vestiaires.

    Deux revendications globales sont aussi à articuler avec celle des retraites. Il y a celle, particulièrement audible, des conditions de travail. C’est particulièrement le cas dans la santé et dans l’éducation nationale, mais ça peut être élargit à toute la sphère du travail.

    Articuler les conditions de travail et ce qui va avec (refus de payer des contre-réformes qui pressurisent le travail pour le bonheur du capital) en faisant le lien avec les retraites, c’est ouvrir un deuxième front qui peut permettre d’ouvrir des brèches pour une contestation plus forte et qui peut se résumer à la dénonciation de l’aliénation du travail par le capital.

    Ils brisent notre travail et nos vies comme ils brisent nos retraites. Il y a aussi les revendications autour de la hausse du SMIC. Les annonces ridicules de « coup de pouce » (+15 euros !) ne bernent personne. Ce qu’il faut, c’est une hausse massive du SMIC. Ceci permettrait par ailleurs de financer sans problème un système de retraites plus généreux que le système actuel.

    Et maintenant ?

    Contrairement à ce que qu’on pouvait éventuellement imaginer il n’y a pas eu d’annonces gouvernementales pour le moment sur report ou même uniquement sur l’âge pivot de 64 ans… Du coup, la CFDT se projette pour janvier. L’intersyndicale nationale CGT/FO/FSU/Solidaires du 17 au soir a clairement pris position contre toute notion de trêve et s’est déclaré pour la grève reconductible partout où c’est possible. Ce n’est pas rien ! Pour autant, l’état des forces syndicales militantes fait que cela ne se traduit pas en une déferlante de grève sur le terrain, à la base. C’est, une fois de plus, un des bilans prioritaires à tirer ; c’est, une fois de plus, un des axes sur lequel les militantes et militants révolutionnaires devraient travailler sans tarder après ce mouvement. C’est, peut être, ce que nous ferons cette fois.

    La mention du 9 janvier comme nouvelle date « centrale » ne peut être jugée positive par les secteurs en grève ; dans ces entreprises, dans les AG, nous avons tout intérêt à minoriser cette échéance, qui n’a pas de consistance pour des personnes ayant entamé leur troisième semaine de grève Soyons clair, d’un côté les vacances vont accentuer terriblement l’isolement des travailleurs et travailleuses en reconductible et tenir jusqu’au 9 janvier, au-delà de la difficulté de l’exercice, ne peut être une perspective. D’un autre coté, les discours de façade n’arrangent rien, la majorité des secteurs concèdent des difficultés à mobiliser. C’est de cette situation, de la réalité, qu’il faut partir ; sans la fantasmer.

    De ce point de vue, est-il sérieux de parier sur un embrasement des secteurs professionnels qui ne sont pas partir en grève reconductible depuis le 5 décembre, pour le début janvier, à la sortie des vacances de fin d’année ? Bien entendu, « tout est possible » et nous ne devons rien négliger qui puisse aboutir à cela. Mais il y a sans doute nécessité, aussi, de travailler d’autres alternatives. Dont celle d’une grève reconductible qui dure à la SNCF et à la RATP (et plus irrégulièrement dans quelques autres branches).

    Nous n’avons pas de solution miracle mais la première chose à faire est de soutenir sans faille les secteurs en grève.

    Évidemment, le premier soutien c’est de continuer sans relâche à essayer de mettre d’autres secteurs en reconductible, et que ça se voit. Il faut donc continuer les actions pendant la période des fêtes : manifestations, blocages, rencontres entre grévistes, la solidarité est plus que jamais notre arme. Mais au stade où nous en somme, assumer un soutien le plus massif et visible possible aux secteurs en grève peut aussi être un choix judicieux…



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    Retraites : on continue, on amplifie !

    16 Déc 2019

    Mercredi 11 décembre, Édouard Philippe n’a fait que confirmer ce que les opposantes et les opposants à la réforme des retraites dénoncent depuis déjà des mois. Derrière un long et insupportable discours pour nous endormir, l’objectif reste le même : nous faire travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles. Aujourd’hui, les grèves continuer et doivent s’élargir. Le 17 décembre, il faut frapper plus fort encore.

    Ce qu’on en retient :

    • Le gouvernement reste sur la mise en place d’un système par points, où le calcul des pensions ne se fera non plus sur les 25 meilleures années pour le privé, et sur les 6 derniers mois pour la fonction publique, mais sur l’ensemble de la carrière, ce qui baissera mécaniquement les pensions.
    • L’âge de départ à la retraite à taux plein sera également repoussé à 64 ans. On pourra partir à 62 ans, mais avec une décote de 10% sur la pension !
    • La fin des 42 régimes spéciaux pour niveler par le bas l’ensemble des conventions collectives.

    Des tentatives de division

    • Le pouvoir cherche à faire sortir de la mobilisation certains métiers ou certaines générations. En décalant l’application du système de retraites par points aux personnes nées après 1975 il encourage les plus de 43 ans à cesser la grève.
    • En promettant aux enseignantes et enseignants de maintenir leur niveau de pension, le gouvernement se moque du monde : cette promesse est aussi vide de sens que lorsqu’il certifie que la valeur du point ne pourra pas baisser, et qu’il sera indexé sur les salaires et contrôlé par les « partenaires sociaux » et par le Parlement. À titre d’exemple, le point d’indice des fonctionnaires a beau être cogéré de la sorte, il n’en est pas moins bloqué depuis des années. Quant à l’indexation sur les salaires encore faudrait-il que ceux-ci augmentent.
    • « Aucune retraite inférieure à 1 000 euros » nous dit-on. Génial, c’est déjà dans la loi depuis 2008 et c’est totalement insuffisant pour vivre dignement !

    Doit-on se réjouir de l’attitude de la CFDT ?

    Avec ces annonces, le gouvernement a perdu les derniers soutiens à sa réforme, car même la CFDT s’oppose désormais à la réforme… mais uniquement sur l’âge pivot à 64 ans ! Le reste de la réforme, la CFDT l’approuve toujours ! On imagine facilement la manœuvre. Laurent Berger montre les crocs ; le gouvernement lâche sur l’âge pivot, autant dire sur pas grand-chose par rapport à l’ensemble de l’attaque ; on peut ensuite mimer la réconciliation, avec un gouvernement fier d’avoir été « à l’écoute » et une CFDT qui, fière de sa « victoire » appelle à cesser la grève et à capituler sur tout le reste.

    Édouard Philippe a renvoyé certaines corporations a des discussions d’entreprises, c’est le cas de la SNCF par exemple, les organisations syndicales étant invitées dès ce jeudi matin par la direction. Il faut rester uni et rejeter en bloc ce projet de réforme. Ce qu’il nous faut c’est une victoire pour l’ensemble du monde du travail, pas des aménagements au rabais pour quelques secteurs. L’ensemble de notre classe a besoin de reprendre confiance dans sa force collective ! C’est l’ensemble des secteurs, et le mouvement social, qui profiteraient des portes ouvertes par une telle victoire.

    Rebondir le 17 décembre

    Il ne faut pas se cacher derrière des discours de façade. La situation est tendue. Le 5 a été un succès incontestable dont tout le monde peut être fier. Mais la grève reconductible, elle, ne se généralise pas, pour le moment. Trop d’entreprises et d’équipes syndicales n’ont pas anticipé le lendemain du 5. La mobilisation du mardi 10 décembre était forte, mais insuffisamment préparée pour permettre à d’autres secteurs de partir en reconductible. Depuis, nous peinons à trouver les point d’appui pour élargir les reconductions. Le 17 décembre doit servir à cela.

    Il faut dès aujourd’hui convaincre nos collègues de faire du 17 une journée encore plus massive que celle du 5. Et cette fois, il faut se préparer à enchaîner le lendemain.

    Pour les salarié·es qui sont déjà en reconductible, mardi prochain peut paraître loin ; il faut maintenir la pression d’ici là en continuant de faire vivre nos grèves par des actions de blocages et des liens interpro.

    Le poids des défaites passées pèse sur nos épaules. Nous devons pourtant être convaincus que nous pouvons gagner, car faire reculer franchement ce gouvernement est possible. D’ailleurs même s’il s’agit de mesurettes, ils ne les lâchent pas par plaisir, mais bien parce qu’ils sont sous pression. La fenêtre de tir est courte d’ici aux vacances de fin d’année, mais elle est encore ouverte. Continuons la grève et généralisons-la. Perdre sa vie à la gagner : jamais !

    Union communiste libertaire, le 12 décembre 2019



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    Pour amplifier la grève, organisons-nous !

    09 Déc 2019

    L’État des luttes est un bulletin public qui sera publié par l’Union communiste libertaire tout au long du mouvement. Il synthétise des informations sur la mobilisation et propose des éléments d’analyses. Fais passer !

    Un week-end de transition

    L’intersyndicale envoie des signaux positifs

    Vendredi 6 décembre, l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse) s’est réunie. Elle appelle à une journée de grève et de mobilisation le mardi 10 décembre, et à reconduire la grève d’ici-là. Il est historique qu’une intersyndicale large appelle à reconduire la grève mais aussi à lui donner des suites rapides et fortes. Ça doit nous encourager et on pourra s’appuyer sur cela pour construire la confiance dans le mouvement, afin de reconduire toujours plus massivement la grève dans les secteurs où elle est déjà forte, et afin de permettre aux secteurs moins mobilisés de rejoindre la lutte. En ce sens, la date du 10 décembre est une opportunité à attraper pour les secteurs moins mobilisés. Pour la suite, il faudra cependant faire attention à ne pas tomber dans le même piège que celui de la grève de 2010 : se contenter d ejournées saute-moutons. Même si elles sont rapprochées, si elles ne servent pas à étendre et ancrer la grève reconductible elles seront insuffisantes. Pire, elles risquent d’épuiser les travailleurs et les travailleuses en grève reconductible, pris-es au piège de la grève par procuration malgré elles et eux. La balle est dans notre camp !

    Des mobilisations contre la précarité

    Ce samedi 7 décembre a vu plusieurs villes accueillir des manifestations pour l’assurance chômage et contre la précarité. Ces manifestations n’ont pas eu des succès phénoménaux, ayant sans doute été trop peu préparées. Soulignons quand même l’importance de lier la réforme des retraites et la réforme de l’assurance chômage : dans les deux cas, elles visent à exploiter toujours plus les travailleuses et les travailleurs. Nous refusons de passer notre vie à la gagner !

    Un samedi GJ faible

    Il n’y a pas eu d’imposant rebond des mobilisations des Gilets Jaunes samedi 7 décembre, même si des actions de blocage et des manifestations ont été réalisées en de nombreux endroits. Dans les lieux où des collectifs GJ forts et progressistes existent toujours, le mouvement syndical local ne peut faire l’économie de créer rapidement et efficacement des liens. En effet, le mouvement des GJ a touché une partie de la population souvent éloignée des organisations syndicales, et l’unité de la classe exploitée dépend entre autres de ce type de rapprochements.

    Perspectives stratégiques

    Pour inscrire le mouvement dans la durée, nous pourrons axer notre actions dans quelques directions spécifiques.

    Être uni-es face à la répression

    Si la répression semble s’établir pour le moment sur un niveau haut mais habituel, une chose est à noter en particulier. Les cortèges syndicaux semblent à présent être, en de nombreux endroits, tout autant les cibles des charges policières et autres violences que le reste des cortèges. Les Services d’ordres ne semblent pas non plus être épargnés. Ceci rappelle la manifestation du 1er mai 2019 à Paris, où la police avait chargé le SO de la CGT, derrière lequel se trouvait Philippe Martinez. Ceci doit nous pousser à organiser la « Sérénité organisée », comme nous disons à l’UCL, où au moins la sécurité des cortèges, de manière toujours plus sérieuse et coordonnée. Nul doute que le pouvoir cherchera à séparer les gentils manifestants des « casseurs ». Il faudra, comme nous le faisons toujours, refuser cette dichotomie. Mais ceci ne doit pas servir d’excuse pour éviter les débats sur les stratégies de manifestation. Rappelons enfin que les manifestations ne sont qu’un moment du mouvement social. La construction de la grève dans les boîtes est bien plus fondamentale et essentielle.

    Continuer à virer l’extrême-droite

    Dans plusieurs endroits, jeudi 5 et vendredi 6 décembre, différents représentants de l’extrême-droite ont été virés de manifestations ou de piquets de grève. Qu’il s’agisse du RN, de l’UPR ou d’autres composantes fascisantes et/ou confusionnistes, il faudra continuer à être, dans la mesure de nos moyens, intransigeant-es vis-à-vis de leur présence. Ces entreprises de récupération sont insupportables car elle sont le fait d’un mouvement qui veut diviser profondément la classe ouvrière, en véhiculant un idéologie raciste, sexiste et homophobe. Ses pseudo discours sociaux ne sont que de la poudre aux yeux, car l’extrême-droite est, elle aussi, au service des capitalistes.

    Articuler revendications sectorielles et revendications globales

    La question des retraites est clairement la toile de fond du mouvement social en cours. Les retraites ont toujours été un sujet d’importance pour lequel les travailleuses et les travailleurs se sont régulièrement mobilisé-es en masse. Mais dans plusieurs secteurs, des revendications sectorielles, parfois très terre-à-terre, refont surface à l’occasion de l’explosion sociale que l’on est en train de vivre. Lister ces revendication sectorielles, au plus près des collègues et de leurs préoccupations est une tâche centrale de la période. D’une part car porter des revendications sectorielles pourra permettre d’avoir des victoires partielles qui donneront de l’optimisme pour la suite. Mais aussi parce que, articuler ces revendications du quotidien, avec celles plus globales qui paraissent parfois plus abstraites, permet de développer un discours sur les fondements de notre exploitation. C’est par l’expérience de l’exploitation au quotidien, et ce qui permet de commencer à s’en libérer, que l’on peut faire le lien avec le fonctionnement global de la société capitaliste.

    On pourra également mettre en avant des revendications propres à certaines parties du prolétariat, comme les femmes. Les 23 novembre contre les violences faites aux femmes fut un succès. Profitons-en pour montrer que violences économiques et violences physiques contre les femmes sont les deux faces d’une même pièce. Que, par exemple, la réforme des retraites, qui va paupériser encore plus les femmes retraitées, les rendra par là-même plus dépendantes de leurs maris, et donc sujettes à des violences conjugales.

    Construire un mouvement étudiant et lycéen

    Le mouvement étudiant est faible, et presque tout est à construire. Quelques facs ont commencé à se mobiliser, comme à Bordeaux, Rennes et Saint-Denis. Les tâches militantes sont presque partout à l’information, des les universités comme dans les lycées. Ici aussi, des revendications spécifiques pourront ressortir, comme autour de la précarité étudiante ou de la réforme du bac.

    Animer des luttes autogérées, au plus près du terrain

    Dans plusieurs secteurs qui sont pour le moment peu ou pas en lutte, travailleuses et des travailleurs semblent pousser un certain nombre d’équipes syndicales qui végètent. Quand la base se mobilise, même sans équipe syndicale dynamique, c’est le signe d’une détermination profonde. Mais bien sûr, la lutte est alors d’autant plus difficile à organiser, surtout si on la veut autogestionnaire, c’est à dire appropriée par chacune et chacun. Cette détermination doit donc être organisée, sinon elle s’épuisera. Organiser une AG, même lors d’un débrayage d’une heure, pour que les collègues décident ensemble des actions qu’ils ou elles veulent mener, c’est la première étape pour entrer dans la mobilisation. C’est ce qui permettra à chacune et chacun, non seulement de se sentir faire partie d’un collectif, mais aussi d’être un individu indispensable au collectif, et dont la voix porte. De plus en plus, on voit des collectifs de travailleuses et de travailleurs communiquer via des groupes WhatsApp. Il faut faire attention à ce qui est dit sur ces groupes, pour des raisons de sécurité, mais c’est un moyen simple et efficace de rester en contact avec ses collègues, hors temps d’AG. Pour autant il faut insister pour que des contacts dématérialisés ne remplacent pas des réunions physiques de grévistes, essentiels pour que toutes et tous participent, échangent, « s’éduquent » ensemble à l’auto-organisation.

    Dans ce contexte, il faut faire attention à la taille des AG. Si des AG à plusieurs centaines peuvent être impressionnantes et donner du courage, elles se transforment aussi souvent en meetings des représentant-es syndicaux. En effet les travailleuses et les travailleurs qui ont moins l’habitude peuvent ne pas oser prendre la parole. On peut préférer des AG par services, plus restreintes, où l’on se connait mieux et où l’on prend la parole plus facilement.

    Et maintenant, que se passe-t-il ?

    La réussite de la journée du 10 décembre sera cruciale, et pour cela, le lundi 9 décembre pourra être consacré, dans un maximum d’endroits, à mobiliser un nombre de collègues toujours grandissant, à organiser la remontée des revendications, à confectionner des banderoles, bref, tout ce qui soude un collectif de travail en lutte. Et pour les grévistes qui reconduisent déjà à faire des tournées d’atelier, de service dans sa boîte ou son secteur. Il faut observer que la temporalité du mouvement va être très serrée, car nous ne pouvons savoir ce qu’il se passera au moment des fêtes de fin d’année. Il reste donc deux semaines pour amplifier et ancrer le mouvement au maximum. De ceci résulte un sentiment d’urgence, qui peut également être mobilisateur. Profitons des 9 et 10 décembre pour transmettre des outils d’auto-organisations pour que la lutte s’ancre toujours plus profondément.

    Pour aller plus loin

    Quelques lectures pour aller plus loin dans l’analyse du mouvement :


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    Bilan et perspectives du 5 Décembre

    09 Déc 2019

    C’est un 5 décembre réussi, très prometteur, avec des manifestation massives, y compris dans les petites et moyennes villes. Parfois avec des participations jamais atteintes depuis 2010 ou 2003. l’intérieur déclare 800 000 manifestant.e.s, la CGT 1,5 million.

    Nous sommes clairement au début d’un mouvement social majeur et d’ampleur. Rien n’est encore joué, mais nous ferons tout pour que ce mois de décembre soit bouillant.

    Cet état des luttes, produit par l’UCL sur la base des remontées de ses groupes, viendra alimenter toutes et tous les militant-es de la grève en information et analyses à partager, discuter sur les lieux de travail, dans les AG, les réunions. Il est public. Fais-passer !


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    La réforme des retraites nuit aux femmes !

    09 Déc 2019

    Nous les femmes, nous sommes doublement exploitées dans la société capitaliste. Nous sommes exploitées au travail et nous sommes exploitées à la maison, dans le cadre de la cellule familiale. C’est le principe de la double journée de travail : quand une femme rentre à la maison après le boulot, elle réalise encore la grande majorité des tâches dites « ménagères » et liées aux enfants. La réforme des retraites va encore augmenter les inégalités entre les hommes et les femmes, va encore augmenter notre exploitation. Nous nous élevons contre les violences qui nous sont imposées, les violences physiques, mais aussi les violences économiques !

    Le patronat profite de notre double exploitation.

    D’une part en nous sous-payant encore plus que les hommes, en nous employant dans des conditions encore plus précaires, souvent dans des temps partiels subis ; et d’autre part car c’est sur nous que repose le fonctionnement et la vie des cellules familiales. C’est sur nous que repose l’éducation des futurs travailleurs et travailleuses.

    Un système de retraites juste viserait à compenser ces inégalités, pour que les différences de carrière entre les hommes et les femmes ne se retrouvent pas aussi à la retraite.

    Pourtant, la réforme des retraites va nous nuire sur au moins trois aspects, en plus de tout ce qu’elle enlève à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs.

    La baisse des pensions de réversion

    Les pensions de réversion sont versées aux conjointes et conjoints de personnes décédées. 90% des bénéficiaires sont des femmes, dont le quart n’a pas d’autres sources de revenu. Les dispositifs de la réforme vont conduire à une baisse considérable de ces pensions, ce qui aura un effet immédiat de paupérisation des femmes.

    Le mode de calcul de la retraite

    La réforme prévoit que le montant de la retraite ne soit plus calculé par rapport au salaire des 25 meilleures années (cas du régime général aujourd’hui), mais sur toute la carrière. Pourtant, on le sait, nous faisons souvent une partie de notre carrière à temps partiel. Le calcul des droits à partir des 25 meilleures années permettait de ne pas prendre en compte les faibles salaires des années de temps partiels. Avec la réforme, c’est donc à une baisse des pensions généralisée pour les femmes que l’on assisterait.

    La suppression de la MDA

    Aujourd’hui, la Majoration de la durée d’assurance (MDA) ajoute aux mères des trimestres aux trimestres travaillés pour chaque enfant, au titre de l’impact de la grossesse et de l’accouchement sur leur carrière. La réforme prévoit de supprimer la MDA, qui est pourtant un dispositif minimal de diminution des inégalités entre les carrières des hommes et des femmes ! C’est une attaque directe contre la prise en compte des spécificités de nos carrières.

    Une réforme patriarcale

    On le voit, cette réforme prévoit la suppression de plusieurs mécanismes, pourtant timides, de correction des inégalités hommes-femmes. Nous sommes surexploitées tout au long de nos carrières et à la maison, le but est de reprendre ce que les mouvements féministes ont obtenu pour contrebalancer cela à la retraite. La bataille contre la réforme des retraites est aussi une bataille féministe !

    Femmes, révoltons-nous contre cette société d’injustices, élevons-nous contre les violences physiques et économiques, qui sont les deux faces d’une même pièce !

    Organisons et participons à la grève !


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    L’Iran brûle et la gauche mondiale regarde ailleurs

    02 Déc 2019

    Alors que très peu d’informations nous parviennent depuis la fermeture d’Internet en Iran par la République Islamique en place, des camarades iranien-ne-s en exil font un appel à la « gauche mondiale » pour qu’elle se fasse le porte-voix de la révolte du peuple iranien contre le régime théocratique qu’elles et ils subissent depuis 40 ans. Nous sommes signataires de cet appel, aux côtés d’universitaires et de révolutionnaires du monde entier, pour n’oublier aucun des peuples qui se battent actuellement pour leur liberté à travers le monde et pour faire vivre jusqu’ici cet esprit de révolte »

    Notre monde est en feu. Non seulement les forêts mais aussi les villes brûlent à travers le monde. Les conflits sociaux de toutes sortes éclatent, répandant leurs flammes partout sur la planète. Algérie, Chili, Equateur, Haïti, Hong-Kong, Irak, Rojava, Liban, Soudan, complétez la liste. Dans ce contexte global de luttes contre l’enfer social du capitalisme néolibéral et financiarisé, un autre soulèvement de masse a démarré, depuis le 15 novembre 2019, en Iran.

    Il a fallu l’étincelle du triplement du prix des carburants pour que des dizaines de milliers d’Iraniens et d’Iraniennes, de plus de 100 localités à travers tout le monde, sortent dans la rue pour protester. Bien sûr, ce n’est pas en soi le prix des carburants qui a généré un soulèvement partagée aussi largement dans le pays et aussi massivement. Plutôt, c’est l’accumulation de trente ans d’un régime autoritaire qui s’appuie sur des principes néolibéraux et qui a fini par plonger des millions de personnes dans la pauvreté, le chômage, l’extrême précarité, les privant des conditions de base de vie (éducation, soins, alimentation et logement).

    Exactement de la même manière qu’une augmentation de 30 pesos sur les tarifs du métro a fait éclater la rage trop longtemps contenue au Chili, le prix du carburant en Iran a été l’étincelle du soulèvement récent en Iran (et c’est la même chose pour la taxe Whatsapp au Liban, l’annulation des subventions sur les carburants en Equateur etc). Comme l’exprime bien une affiche chilienne, « ce n’est pas une question de 30 pesos, c’est une question de 30 ans de néolibéralisme ».

    Depuis vendredi, le peuple en Iran a courageusement affronté le personnel lourdement armé des Corps des Gardes de la Révolution Islamique du régime, ainsi que les voyous des milices armées en civil (connus sous le nom de Basij) qui dépendent économiquement de ce même régime. Le peuple avait toute légitimité et tout le droit pour se défendre contre la violence d’État systématique, pour construire des barricades dans les rues, bloquer les autoroutes et occuper les rond-points et les places publiques. Les oublié-es et les invisibles de l’Iran se sont rendus visibles aux yeux du monde en mettant le feu. Le feu est à tout ces gens ce qu’est le gilet jaune pour les prolétaires et la population marginalisée et délaissée en France. Tout deux sont une voix pour les sans-voix.

    Tandis que la BBC en persan et consorts, y compris les forces réactionnaire loyales au régime, prétendent dicter au peuple la doctrine libérale de la « manifestation civile et pacifique », la jeunesse iranienne a bien compris le fait qu’ « un peuple ne triomphe pas sans haine » et que « la force matérielle doit être renversée par la force matérielle », qu’elle a le droit légitime de se défendre contre la violence d’État qui vise le meurtre systématique des citoyennes et citoyens.

    « Trop, c’est trop ! » est le message de celles et ceux du Sud [Global South] et même au-delà. Comme les étudiant-es l’ont chanté dans l’une des universités de Téhéran, « les gens en ont marre, assez de l’esclavage ». Comme nos sœurs et nos frères d’Irak et du Liban, le peuple iranien n’en peut plus et n’en veut plus de ce néolibéralisme autoritaire qui réduit leur vie à une existence quasi végétative, de cette corruption systématique inhérente au capitalisme de mafia et de l’impérialisme régional (sub-imperialism) de la République Islamique en Irak, au Liban, en Palestine, en Syrie, au Yémen et dans la région dans son ensemble. Il ne fait pas que s’opposer au triplement du prix des carburants mais bien à la République Islamique dans son ensemble. Aucun autre slogan, si bien chanté par nos camarades au Liban, ne peut mieux exprimer l’esprit des luttes dans la conjoncture actuelle : « Tous, ça veut dire tous ! » (كلن يعني كلن).

    La main de fer, voilà quelle a été la réponse de la classe dirigeante à cette radicale et concrète négation de tous les pouvoirs existants. La violence systématique employée par la République Islamique pour paralyser le soulèvement a été d’une intensité et d’une ampleur sans précédent dans l’histoire. Les autorités ont complètement fermé Internet depuis 4 jours, transformant le pays en une immense boite noire afin de pouvoir massacrer le peuple en toute tranquilité. Selon Amnesty International, des centaines de personnes ont été blessées, des milliers arrêtées et « au moins 106 manifestant-es dans 21 villes ont été tué-es », même si « le nombre total de morts pourrait être bien supérieur, avec des témoignages et des rapports évoquant le chiffre de 200 personnes tuées ».

    De nombreuses vidéos montrent que la police tire directement et volontairement vers les manifestant-es, en visant les têtes et les poitrines, comme cela a déjà été observé avant en Irak. C’est le cas en particulier dans les provinces kurdes et arabes dont les peuples, discriminés, sont une nouvelle fois en première ligne de ce soulèvement et en paient le prix le plus élevé.

    La République Islamique a, jusqu’à présent, réussi à atteindre ses objectifs. Ils ont profité de l’opportunité offerte par les sanctions étasuniennes pour réaliser leurs rêves néolibéraux, afin à la fois de combler le déficit actuel du budget et d’augmenter les opérations militaires dans la région. Pour ce faire, ils ont fermé Internet et en ont profité pour massacrer brutalement leurs opposant-es. Sur le plan international, il n’y a pas de couverture spécifique par les médias, pas de condamnation internationale de la répression d’État et très peu de solidarité de la gauche mondiale. En d’autres mots, le bain de sang se déroule en silence. Et les choses se déroulent ainsi parce que, là où les classes opprimées d’Iran et du Moyen-Orien n’ont aucune illusion sur le prétendu rôle « anti-impérialiste » de la République Islamique, beaucoup à gauche continuent à croire au vernis idéologique auto-proclamée du régime, qui se présente comme une force anti-impérialiste face aux Etats-Unis et à ses alliés dans la région.

    Nous, signataires du monde académique ou militant, invitons la gauche mondiale à briser son silence et à exprimer sa solidarité avec le peuple d’Iran et sa résistance. Selon nous, il est inutile de demander quoique ce soit à la République Islamique mais nous demandons que nos camarades du monde entier se positionnent, par tous les moyens possibles, comme les porte-voix des opprimé-es en Iran qui se retrouvent suffoqué-es par l’isolation forcée. Nous appelons également la gauche internationale à condamner les atrocités du régime contre son propre peuple. Finalement, nous nous tenons aux côtés des manifestant-es iranien-nes qui réclament leur dignité en refusant l’austérité, l’autoritarisme, la militarisation de la société, ainsi que toutes les autres formes de domination qui limitent leur autonomie et leur liberté.

    Traduit depuis l’anglais par la commission internationale de l’UCL

    Signataires :

    • Adrienne Bonnet (Comédienne/Metteure en scène) ;
    • Arnaud François ;
    • Amin Hosouri (Leftist militant, Germany) ;
    • Amir Kianpour ;
    • Dr. Angela Dimitrakaki (University of Edinburgh) ;
    • Antifascist Culture (Αντιφασιστικός Πολιτισμός, Greece) ;
    • Azadeh Shourmand (Feminist militant) ;
    • Dr. Barbara Umrath (Researcher, Germany) ;
    • Behnam Amini (York University, Canada) ;
    • Behrang Pourhosseini (ATER Chargé de Cours au Département de Philosophie, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) ;
    • Bob Brecher (Professor of Moral Philosophy Director, Centre for Applied Philosophy, Politics & Ethics University of Brighton) ;
    • The Campaign to Defend Haft Tapeh Prisoners (Iran) ;
    • Catherine Malabou ;
    • Committee of Solidarity with Hong Kong (Independent, militant collective, Hong Kong) ;
    • Clint Burnham (Professor and Chair of Graduate Program Department of English Simon Fraser University) ;
    • Cinzia Arruzza ;
    • Dariush Arjmandi (Sweden) ;
    • David Harvey (Distingished Professor, The Graduate Center, The City University of New York) ;
    • Dinah Rajak (University of Sussex) ;
    • Dr Andrea Brock (Lecturer, University of Sussex) ;
    • Éric Alliez (Professor of Philosophy, Paris 8). ;
    • Éric Michaud (directeur d’études Ehess, Paris) ;
    • Etienne Balibar (Ancien Professeur à l’Université de Paris-Nanterre) ;
    • Gholam Khiabany (Gholam Khiabany) ;
    • Greg Albo (Professor York University, Toronto) ;
    • Homayon Iwani (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism”) ;
    • Hostis Journal ;
    • Ivana Bago (Independent Scholar, Zagreb) ;
    • Iman Ganji (Freie universität berlin) ;
    • Jacob Rogozinski (philosopher, professor at Strasbourg University) ;
    • Jaleh Jane Mansour ;
    • Kaveh Kermanshahi (Human rights activist) ;
    • Matthieu Renault (Associate Professor, University Paris 8) ;
    • Manjanigh Collective (Slingers, Germany) ;
    • Mehrdad Emami (Phd Candidate, Middle East Technical University, Turkey) ;
    • Mohadese Zare ;
    • Meredith Tax (writer, New York) ;
    • Nazanin Noori ;
    • Nicholas S.M. Matheou (Researcher at the Institute of Historical Research, University of London) ;
    • Jean-Christophe Goddard (Université de Toulouse Jean-Jaurès Coordinateur du Consortium Erasmus Mundus EuroPhilosophie) ;
    • Jean-Claude Bonne (directeur d’études École des Hautes Études en Sciences Sociales Paris) ;
    • Jeff Derksen ;
    • John Simoulidis (Assistant Professor, Department of Social Science, York University) ;
    • Jose Rosales (PhD candidate, Stony Brook University) ;
    • Judith Rodenbeck (Associate Professor Media & Cultural Studies University of California, Riverside) ;
    • Jules Falquet (Sociologist, feminist, Université de Paris) ;
    • Kamran Matin (Sussex University, International Relations Department) ;
    • Kanishka Goonewardena (Associate Professor, University of Toronto, Department of Geography and Planning) ;
    • Kollektiv aus Bremen (Germany) ;
    • Mahmoud Khalili (Ex-political prisoner and editorial member of the “Prison’s Dialogue”) ;
    • Mohammed Reza Nikfar ;
    • Mojdeh Arassi (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism”) ;
    • Michael Hardt ;
    • Mariana Silver (Artist) ;
    • Nantes Révolté (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Nara Cladera (Réseau syndical international de solidarité et de lutes) ;
    • Patricia Morton (Associate Professor, Media and Cultural Studies Department University of California, Riverside) ;
    • Plateforme d’enquêtes militants (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Plan C, Kurdistan Cluster (Independent Collective, London) ;
    • Peter Hallward (The author of ‘Damming the Flood’) ;
    • Peter Hudis (Professor of Philosophy, Oakton Community College, USA) ;
    • Prison’s Dialogue (An initiative of Iran’s exiled former political prisoners) ;
    • Raymond Bellour (Directeur de recherche honoraire au CNRS) ;
    • Rose-Anne Gush (Lecturer in Art Theory/Art History, University of Applied Arts, Vienna.) ;
    • Rouen dans la rue (Militant, Independent Collective, France) ;
    • Sabine Bitter ;
    • Sai Englert ;
    • Sasan Sedghinia (independent left Researcher) ;
    • Sama Khosravi Ooryad (Utrecht University) ;
    • Saman Aftabkaaran (independent researcher and militant) ;
    • Sanem Güvenç (Emily Carr University of Art and Design) ;
    • Sandro Chignola, Professeur (Università di Padova) ;
    • Saygın Salgırlı (University of British Columbia) ;
    • Sebastian Budgen ;
    • Sina Zekavat ;
    • Siavash Mahmoudi (Ex-political prisoner and editorial member of the “In Defence of Marxism” ;
    • SOAS Students Union ;
    • Stefan Kipfer (Associate Professor, Faculty of Environmental Studies, York University) ;
    • Tatiana Mellema (PhD student Art History UBC) ;
    • Dr. T’ai Smith (University of British Columbia) ;
    • Trevor Stark (Assistant Professor of Art History, Department of Art, University of Calgary) ;
    • Union communiste libertaire (France)


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    Contre les violences machistes : révolte féministe

    25 Nov 2019

    Cette nouvelle journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes doit être une réussite et le début d’une lutte effective.

    Les violences faites aux femmes – physiques et psychologiques – sont innombrables et touchent tous les domaines de leur vie, tous les lieux où elles circulent, toutes sont concernées quels que soient leur âge et leur condition sociale. Samedi 19 octobre le nombre de féminicides depuis ce début d’année a dépassé celui de 2018. L’année dernière 121 femmes ont été violemment assassinées par leur conjoint ou leur ex. Cette année, en novembre plus de 130 femmes ont été tuées.

    Partout dans le monde, des femmes luttent pour dénoncer les violences dont elles sont la cible principale. Ces violences sont engendrées par un système patriarcal et hétérosexuel qui assied son pouvoir sur des siècles de domination masculine, et qui entraîne un continuum de violences (harcèlement moral et sexuel, agressions, viols, assassinats) et d’inégalités (économiques, sociales, politiques).

    Si nous soutenons les luttes pour des mesures législatives concrètes pouvant faciliter la vie de toutes, ici et maintenant, elles ne peuvent être suffisantes. Pour l’émancipation de toutes, nous devons lutter en même temps contre tous les systèmes de domination et d’exploitation : l’hétéro-patriarcat bien sûr, mais aussi le racisme, le capitalisme…

    Tous ces systèmes oppressifs sont dépendants les uns des autres. Ils travaillent tous ensemble pour se renforcer l’un l’autre ; l’un ne peut disparaître seul, ils doivent disparaître ensemble.

    Un système raciste…

    Le contexte actuel est marqué par l’expression quotidienne du racisme. Nous luttons donc contre les politiques répressives et racistes qui visent les femmes migrantes, sans-papiers, étrangères. La question islamophobe est en ce moment plus prégnante encore : les femmes voilées, par leur visibilité, sont les premières victimes du déferlement actuel de violences et de haine.

    Nous dénonçons l’esclavage sexuel et le système prostitutionnel subis par beaucoup de femmes sans papiers et migrantes, ainsi que la répression policière favorisant les violences quotidiennes auxquelles elles doivent faire face.

    … et capitaliste

    Les attaques contre le droit du travail ont en premier lieu touché les femmes, qui occupent la majeure partie des emplois précaires, et dont les salaires sont toujours très inférieurs à ceux des hommes.

    La casse du système de retraite par répartition induit de fait une baisse générale des pensions des femmes, et celle de l’assurance chômage pousse de nombreuses femmes hors du champ d’indemnisation. Un nouveau mode de prise en compte des revenus du conjoint a été annoncé pour le calcul de l’allocation aux adultes handicapé ⋅ es (AAH) condamnant les femmes handicapées à être dépendantes financièrement de leur conjoint.

    Avec la dégradation des conditions matérielles d’existence, les femmes sont davantage soumises aux pressions et aux violences, que ce soit sur le lieu de travail ou dans la sphère conjugale et familiale.

    Nous sommes communistes libertaires. Nous luttons pour une société débarrassée des systèmes d’oppressions et d’exploitation qui la structurent.

    Le renforcement de l’État et de ses institutions, de la famille ou des religions, n’est pas la solution. Nous avons besoin de revendications immédiates, d’organisation et de perspectives pour un changement radical de société !

    Les systèmes de domination ne seront pas éradiqués uniquement par des actions de pédagogie reposant sur les bonnes volontés individuelles.

    Lutter contre les violences sexistes et sexuelles, c’est construire un véritable rapport de force vis-à-vis des institutions. Pour construire ce rapport de force, nous appelons à l’auto-organisation politique des femmes !

    Partout, construisons des contre-pouvoirs féministes.

    ORGANISONS-NOUS ! LUTTONS !


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    Pour un 23 novembre de luttes !

    22 Nov 2019

    Ce samedi 23 novembre sera une journée de lutte pour l’élimination de toutes les violences contre les femmes. Partout dans le monde, des femmes luttent pour dénoncer les violences dont elles sont la cible principale. L’UCL appelle donc à se mobiliser dans toutes les villes pour l’émancipation de toutes les femmes et contre toutes les violences sexuelles et sexistes.

    Tous les deux jours une femme est tuée et depuis le début de l’année, le nombre de féminicides a dépassé celui de 2018. Les violences sexistes et sexuelles sont engendrées par le système politique, économique et social qu’est le patriarcat. Ce système de domination et d’exploitation est à l’origine des violences (agressions, harcèlement moral et sexuel, viols, assassinats) comme des inégalités économiques et sociales. Peu importent les grenelles et coup de communication pseudo féministes, le constat reste le même. L’État, sa police et sa justice protègent le système patriarcal : les violences faites aux femmes s’accroissent, elles demeurent toujours largement impunies en France. Face aux violences quotidiennes, les femmes sont laissées en proie à leurs agresseurs et assassins que ce soit au sein des couples, au travail, dans les lieux d’études, dans la rue etc.

    La précarisation du travail (réformes des retraites et du chômage) et la destruction des acquis sociaux (fermeture de maternité, des Plannings familiaux, et des centres IVG…) touche en premier lieu les femmes, toujours moins bien payées que les hommes et davantage présentes dans les emplois précaires. Ceci, combiné à un engagement dérisoire en termes de moyen pour lutter contre les violences faites aux femmes et à la diminution des ressources allouées aux associations.

    De plus, c’est parce que l’État agite le voile musulman comme bouc émissaire pour cacher la casse des acquis sociaux, et s’attaque à l’immigration que nous devons nous organiser de façon solidaire face à toutes les politiques répressives et racistes qui visent les femmes migrantes, sans-papiers, étrangères et toutes les femmes qui y sont assimilées. Tout comme nous devons nous organiser face aux violences LGBTI-phobes qui répondent aux mêmes logiques hétéro-patriarcales que les violences faites aux femmes.

    Cette nouvelle journée de lutte doit être une réussite et le début d’une lutte effective car, le combat féministe est une question de vie ou de mort.

    Retrouvons-nous dans toutes les villes le 23 novembre Partout, construisons des contre-pouvoirs féministes ! Organisons-nous ! Luttons !



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    Que décembre soit bouillant !

    15 Nov 2019

    Et si le conflit pour nos retraites devenait le point de rencontre de toutes les luttes ? Le moyen de mettre enfin un coup d’arrêt à ce gouvernement et à la casse sociale et de reprendre l’offensive ? Et si décembre était enfin le mois de l’explosion du ras-le-bol et de la colère ? Nous sommes des milliers à l’espérer, mais pas question d’attendre, il faut préparer et organiser. A un mois du 5, faisons le point.

    Depuis des mois, le gouvernement prépare une « réforme » des retraites qui constitue une nouvelle attaque en règle contre les travailleurs et travailleuses. Le projet, comme son calendrier, est maintenu dans le flou par le gouvernement. Une seule certitude : leur objectif est de baisser les pensions pour augmenter les profits !

    Craint-il une cristallisation des colères, nombreuses dans le pays, autour de ce sujet ? Bien sûr ! En tout cas nous savons qu’il s’agit de porter le coup fatal aux systèmes de retraites actuels. Passer du système par répartition à un système par points, mettre fin aux régimes spéciaux, mais aussi à la prise en compte de la pénibilité de certains métiers. La baisse du montant des retraites constituera une incitation, pour celles et ceux qui en ont les moyens seulement, de souscrire à une retraite complémentaire par capitalisation, auprès de fonds de pension. Régimes spéciaux, public ou privé… nous serons toutes et tous perdant-e-s.

    Le jeudi 5 décembre, c’est la date qui est en perspective depuis fin septembre face au projet. Initialement appelée par l’intersyndicale RATP comme début d’une grève illimitée, Solidaires s’y est greffé début octobre puis des Unions Départementales et fédérations CGT, chaque jours plus nombreuses, ont emboîté le pas. Des intersyndicales départementales regroupant CGT FO Solidaires FSU et organisations de jeunesse multiplient les appels à une lutte prolongée à compter de cette date. Et une intersyndicale nationale CGT-FO-FSU-Solidaires appelle clairement à ce que le 5 décembre soit une « première journée » de grève.

    Réussir la journée du 5 décembre

    Soyons clair, réussir la journée du 5 est une priorité fondamentale. Plus la grève sera forte, plus les manifestations seront massives, plus il sera envisageable de reconduire le 6 et les jours suivants. Chacune et chacun doit prendre sa part dans cette construction de la grève reconductible, car personne ne le fera à notre place !

    L’appel intersyndical CGT-FO-FSU-Solidaires, même si il n’évoque pas la question de la reconduction, à l’intérêt de faciliter la construction d’une mobilisation unitaire, y compris en portant la question des modalités d’actions en AG auprès des salarié.es. Évidemment, la préparation même du 5 doit s’articuler à l’idée de la reconduction les jours suivants. Pour cela, le travail de mobilisation dans les entreprises et sur les territoires, est l’enjeu principal ; poursuivre la grève le 6, suppose que le 5 il y ait beaucoup de grévistes, et qu’ils/elles puissent tenir des assemblées générales suffisamment représentatives pour décider une poursuite effective du mouvement.

     » Il faut que décembre soit le plus chaud possible avec le plus de grèves reconductibles « 

    Née en juin dernier du mariage entre Alternative Libertaire (AL) et la Coordination des Groupes Anarchistes (CGA), l’Union Communiste Libertaire (UCL) veut une  » démocratie directe, l’autogestion et le fédéralisme « , le tout obtenu au travers des luttes. Théo Roumier, membre de l’UCL, est l’invité de la Midinale.

    Il faut aussi que les grévistes sortent du tête à tête dans l’entreprise pour tisser les liens avec les autres salarié.es en lutte des environs. Les organisations interprofessionnelles, unions locales et départementales, devraient jouer un rôle déterminant dans ce sens en organisant la solidarité et la convergence de proximité.

    Au delà de la réforme des retraites, le 5 décembre et les jours qui suivent doivent être le moment de ralliement de toutes les colères déjà présentes. Gilets jaunes, retraité.es, privé.es d’emploi, hôpitaux, climat, pompiers, éducation, … Nous avons besoin de nous unir pour faire reculer ce pouvoir. Il faut à notre camp une victoire, pour reprendre confiance et aller plus loin.

    Le meilleur des blocages, c’est la grève !

    Le 13 septembre, Paris a tourné au ralenti, des bouchons monstres, des gares désertes, des milliers de rendez-vous et réunions annulés… Les agents de la RATP, en cessant massivement le travail, ont fait la démonstration que le meilleur moyen de paralyser l’économie et de taper au portefeuille des patrons : c’est la grève. Bien sûr, il ne s’agit pas de mettre en concurrence les différents modes d’action mais alors que la question du blocage de l’économie se pose régulièrement, chez les gilets jaunes ou dans les collectifs pour le climat, la grève de la RATP aura eu plus d’impact que bien des actions de blocages.

    Néanmoins, toutes les actions qui contribueront à paralyser l’économie seront utiles a partir du 5 décembre. De ce point de vue, l’appel de l’assemblée des assemblées de gilets jaunes à prendre part à la grève va clairement dans le bon sens et leur expérience sera précieuse pour que la contestation s’installe partout sur le territoire.

    Certain.es diront, à juste titre, que si cette grève a un tel impact c’est qu’il s’agit là d’un secteur clé et que tous les salarié·es ne disposent pas d’une telle force. Il est vrai que des secteurs comme celui des transports, de la logistique ou de l’énergie ont une capacité particulièrement forte à bloquer l’économie. Mais la grève par procuration, en laissant seulement certains secteurs assumer le rapport de force, pourrait être fatale. Et ce n’est qu’en s’attaquant aux profits patronaux que nous les contraindront à céder.

    Éviter le piège de la grève par procuration

    Si nous pensons que nous devons tout faire pour réussir le 5 décembre, ce qui se dessine n’est, en effet, pas sans risques pour autant. Il y a aujourd’hui encore un fossé certain entre le niveau général de mobilisation dans le salariat (en témoigne la faible mobilisation du 24 septembre) et les secteurs porteurs du 5 décembre, RATP en tête.

    Il faut tout faire pour éviter que les secteurs combatifs restent isolés et que les salarié.es potentiellement mobilisables rentrent dans le principe d’une grève par procuration. Lorsque les grèves sont isolées, comme celle des cheminot·es en 2018 (sans revenir sur le choix problématique d’une succession de grèves de 48 heures), le pouvoir n’a qu’à jouer la montre.

    Mais lorsque les grèves s’étendent et se généralisent, notre force s’en trouve décuplée, et le pouvoir peut alors être débordé. La reconductible ne doit pas être identifiée à la mobilisation des régimes spéciaux mais à la mobilisation contre l’ensemble du projet du gouvernement. Il faut marteler que public ou privé, régimes spéciaux ou non, nous sommes toutes et tous perdant.es avec cette « réforme ». Nous avons encore un mois à travailler à ce que la dynamique du 5 ne parle pas qu’à certains secteurs mais fasse écho à l’ensemble des salarié.es et plus largement à toutes celles et ceux qui en ont ras le bol de ce gouvernement au service des riches. La grève générale, c’est toutes et tous ensemble, personne ne la fera à notre place !

    Pour un mouvement contrôlé par la base

    Le 5 décembre est un jeudi. Cela veut dire qu’il faudra reconduire le plus massivement possible le vendredi. Et pour une partie du salariat, tenir le samedi et le dimanche. Puis trouver la force de continuer et rebondir le lundi et les jours qui suivent. Dès le jeudi, notre priorité doit être de se rassembler sur nos lieux de travail, de réunir nos collègues en assemblée générale. C’est collectivement qu’il faut décider ou non de la reconduction de la grève, sans laisser la décision à d’autres ni rester dans l’attentisme des autres secteurs. Des rassemblements de grévistes le vendredi, des grandes manifestations le samedi, seraient de bons point d’appuis.

    C’est dans ce sens que les militantes et militants de l’Union communiste libertaire, à leur modeste échelle, interviennent dès à présent, syndicalistes dans leurs entreprises et leurs services, dans leurs UL et UD. Mais aussi dans les lieux d’études, les quartiers ou les divers collectifs militants. La victoire est possible et nous pouvons encore être surpris d’ici le 5. Qui ne le fut pas il y a un an avec les Gilets jaunes ? Qui ne le fut pas il y a quelques jours avec le droit de retrait des cheminot.es puis la grève spontanée des technicentres SNCF ?

    Partout où nous sommes, informons, discutons, organisons. Il n’y a pas une minute à perdre pour préparer cette grève reconductible. Que décembre soit bouillant !

    Union communiste libertaire, 6 novembre 2019


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