International

  • Deux poids, deux mesures : racisme, transphobie et patriarcat au travers de la guerre en Ukraine

    Deux poids, deux mesures : racisme, transphobie et patriarcat au travers de la guerre en Ukraine

    07 Avr 2022

    Nous, militantes de l’Union Communistes Libertaires, réunies ce week-end en coordination fédérale non mixte avons adopté la motion d’actualité suivante. En tant que féministes libertaires nous portons un regard particulier sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. C’est ce regard que nous souhaitons porter ici.

    La suite ici

  • Campagne nationale antiracisme et solidarité

    Campagne nationale antiracisme et solidarité

    11 Mar 2022

    En ces temps où les réfugié-e-s ukrainien-ne-s quittent en masse leur pays en guerre et sont notamment accueilli-e-s en France, renouvelons notre solidarité avec les exilée-e-s, les réfugié-e-s, les sans-papiers du monde entier. Bienvenues à elleux.

    Profitons aussi de ces moments pour réaffirmer notre combat contre le racisme et tous les états racistes.

    Avec cet appel, réaffirmons aussi notre refus de toutes les violences policières et pénitencières.

    A Montpellier nous nous retrouverons le 19 mars à 11h pour un rassemblement (voir l’agenda ci-contre).

    Le site de la campagne est ici. Ci-dessous, le tract national et les visuels de la campagne.

  • Pour une solidarité internationale et sans frontières

    Pour une solidarité internationale et sans frontières

    06 Mar 2022

    Depuis le 24 février, début de l’intervention militaire russe en Ukraine, les témoignages de solidarité se multiplient à travers le monde envers les réfugié·es ukrainien·nes. Comme toujours, la guerre amène avec elle son cortège macabre de mort·es et de populations obligé·es de fuir les bombes, les exactions et les carnages. La guerre impérialiste de l’État russe n’y fait pas exception. Lire la suite ici.

    Par Groupe Un Autre Futur Communiqués UCL International
  • Ukraine : Pour le retrait des troupes russes, contre une intervention militaire occidentale, pour la chute des oligarques

    Ukraine : Pour le retrait des troupes russes, contre une intervention militaire occidentale, pour la chute des oligarques

    25 Fév 2022

    Alors que l’Ukraine ne menaçait nullement son grand voisin, Vladimir Poutine a ordonné l’attaque militaire dont il menaçait depuis l’automne. Pour empêcher une extension du conflit, refusons une intervention armée de l’Otan. Espérerons que l’armée russe se cassera les dents sur l’Ukraine, que cette aventure sans issue révoltera le peuple russe et sonnera le glas du régime de Poutine.

    Pour lire la suite de l’article, cliquez ici.

    Par Groupe Un Autre Futur Communiqués UCL International
  • 100 ans depuis le soulèvement de Cronstadt : la meilleure manière de se souvenir, c’est de continuer le combat !

    100 ans depuis le soulèvement de Cronstadt : la meilleure manière de se souvenir, c’est de continuer le combat !

    04 Mar 2021

    Communiqué international anarchiste pour le centenaire du soulèvement de Cronstadt en 1921

    « Faites savoir aux travailleurs et aux travailleuses du monde entier que nous, partisans du pouvoir des soviets, veillerons sur les acquis de la révolution sociale. Nous vaincrons ou périrons sous les ruines de Cronstadt, en combattant pour la juste cause des masses laborieuses. Les travailleuses et travailleurs du monde entier nous jugeront. Le sang des innocents sera sur la tête des communistes, des fous sauvages ivres du pouvoir. Vive le pouvoir des soviets ! »
    Le Comité Révolutionnaire Provisoire de Cronstadt –

    Le 1er mars 1921, le Soviet de Cronstadt se soulève contre le régime du Parti “Communiste” de Russie. La Guerre Civile est finie, ce qu’il restait des armées Blanches en Russie occidentale a été défait en novembre 1920. Les dernières batailles en Sibérie et en Asie centrale se déroulent sur l’étendue territoriale de ce qui deviendra un an plus tard l’URSS. La situation économique, cependant, reste désastreuse. En réaction, des grèves éclatent à Petrograd en février 1921. Les marins de Cronstadt y envoient une délégation pour se renseigner sur ces grèves.

    Eléments de contexte

    La ville de Cronstadt, située sur l’île de Kotline, est en quelque sorte l’avant-poste de Petrograd (l’actuelle Saint-Pétersnourg). Elle abrite à cette époque la plus grande base navale russe, et est un bastion révolutionnaire depuis 1905. Elle joue un rôle primordial à l’occasion des révolutions de 1905 et 1917. Le Soviet de Cronstadt est mis en place en mai 1917, peu après celui de Petrograd.

    Tout au long de l’année 1917, les soviets se multiplient et se renforcent dans tout l’Empire Russe. En octobre, ils renversent le Gouvernement Provisoire. Le deuxième congrès panrusse des Soviets prend désormais le pouvoir en charge. Mais il accepte également, sur proposition bolchevique, de nommer un Conseil de Commissaires du Peuple qui devra agir comme cabinet exécutif des Soviets. Les bolcheviks ne tardent pas à mettre en place un appareil d’État doté de pouvoirs coercitifs. Ils ont surtout subordonné les Soviets locaux et régionaux à l’État central.

    Dès avril 1918, les Bolcheviks entament une répression contre les anarchistes et organisent des purges au sein des Soviets. La révolution d’Octobre avait établi la liberté de la presse et le droit des soldats à élire leurs officiers, mais les bolcheviks abrogent ces mesures et bien d’autres changements sociaux vitaux au cours de la Guerre Civile.

    La répression contre toute forme d’opposition, le communisme de guerre et les réquisitions forcées imposées par les pelotons d’exécution, ainsi que la propagation de la pauvreté et de la faim, finissent par aliéner nombre des sympathies ouvrières et paysannes pour le bolchévisme. Les contestations émanant de ces classes sociales contre les mesures autoritaires des bolcheviks sont fréquentes entre 1918 et 1921, notamment à travers plusieurs vagues de grèves ouvrières.

    La Résolution du Petropavlovsk

    Les grèves de Petrograd de février 1921 incitent les marins de Cronstadt à envoyer une délégation pour se renseigner et faire un rapport. Les marins eux-mêmes avaient des motifs de plainte vis-à-vis de la gestion de la Marine et avaient révoqué leur commandement en janvier. Le rapport de la délégation entraine l’adoption de la résolution du Petropavlovsk :

    “Constatant que les Soviets actuels n’expriment pas la volonté des travailleurs et des paysans, l’assemblée décide qu’il faut :

    • Procéder immédiatement à la réélection des Soviets au moyen du vote secret. La campagne électorale parmi les ouvriers et les paysans devra se dérouler en pleine liberté de parole et d’action ;
    • Etablir la liberté de parole et de presse pour tous les ouvriers et paysans, pour les anarchistes et pour les partis socialistes de gauche ;
    • Accorder la liberté de réunion aux syndicats et aux organisations paysannes ;
    • Convoquer en dehors des partis politiques une Conférence des ouvriers, soldats rouges et marins de Pétrograd, de Cronstadt et de la province de Pétrograd pour le 10 mars 1921 au plus tard ;
    • Libérer tous les prisonniers politiques socialistes ainsi que tous les ouvriers, paysans soldats rouges et marins, emprisonnés à la suite des mouvements ouvriers et paysans ;
    • Elire une commission aux fins d’examiner les cas de ceux qui se trouvent dans les prisons et les camps de concentration ;
    • Abolir les « offices politiques », car aucun parti politique ne doit avoir des privilèges pour la propagande de ses idées, ni recevoir de l’État des moyens pécuniaires dans ce but. Il faut instituer à leur place des commissions d’éducation et de culture, élues dans chaque localité et financées par le gouvernement ;
    • Abolir immédiatement tous les barrages ;
    • Répartir de façon égalitaire les rations pour tous les travailleurs, excepté pour ceux qui exercent des professions dangereuses pour la santé ;
    • Abolir les détachements communistes de choc dans toutes les unités de l’armée ; de même pour la garde communiste dans les fabriques et usines. En cas de besoin ces corps de garde pourront être désignés dans l’armée par les compagnies et dans les usines et fabriques par les ouvriers eux-mêmes ;
    • Donner aux paysans la pleine liberté d’action en ce qui concerne leurs terres et aussi le droit de posséder du bétail, à condition qu’ils s’acquittent de leur tâche eux-mêmes, c’est-à-dire sans avoir recours au travail salarié ;
    • Autoriser le libre exercice de l’artisanat, sans emploi d’un travail salarié ;
    • Désigner une commission ambulante de contrôle ;
    • Nous demandons à toutes les unités de l’armée et aussi aux camarades aspirants (« koursanti ») de se joindre à notre résolution ;
    • Nous exigeons que toutes nos résolutions soient largement publiées par la presse.”

    Cette résolution peut être résumée à ses deux revendications principales : la restauration de la démocratie des Soviets et un compromis économique avec les paysans.

    La révolte et son écrasement

    Le 1er mars, un grand meeting appelé par le Soviet de Cronstadt adopte la résolution du Petropavlovsk. C’est le début du soulèvement de Cronstadt. Dans les jours qui suivent, les rebelles essaient de négocier avec le Gouvernement Bolchevique. Ils autorisent le retour de Kalinine à Petrograd. Ils méprisent le conseil des officiers tsaristes (employées par la Marine comme conseillers techniques) de prendre des mesures militaires, notamment celle d’attaquer sur le continent. Les Bolcheviks ne rendent pas la pareille et arrêtent les délégations de Cronstadt qui parviennent sur la terre ferme.

    Le gouvernement attaque le 7 mars mais est défait, notamment en raison des multiples défections. Une attaque plus sérieuse est aussi repoussée le 10 mars, causant de nombreux blessés côté Bolchevik. L’attaque finale, avec des forces bien plus conséquentes, a lieu les 17 et 18 mars et parvient à prendre la ville de Cronstadt et écraser le soulèvement.

    L’héritage

    Aujourd’hui, les anarchistes commémorent le centenaire du soulèvement de Cronstadt pour deux raisons.
    En premier lieu, il témoigne qu’il serait faux de considérer que la seule alternative au capitalisme en Russie était le régime répressif et autoritaire du prétendu Parti “Communiste”. Celles et ceux de Cronstadt avaient gardé intacts les valeurs originelles de la Révolution Russe et les élevèrent à nouveau contre le gouvernement par les commissaires du Parti. Leur échec est dû à l’épuisement du peuple russe, pas au rejet de leurs idées par celui-ci.

    Ensuite, nous commémorons Cronstadt car la véritable histoire de la rébellion est bien différente des versions mensongères propagées par divers groupes léninistes. Elle témoigne de l’ampleur de la dérive des Bolcheviks vis-à-vis des principes fondateurs de la Révolution d’Octobre. Celles et ceux de Cronstadt voulaient des Soviets démocratiques, pas une Assemblée Constituante qui n’aurait pu déboucher que sur l’établissement d’un gouvernement capitaliste. Ils et elles rejetaient l’aide étrangère, préférant se tourner vers les ouvrier-e-s et les paysan-ne-s de la Russie. Et ils et elles firent preuve d’une éthique sans faille tout au long du conflit, cherchant à tout moment à fraterniser avec les troupes du gouvernement et à les gagner politiquement à leur cause, y compris lors de l’assaut final. Quelques léninistes, qui s’obstinent à défendre la crédibilité de la dénonciation par les Bolcheviks du soulèvement de Cronstadt comme un épisode “contre-révolutionnaire”, s’appuient pour cela sur les communications de Bolcheviks de Cronstadt suite à cette période. Est-il besoin de souligner que ces déclarations ont été signées par des personnes détenues en prison et menacées d’exécution ? De fausses déclarations peuvent généralement être obtenues avec beaucoup moins d’efforts.

    Les Bolcheviks (qui s’appelaient alors le Parti “Communiste”) tenait leur 10ème congrès pendant la période du soulèvement de Cronstadt. Les critiques de cette rébellion considèrent souvent que les points de la résolution du Petropavlovsk constituaient une revendication inacceptable d’un compromis avec la petite paysannerie. Ils oublient aussi souvent de mentonner que le même 10ème congrès adopta la Nouvelle Politique Economique, qui constituait en réalité un compromis bien plus important. En réalité, les aspects les plus inacceptables pour les Bolcheviks dans la résolution du Petropavlovsk étaient bien ceux qui concernaient le rétablissement de la démocratie des Soviets. C’est bien les Bolcheviks, et non celles et ceux de Cronstadt, qui se placèrent en opposition avec la classe ouvrière.

    Aujourd’hui, les anarchistes agissent pour fomenter de nouvelles révolutions des classes populaires et laborieuses et se battent pour l’instauration de la démocratie la plus directe possible dans ce cadre. Nous sommes inspiré-es par les rebelles de Cronstadt et nous faisons tout notre possible pour nous assurer que, bien que cela se fasse encore attendre, le sang qu’ils et elles ont versé ne le soit pas en vain.

    Tout le pouvoir aux Soviets et pas aux partis !
    Vive le pouvoir des Soviets librement élus !

    ☆ Alternative Libertaria/ Federazione dei Comunisti Anarchici (Al/FdCA) – Italie
    ☆ Anarchist Communist Group (ACG) – Grande-Bretagne
    ☆ Αναρχική Ομοσπονδία (Anarchist Federation) – Grèce
    ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa / Nouvelles-Zélande
    ☆ Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
    ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet (DAF) – Turquie
    ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation – Allemagne
    ☆ Embat Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
    ☆ Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
    ☆ Federación Anarquista de Santiago (FAS) – Chili
    ☆ Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
    ☆ Grupo Libertario Vía Libre – Colombie
    ☆ Libertäre Aktion – Suisse
    ☆ Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
    ☆ Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
    ☆ Organización Anarquista de Tucumán (OAT) – Argentine
    ☆ Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
    ☆ Union Communiste Libertaire (UCL) – France & Belgique
    ☆ Workers Solidarity Movement (WSM) – Irlande
    ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front (ZACF) – Afrique du Sud

  • Mobilisation pour le droit à l’avortement en Pologne

    02 Nov 2020

    En Pologne, le gouvernement réactionnaire a fait passer une loi pour interdire de fait l’avortement. En réponse, la mobilisation féministe est de taille. Il va de soit que nous soutenons cette lutte et le droit à l’avortement partout dans le monde.

    Nous vous partageons la chorégraphie « Je suis debout » faite par les féministes polonaises.

    « JE SUIS DEBOUT »: une chorégraphie féministe polonaise contre l’interdiction totale de l’avortement

    blackprotest #SupportPolishWomen #freedomofchoice  » AUCUNE D’ENTRE NOUS N’A PEUR  » Ces mots, ce sont ceux de toutes celles qui s’opposent à la destruction d…

  • Biélorussie, la classe ouvrière contre Loukachenko

    27 Août 2020

    Le 9 août dernier, le président biélorusse sortant, Alexandre Loukachenko, a été «officiellement réélu», avec «plus de 80% des suffrages» pour son 6e mandat lors d’une élection grossièrement truquée. Mais depuis l’annonce de ces résultats connus d’avance, manifestations et grèves font tache d’huile.

    Depuis 26 ans, Loukachenko dirige ce pays de l’ex-sphère soviétique d’une main de fer, en maintenant le système économique et bureaucratique issu de l’organisation soviétique, avec sa répression politique permanente par le biais d’un état policier omniprésent, persécutant les opposant.es et réprimant durement toute contestation. Cependant cette énième élection avec un résultat connu à l’avance semble avoir poussé à bout les classes populaires biélorusses. Depuis le soir du 9 août, le pays est secoué par d’immenses manifestations populaires, qui se sont amplifiées par une vague de grèves sans précédent dans le pays.

    En dépit de l’intimidation de la principale concurrente à l’élection, obligée de fuir le pays, et malgré la répression policière très violente et des arrestations massives (près de 7 000 personnes arrêtées en quelques jours, plusieurs centaines de blessé.es, et officiellement deux morts), rien ne semble entamer la détermination d’une majorité de Biélorusses à vouloir un changement politique radical, pas même la menace agitée par Loukachenko d’une intervention du voisin russe.

    A bas les impérialismes!

    En effet, la Biélorussie, voisine de la Russie, est de par sa position, un enjeu stratégique pour les impérialismes occidentaux et russe. Si pour le moment, aucun des deux camps n’est intervenu autrement que par voie diplomatique, il est certain qu’un durcissement ou une amplification du mouvement populaire pourrait entraîner des interventions extérieures qui seraient forcément négatives pour lui. Tout comme en Ukraine en 2011, lors des événements de Maidan, les interventions impérialistes détourneraient les revendications légitimes des manifestant.es, qui sont pour le moment axées sur le départ du président et un changement de régime politique. Dans le contexte actuel, il est donc de la responsabilité des organisations révolutionnaires, et plus largement progressistes, en France et en Europe, d’apporter un soutien politique et matériel nécessaire, notamment en dénonçant toute ingérence étrangère dans le processus en cours, et en travaillant à soutenir directement le mouvement populaire biélorusse.

    Nous refusons donc le chantage que peut agiter une certaine «gauche» lorsqu’elle dénonce dans ce mouvement une prétendue volonté de faire le jeu des puissances occidentales. Loukachenko n’est ni un anti-impérialiste, ni un anticapitaliste. Sa politique n’a été rien d’autre qu’un replâtrage d’une économie capitaliste d’Etat pour le maintien des privilèges de la bureaucratie qui la contrôle. Cette situation n’a nullement empêché une précarisation permanente des salarié.es tout autant que dans n’importe quel autre régime capitaliste. C’est le mouvement des travailleurs et des travailleuses, par son organisation dans la grève, qui aura la force d’obtenir les revendications démocratiques; et de créer les conditions d’un changement social autre que le néolibéralisme sans rétablir le capitalisme.

    La classe ouvrière entre en action

    Depuis le lundi 11 août, la contestation a pris un nouveau tournant. Des arrêts de travail massifs et spontanés ont démarré dans de nombreuses usines. Des appels à la grève générale ont été lancés et trouvent écho dans des usines comme BelAz (engins miniers et transports de marchandises) ou MTZ (automobile), qui regroupent à elles seules des dizaines de milliers de salarié.e.s. Cette vague de grève semble faire tache d’huile, et si elle concerne principalement le secteur industriel et les grandes entreprises d’État, elle ne semble pas s’y limiter pour autant.

    Des assemblées générales sont tenues, des passerelles se font entre différentes entreprises mobilisées et les grévistes rejoignent les manifestations en cortège. Pour le moment, il ne semble pas que des revendications sociales émergent du mouvement de grève, le mot d’ordre principal reste clairement le départ de Loukachenko. Mais la spontanéité de ces grèves et leurs tendances à l’auto-organisation leurs confèrent un potentiel politique incroyablement précieux. Si la plupart des organisations syndicales sont inféodées à l’État et au pouvoir, il existe tout de même des petits syndicats indépendants malgré l’extrême répression, et le droit de grève très limité. C’est le cas du Congrès bélarusse des syndicats démocratiques (BKDP), qui appelle à «la création immédiate de comités de grève dans les entreprises» ainsi qu’à «créer un comité national de grève». Lundi 24 août plusieurs délégué.es de ces comités ont été arrêté.e.s. En face les directions d’usine tout comme les syndicats liés au pouvoir multiplient quant à eux les appels à la «paix civile» et au retour au travail, même s’ils sont obligés de condamner les violences policières et les arrestations massives face à l’ampleur de la colère populaire. Dans certaines entreprises les travailleurs et travailleuses ont exigé des prises de positions claires de ces syndicats et certaines sections en aurait d’ores et déjà claqué la porte! Cette action de la classe ouvrière mérite toute notre attention et soutien, elle porte peut-être en elle les germes d’une rupture politique plus large, anticapitaliste et anti-autoritaire.

    Solidarité internationale!

    Nous savons que nos camarades anarchistes révolutionnaires prennent une part importante dans le mouvement en cours, bien que cette part soit largement occultée par les médias occidentaux. Depuis des années, elles et ils sont réprimé.es sans concession par le pouvoir en place. Nous exprimons ainsi notre entière solidarité avec Alexander Frantskevich et Akihiro Khanada, deux camarades anarchistes arrêtés le 12 août dernier pour avoir participé au mouvement en cours, et passibles de lourdes condamnations dans les prisons du régime où les opposant.es sont régulièrement torturé.es et risquent la mort [1] Nous exigeons leur libération immédiate, ainsi que celle de tout.e.s les emprisonné.es du mouvement populaire biélorusse.

    Vive l’auto-organisation des peuples et des travailleur.ses, Solidarité avec la contestation biélorusse!

    Union communiste libertaire, le 25 août 2020

    [1] https://naroborona.info/2020/08/15/repression-contre-les-anarchistes-au-belarus/


  • Les victimes tombent, les impérialismes se bousculent et la colère populaire déborde

    20 Août 2020

    Le Liban connait depuis plusieurs années des mouvements de contestations, dénonçant une situation économique et politique des plus étouffantes. L’immobilisme et la corruption dans lesquelles se prélasse la classe dirigeante a conduit au drame de l’explosion du 5 août. Les Libanais·es occupent depuis lors les rues et les ministères, demandent des comptes, et mettent en pratique des solutions pour élargir leur expression face à la corruption et aux appétits des prédateurs aussi bien nationaux qu’impérialistes.

    Une classe politique protégeant ses privilèges

    Le 5 août une explosion dévastatrice a ravagé la ville de Beyrouth. L’origine directe de cette explosion est l’entreposage de tonnes de nitrate, sans mesures de sécurité, depuis plusieurs années. Bilan : plus de 158 morts, plusieurs milliers de blessé·es et plus de 300 000 personnes déplacées de leur foyer principal.

    Comme pour toute catastrophe, l’origine de son déclenchement est moins un incident technique isolé qu’une succession de décisions, ou de non-décisions, qui conduisent silencieusement et sournoisement aux drames. Pour le cas du Liban, la situation est catastrophiques depuis plusieurs années. En cause, un système confessionnel [1]. à bout de souffle, où l’équilibre économico-politique, tenu par les forces politiques communautaires, est maintenu pour protéger les privilèges d’une partie et empêcher toute initiative politique au service de tout·es les citoyen·nes du Liban, y compris les réfugié·es [2].

    Des impérialismes aux aguets

    Tous les impérialismes, à la tête desquels se trouve la France, veulent garder leur part d’influence et de domination sur ce pays. Ce qui rend la tâche encore plus difficile aux Libanais·es pour sortir de cette impasse. Ils et elles doivent non seulement combattre l’ennemi de l’intérieur qu’est la classe politique dirigeante et ses supplétifs militaro-économiques, mais aussi les ennemis de l’extérieur que sont les puissances étrangères qui placent leurs pions, et jouent avec la vie des habitant·es.

    La liste des pays qui ont déclaré leur soutien matériel et financier au Liban est aussi longue que les mensonges qui déguisent ce soutien intéressé. Citons-les pour éclairer l’hypocrisie : la France, les États-Unis, Israël, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, la Russie et l’Iran. La liste n’est pas exhaustive, mais les pays cités entretiennent tous actuellement des guerres dans d’autres pays de la région.

    La France, fière de « son lien historique » néo-colonial avec le Liban, a envoyé, moins de 48h après l’explosion, son président à Beyrouth asséner des injonctions paternalistes au peuple libanais, en leur déclarant : « Il faut que des initiatives politiques fortes soient prises pour lutter contre la corruption, pour imposer la transparence, lutter aussi contre l’opacité du système bancaire […] ». De la part d’un pays qui a connu plusieurs présidents impliqués directement dans des affaires de corruptions notoires, sans jamais être jugés, ces « conseils » sont insultants. Garant du colonialisme et du capitalisme, Macron n’a surtout pas posé des questions comme : est-ce que le Liban, et plus généralement les pays étouffés par les dettes, peuvent ne pas tenir compte de leur déficit? Annuler leurs dettes? Faire tourner la planche à billet pour sauver leur économie? En finir enfin avec leur endettement? Rappelons que c’est en partie ce que se permettent les grandes puissances, dont la France, en cas de crises. La dernière crise sanitaire en est le parfait exemple.

    Un peuple qui se bat pour ses droits

    Cela fait des années que le peuple libanais manifeste sa colère face au système politico-économique du pays. En voici quelques dates : 1- Août 2015, mobilisations au départ contre l’accumulation des ordures dans les rues de plusieurs villes et la fuite des autorités sur une situation intenable. 2- Mars 2017, contestations contre la hausse des impôts pour palier les dysfonctionnements d’un Etat en faillite, gangréné par le clientélisme et la corruption. 3- Septembre 2017, manifestations des fonctionnaires notamment du corps enseignant, pour faire valoir leurs droits salariaux, menacés par les coupes budgétaires. 4- Octobre 2019, la goutte qui fait déborder le vase : alors que le pays est plongé dans une crise économique et politique aiguë, la classe dirigeante cherche « la solution » dans une taxe dite « Whatsapp » sur l’utilisation des messageries instantanées. Plusieurs dizaines de milliers de manifestant·es sortent dans les rues et lancent un mouvement de contestation inédit dans le pays. Ce mouvement pointe l’immobilisme du système politique, dénonce la corruption de l’économie, demande la fin des ingérences étrangères et met en place des initiatives pour élargir le champ de l’autonomie des habitant·es dans le pays.

    Suite à l’explosion meurtrière, l’appel de la « Journée pour régler les comptes » est lancé pour une mobilisation généralisée. Depuis le 8 août, des milliers de manifestant·es, dont plusieurs arborent et taguent des noeuds coulant avec dessus des photos des hommes politiques libanais, sortent dans les rues, occupent des ministères et s’en prennent aux bâtiments officiels.

    Initiatives populaires

    D’une manière générale, face à la situation, les citoyen·nes dans le pays se sont mobilisé·es pour trouver des alternatives : recyclage des déchets, gestion des premiers secours face aux catastrophes, éducation populaire pour une autonomie alimentaire…

    L’Union Communiste Libertaire, soutient le combat des citoyen·nes au Liban pour le respect de leurs droits à la justice sociale, à la dignité et à la liberté.

    L’Union communiste libertaire, le 11 août 2020

    [1] Le système politique libanais est dit confessionnel, car il a été mis en place au début du XXéme siècle pour garantir les équilibres démographiques dans un pays où chaque communauté tient à sa représentativité. Si théoriquement l’idée est censée permettre l’équilibre des communautés, sur le terrain il en fut tout autrement, amenant surtout le contrôle sur chacun des groupes par les classes politiques locales et leur instrumentalisation par les puissances étangères

    [2] Les réfugié·es Palestinien·nes puis ces dernières années les syrien·nes, totalisent plus de 2 millions de personnes au Liban. En raison des enjeux politiques et démographiques communautaires, la cityonneté pleine et entière (camps toujours établis, refus d’accès à des métiers et aux services de soins, etc.) leur a toujours été refusée, d’abord aux palestinien·nes et maintenant aux syrien·nes également.


  • Solidarité avec la lutte du peuple Mapuche

    10 Août 2020

    Nous sommes solidaires de la lutte du peuple mapuche qui vit actuellement un nouvel épisode de persécution et de répression de la part de l’État chilien raciste et colonial.

    Depuis plus de 90 jours, près de 30 prisonnier.ères politiques mapuches ont entamé une grève de la faim, exigeant leur libération immédiate et l’annulation des mesures de détention préventives compte tenu du contexte du Covid 19. Elles et ils exigent aussi la révision des procès en vertu d’une procédure juste, transparente et régulière; la fin de la criminalisation du peuple mapuche; la suppression de la loi antiterroriste héritée de la dictature d’Augusto Pinochet; l’abrogation du décret de loi 169 qui nie le droit des mapuches à revendiquer leur culture et spiritualité. Il est à rappeler que Machi Celestino Córdova a mené de multiples grèves de la faim pour protester contre cette loi, conduisant à l’aggravation de son état de santé sans réaction de l’État chilien.

    En plus de cela nous exigeons également une réponse de l’État chilien pour la mort de Camilo Catrillanca assassiné par des agents de l’État; pour Macarena Valdés tué par des hommes de mains d’une société extractiviste; pour Alejandro Treuquil, tué dans des circonstances non élucidées; pour Brandon Huentecol, dont le corps contient encore les balles tirées par les forces spéciales de police. Ces assassinats s’ajoutent aux mort-e-s que subit les communautés mapuche et qui ne sont qu’une des expressions des siècles de violences systémiques. Les gouvernements successifs n’ont fait que perpétuer ces crimes.

    Pour faire pression sur le gouvernement, différentes communautés mapuches se mobilisent. Elles ont commencé à occuper une série de bâtiments municipaux dans la région d’Araucanía (Victoria, Collipulli, Galvarino, Angol, Curacautín et Traiguén). Samedi 1er août, des groupes armés fascistes et patronaux, avec la complicité d’agents de l’État, ont violemment attaqué ces communautés mapuches, blessant gravement des hommes, des femmes et des enfants. 46 membres des communautés Mapuche ont été arrêté.es, attendant leur sort qui se trouve entre les mains d’une justice raciste.

    Par ailleurs, le nouveau ministre de l’intérieur de l’État chilien Victor Perez, impliqué jusqu’au coup dans la dictature de Pinochet, joue l’idéologue de cette violence. Ainsi, il y a quelques jours, lors de sa visite en territoire mapuche, Victor Perez a donné carte blanche aux groupes d’extrême droite, comme l’APRA, pour spolier les terres et tuer les résistant.es à ce projet colonisateur. Nous dénonçons toutes ses basses manœuvres.

    En tant qu’anarchistes, nous dénonçons tous les actes de racisme, de fascisme et de colonialisme et nous soutenons les revendications d’autonomie et le droit à l’autodétermination de tous les peuples en lutte. Nous appelons à une solidarité internationale active avec les communautés autonomes du peuple mapuche, qui depuis plus de 500 ans subissent la violence des intérêts économiques capitalistes qui détruisent et dépossèdent leurs territoires ancestraux. Il est temps de mettre fin à la militarisation, à la répression et à l’emprisonnement des communautés en résistance dans le monde entier. LE RACISME ET LE FASCISME DOIVENT ÊTRE ENTERRÉS EN MÊME TEMPS QUE LE CAPITALISME ET LE PATRIARCAT!

    TOUT NOTRE SOUTIEN ET NOTRE SOLIDARITÉ AU PEUPLE MAPUCHE QUI LUTTE CONTRE LA VIOLENCE ET LES ABUS DE L’ÉTAT!

    Signataires :

    ☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB
    ☆ Federación Anarquista Uruguaya – FAU
    ☆ Federación Anarquista de Rosario – FAR (Argentina)
    ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (Argentina)
    ☆ Federación Anarquista Santiago – FAS (Chile)
    ☆ Grupo Libertario Vía Libre (Colombia)
    ☆ Union Communiste Libertaire (Francia)
    ☆ Embat – Organització Llibertària de Catalunya
    ☆ Alternativa Libertaria – AL/fdca (Italia)
    ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (Alemania)
    ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet – DAF (Turquía)
    ☆ Organisation Socialiste Libertaire – OSL (Suiza)
    ☆ Libertaere Aktion (Suiza)
    ☆ Melbourne Anarchist Communist Group – MACG (Australia)
    ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Aotearoa / Nueva Zelanda)
    ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front – ZACF (Sudáfrica)
    ☆ Anarchist Unión of Afghanistan and Iran – AUAI
    ☆ Workers Solidarity Movement – WSM (Irlanda)
    ☆ Bandilang Itim (Filipinas)
    ☆ Αναρχική Ομοσπονδία – Anarchist Federation (Grecia)


  • Les peuples se dressent contre le racisme et les discriminations

    16 Juil 2020

    Le meurtre de George Floyd aux États-Unis par la police a déclenché une vague d’indignation populaire dans ce pays et dans le monde entier. Les manifestations de masse, les actions directes contre la police et en réponse à la répression ont été monnaie courante ces derniers jours. Ce meurtre, comme des milliers d’autres, fait revivre les manifestations de 2014 aux États-Unis, à la suite des nombreux assassinats de noirs, en particulier de jeunes.

    Mais ce fait a mis en évidence le profond racisme qui existe dans les sociétés actuelles. En Europe, des milliers de personnes migrantes réclament le droit d’être enfin traitées sur un pied d’égalité avec la population blanche. Et le droit à l’asile et à l’accueil est également réclamé pour les milliers de personnes qui tentent chaque jour de traverser la Méditerranée ou la Turquie afin de rejoindre l’Europe de l’ouest, une tentative dans laquelle beaucoup d’entre elles meurent ou sont durement réprimées, voire incarcérées dans des camps de réfugié.es qui prennent de plus en plus la forme de prisons.

    Ce phénomène met en évidence le rôle historique du racisme dans la construction de la société capitaliste. Le déploiement du capitalisme – bien avant la révolution industrielle -s’appuie sur plusieurs éléments centraux : le pillage de continents entiers, le génocide de populations entières, l’appropriation de territoires, de ressources et de corps par les États européens et leur bourgeoisie, afin de permettre l’accumulation de capitaux qui seront ensuite investis dans le développement de la machinerie et de l’industrie au XVIIIe siècle. C’était cette stratégie coloniale de pillage des ressources à travers l’Amérique, accompagnée par l’esclavagisme et le trafic des êtres humains en Amérique du Sud et en Afrique qui a permis l’enrichissement et la consolidation du capitalisme.

    Puis, débute au XIXe siècle une seconde phase, l’expansion impérialiste et coloniale européenne s‘étend sur l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, avec un nombre incalculable de mortes et de morts, de viols et de pillages, répétant la conquête faite quelques siècles auparavant en Amérique sur le reste de la planète. Ainsi, le capitalisme s’étend au reste du monde et devient un système mondial. Le pillage et la destruction, les génocides, sont inhérents au capitalisme; ils sont dans son ADN. Tout comme le racisme ou le patriarcat, le capitalisme se construit sur l’exploitation des corps et des territoires pour permettre son fonctionnement et sa reproduction.

    Le racisme est un élément structurel du système capitaliste. Car pour piller le reste de la planète – même au sein des pays développés – le système capitaliste et les classes dominantes doivent établir qui doit être dominé et pillé. Les conquérants européens et les maîtres coloniaux ont très tôt légitimé cette décision via des soi-disant études scientifiques fondant les «théories raciales», qui revendiquaient l’existence de différentes «races humaines» et les répartissaient de façon hiérarchique, à la tête desquelles se trouvait toujours la soi-disant «race blanche», c’est-à-dire les européens eux-mêmes.

    Le racisme place toute une partie de la population de la planète, voire des continents entiers, dans une position subalterne. C’est ainsi que nous voyons la relation entre pays développés et sous-développés. Le système capitaliste basé sur la division entre les classes sociales a organisé celles-ci à sa mesure, se basant également sur la discrimination raciale ou la couleur de la peau. Outre le racisme, d’autres facteurs jouent un rôle, dont certains sont liés et interdépendants, comme la construction de l’Etat-nation, qui divise les opprimé.e.s et dévalorise tou.te.s celles et ceux qui n’appartiennent pas au collectif national. L’Etat-nation constitue donc l’un des fondements de la norme raciste et capitaliste.

    En Europe et en Amérique, une grande partie de la population non-blanche reste dans la pauvreté et porte en elle tout cet héritage issu de l’histoire coloniale dont nous avons parlé précédemment. Les personnes non blanches accèdent fréquemment aux emplois les moins bien payés, sans sécurité sociale ni avantages sociaux, l’accès à la santé et au logement est médiocre et le harcèlement et la violence policière sont constants comme on le voit aux États-Unis, en Europe mais aussi dans les favelas du Brésil avec un véritable processus de massacre organisé des jeunes noirs.

    En d’autres termes, le racisme n’est pas une simple dérivation de la structure économique de la société capitaliste, ce n’est pas un problème secondaire. Au contraire, nous nous devons de rappeler que le système capitaliste s’est construit grâce et sur l’oppression et la discrimination raciale, ce n’est pas exclusivement un système économique. C’est un système global, dans lequel les aspects idéologiques et politiques jouent un rôle primordial, tout comme les questions juridiques que le capital utilise pour continuer son expansion et permettre d’augmenter toujours le niveau de répression, tout en développant sa communication…

    Sur la base d’un discours raciste, le système capitaliste et les Etats condamnent des zones entières de la planète à la faim, à des conflits et à des guerres constantes. C’est nécessaire pour que ce système assassin continue d’exister, tout comme il lui est nécessaire de temps en temps de « se laver le visage » afin de laisser croire à des changements, en permettant par exemple à un président noir comme Obama d’arriver au pouvoir aux États-Unis. C’est précisément sous l’administration Obama qu’il y a eu une recrudescence de la violence policière contre les personnes noires. C’est le signe évident que le racisme est structurel dans ce système, qu’il se niche dans ses forces répressives et dans les groupes racistes et suprémacistes blancs – mais pas seulement en eux, au niveau de la société – et qu’il a une composante de classe évidente.

    Le visage libéral du capitalisme a permis à une petite minorité de personnes noires d’accéder au pouvoir et aux classes dominantes, mais uniquement dans le but de se renouveler et de se renforcer. Le «capitalisme libéral» et «l’État démocratique» n’ont pas cessés d’être racistes parce qu’ils placent un président ou un homme d’affaires noir dans une position privilégiée; il devient sûrement plus perfectionné afin d’augmenter le degré de pillage et d’oppression de la majorité sociale à travers la planète.

    C’est pourquoi, du point de vue de l’anarchisme politiquement organisé, nous parlons de la nécessité de construire un «front des classes opprimées», rassemblant tous les secteurs opprimés et dominés par ce système. Les travailleuses et les travailleurs, avec un statut ou informel.les, les paysannes et paysans, les populations indigènes, les privé.es d’emploi, les réfugié.es etc. Tou.te.s celles et ceux qui, dans leur vie quotidienne, subissent les conséquences du système capitaliste ont une place pour lutter dans un tel front. C’est le sujet social qui se manifeste aujourd’hui dans les révoltes du monde entier et c’est le sujet que nous devons construire dans une perspective de renforcement organisationnel des peuples pour les processus de rupture, de révolution sociale que nous promouvons et auxquels nous aspirons.

    Parce que le système capitaliste n’est pas seulement un système économique ou un système dérivé de ses bases économiques, la lutte contre le racisme et la violence d’État qui le soutient, doit aussi être une lutte contre les structures même du système capitaliste, un système entraînant famine, mort et violence contre les opprimé.e.s du monde, quel que soit la couleur de leur peau, leur genre ou leur langue. Précisément, contre cet État qui n’est pas et n’a jamais été « neutre » dans le déploiement du système capitaliste mais qui en est un élément central et organisateur, nous appelons donc à toujours favoriser et soutenir l’auto-organisations de tout.e.s les opprimé.e.s!

    Dans la société les attaques et les discriminations racistes se multiplient au fur et à mesure que les pouvoirs économiques et politiques traitent comme « autres » celles et ceux qui ne leur prêtent pas allégeance; que ces pouvoirs assument le rôle de « garant » de chaque conflit social pour leur propre survie. Alors que le capitalisme et l’État renforcent leur répression et leur militarisation dans la société avec de nouveaux produits chimiques, avec des balles et des mobilisations civiles racistes, avec la police et l’armée; il est temps de les combattre!VIVE LA LUTTE DES PEUPLES CONTRE LE RACISME ET TOUTES LES FORMES D’OPPRESSION!POUR LA CONSTRUCTION DU POUVOIR POPULAIRE ET D’UN FRONT DES CLASSES OPPRIMÉES!VIVENT CELLES ET CEUX QUI LUTTENT!

    ☆ Federación Anarquista Uruguaya — FAU (Uruguay)
    ☆ Embat – Organització Libertària (Catalogne)
    ☆ Federación Anarquista de Rosario — FAR (Argentine)
    ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front — ZACF (Afrique du Sud)
    ☆ Anarchist Communist Group — ACG (Grande Bretagne)
    ☆ Anarchist Federation (Grece)
    ☆ Bandilang Itim (Philippines)
    ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet — DAF (Turquie)
    ☆ Melbourne Anarchist Communist Group —MACG (Australie)
    ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Nouvelle Zélande)
    ☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB (Brésil)
    ☆ Anarchist Union of Afghanistan and Iran – AUAI (Iran/Afghanistan)
    ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (Argentine)
    ☆Tekoşina Anarşist – TA, (Rojava – Nord Est de la Syrie)
    ☆ Union Communiste Libertaire (France)
    ☆ Alternativa Libertaria – FDCA (Italie)
    ☆ Organisation Socialiste Libertaire – OSL (Suisse)
    ☆ Workers Solidarity Movement – WSM (Irlande)
    ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (Allemagne)
    ☆ Libertaere Aktion (Suisse)


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