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Syndicalisme


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    Amazon : Épidémie de droits de retrait à Lauwin-Planque

    25 Mar 2020

    L’ambiance est à couteaux tirés sur le site du Nord. Les syndicats appellent au « droit de retrait général », et l’absentéisme dépasse déjà les 50 %. Mais la direction sanctionne pour retenir les salarié·es dans les entrepôts. Son but : profiter le plus longtemps possible de l’effet d’aubaine que représente le coronavirus pour la vente en ligne.

    Les dirigeantes et dirigeants du site Amazon de Lauwin-Planque (Nord) se voient sans doute comme d’indispensables capitaines qui doivent garder la tête froide et conduire l’entreprise à travers la tempête du coronavirus, malgré que la machine est de plus en plus grippée, et que la moitié des salarié·es ont déjà fait défection… La moitié qui restent ? On va à la fois les bercer de bobards rassurants, et les tancer parce qu’ils manquent de prudence. Les « gestes barrières » bon sang ! Les distances de sécurité nom de nom ! S’ils tombent malades ? Bin ce sera de leur faute… La seule chose qui compte pour eux et elles, qui leur vaudra une médaille de Jeff Bezos, ç’aura été d’avoir traité le maximum de commandes pendant qu’il était encore temps, et d’avoir rentré le maximum de fric avant que le virus ait mis tout le monde sur le flanc.

    Au début de la pandémie, en février, les syndicats SUD et CGT d’Amazon avaient alerté la direction du site en lui demandant quelles mesures elle pensait prendre si le virus atteignait la France. À l’époque, ils et elles nous ont ri au nez : « aucun risque »…

    Il a fallu attendre l’annonce de la fermeture des écoles, le 12 mars, pour que nous obtenions une réunion extraordinaire. Mais toujours les mêmes réponses. Circulez, y a rien à voir. Le 14 mars, Édouard Philippe annonce la fermeture de tous les commerces non essentiels… L’aubaine du siècle pour la vente par correspondance ! Amazon s’en lèche les babines. Quelques jours plus tard on apprendra que la multinationale veut embaucher 100 000 personnes pour faire face à la demande.

    Sur le site, il n’y a pas de masques, et si peu de gel hydroalcoolique qu’il faut aller en quémander dans le bureau du chef de secteur ! © Aimée Thirion, 2017

    La direction distribue des « absence injustifiée »

    Le 16 mars, l’intersyndicale d’Amazon Lauwin-Planque se réunit avec SUD, CGT, CFDT et FO. Même l’USID et la CAT, qui se moquaient de nous quelques jours auparavant, sont là. Il faut dire qu’ils sont à présent débordés par l’inquiétude qui monte de toute part chez les salarié·es. De cette réunion sort une adresse très modérée à la direction, réclamant des mesures de protection, mais pas encore la réduction drastique de l’activité. Le soir même, Macron annonce un semi-confinement, sauf pour les secteurs essentiels… Sans sourciller, Amazon va considérer qu’elle est une entreprise essentielle, qui va sauver la France !

    Donc le soir même, nous envoyons un mail pour pointer une situation de « danger grave et imminent (DGI) » afin que les salarié·es puissent user de leur droit de retrait. Nous devons l’inscrire sans délai dans le « registre spécial de DGI », un livre obligatoire dans toutes les entreprises, que la direction doit tenir à disposition du CSE à tout moment. Il nous faudra attendre deux jours pour l’obtenir, parce que la direction « ne le retrouve pas »…

    Selon la direction, les produits « essentiels » (hygiéniques par exemple) représenteraient 10% à 20% du catalogue d’Amazon. © Aimée Thirion, 2017

    Après cela, les collègues se mettent les uns après les autres en droit de retrait, car il n’y quasiment pas de gel, pas de nettoyage systématique des outils de travail, pas de masques, et que le respect des « 1 mètre » est quasi impossible avec 2 500 travailleuses et travailleurs sur le site. Mais la direction refuse de reconnaître le droit de retrait et distribue des « absence injustifiée »… A présent, SUD-Amazon va attaquer aux prud’hommes pour faire reconnaître le DGI et faire annuler toutes les sanctions prises par la direction.

    Quémande du gel à ton chef

    La direction organise ensuite un simulacre de réunion extraordinaire pour le DGI, où elle explique les mesures qu’elle met en place… mais c’est bien trop tard ! Ce sont les mesures modérées que nous réclamions une semaine plus tôt, et elles sont inapplicables : il n’y a pas de masques, et si peu de gel hydroalcoolique qu’il faut aller en quémander dans le bureau du chef de secteur !

    Les syndicalistes, eux, sont déjà à l’étape suivante : nous faisons chaque jour le tour du site pour inciter les collègues à ne pas venir par tous les moyens (droit de retrait, arrêt maladie…). Et ça marche : nous en sommes à 50% d’absentéisme, jusqu’à 65 % dans certains services. Mais même ainsi, il est impossible de faire respecter la distance de 1 mètre.



    Pour nous, la seule solution pour éviter le pire est de fermer au minimum quinze jours. Lors d’une réunion récente, la direction a admis qu’il fallait limiter l’activité à l’expédition de produits « essentiels » (hygiéniques par exemple), qui représenteraient 10% à 20% du catalogue d’Amazon. Nous avons sauté sur l’occasion : alors ça veut dire qu’il faut mettre en chômage technique au moins 80% du personnel ! Réponse embarrassée de la direction : ah oui mais non, pas du tout, ça ne marche pas comme ça, il faut que les gens viennent travailler quand même…

    Leur ambition reste donc bien de continuer à expédier des jouets, des livres, des DVD, des câbles, des boules à facettes tant qu’ils le peuvent… Une telle hypocrisie est écœurante, et elle laissera des traces, même auprès des salarié·es les moins revendicatifs.

    Jérôme (UCL Douai)


    BOOM DES COMMANDES, DÉSERTION DES SALARIÉ·ES

    Le 19 mars, la CGT Amazon rendait publique dans un tract son compte rendu d’une réunion téléphonique avec Ronan Bolé, président d’Amazon France Logistique.



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    Notice d’info de l’UCL Montpellier : Monde du Travail (1)

    19 Mar 2020

    En ces temps spécifiques, le groupe de l’UCL de Montpellier trouve
    judicieux de pouvoir transmettre un maximum d’informations sur la
    situation et ce que nous pouvons faire.


    Monde du travail :

    De nombreuses informations circulent actuellement, il est compliqué de
    s’y retrouver. De nombreuses sections syndicales produisent des
    communiqués pour alerter sur les conditions de travail dans leurs
    boites, mais aussi des unions local et départementales qui ont mit en
    place des notices d’usage pour savoir comment faire valoir son droit de
    retrait et la mise en place de grève afin de réduire les risques face à
    un patronnat qui privilègie le profit face à la santés des exploité.es.

    Nous vous transmettons les différents communiqués relatif au monde du
    travail et les différentes ressources dont vous pourriez avoir besoin.
    Quoi qu’il advienne, ne soyez pas isolé.es, contactez les syndicats des
    endroits ou vous travaillez.

    Ressources importante :

    http://www.ud69.cgt.fr/wp/?p=6670


    http://www.sudptt.org/Droit-de-retrait-Droit-d-alerte-modeles-et-mode-d-emploi

        Dans une optique de solidarité, nous invitons aussi les personnes à
    ne pas utiliser les services de livraison type amazon ou deliveroo. En
    effet, les personnels travaillant dans ces secteurs ne possèdent aucune
    protection ou très peu (en dehors des gestes barrière compliqué à mettre
    en place, notamment dans les entrepots amazon), plusieurs salarié.es de
    ces entreprises font part de leurs inquiètude. Pire encore, Amazon
    décide de maintenir coute que coute l’activité économique. En ce qui
    concerne les salarié.es de la poste, plusieurs cas ont été recensés et
    les directions ne semblent pas prête à prendre leurs responsabilités.
    Plusieurs témoignages :


    (Rapport de force) Amazon embauche malgré le coronavirus : le
    capitalisme contre la santé publique :


    https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/amazon-embauche-malgre-le-coronavirus-le-capitalisme-contre-la-sante-publique-03186445

    (Rapport de force) Le syndicat Sud-PTT crée une carte des cas de
    Covid-19 à La Poste :


    https://rapportsdeforce.fr/breves/le-syndicat-sud-ptt-cree-une-carte-des-cas-de-covid-19-a-la-poste-03196469

    (Facebook) Foodtech : « On est en guerre ou on bouffe des burgers ? »

    https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/photos/a.378216892277202/2780655615366639/?type=3&theater

            Les derniers communiqués fédéraux de l’UCL concernant le monde
    du travail :

                Contre l’épidémie, droit de retrait général :


    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Contre-l-epidemie-droit-de-retrait-general

        Usine renault Douai : deux cas de Covid-19 confirmés, la direction
    propose des gestes barrières… des salarié.e.s débrayent ! :



    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Usine-renault-Douai-deux-cas-de-Covid-19-confirmes-la-direction-propose-des


        Covid-19 dans l’éducation : cacophonie et mise en danger :



    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Covid-19-dans-l-education-cacophonie-et-mise-en-danger


    Ci-dessous, les réponses de la ministre du travail aux syndicats



     Nous tacherons de vous tenir informer du mieux que possible des
    différentes informations en notre possession. Plusieurs publications
    suivront dans les jours qui viennent qui n’auront pas attrait qu’au
    monde du travail. N’hésitez pas à nous suivre sur notre Facebook
    (https://www.facebook.com/alternativelibertaire.mtp/) ou sur  notre site
    fédéral (https://www.unioncommunistelibertaire.org/). Nous enverrons
    plusieurs notices d’information sur différents sujets. En attendant,
    prenez soin de vous et de vos proche, et bon courage à tous.tes dans ces
    temps difficiles.

     groupe UCL de Montpellier.


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    Quelques considérations générales sur le mouvement

    19 Jan 2020

    Sixième numéro de notre bulletin « Etat des luttes » sur la mobilisation contre la réforme des retraites.

    Sommaire :

    • Quelques considérations générales sur le mouvement.
    • Bilan du 9 janvier, comptes rendus par villes.
    • Y a pas que la SNCF, la RATP et l’Opéra dans la vie…

    A utiliser et partager sans modération !



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    Il n’y a pas eu de trêve

    13 Jan 2020

    Les grévistes ont tenu pendant les fêtes

    Ça avait été dit, ça a été fait : il n’y a pas eu de « trêve de Noël » pour la grève dans les transports. Les taux de grévistes se sont maintenus ou ont légèrement chute, mais rien qui permette de s’approcher d’un retour à la normale !

    SOMMAIRE

    • Il n’y a pas eu de trêve
    • Perspectives stratégiques

    Les grévistes ont tenu pendant les fêtes

    Ca avait été dit, ça a été fait : il n’y a pas eu de « trêve de Noël » pour la grève dans les transports. Les taux de grévistes se sont maintenus ou ont légèrement chute, mais rien qui permette de s’approcher d’un retour à la normale !

    De nombreux autres collectifs de travail ont aussi continué à mobiliser pendant la période des fêtes.

    Quant au secteur de l’éducation, les vacances scolaires ont évidemment porté un coup d’arrêt à la mobilisation.

    A la rentrée scolaire, la situation est donc visiblement similaire à celle d’avant Noël. Visiblement seulement, car les grévistes ont 15 jours de grève de plus dans les pattes, et parce que beaucoup de choses se sont passées.

    Soulignons déjà que cela fait deux semaines de plus de difficulté, non seulement pour les déplacement des francilien-nes, mais pour le commerce également. Il y a une tentative de faire croire que ce sont les plus précaires les principales victimes de la grève, mais le secteur du tourisme et tout ce qui est lié (hôtellerie, restauration, musées, grands magasins…) prend des gros coups économiques en ce moment.

    Tout aussi important : le pouvoir a déjà reculé face à la mobilisation : (flics, âge du début d’application de la contre-réforme, danseuses de l’opéra de Paris…). Et même si c’est reculs sont limités, cela montre qu’il peut encore reculer. La mobilisation stagne, et pourtant ces reculs tactiques n’ont pas abouti à l’effondrement de la mobilisation !

    Et enfin, évidemment, le soutien à la mobilisation dans la population ne se dément pas ! On le voit certes dans les sondages, mais on le voit surtout quand on va parler directement à nos collègues, à nos voisins sur les marchés, dans la rue, etc.

    Le rapport de force pourrait donc bien être plus en notre faveur maintenant qu’avant les fêtes de fin d’année.

    L’intersyndicale envoie des signaux forts

    L’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-FO-CFE CGC appelle à 3 journées de mobilisation de suite, les 9, 10 et 11 janvier, et non seulement à un « temps fort » le 9 janvier comme on pouvait le craindre. Cette prise d’initiative historiquement inédite de l’intersyndicale dit quelque chose de la profondeur de la mobilisation, et du moment charnière de ce début 2020.

    Cet appel à 3 journées rompt avec la stratégie des « temps forts » qui ne permet pas de reconduire la grève massivement, et donc de dégager du temps pour l’auto-organisation du mouvement.

    Des secteurs qui hésitent

    Depuis plusieurs semaines, l’entrée dans la bataille de l’industrie pétrochimique, et en particulier la grève bloquante dans les raffineries de pétrole, est annoncée. Cette grève est plus difficile à mettre en place que ces quelques incantations. Il se pourrait qu’elle prenne de l’ampleur, mais elle n’a pour le moment pas d’effet significatif sur la disponibilité du carburant dans les pompes à essence.

    La reprise de la mobilisation dans l’éducation est une inconnue, tout comme les formes de cette reprise. Mobilisation sur les grosses dates interpro uniquement ou départ en grève reconductible, au moins dans certains foyers de contestation ?

    Le secteur de la culture a été très actif pendant les fêtes et pourrait continuer. En plus de l’emblématique Opéra de Paris, de nombreuses bibliothèques, musées et sites touristiques ont réalisé des grèves médiatisées.

    PERSPECTIVES STRATÉGIQUES

    Agir partout, toutes et tous

    Qu’on fasse des bouffes solidaires dans certains quartiers, qu’on bloque des dépôts de bus avec l’appui de personnes qui ne sont pas en grève (parce que Éducation nationale, étudiant.es, chômeurs.ses…), tout ça est bien et utile, mais ne construit pas la grève. Or, SNCF et RATP ne tiendront pas indéfiniment. Il faut mettre toutes les forces dans la bataille pour donner un souffle nouveau à la mobilisation.

    Nous sommes face à une situation de grève par procuration reposant sur trois secteurs (SNCF/RATP/Education avec le problème des congés), mais avec quand même une minorité agissante du salariat en tant que telle (et qui ne se résume pas à ses franges gauchistes) déterminée à menée bagarre, ce qui explique des foyers de grève de ci-de là.

    Mais nous ne pouvons faire comme si, au 33e jour de grève, nous étions toujours dans la phase de construction d’une grève générale. L’enjeu est que les 9, 10 et 11, un maximum d’actions directes aient lieu dans le pays. Les grèves, les débrayges sont des actions directes, tout comme les blocages et les sabotages. Tout est légitime, tant que c’est décidé par des collectifs de travailleuses et de travailleurs qui veulent mettre tout leur poids dans la contestation sociale.

    L’heure n’est pas seulement au soutien à la lutte de la SNCF et de la RATP, mais à la lutte elle-même, de toutes et tous, selon les possibilités des différents secteurs. Tout doit être mis dans la balance pour acculer le gouvernement au retrait de la réforme.

    Permettre aux grévistes de décider par eux-elles-mêmes

    On ne le répétera jamais assez : c’est quand ce sont les grévistes qui décident que la grève a le plus de chance de continuer à s’étendre et à s’ancrer. Les grévistes doivent décider de tout : des modalités d’action de leur lutte, et des revendications. C’est ainsi que de nouvelles revendications pourront émerger, au-delà du retraite de la contre-réforme des retraites : hausse des salaires, retraite à 60 ans, gestion de la sécurité sociale…

    Refuser les récupérations politiciennes

    Comme toujours, les quelques reculs gouvernementaux (qui ne règlent rien) depuis début décembre sont le fait de la grève. Ce sont les grévistes qui permettront de gagner. Pas mal de politicien-nes courent derrière le mouvement, voulant faire passer l’idée qu’il y a besoin d’elles et eux pour que ça change. Ceci permet de profiter d’un moment historique, historique du fait des grévistes, pour avancer des idées qui ne sont pas celles des grévistes, et profiter de la fenêtre d’attention médiatique. Dans cette période de campagne pour les élections municipales, c’est une aubaine…

    Mais le vrai débouché politique, il est dans la victoire de notre classe sociale par l’action directe, dans la mise en avant et la satisfaction de revendications autogestionnaires participant à une rupture avec le système capitaliste, dans l’auto-organisation de la lutte par celles et ceux qui la mène : les grévistes !

    Activer des propositions positives

    Il est indispensable de faire des propositions positives audibles. La lutte actuelle s’est construit « contre ». Contre la reforme des retraites, contre le gouvernement et Macron, contre ce système qui nous broie au travail. Il faut à présent donner des raisons de lutter « pour » quelque chose, pour des alternatives anticapitalistes.

    Mais ces propositions doivent impérativement s’articuler avec la lutte en cours pour être audibles et appropriables par les grévistes, pour que chacune et chacun puisse faire siennes ces propositions.

    L’occasion est parfaite pour parler de la Sécurité sociale. L’argent de la retraite, comme celui de l’assurance maladie, est pris sur nos salaires : ce sont les cotisations sociales. Cet argent ne passe pas par des boîtes privées, mais sert directement à financer nos accidents de la vie et nos pensions. C’est le salaire socialisé, mis en commun par solidarité. Mais bien plus de choses pourraient être socialisées ainsi !

    Au contraire, le gouvernement veut réduire les cotisations pour que les patrons payent des salaires plus bas. Ceci implique toujours plus de gavage de ceux qui nous exploitent, et toujours moins de moyens pour nos vies. Au contraire, plus nous socialiserons une grande part de nos salaires, plus nous garderons pour nous, directement, le fruit de notre travail.

    Mais qui décide de la répartition de cet argent qui nous appartient ? Qui décide du montant des pensions, du remboursement des médicaments, des allocations familiales, des conditions d’accès au chômage ? Qui décide de ce qui est fait de notre argent, celui qui est le fruit de notre travail ? Aujourd’hui, ce sont les dirigeants, qui bossent pour les patrons ! Eh bien refusons cela ! Reprenons en main nos vies collectivement. On travaille, on décide !

    L’auto-organisation du mouvement doit faire écho à des revendications de démocratie directe et d’autogestion au travail : celles et ceux qui travaillent décident des conditions de travail. C’est en liant les revendication économiques aux revendications démocratiques que l’on peut porter une voix singulière.

    Construire un mouvement étudiant et lycéen

    Des AG qui remplissent des amphis, des partiels annulés, des facs bloquées… Quelques événements de ce genre font penser à un début de mobilisation chez les étudiant-es.

    Les thématiques semblent diverses : rupture d’égalité pour le passage des partiels en région parisienne en raison de la grève des transports urbains, précarité étudiante, réforme des retraites…

    Il y a un travail de mobilisation encore important à réaliser, ainsi que de structurations des revendications.

    Mais on sait qu’une entrée massive des étudiant-es dans le mouvement serait un coup dur pour le gouvernement.

    Et maintenant, que se passe-t-il ?

    Les journées des 9, 10 et 11 janvier vont certainement être des journées de mobilisation fortes. Il faudra profiter de cet enchaînement de journées pour faire feu de toute flamme, certes, mais surtout pour ancrer les collectifs de travail dans un mouvement dans la durée. S’il est urgent de rejoindre les transports dans la grève reconductible, ces 3 jours sont une occasion de poser réellement le débat au boulot pour ne pas reprendre comme si de ne rien n’était le lundi 13.



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    Répression du mouvement social : police et justice de classe à la manœuvre

    30 Déc 2019

    Depuis le gouvernement Hollande la répression du mouvement social a subi une accélération. Alors que nous sommes en plein combat contre le projet du gouvernement Philippe sur les retraites, ces deux dernières semaines ont vu plusieurs faits graves concernant des militants d’organisations syndicales.

    La semaine dernière Yann Lemerrer, militant de SUD PTT passait devant le Conseil d’État pour demander l’examen de son recours, le rapporteur public a rendu un avis défavorable. Mercredi Gaël Quirante, autre militant de SUD PTT, était condamné à trois mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve pour un soit disant vol de portable, le juge ayant préféré écouter les cadres de la Poste plutôt que les grévistes qui ont mené un grève de plus d’un an. Cette même semaine, Samuel Tillet, le secrétaire général Lille métropole Mines-Energie de la CGT était emmené en garde à vue suite à des actions de coupure EDF, un militant de Solidaires RATP et un enseignant étaient emmenés en garde à vue suite au blocage d’un dépôt de bus.

    Ces quelques exemples seulement sur cette semaine ne sont qu’une partie des cas qui sont recensés depuis plusieurs mois. Dans tous les cas il s’agit de faire taire par tous les moyens ceux et celles qui portent un message clair : nous ne voulons pas de cette société.

    Pour l’UCL, nous dénonçons et appelons à combattre les répressions politiques contre toutes militant·e·s qui luttent au quotidien contre le capitalisme et ses effets néfastes.

    La violence qu’elle soit judiciaire ou policière est l’arme qu’utilise l’état pour nous faire taire et faire taire nos luttes. Face à cela nous devons instaurer le rapport de force nécessaire. Le mouvement actuel contre les retraites doit être ce moment où nous pouvons empêcher cette violence institutionnelle.

    Union communiste libertaire, le 21 décembre 2019



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    RATP : La grève qui bouleverse tous les repères

    21 Déc 2019

    Dans les gares, les sous-sols ou les dépôts, le niveau exceptionnel de mobilisation et d’implication des salarié·es balaie les habitudes. Même celles des syndicats les plus mous ! Piquets de grève, caisses de soutien, flicaille et festivités… un tour d’horizon de cette grève historique, depuis le dépôt bus de Pleyel, à Saint-Denis.

    Quelle ambiance extraordinaire ! À des années-lumière du train-train quotidien. Mais également loin au-dessus des précédentes grèves à la RATP. C’est le mouvement le plus puissant dont on se souvienne depuis que la mémoire de Décembre 95 s’est estompée. Il faudrait peut-être remonter à la grande grève des chauffeurs de bus durant la canicule de l’été 1976 pour retrouver cela.

    Le mouvement tient bon, en se maintenant au-dessus des 60% de grévistes en moyenne sur l’ensemble de la RATP, avec des pointes à 85% sur les temps forts du 5, du 10 et du 17 décembre. Sans surprise, au sein de la régie (43.000 travailleuses et travailleurs), le secteur le plus mobilisé est celui des conducteurs de métro et de RER, qui sont un peu « l’aristocratie ouvrière » – jusqu’à 100 % de grévistes sur certaines lignes ! La maintenance, où l’esprit d’équipe est fort, marche bien aussi. Puis viennent les chauffeuses et chauffeurs de bus, moins bien considéré·es. Les moins présent·es sont les guichetières et guichetiers : atomisé·es dans des centaines de gares sur l’Île-de-France, davantage pressuré·es par les petits chefs, ils et elles sont moins touché·es par le syndicalisme, même si on en voit aux AG, quand elles se tiennent dans la gare où ils bossent. On a également un taux de grévistes pas inintéressant chez les cadres, au siège de la régie, à Bercy. Il est nul, en revanche, chez les agents de maîtrise, généralement de petits chefs issus de la base, possédés par le démon de l’ascension individuelle et indécrottables briseurs de grève.

    Dépôt bus Pleyel : uni·es dans la lutte cc Solidaires-RATP

    Du bon usage de la grève perlée

    Le chiffre de 60% de grévistes en moyenne ne rend d’ailleurs qu’imparfaitement compte de la réalité. En effet, nombreuses sont celles et ceux qui pratiquent la grève perlée. Tout en participant au mouvement, ils et elles travaillent une journée par-ci par-là, pour économiser leurs moyens. Par exemple, comme une journée de repos entre deux journées de grève est considéré comme « gréviste », donc non payée, travailler la veille de la journée de repos permet de conserver deux jours de salaire sans trop nuire au mouvement.

    On est, en tout cas, sur des chiffres supérieurs à ceux de la forte grève d’octobre 2007 ; et évidemment supérieurs à ceux de la lutte contre les lois Travail (10-15% en moyenne)…

    Mais ce n’est pas qu’une question de chiffres, c’est aussi une question d’implication des travailleuses et des travailleurs dans leur lutte, d’une redécouverte de l’auto-organisation, des plus vivifiantes.

    Le piquet de grève, rendez-vous convivial cc Solidaires-RATP

    Blocage des dépôts de bus

    Un exemple sur le dépôt de bus de Pleyel, à Saint-Denis (93), qui compte à lui seul 900 salarié·es : en 2016-2017, les syndicalistes combatifs devaient ramer pour convaincre les collègues de cesser le travail, ramer pour amener une maigre assistance en AG, ramer pour organiser de frêles piquets de grève à l’entrée du dépôt… Une réalité souvent pesante, bien loin des fantasmes de certains groupes gauchistes sur « les syndicats qui freinent la lutte ».

    En 2019, rien à voir. On oublie les rames : c’est la vague qui nous porte. Les AG sont bien fournies, dynamiques, les militantes et militants n’ont pas besoin d’intervenir plus que ça, les choses avancent toutes seules. On tient de vrais piquets de grève, pas juste pour informer le personnel, mais pour bloquer les bus conduits par des non-grévistes. La plupart, évidemment ne sont pas mécontents qu’on les empêche de travailler ! Les rares vrais jaunes et autres têtes de cons qui s’énervent et veulent absolument bosser, on finit par les laisser passer : qu’ils y aillent, seuls au volant sur une ligne sursaturée, avec des usagers horripilés… bonne journée !

    La caisse de grève ne peut suffire

    Au 12e jour de grève, les flics – jusque-là assez passifs – ont attaqué le piquet et ont arrêté 2 camarades, débloquant le dépôt pour la journée. Le piquet est néanmoins réapparu dès le lendemain. On y reçoit pas mal de visites : enseignant·es, infirmier·es, étudiant·es en lutte… Ce qui fait qu’on se retrouve à des dizaines, on se sent forts. Cela a même beaucoup aidé à la dimension conviviale de la lutte, avec l’organisation d’une fête de soutien, puis un accueil triomphal des grévistes par les supporters du Red Star, lors d’un match de foot le 13 décembre.

    Le 17, les flics débloquent provisoirement. cc Solidaires-RATP

    Avec les supporters du Red Star, le 13 décembre.

    À Pleyel, on a également créé une caisse de grève, mais elle a surtout été un outil d’agitation : jamais elle ne suffira à couvrir les salaires perdus. En huit jours, elle a récolté 1.200 euros : c’est pas mal, mais loin des 280.000 euros de retenue sur salaire sur la même période ! On a également songé à en lancer une sur le web, mais il faut y réfléchir à deux fois : qui la contrôlera ? Quelles seront les règles de répartition des fonds ? Ça sera des discussions serrées si on veut afficher une gestion impeccable.

    Sans mythifier l’auto-organisation

    Pour revenir sur un sujet qui intéresse particulièrement les communistes libertaires : l’auto-organisation de la lutte. Il ne faut pas la mythifier. Dans un contexte où les luttes sont rares, où les anciennes et anciens de Décembre 95 ne sont plus là, où les syndicats autogestionnaires comme Solidaires-RATP sont faibles, on est un peu condamné à réinventer le fil à couper le beurre à chaque grande grève.

    Cela donne des AG un peu bordéliques, pas clairement délimitées, où le contrôle démocratique est aléatoire ; on ne sait pas trop qui représente quoi ; les temps et les tours de parole sont un peu à l’arrache… Une fois, les grévistes de la ligne 13 nous ont rendu visite. Du coup, ils ont participé à notre vote pour la reconduction de la grève – et ont voté la leur en même temps. C’était un peu limite, et dans d’autres circonstances, ça serait mal passé. Mais là, dans l’euphorie du moment, personne n’a protesté. L’avantage c’est le décloisonnement : bus, métro, tout le monde se croise.

    cc Solidaires-RATP

    À la RATP, les AG se tiennent là où c’est le plus pratique : les agentes et agents du métro se réunissent dans les gares, les chauffeuses et chauffeurs de bus dans les dépôts, les mécaniciens et la maintenance dans les ateliers, etc. À Pleyel, on peut se retrouver à 80 en AG, ce qui paraît peu sur un dépôt de 900, mais en fait c’est considérable, car avec les bouchons c’est dur de venir ! Pour être en AG, certains se lèvent à 1 heure du matin !

    Radicalisation de l’Unsa

    Cliquez pour agrandir

    Sur le plan syndical, pour finir. Il faut avoir à l’esprit que tous les repères habituels sont bouleversés depuis que l’Unsa a battu la CGT aux dernières élections [1]. La CFDT étant quasi absente à la RATP, l’Unsa y incarne le syndicalisme corporatiste, étroit, qui ne voit pas plus loin que le « dialogue social ». Or, le sentiment de s’être fait balader par le gouvernement les a rendu fous de rage ! Dans ces conditions, ils ont été au taquet lors de la forte grève du 13 septembre, puis ont surpris tout le monde en appelant à la grève reconductible le 5 décembre. Un truc inédit ! Avec une radicalisation verbale passablement inattendue. Est-ce que ça durera ?

    En tout cas la CGT a pesté de se faire voler la vedette, mais n’a pu faire autrement que de rallier la date du 5 décembre. Évidemment, FO, SUD-RATP [2] et Solidaires-RATP ont fait même… mais aussi la CGC, et sans traîner les pieds ! Le groupe affinitaire – parfois caricaturé, à tort, comme « communautaire » – nommé Rassemblement syndical (RS), s’est également engagé. Dès lors, ça devenait prometteur. Second point positif : quand la lutte a démarré, l’ensemble des syndicats, mêmes les plus corpo (Unsa, SUD, FO, CGC) ont réclamé le retrait global du projet de réforme des retraites – et pas uniquement la défense du régime spécial de la RATP. Et ont refusé de suspendre la lutte pendant les fêtes de fin d’année !

    Bref, on ne sait pas encore si on va gagner, mais d’ores et déjà, on peut espérer que cette grève historique aura relevé le niveau de conscience et de combativité des salarié·es au sein de la régie. Il y aura un avant et un après.

    Alexis (UCL Saint-Denis),
    avec Guillaume (UCL Montreuil),
    le 19 décembre 2019

    Le matin du 17 décembre. cc Solidaires-RATP

    [1] « RATP : Le vote des cadres favorisé, les réformistes l’emportent », Alternative libertaire, janvier 2019.

    [2] Après une dérive corporatiste, SUD-RATP a quitté l’Union syndicale Solidaires. C’est désormais Solidaires-RATP qui représente le courant syndical autogestionnaire à la régie.


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    Caisse de solidarité des personnels de l’éducation de l’Hérault

    19 Déc 2019

    Assemblée générale de l’éducation a mis en place une caisse de solidarité pour soutenir les personnels de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche en grève.

    Vous trouverez tous les renseignements ici :

    https://www.helloasso.com/associations/sud-education-34/collectes/caisse-de-solidarite-des-personnels-de-l-education-de-l-herault

    N’hésitez pas à participer à cette caisse si vous le pouvez, seule la lutte paie !


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    Après les annonce d’Édouard Philippe, on continue !

    16 Déc 2019

    L’État des luttes est un bulletin public qui sera publié par l’Union communiste libertaire tout au long du mouvement. Il synthétise des informations sur la mobilisation et propose des éléments d’analyses. Fais-passer !

    SOMMAIRE

    • Après les annonce d’Édouard Philippe, on continue !
    • Où en est la mobilisation ?
    • Rebondir le 17 décembre
    • Compte rendu par ville

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    Pour amplifier la grève, organisons-nous !

    09 Déc 2019

    L’État des luttes est un bulletin public qui sera publié par l’Union communiste libertaire tout au long du mouvement. Il synthétise des informations sur la mobilisation et propose des éléments d’analyses. Fais passer !

    Un week-end de transition

    L’intersyndicale envoie des signaux positifs

    Vendredi 6 décembre, l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse) s’est réunie. Elle appelle à une journée de grève et de mobilisation le mardi 10 décembre, et à reconduire la grève d’ici-là. Il est historique qu’une intersyndicale large appelle à reconduire la grève mais aussi à lui donner des suites rapides et fortes. Ça doit nous encourager et on pourra s’appuyer sur cela pour construire la confiance dans le mouvement, afin de reconduire toujours plus massivement la grève dans les secteurs où elle est déjà forte, et afin de permettre aux secteurs moins mobilisés de rejoindre la lutte. En ce sens, la date du 10 décembre est une opportunité à attraper pour les secteurs moins mobilisés. Pour la suite, il faudra cependant faire attention à ne pas tomber dans le même piège que celui de la grève de 2010 : se contenter d ejournées saute-moutons. Même si elles sont rapprochées, si elles ne servent pas à étendre et ancrer la grève reconductible elles seront insuffisantes. Pire, elles risquent d’épuiser les travailleurs et les travailleuses en grève reconductible, pris-es au piège de la grève par procuration malgré elles et eux. La balle est dans notre camp !

    Des mobilisations contre la précarité

    Ce samedi 7 décembre a vu plusieurs villes accueillir des manifestations pour l’assurance chômage et contre la précarité. Ces manifestations n’ont pas eu des succès phénoménaux, ayant sans doute été trop peu préparées. Soulignons quand même l’importance de lier la réforme des retraites et la réforme de l’assurance chômage : dans les deux cas, elles visent à exploiter toujours plus les travailleuses et les travailleurs. Nous refusons de passer notre vie à la gagner !

    Un samedi GJ faible

    Il n’y a pas eu d’imposant rebond des mobilisations des Gilets Jaunes samedi 7 décembre, même si des actions de blocage et des manifestations ont été réalisées en de nombreux endroits. Dans les lieux où des collectifs GJ forts et progressistes existent toujours, le mouvement syndical local ne peut faire l’économie de créer rapidement et efficacement des liens. En effet, le mouvement des GJ a touché une partie de la population souvent éloignée des organisations syndicales, et l’unité de la classe exploitée dépend entre autres de ce type de rapprochements.

    Perspectives stratégiques

    Pour inscrire le mouvement dans la durée, nous pourrons axer notre actions dans quelques directions spécifiques.

    Être uni-es face à la répression

    Si la répression semble s’établir pour le moment sur un niveau haut mais habituel, une chose est à noter en particulier. Les cortèges syndicaux semblent à présent être, en de nombreux endroits, tout autant les cibles des charges policières et autres violences que le reste des cortèges. Les Services d’ordres ne semblent pas non plus être épargnés. Ceci rappelle la manifestation du 1er mai 2019 à Paris, où la police avait chargé le SO de la CGT, derrière lequel se trouvait Philippe Martinez. Ceci doit nous pousser à organiser la « Sérénité organisée », comme nous disons à l’UCL, où au moins la sécurité des cortèges, de manière toujours plus sérieuse et coordonnée. Nul doute que le pouvoir cherchera à séparer les gentils manifestants des « casseurs ». Il faudra, comme nous le faisons toujours, refuser cette dichotomie. Mais ceci ne doit pas servir d’excuse pour éviter les débats sur les stratégies de manifestation. Rappelons enfin que les manifestations ne sont qu’un moment du mouvement social. La construction de la grève dans les boîtes est bien plus fondamentale et essentielle.

    Continuer à virer l’extrême-droite

    Dans plusieurs endroits, jeudi 5 et vendredi 6 décembre, différents représentants de l’extrême-droite ont été virés de manifestations ou de piquets de grève. Qu’il s’agisse du RN, de l’UPR ou d’autres composantes fascisantes et/ou confusionnistes, il faudra continuer à être, dans la mesure de nos moyens, intransigeant-es vis-à-vis de leur présence. Ces entreprises de récupération sont insupportables car elle sont le fait d’un mouvement qui veut diviser profondément la classe ouvrière, en véhiculant un idéologie raciste, sexiste et homophobe. Ses pseudo discours sociaux ne sont que de la poudre aux yeux, car l’extrême-droite est, elle aussi, au service des capitalistes.

    Articuler revendications sectorielles et revendications globales

    La question des retraites est clairement la toile de fond du mouvement social en cours. Les retraites ont toujours été un sujet d’importance pour lequel les travailleuses et les travailleurs se sont régulièrement mobilisé-es en masse. Mais dans plusieurs secteurs, des revendications sectorielles, parfois très terre-à-terre, refont surface à l’occasion de l’explosion sociale que l’on est en train de vivre. Lister ces revendication sectorielles, au plus près des collègues et de leurs préoccupations est une tâche centrale de la période. D’une part car porter des revendications sectorielles pourra permettre d’avoir des victoires partielles qui donneront de l’optimisme pour la suite. Mais aussi parce que, articuler ces revendications du quotidien, avec celles plus globales qui paraissent parfois plus abstraites, permet de développer un discours sur les fondements de notre exploitation. C’est par l’expérience de l’exploitation au quotidien, et ce qui permet de commencer à s’en libérer, que l’on peut faire le lien avec le fonctionnement global de la société capitaliste.

    On pourra également mettre en avant des revendications propres à certaines parties du prolétariat, comme les femmes. Les 23 novembre contre les violences faites aux femmes fut un succès. Profitons-en pour montrer que violences économiques et violences physiques contre les femmes sont les deux faces d’une même pièce. Que, par exemple, la réforme des retraites, qui va paupériser encore plus les femmes retraitées, les rendra par là-même plus dépendantes de leurs maris, et donc sujettes à des violences conjugales.

    Construire un mouvement étudiant et lycéen

    Le mouvement étudiant est faible, et presque tout est à construire. Quelques facs ont commencé à se mobiliser, comme à Bordeaux, Rennes et Saint-Denis. Les tâches militantes sont presque partout à l’information, des les universités comme dans les lycées. Ici aussi, des revendications spécifiques pourront ressortir, comme autour de la précarité étudiante ou de la réforme du bac.

    Animer des luttes autogérées, au plus près du terrain

    Dans plusieurs secteurs qui sont pour le moment peu ou pas en lutte, travailleuses et des travailleurs semblent pousser un certain nombre d’équipes syndicales qui végètent. Quand la base se mobilise, même sans équipe syndicale dynamique, c’est le signe d’une détermination profonde. Mais bien sûr, la lutte est alors d’autant plus difficile à organiser, surtout si on la veut autogestionnaire, c’est à dire appropriée par chacune et chacun. Cette détermination doit donc être organisée, sinon elle s’épuisera. Organiser une AG, même lors d’un débrayage d’une heure, pour que les collègues décident ensemble des actions qu’ils ou elles veulent mener, c’est la première étape pour entrer dans la mobilisation. C’est ce qui permettra à chacune et chacun, non seulement de se sentir faire partie d’un collectif, mais aussi d’être un individu indispensable au collectif, et dont la voix porte. De plus en plus, on voit des collectifs de travailleuses et de travailleurs communiquer via des groupes WhatsApp. Il faut faire attention à ce qui est dit sur ces groupes, pour des raisons de sécurité, mais c’est un moyen simple et efficace de rester en contact avec ses collègues, hors temps d’AG. Pour autant il faut insister pour que des contacts dématérialisés ne remplacent pas des réunions physiques de grévistes, essentiels pour que toutes et tous participent, échangent, « s’éduquent » ensemble à l’auto-organisation.

    Dans ce contexte, il faut faire attention à la taille des AG. Si des AG à plusieurs centaines peuvent être impressionnantes et donner du courage, elles se transforment aussi souvent en meetings des représentant-es syndicaux. En effet les travailleuses et les travailleurs qui ont moins l’habitude peuvent ne pas oser prendre la parole. On peut préférer des AG par services, plus restreintes, où l’on se connait mieux et où l’on prend la parole plus facilement.

    Et maintenant, que se passe-t-il ?

    La réussite de la journée du 10 décembre sera cruciale, et pour cela, le lundi 9 décembre pourra être consacré, dans un maximum d’endroits, à mobiliser un nombre de collègues toujours grandissant, à organiser la remontée des revendications, à confectionner des banderoles, bref, tout ce qui soude un collectif de travail en lutte. Et pour les grévistes qui reconduisent déjà à faire des tournées d’atelier, de service dans sa boîte ou son secteur. Il faut observer que la temporalité du mouvement va être très serrée, car nous ne pouvons savoir ce qu’il se passera au moment des fêtes de fin d’année. Il reste donc deux semaines pour amplifier et ancrer le mouvement au maximum. De ceci résulte un sentiment d’urgence, qui peut également être mobilisateur. Profitons des 9 et 10 décembre pour transmettre des outils d’auto-organisations pour que la lutte s’ancre toujours plus profondément.

    Pour aller plus loin

    Quelques lectures pour aller plus loin dans l’analyse du mouvement :


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    Bilan et perspectives du 5 Décembre

    09 Déc 2019

    C’est un 5 décembre réussi, très prometteur, avec des manifestation massives, y compris dans les petites et moyennes villes. Parfois avec des participations jamais atteintes depuis 2010 ou 2003. l’intérieur déclare 800 000 manifestant.e.s, la CGT 1,5 million.

    Nous sommes clairement au début d’un mouvement social majeur et d’ampleur. Rien n’est encore joué, mais nous ferons tout pour que ce mois de décembre soit bouillant.

    Cet état des luttes, produit par l’UCL sur la base des remontées de ses groupes, viendra alimenter toutes et tous les militant-es de la grève en information et analyses à partager, discuter sur les lieux de travail, dans les AG, les réunions. Il est public. Fais-passer !

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