Le 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes par les hommes. Chaque jour, en France, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques,obstétricales, gynécologiques, physiques ou sexuelles. Une femme meurt tous les 3 jours assassinée par son compagnon ou son ex-compagnon (87 féminicides connus à la date du 22 novembre). 60% des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au travail. 4 millions de personnes en France ont été victimes de viol incestueux.
En moyenne, le nombre de femmes qui, au cours d’une année, sont victimes de viol et/ou de tentatives de viol est estimé à 94.000. Qu’elles aient lieu à la maison, au travail ou dans la rue, les violences sont le produit du système patriarcal. Elles sont aggravées par la gestion de la crise sanitaire, la crise sociale, la crise écologique.
Nos mobilisations de ces dernières années, en France et partout dans le monde ont réussi à sortir les violences sexistes et sexuelles de l’ombre, à mettre enfin sur le devant de la scène la parole des femmes. Pourtant, pouvoirs publics et employeurs se limitent à des engagements sans lendemain. Le président de la République nomme un ministre de l’Intérieur mis en cause pour viol et tourne le dos à sa soi-disant grande cause nationale et les hommes, de pouvoir ou non, ne se saisissent pas de la question et ne font pas le ménage dans leurs rangs.
Le patriarcat frappe également avec force les personnes LGBTI : l’homophobie et la transphobie sont ainsi souvent source d’exclusion sociale et amènent à des parcours de vie difficile, une situation empirée par la crise sanitaire. Les femmes lesbiennes, bisexuelles, et/ou transgenres subissent ainsi à la fois le sexisme et les LGBTphobies. Dans plusieurs villes, les initiatives autour du TDOR, jour célébrant le souvenir des personnes trans assassinées à travers le monde (350 meurtres transphobes connus au 20 novembre), ont été associées à celles du 25 novembre pour montrer ces convergences avec les luttes trans.
Les femmes peuvent aussi être victimes de racisme. Qu’elles soient migrantes ou non, avec ou sans papiers, elles sont exposées à de multiples violences, à la précarité, pendant la migration et en France. La politique néocoloniale de l’État français aggrave la situation des femmes en Afrique, au Proche et Moyen Orient. Les interventions militaires tuent, accroissent le chaos! Le viol comme arme de guerre et la traite des êtres humains se banalisent.
Mais les femmes sont aussi en première ligne dans les luttes.
Les hospitalières, les enseignantes, les femmes de ménage de l’hôtel Ibis, chez les Mac Do, et chez H&M se battent pour leur condition de travail et contre le harcèlement sexiste et sexuel au travail. La dévalorisation des métiers à majorité féminine sont le terreau nourrissant les violences sexistes et sexuelles. Sur tous les continents, au Chili, au Brésil, en Algérie, en Pologne, les femmes se lèvent pour dénoncer les injustices, les violences sexistes et sexuelles, les viols, les féminicides!
Aujourd’hui nous sommes dans la rue pour rappeler notre droit fondamental à vivre et à travailler à l’abri des violences : les femmes, aujourd’hui victimes de violences, peuvent être protégées et les auteurs de violences doivent être sanctionnés. Dans tous les espaces de vie, la question des violences doit être posée. Et traitée. L’Union Communiste Libertaire participe à ces luttes! Et nous préparerons un vrai 8 mars de lutte. Une vraie grève générale des femmes pour dire stop à la maltraitance, à la violence, à la pauvreté, aux inégalités. Une grève générale des femmes pour dire aux hommes : ça suffit, arrêtez de nous faire du mal. Pour dire à ceux qui n’en font pas : bougez vous, ne les laissez plus faire. Une grève générale des femmes pour ressentir notre force, parce que si on s’arrête toutes, tout s’arrête. Une grève générale des femmes pour prendre une journée pour se parler, pour s’organiser, pour préparer la lutte d’après. Une grève générale des femmes contre les hommes violents, contre les hommes passifs, contre les institutions complices, contre notre exploitation et enfin pour notre émancipation.
Préparons les caisses de grève pour les plus pauvres d’entre nous. Discutons dans nos boîtes, nos syndicats et nos quartiers. Inventons des actions de rue visibles et puissantes, fortes et sauvages. Refusons d’être douces et gentilles et laissons notre colère exploser et tout emporter!