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Communiqués UCL – Page 8 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Communiqués UCL


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    En France, comme aux États-Unis : luttons contre les violences policières et le racisme d’État

    09 Juin 2020

    L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Pour l’UCL l’heure est à construire l’unité populaire contre le racisme.

    L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. Un racisme dont les noirs sont les principales victimes, mais qui touche aussi les autres minorités (hispaniques, asiatiques, musulmanes ou considérées comme telles…). Un racisme qui puise ses racines dans une longue histoire des violences, qui fait système, de l’esclavage et du suprémacisme blanc.

    Si l’arrivée au pouvoir de Trump a libéré plus encore la parole et les actes racistes, et fait office de «feu vert» à l’accroissement de la violence raciste, il existe un continuum des violences policières racistes qui lui sont bien antérieures, dans un contexte de culture de l’impunité policière.

    Cette révolte connaît un large écho international, car elle entre en résonance avec le vécu de nombreuses personnes victimes de racisme et de violence policière à travers le monde.

    En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Confrontées à la culture de l’impunité policière, qui s’appuie sur la partialité de la justice – très nombreux sont les classements sans suites, les non-lieux, les décisions de relaxes ou, dans le moins pire des cas, à des sursis pour les policiers mis en cause – , confrontés à l’indifférence ou à l’hostilité médiatique qui reprend avec complaisance les versions policières, confrontées à l’indifférence ou l’hostilité de la majorité des courants politiques, les familles, leurs proches, mènent un combat courageux.

    Alors que la situation aux États-Unis est mis en lumière, la tentation est grandes pour les journalistes, les politiques, d’opposer une institution policière française qui serait prétendument «vertueuse» ou dans laquelle les policiers racistes ne seraient qu’une «petite minorité», et l’institution policière américaine, gangrénée par le racisme.

    En réalité, en France comme aux États-Unis, le racisme policier fait système : c’est un racisme d’État héritée d’une histoire coloniale, qui repose sur une pratique de la violence policière qui touche les classes populaires dans leur ensemble, mais qui touche aussi principalement en leur sein les personnes noires, roms, arabes, musulmanes ou considérées comme telles. C’est pour cette raison que le combat contre le système raciste n’est pas simplement une affaire de bonne conscience humanitaire, mais un préalable nécessaire à l’unité face aux classes dirigeantes. Chaque fois que le système raciste recule, c’est le pouvoir populaire qui avance! Le 2 juin, l’UCL a appelé au rassemblement historique organisé par le Comité Adama

    La pratique des violences policières est couverte par l’institution judiciaire, par les médias aux ordres du pouvoir, et par la classe politique. La récente proposition de loi d’E. Ciotti visant à interdire le fait de filmer les policiers en est l’une des illustration, avec pour objectif d’empêcher toute collecte de preuve des violences, ainsi que les réactions aux propos de Camelia Jordana, ou encore l’impunité des policiers fascistes de Rouen, toujours en poste bien que leur propos négrophobes, racistes antisémites, misogynes, aient été mis à jour par un policier noir qui en a été l’une des victimes.

    Le succès de la marche de la dignité du 30 mai et de la manifestation du 2 Juin (à l’appel de la famille d’Adama Traoré et de son comité de soutien) qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes à Paris et en région, marque le point de départ d’un renouveau des luttes populaires antiracistes. D’ores et déjà, elles ont imposé dans l’espace public la discussion sur les violences policières.

    Oeuvrons, dans nos syndicats, nos associations et collectifs, avec nos collègues et nos voisins, à faire de ce renouveau une réalité durable au côté des familles de victimes, leurs proches, au côté de toutes celles et ceux qui subissent les violences policières et le racisme d’État et à créer ainsi les conditions de l’unité populaire contre le racisme!

    Union communiste libertaire, 9 juin 2020



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    Solidarité avec la lutte du peuple nord-américain !

    09 Juin 2020

    « La coordination des organisations proches ou faisant partie du réseau Anarkismo tient à montrer toute sa solidarité au peuple Nord-Américain en lutte. Nous condamnons le meurtre de George Floyd par la police de Minneapolis, marquant un acte raciste de plus au sein de la première puissance impérialiste mondiale. »

    Cet acte vient s’ajouter aux innombrables meurtres dans la population noire aux États-Unis, qui ont été perpétrés depuis l’époque de l’esclavage et n’ont pas cessé jusqu’à ce jour. Sous l’administration Obama, des dizaines de meurtres de jeunes femmes et de jeunes homme noires ont rappelé les événements similaires des années 1950 et 1960. La réponse a été une éruption rapide du mouvement noir dans tout le pays, de la même manière qu’en ce moment même se déroulent de vastes manifestations qui montrent que la population en a assez de la violence et de l’impunité policière.

    Le quartier général de la police à Minneapolis a été incendié par les manifestantes et les manifestants et plusieurs véhicules ont été attaqués, des actions directes sont menées dans plusieurs villes avec des affrontements avec la police, Trump a même donné l’ordre à l’armée de descendre dans la rue. Le racisme, élément structurel de la société capitaliste, en particulier dans la société américaine, est malheureusement intact, mais la résistance et la lutte des Noir·es et des pauvres du nord l’est aussi.

    Trump accuse aussi les anarchistes et militant–es antifascistes d’être les instigatrices et instigateurs des émeutes. Ce mouvement est un mouvement de révolte populaire, les dizaines de milliers de personnes qui participent ne sont pas ou ne se revendiquent pas appartenir à un courant politique, mais comme toujours les sphères du pouvoir tentent de trouver des responsable à accuser, pour ne pas mettre en cause les questions structurelles et conclure que l’État raciste, patriarcal et capitaliste qui opprime et tue les classes populaires est bien le seul instigateur des révoltes.

    Le racisme sera enterré en même temps que le capitalisme.

    Tout notre soutien et notre solidarité au peuple américain qui lutte contre la violence et les exactions de la police.

    Nous adressons aussi tout notre soutien à nos camarades anarchistes nord-américain·es!

    VIVE CELLES ET CEUX QUI LUTTENT!

    Signataires :

    ☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB (BRÉSIL)
    ☆ Alternativa Libertaria – AL/fdca (ITALIE)
    ☆ Federación Anarquista Uruguaya – FAU (URUGUAY)
    ☆ Federación Anarquista Rosario – FAR (ARGENTINE)
    ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (ARGENTINE)
    ☆ Federación Anarquista Santiago – FAS (CHILI)
    ☆ Grupo Libertario Vía Libre (COLOMBIE)
    ☆ Union Communiste Libertaire (FRANCE)
    ☆ Embat – Organización Anarquista (CATALOGNE)
    ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (ALLEMAGNE)
    ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet – DAF (TURQUIE)
    ☆ Organization Socialiste Libertaire – OSL (SUISSE)
    ☆ Libertaere Aktion (SUISSE)
    ☆ Melbourne Anarchist Communist Group – MACG (AUSTRALIE)
    ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Aotearoa / NOUVELLE ZÉLANDE)
    ☆ Anarchist Unión of Afghanistan and Iran – AUAI (IRAN & AFGHANISTAN)
    ☆ Manifesto (GRÈCE)
    ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front – ZACF (AFRIQUE DU SUD)



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    Médicament : un bien commun

    17 Mai 2020

    Des salarié·es de l’industrie pharmaceutique, professionnel·les de la santé, ancien·nes chercheurs et chercheuses, journalistes, syndicalistes et militant·es politiques publient un manifeste pour faire du médicament un bien commun. Nous relayons cet appel dans lequel l’Union communiste libertaire se retrouve.

    « Nous affirmons :

    • La santé est un droit universel […].
    • L’accès aux médicaments est un droit de la personne fondé sur le droit inaliénable aux soins.
    • L’égalité d’accès aux médicaments est une condition indispensable à la jouissance du droit à la santé. […]
    • La nécessité de supprimer la notion de propriété privée et de monopole des droits de propriété intellectuelle sur les médicaments attribués par les brevets d’invention.
    • Vouloir rompre avec la logique de la rentabilité financière pour donner la primauté à la protection de la santé publique.
    • Le principe d’une santé publique et environnementale à l’échelle planétaire, la création d’un nouvel écosystème, la refondation des coopérations internationales et la mise en place d’une sécurité sociale à vocation universelle. »

    C’est ainsi que s’ouvre le manifeste de la campagne « Médicament : un bien commun », dont l’objectif prioritaire est l’abolition des brevets sur les médicaments. L’Union communiste libertaire se reconnait dans ce manifeste et encourage toutes et tous à signer le manifeste et à faire connaitre la campagne.

    Union communiste libertaire, le 11 mai 2020

    cc Rawpixel

    Manifeste POUR UNE APPROPRIATION SOCIALE DU MÉDICAMENT

    Nous affirmons :

    • La santé est un droit universel : les États, les pouvoirs publics, tous les acteurs agissant dans le domaine de la santé, doivent garantir un égal accès de toutes et tous aux soins et traitements de qualité.
    • L’accès aux médicaments est un droit de la personne fondé sur le droit inaliénable aux soins.
    • L’égalité d’accès aux médicaments est une condition indispensable à la jouissance du droit à la santé. En ce sens, le médicament est un bien commun de l’humanité, sous condition d’une appropriation collective et démocratique des peuples, dans chaque pays et à l’échelle planétaire.
    • La nécessité de supprimer la notion de propriété privée et de monopole des droits de propriété intellectuelle sur les médicaments attribués par les brevets d’invention.
    • Vouloir rompre avec la logique de la rentabilité financière pour donner la primauté à la protection de la santé publique.
    • Le principe d’une santé publique et environnementale à l’échelle planétaire, la création d’un nouvel écosystème, la refondation des coopérations internationales et la mise en place d’une sécurité sociale à vocation universelle

    Contexte : La production des médicaments, analysée comme une production de marchandises,ne répond pas aux besoins des populations :

    Le marché mondial du médicament représente un chiffre d’affaire dépassant les 1.000 milliards d’euros avec une rentabilité de 20%, le plus rentable du capitalisme, donnant aux industries pharmaceutiques un pouvoir considérable dans le secteur économique.Considérant le médicament comme un simple bien marchand, les industries pharmaceutiques dépensent plus en frais de commercialisation, marketing, lobbying qu’en recherche & développement (R&D) tout en justifiant les prix de vente par le coût de la R&D.

    Sous prétexte de traitements innovants, un jeu de dupes s’établit entre les gouvernants, les décideurs de la santé et les dirigeants des multinationales du médicament qui obtiennent que leur soient payées au prix fort des molécules au service médical parfois modeste. Ils ponctionnent ainsi partout dans le monde les systèmes de prévoyance et les fonds publics comme celui de la Sécurité Sociale en France. Au mépris de la santé publique,et dans un manque total de transparence, les groupes pharmaceutiques s’assurent ainsi une source de profits confortables, à la grande satisfaction des actionnaires.

    L’industrie pharmaceutique, propriétaire des brevets de molécules championnes de la profitabilité, les blockbusters, a exploité à son maximum cette politique pour dominer le marché, générant des milliards de dollars. Au point de saturer par des molécules équivalentes certains domaines thérapeutiques alors que d’autres fondamentaux sont délaissés.

    A la recherche de nouvelles stratégies, les Big Pharma externalisent d’une part leur recherche vers les laboratoires publics ou de petites sociétés, et d’autre part, se réorientent vers le développement de produits biologiques, plus difficiles à copier, leur permettant ainsi d’exiger des prix exorbitants. Ces nouvelles thérapeutiques ne pourront bénéficier qu’aux marchés solvables. Cette logique commerciale oriente la recherche de manière discriminée conduisant à l’arrêt des recherches dans plusieurs axes thérapeutiques essentiels.

    L’application du système juridique des brevets aux médicaments donne un pouvoir discrétionnaire aux multinationales pour fixer les prix de vente. Le médicament est soumis au droit commun des produits brevetables. Sous l’argument d’inciter l’investissement en R&D dans les secteurs privés, l’application du système juridique des brevets aux médicaments préserve les firmes pharmaceutiques de toute concurrence durant les 20 années d’exclusivité.

    Depuis les années 1980, à l’instigation des grandes entreprises pharmaceutiques, les droits de la propriété intellectuelle sur les médicaments ne cessent d’être renforcés. Ainsi, sous l’égide de l’OMC, les accords sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC – Marrakech, 1994) fixent un modèle d’exploitation agressif de la propriété intellectuelle à l’échelle internationale, aggravé par les dispositions ADPIC+.

    Enfin sous couvert de développement de thérapies géniques et via les partenariats public-privé, les entreprises privées ont obtenu l’exploitation des titres de propriété intellectuelle sur les résultats de la recherche publique universitaire, leur permettant ainsi d’étendre la brevetabilité au domaine du vivant (Bay-Dole-Act aux États-Unis en 1980, en Europe au cours des années 1990). C’est souvent le cas des thérapies ciblées dans le traitement des cancers (en fonction des caractéristiques génétiques), dont les prix sont tellement faramineux que seules des populations étroites ayant les moyens financiers pourront en bénéficier.

    Le prix de vente des médicaments, les marges qui en sont issues, ne s’expliquent que par l’application des brevets et le monopole qui en découle. La principale conséquence est d’avoir rendu difficile voire impossible l’accès de populations entières aux médicaments.

    Ce que nous voulons :

    • L’accessibilité universelle aux soins de santé et aux médicaments. Les autorités publiques doivent garantir ce droit selon les critères d’égalité, de qualité et de sécurité, ce qui implique une politique publique de santé, des services publics et des budgets de recherche à la hauteur des besoins.
    • Refuser la marchandisation des soins de santé dont les médicaments pour que les objectifs de santé publique ne soient plus dominés par le consumérisme des produits pharmaceutiques. Les médicaments essentiels lorsqu’ils sont « disponibles,économiquement abordables, de bonne qualité et bien utilisés » permettent de répondre aux besoins prioritaires de la population en matière de santé.
    • Refuser l’utilisation de population comme cobayes humains, contre nourriture ou toute autre rétribution, pour l’expérimentation de nouvelles molécules.
    • La sortie des stratégies de l’industrie pharmaceutique qui ont pour objectif la profitabilité du capital et exercent de fortes pressions sur les politiques publiques de santé. Pour ce faire,doivent se mettre en place de nouveaux modèles de R&D, de production et de distribution de produits de qualité, contrôlés par les citoyens.
    • Libérer et promouvoir la recherche : L’organisation et les orientations de recherche fondamentale doivent être libres de toute contrainte et ne pas être assujetties aux visées financières des firmes pharmaceutiques. L’utilisation des résultats de la recherche et le développement des innovations pouvant conduire à des améliorations thérapeutiques doivent être définies en fonction des besoins de santé publique de la population mondiale,dans l’intérêt général et sous maitrise citoyenne. Les coopérations internationales doivent être encouragées et les financements publics fournis à la hauteur nécessaire. Les résultats,au fur et à mesure de nouvelles découvertes ou innovations, doivent être rendus publics afin que le fond de connaissances scientifiques du monde soit enrichi et les savoirs partagés.
    • Refonder la législation internationale en matière de propriété intellectuelle et industrielle appliquée aux médicaments, sur la base de la primauté de la santé publique.
      • Le système des brevets sur les médicaments doit être abrogé. Les dérogations obtenues par certains pays permettant de contourner les brevets (licence obligatoires), ont certes fait temporairement reculer les firmes aux exigences exorbitantes, mais sans régler le problème sur le fond et le long terme.
      • Dénoncer les Accords sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce (ADPIC) et les dispositions ADPIC+ qui font perdre toute latitude en matière de politique de santé publique aux pays en voie de développement, et limitent celle des pays développés potentiellement producteurs.
      • Revenir sur la directive Européenne 98/44 relative à la brevetabilité des séquences génétiques et des organismes contenant des entités brevetables.

    Nous proposons à tous les acteurs et usagers du secteur de la santé, à se mobiliser pour l’appropriation sociale et publique de la chaine du médicament.

    Il est nécessaire et urgent de faire valoir les valeurs de solidarité et d’universalité au fondement de nos systèmes de santé. Il faut donc arracher le pouvoir de décisions à une infime minorité d’humains, actionnaires et décisionnaires, pour obtenir une réponse réelle aux besoins de milliards d’humains.

    L’appel « Médicament : un bien commun », avril 2020.



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    La loi « haine » renforcée et adoptée au nom de l’antiterrorisme

    15 Mai 2020

    Le 13 mai 2020, l’Assemblée nationale a finalement adopté la loi Haine, aussi connue sous le nom de loi Avia, du nom de sa rapportrice, la députée LREM Laetitia Avia. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous ne reviendrons pas sur les récentes révélations de Mediapart concernant les comportements précisément haineux de Laetitia Avia [1]. Nous ne reviendrons pas non plus sur comment, une fois de plus, la lutte contre le « terrorisme » sert de prétexte pour le recul sans fin de nos droits et de nos libertés. Il est bien évident que cette loi rejoindra l’arsenal des lois antiterroristes qui tôt ou tard sont utilisées pour museler l’opposition politique et les mouvements sociaux.

    Nous rappellerons seulement ce qu’autorise très concrètement cette loi, en citant le communiqué de la Quadrature du Net [2] :

    « Elle exige que tous les sites Web (pas uniquement les plateformes géantes) censurent en une heure (pas en vingt-quatre heures) les contenus signalés par la police comme relevant du “terrorisme” (sans que cette qualification ne soit donnée par un juge, mais par la police seule).

    Si le site ne censure par le contenu (par exemple car le signalement est envoyé un week-end ou pendant la nuit) la police peut exiger son blocage partout en France par les fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR…). »

    Une fois de plus, l’État français s’illustre par sa triste volonté de se transformer en État policier. Cela ne nous surprend malheureusement pas et ne fait que renouveler notre détermination à combattre cet État et ses évolutions par tous les moyens.

    Union communiste libertaire, 14 mai 2020

    [1] « Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants », Mediapart, 12 mai 2020.

    [2] « Vote final de la “loi haine” », La Quadrature du Net, 11 mai 2020.



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    Le confinement se doit d’être aussi pensé pour les femmes

    13 Mai 2020

    Au quotidien, nous, femmes, subissons des inégalités et des violences. Pour nombre d’entre nous, ce constat s’est fortement accentué avec le confinement. Celui-ci, tel qu’annoncé par le gouvernement ne fera qu’empirer cette situation car, même si certaines d’entre nous pourront reprendre leur travail, nous aurons à subir les injonctions à « rattraper le temps perdu » en travaillant encore d’avantage que d’habitude. Et pour les autres, qui resterons confinées dans les régions les plus touchées par le virus, aucune mesure n’est à l’horizon.

    Quasiment deux mois après le début du confinement, aucune des mesures d’urgence tant attendues, n’a vu le jour, pour soulager les femmes et en particulier les plus précaires, les plus entravées dans leurs droits et les plus éprouvées par les conséquences de ce confinement. Pourtant ces mesures avaient été demandées par les femmes elles-mêmes et notamment les actrices de terrain. Notamment en ce qui concerne le soutien aux secteurs employant majoritairement des femmes indispensables au fonctionnement de la société pendant le confinement (santé, éducation, entretien des locaux, vente etc.). Ainsi est demandé un accès facilité à l’IVG et la contraception, la garantie des droits sociaux et économiques, l’accès aux services sociaux et à la santé, des droits pour les migrantes. Dans toute autant d’urgence, assurer la sécurité des femmes victimes de violences et une aide d’urgence aux femmes prostituées est nécessaire.

    Non seulement l’ensemble des problématiques que nous soulevons n’a pas été abordé, mais les femmes, que le confinement précarise, violente, détruit, quand il ne les tue pas, sont renvoyées à des cadences infernales.

    Nous sommes mises en danger par la passivité des pouvoirs publics, alors même qu’elles que nous sommes sont les premières concernées.

    Être femme, c’est déjà être précaire. Mais, en temps de crise, cette précarité redouble. Précarité que nous devons également aux nombreuses mesures d’austérité prises ces dernières années : loi travail, chômage, retraite etc.

    Il est aujourd’hui indispensable de :

    1. Soutenir les secteurs employant majoritairement des femmes et tous les métiers dits « de première ligne ».
    2. Garantir l’autonomie économique et les droits sociaux des femmes.
    3. Fournir des solutions permettant une réelle conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle durant le confinement. Cela jusqu’à la reprise normale de l’école et des modes d’accueil collectif de la petite enfance pour toutes et tous : permettre aux mères de famille qui le souhaitent de pouvoir conserver le chômage partiel après le 2 juin et de bénéficier d’aides complémentaires.
    4. Garantir la sécurité des femmes victimes de violences conjugales : éviction du domicile du conjoint violent, création d’emplois destinés à l’accompagnement des femmes victimes de violence etc.
    5. Soutenir les femmes en situation monoparentale.
    6. Soutenir toutes les personnes trans : Violences intrafamiliales, isolement, précarité, problèmes d’accès aux traitements, report d’opérations etc.?
    7. Soutenir l’accès des femmes à la santé et à leurs droits sexuels et reproductifs : IVG et contraceptions, santé mentale et physique.
    8. Garantir les droits des femmes migrantes (avec ou sans papiers) et de leurs enfants.
    9. Assurer la protection des femmes prostituées.

    Commission Antipatriarcat de l’UCL, le 9 mai 2020



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    Distribution des masques : à chacun·e selon ses besoins !

    12 Mai 2020

    Décidément, le déconfinement sera tout autant inégalitaire que le confinement : le port du masque va être rendu obligatoire dans bien des cas, mais les masques, eux, ne seront pas gratuits. Ils vont même lourdement grever le budget des familles modestes. C’est encore la sacro-sainte loi du marché qui va prévaloir ! Pour l’UCL, cela démontre une fois de plus la nécessité d’une socialisation de la production du matériel médical et de prévention, et sa distribution gratuite et régulée, en fonction des besoins de chacune et de chacun.

    Plusieurs villes comme Paris, Nice, Bordeaux ou encore Lyon veulent imposer le port du masque dans tout l’espace public. En région parisienne, ce sera 135 euros d’amende pour non-port du masque dans les transports en commun.

    Or un masque devrait coûter entre 3 et 5 euros, nous annonce-t-on pour les masques en tissu. Ceux en papier devraient être vendu aux alentours de 1 euro. Chaque masque ne peut être porté que pendant quatre heures d’affilée. Et il est recommandé de jeter les masques en tissu au bout de 5 à 10 lavages. Ceci représente un coût supplémentaire pour nombre de précaires qui déjà n’arrivaient pas à finir le mois. Il faudra acheter des masques pour soi, des masques pour les enfants. Et pour les migrant·es, les sans domicile fixe, qu’en sera-t-il ?

    Un entretien compliqué

    Au-delà de ce coût, il sera question aussi du lavage. L’Afnor et l’ANSM préconisent un lavage en machine de trente minutes à 60°C, suivi d’un séchage rapide et d’un repassage vapeur à 120°C. Autant dire que cela suppose de disposer d’une machine, d’un sèche-linge et d’un fer à repasser. Et pourtant nombreuses et nombreux sont ceux qui n’ont ni les moyens ni l’espace pour disposer de la panoplie complète.

    Pour les précaires, les SDF ou les migrant·es, se protéger sera complexe. On peut craindre que les masques soient portés à plusieurs reprises sans être lavés. Moins pour se protéger du virus que pour éviter une amende. Pourtant l’INRS nous dit que le risque d’infection respiratoire est plus important lorsqu’on porte un masque en tissu que lorsque l’on porte un masque chirurgical. Au-delà du coronavirus, ce sont des germes, champignons et autres virus qui vont se développer dans des masques.

    cc Coburn Dukehart

    La loi de la jungle

    Certaines collectivités territoriales ont promis des distributions de masques gratuits, mais se sont heurtées à la dure réalité : les capacités productives du pays ont été tellement réduites à force de délocalisations et de fermetures de site, comme celui de Plaintel (Côtes-d’Armor) que cet équipement basique et de première nécessité est devenu excessivement difficile à trouver.

    C’est la foire d’empoigne sur le marché mondial et même la concurrence entre l’État et les collectivités locales ! Le marché noir explose. Des convois se font braquer, comme celui de 200.000 masques destinés à plusieurs communes franciliennes, le 7 mai en Espagne.

    Pour l’UCL, le meilleur remède à la loi de la jungle, c’est la socialisation sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, et la relocalisation, dans ce cadre, des capacités productives sans lesquelles toute autonomie est illusoire. Et le seul remède à la loi du fric, c’est la distribution, gratuite et régulée, à la population.

    De chacun·e selon ses moyens, à chacun·e selon ses besoin !

    Union communiste libertaire, le 9 mai 2020



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    Les personnes trans, oubliées du confinement

    10 Mai 2020

    Même si beaucoup d’associations LGBTI continuent à offrir une ligne d’écoute pour les personnes en détresse, les solidarités concrètes sont brisées pendant le confinement. Une fois encore, les personnes trans font partie des victimes de ces mesures étatiques. Non prises en compte dans les calculs du gouvernement, leurs éventuels besoins spécifiques sont silenciés, invisibles. Un tour d’horizon de la situation.

    Un accès aux soins compliqué

    Le système de santé étant saturé avec la crise du COVID-19, l’accès aux soins médicaux a été réservé aux besoins prioritaires. Évidemment, la question de ce qui relève ou non de la priorité est laissée à l’appréciation de personnes qui s’intéressent peu aux besoins des minorités de genre. Plusieurs personnes trans qui sont sous traitement hormonal témoignent ainsi que leurs consultations médicales soit de début de transition hormonale (les consultations sont obligatoires pour avoir accès aux prescriptions), soit de renouvellement d’ordonnances pour les hormones, ne sont pas considérées comme prioritaires, ne leur laissant ainsi pas l’accès aux traitements dont elles ont besoin. D’autres personnes trans ne font pas de transition hormonale, mais souffrent néanmoins d’un manque d’accès aux soins du simple fait d’être trans. C’est encore plus compliqué lorsqu’il s’agit de trouver des infirmiers et infirmières pour réaliser les injections lorsque les personnes faisant une transition hormonale n’ont pas appris ou ne peuvent pas le faire seules. Évidemment, les diverses opérations de réaffirmation de genre, étant considérées comme non-vitales, ont été reportées jusqu’à nouvel ordre. Cependant, ces opérations permettent souvent de répondre aux difficultés liées à la dysphorie de genre, et aucun dispositif n’a été mis en place pour pallier ces besoins spécifiques.

    Une santé physique et psychique menacée

    La transphobie et l’exclusion sociale amenant souvent des parcours de vie difficiles, plusieurs personnes trans ont besoin d’un suivi psychologique ou psychiatrique. Très régulièrement d’ailleurs, les personnes trans sont psychiatrisées de force, et ce processus violent et infantilisant est souvent le seul moyen pour elles d’avoir accès à un soutien psychologique. Or, le confinement amène une rupture des soins psychiatriques qui touche bien plus largement que les seules personnes trans, mais qui impacte directement ces dernières. Ce suivi peut s’avérer d’autant plus nécessaire que le confinement amène parfois, comme nous l’avons mentionné plus haut, des difficultés d’accès aux hormones. Or, un bouleversement hormonal par arrêt de traitement peut empirer grandement le ressenti du confinement. Plus grave encore, le confinement amène de nombreuses personnes trans, en particulier les personnes jeunes, à être enfermées avec des familles transphobes, les exposant à des violences psychologiques et physiques récurrentes.

    Les réponses non-institutionnelles aux besoins des personnes trans sont également difficiles

    Hors temps de crise, plusieurs réseaux de solidarité trans permettent d’échapper partiellement au parcours de soin autoritaire auquel les personnes trans sont soumises pour accéder aux traitements hormonaux dont elles ont besoin. Ainsi, il existe des partages de testostérone ou d’oestrogènes, permettant d’éviter le fichage ou l’autoritarisme de médecins pouvant décider qui est légitime ou non pour accéder à ces traitements. D’autres moyens existent d’ailleurs, comme la fourniture d’hormones via le darknet. Ces solidarités et ces partages sont bien évidemment brisés par le confinement, laissant plusieurs personnes en proie à leur dysphorie ou à leur mal-être. Or, les accessoires (binders, packs, etc.) qui pourraient permettre de gérer cette dysphorie sont également difficiles d’accès. La plupart sont fabriqués à l’étranger, majoritairement aux USA, et ne peuvent donc pas être livrés en ce moment.

    Il est donc absolument nécessaire d’entendre et de comprendre les besoins spécifiques des personnes trans, et de permettre l’émergence de solidarités qui répondent, au moins partiellement, à ces besoins. La verticalité du système de santé prive les personnes trans de soins nécessaires à leur bien-être et nuit aux initiatives autogestionnaires de communautés déjà précarisées. Penser des solidarités locales, autogérées, est de toute première nécessité. Nous signalos d’ailleurs que certaines associations comme Acceptess-T ou Espace Santé Trans s’organisent pour apporter une partie de ce soutien.

    Commission antipatriarcat, le 9 mai 2020.



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    Foyers, CRA, Sans-papiers : Des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !

    08 Mai 2020

    Foyers, CRA, Sans-papiers : « Pour ces populations la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire ». Plus de 170 organisations dont l’UCL appellent à une journée de manifestations le samedi 30 mai : « ces exigences de justice et d’égalité sont aussi d’impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains ».

    Dans les foyers surpeuplés et abandonnés, aucune distanciation physique n’est possible. Le virus risque de se propager sans frein. C’est aussi le cas dans les centres de rétention, et à cela s’ajoutent la violence répressive et l’angoisse. Pour les migrantEs à la rue, c’est la faim, l’insécurité sociale et sanitaire.

    Ajoutons à cela que les sans-papiers sont sans droits, sans revenus et sans espoir d’accès aux allocations proposées par l’Etat. Pour elles et pour eux, il n’y a pas d’accès gratuit aux soins et pas d’autre possibilité pour survivre que de chercher des moyens de subsistance.

    Pour ces populations la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire. Pour elles-mêmes et eux-mêmes abandonnéEs à la menace du virus mais aussi pour toute la société.

    La seule solution pour désamorcer cette bombe, sauver celles et ceux qui sont menacéEs et protéger ainsi toute la société, c’est la mise en place immédiate des mesures suivantes :

    • Tests systématiques effectués dans les foyers, officiels ou non, par des organismes indépendants de la préfecture et des gestionnaires assurant confiance et confidentialité pour les concernéEs avec leur accord
    • Isolement des personnes contaminées dans des lieux décents en concertation avec les collectifs de sans-papiers et de résidents ou associations choisies par les concernéEs
    • Distribution massive de masques, gants et de gels dans les foyers
    • Fermeture immédiate des Centres de rétention administrative (CRA)
    • Ouverture immédiate de lieux sans condition de papiers et de revenus pour permettre un hébergement et une vie collective respectant la distanciation physique.
    • Suspension des loyers pendant toute la durée de confinement (mars, avril et mai) et apurement des loyers impayés
    • Régularisation inconditionnelle de touTEs les sans-papiers avec droit aux revenus sociaux, droit aux mesures de chômage partiel pour celles et ceux qui travaillaient et accès gratuit à la santé.

    Ces exigences, hier de justice et d’égalité, sont aussi aujourd’hui d’impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains.

    Les appels à imiter la mesure de régularisation adoptée par le Portugal vont dans le bon sens. Mais il est indispensable pour que cette mesure soit efficace qu’elle s’applique, sans conditions, à touTEs les Sans-Papiers et MigrantEs.

    Nous soutiendrons à cette fin toutes les actions décidées par les résidents des foyers, les personnes retenuEs dans les CRA et les sans-papiers et migrantEs pour défendre leur droit à vie qui est aussi notre droit à la vie.

    Nous appelons à participer aux initiatives qui seront prises le 1er mai à l’occasion de la Journée Internationale des travailleurs et travailleuses et à y porter ces revendications.

    Nous appelons à une journée de manifestations le samedi 30 mai selon des modalités tenant compte de la situation et des mesures de distanciation physique.


    180 premières organisations signataires et plus de 1000 signataires à rejoindre sur https://www.change.org/Bombe-sanitaire-Sans-Papiers-Appel-30 mai :

    Les collectifs de sans-papiers et de résidents des foyers :

    CISPM, CSP59, CSP75, CSP Paris 20, CSP93, CSP95, CTSP Vitry, Collectif Schaeffer d’Aubervilliers, COPAF, Droits Devant !!,

    La Marche des Solidarités,

    Et :

    Ah Bienvenue Clandestins !, ACDA, ACDR, ACORT, ACTIT, ADTF, AFD International, AFJD, AMDH Nord/France, AMDH-Paris/IDF, AMF, ANC, ANVITA, APARDAP 38, APCV, APICED, Assemblée antiraciste Paris 20, ASIAD, ASTI de Petit-Quevilly, ASTI de Romans, Association Les Oranges, ATMF, Attac, Attac 35, Attac Strasbourg, autremonde, Bagagérue, BAN, Baobab, BDS France Paris, CADTM-France, CAPJPO-EuroPalestine, CEDETIM, Cercle de silence Hazebrouck, Chemins Pluriels, CIBELE, Cimade 35, Cisem 38, CIVCR, CNAFAL, CNT-FTE, CNT-Solidarité ouvrière, COBIAC Liban, Collectif 10 novembre contre l’islamophobie, Collectif 20e Solidaire avec les migrant.e.s, Collectif Bienvenue MigrantEs 34, Collectif de Défense des Services Publics et des Droits Sociaux Choisy-Thiais-Orly, Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue », Collectif Ni Guerre Ni Etat de Guerre, Collectif Palestine en Résistances, Collectif « Pays Viganais Terre d’Accueil », Collectif Réfugiés du Vaucluse, Collectif Romeurope du Val Maubuée, Collectif de soutien aux réfugiés en Ariège, Collectif de soutien aux Sans-papiers du Trégor, Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es, Collectif Vigilance pour les droits des étrangers Paris 12e, Comité Antiracisme de Gérardmer, Comité de solidarité avec grèves et résistance, Comité de Vigilance sur le Droit des Etrangers de Montbéliard, Compagnie NAJE, CORENS, CRLDHT, Décoloniser les arts, DAL, DIEL, DNSI 67, DNSI 86, Ecodrom93, Ecole Thot, Emancipation Lyon-69, Emancipation tendance intersyndicale, Ensemble !, Etats Généraux des Migrations de Rouen, EELV Paris 18, ETM 31-46, FASTI, Femmes Egalité, Femmes Plurielles, Filles et Fils de la République, Fondation Copernic, Fondation Frantz Fanon, FI Paris 17, FTCR, FSU35, FUIQP, Gasprom-Asti de Nantes, GAT réfugiés migrants FI 35, Générations Solidaires, Gilets Jaunes Loiret 45, GISTI, Groupe Logement du 14 octobre-Rennes, ICARE 05, Identité Plurielle, inFLEchir, La Conquête du Pain, La convergence des loutres, La Poule aux Yeux d’or, La Révolution est En Marche, L’Auberge des Migrants, Le paria, Les lanceurs de tuiles, LDH Châtellerault, LDH 70, LDH Paris 18, Maison Internationale de Rennes, MAN fédéral, Modus Operandi (Grenoble), MRAP, MRAP de Lille, MRAP du Vaucluse, Mouvement Utopia, NPA, OCML-VP, Palestine 13 (AFPS), Parti des Travailleurs (Tunisie) – section France, Pas d’enfants à la rue à Valence, Pas Sans Nous 49, PCF Rennes, PCOF, PEPS, PG Paris 17, PG Paris 18, PIR, Planning Familial 35, Réseau Foi & Justice Afrique Europe, Réseau Ritimo, Revue d’Etudes Décoloniales, REMCC, RESF 69, RESF bassin minier 71, Roya Citoyenne, RUSF Paris 1, RUSF Paris 8, RUSF 34, SKB, SMG, SNUASFP-FSU, SNPES-PJJ/FSU, Section CGT-Cité Nationale de l’Histoire de l’immigration, Solidaires Etudiant-e-s, Solidarité et Langages de Valence, Stop Précarité, SUD Culture, SUD Education 92, SUD Industrie IdF, SUD Protection sociale 93, Sun of Soudan, Survie, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, TadamunExil 70, TPC Maison Solidaire, Tous Citoyens !, Tous Migrants, UD Solidaires Val de Marne, UCL, UJFP, UJR, Union Syndicale Solidaires, United Migrants, UNRPA, UPML, UTAC, Un Toit c’est Un Droit Rennes, ZEMBRA Echo, ZSP18…

    Appel unitaire paru sur Mediapart le 28 avril 2020


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    1er mai : Pour Le Pen la protection, pour les autres la répression !

    04 Mai 2020

    Ce vendredi se déroulait un 1er Mai dans une ambiance jamais vue. Privé des grands rassemblements qui traditionnellement commémorent les luttes du mouvement ouvrier et leur caractère international. Le mouvement social a fait preuve, partout dans le monde, d’ingéniosité dans les multiples formes de mobilisations. Alors qu’en région parisienne les rassemblements étaient interdits par la police, le Rassemblement national a pu tenir sa cérémonie habituelle devant la statue de Jeanne d’Arc.

    En France, toutes manifestations, même minimes, était interdites. Si beaucoup de personnes ont choisi de montrer leurs convictions via différentes formes alternatives (banderoles, pancartes, collages, manif virtuelle etc.), certain·es ont tout de même tenté de se rassembler physiquement (en gardant la distanciation physique de rigueur !), dans plusieurs dizaines de villes. Ce fut le cas sur la place de la République à Paris et dans bien d’autres villes encore (Aix-en-Provence, Guingamp…). À Montreuil (93), une assemblée générale d’habitants et d’habitants avait choisi une apparition collective publique à laquelle l’UCL s’est jointe. La police l’a empêché. Un peu plus tôt, la Brigade de solidarité populaire de la ville organisait une distribution de légumes gratuite : elle a été interrompue et dispersée par la police, avec amendes à la clef.

    Pourtant il semble bien qu’une fois encore ce déchaînement sécuritaire soit différencié : au même moment, dans les quartiers bourgeois de Paris, Marine Le Pen et son acolyte du Rassemblement national Jordan Bardella étaient en liberté. Ils rendaient officiellement l’hommage traditionnel à Jeanne d’Arc si chère à toute l’extrême droite française. Là, point de matraques, point d’amendes. Le duo a pu tranquillement tenir sa cérémonie sous l’œil de policiers en civil protecteurs, et des caméras de BFM-TV. Ainsi d’un côté, la distribution gratuite de nourriture est interdite et réprimée, de l’autre les parades de l’extrême droite sont autorisées, filmées, protégées.

    S’il en était besoin, voici encore une preuve de la bienveillance affichée publiquement des pouvoirs publics vis à vis de l’extrême droite. Car nous n’imaginons pas une seule seconde que M. Castaner et son sous-fifre, M. Lallement, aient pu ne pas avoir vent en amont de cette mise en scène réalisée au mépris des règles du confinement. Cependant, comment s’étonner, quand le gouvernement réaffirme chaque jour sa dérive autoritaire, et que sa police dans les quartiers populaires met en acte les slogans de l’extrême droite sans être inquiétée ?

    Ce traitement différencié entre les « premiers de cordée » et les plus précaires, jeunes des quartiers populaires en tête, entre le mouvement social et les xénophobes, renforce au contraire notre détermination, notre motivation à organiser en actes la solidarité de classe et l’autodéfense populaire dans cette crise.

    L’union communiste libertaire réaffirme sa solidarité aux côtés de celles et ceux qui luttent et subissent la répression d’État et les attaques fascistes. Les mauvais jours finiront !

    La commission antifasciste de l’UCL le 4 mai 2020



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    Les enfants, victimes invisibles du confinement

    04 Mai 2020

    Les conditions de vie des enfants ont considérablement été impactées par le confinement, sans qu’ils et elles aient la possibilité de témoigner de leurs impressions, de leurs ressentis, et souvent sans pouvoir communiquer avec d’autres personnes de leur âge sur leur vécu. Hors des radars des détections de violence, relégué·es au second plan des aides allouées par l’État, soumis·es encore plus que d’habitude à l’autorité adulte les enfants sont isolé·es et peu pris·es en compte dans cette crise sanitaire. Pourtant, les conséquences du confinement sur les enfants sont bien réelles.

    Avec le confinement, les enfants demeurent en famille de façon permanente et sont sources de frustrations pour les parents, ce qui crée un climat de tension élevé. On peut le mesurer à travers les moqueries et les blagues les plus crues sur la torture des enfants, les discours plus violents à leur encontre qu’à l’habitude dans les discussions entre collègues ou sur les réseaux sociaux. Ces tensions se traduisent par une augmentation des violences sur les enfants qui deviennent les victimes du confinement.

    Les difficultés provoquées par les enfants sont en lien direct avec leurs besoins spécifiques qui ne peuvent pas être respectés, notamment en termes d’accès à l’extérieur ou d’activité physique. La taille des logements, le nombre d’habitant·es, l’accès à un jardin ou une cour, ou si un contrôle policier systématique et violent leur interdit l’accès à l’extérieur, influencent beaucoup le vécu du confinement. Les diverses situations sont révélatrices des inégalités économiques et racistes.

    Il faut également souligner que la perte de relations avec les pairs, surtout pour les plus jeunes enfants, peut-être très pesante pour beaucoup d’enfants coupé·es de leur vie sociale.

    La continuité pédagogique n’est pas pédagogique pour tout le monde

    En décidant d’instaurer la « continuité pédagogique », Jean-Michel Blanquer s’est appuyé principalement sur les ressources numériques, demandant une adaptation au pied levé des enseignant·es, des parents et des élèves. Ces derniers et dernières n’ont pas toujours accès à la parole et n’ont pas d’interlocuteur·trice à qui faire part de leurs éventuelles difficultés. Or, le confinement et la pseudo continuité pédagogique font ressortir les inégalités de classe entre les enfants. La fracture numérique est bien réelle et met certain·es enfants dans l’impossibilité d’avoir accès aux cours, faute d’un accès internet. Le transfert de la supervision des enseignant·es aux parents est également un facteur d’exclusion et d’inégalités, car les parents continuent à travailler à l’extérieur ou en télétravail, et nombre d’entre eux ne maîtrisent pas suffisamment la langue française. Les taux de décrochage scolaire sont ainsi alarmants, et plusieurs enseignant·es témoignent de chiffres largement supérieurs à ceux annoncés par le gouvernement.

    L’école à la maison est aussi un facteur de stress supplémentaire pour les parents, augmentant les risques de violences envers les enfants. À cela s’ajoute que pour de nombreuses filles, il est exigé qu’elles participent au travail domestique comme la préparation de la nourriture, le ménage et l’éducation des petits frères et sœurs, ce qui accroît encore les inégalités de genre.

    Une augmentation des violences

    Les violences intrafamiliales sont en très nette augmentation depuis le début du confinement. Cela concerne bien évidemment les violences conjugales envers les femmes, mais aussi les violences envers les enfants, les deux étant d’ailleurs fortement corrélées.

    Enfermé·es avec leurs familles, les enfants n’ont plus aucune stratégie d’évitement possible face aux violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Les professionnel·les de l’Éducation nationale et des structures de la petite enfance qui sont, en temps normal, les premières informatrices et informateurs des services de protection, mais aussi les entraîneurs et entraîneuses sportives, les personnels d’activités extra-scolaires, n’ont plus aucune visibilité sur les enfants, qui sont donc privé·es de toute observation et aide extérieure. Dans les faits, les appels au 119, « Allô enfance en danger », ont augmenté continuellement chaque semaine depuis le début du confinement, alarmant l’Unicef et NousToutes, qui ont lancé la campagne #EntendonsLeursCris sur les violences intrafamiliales. En troisième semaine du confinement ces appels ont grimpé à +53 % par rapport à la première semaine. En attendant le décompte possible de l’ensemble des victimes, le nombre d’appels urgents au 119, dont ceux nécessitant l’intervention immédiate de la police, a explosé de +60 % par rapport à la même période en 2019.

    Les filles et les enfants LGBTI sont singulièrement touché-es par ces violences intrafamiliales [1] , aucune mesure n’a été prise à leur égard dans la période alors que les associations féministes et communautaires voient leur activité réduite de par le confinement.

    Des violences faites aux enfants nécessairement sous-estimées

    Un dispositif de signalement de ces violences sur internet a également été mis en place, pour répondre aux besoins des enfants n’ayant pas la possibilité de s’isoler avec un accès téléphonique. Évidemment, nombre de filles et garçons qui subissent ces violences n’ont pas accès à internet, et les professionnel·les de protection de l’enfance craignent le décompte qui devra être fait à la sortie du confinement. Aujourd’hui, on estime que 52 000 enfants sont victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques quotidiennement en France. Enfermé·es avec leurs bourreaux, invisibles derrière les murs, plusieurs enfants sont déjà mort·es depuis le début du confinement. D’autres ont été mis·es à la rue par leurs parents. Ces violences sont inacceptables et nous dénonçons à la fois la domination patriarcale et adulte qui les rend possibles et le manque de moyens pour les signaler et les prendre en charge.

    Protection de l’enfance et confinement, l’équation impossible

    Beaucoup d’associations ont fermé pendant le confinement, rendant les parcours d’aide à l’enfance parfois très compliqués à mettre en place. Les professionnel·les de la protection de l’enfance n’ont même pas été considéré·es comme prioritaires pour la distribution des masques et des solutions hydroalcooliques, leur demandant d’intervenir parfois au mépris de leur propre santé. Sur les 350 000 enfants concerné·e·s aujourd’hui par les services de protection de l’enfance, plus de 80 000 sont aujourd’hui placé·es en foyer ou en logements autonomes. Les difficultés propres au confinement y sont encore exacerbées, et le sous-effectif ainsi que le manque de moyens financiers déjà criant en temps normal, rendent la situation explosive pour les enfants comme pour leurs éducateur-ices [2].

    Nous pensons important de considérer les enfants comme des sujets à part entière ayant des besoins propres. Outre la nécessité, comme tout à chacun·e, de dormir, boire, manger, etc., les enfants ont aussi besoin de communiquer, d’apprendre, d’explorer, de bénéficier d’un cadre sécurisant et affectivement, d’être apprécié·es et respecté·es. L’impact de ce confinement sur les enfants n’est pas anodin tant leurs droits et leurs besoins élémentaires sont bafoués. Cette situation doit nous permettre de renforcer notre attention et notre écoute, et non de faire des enfants les bouc-émissaires d’une situation que personne n’a choisi.

    Union communiste libertaire, le 3 mai 2020.

    [1] Défenseur des droits, Étude sur les violences intrafamiliales : les filles et les jeunes lgbt sont les plus touchés, 24/04/20.

    [2] Libération tribune, Refusons que la protection de l’enfance soit sacrifiée dans la lutte contre la pandémie, 23/04/20.

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