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Monde du travail – Page 2 – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Monde du travail

  • Du travail social à la fabrique de la précarité

    Du travail social à la fabrique de la précarité

    11 Mar 2022

    Le CAASOS organise un débat à la librairie La Mauvaise Réputation

    Le CAASOS, collectif d’Actrices et d’Acteurs du Social et des Oubliés de la Société, est en lutte depuis octobre 2021. Dans ce secteur, comme dans ceux de la santé et de l’éducation, les professionnel-les et les publics qu’il-es accompagnent subissent à différents niveaux, la fabrique massive de la précarité. Le collectif tente de dénoncer les stratégies de mise en concurrence de la misère et les effets d’épuisement des professionnel-e-s. Il s’organise pour activer des solidarités de classe et exiger des moyens à la hauteur des besoins.

    Mobilisation des travailleurs sociaux à Montpellier 01.02.22 – CAASOS

    Mobilisation des travailleurs sociaux à Montpellier 01.02.22Qu’est-ce que le collectif des CASSOS ?

    La Boussole #06 – Le collectif CAASOS Montpellier | Ausha

    Cyril Farnier propose des émissions thématiques sur fond d’accompagnement des personnes en situation de précarité. Accès aux sports, à la culture et la citoyenneté. Initiative de travailleurs sociaux exerçant dans le secteur associatif de la cohésion sociale. Cette émission est aussi salutaire qu’unique sur la bande FM.

    Par Groupe Un Autre Futur Local Luttes Sociales Monde du travail
  • Notre prochain vendredi féministe du 4 mars

    Notre prochain vendredi féministe du 4 mars

    26 Fév 2022

    Présentation de notre brochure fédérale :  » Quand les femmes se lèvent, le peuple avance ! Enjeux de la syndicalisation des secteurs féminisés « .

    Une brochure de la commission travail et de la commission antipatriarcat de l’UCL avec la présence en visio des auteur-e-s.

    « 4 millions de travailleuses, une force sans laquelle la classe ouvrière ne peut vaincre » . Au début des années 60, la commission-femme de la CGT donnait le ton pour lancer son congrès. 60 ans plus tard, le slogan reste malheureusement de mise. « 14 millions de travailleuses, une force sans laquelle le syndicalisme de classe et de masse ne peut vaincre » en serait la version actuelle.

    Ce slogan résume à lui seul la situation, sans compter que sur ces 14 millions de travailleuses en France, la moitié est concentrée dans 10 professions dont les caractéristiques sont liées à s’occuper et à servir les autres. Caissières, vendeuses, assistantes maternelles, secrétaires, infirmières, agentes d’entretien, aides-soignantes, aides à domicile, enseignantes, animatrices en milieu scolaire, AESH, éducatrices de jeunes enfants, assistantes sociales, sages-femmes, auxiliaires de puériculture, etc.. Reproduisant, dans le milieu du travail, le patriarcat en dehors du travail, ces travailleuses s’occupent aussi des parents âgés, des enfants, du conjoint ou du compagnon, et de l’entretien du logement.

    La Covid 19 et les confinements ont démontré, sans contestation possible, que sans leurs activités, la société ne peut fonctionner. Mais cette réalité ne vaut pas qu’en présence d’un virus, elle vaut chaque jour, partout dans le monde. Et pourtant, ces métiers sont ceux où la précarité et les bas salaires sont majoritaires. Surexploitation et violences faites aux femmes, capitalisme et patriarcat marchent main dans la main, c’est une alliance criminelle.

    Mais les travailleuses ne sommes pas des victimes. Toute l’histoire du monde du travail montre que qu’elles n’ont jamais accepté cette situation. Toute cette histoire est riche de nombreuses luttes, de grèves victorieuses et de droits si durement gagnés, et si chèrement payés. Une histoire encore bien trop méconnue. Une histoire qu’il faut continuer à écrire aujourd’hui même.
    Les travailleuses ont aussi construit et fait vivre le syndicalisme de lutte. Sans lui, rien ne serait possible pour changer notre situation collective. Mais sans les travailleuses, il disparaîtrait. La culture
    machiste y prédomine encore, et maintient un sentiment d’infériorité des femmes syndiquées. Il ne tient pas compte des réalités de nos métiers et du travail gratuit que nous fournissons dans la famille.
    Notre syndicalisme de lutte ne s’est pas complètement détaché de l’idéologie patriarcale.
    Aucune fatalité à cela. En se syndiquant massivement, les travailleuses changerons cette situation.
    Et bien vite nous constaterons la grande peur des capitalistes et de L’État qui nous oppriment.

    Créer un réseau ou une coordination de féministes syndicalistes n’est-il pas alors d’actualité ?

    Rendez-vous à 19h à la librairie La Mauvaise Réputation (20 rue Terral, quartier St Anne à Montpellier) – Jauge à 30 personnes, masque obligatoire.

  • Mobilisation des AESH : la lutte contre la précarité se construit au sein de l’Éducation Nationale

    Mobilisation des AESH : la lutte contre la précarité se construit au sein de l’Éducation Nationale

    22 Oct 2021

    Nous avions annoncé dans notre agenda la journée de mobilisation nationale des AESH (accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap), personnel essentiellement féminin et hyper précaire de l’Éducation Nationale.

    Même si rien de concret n’a été gagné, cette mobilisation a été une réussite à l’échelle nationale et confirme la construction d’un rapport de force au sein de l’Éducation Nationale sur les questions de précarité. Organiser et soutenir les AESH était un impératif que l’ensemble des syndicats a tardé à construire. Depuis un an maintenant la situation est heureusement en train de changer grâce à la combativité des AESH et un travail militant syndical réel, suivi et sérieux organisé autour de l’arc SUD éducation / FSU / CGT éducation / FO / SNALC. Même si largement insuffisantes, ce travail a permis de maigres avancées en fin d’année scolaire dernière, elles ne valent que par la leçon qu’on doit en tirer : on peut gagner des choses en se battant collectivement !

    À Montpellier autour de 250 personnes se sont rassemblées ce mardi 19 octobre sur la Comédie avant de manifester jusqu’au rectorat dans une ambiance déterminée. Même si nous ne disposons pas de chiffres précis, la grève des AESH a existé et a été visible ; dans de nombreuses écoles partie ou totalité des AESH ont participé à la mobilisation. La grève des enseignant·e·s est restée modeste mais n’a pas été marginale. Les initiatives de caisse de grève en solidarité aux AESH se sont multipliées.

    Il y avait également un appel à la grève des AED (Assistant·e·s d’Éducation, jadis appelé·e·s les « pions »). Celui-ci, mal annoncé, a très peu pris car le mouvement, important l’an dernier, est en phase de reconstruction. Mais les convergences semblent possibles car sur des trop rares situations locales, lorsque le boulot de mobilisation a existé, il a été payant. Au collège des Escholiers de la Mosson, où il y a une section SUD Éducation nombreuse et dynamique, la vie scolaire a été fermée, et durant la matinée un piquet de grève a réuni AESH, AED et enseignant·e·s

    Globalement cette journée offre des perspectives. Elle confirme que quand le travail militant est fait, on arrive à mobiliser sur les questions de précarité et à organiser la solidarité et le soutien financier aux grévistes les plus mal loties. Elle confirme également la nécessité de se saisir de l’outil syndical pour organiser la résistance et la solidarité de classe. De plus en plus d’AESH et d’AED se syndiquent, plusieurs AESH ont d’ailleurs fait les prises de parole pour leur syndicat (SUD, FO, FSU), fait aussi inédit qu’encourageant.

    Quelques articles pour en savoir plus ci-dessous.

    Article du Poing : https://lepoing.net/de-mal-en-p-i-a-l-pour-les-eleves-les-plus-fragiles-leurs-accompagnateur-ices-en-greve-et-en-manif-a-montpellier/

    AESH en grève ce mardi à Montpellier : « J’adore mon métier mais c’est un désastre ! »

    Les AESH dénoncent une situation de plus en plus précaire, au détriment des élèves. « Cela fait six ans que je suis AESH. J’adore mon métier mais c’est un désastre, explique Lætitia Marcos. C’est une relation directe avec l’enfant, en classe, on est vraiment dans l’aide humaine. Mais les conditions ne sont plus tenables ».


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    Interview sur la lutte gagnante du collège des Escoliers de la Mosson

    09 Nov 2020

    Le groupe de Montpellier de l’Union Communiste Libertaire a interviewé Victor, syndicaliste à Sud Education qui a participé à la lutte gagnante des personnels du collège des Escholiers de la Mosson qui se sont débarrassés de leur chef.

    En tant que libertaires, c’est important pour nous dans la période un peu difficile que nous traversons de populariser :

    – qu’il existe des luttes gagnantes, qu’il ne faut pas baisser les bras mais au contraire s’organiser ; et c’est valable dans tous les secteurs professionnels et de la société

    – que les luttes autogérées et déterminées sont le meilleur moyen pour faire reculer l’arbitraire patronal et hiérarchique. Qu’un collectif ça se construit mais aussi que l’outil syndical, quand on se l’approprie et qu’il est au service de la lutte, est un appui déterminant qu’il faut faire vivre.

    Merci donc à Victor de nous avoir livré les clefs de cette lutte qui finit bien.

    La musique utilisée est de Monsieur Jack dont vous pourrez trouvez la chaîne ici : https://www.youtube.com/channel/UCzs9Ks0Xe3UOERjFErzRZ8w


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    Métro, boulot, tombeau : le nouveau confinement

    01 Nov 2020

    La situation sanitaire que nous vivons actuellement est dramatique. Pire qu’au printemps, des milliers de personnes mourront ou garderont des séquelles graves de leur infection au coronavirus, sans compter celles qui ne pourront pas être prises en charge pour d’autres pathologies. Cette crise sanitaire est doublée d’une crise sociale avec l’augmentation des licenciements. Comme si aucune leçon n’avait été tirée du précédent confinement, Macron annonce le 28 octobre un reconfinement qui n’en est pas un mais plutôt un couvre-feu de la vie sociale.

    Afin de permettre aux capitalistes de continuer à s’enrichir, le confinement est désormais travaillé. D’un premier confinement, où de nombreuses activités économiques non-essentielles avaient été stoppées (mais pas toutes! des patrons continuaient à faire venir les salarié·es pour fabriquer des voitures…), c’est désormais toutes les personnes essentielles à la santé du porte-feuilles des capitalistes qui doivent bosser.

    Ainsi, certain⋅es d’entre nous continuerons de s’entasser dans des transports en commun bondés matin et soir. La situation ne sera pas la même pour tous et toutes : ce sont les classes populaires qui se retrouvent en première ligne de la pandémie.

    Entre la mise en danger constante à l’école et au travail, la gestion catastrophique du gouvernement de l’épidémie, la multiplication des licenciements et l’intensification de la crise économique, la fin de l’année 2020 s’annonce particulièrement sombre.

    Le confinement des sociabilités

    Si un confinement s’avérait inévitable pour limiter la propagation du virus devenu incontrôlable, non seulement cette mesure aurait pu certainement être évitée par une meilleure gestion du déconfinement mais en plus elle arrive avec deux semaines de retard et ne fait que mettre à nouveau en lumière l’idéologie mortifère du gouvernement.

    Ce faux confinement s’inscrit parfaitement dans la logique des précédentes mesures de l’État qui choisit de sauver l’économie au mépris de la santé et du bien-être de la population et sacrifie nos sociabilités.

    Alors que les lieux d’études et les entreprises sont des foyers de transmissions avérés, le gouvernement persévère à vouloir les maintenir ouverts sans mettre en place des protocoles sanitaires applicables.

    Une gestion autoritaire désastreuse de la crise sanitaire

    Aucun bilan n’a été tiré de la première vague : encore une fois oublié⋅es, les précaires (personnes sans domicile, travailleuses et travailleurs pauvres, les bénéficiaires du RSA, les étudiant.es salarié.es, chômeurs et chômeuses) se retrouvent seul⋅es face au virus.

    Comme au printemps, l’État est surpris par la crise. Les suppressions de postes et de lits de la dernière décennie se font durement sentir et l’Hôpital est à nouveau débordé sans qu’aucune ouverture de lit ou nouveaux recrutements en urgence n’aient été mis en route au cours de l’été pour anticiper la deuxième vague.

    Désormais notre vie sociale se limite au travail : l’État nous prive de notre liberté et en profite pour nous imposer des contrôles policiers. Encore une fois les contrôles s’effectueront davantage dans les quartiers populaires que les quartiers aisés. Et dans un climat d’attaques terroristes et d’intensification du racisme d’État et d’intensification du climat islamophobe, il est à craindre qu’il y ait encore plus de violences policières que lors du dernier confinement.

    Nous n’avons rien à attendre de l’État. Ce n’est pas à nous de payer les frais de cette crise dont les capitalistes et les États ont profité pour nous saigner davantage.

    Nous demandons que les capitalistes paient le coût de nos salaires : zéro licenciement pendant cette crise sanitaire. Les hôpitaux seront rapidement surchargés : socialisons et réquisitionons les cliniques. Sur les lieux d’études, au travail par le biais de la syndicalisation, dans la rue avec les brigades de solidarités, dans les immeubles en activant des solidarités directes, c’est à nous de nous mobiliser au plus vite pour lutter contre cette crise sans précédent.

    Union communiste libertaire, le 31 octobre 2020



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    Grève victorieuse au collège des Escholiers de la Mosson : la lutte paie !

    14 Sep 2020

    Ça y est à l’issue du 6ème jour de grève, les personnels en lutte des Escholiers de la Mosson ont obtenu le départ de leur Principal (voir pour précisions : https://www.sudeducation34.org/spip.php?article1421 )

    Bravo à elles et à eux pour cette lutte exemplaire. Dans un moment où le fatalisme est trop souvent répandu, cette lutte montre qu’on peut gagner, que la soumission et l’arbitraire hiérarchique peuvent être battus en brèche.

    Il est important de tirer des enseignements de cette lutte victorieuse, pour la reproduire ailleurs. Pas de recette miracle mais des « indépassables » :

    • D’abord bâtir un collectif qui décide en Assemblée Générale de la menée de la lutte. Ce préalable ne se décrète pas et se construit bien en amont du déclenchement de la grève ; cette lutte est un processus de 2 ans, où la lutte de cet hiver contre la « réforme » des retraites a beaucoup compté … la lutte nourrit la lutte. La grève a été menée par les grévistes, mais ils ont su s’entourer du soutien et de l’appui d’organisations syndicales (en particulier Sud éducation 34), toujours dans le respect de la souveraineté des AG.
    • Ensuite, assumer le rapport de force avec la hiérarchie, ne pas se contenter de promesses et être déterminé-es pour faire aboutir les revendications élaborées collectivement.
    • Élément incontournable : se doter d’une caisse de solidarité pour donner confiance aux plus réticent-e-s et permettre la participation à la grève des plus précaires ; ainsi des personnels non enseignants et précaires ont pu être grévistes, la caisse de solidarité leur donnant la priorité. Une caisse de solidarité permet aussi de populariser la grève et envoyer des signaux forts de détermination à la hiérarchie.
    • On pourrait citer d’autres éléments comme la construction d’un dialogue avec des parents d’élèves, pourtant craintif qu’une grève à la rentrée ne pénalise leurs enfants, l’utilisation des médias pour nourrir le rapport de force mais pas pour s’y substituer etc.

    Une hirondelle ne fait pas le printemps mais cette victoire fait du bien à toutes ceux et celles qui refusent l’arbitraire patronal. C’est un pas pour se réapproprier sa vie au travail, nous la plaçons dans la perspective de notre lutte d’une société sans hiérarchie ni inégalités !

    Groupe de Montpellier de l’Union Communiste Libertaire


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    Main-d’œuvre agricole : « détachée »… mais rivée à la misère

    16 Juin 2020

    Mardi 16 juin débute, à Arles, un procès intenté par des travailleuses et travailleurs détaché·es marocain·es et espagnol·es contre l’entreprise espagnole de travail temporaire Laboral Terra et sept entreprises employeuses de main-d’œuvre en France. Ce procès doit permettre de mettre en lumière la question des travailleuses et travailleurs détachés.

    En 2017, le ministère de l’Agriculture comptabilisait plus de 67 000 travailleuses et travailleurs détaché·es, embauché·es soit directement par les exploitations agricoles soit via des entreprises de travail temporaire. La loi stipule que les conditions d’embauches doivent être conformes à la législation du pays d’accueil (salaire minimum, temps de travail, congés payées, etc.). Or, la réalité est tout autre. En 2019 l’Inspection générale du travail en a fait une cible prioritaire dans la lutte contre les fraudes.

    En témoigne ce procès d’Arles, qui fait suite à une plainte déposée en 2017 par des travailleuses et travailleurs détachés. Dénonçant des conditions de travail proches de l’esclavage, elles accusent les entreprises de «conditions de travail indignes, travail dissimulé et harcèlement moral et sexuel». En effet, beaucoup de travailleuses et de travailleurs sont ballotté·es d’exploitations en exploitations, entassé·es dans des logements insalubres, et n’ont aucune prise sur leurs contrats et travaillent du matin au soir sans réelle pause.Un lieu d’hébergement fermé après une visite de l’inspection du travail et des gendarmes. cc Reporterre

    Coronavirus et pénurie de main-d’œuvre étrangère

    Le 24 mars, à la suite du discours martial de Macron sur la crise du Covid 19, le ministre de l’Agriculture faisait appel à une «armée de l’ombre» de volontaires prêts à remplacer les 200 000 travailleuses et travailleurs saisonniers étrangers bloqués par la crise, et habituellement embauché·es à cette période. Pas de prérequis nécessaires, juste «des bras» pour «nos assiettes», comme le titrait la plateforme Wizifarm, lancée par la FNSEA avec le soutien de Pôle emploi et du ministère pour recruter ces «volontaires». Le ministère avait ensuite précisé que ces «volontaires» seraient payé·es, en plus du chômage partiel ou d’autres allocations déjà perçues.

    La plupart des gens ayant répondu à l’appel étaient des salarié·es ou de petites et petits entrepreneurs en grande difficulté économique, mais un certain nombre étaient des réfugié·es, des demandeuses et demandeurs d’asile ou des sans-papiers. S’il est indéniable que toutes ces personnes ont absolument besoin de travailler pour sortir de la misère, ces mesures étaient une manière d’entériner l’exploitation de main-d’œuvre bon marché dans le secteur agricole. Alors que le reste de la France se confinait, l’État n’hésitait pas à proposer aux plus démuni·es d’aller bosser dans les champs, sans protection sanitaire particulière. De la chair à canon pour un État «en guerre».

    Beaucoup de demande, peu d’offre en réalité

    Mais la grande opération a tourné court. Jusqu’à 280.000 personnes ont candidaté sur Wizifarm [1], mais l’offre d’emplois a, en contrepartie, été dérisoire. Au 14 juin, Wizifarm n’en proposait que… 408. Car les exigences des grandes exploitations agricoles sont précises : il ne suffit pas aux «volontaires» d’accepter des conditions de travail très dures (journées à rallonge, contrats saisonniers au rabais, travail physique répétitif et basse besogne, hébergement insalubre…), il faut aussi un savoir-faire, une connaissance des exploitations… des compétences en somme! Nombre d’exploitations ont préféré laisser pourrir leurs fraises ou leurs asperges plutôt que de changer de système d’embauche [2].

    À qui profite ce système?

    Pénurie de main-d’œuvre, mais pas d’offre d’embauche, perte de récoltes… Toutes ces aberrations sont la conséquence de l’agriculture industrialisée. Tout un pan de l’agriculture française répond aux critères de l’industrie, avec ses économies d’échelle et ses productions spécialisées impliquant des travaux répétitifs et nécessitant beaucoup de main d’œuvre saisonnière. Ces industries agricoles économisent sur la main-d’œuvre pour réduire leurs coûts et proposer des produits compétitifs sur le marché.

    D’autres exploitations, moins industrielles, se verront tout aussi soumises à cette concurrence des prix et choisiront, pour tenter un équilibre économique fastidieux, d’avoir recours à cette main-d’œuvre bon marché. Une solution de facilité pour survivre dans une économie productiviste. Ce mécanisme est en réalité le pendant d’un système agricole soumis à la spéculation et au bon vouloir des investisseurs et des actionnaires.La spécialisation des cultures implique le recours à un travail répétitif, et le recrutement ponctuel de masses de précaires. cc Mars-info

    D’autres solutions existent

    Pour contrer cette logique capitaliste, garantir des revenus et des conditions de travail décents aux travailleuses et travailleurs de la terre, qu’ils soient paysans ou salarié·s, est une priorité. Cela passe par la lutte pour la récupération des terres usurpées par les industries de l’agriculture dans le monde, afin que les paysannes et paysans puissent produire une nourriture locale et de qualité, sans dépendre des marchés mondiaux. Limiter au maximum le salariat et donc l’exploitation de la force de travail d’autrui ne pourra se faire que par l’installation massive de paysannes et de paysans sur de petites unités productives, et par la garantie de leurs revenus à travers des produits vendus au prix juste. Prix justes accessibles au plus grand nombre… en somme l’abolition du capitalisme!

    Groupe de travail Agriculture de l’UCL

    Illustration : peinture de Cynthia Vidal

    Pour aller plus loin :

    [1] Chiffre communiqué par La France agricole au 22 avril 2020.

    [2] «Appel à travailler dans les champs : “Tout est fait pour maintenir un système qui précarise et appauvrit”», Bastamag, 17 avril 2020.



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    Métallurgie : Changeons d’air, socialisons Luxfer !

    19 Mai 2020

    L’usine Luxfer de Gerzat (Puy-de-Dôme) était, jusqu’à sa fermeture en mai 2019, la seule dans l’Union européenne à produire des bouteilles d’oxygène médical. Malgré la crise sanitaire et le long combat des salariés contre la fermeture du site, l’État refuse toujours de nationaliser l’entreprise. Face aux appétits capitalistes et à l’incurie des pouvoirs publics, la socialisation de ­l’entreprise sous contrôle des travailleurs est une nécessité.

    Malgré le refus gouvernemental de réquisitionner Luxfer, Axel Peronczyk, délégué CGT de l’usine, ne désarme pas : « Pour nous la lutte continue. Elle ne s’est jamais arrêtée depuis l’annonce de la fermeture de l’usine en novembre 2018. On ne lâchera pas l’affaire, on tient à cette usine et à un savoir-faire unique qui nous rendait fier. J’espère que ces refus seront les derniers. ».

    Réputées pour leur légèreté et leur résistance, on retrouve ces bouteilles d’oxygène dans les ambulances, les camions de pompiers, les hôpitaux ou encore dans les maisons de retraite dans le cadre de l’assistance respiratoire et de l’oxygénothérapie. C’est un produit de première nécessité pour le secteur médical, particulièrement en situation de pandémie.

    Une pénurie serait catastrophique. Cela ne semble toutefois pas émouvoir le gouvernement, qui ferme la porte à toute possibilité d’une reprise sous capitaux publics, alors que les savoir-faire humains et techniques sont encore là. C’est ce même gouvernement, à travers le ministère du Travail, qui décida en 2019 de valider le motif économique prétexté par la direction pour fermer l’usine, passant outre les avis de l’Inspection du travail et de la Direction générale du travail.

    Un cas d’école sur l’irrationalité capitaliste

    Le cas de l’usine de Gerzat illustre, à lui seul, l’irrationnalité du système capitaliste et l’impasse dans laquelle il nous mène. Fleuron du groupe Luxfer – qui en avait fait l’acquisition en 2007 –, réputé pour la qualité de ses produits et l’existence d’un centre de recherche, le site de Gerzat était particulièrement rentable au point d’être la deuxième usine la plus profitable du groupe, avec une année 2017 record en termes de bénéfices (+55%). Cela n’a toutefois pas suffit pour rassasier les appétits des actionnaires du groupe Luxfer, représentants de fonds d’investissement gérant plusieurs centaines de milliards d’actifs.

    Axel Peronczyk résume ainsi les motifs de la fermeture de l’usine : « Le groupe Luxfer est en situation de quasi monopole sur le marché de la bouteille de gaz en aluminium. Sa stratégie pour faire encore plus de profit a été de prendre à la gorge tout le marché en créant une pénurie sur les produits haut de gamme afin de forcer les clients [pour la plupart liés à l’État…] à se réorienter vers ses produits bas de gamme à base d’acier, moins chers à fabriquer. Luxfer a alors monté de 12 % le prix de ces produits, afin d’augmenter encore ses marges. ».

    Un cas typique d’abus de position dominante, en théorie interdit, mais dans les faits inévitable : la formation de monopoles privés est inhérente à la logique capitaliste d’accumulation et de concentration des richesses. Elle se fait au détriment des salarié·s, du personnel médical et des patientes et patients – les bouteilles en acier ont une moindre durée de vie et peuvent dégrader le gaz contenu.

    Derrière la fermeture du site, de sombres calculs de l’actionnaire pour augmenter ses marges, au détriment de la qualité, et en abusant de sa position dominante sur le marché.

    Un projet de coopérative ouvrière

    Depuis bientôt deux ans, les ex-salarié·es n’ont pas ménagé leur peine pour maintenir l’activité et les emplois. Ils ont d’abord tenté de convaincre la direction de l’entreprise en jouant sur son terrain – chiffres et expertises à ­l’appui – pour lui démontrer qu’il était trois fois plus rentable d’investir dans la formation du personnel et dans de nouvelles productions l’argent qu’elle comptait dépenser pour fermer l’usine. Puis ils ont cherché un repreneur, sans succès, la plupart des repreneurs potentiels n’ayant pas l’envie ni les moyens d’affronter le géant Luxfer.

    Puis 55 ouvriers, beaucoup moins frileux, ont monté un projet de société coopérative. Chacun aurait mis de sa poche et le reste du capital nécessaire aurait été apporté par certaines collectivités locales et par le fond ­d’investissement de l’Union régionale des Scop Auvergne-Rhône-Alpes. Le projet était toutefois ardu puisque Luxfer leur interdisait de vendre sur 93% des marchés de la bouteille de gaz…

    Pour condamner définitivement tout projet de reprise, par un concurrent ou par les salarié·es, Luxfer a décidé, en janvier 2020, de casser l’outil de travail. C’était sans compter sur la combativité des ouvrières et ouvriers qui ont monté des barricades devant l’usine pour empêcher cette destruction (illégale) et pour empêcher, au passage, le déversement sauvage de milliers de litres d’huile industrielle qui auraient menacé la nappe phréatique…

    L’usine a été occupée pendant cinquante-trois jours, jusqu’au confinement du 17 mars. Les clés ont alors été remises par les salarié·es à la préfecture du Puy-de-Dôme qui a promis de « protéger » le site pendant cette période.

    La nationalisation, oui mais…

    Mais remettre les clés ne voulait pas dire déposer les armes. Les ex-salarié·es se battent aujour­d’hui pour que l’État nationalise l’usine et fasse redémarrer la production. C’est, de leur point de vue, le moyen le plus sûr pour « reprendre l’usine des mains de Luxfer » selon Axel Peronczyk. Et ils ne veulent surtout pas entendre parler pas de nationalisation temporaire, le temps d’injecter de l’argent public dans l’usine avant de la remettre entre les mains du secteur privé, comme cela arrive généralement avec les nationalisations !

    L’ensemble des structures syndicales de la CGT (fédération, confédération, unions interprofessionnelles) appuient les « Luxfer » pour faire avancer leur dossier de nationalisation définitive auprès du gouvernement. La gauche réformiste (LFI, PCF, PS) appuie cette demande à l’Assemblée nationale, avec parfois des accents protectionnistes et souverainistes.

    La nationalisation de l’usine aurait l’avantage de maintenir une production indispensable au système de santé. Mais elle ne saurait suffire. La nationalisation, ce n’est bien souvent que la propriété étatique, avec la continuité d’une gouvernance et d’un management capitalistes. L’exigence démocratique, c’est la socialisation, qui impliquerait que l’entreprise soit déclarée « bien commun » appartenant à la collectivité, et autogérée par les travailleuses et les travailleurs.

    Si on n’en arrive pas là, la reprise en main sous forme coopérative serait un premier pas, malgré les limites d’une telle expérience dans le cadre du marché. Elle appuierait l’idée d’un socialisme autogestionnaire organisant le travail sur des bases nouvelles, sans État-patron, en cohérence avec les besoins de la population. D’autant que l’utilité de la production n’est pas à démontrer (contrairement à 1939 où l’usine fabriquait des… obus !). Parce que le redémarrage de la production est possible et parce qu’il faut en finir avec les dirigeants politiques et économiques qui jouent avec nos vies, socialisons l’entreprise Luxfer !

    Dadou (UCL Clermont-Ferrand)


    D’AUTRES GÂCHIS INDUSTRIELS

    Luxfer est sous les feux de la rampe, mais d’autres entreprises utiles pour lutter contre la maladie sont en voie de fermeture.

    • En 2018, le groupe Honeywell a fermé son usine de fabrication de masques située à Plaintel (Côtes-d’Armor). Le site employait 300 ouvrières et ouvriers en 2010, elle tournait alors à plein régime suite à la crise du virus H1N1. L’État s’est désengagé, l’usine a été rachetée par Honeywell qui a enchaîné les plans sociaux avant de détruire les lignes de production. Le conseil régional envisage aujourd’hui de relancer la production sous forme de coopérative en faisant appel aux anciens salarié·es.
    • La multinationale finlandaise UPM veut revendre son usine de papier journal de Chapelle-Darblay, au sud de Rouen. Cette usine pourrait très bien évoluer pour produire des masques. Trois jours de grève ont eu lieu en janvier par crainte de licenciements.
    • A Lyon, Famar, sous-traitant de l’industrie pharmaceutique, est la seule usine en France produisant de la Nivaquine (à base de chloroquine), donnée à certains patients atteints de Covid-19. Elle emploie 250 ouvrières et ouvriers. Suite à l’arrêt de commandes par Sanofi, Merck etc., le groupe Famar a vendu ses usines, une partie a été rachetée par Delpharm, mais pas l’usine lyonnaise, qui n’aura plus de production en juillet. Le Sénat étudie sa nationalisation.
    • L’usine de matériel médical Peters Surgical, à Bobigny, a fait grève en octobre contre le licenciement de 60 des 134 salarié·es. Elle tourne aujourd’hui à plein régime, mais sans garanties pour la suite.

    Grégoire (UCL Orléans)



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    Travail et Covid 19 – Travailler à La Poste

    13 Mai 2020

    ÉPISODE 8 TEMOIGNAGE TRAVAIL ET COVID 19 : TRAVAILLER A LA POSTE LE BOULOT ? A NOS CONDITIONS !

    Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché …
    Voici le huitème témoignage audio d’une série, où des travailleuses et travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie. C’est nous sommes qui sommes exposé-e-s et qui connaissons notre travail, nous pensons donc que c’est à nous de décider des conditions d’exercice ou de reprise de notre boulot. A l’Union communiste libertaire, nous sommes persuadé-e-s qu’il ne faut laisser la main aux patrons et à l’État sur nos vies. A notre avis ces témoignages audio illustrent cette nécessité ! Bonne écoute !

    ÉPISODE 8 TEMOIGNAGE TRAVAIL ET COVID 19 : TRAVAILLER A LA POSTE LE BOULOT ? A NOS CONDITIONS ! by mattoulinianov

    Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché … Voici le huitème témoignage audio d’une série, où des travailleuses et travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie.


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    Témoignage Travail et Covid 19 – Travailler à la SNCF

    12 Mai 2020

    ÉPISODE 7 : TEMOIGNAGE TRAVAIL ET COVID 19 : TRAVAILLER A LA SNCF / LE BOULOT ? A NOS CONDITIONS !

    Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché …
    Voici le septième témoignage audio d’une série, où des travailleuses et travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie. C’est nous sommes qui sommes exposé-e-s et qui connaissons notre travail, nous pensons donc que c’est à nous de décider des conditions d’exercice ou de reprise de notre boulot. A l’Union communiste libertaire, nous sommes persuadé-e-s qu’il ne faut laisser la main aux patrons et à l’État sur nos vies. A notre avis ces témoignages audio illustrent cette nécessité ! Bonne écoute !

    ÉPISODE 7 : TEMOIGNAGE TRAVAIL ET COVID 19 : TRAVAILLER A LA SNCF / LE BOULOT ? A NOS CONDITIONS ! by mattoulinianov

    Elles et ils travaillent en crèche, en supermarché, dans l’enseignement, comme agricultrice, aide à domicile, cheminot, postier ou en supermarché … Voici le septième témoignage audio d’une série, où des travailleuses et travailleurs évoquent leur quotidien en temps de pandémie.

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