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C’est la stupeur et l’effroi qui nous frappent face à l’assassinat horrible d’un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.
L’UCL tient avant tout à exprimer ses condoléances à la famille de la victime, à ses proches, ses collègues et ses élèves.
Comment peut-on en arriver là? Comment un crime aussi atroce peut-il être commis par une personne de 18 ans, évoquant les pires crimes commis par Daech? Ces questions ne peuvent que tourmenter notre société.
La victime enseignait l’histoire-géographie en collège et avait présenté des caricatures de Charlie hebdo dans le cadre d’un débat en classe sur la liberté d’expression.
Cette liberté fondamentale, aucun meurtre, aucun attentat ne peut la remettre en cause et l’UCL y est viscéralement attachée.
Certain·es cherchent déjà à instrumentaliser ce meurtre et à entretenir l’amalgame entre la population de confession musulmane et le terrorisme djihadiste.
Nous ne laisserons pas ainsi fracturer et diviser la population. Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une spirale islamophobe qui ne profite qu’à celles et ceux qui prêchent la haine et la mort.
L’unité contre l’obscurantisme criminel ne se construira certainement pas côte à côte avec les racistes ou le gouvernement.
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Vendredi 2 octobre, Macron a présenté les grandes lignes du projet de loi à venir contre le «séparatisme» dont il est limpide qu’il s’agit d’une campagne islamophobe de grande envergure visant à stigmatiser encore davantage les personnes musulmanes ou assignées comme telles. L’UCL prendra part à toutes les mobilisations visant à combattre ce projet de loi islamophobe.
Vendredi 2 octobre, Macron a présenté les grandes lignes du projet de loi à venir contre le «séparatisme» dont il est limpide qu’il s’agit d’une campagne islamophobe de grande envergure visant à stigmatiser encore davantage les personnes musulmanes ou assignées comme telles.
Alors que les licenciements se comptent par centaines de milliers et que la crise sanitaire met à nu la destruction du système public de santé orchestré par les politiques capitalistes, c’est le «vrai séparatisme», celui des inégalités sociales et des discriminations, qu’il est urgent de mettre en accusation. C’est l’héritage du racisme colonial qu’il faut combattre.
Véritable festival de clichés islamophobes dignes d’un café du commerce réactionnaire, l’apothéose de ce discours aura été la dénonciation abstraite de chauffeurs de bus refusant les «tenues indécentes»… alors même que le ministre Blanquer se targue d’avoir un avis «républicain» sur la taille des jupes des lycéennes!
Pas un mot n’a été prononcé sur les attaques et dégradations de lieux de culte musulmans, pas un mot sur les agressions de personnes musulmanes, pas un mot sur les propos racistes et les incitations récurrentes à la haine raciale qui polluent les médias de grande écoute.
Par contre, depuis plusieurs mois le débat public est saturé par la dénonciation de ce prétendu «séparatisme». Des ministres en ont fait leur cheval de bataille principal, au premier rang desquels le sarkozyste Darmanin (toujours en poste alors qu’il est accusé de viol) se distingue.
Depuis plusieurs mois maintenant le racisme et la xénophobie ont pignon sur rue. Le semeur de haine Zemmour, en tête de gondole du racisme, multirécidiviste condamné, continue de déverser son poison.
Il est urgent de réagir et il faut saluer en ce sens la prise de position commune des organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, Unef et UNL du 25 septembre dénonçant ce projet de loi sur le séparatisme comme une volonté de diviser les classes populaires et une attaque de la laïcité telle qu’elle est définie par la loi de 1905. Plusieurs organisations aussi différentes qu’Attac, la Libre pensée, la LDH ou le Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie dénoncent la campagne sur le «séparatisme» menée par le gouvernement.
L’UCL quant-à elle prendra part à toutes les mobilisations visant à combattre ce projet de loi islamophobe.
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Dans son numéro du 27 août, l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles a fourni une nouvelle preuve particulièrement abjecte de son racisme. Un roman fiction plaçant la députée de la France Insoumise, Danièle Obono, réduite en esclavage, dessinée la chaîne au cou en illustration. Nous tenons à exprimer notre solidarité franche et antiraciste à Danièle Obono. Loin des hypocrites faussement indignés qui contribuent chaque jour par leur politique au racisme structurel que connait de notre société.
Danièle Obono est malheureusement une habituée des attaques racistes, et pas seulement de la part du journal d’extrême droite. Éditorialistes ou politiciens, ils sont nombreux à ne pas supporter qu’une femme noire fasse de la politique.
La une de Valeurs actuelles a soulevé à juste titre une grande indignation à laquelle nous nous joignons. Mais nous ne sommes pas dupes. Nous voyons clair à travers le jeu de celles et ceux qui distillent le venin raciste à longueur de journée et jouent aujourd’hui les républicains effarouchés. Faut-il rappeler qu’Emmanuel Macron avait accordé à Valeurs actuelles une longue interview en octobre dernier? Ou que les éditorialistes de ce même journal sont régulièrement invités sur les chaînes d’infos en continu pour y déverser leur discours réactionnaire et xénophobe?
Valeurs actuelles aime jouer les anti-conformistes victimaires. Pourtant comme bien d’autres médias français possédés par des milliardaires, Valeurs actuelles est un serviteur zélé des classes dirigeantes. Certes moins connu qu’un Bolloré ou un Niel, Iskandar Safa, le propriétaire de Valeurs actuelles, fait partie des 100 plus grosses fortunes de France!
Contre le torchon Valeurs actuelles et tous ceux qui propagent la haine xénophobe et réactionnaire, notre solidarité doit être sans faille.
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Le 9 août dernier, le président biélorusse sortant, Alexandre Loukachenko, a été «officiellement réélu», avec «plus de 80% des suffrages» pour son 6e mandat lors d’une élection grossièrement truquée. Mais depuis l’annonce de ces résultats connus d’avance, manifestations et grèves font tache d’huile.
Depuis 26 ans, Loukachenko dirige ce pays de l’ex-sphère soviétique d’une main de fer, en maintenant le système économique et bureaucratique issu de l’organisation soviétique, avec sa répression politique permanente par le biais d’un état policier omniprésent, persécutant les opposant.es et réprimant durement toute contestation. Cependant cette énième élection avec un résultat connu à l’avance semble avoir poussé à bout les classes populaires biélorusses. Depuis le soir du 9 août, le pays est secoué par d’immenses manifestations populaires, qui se sont amplifiées par une vague de grèves sans précédent dans le pays.
En dépit de l’intimidation de la principale concurrente à l’élection, obligée de fuir le pays, et malgré la répression policière très violente et des arrestations massives (près de 7 000 personnes arrêtées en quelques jours, plusieurs centaines de blessé.es, et officiellement deux morts), rien ne semble entamer la détermination d’une majorité de Biélorusses à vouloir un changement politique radical, pas même la menace agitée par Loukachenko d’une intervention du voisin russe.
A bas les impérialismes!
En effet, la Biélorussie, voisine de la Russie, est de par sa position, un enjeu stratégique pour les impérialismes occidentaux et russe. Si pour le moment, aucun des deux camps n’est intervenu autrement que par voie diplomatique, il est certain qu’un durcissement ou une amplification du mouvement populaire pourrait entraîner des interventions extérieures qui seraient forcément négatives pour lui. Tout comme en Ukraine en 2011, lors des événements de Maidan, les interventions impérialistes détourneraient les revendications légitimes des manifestant.es, qui sont pour le moment axées sur le départ du président et un changement de régime politique. Dans le contexte actuel, il est donc de la responsabilité des organisations révolutionnaires, et plus largement progressistes, en France et en Europe, d’apporter un soutien politique et matériel nécessaire, notamment en dénonçant toute ingérence étrangère dans le processus en cours, et en travaillant à soutenir directement le mouvement populaire biélorusse.
Nous refusons donc le chantage que peut agiter une certaine «gauche» lorsqu’elle dénonce dans ce mouvement une prétendue volonté de faire le jeu des puissances occidentales. Loukachenko n’est ni un anti-impérialiste, ni un anticapitaliste. Sa politique n’a été rien d’autre qu’un replâtrage d’une économie capitaliste d’Etat pour le maintien des privilèges de la bureaucratie qui la contrôle. Cette situation n’a nullement empêché une précarisation permanente des salarié.es tout autant que dans n’importe quel autre régime capitaliste. C’est le mouvement des travailleurs et des travailleuses, par son organisation dans la grève, qui aura la force d’obtenir les revendications démocratiques; et de créer les conditions d’un changement social autre que le néolibéralisme sans rétablir le capitalisme.
La classe ouvrière entre en action
Depuis le lundi 11 août, la contestation a pris un nouveau tournant. Des arrêts de travail massifs et spontanés ont démarré dans de nombreuses usines. Des appels à la grève générale ont été lancés et trouvent écho dans des usines comme BelAz (engins miniers et transports de marchandises) ou MTZ (automobile), qui regroupent à elles seules des dizaines de milliers de salarié.e.s. Cette vague de grève semble faire tache d’huile, et si elle concerne principalement le secteur industriel et les grandes entreprises d’État, elle ne semble pas s’y limiter pour autant.
Des assemblées générales sont tenues, des passerelles se font entre différentes entreprises mobilisées et les grévistes rejoignent les manifestations en cortège. Pour le moment, il ne semble pas que des revendications sociales émergent du mouvement de grève, le mot d’ordre principal reste clairement le départ de Loukachenko. Mais la spontanéité de ces grèves et leurs tendances à l’auto-organisation leurs confèrent un potentiel politique incroyablement précieux. Si la plupart des organisations syndicales sont inféodées à l’État et au pouvoir, il existe tout de même des petits syndicats indépendants malgré l’extrême répression, et le droit de grève très limité. C’est le cas du Congrès bélarusse des syndicats démocratiques (BKDP), qui appelle à «la création immédiate de comités de grève dans les entreprises» ainsi qu’à «créer un comité national de grève». Lundi 24 août plusieurs délégué.es de ces comités ont été arrêté.e.s. En face les directions d’usine tout comme les syndicats liés au pouvoir multiplient quant à eux les appels à la «paix civile» et au retour au travail, même s’ils sont obligés de condamner les violences policières et les arrestations massives face à l’ampleur de la colère populaire. Dans certaines entreprises les travailleurs et travailleuses ont exigé des prises de positions claires de ces syndicats et certaines sections en aurait d’ores et déjà claqué la porte! Cette action de la classe ouvrière mérite toute notre attention et soutien, elle porte peut-être en elle les germes d’une rupture politique plus large, anticapitaliste et anti-autoritaire.
Solidarité internationale!
Nous savons que nos camarades anarchistes révolutionnaires prennent une part importante dans le mouvement en cours, bien que cette part soit largement occultée par les médias occidentaux. Depuis des années, elles et ils sont réprimé.es sans concession par le pouvoir en place. Nous exprimons ainsi notre entière solidarité avec Alexander Frantskevich et Akihiro Khanada, deux camarades anarchistes arrêtés le 12 août dernier pour avoir participé au mouvement en cours, et passibles de lourdes condamnations dans les prisons du régime où les opposant.es sont régulièrement torturé.es et risquent la mort [1] Nous exigeons leur libération immédiate, ainsi que celle de tout.e.s les emprisonné.es du mouvement populaire biélorusse.
Vive l’auto-organisation des peuples et des travailleur.ses, Solidarité avec la contestation biélorusse!
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Le projet de loi relatif à la bioéthique a été validé par le conseil des ministres ce 24 juillet puis adopté en deuxième lecture par l’assemblée nationale ce 31 juillet. Ce projet de loi tel qu’il vient d’être voté représente une réelle avancée pour les luttes féministes et pour la reconnaissance des droits des personnes LGBTI mais reste très incomplet.
Les couples de femmes et les femmes seules pourront avoir accès à la PMA et bénéficier de sa prise en charge par la sécurité sociale. L’obligation discriminante de l’adoption par la mère qui ne portera pas l’enfant n’a finalement pas été retenue pour la reconnaissance de filiation.
Un projet au rabais
Mais ce projet de loi, reste un projet au rabais qui entérine la discrimination de toute situation familiale ne se conformant pas à l’hétéropatriarcat. En effet, contrairement à la revendication portée par nombre de collectifs et d’associations LGBTI, cette loi ne donne pas accès aux couples de femmes à une filiation de droit commun. La co-maternité n’y est reconnue que par l’intermédiaire d’un système spécifique passant par une déclaration commune anticipée de parentalité. Le mode de conception par PMA est ensuite indiqué sur l’acte de naissance. En quoi cette annotation spécifique est-elle nécessaire? Certainement pas dans l’intérêt de l’enfant, puisque les couples hétérosexuels bénéficiant d’une PMA restent soumis au droit commun en termes de filiation et n’ont pas de mention du mode de conception de leur enfant sur l’acte de naissance.
Des discriminations qui persistent
Ensuite, ce projet de loi n’accorde aucune reconnaissance aux personnes trans, comme si la parentalité ne les concernait pas. Pourtant, ce sont des situations familiales qui existent et leur non reconnaissance par l’état civil maintient ces familles dans des situations administratives extrêmement précaires et insécurisantes. Autre discrimination sur l’orientation sexuelle, les députés ont refusé de supprimer l’obligation de quatre mois d’abstinence pour les hommes homosexuels souhaitant donner leur sang.
Un risque de marchandisation
Enfin, nous nous alarmons contre l’ouverture à la marchandisation de la procédure de PMA! Plutôt que d’investir dans les territoires qui ne bénéficient pas de centres de conservation de gamètes (Guyane, Martinique, Corse, Mayotte…), le projet de loi permet aux agences régionales de santé d’autoriser l’ouverture de centres privés de conservation.
Nous ne pouvons qu’être insatisfait·es de ce projet de loi qui maintient les couples de lesbiennes dans un système de filiation discriminatoire, tout en excluant les personnes trans du débat. Nous revendiquons la reconnaissance de toutes les formes d’associations familiales et sexuelles basées sur le consentement et qui prennent en compte les droits de l’enfant.
Ce projet de loi sera débattu de nouveau à l’Assemblée Nationale le 23 septembre prochain en vue de sa promulgation. Continuons à nous mobiliser pour les droits des personnes LGBTI et des femmes en général et de lutter contre ce système hétéropatriarcal!
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Le Liban connait depuis plusieurs années des mouvements de contestations, dénonçant une situation économique et politique des plus étouffantes. L’immobilisme et la corruption dans lesquelles se prélasse la classe dirigeante a conduit au drame de l’explosion du 5 août. Les Libanais·es occupent depuis lors les rues et les ministères, demandent des comptes, et mettent en pratique des solutions pour élargir leur expression face à la corruption et aux appétits des prédateurs aussi bien nationaux qu’impérialistes.
Une classe politique protégeant ses privilèges
Le 5 août une explosion dévastatrice a ravagé la ville de Beyrouth. L’origine directe de cette explosion est l’entreposage de tonnes de nitrate, sans mesures de sécurité, depuis plusieurs années. Bilan : plus de 158 morts, plusieurs milliers de blessé·es et plus de 300 000 personnes déplacées de leur foyer principal.
Comme pour toute catastrophe, l’origine de son déclenchement est moins un incident technique isolé qu’une succession de décisions, ou de non-décisions, qui conduisent silencieusement et sournoisement aux drames. Pour le cas du Liban, la situation est catastrophiques depuis plusieurs années. En cause, un système confessionnel [1]. à bout de souffle, où l’équilibre économico-politique, tenu par les forces politiques communautaires, est maintenu pour protéger les privilèges d’une partie et empêcher toute initiative politique au service de tout·es les citoyen·nes du Liban, y compris les réfugié·es [2].
Des impérialismes aux aguets
Tous les impérialismes, à la tête desquels se trouve la France, veulent garder leur part d’influence et de domination sur ce pays. Ce qui rend la tâche encore plus difficile aux Libanais·es pour sortir de cette impasse. Ils et elles doivent non seulement combattre l’ennemi de l’intérieur qu’est la classe politique dirigeante et ses supplétifs militaro-économiques, mais aussi les ennemis de l’extérieur que sont les puissances étrangères qui placent leurs pions, et jouent avec la vie des habitant·es.
La liste des pays qui ont déclaré leur soutien matériel et financier au Liban est aussi longue que les mensonges qui déguisent ce soutien intéressé. Citons-les pour éclairer l’hypocrisie : la France, les États-Unis, Israël, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, la Russie et l’Iran. La liste n’est pas exhaustive, mais les pays cités entretiennent tous actuellement des guerres dans d’autres pays de la région.
La France, fière de « son lien historique » néo-colonial avec le Liban, a envoyé, moins de 48h après l’explosion, son président à Beyrouth asséner des injonctions paternalistes au peuple libanais, en leur déclarant : « Il faut que des initiatives politiques fortes soient prises pour lutter contre la corruption, pour imposer la transparence, lutter aussi contre l’opacité du système bancaire […] ». De la part d’un pays qui a connu plusieurs présidents impliqués directement dans des affaires de corruptions notoires, sans jamais être jugés, ces « conseils » sont insultants. Garant du colonialisme et du capitalisme, Macron n’a surtout pas posé des questions comme : est-ce que le Liban, et plus généralement les pays étouffés par les dettes, peuvent ne pas tenir compte de leur déficit? Annuler leurs dettes? Faire tourner la planche à billet pour sauver leur économie? En finir enfin avec leur endettement? Rappelons que c’est en partie ce que se permettent les grandes puissances, dont la France, en cas de crises. La dernière crise sanitaire en est le parfait exemple.
Un peuple qui se bat pour ses droits
Cela fait des années que le peuple libanais manifeste sa colère face au système politico-économique du pays. En voici quelques dates : 1- Août 2015, mobilisations au départ contre l’accumulation des ordures dans les rues de plusieurs villes et la fuite des autorités sur une situation intenable. 2- Mars 2017, contestations contre la hausse des impôts pour palier les dysfonctionnements d’un Etat en faillite, gangréné par le clientélisme et la corruption. 3- Septembre 2017, manifestations des fonctionnaires notamment du corps enseignant, pour faire valoir leurs droits salariaux, menacés par les coupes budgétaires. 4- Octobre 2019, la goutte qui fait déborder le vase : alors que le pays est plongé dans une crise économique et politique aiguë, la classe dirigeante cherche « la solution » dans une taxe dite « Whatsapp » sur l’utilisation des messageries instantanées. Plusieurs dizaines de milliers de manifestant·es sortent dans les rues et lancent un mouvement de contestation inédit dans le pays. Ce mouvement pointe l’immobilisme du système politique, dénonce la corruption de l’économie, demande la fin des ingérences étrangères et met en place des initiatives pour élargir le champ de l’autonomie des habitant·es dans le pays.
Suite à l’explosion meurtrière, l’appel de la « Journée pour régler les comptes » est lancé pour une mobilisation généralisée. Depuis le 8 août, des milliers de manifestant·es, dont plusieurs arborent et taguent des noeuds coulant avec dessus des photos des hommes politiques libanais, sortent dans les rues, occupent des ministères et s’en prennent aux bâtiments officiels.
Initiatives populaires
D’une manière générale, face à la situation, les citoyen·nes dans le pays se sont mobilisé·es pour trouver des alternatives : recyclage des déchets, gestion des premiers secours face aux catastrophes, éducation populaire pour une autonomie alimentaire…
L’Union Communiste Libertaire, soutient le combat des citoyen·nes au Liban pour le respect de leurs droits à la justice sociale, à la dignité et à la liberté.
L’Union communiste libertaire, le 11 août 2020
[1] Le système politique libanais est dit confessionnel, car il a été mis en place au début du XXéme siècle pour garantir les équilibres démographiques dans un pays où chaque communauté tient à sa représentativité. Si théoriquement l’idée est censée permettre l’équilibre des communautés, sur le terrain il en fut tout autrement, amenant surtout le contrôle sur chacun des groupes par les classes politiques locales et leur instrumentalisation par les puissances étangères
[2] Les réfugié·es Palestinien·nes puis ces dernières années les syrien·nes, totalisent plus de 2 millions de personnes au Liban. En raison des enjeux politiques et démographiques communautaires, la cityonneté pleine et entière (camps toujours établis, refus d’accès à des métiers et aux services de soins, etc.) leur a toujours été refusée, d’abord aux palestinien·nes et maintenant aux syrien·nes également.
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Nous sommes solidaires de la lutte du peuple mapuche qui vit actuellement un nouvel épisode de persécution et de répression de la part de l’État chilien raciste et colonial.
Depuis plus de 90 jours, près de 30 prisonnier.ères politiques mapuches ont entamé une grève de la faim, exigeant leur libération immédiate et l’annulation des mesures de détention préventives compte tenu du contexte du Covid 19. Elles et ils exigent aussi la révision des procès en vertu d’une procédure juste, transparente et régulière; la fin de la criminalisation du peuple mapuche; la suppression de la loi antiterroriste héritée de la dictature d’Augusto Pinochet; l’abrogation du décret de loi 169 qui nie le droit des mapuches à revendiquer leur culture et spiritualité. Il est à rappeler que Machi Celestino Córdova a mené de multiples grèves de la faim pour protester contre cette loi, conduisant à l’aggravation de son état de santé sans réaction de l’État chilien.
En plus de cela nous exigeons également une réponse de l’État chilien pour la mort de Camilo Catrillanca assassiné par des agents de l’État; pour Macarena Valdés tué par des hommes de mains d’une société extractiviste; pour Alejandro Treuquil, tué dans des circonstances non élucidées; pour Brandon Huentecol, dont le corps contient encore les balles tirées par les forces spéciales de police. Ces assassinats s’ajoutent aux mort-e-s que subit les communautés mapuche et qui ne sont qu’une des expressions des siècles de violences systémiques. Les gouvernements successifs n’ont fait que perpétuer ces crimes.
Pour faire pression sur le gouvernement, différentes communautés mapuches se mobilisent. Elles ont commencé à occuper une série de bâtiments municipaux dans la région d’Araucanía (Victoria, Collipulli, Galvarino, Angol, Curacautín et Traiguén). Samedi 1er août, des groupes armés fascistes et patronaux, avec la complicité d’agents de l’État, ont violemment attaqué ces communautés mapuches, blessant gravement des hommes, des femmes et des enfants. 46 membres des communautés Mapuche ont été arrêté.es, attendant leur sort qui se trouve entre les mains d’une justice raciste.
Par ailleurs, le nouveau ministre de l’intérieur de l’État chilien Victor Perez, impliqué jusqu’au coup dans la dictature de Pinochet, joue l’idéologue de cette violence. Ainsi, il y a quelques jours, lors de sa visite en territoire mapuche, Victor Perez a donné carte blanche aux groupes d’extrême droite, comme l’APRA, pour spolier les terres et tuer les résistant.es à ce projet colonisateur. Nous dénonçons toutes ses basses manœuvres.
En tant qu’anarchistes, nous dénonçons tous les actes de racisme, de fascisme et de colonialisme et nous soutenons les revendications d’autonomie et le droit à l’autodétermination de tous les peuples en lutte. Nous appelons à une solidarité internationale active avec les communautés autonomes du peuple mapuche, qui depuis plus de 500 ans subissent la violence des intérêts économiques capitalistes qui détruisent et dépossèdent leurs territoires ancestraux. Il est temps de mettre fin à la militarisation, à la répression et à l’emprisonnement des communautés en résistance dans le monde entier. LE RACISME ET LE FASCISME DOIVENT ÊTRE ENTERRÉS EN MÊME TEMPS QUE LE CAPITALISME ET LE PATRIARCAT!
TOUT NOTRE SOUTIEN ET NOTRE SOLIDARITÉ AU PEUPLE MAPUCHE QUI LUTTE CONTRE LA VIOLENCE ET LES ABUS DE L’ÉTAT!
Signataires :
☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB ☆ Federación Anarquista Uruguaya – FAU ☆ Federación Anarquista de Rosario – FAR (Argentina) ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (Argentina) ☆ Federación Anarquista Santiago – FAS (Chile) ☆ Grupo Libertario Vía Libre (Colombia) ☆ Union Communiste Libertaire (Francia) ☆ Embat – Organització Llibertària de Catalunya ☆ Alternativa Libertaria – AL/fdca (Italia) ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (Alemania) ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet – DAF (Turquía) ☆ Organisation Socialiste Libertaire – OSL (Suiza) ☆ Libertaere Aktion (Suiza) ☆ Melbourne Anarchist Communist Group – MACG (Australia) ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Aotearoa / Nueva Zelanda) ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front – ZACF (Sudáfrica) ☆ Anarchist Unión of Afghanistan and Iran – AUAI ☆ Workers Solidarity Movement – WSM (Irlanda) ☆ Bandilang Itim (Filipinas) ☆ Αναρχική Ομοσπονδία – Anarchist Federation (Grecia)
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Le 23 juillet dernier, des féministes ont manifesté pour exiger la démission de Christophe Girard, adjoint à la culture de la Mairie de Paris, en raison de son soutien à Gabriel Matzneff. Matzneff est un pédocriminel, notamment accusé par Vanessa Springora dans son livre « Le consentement ». Matzneff avait publié un ouvrage, « La prunelle de mes yeux » consacré à ces agissements ignobles, et ce livre est dédié à Girard. Ce dernier a aussi aidé Matzneff a financé la chambre d’hôtel dans laquelle il recevait sa victime. Devant la mobilisation, Girard a fini par démissionner.
Alice Coffin, élue verte au conseil de Paris a applaudi à la manifestation et à la démission. Elle a aussi crié «La honte, la honte» quand une ovation debout a été faite à Girard au Conseil de Paris, à la demande du préfet Lallement, suivi par Anne Hidalgo et une grande majorité du conseil municipal. Hidalgo a soutenu et continue de soutenir Girard malgré le fait qu’elle a elle-même fourni au parquet les notes de frais pour les repas avec Matzneff que l’adjoint au maire a fait payer aux contribuables. Elle a également déclaré vouloir porter plainte contre les slogans de la manifestation. Alice Coffin a plusieurs caractéristiques qui énervent : c’est une femme, elle est féministe et elle est lesbienne, et elle ne s’en cache pas. Elle a le courage de dire haut et fort que la famille avec une couple de parents hétérosexuel est un lieu dangereux pour les femmes et pour les enfants.
Elle est aujourd’hui victime de harcèlement et de menaces au point d’avoir été mise sous protection policière.
Nous ne sommes évidemment pas d’accord avec le programme d’EELV, et ce n’est pas l’élue que nous soutenons, mais la femme lesbienne victime de harcèlement misogyne et lesbophobe parce qu’elle s’est élevée contre l’hétéropatriarcat, lequel s’est ici distingué par son soutien inconditionnel à la pédocriminalité.
Nous affirmons haut et fort notre solidarité avec Alice Coffin.
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Le meurtre de George Floyd aux États-Unis par la police a déclenché une vague d’indignation populaire dans ce pays et dans le monde entier. Les manifestations de masse, les actions directes contre la police et en réponse à la répression ont été monnaie courante ces derniers jours. Ce meurtre, comme des milliers d’autres, fait revivre les manifestations de 2014 aux États-Unis, à la suite des nombreux assassinats de noirs, en particulier de jeunes.
Mais ce fait a mis en évidence le profond racisme qui existe dans les sociétés actuelles. En Europe, des milliers de personnes migrantes réclament le droit d’être enfin traitées sur un pied d’égalité avec la population blanche. Et le droit à l’asile et à l’accueil est également réclamé pour les milliers de personnes qui tentent chaque jour de traverser la Méditerranée ou la Turquie afin de rejoindre l’Europe de l’ouest, une tentative dans laquelle beaucoup d’entre elles meurent ou sont durement réprimées, voire incarcérées dans des camps de réfugié.es qui prennent de plus en plus la forme de prisons.
Ce phénomène met en évidence le rôle historique du racisme dans la construction de la société capitaliste. Le déploiement du capitalisme – bien avant la révolution industrielle -s’appuie sur plusieurs éléments centraux : le pillage de continents entiers, le génocide de populations entières, l’appropriation de territoires, de ressources et de corps par les États européens et leur bourgeoisie, afin de permettre l’accumulation de capitaux qui seront ensuite investis dans le développement de la machinerie et de l’industrie au XVIIIe siècle. C’était cette stratégie coloniale de pillage des ressources à travers l’Amérique, accompagnée par l’esclavagisme et le trafic des êtres humains en Amérique du Sud et en Afrique qui a permis l’enrichissement et la consolidation du capitalisme.
Puis, débute au XIXe siècle une seconde phase, l’expansion impérialiste et coloniale européenne s‘étend sur l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, avec un nombre incalculable de mortes et de morts, de viols et de pillages, répétant la conquête faite quelques siècles auparavant en Amérique sur le reste de la planète. Ainsi, le capitalisme s’étend au reste du monde et devient un système mondial. Le pillage et la destruction, les génocides, sont inhérents au capitalisme; ils sont dans son ADN. Tout comme le racisme ou le patriarcat, le capitalisme se construit sur l’exploitation des corps et des territoires pour permettre son fonctionnement et sa reproduction.
Le racisme est un élément structurel du système capitaliste. Car pour piller le reste de la planète – même au sein des pays développés – le système capitaliste et les classes dominantes doivent établir qui doit être dominé et pillé. Les conquérants européens et les maîtres coloniaux ont très tôt légitimé cette décision via des soi-disant études scientifiques fondant les «théories raciales», qui revendiquaient l’existence de différentes «races humaines» et les répartissaient de façon hiérarchique, à la tête desquelles se trouvait toujours la soi-disant «race blanche», c’est-à-dire les européens eux-mêmes.
Le racisme place toute une partie de la population de la planète, voire des continents entiers, dans une position subalterne. C’est ainsi que nous voyons la relation entre pays développés et sous-développés. Le système capitaliste basé sur la division entre les classes sociales a organisé celles-ci à sa mesure, se basant également sur la discrimination raciale ou la couleur de la peau. Outre le racisme, d’autres facteurs jouent un rôle, dont certains sont liés et interdépendants, comme la construction de l’Etat-nation, qui divise les opprimé.e.s et dévalorise tou.te.s celles et ceux qui n’appartiennent pas au collectif national. L’Etat-nation constitue donc l’un des fondements de la norme raciste et capitaliste.
En Europe et en Amérique, une grande partie de la population non-blanche reste dans la pauvreté et porte en elle tout cet héritage issu de l’histoire coloniale dont nous avons parlé précédemment. Les personnes non blanches accèdent fréquemment aux emplois les moins bien payés, sans sécurité sociale ni avantages sociaux, l’accès à la santé et au logement est médiocre et le harcèlement et la violence policière sont constants comme on le voit aux États-Unis, en Europe mais aussi dans les favelas du Brésil avec un véritable processus de massacre organisé des jeunes noirs.
En d’autres termes, le racisme n’est pas une simple dérivation de la structure économique de la société capitaliste, ce n’est pas un problème secondaire. Au contraire, nous nous devons de rappeler que le système capitaliste s’est construit grâce et sur l’oppression et la discrimination raciale, ce n’est pas exclusivement un système économique. C’est un système global, dans lequel les aspects idéologiques et politiques jouent un rôle primordial, tout comme les questions juridiques que le capital utilise pour continuer son expansion et permettre d’augmenter toujours le niveau de répression, tout en développant sa communication…
Sur la base d’un discours raciste, le système capitaliste et les Etats condamnent des zones entières de la planète à la faim, à des conflits et à des guerres constantes. C’est nécessaire pour que ce système assassin continue d’exister, tout comme il lui est nécessaire de temps en temps de « se laver le visage » afin de laisser croire à des changements, en permettant par exemple à un président noir comme Obama d’arriver au pouvoir aux États-Unis. C’est précisément sous l’administration Obama qu’il y a eu une recrudescence de la violence policière contre les personnes noires. C’est le signe évident que le racisme est structurel dans ce système, qu’il se niche dans ses forces répressives et dans les groupes racistes et suprémacistes blancs – mais pas seulement en eux, au niveau de la société – et qu’il a une composante de classe évidente.
Le visage libéral du capitalisme a permis à une petite minorité de personnes noires d’accéder au pouvoir et aux classes dominantes, mais uniquement dans le but de se renouveler et de se renforcer. Le «capitalisme libéral» et «l’État démocratique» n’ont pas cessés d’être racistes parce qu’ils placent un président ou un homme d’affaires noir dans une position privilégiée; il devient sûrement plus perfectionné afin d’augmenter le degré de pillage et d’oppression de la majorité sociale à travers la planète.
C’est pourquoi, du point de vue de l’anarchisme politiquement organisé, nous parlons de la nécessité de construire un «front des classes opprimées», rassemblant tous les secteurs opprimés et dominés par ce système. Les travailleuses et les travailleurs, avec un statut ou informel.les, les paysannes et paysans, les populations indigènes, les privé.es d’emploi, les réfugié.es etc. Tou.te.s celles et ceux qui, dans leur vie quotidienne, subissent les conséquences du système capitaliste ont une place pour lutter dans un tel front. C’est le sujet social qui se manifeste aujourd’hui dans les révoltes du monde entier et c’est le sujet que nous devons construire dans une perspective de renforcement organisationnel des peuples pour les processus de rupture, de révolution sociale que nous promouvons et auxquels nous aspirons.
Parce que le système capitaliste n’est pas seulement un système économique ou un système dérivé de ses bases économiques, la lutte contre le racisme et la violence d’État qui le soutient, doit aussi être une lutte contre les structures même du système capitaliste, un système entraînant famine, mort et violence contre les opprimé.e.s du monde, quel que soit la couleur de leur peau, leur genre ou leur langue. Précisément, contre cet État qui n’est pas et n’a jamais été « neutre » dans le déploiement du système capitaliste mais qui en est un élément central et organisateur, nous appelons donc à toujours favoriser et soutenir l’auto-organisations de tout.e.s les opprimé.e.s!
Dans la société les attaques et les discriminations racistes se multiplient au fur et à mesure que les pouvoirs économiques et politiques traitent comme « autres » celles et ceux qui ne leur prêtent pas allégeance; que ces pouvoirs assument le rôle de « garant » de chaque conflit social pour leur propre survie. Alors que le capitalisme et l’État renforcent leur répression et leur militarisation dans la société avec de nouveaux produits chimiques, avec des balles et des mobilisations civiles racistes, avec la police et l’armée; il est temps de les combattre!VIVE LA LUTTE DES PEUPLES CONTRE LE RACISME ET TOUTES LES FORMES D’OPPRESSION!POUR LA CONSTRUCTION DU POUVOIR POPULAIRE ET D’UN FRONT DES CLASSES OPPRIMÉES!VIVENT CELLES ET CEUX QUI LUTTENT!
☆ Federación Anarquista Uruguaya — FAU (Uruguay) ☆ Embat – Organització Libertària (Catalogne) ☆ Federación Anarquista de Rosario — FAR (Argentine) ☆ Zabalaza Anarchist Communist Front — ZACF (Afrique du Sud) ☆ Anarchist Communist Group — ACG (Grande Bretagne) ☆ Anarchist Federation (Grece) ☆ Bandilang Itim (Philippines) ☆ Devrimci Anarşist Faaliyet — DAF (Turquie) ☆ Melbourne Anarchist Communist Group —MACG (Australie) ☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement – AWSM (Nouvelle Zélande) ☆ Coordenação Anarquista Brasileira – CAB (Brésil) ☆ Anarchist Union of Afghanistan and Iran – AUAI (Iran/Afghanistan) ☆ Organización Anarquista de Córdoba – OAC (Argentine) ☆Tekoşina Anarşist – TA, (Rojava – Nord Est de la Syrie) ☆ Union Communiste Libertaire (France) ☆ Alternativa Libertaria – FDCA (Italie) ☆ Organisation Socialiste Libertaire – OSL (Suisse) ☆ Workers Solidarity Movement – WSM (Irlande) ☆ Die Plattform – Anarchakommunistische Organisation (Allemagne) ☆ Libertaere Aktion (Suisse)
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Bien que nous n’attendions rien du gouvernement, celui-ci est parvenu à nous « surprendre » en choisissant Darmanin accusé de viol et opposant au mariage pour tou·tes et un Dupond-Moretti, protecteur de violeurs et ouvertement misogyne. Si ces nominations suscitent notre colère, elles s’inscrivent dans la continuité du mépris permanent de l’Etat envers les femmes.
Une politique patriarcale et l’esbrouffe d’un vernis féministe
La politique de ce gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé, participe directement à ce que les femmes restent les premières victimes du système capitaliste et patriarcal. Les associations de luttes contre les violences faites aux femmes restent sous-financées, l’accès aux soins demeure inégal, et cela, notamment à cause de la destruction du système de santé publique, amplifié notamment par la disparition de maternités et cliniques pratiquant l’IVG. Destruction organisée par le nouveau Premier ministre tout comme la nouvelle ministre de la culture, Roselyne Bachelot : ils ont été les artisan-es de la casse de l’hôpital et de la dégradation des conditions de travail des centaines de milliers de travailleuses qui le font tourner. Les inégalités ont aussi été renforcées par la casse de l’éducation, par une politique du logement quasi-inexistante et par une précarisation du prolétariat qui en premier lieu touche les femmes.
Des ministres violeurs, sexistes et LGBTIphobes
Aujourd’hui, c’est la une saloperie de plus. À côté de Darmanin, accusé de viol et d’abus de faiblesse par deux femmes, on trouve Dupond-Moretti, avocat pénaliste très médiatique qui a construit une carrière juteuse sur la défense d’accusés célèbres tels que Balkany, Cahuzac, Tapie, Merah mais aussi Georges Tron. Lors du procès pour viol de Georges Tron, l’avocat s’en était pris à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), alors partie civile aux côtés des plaignantes, ainsi qu’à ces dernières. A propos de l’une d’elles, il dira : « À 30 ans, on n’est pas une potiche incapable de dire non à un homme qui vous prend le pied. » Dupond-Moretti a regretté, lors de la vague MeToo, une « hyper-réglementation » de la société et accuse certains mouvements féministes de « manipuler les femmes ». Quant à Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, elle a soutenu financièrement des associations masculinistes comme SOS Papa en Picardie et témoigné en faveur de Baupin. Pour couronner le tout, la ministre à l’égalité croit en la complémentarité des hommes et des femmes et à la nécessité des blagues à la machine à café…
Les femmes aux ministères : une duperie de plus
Le gouvernement met en avant sa composition paritaire, comme si la nomination de quelques femmes changeait quoi que ce soit : élues de longue date ou patronnes de petites et grandes entreprises, elles mèneront exactement la même politique que les hommes ! Nous ne nous ferons pas avoir par les quelques nominations de femmes, pas plus que par l’augmentation du nombre de députées aux dernières élections. Un gouvernement paritaire ? Plus de femmes dans les CA des entreprises du CAC40? En quoi ce serait une victoire ? Les travailleuses s’en foutent que ce soit des bourgeoises ou des bourgeois qui les exploitent.
Un Etat patriarcale et raciste au service du capital
Le nouveau gouvernement valide ce qu’on sait déjà : les pantins du capitalisme, du patriarcat et du système raciste ne feront aucun cadeau aux femmes. Les bourgeois, patrons ou politiciens échappent toujours à la justice. Face à eux, il est urgent de s’organiser pour défendre nos intérêts, dans nos organisations, syndicats et collectifs. Partout où il faudra, tant qu’il le faudra, nous devons nous unir pour briser les mécaniques patriarcales.