Macron a donc décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer en force sa réforme des retraites. Édouard Philippe l’a en effet annoncé à la tribune de l’Assemblée ce samedi 29 février, alors que le feu vert venait de lui être donné lors d’un Conseil des ministres extraordinaire. Ainsi, une nouvelle version du projet de loi, servie aux députés aujourd’hui même, est considérée comme adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale, sans vote.
Est-ce vraiment une surprise venant de ce gouvernement qui passe en force l’ensemble de sa politique par tous les moyens autoritaires dont il dispose ? Répression policière, réquisition des grévistes… et maintenant 49.3. Ce gouvernement et sa politique sont chaque jour moins légitimes. La colère, elle, s’accumule partout. Alors que la première phase de grève reconductible est terminée, le gouvernement espère en finir le plus vite possible avec le dossier des retraites, car il sait que la situation sociale reste explosive.
Comme en 2016 avec la loi travail, le recours au 49.3 rend illusoire l’idée d’une résistance parlementaire. Nous n’avons rien à attendre d’une hypothétique motion de censure ou du résultat des municipales, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Malgré les obstacles et les difficultés, seule notre mobilisation, celle des travailleuses et des travailleurs, dans la grève et dans la rue pourra faire reculer ce pouvoir au service des capitalistes.
L’Union communiste libertaire appelle à se mobiliser dès à présent dans les rassemblements qui s’organisent partout en France en réaction à ce recours au 49.3. Il nous faut sans attendre, préparer un second round dans cette bataille, avec la perspective du 31 mars. Au-delà d’une grande journée de mobilisation réussie, il faut se donner les moyens de lancer une nouvelle vague de grèves et de mobilisations début avril. La journée du 5 mars dans l’enseignement supérieur, les mobilisations féministes du 8 mars, ou la manif du 14 doivent être autant de points d’appui pour continuer à construire sans relâche la grève générale.
49.3 ou pas, on continue le combat !
Union communiste libertaire, le 29 février 2020