Un monde de précarité
Aujourd’hui, la précarité touche tout le monde. Nos droits sont attaqués. Dans le monde du travail, le C.P.E et le C.N.E signent la mort du C.D.I. Au niveau de la protection sociale, avec la réforme des retraites, de la sécurité sociale, la destruction des services publics, tout est fait pour nous faire payer plus. Chômeurs(es), salariés(ées), retraités(ées), étudiants(es), immigrés(ées), jeunes des quartiers populaires, notre intérêt commun est de nous battre contre les initiateurs de ces politiques anti-sociales et sécuritaires car ils sont entrain de nous dépouiller. A quelques mois des élections présidentielles, ils se lancent dans une nième réforme sur les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France pour stigmatiser un peu plus une partie d’entre nous. Les immigrés(ées) sont les premiers à faire les frais des stratégies économiques et électoralistes.
Utilisation des populations immigrées comme de la marchandise
Peu importe pour les politiciens que les trois quarts de la planète crèvent de faim. Ils n’œuvrent pas pour un mieux vivre collectif dans l’intérêt de tous. Ils ont toujours organisé la gestion des flux migratoires avec le plus grand pragmatisme. Puisque les populations du sud cherchent à fuir vers des zones qui leur semblent plus prospères, les gouvernements vont les trier en deux catégories :
- Celles, diplômées, qui représentent le pôle d’excellence du système et sont autorisées à séjourner sur le territoire parce qu’elles amènent de la matière grise dont les entreprises françaises pourront tirer des bénéfices. Les gouvernements n’hésitent plus à afficher leur volonté de vider « les capacités et talents » des pays étrangers.
- Celles qui, tout aussi rentables, mises au service d’une économie souterraine, représentent la main d’oeuvre la moins chère. Celles-là sont criminalisées, amalgamées aux terroristes ou à la délinquance organisée, chassées à grands renforts de médiatisation ou maintenues dans l’illégalité, embauchées au bon vouloir des patrons sans contrat de travail pour permettre de dégager les bénéfices dans certains secteurs.
Ainsi, la philosophie capitaliste prend les hommes et les femmes pour du bétail, qu’on peut trier, contrôler, prendre ou jeter, en fonction des besoins du capitalisme.
Utilisation des populations immigrées pour justifier les politiques sécuritaires
Qu’il s’agisse des plus spectaculaires manœuvres : envoie de l’armée à Mélilla, expulsions massives par Charters, ou des plus discrètes humiliations : harcèlement policier, impossibilité d’avoir droit aux soins, au chômage, de se sentir comme tout le monde, l’Etat français utilise une partie des immigrés comme boucs-émissaires de sa politique en les criminalisant (amalgame avec les délinquants organisés et les terroristes), en les rendant responsables de tous les problèmes. En 1997, 100 000 personnes avaient manifesté leur refus du projet de loi Debré, visant à contrôler l’accueil des étrangers. Depuis, accueillir un sans-papiers est devenu un délit passible de prison. Les politiques se durcissent et les idées lepénistes avancent sans qu’émerge une opposition massive. Jusqu’à quand ?
Urgence d’une opposition massive
Lorsqu’on sait que le nouveau palais de justice de Thonon-les-bains a été construit, fin 2005, par 32 sans-papiers polonais qui se sont mis en grève parce qu’ils n’avaient pas été payés après 2 mois de chantier et n’avaient plus de quoi s’acheter à manger, comment peut-on encore croire à la crédibilité de ce système ? Ces politiques et celles et ceux qui les cautionnent sont les pires avatars du système capitaliste. Tant que nous ne remettrons pas en cause les fondements politiques et économiques de ce système, à l’échelle internationale, rien ne changera. Les richesses de la planète seront pillées, les inégalités ne cesseront d’augmenter ici et ailleurs et ce, quelle que soit la couleur politique des gouvernements. Il nous faut afficher notre refus des expulsions, notre solidarité avec tous les sans-papiers, car le droit à la liberté de circulation vaut pour tous, pas seulement pour les riches. Ici comme ailleurs, ce sont les mêmes mécanismes qui rendent nos conditions de vie de plus en plus dures.
Ensemble, luttons sur le terrain social pour défendre nos droits et sur celui des idées pour faire reculer le racisme ambiant et les discriminations de tous poils.
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