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Autogestion – Union Communiste Libertaire Montpellier
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Autogestion

  • Et que vive le communisme libertaire !

    Et que vive le communisme libertaire !

    29 Avr 2023

    Le 1er mai 1886 à Chicago, la classe ouvrière en grève exigeait la journée de 8 heures. Si la répression fut terrible, depuis la revendication a été gagnée. Comme d’autres conquis sociaux majeurs, c’est l’organisation de notre classe qui a emporté la victoire. Aujourd’hui encore, la bataille du temps fait rage à travers la lutte contre la réforme des retraites. Nous organiser est un rempart aussi indispensable que puissant pour enrayer l’accumulation de crises – politique, sociale, écologique – que nous traversons. Nous devons construire l’unité de notre camp pour arracher de nouvelles victoires et changer radicalement la société. Lire la suite ici.

    By Groupe Un Autre Futur Anticapitalisme Autogestion International
  • Le 24 septembre 2022, c’est la fête de la Mauvaise Réputation à la Tendresse (14h – minuit).

    Le 24 septembre 2022, c’est la fête de la Mauvaise Réputation à la Tendresse (14h – minuit).

    31 Août 2022

    La Mauvaise Réputation (20 rue Terral, quartier St Anne à Montpellier) est une librairie, bibliothèque, avec une salle de débat ou de réunion, c’est aussi un espace de solidarité (collecte/distribution de produits de première nécessité, cours de français etc.). Ce lieu promeut les pratiques libertaires, autogestionnaires et émancipatrices.

    Nous ne touchons aucune subvention, nous auto-gérons et auto-finançons ce local. Mais les temps sont durs et la pérennité de la librairie est menacée.

    C’est pourquoi les organisations, syndicats, collectifs et associations autogestionnaires qui s’y réunissent régulièrement et participent à faire vivre ce local militant  (AESAE – CNT34 – EnVieEnjeux34 – PUZLE – STJV – UCL34) ont mis sur pieds cette fête de soutien.

    Les thématiques politiques que nous souhaitons développer durant cette journée sont l’autogestion, l’auto-organisation, la coopération et l’entraide. Venez nous rencontrer et soutenir ce lieu !

    Au programme :

    • 14h – 16h : stands, buvette, jeux coopératifs en extérieur, lecture pour grands et petits
    • 16h – 18h30 : présentation des collectifs qui vont vivre la Mauvaise Réputation suivi d’un « World Café » autour de l’autogestion et des pratiques émancipatrices.
    • 19h – 21h : Cantine Pop’ de l’AESAE
    • 21h : Les concerts des Pirates Accordées et de Yogi Trash

    Nourriture et concerts à prix libre.

    By Groupe Un Autre Futur Autogestion LIbrairie Local
  • Rencontre nationale à Montreuil, 14-15mai 2022 : « Au taf » les syndicalistes autogestionnaires et libertaires!

    Rencontre nationale à Montreuil, 14-15mai 2022 : « Au taf » les syndicalistes autogestionnaires et libertaires!

    28 Avr 2022

    Impératif écologique, ubérisation, désindustrialisation, féminisation… Ces défis taraudent toutes et tous les révolutionnaires qui veulent œuvrer à l’organisation des travailleuses et des travailleurs. Ils seront au centre d’une initiative que l’UCL a voulue publique et ouverte.

    Ce sera à la salle AERI, très beau et dynamique lieu autogéré au 57, rue Étienne-Marcel à Montreuil (93), métro Robespierre.

    AU PROGRAMME  

  • Second tour : pas de résignation… on s’organise !

    Second tour : pas de résignation… on s’organise !

    14 Avr 2022

    Le premier tour de l’élection présidentielle s’est tenu ce dimanche 10 avril. Les résultats de cette élection sont désormais connus et n’ont malheureusement rien de surprenant. Ainsi le second tour se jouera entre Emmanuel Macron qui a obtenu 27,84% et Marine Le Pen qui a elle même obtenu le résultat de 23,15%.

    Aux résultats inquiétants de Marine Le Pen il faut ajouter les 7,07% d’Éric Zemmour qui démontre qu’il existe aujourd’hui en France une véritable tendance de fond pour la tentation fasciste. D’un autre côté les résultats de Mélenchon, pour important qu’ils soient, démontre que la gauche réformiste a pour le moment échouer son pari de réunir à nouveau les classes populaires et les aspirations d’égalité et de liberté dans son giron. Le haut taux d’abstention 26,31%, démontrant un fort recul de la croyance dans les institutions, ne doit pas être vu comme une donnée positive pour les révolutionnaires : elle indique bien d’avantage une désespérance qu’un ralliement à l’abstentionnisme libertaire politique. Cette même désespérance affecte la faible croyance dans l’action collective que les militant·es de terrain observent chaque jour.

    Nous le savons, quel que soit le résultat, la période des cinq ans qui s’ouvrent sera probablement la plus violente pour notre classe que nos générations militantes ait connue. D’un côté, le projet antisocial et autoritaire de Macron et ses récentes déclarations ont le mérite d’être clair. La bourgeoisie libérale se prépare au saccage déjà bien entamé de nos conquis sociaux. Ses différentes promesses concernant le statut des enseignants, le travail forcé des bénéficiaires du RSA, la retraite à 65 ans, l’apprentissage à 12 ans et le SNU annoncent la militarisation de la société et la mise à mort de ce qu’il reste de socialisme en France. La nomination sous son quinquennat de ministres proches de l’extrême droite, la dissolution d’organisations de lutte contre le racisme ou de groupes d’actions antifascistes n’augurent rien de bon pour l’avenir. Personne n’est à l’abri et le combat sera rude.

    D’un autre côté, le fascisme assumé d’Éric Zemmour ne doit pas nous faire oublier que Marine Le Pen est elle aussi une candidate fasciste. Son projet réactionnaire signifie le recul des droits des femmes, des LGBTI, et une violence toujours plus répressive sur les exilé·es et les déplacé·es. Son vernis social s’effrite au premier grattage car la bourgeoisie réactionnaire se moque des droits des travailleuses et des travailleurs et les propositions faites aux classes populaires sont des cadeaux empoisonnés : la baisse des cotisations sociales, c’est la mort de notre modèle social et de la solidarité en France.

    Quel que soit le résultat, nous ne devons nous faire aucune illusion. L’extrême droite et l’ultra libéralisme ne seront pas arrêtés par les urnes. L’heure n’est pas aux règlements de comptes individuels ou collectifs. À l’Union communiste libertaire nous pensons qu’il ne faut pas opposer celles et ceux qui ont voté ou iront voter la mort dans l’âme pour faire barrage à l’élection d’une fasciste, et celles et ceux qui n’ont pas pu s’y résoudre ou ne pourrons pas s’y résoudre pour ce second tour. L’heure n’est donc pas pour les militant·es progressistes et révolutionnaires à s’accuser mutuellement d’avoir fait échouer telle ou telle candidature de gauche. L’heure est au contraire à l’organisation de la résistance et la construction de l’unité. Cette unité ne consiste pas en des accords électoraux, mais doit prendre place à la base. Dans les syndicats, entre les unions et confédérations syndicales, dans l’ensemble des contre-pouvoirs, mais aussi dans les quartiers populaires par l’auto-organisation des personnes qui y vivent. Elle doit également prendre place entre les structures et organisations progressistes et révolutionnaires dont le devoir est de travailler, ensemble et sans dogmatisme, à la construction de cadres antifascistes unitaires et massifs.

    La responsabilité de chacun et de chacune dans la période est de s’investir massivement au sein des organisations de défenses des classes populaires, des exploité·es et des opprimé·es. Les syndicats, les organisations féministes et LGBTI, les organisations anti-racistes, les structures de défenses des mal-logé·es, sont aujourd’hui les derniers contre-pouvoirs qui, de par leur caractère de masse, nous permettrons d’éviter la barbarie que nous promettent les capitalistes.

    Voici donc nos consignes pour le second tour et les cinq ans à venir : Organisez-vous! Syndiquez-vous! Si vous vous reconnaissez dans notre projet, rapprochez-vous des groupes de l’Union communiste libertaire. Les cinq ans qui s’ouvrent seront difficiles mais nous ne laisserons personne dire que nous avons perdu. L’urgence écologique le démontre : nous n’avons pas le temps de perdre. Alors organisons-nous, structurons-nous, et ensemble renversons le rapport de force. Cela ne dépend aujourd’hui plus que de nous.

    Pour l’unité antifasciste! Pour l’organisation des classes populaires! Pour un changement radical de société!


    Pour l’heure, nous appelons à participer massivement aux mobilisations qui auront lieu d’ici le second tour, notamment aux manifestations appelées partout en France ce samedi 16 avril : non à l’extrême droite, pour la justice et l’égalité!

    Les rendez-vous :

    • Bourg-en-Bresse : 14h30 place de la Préfecture
    • Grenoble : 14h rue Félix-Poulat
    • Lorient : 15h place Aristide Briand
    • Lyon : 14h Jean Macé
    • Paris : 14h place de la Nation
    • Poitiers : 14h30 place de la mairie
    • Rennes : 15h place de la République
  • Communistes libertaires : S’organiser, pourquoi, comment

    Communistes libertaires : S’organiser, pourquoi, comment

    15 Déc 2020

    Le mouvement anarchiste a commencé à s’organiser sérieusement à compter des années 1900. Pour quelles raisons ? Quel rôle devrait jouer une organisation révolutionnaire libertaire ? Quelle est la différence avec un parti léniniste ou social-démocrate ? Son fonctionnement doit être à la fois réactif et autogestionnaire. Comment concilier ces deux exigences ?

    Aperçu historique et actualité, avec Guillaume Davranche et des militantes et militants de l’Union communiste libertaire.

    Sur Peertube : https://peertube.social/videos/watch/243e0f26-cd21-4377-9939-d77dcbc8a75b

    Sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Ia_fsE54-oU

  • LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME … EN EFFET, MAIS POURQUOI FAIRE ?

    LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME … EN EFFET, MAIS POURQUOI FAIRE ?

    08 Déc 2020

    A la suite du 1er confinement cette année, les camarades de l’UCL Bruxelles ont produit un texte dont nous reprenons à notre compte ici1. Nous en avons modifié certains passages, nous en avons ajouter d’autres plus en phase avec notre réalité locale. A Montpellier, nous n’avons par exemple pas participé aux Brigades de Solidarité Populaire2.

    Construire la Solidarité Populaire

    La crise sanitaire a été l’occasion de prendre la mesure de la faillite de l’état, incapable, après des décennies de destruction des services publics et de la sécurité sociale, de venir en aide aux franges les plus précarisées du prolétariat. Cette incapacité a été doublée d’un dessin politique qui visait à maintenir la logique du profit alors même que la population n’avait pas accès au matériel de protection le plus élémentaire tel que des masques.

    Lors du dernier confinement et face aux manquements de l’État, des initiatives de Brigades de Solidarité Populaire ont vu le jour en Italie, puis en France, et enfin en Belgique. Des militant-e-s communistes libertaires se sont impliqué-e-s dans l’initiative en défendant les principes de la lutte des classes, de l’autonomie (vis à vis de l’État et de la bourgeoisie), de l’action directe, de la démocratie directe, de la convergence des luttes, dans une perspective révolutionnaire. D’une certaine manière, et à certains endroits, les Brigades de Solidarité Populaire se sont rapprochées d’une forme de municipalisme libertaire. Pour certain-e-s militant-e-s, il s’agissait, à travers elles, d’ériger un contre-pouvoir à l’État-nation, de construire dans nos quartiers et nos lieux de vie une initiative qui mette en avant l’autogestion, la coopération et la lutte des classes. Les Brigades se sont ainsi construites autour de la collecte et la distribution de biens de première nécessité.

    Au-delà du fait que cette pratique garde tout son sens lors de ce deuxième confinement, elle en aura encore une fois la crise sanitaire passée. La crise économique annoncée, nouvelle faillite du capitalisme et de l’état, laissera malheureusement beaucoup d’entre nous bien démuni-e-s.

    Il faut donc d’ores et déjà pouvoir développer d’autres initiatives, tout en accroissant la force sociale que représentent aujourd’hui tous ceux et toutes celles qui veulent lutter contre le capitalisme, là où nous vivons via la lutte contre la gentrification, l’expulsion de logement, les violences policières, mais aussi via un soutien légal, la collectivisation du travail domestique, etc.

    Pandémie et pratique sociale

    Malgré ces initiatives, il apparaît clairement que la faiblesse de notre capacité à agir durant le premier confinement de cette crise sanitaire est symptomatique . Si nous étions plus nombreuses et nombreux encore à être inséré-e-s dans des organisations populaires (qu’elles soient syndicales, territoriales, féministes) notre capacité d’action aurait été décuplée et plus à même de construire la solidarité et un rapport de force contre le capital et l’État.

    A l’heure actuelle, il faut admettre que nous ne sommes pas capables d’agir de manière révolutionnaire à l’échelle d’un quartier, d’une commune, d’une branche sectorielle ou plus largement encore, car nous ne disposons pas d’une force sociale suffisante. Ainsi, si nous nous étions retrouvé-e-s à Barcelone en 1936, nous aurions été incapables de faire face au coup d’état fasciste, car nous n’aurions eu ni CNT, ni Comités de défense…

    Ce sont des organisations de ce type que nous devons donc nous évertuer à construire. Des organisations « pour et par » les classes populaires, non idéologiques, qui agissent en lien avec les conditions matérielles et le niveau de conscience, tout en ayant un fonctionnement autogestionnaire, une autonomie par rapport à l’état et une perspective révolutionnaire.

    Ces organisations doivent constituer la colonne vertébrale du pouvoir populaire dont le but est de contester, puis de renverser, le capitalisme et l’ensemble des systèmes de domination. De telles organisations populaires ne peuvent être construites qu’en investissant le plan social et en rompant avec les formules incantatoires, les pratiques hors-sols ou la marginalité militante.

    Notre investissement dans de nombreux collectifs et inter-organisations locales, notre capacité à y tenir des engagements, à les animer, les structurer, à y insuffler des pratiques constitue aussi un ancrage militant et social. Cet ancrage nous permet aujourd’hui d’insuffler des dynamiques sur le volet de la solidarité et de la démocratie directe, de l’éducation populaire et de l’autogestion.

    Pour conclure

    S’il faut, à notre sens, tirer une leçon de cette crise aussi inattendue que soudaine, c’est bien celle-ci : en tant qu’exploité-e-s et en tant que révolutionnaires, nous devons réinvestir le plan social afin d’animer les mouvements sociaux en proposant des pratiques et des réflexions autogestionnaires et libertaires qui nous semblent les plus à mêmes de conduire à un changement radical de société.

    Plus que jamais, alors que le capital et l’état se font de plus en plus autoritaires, que l’extrême droite et les franges conservatrices de la bourgeoisie gagnent du terrain, que la crise écologique s’intensifie, nous avons besoin de construire de tels contre-pouvoirs populaires pour résister, mais aussi et surtout, pour construire un autre monde.

    Cela ne signifie pas pour autant qu’il nous faille déserter le plan idéologique, au contraire. Construire des organisations spécifiquement anarchistes est indispensable pour renforcer notre coordination, développer nos pratiques et inventer des stratégies communes.

    Une des vertus de la situation actuelle qu’il est possible de trouver serait d’avoir dépouillé l’action révolutionnaire de ses gesticulations activistes et du spectacle militant qui ne sert que l’autosatisfaction « d’avoir été présent » ou « de s’être montré ».

    En période de crise, n’est véritablement utile que ce qui contribue à l’accroissement du mieux-être des exploité-e-s et des dominé-e-s, tout en en préparant l’émancipation intégrale qui ne peut se faire in fine qu’en renversant les rapports de domination et d’exploitation. La crise sanitaire aura donc servi d’électrochoc tant elle a démontré nos carences.

    Il nous a fallu relever le défi de maintenir la continuité de nos organisations, et ce fut une tâche primordiale pour ne pas donner la possibilité aux classes dominantes de profiter encore davantage de notre désorganisation. Mais elle a surtout bousculé nos pratiques et nos stratégies militantes qui doivent dès lors se montrer à la hauteur de l’offensive austéritaire que nous préparent déjà les classes dominantes et des prochaines crises qui caractérisent le capitalisme contemporain. 

    1https://bxl.communisteslibertaires.org/2020/06/18/revolution-pouvoir-populaire-en-periode-de-coronavirus/

    2https://www.brigades.info/fr/. Voir aussi https://rapportsdeforce.fr/pouvoir-et-contre-pouvoir/le-boom-des-brigades-de-solidarite-populaire-pour-rendre-politique-laide-aux-plus-precaires-04296977.

  • La Solidarité est notre arme!

    La Solidarité est notre arme!

    23 Nov 2020

    La librairie autogérée la Mauvaise Réputation met à disposition son local
    pour des collectes de denrées alimentaires non périssables et de produits
    de première nécessité (serviettes hygiéniques, savon, dentifrice etc.) à
    l’AESAE (Association pour l’Égalité Sociale, l’Autogestion et l’Entraide)
    et l’association Le Barricade.

    Les collectes auront lieu le samedi de 15h à 17h au 20 rue Terral
    (quartier St Anne) à Montpellier) et démarrent ce samedi 28 novembre 2020.
    Les redistributions auront lieu dans la foulée des collectes le samedi de
    17h à 19h.

    Faites passer l’info massivement !
    Solidarité en direction des plus précaires !

    Toutes les mesures de précaution seront mises en place lors des collectes
    (gel hydroalcoolique, masques, gants, désinfection des produits, zone pour
    le dépôt des denrées…)


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    Faut-il défendre la République ?

    19 Nov 2020

    Ces derniers jours, depuis l’assassinat horrible de Samuel Paty par l’extrême droite islamiste une lame de fond s’est exprimée pour défendre les « Valeurs de la République ». Si les valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité sont des idées qui sont à la base de notre engagement communiste libertaire, ce n’est pas réellement ce qui est en jeu. En effet, en France, la notion de république est devenue pour une grande partie du champ politique un synonyme du terme de « nation », assimilant la « République » à une « France éternelle ». C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les sorties du ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer qui promeut l’obligation de porter des tenues « républicaines » pour empêcher les jeunes filles de porter des « crop top » qui montrent leur nombril. C’est aussi au nom de la République que les femmes ne peuvent porter le voile au sein de l’Education Nationale.

    Il faut s’interroger sur cette notion de République à laquelle nous serions tous censés faire allégeance et qui défendrait à la fois la liberté, l’égalité et la France. Un rapide examen de l’actualité nous montre que le présent régime républicain est relativement peu compatible avec l’égalité ainsi que les libertés. Le niveau d’inégalité est en constante hausse alors que les revenus des plus riches explosent. De même, les lois sécuritaires sont en constante augmentation, le maintien de l’ordre se brutalise. De plus, depuis 2016, nous avons passé plus de temps en état d’urgence qu’en état « normal », d’autant plus qu’une grande partie des mesures de l’état d’urgence sont passées dans la loi ordinaire. Dès lors, comment expliquer que les valeurs de la Républiques soient défendues de manière quasi frénétique par les défenseurs de l’ordre en décalage total avec un réalité liberticide et inégalitaire ? Cette défense parait quelque peu hypocrite, si ce n’est confinant à la tartufferie…

    A notre sens, pour répondre à cette interrogation, il faut réexaminer l’histoire de France pour un peu mieux comprendre de quoi il en retourne lorsque l’on parle de République. En effet, il serait possible de croire que la République descend en ligne droite des combats victorieux du peuple face à la liberté et aux tyrans, aristocrates curés et oppresseurs en tout genre… La réalité historique est tout autre : les régimes républicains en France se sont construits contre les classes populaires. Pour les 4 premières Républiques à chaque fois, le schéma est relativement similaire. Le régime républicain se met en place au cours d’une révolution populaire alliant de larges fractions de la bourgeoisie aux classes populaires. Très rapidement, alors que les organisations bourgeoises consolident leur pouvoir et que les classes populaires se font remuantes, une très forte répression et des massacres mettent un terme aux aspirations populaires. C’est une République bourgeoise basée sur la défense de l’ordre capitaliste qui se met en place, une république des possédants…

    C’est le cas lors de la Première république, proclamée le 10 aout 1792 pendant la Révolution Française. Au début, le peuple parisien met les revendications populaires au centre et exerce une pression sur l’assemblée pour satisfaire des revendications à la fois économiques et démocratiques. Au bout de deux ans, le coup d’état de Thermidor met la barre à droite et écrase dans le sang les aspirations des sans-culottes, mettant en place un Régime modéré et bourgeois, le Directoire.

    Ce schéma se retrouve lors de l’instauration de la deuxième république de 1848. Après avoir conquis le pouvoir en février 1848 avec l’appui des ouvriers parisiens, en juin l’armée républicaine écrase dans le sang un mouvement insurrectionnel réclamant plus d’égalité sociale. La sauvage répression du général Cavaignac fait plusieurs milliers de morts dans les rangs des ouvriers parisien et sonne le glas des espoirs d’une république sociale au profit du parti de l’ordre.

    En 1870, alors que la Troisième République nait de la défaite de Napoléon III face à la Prusse, des événement similaires se déroulent. En mars 1871, se crée la commune de Paris qui entend substituer une fédération libre de communes basées sur la démocratie directe et l’égalité économique à la république bourgeoise. La Troisième république se construit sur l’écrasement sanglant de la Commune de Paris et de ses aspirations : plus de 25000 morts et de milliers de personnes sont déportées pour que ce régime puisse voir le jour.

    Ce type d’écrasement se reproduit à une moindre échelle à la Libération. Alors que le patronat s’est discrédité en collaborant avec le nazisme, la Quatrième République semble partie pour être très à gauche, mais très rapidement les communistes sont éjectés du gouvernement et les grèves ouvrières de l’hiver 1947 sont réprimées dans le sang, faisant plusieurs morts et. Au passage, les GMR, troupes de choc du régime de Vichy (fondues dans les CRS), reprennent du service, ce qui donnera naissance au fameux slogan « CRS=SS ».

    Les diverses républiques ne se fondent pas uniquement sur l’écrasement des revendications des classes populaires en Métropole, elles se développent aussi sur la subordination et l’impérialisme des colonies. Si Jules Ferry est connu dans l’historiographie républicaine pour avoir rendu l’école obligatoire, il fut aussi un des plus ardents promoteurs du colonialisme français. C’est la troisième République qui construit la plus grande partie de l’Empire colonial Français, au prix de millions de morts1.

    Enfin, c’est aussi la défense du colonialisme et de l’impérialisme qui est à l’origine du régime que connait actuellement la France. La Guerre d’Algérie fait trébucher la Quatrième République, et c’est un coup d’Etat qui place De Gaulle au pouvoir en 1958. C’est sous la menace d’une attaque de parachutiste pro Algérie Française que De Gaulle prend la tête du gouvernement et change la Constitution pour créer la Cinquième République. Si le général se débarrasse rapidement de ses embarrassants soutiens, c’est pour mieux préserver les intérêts français et mettre en place un néocolonialisme dans de nombreux pays africains qui deviennent formellement indépendants mais demeurent soumis à l’impérialisme français. Rappelons que la France tire toujours la majeure partie de son approvisionnement énergétique de ses « anciennes » colonies (gaz algérien, uranium du Niger et pétrole gabonais)2.

    Ces différents éléments historiques montrent que la République n’est pas un régime défendant l’égalité et la liberté qui aurait pu être dévoyé en cours de route. Au contraire, le régime républicain français a pour constante d’être un régime au service d’une classe dominante. L’origine de chaque république, n’est pas une révolution. Au contraire, la République est ce qui est advenu lorsque les aspirations des classes populaires ont été écrasées dans le sang, tout comme les aspirations de liberté des peuples colonisés. Dans cette mesure, une révolution communiste libertaire ne sera pas républicaine mais au contraire construira une fédération de communes libres qui remplacera la République bourgeoise et colonialiste.

    Matt (UCL Montpellier)

    1 Livre Noir du Colonialisme

    2 Ref histoire de l’or noir


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    Abstention aux municipales : les élu·es ne représentent qu’elleux-mêmes

    05 Juil 2020

    Les municipales ont encore une fois fait la démonstration de l’impasse de l’électoralisme. Près de 60% des électrices et électeurs ne se sont pas présenté·es aux urnes, un record sous le régime de la Ve République. Cela n’empêche pas les élu·es de continuer à se prétendre légitimes. Si nous nous réjouissons de voir certaines villes, bastions de la droite conservatrice et réactionnaire, passer à l’alternance, nous ne nous faisons guère d’illusions sur les politiques qui y seront menées. L’écologie cosmétique et au rabais, annoncée par les divers programmes est bien trop en dessous des changements nécessaires pour faire face au désastre qui s’annonce. Et la mascarade que représentent ces élections ne saura pas résister longtemps à la crise économique qui ne fait que commencer.

    Nous n’en pouvons plus de ce système électoral

    L’une des leçons à retenir de ce scrutin est l’essoufflement de la démocratie représentative. Aucune élection ne se passe sans battre un nouveau record d’abstention. Si le résultat du premier tour des municipales pouvait s’expliquer en partie par la crainte, légitime, d’une accélération de la pandémie du SARS-COV2, les gesticulations du gouvernement n’ont pas suffi à rassurer les votant·es pour le deuxième tour.

    La pandémie n’est clairement pas la seule fautive de ce désintérêt pour un système qui ne consiste qu’à déposséder les personnes de leur capacité à décider par et pour elles-mêmes. La classe dirigeante nous donne en spectacle sa dramatique ignorance et son insupportable corruption et provoque le dégoût d’au moins 60% des électeur·rices. Le message est clair : les aspirations de démocratie directe et de justice sociale portées depuis longtemps et remise au premier plan par le mouvement des Gilets Jaunes et plus récemment par le mouvement contre les violences policières et le racisme d’État ne sont et ne seront absolument pas satisfaites par le système électoral. Les conquêtes sociales s’obtiennent par les luttes et non par les urnes.

    Le capitalisme vert reste le capitalisme

    La pseudo-victoire d’Europe Écologie Les Verts et du Parti socialiste aux municipales ne sera pas à la hauteur des catastrophes écologiques et sociales qui s’annoncent. L’expérience de Grenoble, gagnée par EELV en 2014, n’est guère réjouissante pour les classes populaires. La politique de la ville s’est surtout orientée vers les classes moyennes aisées et la bourgeoisie, laissant sur le carreau les plus opprimé·es. Les coupes budgétaires se sont poursuivies et, malgré quelques mesures cosmétiques pour faire plaisir aux habitant·es du centre-ville, aucune mesure concrète n’est venue réellement aider les personnes qui en ont le plus besoin.

    Sans un changement radical de système, où les personnes concernées sont directement impliquées dans les prises de décisions, l’aménagement du capitalisme pour le rendre éco-compatible se fera sur le dos des « premier·ères de corvée » et ne servira que celles et ceux qui en profitent déjà.

    Changeons la société pas ses dirigeant·es

    Pour que les enjeux écologiques et sociaux soient réellement pris en compte, surtout dans cette période de grande instabilité, il faut que les premières et premiers concerné·es soient en capacité de décider.

    L’organisation d’assemblées populaires décisionnaires à l’échelle d’un quartier ou d’une commune permettrait d’impliquer directement les habitant·es dans leur vie au quotidien. À une échelle plus grande, intercommunale ou d’une ville, les décisions prises par ces assemblées pourraient être débattues par des conseils de personnes mandatées par elles. Ces mandaté·es auraient pour seul rôle de transmettre ces décisions.

    À l’échelle d’une région ou d’un département, des coordinations pourraient être mises en place pour assurer les moyens de subsistances nécessaires pour l’ensemble des habitant·es : de quoi se loger en réquisitionnant les logements vides, de quoi se nourrir en ne produisant que ce qui est nécessaire, etc.

    Et à l’échelle d’un pays, une fédération de régions autonomes pourrait assurer ces moyens de subsistance en partageant et acheminant les richesses produites d’un bout à l’autre du territoire vers celles qui en ont besoin.

    À chacune de ces échelles, les personnes chargées de prendre les décisions auraient un mandat révocable à tout instant par les assemblées populaires qui les mandatent, empêchant les tentatives de corruption ou d’accaparement du pouvoir.

    C’est ce que propose le communisme libertaire, un projet révolutionnaire où celles et ceux qui prennent les décisions sont directement concerné·es par celles-ci et où chacun et chacune s’impliquerait selon ses moyens et recevra sa part selon ses besoins.

    Contre l’électoralisme et les dirigeant·es qui ne servent qu’elles et eux mêmes, révolution sociale et libertaire

    Union communiste libertaire, le 4 juillet 2020



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    « Ségur de la santé » : la socialisation/autogestion, remède radical

    30 Mai 2020

    Loin de l’appel d’Emmanuel Macron à «se réinventer», on peut dire par avance que le Ségur de la santé n’inventera pas grand-chose. Toujours cette vieille méthode politicienne qui consiste à annoncer une «grande concertation nationale»… tout en en fixant par avance les résultats! Ceux-ci se situeront dans le droit fil du «monde d’avant» : peu d’investissements, mais la poursuite de la casse néolibérale de notre système de santé. Il est temps de se le réapproprier et de le placer hors de la loi du marché.

    Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé que la concertation organisée au ministère de la Santé, avenue de Ségur, sera axée sur quatre «piliers» d’une future réforme de l’hôpital public.

    1) La hausse des salaires

    Les salaires de l’hôpital public français sont parmi les plus faibles des pays occidentaux. Le gouvernement annonce que l’objectif est d’atteindre un niveau de rémunération équivalent «à la moyenne européenne». Il est attendu de pied ferme, car cela fait des mois que les syndicats et le Collectif inter-urgences réclament en ce sens, et que le gouvernement les balade sans vergogne.

    2) Une logique de financement toujours révoltante

    Le gouvernement annonce qu’il veut réduire la part de «tarification à l’activité». Mais le problème, c’est bien la contradiction ce type de financement avec une logique de service public. Le Collectif inter-hôpitaux réclame son abandon pur et simple : «la règle doit être le juste soin pour le malade au moindre coût et non la recherche du tarif rentable pour l’établissement». Cela suppose «une augmentation du budget hospitalier (Ondam) d’au moins 4%».

    3) Une augmentation du temps de travail

    La crise du coronavirus ne leur a-t-elle donc rien appris? Olivier Véran parle de «remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage». Pousser les salarié·es déjà épuisé·es au surmenage en agitant la carotte des «heures sup’», c’est surtout une façon de ne pas recruter. La fédération SUD-Santé-Sociaux évalue qu’il manque 100.000 personnes à l’hôpital public. Ce sous-effectif ne sera pas compensé par la «télémédecine» que le gouvernement, toujours à ses fantasmes high-tech, présente comme une solution.

    4) Pas de solution au manque de lits

    Pour finir le gouvernement souhaite davantage d’intégration et de coopération entre hôpital, médecine de ville et secteur médico-social, mais ne fait aucune promesse sur la réouverture de lits, dont le manque s’est fait cruellement sentir durant la crise du coronavirus. Il reste muet sur le secteur hospitalier privé, qui accapare un tiers du «marché» des patients, et absorbe une partie des financements publics au détriment de l’hôpital public.

    Une solution : la socialisation sous le contrôle des soignantes et des soignants

    L’intérêt de la population, des soignantes et des soignants, exige une logique radicalement inverse à celle du «Ségur de la santé». C’est une révolution du système de santé dont nous avons besoin, par la socialisation intégrale, et l’autogestion. Cela suppose que l’ensemble du système hospitalier, public comme privé, soit retiré des mains de l’État et des groupes financiers, et unifié. Le système de santé doit être déclaré «bien commun» ou «propriété sociale», et jouir d’un financement assuré intégralement par la Sécurité sociale, donc par la cotisation sociale.

    Il sortira ainsi à la fois du budget de l’État et de la loi du marché. Placé sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs, il renouera pleinement avec l’esprit du service public, et pourra être redéployé dans les territoires, avec des effectifs et des moyens au niveau des besoins.

    Cette logique ni étatiste ni capitaliste, c’est celle du communisme libertaire.

    Union communiste libertaire, 29 mai 2020


    Applaudir c’est bien, se battre ensemble c’est mieux

    Manifestation hebdomadaire de soutien aux revendications des soignantes et des soignants, devant l’hôpital Robert-Debré, à Paris 19e. Photos Clotilde (UCL 93-Centre)


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