Pour des raisons et dans des contextes différents, de nombreuses régions du monde sont secouées par des révoltes populaires, massives et inédites.
De Hong Kong à l’Irak, en passant par le Chili, Haïti, le Liban, la Catalogne, l’Équateur, etc. la liste est impressionnante. Chaque soulèvement a son propre point de départ : la cherté de la vie, la corruption, une nouvelle taxe, une répression judiciaire ou une aspiration démocratique. Mais ce qui frappe, c’est la similarité des formes de lutte, l’articulation des aspirations sociales et démocratiques et l’affrontement massif avec les forces de répression. Un vent de révolte souffle sur le vieux monde.
C’est évidemment un pas en avant dans la crise du capitalisme. Et il est fort à parier que ces révoltes vont s’étendre. Car l’accumulation frénétique du capital a conduit à un accroissement ubuesque des inégalités et à une crise écologique majeure, tandis que, dans les démocraties bourgeoises, les libertés publiques sont réduites à marche forcée. La crise du capitalisme n’est plus seulement économique, elle touche aussi son aspect idéologique. Les classes dirigeantes ne parviennent plus à légitimer leur domination, car l’adhésion aliénée au capitalisme s’estompe devant l’évidence de sa cruauté. La violence, pour maintenir leurs privilèges, est leur seul et dernier recours.
Reste la question des alternatives : si la révolte est là, il faudra que l’auto-organisation des exploité·es s’étende et s’affermisse pour rendre crédible un autre modèle de société.
UCL, 28 octobre 2019