Ce 19 octobre aura lieu la 23èmemarche ExistransInter, marche de revendication pour les droits des personnes trans et intersexe. Cette marche compte défendre l’autodétermination des personnes trans et/ou intersexes et dénoncer le piétinement de leurs droits et de leur santé depuis des décennies. Cette année, les personnes trans, intersexes et leurs allié-e-s appellent à soutenir l’accès aux droits au séjour des personnes trans migrantes, l’a ccès à la PMA aux personnes trans et dénoncent la mutilation des personnes intersexes, les lois racistes sur l’immigration qui emprisonnent, expulsent les personnes trans et intersexes demandeuses d’asiles et limite tout recours.
L’ éviction des personnes trans de la PMA et les mesures en demi-teinte du gouvernement pour les personnes trans (circulaire insuffisante sur le changement de prénom, maintien du changement d’état civil dans une procédure judiciaire démédicalisée seulement théoriquement) reflètent l’influence et la pression du camp de la bourgeoisie réactionnaire, représenté, entre autres, par la « Manif pour tous » qui ciblent de manière explicite les personnes trans. Elles ne peuvent qu’encourager les actes homophobes et transphobes, au moment où les dirigeants de l’État envoient des signaux complaisants aux réactio nnaires.
Les personnes trans, encore plus lorsqu’elles sont migrantes, sont obligées d’affronter de véritables entraves pour accéder aux traitements médicaux, notamment hormonaux et chirurgicaux, nécessaires à leur parcours, ou encore pour procéder à un changement d’état-civil et se voir délivrer des papiers d’identité du genre dans lequel elles vivent. Cette transphobie d’État relaie et renforce la transphobie causée par un système patriarcal, qui perpétue l’idée qu’être homme ou femme est un fait de nature,causé par la génétique, alors qu’il s’agit de constructions sociales, de rapport d’oppression entre un groupe dominant et un groupe dominé. Cette transphobie ambiante engendre une situation de grande précarité pour les personnes trans, qui ont beaucoup de difficultés à trouver un travail ou à avoir un accès à la santé. Par ailleurs, les personnes trans subissent des violences, que ce soit dans la rue, au travail, dans la famille ou dans le couple, par la police, dans les prisons, etc.
Contre la transphobie, luttons contre le patriarcat !
En tant que libertaires, nous pensons que seules les luttes auto-organisées et l’autogest ion nous permettront de sortir de tels systèmes, dont profitent celles et ceux qui ont intérêt à les préserver. Une telle auto-organisation ne peut être réellement effective qu’à condition que les personnes concernées puissent dès maintenant prendre pleinement leur place dans les organisations militantes de leur choix et dans les luttes. Par conséquent, nous nous engageons au quotidien contre le sexisme, l’homophobie, la transphobie, le racisme, la domination étatique et l’exploitation capitaliste, et portons nos revendications de rupture, pour une société libertaire et égalitaire.
Enfin, dans la continuité de la marche Exitransinter, nous appelons à se mobiliser le 20 novembre 2019, pour le Transgender Day of Remembrance (TDoR), journée internationale qui célèbre le souvenir des personnes trans assassinées à travers le m onde, et à soutenir tout le reste de l’année les initiatives allant dans le sens de l’émancipation et de l’auto-détermination des personnes trans.