Ni les vingt chefs des États les plus riches de la planète, ni les opposants au sommet n’ont particulièrement brillé à l’occasion de la tenue du G20 en France.
Côté chefs d’État, malgré la prétention de faire du G20 un outil de gouvernance mondiale, peu de décisions majeures ont été prises. Si tous sont d’accord sur la fonction qu’ils donnent aux décisions qu’ils prennent, à savoir favoriser l’expansion et la stabilité du capitalisme, aucun ne souhaite trop lâcher sur ses intérêts propres dans la concurrence que se mènent les différentes grandes zones économiques. Aucune solution capitaliste miraculeuse non plus à sortir du chapeau pour faire face à la crise économique et financière.
Pour sauver les apparences, à défaut de mesures, quelques engagements ont été présentés au monde. Celui de favoriser l’augmentation de la demande intérieure du marché chinois pour booster la croissance mondiale. Également de créer une taxe sur les transactions financières pour générer des recettes face à la crise de la dette ; et de s’attaquer aux paradis fiscaux. Finalement pas beaucoup plus que les engagements non tenus du G20 de Londres au début de la crise. Sauf peut-être dans les coulisses, où le lâchage de Berlusconi et Papandréou par leurs pairs a conduit à la chute de deux gouvernements dans les jours qui suivirent le sommet.
Côté anti-G20, malgré la crise que traverse le système capitaliste, dont la crise des dettes souveraines n’est qu’un des aspects, les mobilisations n’ont pas été fortes. Moins de 10.000 personnes ont manifesté le 1er novembre à Nice, quelques rassemblements clairsemés ont eu lieu le même jour dans quelques villes comme Nantes ou Montpellier. Pour l’essentiel, les énergies se sont concentrées à organiser le déplacement des militant-es vers Nice, laissant de côté l’activité politique en amont en direction de la population. Là où des collectifs locaux se sont mis en place pour faire ce travail, comme à Montpellier, la proposition de faire une campagne locale au lieu de se déplacer au contre sommet n’a que peu pris, restant confinée à des réseaux militants trop faibles pour avoir un impact important.
Sur le fond, alors que le capitalisme est en crise, que les gouvernements multiplient les mauvais coups pour garantir les privilèges des classes dominantes, la seule proposition émanant du contre sommet est la création par Attac d’un collectif national pour un audit citoyen de la dette. On est bien loin encore d’une contestation du capitalisme dans sa globalité.
Il faudra donc probablement attendre les prolongations ou les tirs aux buts pour qu’en France, à l’instar d’autres pays européens comme la Grèce ou le Portugal, les travailleurs et plus largement la population relèvent la tête face aux attaques de nos gouvernants.
Stéphane – Montpellier