Commentant les résultats électoraux britanniques, Jean-Luc Mélenchon s’est récemment distingué par des remarques à caractère antisémite. Pour l’Union communiste libertaire, il n’y a pas d’antisémitisme tolérable.
Dans un billet de son blog du 13 décembre décryptant l’échec du labour aux élections législatives du Royaume-Uni, Jean-Luc Mélenchon s’est fendu de deux remarques à caractère antisémite. Antisémite, son texte l’est à plusieurs niveaux : déjà parce qu’il récuse les accusations d’antisémitisme à l’égard de certain-es militant-es du Labour (voir encadré) et la responsabilité de Jeremy Corbyn à cet égard pourtant basées sur des faits documentés et sourcés, ne serait-ce qu’à travers les accointances de Corbyn avec des antisémites notoires (Stephen Sizer, Paul Eisen, etc).
Ensuite parce qu’il convoque un vocabulaire et un imaginaire propre à l’antisémitisme en s’attaquant au CRIF, qu’il présente comme des faiseurs d’ukases (décrets impériaux russes) devant lesquels il faudrait s’agenouiller : cette image rhétorique présente le CRIF (un cartel d’organisations communautaires) comme une organisation toute-puissante, ce qui est le propre de la rhétorique antisémite/complotiste, c’est-à-dire faire des juifs (ou toute autre communauté) des personnes contrôlant les institutions. Rappelons à M. Mélenchon qu’on peut être opposé à la politique du CRIF et/ou de l’Etat d’Israël sans tomber dans l’antisémitisme pour la dénoncer, qui plus est dans un contexte national où les actes haineux à l’encontre de la communauté juive se multiplient. Nous, communistes libertaires, nous opposons à toute forme d’antisémitisme d’où qu’il vienne : de droite, comme de gauche !
Pour aller plus loin, lire l’analyse exhaustive de nos camarades de Memorial 98.
Union communiste libertaire, le 27 décembre 2019
Depuis l’arrivée de Corbyn à la direction du parti en septembre 2015 et jusqu’en mars 2018, 300 signalements de propos antisémites voire négationnistes (sur un total de 600.000 adhérent-es) émanant de militant-es ont été portés à l’attention de la commission de discipline du parti. La réaction de la direction du Labour s’est aussi traduite par une politique active 673 plaintes pour antisémitisme sur la période mars 2018 à janvier 2019 et a donné lieu à 96 suspensions immédiates et 211 enquêtes amenant au final à 12 exclusions (chiffre de juin 2019). Par ailleurs des documents internes au parti, fuités récemment dans la presse font état de 130 cas d’antisémitisme non résolus après plusieurs mois de procédure.