Enfin la PMA s’ouvrent aux couples de femmes et aux femmes seules, l’occasion de remettre en question le dogme de la famille hétéro-patriarcal.Si la PMA se légalise pour toutes, le parcours semble encore semé d’embûches.
Les travaux parlementaires sur le projet de loi de bioéthique ont commencé lundi 26 août. Ce projet inclut l’ouverture de la Procréation médicalement assistée (PMA) (terme qui regroupe toutes les techniques de procréation qui utilisent la médecine, on parle ici de la fécondation in vitro avec donneur anonyme) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules.
Les conditions économiques seraient mises à égalité avec les couples hétéros qui ont des problèmes de fertilité puisque le remboursement par la sécurité sociale est prévu.
Même si la filiation de la seconde parente n’aura heureusement plus à être établie par déclaration anticipée auprès de l’état civil (via un notaire), avec inscription du mode de conception, il n’y aurait dans cette loi toujours pas de solution pour la deuxième filiation des enfants de couples lesbiens nés avant cette loi (tiers donneur en dehors du cadre médical, PMA à l’étranger). Ce serait pourtant l’occasion de remplacer les longues procédures d’adoption par des reconnaissances de maternité. On peut avoir des réticences à l’utilisation de la technologie dans la procréation, et interroger le caractère social du désir d’enfant, il n’en reste pas moins que l’égalité entre toutes les femmes est une exigence de justice.
Les catholiques d’Alliance Vita ou d’autres associations familiales catholiques s’y opposent farouchement au nom de la préservation de la place du père. Que le père cogne, ou qu’il ne paie pas la pension alimentaire n’importe pas. Il faut seulement qu’il garde sa place symbolique dans l’ordre patriarcal.
L’enjeu de l’accès à la PMA pour les couples de femmes et pour les femmes seules, c’est un enjeu politique de déconstruction de la famille traditionnelle. C’est exposer que les femmes peuvent s’émanciper des hommes pour fonder des familles sortant de ces schémas, avec des solidarités différentes.
Pour en finir avec ce régime d’inégalités, en finir avec la peur et l’oppression, il est nécessaire que nos luttes prennent le chemin d’une rupture avec le système patriarcal, mais aussi avec le capitalisme et le système raciste qui ne font que renforcer cette tyrannie.
Nous voulons vivre sans domination, vivre libre dans une société débarrassée de l’exploitation où l’égalité sociale serait assurée par la gestion collective de nos besoins et moyens de production, où l’émancipation de chacun-e serait l’affaire de tous tant dans son orientation sexuelle que dans ses choix de vie, où la solidarité serait la base de la société. C’est ce qu’on appelle le communisme libertaire.
Union communiste libertaire, le 17 septembre 2019