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Infos de l'UCL Montpellier

LE CONFINEMENT: CONSÉQUENCE DE L’INCURIE POLITIQUE ET DE LA MÉTHODE SECURITAIRE DU GOUVERNEMENT DE MACRON

24 avril 2020

La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en France s’est posée d’emblée en termes sécuritaires tout autant qu’en termes sanitaires, témoignant d’une tendance lourde à utiliser l’autorité de l’état comme solution miracle à des problèmes ne pouvant être résolus à coup de matraque. Pour preuve, deux outils essentiels pour la gestion prophylactique1 d’une épidémie ont été négligés : le gouvernement Macron a laissé son stock de masques périmer alors qu’il montait à 750 millions en 20172 et n’a pas cherché à reconstituer ce stock avant la fin du mois de mars malgré de nombreux avertissements3. De même, le dépistage massif n’a pas été une priorité, et même à l’heure du déconfinement, le test de personnes asymptomatiques, pourtant essentiel, ne semble toujours pas à l’ordre du jour4. De manière paradoxale, à la mi-mars en France, la vente de masques en pharmacie est ainsi interdite aux particuliers, alors qu’il n’est plus possible de se faire tester à moins de présenter des symptômes extrêmement graves. Deux outils sanitaires indispensables dans la lutte contre une maladie respiratoires sont donc interdits à la population !

Tout comme le faisait la préfecture dans le roman La peste d’Albert Camus5, le gouvernement français décide de compenser le manque de matériel sanitaire par l’application des mesures sécuritaires. Cette gestion se traduit par la mise en place d’un confinement généralisé de la population sous peine de contravention et de prison en cas de multi récidive.

Il est certain que pour contrôler la propagation d’un virus, il faut cibler son hôte, c’est-à-dire, le corps de l’individu. Le confinement est une stratégie qui sert à séparer les corps afin de diminuer les probabilités de contagion. Avec la baisse du nombre de malades, on évite l’effondrement des services de réanimation. Pour autant, le confinement n’est pas une mesure sociale sans conséquences. C’est une forme d’enfermement similaire à celle des sociétés disciplinaires modelées sur la prison. L’individu, son corps, est enfermé dans un lieu clos et tous ses mouvements à l’extérieur sont surveillés.

Le sujet, pendant le confinement, comme dans tout régime disciplinaire, est libre de se déplacer d’un lieu clos à un autre lieu clos. L’attestation de déplacement dérogatoire indique les lieux clos vers lesquels l’individu enfermé est autorisé à se déplacer: 1. Le Domicile. 2. Le lieu d’exercice de l’activité professionnelle. 3. Le Supermarché. 4. L’Hôpital. 4. Le domicile d’une personne vulnérable. 5. L’air libre accessible l’est dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile. Les corps non confinés et en mouvement sont en permanence contrôlés par la police. Ainsi, nous nous retrouvons dans une prison urbaine.

Une frappante illustration de ce régime en est le service de réanimation du CHU de Toulouse: celui-ci est gardé par une douzaine de militaires de l’opération Sentinelle qui stationnent, armés de FAMAS. Ici, on observe l’impuissance et l’absurdité de la logique sécuritaire, qui nous fait penser à ce roi de Perse qui lorsque la mer se mit à être agitée par la houle, fit fouetter la mer par ses soldats espérant que les flots auraient peur de la punition et se calmeraient6.

Plus largement, la France est devenue graduellement un pays de plus en plus autoritaire qui utilise systématiquement la violence d’état pour affronter ses problématiques sociales. Aux multiples difficultés des quartiers populaires et banlieues (chômage, précarité, logement…), pourtant connues depuis plusieurs décennies, la seule réponse a été sécuritaire : flashballs, BAC, LBD, comparutions immédiates, le tout enveloppé dans une rhétorique guerrière sur les territoires perdus de la République. Aux divers mouvements sociaux, tout particulièrement les Gilets Jaunes qui avant tout réclamaient de la justice sociale, le traitement est similaire : après avoir été labellisés comme « factieux » insurrectionnels ils sont la cible d’un maintien de l’ordre contre insurrectionnel entrainants blessure, mutilations, décès et incarcérations massives7.

Face au Covid-19, un peu comme les médecins de Molière qui préconisent pour n’importe quelle maladie une bonne saignée, le traitement a été le même : une réponse sécuritaire. C’est une forme de politique dans la continuité de la sanglante histoire du capitalisme patriarcal, guidée par l’idée de la domination et du contrôle des corps dociles. L’orgueil des “grands hommes” d’état, nous ment en masquant des erreurs telles que le maintien des élections municipales ou les pénuries de masques et de tests, et sous un ton bouffon paternaliste nous déclare “en guerre”. Sous la logique de la guerre, c’est la mise en place d’un état d’exception: “état d’urgence sanitaire”, “état de peste” dont la principale mesure de« confinement » qui est une forme assouplie d’assignation à résidence.

Les “citoyens” comme on nous appelle, se retrouvent rétrécis et assujettis car dans cette période de crise sanitaire où l’état ne joue que la carte de la sécurité, notre humanité est diminuée, l’état ne nous considérant que comme des corps surveillés, suivis, marqués, assignés, contrôlés, tabassés, analysés, désinfectés, reconduits, arrêtés, déplacés… des corps soumis qui ne peuvent plus parler, qui n’ont pas le droit de crier, dont les droits de contester sont réduits… Attention à ne pas tomber dans le piège de cet état d’exception sanitaire, d’autant plus qu’il est amené à durer au-delà du confinement!

Il est vrai qu’en termes sanitaires, le confinement présente une pertinence au vu de l’absence de moyens de protection et de possibilités de dépistage de masse. Néanmoins, n’oublions pas que la raison pour laquelle nous n’avons pas eu des masques ni des tests a été un choix politique. Les choix stratégiques de pays tels que l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud ou Taiwan le confirment. Pourtant, si nous avions eu ces masques et ces tests pour toute la population, il aurait été possible de maintenir des relations sociales entre les personnes.

Pendant le confinement qui nous est imposé, toute forme de sociabilité est interdite. Cet isolement total de la population aurait pu être évité si l’état avait priorisé une autre gestion que la sécuritaire. Un confinement prenant forme d’une distanciation sociale aurait pu exister si des équipements de protection avaient été fournis à la population. La souffrance psycho-sociale que cause l’instauration de ce régime d’enfermement découle également de ce choix politique sécuritaire.

Pour pallier l’absence d’anticipation de la pandémie en France, et la saignée néolibérale du système de santé français, la réponse sécuritaire a été le choix premier du gouvernement français. Et cela, nous ne l’oublierons pas non plus.

Il est temps de penser à comment résister à ces mesures liberticides, à ne jamais les in-corporer. Il faut critiquer ce choix politique sécuritaire et liberticide, d’allure sanglante et patriarcale, d’autant plus qu’il est douteux en termes sanitaires : à l’heure où nous écrivons ces lignes, la France est un des pays qui comptent le plus de décès dans le monde…

Groupe de Travail – Violence d’état et COVID – UCL Montpellier

1 La prophylaxie est l’ensemble de mesures préventives pour éviter la propagation d’une maladie contagieuse.

2 https://www.huffingtonpost.fr/entry/touraine-defend-son-bilan-sur-les-stocks-de-masques-et-renvoie-la-balle-a-macron_fr_5e937bfdc5b617e5c926f941

3 https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

4 https://www.youtube.com/watch?v=FIFjIwVTPhE

5 Ref stratégie de la préfecture

6 https://www.lhistoire.fr/classique/%C2%AB-histoires-%C2%BB-dh%C3%A9rodote

7 https://www.davduf.net/alloplacebeauvau