Nous avions annoncé dans notre agenda la journée de mobilisation nationale des AESH (accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap), personnel essentiellement féminin et hyper précaire de l’Éducation Nationale.
Même si rien de concret n’a été gagné, cette mobilisation a été une réussite à l’échelle nationale et confirme la construction d’un rapport de force au sein de l’Éducation Nationale sur les questions de précarité. Organiser et soutenir les AESH était un impératif que l’ensemble des syndicats a tardé à construire. Depuis un an maintenant la situation est heureusement en train de changer grâce à la combativité des AESH et un travail militant syndical réel, suivi et sérieux organisé autour de l’arc SUD éducation / FSU / CGT éducation / FO / SNALC. Même si largement insuffisantes, ce travail a permis de maigres avancées en fin d’année scolaire dernière, elles ne valent que par la leçon qu’on doit en tirer : on peut gagner des choses en se battant collectivement !
À Montpellier autour de 250 personnes se sont rassemblées ce mardi 19 octobre sur la Comédie avant de manifester jusqu’au rectorat dans une ambiance déterminée. Même si nous ne disposons pas de chiffres précis, la grève des AESH a existé et a été visible ; dans de nombreuses écoles partie ou totalité des AESH ont participé à la mobilisation. La grève des enseignant·e·s est restée modeste mais n’a pas été marginale. Les initiatives de caisse de grève en solidarité aux AESH se sont multipliées.
Il y avait également un appel à la grève des AED (Assistant·e·s d’Éducation, jadis appelé·e·s les « pions »). Celui-ci, mal annoncé, a très peu pris car le mouvement, important l’an dernier, est en phase de reconstruction. Mais les convergences semblent possibles car sur des trop rares situations locales, lorsque le boulot de mobilisation a existé, il a été payant. Au collège des Escholiers de la Mosson, où il y a une section SUD Éducation nombreuse et dynamique, la vie scolaire a été fermée, et durant la matinée un piquet de grève a réuni AESH, AED et enseignant·e·s
Globalement cette journée offre des perspectives. Elle confirme que quand le travail militant est fait, on arrive à mobiliser sur les questions de précarité et à organiser la solidarité et le soutien financier aux grévistes les plus mal loties. Elle confirme également la nécessité de se saisir de l’outil syndical pour organiser la résistance et la solidarité de classe. De plus en plus d’AESH et d’AED se syndiquent, plusieurs AESH ont d’ailleurs fait les prises de parole pour leur syndicat (SUD, FO, FSU), fait aussi inédit qu’encourageant.
Quelques articles pour en savoir plus ci-dessous.
Article du Poing : https://lepoing.net/de-mal-en-p-i-a-l-pour-les-eleves-les-plus-fragiles-leurs-accompagnateur-ices-en-greve-et-en-manif-a-montpellier/