Le local de la CNT 69 a subi une attaque fasciste dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 mars : les locaux ont été détériorés et du matériel militant a été dérobé1.
La Coordination des Groupes Anarchistes dénonce avec la plus grande vigueur cette agression et affirme sa solidarité aux camarades de la CNT 69.
Cette dégradation s’inscrit dans un contexte où plusieurs locaux et militant-e-s libertaires ont été pris pour cible : soirée organisée par la Fédération Anarchiste de Chambéry le 20 octobre dernier2, attaque de la Plume Noire, librairie du groupe de Lyon de la Coordination des Groupes Anarchistes3 ou de Radio Canut pour ne citer que les exemples les plus récents. Toujours sur Lyon, les locaux du PCF ont également subi une attaque en mars dernier et on a assisté à plusieurs agressions et provocations lors de manifestations de soutien aux réfugié-e-s.
Plus globalement, et au niveau national, la violence des groupes fascistes s’amplifie à l’encontre de tous ceux et toutes celles qu’ils considèrent comme des menaces à leur vision du monde : minorités, militantes et militants du mouvement syndical, féministe, antiraciste, LGBT et progressistes.
Ces dernières semaines, dans un contexte de frémissement social, les attaques fascistes se sont multipliées contre les lycéen-ne-s et les étudiant-e-s en lutte. Si le « déblocage » de la fac de droit de Montpellier par des nervis cagoulés a fait la « une » des médias, les agressions fascistes à Lille, Strasbourg et au Lycée Autogéré de Paris ou encore à Tolbiac (Paris-1) ont été nettement moins médiatisées. Plus récemment encore, des militants d’extrême-droite ont tenté de faire pression sur les Assemblées Générales de plusieurs universités parisiennes (dont Tolbiac – Paris 1 encore, où des insultes antisémites ont été retrouvées sur les murs) et ailleurs (Angers). Au Mans, le local du syndicat étudiant a été l’objet de dégradations signées par l’extrême-droite.
Les semaines qui viennent seront marquées, nous le souhaitons et nous y travaillons, par d’importantes luttes sociales. En s’attaquant physiquement aux mouvements sociaux et à leurs principaux animateurs et animatrices, les fascistes ne font là que jouer leur rôle historique : celui d’un courant politique qui a toujours défendu les intérêts de la bourgeoisie et qui est son ultime recours pour briser les résistances des classes populaires et créer des divisons en leur sein. Dès lors, on comprend mieux pourquoi l’État et sa justice sont souvent complaisants avec les fascistes ; nous ne saurions compter sur les institutions pour parer aux attaques fascistes. Au contraire, nous devons au plus vite organiser et mettre en œuvre l’auto-défense de ceux et celles qui luttent.
Dès que les luttes sociales prennent de l’ampleur, les faux-nez sociaux des fascistes tombent. La meilleure parade au développement des courants fascistes reste la construction du rapport de force face au patronat et à l’État. Aussi, c’est bien l’élargissement des résistances en cours (notamment des cheminot-e-s, des étudiant-e-s, des personnels de santé et des occupant-e-s de la zad) que nous devons viser : stoppons la régression sociale et les politiques racistes de l’État qui font le lit du fascisme, construisons une riposte sociale d’ampleur dans les semaines qui viennent !
La Coordination des Groupes Anarchistes,
le 11 avril 2018
2 : http://www.c-g-a.org/content/nouvelle-attaque-fasciste-sur-une-soiree-militante-solidarite