Les 09 et 10 juin, étape languedocienne de la tournée en France de l’exposition :
« pARTage zapatiste, œuvres des communautés zapatistes du Chiapas »,
à la CIMADE, 14 rue de la rotonde, Béziers.
Ces œuvres de grandes dimensions, peintes ou brodées, ont été réalisées collectivement par les villages zapatistes, à l’occasion du festival « CompArte por la Humanidad ».
Elles célèbrent à leur manière un art « qui ne se voit pas et ne s’entend pas », qui est aussi celui de la résistance et de la rébellion.
Les zapatistes ont souhaité que ces œuvres circulent dans le cadre d’une campagne mondiale « Face aux murs d’en haut, les brèches et la résistance d’en bas », par laquelle ils appellent à soutenir partout les migrants et ceux qui résistent aux détentions et déportations.
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Le Mexique a été le lieu de nombreuses luttes depuis la colonisation espagnole, en particulier la lutte pour l’indépendance au XIXème siècle, la révolution de 1910 au cours de laquelle se sont distingués Emiliano Zapata et Pancho Villa, ou encore plus récemment le soulèvement Zapatiste de 1994 au Chiapas. Ces luttes s’inscrivent dans un contexte de reconnaissance des droits indigènes contre cinq cents ans d’impérialisme occidental. Depuis la rébellion de 1994, les communautés zapatistes s’appliquent à construire l’autonomie. Celle-ci passe par une volonté d’intégrer les indigènes à la nation sur un pied
d’égalité, tout en reconnaissant leurs différences, pour donner corps à l’idéal « d’un monde qui puisse contenir de nombreux mondes », et ce en dehors de l’État mexicain et de ses institutions. Pour défendre la nation contre le capitalisme mondialisé, ils mettent en œuvre dans tous les secteurs de la société une forme d’organisation politique décentralisée et participative.
L’essentiel de l’activité des communautés zapatistes tourne autour de la paysannerie. Les terres sont majoritairement destinées à la culture vivrière, le reste est destiné à l’exportation. C’est le cas du café, dont la vente demeure un enjeu essentiel pour la construction de l’autonomie.
Après 23 ans de résistance, cette lutte anticapitaliste tient toujours tête à l’État mexicain, au prix de nombreuses victimes de la très forte répression militaire et paramilitaire. Elle s’articule au niveau local autour des questions de réappropriation et de de défenses des communautés, des terres et des territoires, et au niveau international par des rencontres artistiques (compArte) et scientifiques (conSciencias) l’an passé et renouvelées cette année, et par une campagne mondiale de soutien aux migrants (« Face aux murs d’en haut, les brèches et la résistance d’en bas ») lancée il y a quelques mois, et relayée par la Sexta, le réseau international de soutien aux peuples en lutte au Chiapas.
Mut-Vitz 34
mutvitz34@laposte.net
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