Le ministre de l’Éducation Nationale, J-M Blanquer, a décidé de porter plainte contre Sud Éducation 93 pour empêcher qu’ait lieu une formation interne syndicale sur le thème du racisme à l’école. En jeu, la formule « racisme d’État » qui pourrait être interdite. Du jamais vu en terme d’attaques des libertés fondamentales quant aux droits des syndicats de se former sur les sujets qui intéressent ses adhérent·e·s, que l’on se reconnaisse ou pas dans le fond idéologique qu’ils contiennent.
Attaque contre les libertés syndicales : le « racisme d’État », alibi d’un abus de pouvoir … totalitaire ?
Que se passera-t-il quand des groupes anarchistes ou autres collectifs présents dans le mouvement social chercheront à dénoncer les politiques racistes menées par l’État français depuis plusieurs années ? Pourra-t-on encore coller des affiches ? Tenir des débats publics à ce sujet ? Rien n’est moins sûr au train où vont les choses, si nous laissons faire.
Cette attaque ne fait que renforcer les craintes qu’on peut avoir sur le durcissement de ce racisme d’État qui ne dit pas son nom mais qui manœuvre et creuse tous les jours un peu plus l’assignation d’une partie de la population, la criminalisation, l’enfermement et l’expulsion d’une autre, sous prétexte qu’elles sont amalgamées à des catégories du type : « personnes issues de l’immigration maghrébine » ou « réfugiés, islamistes, potentiels terroristes ».
Le racisme, une idéologie de la hiérarchie et des inégalités
Qu’est-ce que le racisme ? Une idéologie qui hiérarchise, un système social qui produit des inégalités.
Aujourd’hui comme c’était déjà le cas il y a une vingtaine d’années, les contrôles au faciès touchent majoritairement les gens de couleur. Les fonctionnaires de police qui commettent des actes racistes bénéficient pour la plus part d’entre eux de non lieux. L’accès à un logement, à un travail ou à un stage est plus difficile pour certain·e·s, à cause de leur couleur de peau.
Combattons pour nos libertés syndicales et contre le racisme d’État
Les politiques migratoires se durcissent d’année en année pour rendre toujours plus impossible l’obtention de titres de séjour. Les préfectures ordonnent les assignations à résidence d’exilé·e·s dans des structures d’hébergement lowcoast, qui s’apparentent à des centres de triage avant des renvois (dublinages) vers des pays européens qui pratiquent les mêmes politiques d’expulsion.
Qu’on appelle cela « racisme d’État » ou « racisme institutionnel » ne change rien à la réalité sordide d’un système qui broie des vies humaines, en s’appuyant sur les médias pour conforter une opinion publique poreuse aux stéréotypes racistes, dans ses choix politiques.
Nous combattrons le racisme d’État comme nous combattrons les attaques de nos libertés syndicales tant que nous le pourrons.
À lire :
- l’article de Rapports de Force : » Nous exigeons que toutes les poursuites à l’égard de SUD Éducation 93 soient abandonnées«
- le communiqué de SUD Éducation : « Blanquer attaque la fédération SUD éducation à l’assemblée nationale«