En obligeant des millions de salarié-es à se rendre au travail pour des activités qui n’ont aucun sens ni aucune utilité face à la maladie, l’État et les patrons se conduisent en criminels. Ce qui est essentiel et ce qui est vital, c’est aux travailleuses et aux travailleurs d’en décider.
En obligeant des millions de salarié-es à se rendre au travail pour des activités qui n’ont aucun sens ni aucune utilité face à la maladie, l’État et les patrons se conduisent en criminels.
Ils cherchent à faire croire que les « mauvais comportements » individuels sont responsables de l’épidémie.
Oser dire que les malades d’aujourd’hui étaient celles et ceux qui n’avaient pas « respecté » le confinement comme l’a fait le préfet Lallement… alors que la ministre du travail ne mène pour seule guerre que celle au service de la bourgeoisie en forçant les chantiers du BTP à reprendre, alors que les transports des grandes agglomérations urbaines deviennent des autoroutes pour le virus avec le flot de fréquentation qu’entraîne la reprise du travail dans de nombreux secteurs.
Ces propos nous ont donné envie de vomir, la morgue et le mépris du préfet Lallement ont été une insulte pour toutes celles et ceux qui ont perdu la vie, pour toutes celles et ceux qui luttent contre la maladie, patient·es comme soignant·es. Mais ils ne sont que l’odieuse caricature d’un système politique et économique meurtrier.
La réalité c’est que la soif mortifère de profits des capitalistes reste une priorité à satisfaire pour ce gouvernement.
Notre priorité, à nous comme à l’ensemble de celles et ceux qui font tourner cette société par leur travail, comme aux travailleuses et aux travailleurs de la santé qui cherchent par tous les moyens à faire face, notre priorité c’est celle de se protéger toutes et tous de la maladie.
Arrêtons immédiatement toutes les activités, sauf celles qui sont vitales
On parle beaucoup de l’Italie et de l’Espagne qui ont déjà limité la production des biens et services à ce que leurs gouvernements jugent essentiels. Mais si cela a été fait dans ces pays c’est en partie parce que les travailleuses et les travailleurs se sont révolté·es, par la grève et les débrayages, ont protesté, ont résisté.
Et ce n’est pas encore ça ! L’ensemble du secteur de la logistique reste considéré comme « essentiel » par le gouvernement italien par exemple. Un secteur dans lequel on retrouve par exemple nombre d’entrepôts qui voient transiter des colis de chaussures, de vêtements, de jouets… L’ensemble du secteur des centres d’appels est également concerné. Tout est essentiel ? Vraiment ?
Nous disons que c’est aux travailleuses et aux travailleurs d’en décider directement ! Et d’utiliser toute leur force et toute leur intelligence collective pour cela : droit de retrait coordonné, débrayage, grève… mais aussi, et pourquoi pas, « contrôle » de la production des biens et des services ou initiatives de réorganisation de l’outil de travail, en autogestion et au service de la lutte contre la maladie.
C’est bien la socialisation qui est à l’ordre du jour.
Voilà nos urgences ! Ils ont beau interdire le droit de grève au Portugal, licencier les syndicalistes d’Amazon comme Chris Smalls à New York, nous savons que notre classe continuera de résister et de se défendre. Parce que nous ne sommes pas seul·es.
Parce qu’en France, ces résistances existent aujourd’hui même : des débrayages à Amazon il y en a eu, appuyés par des syndicalistes SUD ou CGT. Des appels des syndicats de coursiers à vélo à la grève il y en a eu. Des refus de travail jusqu’à obtenir des protections supérieures à défaut de celles nécessaires, il y en a eu.
Alors, oui, nous demandons à la population de ne pas commander des produits qui ne sont ni nécessaires ni vitaux, mais nous n’oublions pas que si la demande est possible c’est parce que l’offre est maintenue. La première des responsabilités, c’est celle des capitalistes.
Par nous-mêmes, pour nous-mêmes, nous devons les arrêter.
Union communiste libertaire, le 8 avril 2020