Nous vous partageons ce communiqué du collectif les Dionysiennes, dont vous pouvez retrouver les communications ici : https://m.facebook.com/Lesdionysiennes/
Communiqué suite au décès d’Aïcha I., militante CGT de Carrefour Saint-Denis
C’est avec beaucoup de douleur et de colère que le collectif des Dionysiennes a appris la mort d’Aïcha I. des suites du Covid-19. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collègues.
Nous saluons son combat pour les droits et la dignité des travailleuses et des travailleurs. Aïcha I. était déléguée syndicale et animatrice de sa section CGT dans le groupe Carrefour, où règne maltraitance et exploitation. Groupe Carrefour où les employé-es ont dû se mettre en droit de retrait contre la mise en danger des salarié-es, et l’absence de matériel de protection. Groupe Carrefour dont les salarié-es sont avant tout des femmes.
Les femmes sont en première ligne de cette crise dans les hôpitaux, les EHPAD, les commerces et c’est en première ligne qu’on est le moins bien protégé. Les masques manquent, les lingettes désinfectantes et les gels hydroalcooliques ne sont pas en quantité suffisantes.
C’est en première ligne qu’on demande les plus lourds efforts. 60h de travail par semaine, c’est ce qu’impose aujourd’hui le gouvernement. Que va-t-on faire des enfants ? De la peur d’aller au boulot ? D’être contaminé-es ou de contaminer à notre tour nos proches ?
Le groupe Carrefour et l’État portent la responsabilité de la mort des salarié-es, qui n’ont pas été protégé-es et qui continuent de ne pas l’être car le créneau restera toujours pour eux : « les profits avant la vie ». Ils portent la responsabilité de la mort d’Aïcha I. Nous exigeons vérité et justice pour elle et toutes les autres. Les 1000 euros de prime annoncés sont dérisoires au regard des vies qui sont eu jeu !
Dans notre département, les femmes sont les plus exploitées des exploités, les plus mal payées des mal payés. Aide-soignantes, agentes d’entretien, assistantes-maternelle, vendeuses, quand on est une femme à Saint-Denis on est avant tout une travailleuses de ces secteurs aux paies minables, aux horaires infernaux et aux statuts précaires.
Les femmes ne doivent pas payer leur crise.
Nous exigeons la protection immédiate de tou-tes les salarié-es des secteurs indispensables et le retrait de la loi sur l’état d’urgence sanitaire qui va les tuer au travail. Nous exigeons la fermeture de tous les secteurs non indispensables et l’indemnisation de tou-tes les salarié-es, intérimaires, précaires, autoentrepreneuse-eurs.. Nous exigeons des mesures pour revaloriser de manière substantielle les salaires de tous les métiers à fortes composition féminine et qui sont pour la plupart des métiers indispensables à la vie de la population.
Nous appelons à soutenir la cagnotte en ligne lancée par les collègues d’Aïcha pour aider sa famille.
Nos droits, notre dignité et notre combat pour la justice ne seront jamais confinés.
Les Dionysiennes, le vendredi 27 mars