Etat et patronat main dans la main pour nous plumer
Les politiques gouvernementales menées depuis 30 ans ont pour but de revenir sur le niveau de répartition des richesses qui avait été concédé aux exploités après guerre et durant la période liée à 1968. Les attaques contre le monde du travail, incessantes depuis 30 ans, ont connues une accélération au tournant du siècle. Ces politiques se traduisent par la précarisation croissante de la vie de tous : travailleurs, chômeurs, retraités, étudiants, handicapés, précaires… C’est l’ensemble de nos conditions de vie qui se détériorent: dégradation du système de santé, amenuisement des retraites, casse de l’éducation et de la culture… A l’inverse les actionnaires, les financiers et les spéculateurs de tout poil ont vu leurs profits s’étendre et s’accroître. Les États sont prompts à sortir des milliards d’euros – qui seront payés ou remboursés par le peuple – lorsque le capitalisme financier est en crise alors qu’ils nous martèlent qu’il est impossible de trouver de l’argent pour financer la sécu, les retraites, les aides sociales, le logement, la culture, l’éducation, la santé etc. Loin de représenter l’intérêt général, l’État dévoile plus franchement sa véritable nature en cette période de crise sociale: être au service de la classe dominante.
Résister et reprendre l’offensive
Pour arrêter ce rouleau compresseur, nous n’avons d’autre choix que nous défendre nous-même. Déléguer le changement aux politiciens de gauche ou d’extrême gauche, serait une impasse qui reproduirait les trahisons subies par le mouvement ouvrier dans les années 80 et par l’accession de la « gauche unie » au pouvoir. L’engagement dans les luttes sociales est la seule option réaliste. L’enjeu est bien de construire dés aujourd’hui des mobilisations d’envergure dans chaque secteur pour stopper les appétits capitalistes. La grève générale contre la vie chère et l’exploitation aux Antilles a montré qu’il était possible d’imposer d’autre choix au gouvernement et au patronat.
Faire converger les luttes pour généraliser la grève
Salariés du privé et du public, chômeurs, étudiants, précaires : nous sommes sous la coupe des mêmes exploiteurs et des mêmes voleurs. C’est précisément pour cela que nos intérêts sont communs et que pour augmenter en notre faveur le rapport de force, nous devons multiplier les luttes et les grèves dans chaque secteur professionnel. Nous devons prendre appui sur chacune d’entre-elles, les étendre avec comme objectif de les faire converger vers une confrontation au Patronat et à l’Etat. L’unification des luttes a pour perspective la construction de la grève générale, seule capable de renverser la vapeur et de gagner durablement des avancées significatives pour chacun et chacune d’entre nous.
Le front syndical unitaire peut-être un levier pour la mobilisation mais il ne suffira pas pour construire la grève générale et assurer la victoire. Ce front hétéroclite de bureaucraties syndicales – certaines carrément co-gestionnaires du système, d’autres plus combatives, mais toutes trop souvent hésitantes – ne manquera pas de se fissurer. Appuyons-nous sur un syndicalisme de lutte et construisons, à la base, des luttes auto-organisées, pour que tous ceux et celles qui luttent décident de la façon dont elle doit être menée, afin de faire céder l’état et le patronat.
Changer de cap, rompre avec le capitalisme et l’Etat
Ni le capitalisme, fondé sur la recherche permanente du profit au bénéfice d’une minorité, ni l’Etat – basé sur la protection des intérêts du capital et sur la confiscation du pouvoir par une minorité – ne peuvent amener une solution à la crise pour les travailleurs ou pour l’ensemble de la population.
Se donner des perspectives de changement de société est indispensable. Nous, anarchistes, proposons de construire ces perspectives au sein des mouvements sociaux pour qu’elles appartiennent à toutes et tous. Pour que la richesse que nous participons tous à produire ne soit plus accaparée par quelques uns, nous proposons la socialisation de l’ensemble de l’économie. Nous militons pour la répartition égalitaire des richesses, seul moyen de répondre, pour une société, à la satisfaction des besoins de toutes et tous.
Pour établir et garantir cette égalité, nous devons rompre avec la confiscation du pouvoir par une minorité, rompre avec l’idée de l’Etat en y substituant la participation du plus grand nombre aux prises de décisions. Nous proposons une économie socialisée et égalitaire, gérée directement par les travailleurs et les usagers. Cela avec des structures fonctionnant sur la démocratie directe, pour permettre la participation de tous, sur des mandats révocables pour ne pas permettre que se reconstitue des privilèges et sur le fédéralisme pour construire des projets de grande ampleur. C’est à partir des mouvements sociaux que doit se construire la gestion directe de la société, de la production et de la distribution des biens et des services. C’est dès maintenant, au sein des luttes, que nous devons faire l’apprentissage de décider et gérer la conduite des mobilisations, pour demain prendre en charge collectivement la société.
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